Cette affiche (56x38cm) a été réalisée par le comité des Paysans du Larzac. Elle témoigne des actions de lutte entre 1971 et 1981 face à la volonté de l'État de procéder à l'extension du camp militaire sur le Larzac.
Le 26 décembre 1972, le préfet Badault signe le décret déclarant l’utilité publique de cette extension. En réaction, le 7 janvier 1973, vingt-cinq tracteurs du Larzac s’élancent pour « monter » en six étapes vers la capitale, qu’il est prévu d’atteindre le 13 pour une grande manifestation. Le slogan « Gardarem lo Larzac », traduction occitane de la formule « Nous garderons le Larzac » s’impose alors et connaît une diffusion nationale. Les villes étapes vont se succéder : Rodez, Saint-Flour, Clermont-Ferrand, Nevers et Orléans.
Cette affiche (64x45cm) a été imprimée par le Comité des Paysans du Larzac.
De 1968 à la fin de la décennie 1970, le concept d’Occitanie - entendu comme l’ensemble de l’espace de langue occitane - fait irruption et s’impose dans le paysage : des « OC » peints sur les arbres aux banderoles, des drapeaux occitans dans les manifestations aux centaines d'affiches créées par des groupes et collectifs : c'est un véritable mouvement qui se met en place.
En 1969, le « Comitat occitan » organise une grande campagne d'affichage sur la frontière « òc / oil » : en l'absence de toute signalétique publique en occitan, la campagne « Aicí dintratz en Occitània » veut signaler aux touristes qui « descendent vers le Sud » que ce territoire a un nom, une culture et bien sûr une langue. La campagne marque également beaucoup d'habitants du Limousin et d'Auvergne qui découvrent leur appartenance à une communauté linguistique et culturelle plus large.
Quelques décennies plus tard, la visibilité de la langue dans l'espace public est notamment prise en charge par les pouvoirs publics (panneaux d'entrée des communes, noms de rue, etc.).