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Verny, Marie-Jeanne

Baile (secrétaire général) du Félibrige de 2006 à 2012, chimiste de formation, il effectua sa carrière dans l’industrie et fut jusqu’à sa mort en 2016 un des militants les plus actifs du Félibrige.

Autres formes du nom

< Alice (pseudonyme)
< Liounèu de Volvent (pseudonyme)

Éléments biographiques 

Fils de paysan, il est né en 1947, à Camaret dans le Vaucluse. Scolarisé dans son village, il intègre plus tard le lycée d'Orange où il a comme professeur le poète Pierre Millet. Mais ce n’est que dans les années 1983-1984 qu’il découvre que ce professeur était aussi majoral du Félibrige et poète de talent. En 1972, il a épousé Sylvie. Le couple aura deux filles et trois petits-enfants. Chimiste de formation, sa carrière le conduit au centre nucléaire de Saclay pour s'achever à Marcoule en 2007. Il meurt à Bollène où il résidait depuis 1975, le 6 novembre 2016, des suites d’une longue maladie contre laquelle il se battait depuis des années.

Engagement dans la renaissance d’oc

C’est par l’intermédiaire de l'écrivain et félibre Bruno Eyrier que Jean-Marc Courbet eut ses premiers contacts conscients avec la langue d’oc sous sa forme provençale. En 1978, il rallie l'association Parlaren à Bouléno. En 1982, il y crée le Centre de documentation provençale. En 1990, il intègre le Félibrige. En 1999, à la Santo-Estello de Grasse, il est élu majoral et reçoit la Cigale d'Or de Zani. Il anime des émissions de radio, assure des tournées de conférences, participe à la sauvegarde d'associations félibréennes. En 2006, il est élu secrétaire général du Félibrige, jusqu’en 2012, où sa santé lui interdit de prolonger cet engagement.

Il n’en demeure pas moins très actif : il rédige notamment la revue du félibrige Lou Felibrige, dans laquelle il fait place à toutes les publications en langue d’oc, quel qu’en soit le dialecte et la graphie. Il fait circuler sur internet une version abrégée de chaque livraison, qui atteint un très large public.

C’est souvent lui qui représente, à partir de 2007 et jusqu’en 2012, le Félibrige dans la coordination « Anem, òc » qui organise les grandes manifestations culturelles unitaires. Dans ce cadre, comme dans la revue du Félibrige, il manifeste capacités d’écoute, souci d’unité, et sens du dialogue. Il est d'ailleurs systématiquement présent au festival Estivada de Rodez où il se réjouit de voir réunis tous les militants culturels de la langue d’oc.

Il participe également aux travaux et réflexions du Pen-Club de langue d’oc, lorsque celui-ci est réactivé au début des années 2000 sous la présidence de Jean-Frédéric Brun.

En 2013, le Grand Prix littéraire de Provence lui est décerné pour l'ensemble de son œuvre en provençal.

Il est l'auteur en 1991, aux éditions Parlaren, de Proujèt Fredéri, un roman d’espionnage où le provençal est utilisé à dessein pour parler de modernité.

Dans Prouvènço e Catalougno (Les Presses du Midi, 2010), il fait le résumé de « l’istòri d’uno freirejacioun » et le récit du voyage des Félibres en Catalogne les 3-4 et 5 octobre 2008.

En 2013, il édite, aux Presses du Midi également, l’autobiographie de Pèire Millet, I raro de l'estiéu qui lui avait été confiée par l’auteur au début des années 80.

Sa dernière œuvre, qui lui était chère, est une traduction en langue d’oc de l’œuvre de Rabindranath Tagore, le grand écrivain, peintre et philosophe indien, publiée d’abord en bengali, sous le titre de Gitanjali, puis, dans une édition augmentée, en anglais, sous le titre Song offerings. C’est à partir de la traduction française de Gide en 1913 (quand Tagore obtint le prix Nobel de littérature) que Jean-Marc Courbet, proposa une traduction provençale de cette traduction de traduction. Il était fier d’avoir ainsi contribué à boucler la boucle entre deux prix Nobel : Mistral et Tagore.

Travailleur inlassable, Courbet écrivait notamment dans Li Nouvèlo de Prouvènço e Prouvènço d'aro.

Bibliographie de l'auteur

- Proujèt Frederi, Marsiho : Parlaren, 1991
- « Tradicioun d'aveni », in Prouvènço d'aro, n°118, desèmbre 1997, p. 10
- Prouvènço e Catalougno, Toulon : Presses du Midi ; Félibrige
- L'Óuferto lirico, Felibrige : imp. 2016


Bancarel, Gilles (CIRDÒC)

Avocat à Béziers, Jacques Azaïs est l'un des fondateurs en 1834 de la Société archéologique de Béziers. Il est l’instigateur en 1838 - 16 ans avant la fondation du félibrige - du Concours des langues romanes qui aura une influence considérable sur la création littéraire occitane.

Éléments biographiques

Jacques Azaïs naît à Béziers le 9 août 1778 dans une famille de juristes. Après des études au Collège de Béziers il devient avocat à Béziers en 1806, puis bâtonnier de l’ordre. En 1829, pour raisons de santé, il quitte la profession d’avocat pour se consacrer à l’histoire et à la littérature. Influencé par le renouveau pour les études historiques, il crée en 1834, avec André Boudard bibliothécaire de la ville, sur le modèle de l’ancienne Académie fondée par Dortous de Mairan (1723), la Société archéologique de Béziers. Il consacrera sa vie à cette institution qu’il présidera pendant vingt ans. Il meurt à Béziers le 20 octobre 1856.

Engagement dans la renaissance d’oc

Jacques Azaïs est le fondateur de la Société archéologique et initiateur, en 1838, du premier concours en langue romane. Le prix en sera décerné tous les ans dans sa séance publique du jour de l’Ascension de 1838 à 1980. Ce concours créé 16 ans avant la fondation du félibrige par Frédéric Mistral, aura une influence considérable sur la création littéraire occitane.

Auteur de poésies languedociennes et satiriques publiées régulièrement dans l’Indicateur de l’Hérault (1841 à 1843), Jacques Azaïs publie également travaux d’érudition et études linguistiques dans le Bulletin de la Société archéologique de Béziers

Bancarel, Gilles (CIRDÒC)

Avocat à Béziers, riche propriétaire viticole, Gabriel Azaïs se consacre à la littérature et à l’étude des textes anciens. Secrétaire perpétuel de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers et majoral du Félibrige, il sera le premier à éditer le Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, troubadour biterrois de la fin du XIIIe siècle.

Éléments biographiques

Gabriel Azaïs naît à Béziers le 1er mai 1805. Il poursuit des études au collège Henri IV à Paris avant de revenir à Béziers où il devient avocat, puis juge auditeur à partir de 1827. Propriétaire d’un vaste domaine agricole, le Domaine de Clairac, à proximité de Béziers, il quitte la vie professionnelle pour suivre l’exploitation de son domaine. Retiré sur ses terres, il partage son temps entre ses occupations de propriétaire et l’érudition. Il meurt à Béziers dans son hôtel particulier (avenue d’Estienne d’Orves), le 14 février 1888.

Engagement dans la renaissance d’oc

Gabriel Azaïs s'intéresse à l’étude de la langue des troubadours et publie de nombreux travaux d’érudition consacrés à l’histoire locale et aux textes anciens. On lui doit la publication en 1863, du Dictionnaire des idiomes languedociens qui sera utilisé par Mistral dans Lo Trésor dóu Félibrige et l’édition du Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, troubadour biterrois de la fin du XIIIe siècle (voir

Il poursuivra l’œuvre de son père Jacques Azaïs (1778-1856), fondateur en 1838, de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers dont il devient le secrétaire perpétuel. Il est élu majoral du Félibrige en 1876 et fait figure de pionnier dans l’étude des langues romanes. Paul Meyer et Frédéric Mistral viendront le consulter.

Nouaille, Marc

Enseignant d’origine paysanne, communiste, participe aux activités occitanistes en Ardèche.

Éléments biographiques

Auguste Chambouleyron est né le 20 avril 1931 à Montagnac sur la commune de Saint Andéol de Vals, en Ardèche. Il a eu une enfance paysanne près de la rivière La Volane. Puis il a été enseignant en français, histoire, géographie, gestion, dans des lycées du département : Largentière, Le Teil et Annonay où il a fini sa carrière. Idéaliste, humaniste, il a foi en l'homme et milite au Parti Communiste. Avide de connaissance, il a étudié un certain nombre de langues étrangères : russe, chinois... Sans oublier sa langue maternelle..

Engagements dans la renaissance d’oc

Chambouleyron a écrit pour Lo Grinhon, le journal trimestriel interne de l'association Parlarem en Vivarés, des textes courts contant ses souvenirs d'enfance, traçant les portraits de personnes de sa famille ou du voisinage. Ces textes sont répartis en deux parties intitulées : Letras d'un Raiòu et La Mamet o contava. La langue utilisée est celle de son enfance, l'occitan de la région d'Aubenas, qu'il écrivait dans en graphie classique. Soucieux de se faire comprendre de son entourage, il utilisait parfois des mots du vivaro-alpin de la région d'Annonay, où il était installé depuis longtemps, et avait le souci de joindre à ses écrits un vocabulaire donnant la correspondance entre les deux parlers. Il est mort le 31 janvier 2014.

Bibliographie de l'auteur :

Son œuvre d'écrivain se résume en une trentaine de textes parus dans Lo Grinhon, de 1997 (n°28) à 2013 (n°77), sous le titre « Letras d’un Raiòu » ou « La mamet o contava » puis rassemblés, accompagnés de photos, d’une carte et de tableaux de sa main, dans une brochure imprimée par ses soins et offerte à sa famille et à ses amis. Une édition publique est envisagée.

« Letras d’un Raiòu » dans Lo Grinhon

- n° 28, prima de 97 : « Març e lo pastre »
- n° 29, estiu de 97 : « E vèja’qui perque me sonhave », « Lo Marevú », « Lo Marcelàs »
- n° 30, endarreir de 97 : « Lo Fernand », « La maire Lucía », « La Victorina delh Clòvis », « La tanta Victorina »
- n° 31, ivern de 97-98 : “Lo cosin Giraud”
- n° 32, prima de 98 : « Quand gardave las chabras »
- n° 38, ivern de 99-2000 : « Quauques proverbes e ditons »
- n° 43, estiu de 2001 : « Aviá ‘na possa coma un soudard », « Recèpta per faire coire un gralhàs »
- n° 45, prima de 2002 : « Dos paures inocents », « lo Toton e la Tatà »
- n° 51, ivern de 2005 : « Costumas d’en bas de dinc lo temps »
- n° 52, prima de 2005 : « Lo paire Colomb d’ès Montanhac »
- n° 54, ivern de 2005-2006 : « Lo paire Fortunet »
- n°63, prima de 2009 : « Lo 8 de mai 1945 vès nosautres »
- n° 65, ivern de 2009 : « Marçau »
- n° 66, prima de 2010 : « Quand moriguèt lo poèta… »
- n° 69, ivèrn de 2011 : « L’òme delh boisson »
- n° 71, estiu de 2011 : « A Sent Ròch vès Antraiga »
- n° 77, prima de 2013 : « Grabuja per d’aiga »

Cronique « La Mamet o contava » dans Lo Grinhon

- n° 34, ivern de 98-99 : « Lo Xavièr la Peta d’ès Lubancs »
- n° 35, prima de 99 : « La vianda d’a l’entorn de l’òs », « l’erba d’a l’entorn delh ranc »
- n° 36, estiu de 99 : « Lo Pière de Tenàs d’ès lo Nogièr »
- n° 37, endarreir de 99 : « L’oncle Ilarion », « Lo Lebraut », « La bòna sœur qu’èra benlèu una espiona »
- n° 39, prima de 2000 : « Atens batema ! »
- n° 40, estiu de 2000 : « Lo petit Jules »
- n° 42, prima de 2001 : « La malimpara »
- n° 44, endarreir de 2001 : « Una istoira de trèva »
- n° 48, prima-estiu de 2003 : « Una glaça per se miralhar »
- n° 50, prima de 2004 : « Charivari »

Poèmes dans Lo Grinhon

- n° 59, endarreir de 2007 : « L’auratge »


Blanchard, Dominique

Mètge, poèta, escrivan, istorian, contaire en occitan, fondator de la revista La Cigalo Narbounesa.

Autras formas del nom

< Joan de la Ròca (pseudonim)
< Balin Balan (pseudonim)
< Joan de la Pineda (pseudonim)
< Ravailhant (pseudonim)
< Lo Bascalaire (pseudonim)
< Lo Piuletaire (pseudonim)
< Jirmen lo Vièlh (pseudonim)
< Doctor Purgafòrt (pseudonim)

Elements biografics :

Paul Albarèl nais a Sant-Andrieu- de-Ròcalonga (Aude) lo 11 de decembre de  1873 dins una familha modèsta, d’un paire rodièr, maridat a Alexandrina Albèrt que li  balha enfin un dròlle al cap de dotze ans de maridatge.
La familha Albarèl es occitanofòna e transmet la lenga a son filh, estent que lo  paire pensa que las gènts onèstas se fan comprene dins aquela lenga. Mas vòl tanben far  de son filh un saberut e un bon crestian, e lo manda al Pichon Seminari de Narbona ont  recep un ensenhament seriós. Aprèp lo bachelierat, Paul s’inscriu a la Facultat de  Medecina de Montpelhièr, sosten una tèsi sus la patologia del raquitisme e ven mètge en  1895, a 22 ans.
Comença d’exercir a Carcassona, mas torna lèu dins son vilatge nadiu. En  octobre de 1899, marida Lúcia Agel de Nevian ont s’installa e demòra fins a 1914. Es aquí  que coneis sas primièras inspiracions felibrencas publicadas jos la fòrma de poèmas en  1902 dins La Terro d’Oc, revista de l’Escolo Moundino, puèi tre 1906, dins La Cigalo  Lengadouciano de Besièrs. Es aquí tanben que comença de s’interessar a Rabelais que  foguèt estudiant a Montpelhièr, Bordèu, Tolosa e sojornèt a Castras e a Narbona, e  qu’emplegava de tèrmes occitans dins sos libres. Paul Albarèl escriu un obratge, Le  languedocien dans Rabelais, obratge qu’es encara inedich. Una partida d’aquel obratge  foguèt publicada a París per La Société Française d’Imprimerie, lo manuscrich del demai  de l’obratge deuriá èstre a la bibliotèca municipala de Narbona. En mai Rabelais es son  mèstre, sas facècias balhan lo ton a las farsejadas e comèdias d’Albarel.
Mobilizat, es mandat a Salonica coma mètge-major. Tre sa liberacion, s’installa  a Narbona. I assegura la presidéncia del Sindicat d’iniciativa mantuna annada, es membre  de la Comission Arqueologica de Narbona e Besièrs e de la Societat d’Estudis Scientifics  d’Aude. Demòra a Narbona duscas a sa despartida, a 56 ans, lo 15 de julhet de 1929, dins  una clinica de Montpelhièr aprèp una intervencion cirurgicala.

La vila de Narbona inaugura, en 1961, lo bust de Paul Albarèl quilhat dins lo  jardin de la Gara, fàcia al baloard Frederic Mistral e prèp de l’estatua del Doctor Ferrol,  ancian conse de la vila e aparaire de la tèrra d’Òc. En 1974, son nom es balhat a una  carrièra novèla de la vila.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

A comptar de 1902, Paul Albarèl manda sos tèxtes occitans a La Terro d’Oc e a La Cigalo Lengadouciana, puèi als Quasèrns Occitans e a la revista narbonesa Septimanie. Publicada en 1903, sa primièra pèça de teatre, L’Esprit Tustaire, farsejada en dos actes, obten una medalha d’argent als Jòcs Florals de Tolosa.
Es elegit Manteneire del Felibritge en 1904 e Mèstre en Gai Saber en 1911. Ven Majoral del Felibritge en 1918, amb la cigala de Carcassona dicha tanben « cigala de l’Amorièr », qu’èra la d’Aquiles Mir, un dels mèstres espirituals de Paul Albarèl.
Animator inagotable e occitanista arderós, organiza a Narbona doas « Santa-Estèla » en 1912 e 1924 e l’inauguracion del baloard Frederic Mistral en 1923.
En 1911, crèa sa revista pròpria que n’es lo cabiscòl afogat : La Cigalo Narbounesa. D’ara enlà, totes sos tèxtes en occitan i seràn publicats jos sa signatura o las de sos escaisses.
Aquela Cigalo pareis de 1911 a 1929. Demest sos collaborators, se pòt citar : Josèp Anglada, Juli Azemà, Emili Barte, Valèri Bernard, Prospèr Estieu, Josèp Salvat, Ernèst Vieu. La revista coneis un crane succès, en 1929, comptava 1000 abonats. En parallèl, los felibres de la revista crèan l’Almanac Narbonés, vodat a la vida locala. Es editat en 1913 e 1914, puèi de 1923 a 1932. La Cigalo Narbouneso contunha de paréisser de còp en còp, aprèp la mòrt de son fondator, duscas al mes d’agost de 1969.
Lo contengut de la Cigalo Narbouneso es plan variat. Es l’òbra del felibre carcassonés Aquiles Mir que determina la vocacion d’escrivan occitan de Paul Albarèl. Comença per escriure de farsejadas, de contes, de tèxtes cortets d’una vèrbia gaujosa, puèi de comèdias que son jogadas dins las vilas e los vilatges e que li asseguran un grand succès popular. Mas lo felibre es doblat d’un saberut prigondament estacat a l’istòria locala e a la lenga e la literatura occitanas. Publica, a tròces dins sa revista, de julhet de 1926 a junh de 1929 sa Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo. I publica tanben d’estudis sus l’istòria de sa vila, puèi de legendas narbonesas que voliá recampar jol títol Lou Roumancero Narbounés, mas la mòrt li daissa pas lo léser de realizar aquel projècte.
Los contes son pas doblidats, contes de sa creacion, contes tradicionals ausits pendent son enfança e contes de Nadal. Cal precisar que lo teatre, las legendas e los contes son versificats. La Vouès de la Pinedo es lo recuèlh de poesia màger de Paul Albarèl, recuèlh prefaciat per Valèri Bernard. Aquela pineda se tròba prèp de son vilatge natal e la trevèt dins son enfança e sa joventut. La Votz de la Pineda es constituida de quatre partidas : la primièra ont canta la natura e las sasons, dins la segonda, celèbra l’amor e las flors, la tresena es vodada al passat, al temps dels Trobadors e dins la quatrena, enaura sa lenga, los felibres e lo poèta l’acaba per un sirventés fogós de vint-e-nòu estròfas : « A la qu’espoutiguet Mountfort ».

Bibliografia occitana de l'autor :

Teatre :
La màger part de las comèdias de Paul Albarèl foguèron publicadas dins La Cigalo Narbouneso e faguèron sovent l’objècte d’un tiratge a l’espart.
- L’esprit tustaire, Tolosa, Berthomieu, 1903.
- Bibo lo Vi !, farcejado en 1 atte, en bersses narbouneses, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1904. In-12, 23 p.
- Margarideto, coumedio en 3 attes, en bersses narbouneses... Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Repoutegairo, Pastouralo, id. 1909.
- Lou Pauras, seno de vendemios Narbona, Vinches, 1913.
- Rebiro Marioun, La Taco de familho, Narbona, Brieu, 1922.
- La femno mudo, Narbona, Brieu, 1922.
- La Lengo mairalo, Narbona, Brieu, 1924.
- L’airetage, Narbona, Brieu, 1925.
- Viva lo vin ! farcejada en un acte, Carcassona [Carcassonne], Institut d'estudis occitans, 1996, illustrations Pierre Dantoine (1884-1955)

Contes :
- Requies Catin pace, Illustration de Gaston Cugnenc. Béziers, Impr. Moderne, In-8°, 35 p. s. d.
- Lou Ministre, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 4 p. s. d.
- Amat de Rocoloungo, Las Carmanholos de Saupiquet, La fieiro de Sant Coucounil, Las anguialos de la menino, Narbona, Brieu, 1927.
- Counte de Nadal, Nadal de Medecis, Nadal dal pastre, Nadal d’aucels.

Legendas :
- Lou seti de NarbounoOurioundo, legendo narbouneso, Narbona, Vinches, 1913.
- Lou Trauc de la Fado, legendo narbounesoLous Ulhals de Mountlaures, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1921.
- La mort d’Amalric, Lous filhs D’Aimeric, Pireno, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1927.
- Gvendic, legendo narbouneso, de l'epoco gallo-roumano, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 19 p. 1924.

Istòria – Literatura :
- « Narbouno en 1632 », La Cigalo Narbouneso, N° 121, març de 1928.
- « La darnièro proucessiu al pouts de Sant Sigismound », La cigalo Narbouneso, N° 136, junh de 1929.
- « Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo », La Cigalo Narbouneso, de 1926 a 1929, (N° 135).
- L'inventeur du sermon du « curé de Cucugnan », Narbonne, A. Brieu. In-8°, 14 p. 1927.

Poesia :
- Lous Meses, Narbona, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Vouès de la Pinedo, Narbouno, estamp. F. Caillard, 1914. In-8°, XIII-205 p.,
- A Moulièro, Narbona, A. Brieu, 1922.
- Lou Camin de la Croutz, Narbona, A Brieu, 1927.
- Pastouralo, Toulouse, La Terro d'oc, In-8°, 15 p. 1909.


Bancarel, Gilles (CIRDÒC)

Jules Ronjat, l’un des fondateurs de l’Escolo parisenco dóu Felibrige en 1894, est un linguiste auteur de la Grammaire Istorique des parlers provençaux modernes qui sera publiée en 1930.

Autres formes du nom

Guigue Talavernai (pseudonyme)
Felibre di Lauseto = Félibre des Alouettes (pseudonyme)
Bousoun di Vergno (pseudonyme)

Éléments biographiques

Antoine-Jules Ronjat est né le 12 novembre 1864 à Vienne dans l’Isère d’Abel-Antoine-Jules Ronjat (1827-1892), procureur général à la cour de cassation, maire de Vienne (1878-1880), sénateur de l'Isère (1879-1884), président du Conseil général de l’Isère (1887-1892) et de, Marie-Jeanne Chollier. Il se marie le 5 octobre 1907, à Weinheim (Bade-Württemberg, Allemagne) avec Henriette-Ilse Loebell dont il aura deux enfants Louis-Siegfried-Wilhelm (1908-1934) et Pierre-Marie-Jules (1910-1910).

Jules Ronjat suit ses études au collège Rollin à Paris avant d’être reçu bachelier ès-lettres en 1881. Il devient avocat à la cour d’appel de Paris, puis au barreau de Vienne. Il sera l’un des fondateurs de l’Escolo parisenco dóu Felibrige (1894) et de la Ligue de décentralisation (1895) avant de devenir majoral du Félibrige le 22 mai 1904 (Cigalo de Zani). Sous le capouliérat de Pierre Devoluy, il exerce les fonctions de secrétaire général du Félibrige (baile dóu counsistòri) de 1902 à 1909. Docteur ès-lettres en 1913, il quitte la France dès le déclenchement de la guerre, en raison de l’origine allemande de sa femme. Il se réfugie alors à Genève où il enseigne de 1915 à 1925 comme privat-docent. Il meurt à Lyon le 16 janvier 1925 et est enterré dans le caveau familial du cimetière de Vienne. 

Engagement dans la renaissance d’oc

Jules Ronjat est un linguiste qui s’est attaché à l’étude scientifique de la syntaxe des parlers occitans modernes et qui a mis en évidence les notions d’intercompréhension et de bilinguisme. C’est en suivant l’évolution des progrès langagiers de son fils exposé à plusieurs langues maternelles (français, allemand, franco-provençal) qu’il parvient à dévoiler en pionnier, les avantages du bilinguisme précoce chez l’enfant.

Parallèlement, Jules Ronjat étudie des textes anciens et l’histoire de la langue d’oc. Ses travaux seront recueillis dans sa Grammaire Istorique des parlers provençaux modernes publiée après sa mort, à partir de 1930. Après avoir collaboré à la revue félibréenne L’Aiòli, il collabore, entre autres publications, à la Revue des langues romanes de 1904 à 1925, au Bulletin de la société de linguistique de Paris, et, sous son nom ou sous le pseudonyme de Bousoun di Vergno, à Prouvènço / Vivo Prouvènço ! Poète à ses heures, il y publie aussi poèmes, chansons ou traductions.

 

Bancarel, Gilles (CIRDÒC)

Autras formas del nom

Lou Felibre de la Naveto

Elements biografics

Juniòr Sans nais lo 3 de decembre de 1820 a Besièrs. Es lo filh de Julian Sans, teissièr, conegut dins son canton per sas Carnavaladas (pichons tèxtes en occitan) e de Joana-Francesa Eustasia. Juniòr Sans marida lo 8 de setembre de 1848 Maria-Anna Benezech, filha d’un perruquièr que li balharà un dròlle, Aimat. Aqueste maridarà en 1871 Josefina Sauret, dròlla de Raimond Sauret, conse de Maurelhan.
Juniòr Sans es, primièr, obrièr estampaire en 1855, abans de venir gerent del Café Jammes sus las Alèas Paul Riquet en 1868. A comptar de 1893, en seguida d’una emiplegia, demòra paralisat fins a sa mòrt dotze ans mai tard, lo 29 de març de 1905.

Engatjament dins la Renaissença d’òc

Son òbra

La primièra òbra publicada de Juniòr Sans es un long poèma premiat per La Societat Arqueologica de Besièrs en 1855 : « Moun bouyache a la mar de Sérigna », (Mon viatge a la mar de Serinhan), que signa coma « obrièr estampaire ». Publica son primièr recuèlh : « Bèit telados » (Uèit teladas) en 1875. Los uèit poèmas publicats dins lo recuèlh son de cronicas de la vida locala, qu’evòcan son amic l’escultor Antonin Injalbert (1845 – 1933) o l’episòdi de la garramanha de colèra que regna a Maurelhan en 1835.
Publica en 1881 un segond recuèlh « Autros bèit telados », (Autras uèit teladas), ont se tròba mai que mai un omenatge al felibre besierenc Joan Laurès (1822 – 1902) e un poèma « A mon paire » ont s’encanha contra Gabrièl Azaïs (1805 – 1888), secretari de La Societat Arqueologica de Besièrs, çò que provòca una rivalitat literària entre eles. Es pas qu’en 1893 que publica son tresen e darrièr recuèlh de Teladas : « Un Moulou de telados », (Un Molon de teladas).
A partir de 1875, data de la publicacion de son primièr recuèlh, inserís l’ensemble de sa produccion escricha en lenga d’Òc dins mai d’un volumes manuscriches. Aqueles recuèlhs que representan tres importants volumes religats son constituits per la màger part de poesias inedichas e nos permeton de seguir la carrièra literària de Juniòr Sans e de descobrir mai de trenta annadas de vida biesierenca.

Son engatjament

Juniòr Sans es un escrivan militant de la lenga d’Òc que concep aquel trabalh coma un engatjament per la memòria de sos aujòls. Sas letras adreiçadas au jove Josèp Lobet – que lo considèra coma son « mèstre » ambe Mallarmé –, balhan de consignas sus l’usatge de la lenga. Son escritura es la del testimoniatge. Reivindica sa filiacion en titolant sas poesias « Telados » e en escrivent jos l’escais « Lou Felibre de la Naveto » en sovenir de son paire tessièr, e tanben en restituissent come eles, dins lo parlar de Besièrs, los eveniments avenguts entre 1850 e 1880. Es atal que transcriu menimosament dins sos recuèlhs manuscriches las pèças escrichas per son paire, mas tanben los testimoniatges notats per son grand sus las vièlhas tradicions de la ciutat. Dins aquela tòca de perpetuar la tradicion familhala, escriu el meteis de « Carnavaladas », que d’unas fuguèron publicadas. Son engatjament dins lo Felibritge es atestat per la regularitat de sa participacion a las fèstas de Sant-Estèla e pels testimoniatges que publica dins sos libres.
Juniòr Sans correspond ambe Frederic Mistral que publicarà sos primièrs poèmas dins « L’Armana Prouvençau ». Mistral li farà una visita lo 5 de mai de 1879 en tornant dels « Jòcs Florals » de Tolosa. Aquel rescontre es descrich dins lo poèma « A ma muso » que publica en 1881. Aquesta annada, participa a la Santa-Estèla de Marselha ont es elegit Majoral del Felibritge, primièr titulari de la « Cigalo de Besiès ». Es a l’origina de la vocacion literària de son compatriòta Frederic Donadieu (1843 – 1899), autor de l’obratge « Les Précurseurs des félibres » (1888), sòci de La Societat Arqueologica de Besièrs, es un dels fondators de la Societat per l’estudi de las lengas romanas, (Montpelhièr, 1869) e vendrà Majoral del Felibritge en 1886.

Grau, Pierre

Òme de Letras, sòci de la Societat d’Estudis Occitans (SEO), puèi de l’Institut d’Estudis Occitans (IEO), actiu a Marselha al costat de Pèire Roqueta.

Elements biografics

Emili Carbon nais lo 29 de mai de 1898 a Agde, filh de Maria Josèp, capitani de long cors, vièlh de 26 ans e de sa molhèr Alengry Idalia Loïsa Marta, sens mestièr, vièlha de 25 ans. Son cabdèt, Rogièr Carbon, participarà a las aventuras editorialas de son ainat. Emili Carbon estúdia al Licèu de Montpelhièr, puèi a la Facultat de Letras e a la Facultat de Drech de Montpelhièr. Licenciat en Letras, presenta una tèsi pel doctorat en sciencias juridicas jol títol « la desavoacion de paternitat ». Marida a Montpelhièr lo 7 de decembre de 1925 Susana Maria Gabrièla Bonnier, auràn tres dròlles.
Los estudis de drech decidisson de son avenir professional, mas es passionat per las Letras. Emili e son fraire fan partida d’una coòrt de joves de la primièra mitat del sègle XX, afogats per la poesia e per la literatura en general, que fondan e animan un fum de revistas literàrias. Veson dins aquelas revistas un mejan de començar una carrièra que farà d’eles d’ « òmes de letras ».
Emili Carbon collabòra a tres revistas de joves a Montpelhièr, çò que provòca aquela passion que lo quitarà pas mai. En 1915, es director de la revista L’Effort des jeunes.
En abrial de 1917, es mandat al 81° Regiment d’Infantariá. Dementre qu’es cimbalièr del regiment, collabòra a La Lanterne de Diogène, jornal bimesadièr dels estudiants de Montpelhièr (n° 1, 1917 – n° 45, junh de 1920). Fusilhièr mitralhaire, son actitud coratjosa li val d’èstre citat a l’òrdre de la Brigada. Es nafrat al combat en setembre de 1918 e decorat de la Crotz de Guèrra ambe estèla de bronze.
Collabòra tanben a Erato, jornal literari e regionalista, organ de l’Associacion regionala dels Liceans, que son fraire n’es l’administrator. Aquela publicacion efemèra – 5 numèros entre genièr e Pascas de 1919 – que son primièr numèro foguèt tirat a mila exemplars, acampa de joves que vendràn de personalitats montpelhierencas. L’associacion Erato organiza tanben de conferéncias, per exemple d’Emili Carbon sus « lo caractèr de las cançons de gèsta e sus Verlaine », e tanben de Rogièr Carbon sus « Renat Bazin e Edmond Rostand ». Cal notar que malgrat son etiqueta « regionalista » cercam de badas un mot occitan dins la publicacion.

Qualques annadas après, Emili Carbon participa activament a la publicacion d’un rar libret antologic : « Les Amitiés languedociennes » (Imp. Firmin e Montane, 83 p., 25,7x 16,7, 1925) illustrat de doas escrinceladuras d’Enric Martin, tèxtes de Paul Valèri, Joan Catel, J.S. Pons, A.J. Tomàs, Enric Bernard, Bernat Larzarius, Joan Cocteau, Joan Camp, Ives Blanc, Paul Castela, Delpont-Delascabras, Enric Chabròl... El meteis i balha de « Prières devant le Christ de Saint-Jean de Perpignan ».
Sas creacions literàrias en francés son eclecticas ; podèm legir un article dins Comoedia (París) del 19 de mai de 1935 : « On crée à Marseille, au « Rideau Gris » une pièce en un acte d’André Gide » ; un roman « Le cordonnet de soie » (ed. Gallimard, coll. Détective, 248 p., 1937). Emili Carbon es coscenarista e dialoguista del filme « Cap au large », sortit lo 25 de setembre de 1942, del realizator Joan-Paul Paulin. Aquel filme de 84 minutas, produch per Francinalp-Fims, foguèt tornat a Gruissan (Aude). En 1953, Emili Carbon collabòra a « La Provence merveilleuse, des légendes chrétiennes aux santons » (Albèrt Detaille) in-4, 145 p., illustrat, ambe un prefaci de Joan Giono).
Quand Lazare de Gerin-Ricard, en 1953, crèa la revista Thalassa a Marselha, convida sos amics e mai que mai los ancians de la Revue de Catalogne a collaborar. Se, a l’origina, la revista bimesadièra a una granda ambicion internacionala e acampa la collaboracion de plumas celèbras, s’aflaquís pro d’aviat e se replega sus Provença. Ven lo luòc de publicacion d’una banda d’amics de joventut dels ideals literaris passits. Emili Carbon – qu’i ten la cronica dramatica – la definirà coma « aquel testimòni dels jorns passats e de nòstra pichòta tropa amistosa que la màger part des sòcis an rejonch l’Ostal del paire, [un testimòni] que cal salvagardar ».(trad.) La revista desapareis en 1965.

Emili Carbon es fach Chivalièr de la Legion d’Onor lo 21 de mai de 1952, alara que Pèire Roqueta recep la Cigala de majoral e la distincion d’Oficièr d’Academia. Las organizacions organisatrises son Lo Centre Provençal de l’IEO, los grops felibrencs e provençals de Marselha e lo movement federalista « La Fédéracion » de Marselha.
Emili Carbon ensenha un cort moment al licèu de Montpelhièr. Puèi farà director de la « Caisse d’Epargne ».Probable qu’es per de rasons professionalas que quita Montpelhièr per Marselha ont ven director d’una societat « d’habitations à Bon Marché » cap a 1930. I deguèt far carrièra, que, en 1968, una de sas letras pòrta per entèsta : « Société anonyme régionale d’habitations à loyers modérés de Marseille, siège social : 21 rue Maréchal Fayolle ».

Engatjament dins la renaissença d’Òc

Per l’estat actual de nòstra documentacion, l’engatjament occitanista d’Emili Carbon sembla estrechament ligat a son amistat ambe un actor màger de la causa d’òc en Provença, Pèire Roqueta. D’efièch a Marselha, s’amistança durablament ambe aquel avocat, òme de letras e occitanista, qu’anima la revista La Coupo (21 numèros entre febrièr de 1918 e octobre de 1919). Emili Carbon participa a totas las iniciativas d’aquel òme per la causa occitana.
En 1926, se tròba còsta Pèire Roqueta per la creacion de las Amitiés méditerranéennes, a Marselha que s’interèssan a la vida e la cultura catalanas e recampan de personalitats coma lo compositor Pèire G. Bourgoin, l’ellenista Guastalla, lo pintre Valèri Bernard, eca... en ligason ambe la Fundació Bernat Metge, l’equivalent catalan de l’Associacion francesa Guillaume Budé, per la traduccion, l’edicion e la promocion des classics greco-romans. Pèire Roqueta e lo director de la Fundació Bernat Metge, Joan Estelrich, se rescontran a Barcelona e crèan una revista en lenga francesa per far conéisser la cultura catalana en Euròpa, ambe la collaboracion d’òmes de letras e d’artistas catalans e franceses, e l’ajuda financièra de Francesc Cambó, òme d’afars, mecènas e òme politic catalan màger. Atal espelís lo 25 de març de 1929, a Marselha La Revue de Catalogne. Pèire Roqueta n’es lo director literari ambe l’ajuda de sos amics de las Amitiés Méditerranéennes : Emili Carbon per cap-redactor, Renat Guastalla, administrator, Rogièr Carbon e Lazare Gérin-Ricard, secretaris de redaccion. Malgrat la qualitat del contengut e lo sosten financièr del mecènas, la parucion de la revista s’arrèsta après son cinquen numèro (1° d’agost de 1929) per manca d’abonats.

Emili Carbon a pas daissat una òbra escricha en provençal. A títol anecdotic, senhalem qu’a dedicat a son amic un poèma en provençal e en grafia mistralenca : « Dins nostre cami » tres quatrens, « Per lou Peire, ambe moun affecioun », datats de Marselha lo 1/1/1938. S’explica : « Excuse-moi de te répondre dans la langue des conquérants, mais si je peux parler la nôtre sans trop de ridicule, je ne la possède malheureusement pas assez pour y mouler ma pensée en l’écrivant ». (2/05/1939) Dins aquela letra ditz aver pas la « flamme dévoratrice » de son amic, mas se ditz « patriote provençal » e jutja « intéressantes » las proposicions de Robèrt Fabre-Luce per la creacion « d’un mouvement de néo-provincialisme » – pròche del separatisme – desvolopadas dins lo Marseille-Matin del 3 o 4 de mai de 1939. Los fraires Carbon son sòcis de la Societat d’Estudis Occitans (SEO), fondada en 1930 e reviscolada en 1939 pel Catalan en exili Josep Carbonell. A aquela data, Emili fa partida de la delegacion de la SEO de Marselha, còsta Emili Bodin, Carles Camprós, Antòni Cònio, Paul Eissavèl, Jòrgi Rebol, Paul Ricard e Pèire-Joan Rodin (Pèire Roqueta). Son nom « Emili Carbon, doctor en Droit » (sic) figura dins la tièra dels membres del Conselh d’Administracion sul papièr a letras de la SEO en 1939.

A la Liberacion, es fondat a Tolosa l’Institut d’Estudis Occitans que prendrà la seguida de la SEO. Quand Pèire Roqueta crèa a Marselha sa seccion provençala, lo Centre Provençal de l’IEO, Emili Carbon lo rejonh. Dins las annadas 1945-1950, alara que Pèire Roqueta balha de corses publics setmanièrs de provençal e de parlicadas a Ràdio-Provença, Emili Carbon, qualificat d’ « animator incomparable » fonda un Cercle Occitan, ambe una formula d’aperitius literaris setmanièrs, en participant al cicle de las « Òbras racontadas » (Mistral e Mirèlha, Calendau, per exemple). Balha tanben conferéncias e debats, per exemple sus l’òbra poetica de Renat Nelli lo 13 d’abrial de 1953, una introduccion a l’Art Roman dins lo cicle medieval en 1960-61, una conferéncia sus Manolo Hugué a la « Maison Gasconne » en febrièr de 1978... Lo centre se vòl un fogal de cultura umanista, provençal mas tanben dubèrt a tota l’Occitània, Catalonha compresa, embraçant totes los aspèctes de la cultura. Es tanben un luòc de difusion de las idèas regionalistas e de debats. Atal fa un expausat lo 12 de genièr de 1953 sul Neo-regionalisme qu’es seguit de debats e un autre intitulat : « Qu’est-ce que l’Occitanisme ? » al Fogal Massalia dins las annadas 1970.

Pendent mantun decenni, Emili Carbon es donc un pròche collaborator de Pèire Roqueta. Es sòci del Conselh d’Administracion del Centre Provençal, atal coma Amedèu Muset, professor d’espanhòl e Mme Maïte Pin-Dabadie, femna de letras que parteja sa vida entre Banhèras de Bigòrra e Marselha. N’es, un temps, lo vicepresident e es per aquesta rason que presenta lo conferencièr Ròbèrt Lafont vengut parlar de « La miugrana entredubèrta » lo 14 d’octobre de 1960. Es abonat a Òc e a las Annales de l’IEO e participa financièrament a la Causa, es en mai membre del Conselh d’Estudis de l’IEO (veire las tièras de 1947, 1949 e 1962). Collabòra a L’Ase negre, organ occitanista mesadièr, successor d’Occitania, fondat pel trio Robèrt Lafont, Leon Còrdas e Elena Cabanas en 1946. Es atal qu’escriu un editorial en primièra pagina del numèro 7 de febrièr-març de 1947, « Faire Province ». En 1955, participa ambe Pèire Roqueta, Pèire-Loís Berthaud, Robèrt Lafont e un cèrt Gerard (que son pichon nom es desconegut) al projècte – que farà meuca – de la publicacion : »Presentation de la Provence » que deviá realizar l’IEO. Aquela iniciativa seguissiá la parucion l’annada d’abans de la brocadura « Presentation du Languedoc » qu’i participèron Carles Camprós, Max Roqueta, Robèrt Lafont, Max Allier, Leon Còrdas... ambe un prefaci de Joan Cassou.

En 1963, ven de prene la retirada quand legís dins Òc la debuta del roman de Joan Bodon « Lo libre dels grands jorns » que l’impressiona favorablament : « J’admire non sans quelque nostalgie ces jeunes » e constata ambe tristesa, que, per el, « il est un écrivain mort jeune ». (Corr. del 13/08/1963 adreiçada a Pèire Roqueta).
Dins la pontannada 1960-1970, la question de la regionalizacion anima los debats publics qu’i participa lo Centre Provençal. Dins lo selhatge de mai de 1968, ambe l’arribada d’una novèla generacion de militants, lo movement occitan se radicaliza. Aquela evolucion agrada pas al Conselh d’Administracion del Centre Provençal ( que Carbon ne fa partida), partisan d’un regionalisme umanista. Lo Centre Provençal quita l’IEO e pren lo nom de Centre Provençal de Culture Occitane. Explica publicament las rasons d’aquela separacion dins un fuèlh titolat : « Occitanisme et Marxisme, une mise au point du Centre Provençal de Culture Occitane » (roneotat, sens data ni signaturas) qu’afortís son « regionalisme umanista » e s’aubora contra la « pretencion » d’unes occitanistas « d’analisar la situacion del Pòble d’Òc ambe una optica de lucha de las classas e d’establir atal una relacion estrecha entre l’Occitanisme e lo Marxisme ».

Arvieu, Jean-Luc

Joana Bartés nais a Casadarnas dins Erau dins una familha que parla pas que la lenga d’òc. Consacra tota sa vida a l’escritura dins aqueste idiòma. S’emplega tanben a la difusion de las òbras literàrias occitanas en s’implicant dins La Societat Arqueologica de Besièrs, l’Escolo de Trencavel e la publicacion de sa revista « Trencavel » de 1937 a 1943. Aderís al Felibritge, coma manteneiritz en 1928. Vice-sendic de la Mantenença del Lengadòc, es elegida Majorala del Felibritge – o puslèu, segon los estatuts, cooptada – en 1941. Es la primièra femna qu’accedís a aquela dignitat.

Altras formas del nom

< Clardeluno (pseudonim)
< Clardeluna (pseudonim)
< Sylveto (pseudonimi)


Elements biografics

Joan Bartés nais a Casadarnas dins Erau lo 11 de genièr de 1898. Son paire, Emili, poèta, cançonièr, contaire, fasiá vinhairon. Son enfança es marcada per l’amor que li pòrtan sas grands. Sa grand mairala, Cesarineta, èra tanben de Casanardas. Es a ela que fisa sas lanhas de drolleta e sos primièrs poèmas de joventa. Cesarineta li transmet en lenga d’òc las vièlhas cançons coma la de « l’Escriveto. Dins sos obratges, parla tanben plan sovent de sa grand Marciala e de sa rèiregrand Castela, la maire de Cesarineta, « que me parlaboun qu’en lengo d’òc »1.

La vida de Clardeluna se passa dins son vièlh ostal mairal a Casadarnas fins a sa mòrt lo 11 de decembre de 1972. Es sebelida a costat de son fraire Loís jos una simpla crotz de fusta. De mans an pausat aquela inscripcion sus una placa de marbre : « Aqui jai Clardeluno ». Los Cartabèus de las annadas trenta la presentan coma « fema de letro ».

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

Los primièrs ensages coneguts de Joana Bartés son sos mandadisses al concors de poesia francesa de la Societat Arqueologica de Besièrs. En 1921, la jurada autreja una medalha de bronze a sos « Accords Mineurs ». En 1923 e 1925, de poèmas e de sonets li valon una medalha de vermelh. Dins aquestas annadas, participa al concorses de lenga romana de la meteissa societat. Lo recuèlh de poèmas « A moun païs » recep una mencion en 1921, « Darnier vespre de permissiou », sceneta de dos personatges, una medalha d’argent en 1923 e « L’Escriveto », pèça de teatre, la medalha d’argent en 1925. Lo mai grand prèmi, lo brot d’oliu d’argent, li es decernit en 1928 per son recuèlh de poesias « Lous Enmascoments e lous Sounges ».
En 1927, publica « L’Imagièr », poèma sus un tèma medieval, de onze cants, ont un joglar trobador, nommat Clar de Luno, conta als bèls senhors : « lo Conte de Raimon l’Imagièr e de Zabèl, la cortesana dels pels de fada, que li vogèt messorga e foliá amarganta ».

Manténer, defendre e illustrar la lenga d’òc, tala es l’òbra que Joana Bartés li voda tota son accion. : « Qual sap joust quano rudo pougno nous caldra beleu acatar lou coupet deman ! Mès d’an ount que vengue la malparado, li balhem pas pouder sus nostro amo : nous laissem pas entemenar, demourem nautres. E souvenguem-nous que qual tèn sa lengo, tèn la clau que di cadenos li deliuro »2 .

Sa lenga qu’es lo dialècte lengadocian, es noirit de mots del terraire, de los que son gaire emplegats dins lo lengatge d’escadajorns, mas que vòl manténer. Participa a totas las manifestacions felibrencas. Lo sendic de la Mantenença de Lengadòc, Pèire Azemà, l’encarga de recampar las mai polidas paginas dels autors lengadocians. Aquela « Antoulougio Escoulario » ont son reculhidas las òbras de nonanta poètas espelís en 1931.
En 1936, publica « Nèit d’estiu », drama païsan violent, jogat pel primièr còp en 1937 al Teatre Municipal de Besièrs, qu’es représ en 1998 e 1999 pel Teatre de la Rampa. La meteissa annada, fonda L’Escolo Trencavel que pren la relèva de La Cigalo Lengadouciana, ela meteissa eiretièra de L’Escolo del Titan. De 1937 a 1943, assegura ambe August Domergue e Leonci Baumadier la publicacion regulara de la revista « Trencavel » jos l’escais de Sylveto.
Estima qu’es pel teatre que l’accion del Felibritge es mai fruchosa, pr’amor qu’es per el que se pòt mai aténher lo pòble, e escriu de scenetas, de comèdias e de dramas. Mantuna tropa d’amators dins los vilatges del Besierés e del Narbonés los botan a lor programa.
A Casanardas, fa cantar per Nadal los Nadalets lengadocians per una còla de jovents e joventas que se ditz Lou Roudalet Casadarnol. En 1942, publica per la Mantenença « Lou Cansounier del Lengadoc » que presenta quaranta quatre cançons.
Elegida Majorala del Felibritge a la Santa Estèla d’Avinhon en 1941, recep la Cigala de Besièrs, creada en 1881 pel felibre Juniòr Sans, portada puèi pel Besierenc Renat Fornièr a comptar de 1906.

L’òbra de Joana Bartés es abondosa. Figura demest las femnas, pas sonque demest las poetessas occitanas, mas tanben demest las poetessas de lenga francesa qu’an escrich d’òbras en vèrses de longa tòca. Son « Escriveto » compòrta un milièr de vèrses e son « Imagier » qualques tres mila cinc cents. Demòran inediches de pèças de teatre, de cronicas de guèrra, des contes e plan possible de poèmas.

Bibliografia de l'autor


Poesia
:

- Escriveto, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1926.
- L’imagièr, Ed. Au Gay Savoir, Béziers, 1927.
- Lous emmascoments e lous sounges, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1930.
- Lo miral del temps, Ed. Subervie, Rodez, 1968.
- Al Païs estrange, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1968.
- Lou miral magic, Ed. Subervie, Rodez, 1970.
- Lou camin esquerre. Lou Miral Ancian, Ed. Subervie, Rodez, 1974.

Teatre :

- Las gentilhos, Ed. de la « Cigalo Lengadouciano », Béziers, 1928.
- En velhant lou mort, Ed. Calendau, Montpellier, 1933.
- La neit d’estiu, Ed. Clardeluno, Cazedarnes, 1936.
- Las loufos frejos, Ed. Trencavel, Béziers, 1937.

Roman :

- Lison o Lengadoc 1900, IEO, collection A TOTS, 1986.


Òbras publicadas dins de revistas :

Revue La Cigalo Lengadouciano, Béziers, n° 131 :

- Lou darniè vespre de permessiu, saynète à deux personnages.

Revista Trencavel :

- 1937
Per l'ainadoto e per son jouve, conte d'amour.

- 1938
La marrido soupo, saynète pantomime.
Sagan d'amourouses, saynète.
La figuièro e la vigno, conte.
Lous tres pichouns de Bethléem, conte.
Lou conte de la bèutat perdudo, conte.

- 1939
Femno batudo, adaptation du premier acte du Médecin malgré lui.
Lou conte de la Servieto, de l'Ase et de la Crosetto, conte.
Lou Nadal de Jan de la Roso, conte.

- 1940
Lou minou de l'enfant Jesus, conte.

- 1941
Lou castel de Mirabat, conte.
Lou rasimat, saynète.
Lous voulurs de l'enfant Jesus, conte.

- 1942
Nadal 1942, conte.

- 1943
Lèco brises prend la bourro, conte

Òbra demorada manuscrita3

Brutus, comédie farce en deux actes.
Sorres, comédie dramatique en trois actes.
Per l'ounour, comédie dramatique en trois actes.
La belo endourmido, féérie en trois prologues, trois actes et huit tableaux.
Lou proucès de Caramentrant, jugement, un acte.
Aucèl de passage, comédie dramatique, trois actes et un épilogue.
Un cop de cisèu, comédie ballet en deux actes.
La mal maridado, courte scène comique.
Sèm quites, farce, un acte.
Tres poulos per un gal, courte comédie, un acte.


1. Jean Vinas, Hommage à Jeanne Barthès, Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers, 1972, p. 2

2. Ibid, p 3

3. Christian LAUX, Bibliographie des œuvres de Jeanne Barthès, CIRDOC, [s.d.].

Bertrand, Aurélien (CIRDÒC)

Fondator de l’Escolo de Mount-Segur (1894), de l’Escòla Occitana (1919) e del Collègi d’Occitània (1927), director de la revista Lo Gai Saber (1919 – 1933), e Majoral del Felibritge (1900), Prospèr Estieu es una de las personalitats màgers de la renaissença occitana del sègle XX. Son activitat literària coma politica e militanta es ara considerada coma una de las primièras emanacions de l’occitanisme contemporanèu.

Altras formas del nom

< Prosper l'Été (pseudonim)
< Prosper l'Estiu (pseudonim)
< Jan d'Oc (pseudonim)
< Jan de la Ròca (pseudonim)
< Jean d'Occitanie (pseudonim)
< Jean Trouvère (pseudonim)
< La Cigala de l'Ort (pseudonim)


Elements biografics 

Prospèr Estieu nais lo 7 de julhet de 1860 a Fendelha, al sud de Castèlnòu d’Arri. Aprèp d’estudis al Collègi de dròlles de Castèlnòu d’Arri e al Pichon Seminari de Carcassona ont estúdia lo latin e lo grèc, es nommat regent en 1879 a Corsan dins Aude.
Doas annadas mai tard, regent a Brunèls, prèp de Castèlnòu d’Arri, rescontra August Forés en virada electorala per las eleccions legislativas de 1881. L’acòrdi es immediat que los dos òmes partejan de fòrtas valors republicanas a anticlericalas. Fondan atal un an aprèp una revista francesa, La Poésie moderne que conèis pas que sèt numèros e ont Estieu , jos l’escais de Prosper l’Eté, es cargat de la partida redaccionala, sonque en francés. Publica, totjorn en 1882, son poèma « L’Ecole » e Forés ne signa lo prefaci.
Aprèp una parentèsi de dos ans dins lo jornalisme, Estieu decidís de tornar prene son mestièr de regent e es nommat a Clarmont sus Lauquet, prèp de Limós. Escriu a comptar de 1887 de cronicas regularas dins La Revue méridionale, creada a Carcassona per Gaston Jordana, conse de la ciutat e futur majoral del Felibritge.

L’annada 1891 es una virada dins la vida de Prospèr Estieu, es l’annada de la despartida de son amic e complice August Forés. Aqueste, sebelit un primièr còp segon lo rite catolic, es enterrat tornamai, drech fàcia a l’Orient segon la tradicion francmaçonica.
Aquelas funeralhas son l’escasença d’un rescontre fondamental per Prospèr Estieu, la d’Antonin Perbòsc que partejarà ambe el una complicitat egala a la qu’entreteniá ambe Forés. Los dos amics juran de contunhar l’òbra occitana del poèta defuntat. Es aquela data que marca la naissença de l’engatjament occitan de Prospèr Estieu, qu’aviá pas jamai fins aquí escrich en lenga d’òc.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

Descobèrta de l’occitanitat e primièrs trabalhs (1892 – 1899)

En seguida de son rescontre ambe Antonin Perbòsc, Prospèr Estieu aderís a doas associacions de promocion de la lenga d’òc : L’Escolo Moundino de Tolosa, puèi L’Escolo Audenco ont publican ja Gaston Jordana e l’autre escrivan audenc màger d’aquela epòca, Aquiles Mir. Sas produccions occitanas començan de se multiplicar. En 1892, fonda lo setmanièr Le Lengodoucian ont tre lo primièr numèro, argumenta per un ensenhament sistematic de l’occitan a l’escòla primària, mens d’un desenat d’annadas aprèp las leis de Juli Ferry sus l’instruccion obligatòria gratuita e laïca. Son primièr editorial se conclutz per un tarabastós :

« Quand aurem fait la counquisto de las escolos primàrios, l’Aveni nous apartendra. »

En 1895, publica son primièr recuèlh de poesias occitanas : « Lo Terradou » ont s’afirma come lo successor d’August Forés, fisèl a sas idèas federalistas e de lucha contra la dominacion francesa sus las contradas occitanas.
En 1896, fonda, ambe los felibres ariegeses L’Escolo de Mountsegur e la revista Mount-Segur que pareis duscas a 1899. Se diferéncia de las autras revistas per de tematicas omnipresentas ligadas a l’albigeisme, que son simbòl mai conegut prèsta son nom a la revista.

Naissença de l’occitanisme contemporanèu (1900-1939)


Aprèp l’arrèst de la publicacion de la revista Mount-Segur, Prospèr Estieu publica « Bordons pagans », i desvolopa pel primièr còp las règlas d’una novèla grafia per l’occitan ont son presentas las premícias de la grafia actuala. Desvolopa aquela grafia a partir de 1901 dins la segonda seria de la revista Mont-Segur qu’estampa dins son pròpri ostal a Renas-lo-Castèl fins al mes de decembre de 1904. Es elegit Majoral del Felibritge en 1900 e mèstre ès jòcs de l’Academia dels Jòcs Florals en 1902.

Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19

A partir de 1903, al sen del Felibritge, se posiciona fermament contra los felibres provençals e lo Capolièr Pèire Devoluy. Alavetz crèa una novèla escòla – que prendrà lo nom en 1919 d’Escòla occitana – abandona la grafia tradicionala del Felibritge e causís per bandièra lo nom « occitan » plan pauc emplegat d’aquel temps, e promòu fermament d’idèas republicanas e anticlericalas, totjorn dins la continuitat d’August Forés. Es tanben a aquel moment que desvolopa sa linha ideologica, sensibla mai que mai dins la revista Mont-Segur que dirigís ambe Antonin Perbòsc.
I retròbam las quatre grandas problematicas que marcaràn lo movement occitanista del sègle XX : lo reviscòl de la lenga dins son unitat en s’inspirant del sistèma grafic emplegat pels Trobadors a l’Edat Mejana, l’emergéncia d’una literatura originala escricha dins aquela novèla grafia, una novèla lectura dels rapòrts Nòrd / Sud dins l’istòria de França e l’innovacion pedagogica aliada a la reivindicacion de l’ensenhament de l’occitan a l’escòla. Se d’unas d’aquelas tematicas foguèron envisatjadas pel Felibritge al sègle XIX, pas cap foguèt tan desvolopada fins aquí.  

Puèi publica mantun obratge : « Flors d’Occitania » (1906), « La Canson occitana » (1908), e « Lo Romancero occitan (1912 e 1914). En 1911, tempta de far erigir a Fois una estatua a la Perfiècha catara Esclarmonda e de ne faire la manifestacion del Felibritge Roge. Renóncia pauc aprèp, per manca d’afiscacion e a causa de la critica fòrt negativa de son libre « La question d’Esclarmonde » ont multiplica enganas e aproximacions istoricas.
Prosper Estieu devant sa presse d'imprimerie d'où sortent les numéros de la revue <i> Mont-Segur</i>. Archives départementales de l'Aude, fonds Prosper Estieu, cote 120J19
Après la guèrra, pren la direccion del Gai Saber fins a 1933 e fonda son associacion de promocion de la lenga e de la cultura occitanas, Los Grilhs del Lauragués, puèi en 1927, Lo Collègi d’Occitània, associacion d’ensenhament de la lenga e de la cultura occitanas.

Publica a comptar de 1926 una darrièra tièra de recuèlhs : « Lo Flahut occitan, Las Bucolicas de Vergili » (1926), « Lo Fablièr occitan » (1930) e « Las Oras cantairas » (1931) ont se sentís l’influéncia catolica de mai en mai fòrta de son darrièr discípol, lo futur canonge Josèp Salvat. En 1933, se retira ençò de sa filha e se morís en 1939, reconciliat ambe la fe catolica per l’abat Salvat, majoral del Felibritge. Aqueste prendrà la seguida de Prospèr Estieu al cap de L’Escòla occitana e de la revista Lo Gai Saber.


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