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Lo diari de l'IEO Miègjorn-Pirinèus. - 2016, N°030 (Març-Abril)
Institut d'estudis occitans (Miègjorn-Pirinèus)
Pugin, Sebastian
Molin, Pierre
Hagège, Aldric
Taupiac, Jacme (1939-....)
Cròs, Amy
Lo Diari contient des articles sur les événements passés ou à venir, des comptes rendus scientifiques, l’annonce des prochaines parutions, des entretiens avec les acteurs majeurs du monde culturel occitan et un agenda culturel.
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« Martror », fèstas dels mòrts e rituals de Totsants en Occitània
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Le terme occitan « Martror » est d’usage très courant dans les textes médiévaux dans lesquels il désigne l’actuelle Toussaint catholique (1er novembre), qui fut longtemps la « fête des martyrs », étymologie du terme martror en occitan.
En Occitanie comme ailleurs, cette « fête des morts » coïncide avec le mois « le plus noir » de l’année, le début de l’hiver astronomique (de début novembre jusqu’au solstice d’hiver au 21-22 décembre), qui marquait le début de l’année dans le calendrier celtique. Période où le monde de la nuit et des ténèbres est le plus proche de celui des vivants, elle correspond à un moment propice aux échanges symboliques entre les deux mondes.
Mais cette célébration des morts coïncide aussi avec la saison d’un certain renouveau, celui des labours et semences (« de la Sant Miquèl a Martror ») ou encore celui de la plantation des arbres fruitiers (autour de la Sainte-Catherine, le 25 novembre).
L'Église catholique sacralisa cette période de rites immémoriaux d’échanges symboliques entre vivants et morts à partir du IXe siècle en instituant la fête de tous les saints le 1er novembre, puis un « jour des morts », distincts, le lendemain.
Les enquêtes menées au cours du XXe siècle sur les rites, croyances, traditions rituelles en pays d’Oc ont permis de documenter de nombreuses pratiques vivantes - jusqu’aux années 1980 dans les Pyrénées par exemple - de rites de communication entre vivants et disparus (offrande de nourriture notamment). En Rouergue, dans le canton de Saint-Geniez-d’Olt demeure une tradition de vente aux enchères pour les âmes, où l’on retrouve l’offrande de nourriture mais encadrée par le rite religieux (la vente servant à financer les messes pour les morts tout au long de l’année).
L’arrivée de la tradition américaine de la fête d’Halloween au milieu des années 1990, ressentie par certaines communautés comme exogène et commerciale, semble provoquer localement un intérêt renouvelé pour les rituels autour de la Toussaint, dont le plus important est celui du Martror annuel de Pézenas, spectacle rituel qui clôt le cycle des « Temporadas » (Théâtre des Origines, puis Collectif Temporadas).

1. Pratiques et rites actuels : 

1.1 Aveyron : La « Pola un » ou Vente pour les âmes (canton de Saint-Geniez-d’Olt) :

Cette pratique vivante - mais qui s’est réduite au cours du XXe siècle à quelques communes - a fait l’objet d’une enquête en 1990 (Enquête Al Canton : Saint-Geniez-d’Olt, voir « Sources et documentation » ci-dessous). Cette vente aux enchères est organisée par des associations paroissiales dans plusieurs localités de l  Rémy Ladet, habitant de Saine-Eulalie, « commissaire-priseur » amateur animant la vente de la « Pola un » à Sainte-Eulalie-d’Olt en 1990. Source : Al Canton : Sent-Ginièis / C.-P. Bedel, CG12 : Mission départementale de la Culture, 1993. ’Aveyron, notamment Castelnau de Mandailles (dans les trois villages composant la commune : Castelnau, Mandailles et Cambon) ou encore Sainte-Eulalie-d’Olt où elle porte le nom de « Pola un » (poule un). Le nom de « Pola un » utilisé à Sainte-Eulalie est donné à la vente car elle commence traditionnellement par la mise aux enchères d’une poule.
La vente se déroule selon des modalités à peu près identiques dans toutes les communes. Il s’agit d’une vente d’offrandes, essentiellement alimentaires, de chaque famille (volaille, fouasse, etc.) et dont les bénéfices serviront à dire des messes tout au long de l’année pour les morts de la paroisse. « Jadis, cette cérémonie existait dans de nombreuses paroisses rouergates et donc il ne s’agirait en réalité ici que d’une survivance localisée d’un rituel à l’origine plus étendu. »

1.2 « Martror, fèsta dels mòrts », rituel festif (Pézenas : Théâtre des Origines, Collectif Temporadas)

Un rituel festif autour de « Martror » a été créé à Pézenas par le Théâtre des Origines puis organisé à partir de 2015 par l’association Collectif Temporadas. Il tend à essaimer dans d’autres communes du Languedoc. Autour du Théâtre des Origines puis du Collectif, des artistes et « praticiens » locaux du patrimoine culturel immatériel (re)créent un rituel festif en puisant dans les traditions locales et universelles liées à la fête des morts dans une démarche de fête déambulatoire collective. Cet événement, à la frontière de la création théâtrale et du rituel collectif, s’inscrit dans les « Temporadas », cycle de fêtes saisonnières organisées par le Collectif Temporadas qui a pour objet « l’organisation des fêtes saisonnières de Pézenas par la mise en commun des savoirs, des pratiques, des recherches et des imaginaires liés à la notion de Patrimoine Culturel Immatériel ». Martror est le rituel le plus récent des Temporadas de Pézenas, longtemps ancré sur le cycle de Carnaval et de la Saint-Jean / solstice d'été. Affiche de Martror en 2008 à Pézenas
Les différents moments des Temporadas peuvent rassembler plus d’un millier de participants dans des déambulations, scénographies participatives et rituels accomplis par les participants eux-mêmes. Le moment-fort de Martror consiste à adresser un message écrit à un disparu et qui est envoyé par l’ensemble des participants dans le ciel et la nuit. Un « chœur » de pleureuses accompagne ce geste particulièrement chargé d’émotion pour les participants-acteurs du rituel (Enquête Anne-­Sophie Haeringer, 2013 : voir « Sources et documentation » ci-dessous).  

En 2015, deux fêtes-rituels de Martror sont organisées en Languedoc :
- Pézenas : 7 novembre (organisé par l’association Collectif Temporadas qui a pour objet “l’organisation des fêtes saisonnières” de Pézenas par la mise en commun des savoirs, des pratiques, des recherches et des imaginaires liés à la notion de Patrimoine Culturel Immatériel.”)
- Puisserguier : 7 novembre, dans le cadre de la Fête de la soupe, Spectacle MARTROR "la Fèsta dels Mòrts" déambulation théâtralisée avec le théâtre des Origines (Après leur spectacle sur Bacchus à la Fête de l'Acabaire 2014, le Théâtre des Origines revient à Puisserguier pour une nouvelle déambulation théâtralisée. Martror est un spectacle rituel mis en rue, musique, chants, danse et théâtre où le marasme de la vie quotidienne laisse place à la joie et l'ivresse de renouer le partage avec ses morts ! )

2. Jalons historiques :

2.1. Martror, l’ancien « nouvel an » occitan ?

Les chartes et actes et les textes littéraires en ancien occitan révèlent à quel point Martror représentait pour les hommes du Moyen Âge en Languedoc une borne calendaire importante, marquant le début de l’année :

- Un engagement de Roger II comte de Foix envers la vicomtesse Ermengarde et son fils Bernard-Aton du 22 avril 1095 indique que Roger II ne peut racheter ses domaines à son retour de la Croisade que « de martror en martror » (c’est-à-dire d’une fête de Toussaint à une autre).

- Guilhem de Tudèla, dans la Canso de la Crozada (au vers 5622) utilise la même expression « del un Martror al autre » (d’une Toussaint à l’autre, c’est-à-dire, dans la durée d’une année).

- Le troubadour Guillaume de Berguedan dans une Canso, fait également référence à Martor :
Luec del marit volgr’ieu un ser,
E‘l ser que dures de pascor
Entro la festa de Martror
(je voudrais la place du mari un soir, et que le soir durât du printemps jusqu’à la fête de la Toussaint).

Moment de l’échéance des rentes, du loyer des maisons ou encore du louage des domestiques, Martror constitue un repère calendaire pluriséculaire, marquant la fin d’un cycle et le commencement d’un autre. C’est aussi le moment des labours et des semences et la période où l’on prenait les exploitations en fermage, comme en attestent certaines expressions populaires :
« De Sant Miquèu a Martror i a un mes laborador » (De Saint-Michel à Martror, il y a un mois pour faire les labours)
Le terme « Martronada » désigne en occitan toute la période autour de ce marqueur calendaire qu’est Martror.

3.2. Novembre, le « mois noir » du calendrier, période des échanges entre le monde des vivants et celui des morts :


Appelé Miz Du, le « mois noir » en breton, novembre est un moment charnière de l’année, où les jours raccourcissent avant l’entrée dans l’hiver. C’est la période des fêtes de Samain dans la tradition irlandaise, fête la plus importante du calendrier celtique selon les moines irlandais qui la décrivent dans leurs écrits dès le VIIIe siècle comme une nuit de festivité grandiose et fantastique au cours de laquelle les ancêtres morts pouvaient se mêler aux vivants. Occasion de rencontre entre les mondes des morts et des vivants, où les ténèbres gagnent sur le soleil, le début du mois de novembre constitue un moment « hors du temps », comme l’indique Philippe Walter dans son article La Toussaint, Samain et Halloween : « La nuit du 1er au 2 novembre marquait, pour les anciens Celtes, le début d’une nouvelle année. Ils pensaient que cette nuit-là, les portes de l’autre monde étaient ouvertes. Ainsi, les vivants pouvaient impunément pénétrer dans l’au-delà, tandis que les revenants et les fées envahissaient pour un temps le monde des humains. Cet échange entre les deux mondes, cette circulation des âmes, marque les nombreuses légendes de la Toussaint. »

Comme pour de nombreuses fêtes chrétiennes, l'Église fit le choix d'intégrer les rites hérités des anciennes croyances et religions. La fête de tous les saints est instituée le 1er novembre dans la chrétienté latine entre le VIIIe siècle et le IXe siècle : en 737 le pape Grégoire III institue une fête de « tous les saints » qui ne pouvaient être fêtés dans l’année, mais c’est seulement en 837 que Louis le Pieux ordonne que cette fête de tous les saints soit célébrée le 1er novembre dans l’Empire carolingien (Gaule, Germanie). Ce n’est enfin qu’à la fin du Xe siècle que la « fête des morts » commence à être célébrée, le 2 novembre : « Pour le christianisme, les deux fêtes des saints et des morts sont bien distinctes mais, dans l’esprit populaire, la Toussaint et la Fête des Morts se confondent. Elles ne font que recouvrir les restes de la vieille fête celtique des revenants ou des fées. » (P. Walter)

3.3. Pratiques et rituels de Martror en Occitanie :


- Dans les Pyrénées :
Isaure Gratacos qui a mené des enquêtes ethnologiques dans les Pyrénées, consacre un chapitre à la fête des morts dans son Calendrier Pyrénéen ; « Jusqu’en 1940, à l’église, dès le début de la messe de la Toussaint, chaque « maison » allumait son plec, édifié avec la fine chandelle de cire que l’on avait fait bénir à la Chandeleur et le laissait brûler pendant toute la cérémonie. En cette descente vers l’ombre de l’hiver et du domaine des morts, la flamme symbolique qui est à la fois le soleil et la vie, compense et exorcise ses contraires. »
Lors de ses enquêtes, Isaure Gratacos relève des rites d’offrandes qui peuvent être assimilés à l’action de nourrir et réchauffer des morts telle la pratique du « souquet », une bûche placée dans la cheminée et qui brûlera toute la nuit, tradition répandue sur tout le territoire Pyrénéen au moment de Martror.
Si assez peu de témoignages évoquent des offrandes alimentaires (19 sur 387 informateurs mais 58 récits au second degré), l'un des témoins de l'enquête dit que jusqu’en 1982 elle déposait sur deux assiettes posées devant le foyer « des noix, des châtaignes et même du fromage .» Contrainte d’arrêter « à cause des souris », elle continuait de mettre un « souquet » dans la cheminée afin qu’il brûle toute la nuit : « Les morts qui, pour une nuit, reviennent dans la Maison, apportent avec eux les forces vitales des profondeurs de la Terre-Mère et permettent ainsi à la vie de surface de continuer… Le retour des morts, dans la nuit du premier au deux novembre, est donc vécu comme un épisode de la vie, qu’elle soit celle des ancêtres ou celle des vivants. Si ceux-ci laissent sur la table le pain, la pomme ou le fromage, et s’ils font brûler la bûche c’est pour remercier les ancêtres à qui ils doivent la vie. Mais c’est aussi pour les aider et “réchauffer leur âme”. » (Isaure Gratacos)

Comme pour les autres fêtes religieuses marquées par des manifestations cérémonielles, il est interdit de travailler, Isaure Gratacos mentionne un autre interdit spécifique aux femmes relevé grâce ses enquêtes : faire la lessive et surtout de l’étendre.

Ressources et documentation :

Enquêtes :

- Vente pour les âmes en Rouergue :

Christian-Pierre BEDEL (dir.), Al canton : Sent Ginièis, Conseil général de l’Aveyron : Mission départementale de la Culture, 1993.

Certains matériaux de l’enquête, réalisés par Daniel Loddo, son consultable au CORDAE-La Talvera (Cordes-sur-Ciel) : 

Enregistrement sur « Las enchèras » (Castelnau-de-Mandailles, 1993) : voir la référence sur le catalogue du CORDAE.

E
nregistrement sur « la Pola un » (document écoutable en ligne) : voir la référence et écouter l'enregistrement sur le catalogue du CORDAE. 

[Enquête Lucien Mazars] dans : Enquêtes folkloriques en Rouergue : 1900-1954, Mémoires de la Société des Lettres Sciences et Arts de l'Aveyron. - ; T. 17, 1958.

- Pratiques d’offrandes alimentaires dans les Pyrénées :

Isaure Gratacos, Calendrier pyrénéen : rites, coutumes et croyances dans la tradition orale en Comminges et Couserans, Toulouse, Privat, 1995.

- Martror, la fèsta dels mòrts, rituel festif à Pézenas :

[Enquête Anne-Sophie Haeringer sur le Théâtre des origines à Pézenas à l’occasion de Martror 2013 et 2014] dans : Jean-Louis Tornatore (dir.), Anne-­Sophie Haeringer, La construction d’une ethnoscène : Théâtre et patrimoine culturel immatériel dans le monde occitan, Rapport de recherche : Centre Georges-Chevrier UMR 7366 CNRS Université  de Bourgogne, CIRDÒC, 2015.

 

Claude ALRANQ, Martror : la fête des morts (conférence donnée à Pézenas à l’occasion de Martror 2014). En ligne sur Occitanica :

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Autres ressources en ligne :

Voir toutes les ressources sur « Martror » disponibles sur Occitanica.

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Martror arriba : Pesenàs vos convida a sa Fèsta dels Mòrts
Sandra Juan

Dempuèi mantunas annadas, la vila de Pesenàs rend omenatge a sos defuntes a la debuta de novembre a l'escasença de Martror, la Fèsta dels mòrts. Las divèrsas associacions de Pesenàs, menadas pel collectiu Temporadas amb lo sosten de la Vila e de Lenga d'òc e transmission convidan pichons e grands lo dissabte 7 de novembre a 19:00. Rendètz-vos plaça de la Republica per la partença d'un grand calivari dins las carrièras de la ciutat al polin.  

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Sandra Juan

Amb Novembre, arriban los primièrs assalts del frèg e l'auton daissa pauc a chapauc plaça a l'ivern. Los jorns acorchan, la vegetacion entra progressivament en somelh. Aquel periòde especial foguèt, abans l'emergéncia del crestianisme e l'instauracion de la Totsants, l'escasença de fèstas ritualas e paganas, que marcan aqueste passatge entre doas epòcas. Dins l'encastre de sa tradicionala Fèsta de la Sòpa, Puègserguièr commemòra en 2015 aqueste temps de passatge en propausant un calivari funerari dins sas carrièras lo dissabte 7 de novembre tre 19:00. Retrobatz lo Théâtre des Origines, Goulamas'k e l'associacion Patatr'Oc per celebrar Martror, la Fèsta dels Mòrts.

 

Dempuèi mai de dètz ans, lo Théâtre des Origines propausa al mes de novembre, una passacarrièras artistica, Martror que posa dins los rites e costumas tradicionalas qu'enròdan la Fèsta dels Mòrts e la plaça d'aquesta dins nòstras societats, mes al jorn d'aquestas implicacions e representacions contemporanèas. Martror s'inscrit dins un mai larg trabalh de recerca e de creacion menat per lo Théâtre des Origines a l'entorn de las fèstas sasonièras, Temporada. Fuòc de la Sant Joan e Carnaval, autras festivitats calendàrias que relevan del passatge simbolic e ritualisat d'una sason o d'un atge a l'autre, completan lo panèl de tradicions populàrias revisitadas e re-interrogadas per la trope al term d'un important trabalh de recerca sul patrimòni cultural immaterial local.

 

Rendètz-vos lo 7/11/15, plaça del Millenàri a Puègserguièr tre 19:00 per la departura del calivari.

Volètz participar activament an aquel eveniment collectiu ? Los organisators vos convidan lo 6 de novembre a 18o sul parcatge del Millenium a Puègserguièr per una granda repeticion generala.

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L'Hérault dans les années 1950 : cavalcade de Laurens III / Michel Cans
Cans, Michel

Aqueste film negre e blanc mut foguèt realizat per Michel Cans a Laurenç pendent lo decenni 1950 per las fèstas de carnaval. Fa part de la colleccion de filmes « Los vilatges d'Erau dins las annadas 1950 ».

Lo passa-carrièra es menat per un « general de Gaulle » en cortègi oficial, escortat per tres motociclistas de la « gendarmariá ». En dobertura del filme, lo podèm veire articular, amb los braces levats pel cèl, « Je vous ai compris », çò qu'implica una presa de vista posteriora a junh de 1958. La 4cv presidenciala es directament seguida per un grop d'òmes vestits de las camisas e bonetas de nuèch blancas caracteristicas de la bufatièra, que dançan. Pendent lo passa-carrièra se pòdon tanben veire dançar lo chivalet e desfilar la fanfara, una carreta qu'evòca « La Provença », un òme mascarat coma una dançaira borlesca,  e un porcèl gigant de pasta de papièr nomenat « Le Charnu » qu'un grop d'òmes lo popan.

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L'Hérault dans les années 1950 : cavalcade de Laurens II / Michel Cans
Cans, Michel

Aqueste film partida color, partida negre e blanc mut foguèt realizat per Michel Cans a Laurenç pendent lo decenni 1950 per las fèstas de carnaval. Fa part de la colleccion "Los vilatges d'Erau dins las annadas 1950".

Conservacion dels filmes de Michel Cans al CIRDÒC :  

Lo CIRDÒC consèrva a Besièrs l'ensem de los filmes tournats per Michel Cans dins un seissantenat de vilatges d'Erau dins las annadas 1950. Las bobinas 16 mm d'origina foguèron d'en primièr transferidas sus VHS e foguèron a la seguida numerizadas entre 2010 e 2011.

L'ensem del fons e los dreches que i son estacats foguèron concedits pel realizator al CIDO entre 1989 e 1991. Lo CIDO ne faguèt don a la seguida al CIRDÒC en 2000.

Contengut dels filmes de Michel Cans conservats al CIRDÒC :  

Occitanica vos va permetre progressivament d'accedir a l'ensem d'aquel fons audiovisual en linha. Aqueles documents qu'illustran la vida dels vilatges de l'oèst eraurés an aquesit amb las annadas un interès patrimonial mas tanben sentimental pels estatjants d'Erau. Aqueles archius bruts son de filmes pas montats e muts, virats per la màger part en negre e blanc.

I podèm veire per exemple la Fèsta-Dieu a Cesseràs, lo Carnaval de Laurenç o Bojan, la Dança de las trelhas de Montblanc, la Fèsta de Nissan, d'Agatencas que pòrtan la cofa, etc.

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L'Hérault dans les années 1950 : cavalcade de Laurens I / Michel Cans
Cans, Michel

Aqueste film negre e blanc mut foguèt realizat per Michel Cans a Laurenç pendent lo decenni 1950 per las fèstas de carnaval. Fa part de la colleccion "Los vilatges d'Erau dins las annadas 1950".

Conservacion dels filmes de Michel Cans al CIRDÒC :  

Lo CIRDÒC consèrva a Besièrs l'ensem de los filmes tournats per Michel Cans dins un seissantenat de vilatges d'Erau dins las annadas 1950. Las bobinas 16 mm d'origina foguèron d'en primièr transferidas sus VHS e foguèron a la seguida numerizadas entre 2010 e 2011.

L'ensem del fons e los dreches que i son estacats foguèron concedits pel realizator al CIDO entre 1989 e 1991. Lo CIDO ne faguèt don a la seguida al CIRDÒC en 2000.

Contengut dels filmes de Michel Cans conservats al CIRDÒC :  

Occitanica vos va permetre progressivament d'accedir a l'ensem d'aquel fons audiovisual en linha. Aqueles documents qu'illustran la vida dels vilatges de l'oèst eraurés an aquesit amb las annadas un interès patrimonial mas tanben sentimental pels estatjants d'Erau. Aqueles archius bruts son de filmes pas montats e muts, virats per la màger part en negre e blanc.

I podèm veire per exemple la Fèsta-Dieu a Cesseràs, lo Carnaval de Laurenç o Bojan, la Dança de las trelhas de Montblanc, la Fèsta de Nissan, d'Agatencas que pòrtan la cofa, etc.

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« Sant Blasi » à Pézenas / Claude Alranq
Alranq, Claude
Aquel article scientific foguèt escrich en 2015 per Claude Alranq, actor, autor, meteire en scèna e contaire. Originari de Pesenàs, contribuís a la recèrca sul patrimòni cultural immaterial especialament dins lo domeni de l’espectacle viu.

Dins aquel article Claudi Alranq partís sus las traças del culte de sant Blasi a Pesenàs e estúdia son ligam amb carnaval.

Extrach (traduch del francés) :

Blasi, sant patron de la vila de Pesenàs, visquèt de 280 a 316. Foguèt evesque de Sebaste, venguda a l’ora d’ara la vila turca de Sivas. Visquèt pas jamai fòra de son país, Armenia (en Asia Menora). Son culte n’es pas mens celèbre als quatre cantons de la crestianitat.
En França, unas 600 glèisas e capèlas pòrtan son nom (700 en Itàlia). Son prestigi ten sonque a son sacerdòci o, tanben, a la data de son martiri : un 3 de febrièr, un jorn que compta dins las tradicions que precedisson lo crestianisme ?

L’exemple de Pesenàs pòt contribuir a esclairar aquel mistèri. Aquel mistèri, a Pesenàs, es el meteis un doble mistèri :

  • la causida d’una ciutat que causís de se metre jos sa proteccion ?
  • la fortuna d’aquel culte dins l’istòria locala ?
Per tal de penetrar lo mistèri d’aquel culte a Pesenàs, procedirem per una parabòla : aquela del pòrta-empèut, de l’empeuton, de l’empeutat-soudat. Benlèu ne sauprem un pauc mai sus l’empeutaire e sus l’empèut que coneis a l’ora d’ara, en país picenés, una embelida urosa.

Claudi Alranq

Somari (traduch del francés) :

A - Lo pòrta-empèut

I - La lenta resurreccion de la Gàllia meridionala

1 - Lo pòblament
2 - Lo rambalh e la violéncia istorics
3 - La crisi espirituala e culturala

II - L’afogament popular a l’entorn de la primièra luna de febrièr

1 - L’enjòc festiu
2 - Las fèstas paganas

III - Entre natura, art e religion

1 - Lo legat galloroman
2 - Lo desdoblament medieval

B - L’empeuton

I - Un país de « plus hault sens »

II - La vida de Blasi

III - Un culte popular

IV - D’amalgamas curiosas o reveladoiras

C - La soudadura pòrta-empèut e empeuton

I - La cristianizacion e las resisténcias localas

1 - L’esitacion de la glèisa
2 - Lo consensus dels sants

II - L’ocurréncia de St Blasi e de Pesenàs

1 - Perqué Pesenàs podiá causir St Blasi ?
2 - Perqué St Blasi podiá causir Pesenàs ?

D - Los enfants de l’empeutaire

I - Las campanas poguèsson parlar

II - Sus las traças del culte

III - Una vertadièra discòrdia

IV - Lo fals divòrci
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Pourquoi chante-t-on «  fume la pipe sans tabac  » dans "Carnaval es arribat" ?
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Votre question : Pourquoi chante-t-on «  fume la pipe sans tabac  » dans la chanson Carnaval es arribat 

Notre réponse : La chanson Carnaval es arribat, constitue dans la tradition occitane relative à cette fête, une chanson incontournable, interprétée tout aussi bien au commencement des festivités que dans l'épilogue de celles-ci alors que le bonhomme Carnaval est porté au bûcher.

 

Voici les premières paroles de cette farandole, telle que transmise dans l'ouvrage Lo resson de la pèira de Jean-Michel Lhubac, Josiane Ubaud et Marie-José Fages-Lhubac (Saint-Jouin-de-Milly : Modal, 2006), dans lesquelles apparaît la formule "Fume la pipe sans tabac".

 

Cançon 29 "La Pipa ou Carnaval es arribat ou Los Acabaires".

"Carnaval es arribat, / Carnaval est arrivé,

Fuma la pipa, fuma la pipa, / Fume la pipe, fume la pipe,

Carnaval es arribat, / Carnaval est arrivé,

Fuma la pipa sens tabac. / Fume la pipe sans tabac.

 

Repic / Refrain

I anarem totes, i anarem totes, / On y ira tous, on y ira tous,

I menarem nòstres enfants, / on y amènera nos enfants,

E la jornada serà pagada / Et la journée sera payée

Coma se trabalhaviam. (bis) / Comme si l'on avait travaillé."

 

  Le même ouvrage nous renseigne par ailleurs sur l'origine de cette expression qui peut sembler contradictoire : "Fumer la pipe sans tabac". Il faut en fait aller chercher l'une des significations de la "pipe", terme qui en français comme en occitan désigne également une grande futaille, ("Grande futaille, de capacité variable selon les régions" Trésor informatisé de la langue française), c'est-à-dire un récipient sphérique destiné à contenir divers liquides, mais de préférence des liquides alcoolisés, vins ou eaux-de-vie le plus souvent.

 

  Le Trésor du Félibrige, le dictionnaire somme réalisé au XIXe siècle par Frédéric Mistral donne également les différents sens de la pipa : " Pipo : (rom. Pipa, tube, pipeau, cat. Esp. Port. it. Pipa), s.m. Pipe, calumet, v.brulo-taba, cachimbau, galifo, tubanto; feuillette, grande futaille contenant 6 hectolitres en Béarn, v. Bouto, pipan [...]".

 

"La pipe sans tabac" nous renvoie donc à la futaille et avec elle, à la question de la boisson. Lo resson de la pèira explique ainsi que "Fumer la pipe sans tabac, c'est donc boire" (ibid. p103).

 

L'ouvrage Carnaval en Béarn. Coutumes et chansons de J.-B. Laborde, (disponible sur Occitanica ici) propose d'ailleurs en page 9, une des nombreuses variantes de Carnaval es arribat (on trouve d'une région à l'autre et selon les époques, des nuances plus ou moins fortes de cette chanson traditionnelle). Dans cette dernière, dont le premier couplet est repris ci-dessous, la question de l'alcool est présentée de façon plus explicite.


Ne saber mai : 
- Sur le carnaval en ligne : Aquí
- Lo resson de la pèira. 

« Carnaval est arrivé / carnaval es arribat

Carnaval est arrivé / Carnaval qu'es arribat,

Verse à boire, verse à boire, / Botelha, botelha.

Carnaval est arrivé, / Carnaval qu'es arribat,

Verse à boire, jeune homme / Botelha, gojat."

 

Les différentes chansons accompagnant Carnaval, est tel est le cas de Carnaval es arribat, possèdent en effet souvent un important paratexte, et multiplient les allusions plus ou moins explicites, notamment relatives à l'alcool mais aussi sexuelles. Effectivement, avant de devenir un moment de fête ouvert à tous et tout particulièrement aux plus jeunes, Carnaval fut durant des siècle un temps à part de l'année. Une période de licence et de remise en cause de l'ordre établi avant que ne commence la dure période des restrictions du Carême, très éloignée dans ces manifestations du monde de l'enfance.

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Martror, la fèsta dels mòrts (Pesenàs, Théâtre des Origines)
Théâtre des origines
Nomad'Studio
Las Temporadas de Pesenàs ritman l'annada de la ciutat amb de rituals festius entre tradicions immemorialas e creacion teatrala contemporanèa. La fèsta de Martror, al moment de la Totsants, se debana al mes de novembre. Martror s'inscriu dins un trabalh mai larg de recèrca e de creacion bailejat pel Teatre de las Originas a l'entorn de las fèstas sasonièras : fuòc de la Sant Joan d'estiu e Carnaval a la prima, autres rituals calendaris de memòria perduda qu'acompanhan lo passatge simbolic d'una sason a l'autra, d'un atge a un autre, son los autres moments magèrs de las Temporadas, tradicions revisitadas e repensadas per la companhiá al tèrme d'un important trabalh de recèrca sus lo patrimòni cultural immaterial regional.

Presentacion de la companhiá :

Lo collectiu que constituirà lo Teatre de las Originas nasquèt en 2003, suls bancs de la licéncia professionala « Actors Sud » e regropa de comedians, a l'encòp cercaires e scenografes prepausant d'espectacles de carrièra transdiciplinaris e interactius. Lo collectiu posa dins lo patrimòni cultural immaterial local la matèira d'una creacion novèla que fa resonar luòc, istòria, tradicions e estatjants dins una entrepresa tant artistica coma culturala e sociala.

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