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18' Anade.
10 de Mars 1914.
Le
(Carnaval
(SUITE)
II
Si Sent Pourquî jouit d'une grande considération à cause de la
hartère, dont il est l'occasion, et des bons morceaux qu'il met en
réserve pour de longs jours, c'est pour une raison analogue qu'on
honore Sent Pansard (1) — c'est le nom qu'on donne à Carnaval.
On célèbre son arrivée par ces couplets significatifs:
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1
Garnabal qu'oy arribat,
Bouteille, boutelhe,
Garnabal qu'ey arribat,
Boutelhe, gouvat.
Dab bi bourret (2) qu'estou batiat,
Boutelhe, etc.
Aygue jamey n'a hourrupat,
Boutelhe, etc.
Dab l'esclop desgansoulat,
Boutelhe, boutelhe,
Dab l'esclop desgansoulat,
Boutelhe, gouyat.
6
Aus pantelous s'a pichat,
Boutelhe, etc.
3
E lou eu esperrecat,
Boutelhe, etc.
Hasèn coupe au camebracq (3)
Boutelhe, etc.
(1) Ce nom, qui désigne le patron imaginaire des goinfres, se trouve dans
Rabelais : « Aulcuns entloyent par le ventre et le ventre leur devenoit bossu
comme une grosse tonne. Et de ceste race nasquit Sainct Pansart. » (Pantagruel, ch. i).
On trouve, au sujet de ce nom, un détail curieux dans les polémiques religieuses du xvi" siècle. Une ordonnance de Jeanne d'Albret, en 1571r
condamna les débauches du Carnaval ; le motif de cette ordonnance était
puisé dans une considération bizarre, à savoir que « les folies du Carnaval
étaient des superstitions et idolâtries romaines, établies pour honorer un
saint nommé Pansard. » Histoire manuscrite du Béarnp. 591 (Bibliothèque
de la ville de Pau).
(2) Au moment où commence le Carnaval le vin a encore le petit goût
piquant de sa première fermentation ; c'est le vin nouveau, — bî bourret.
(3) C'est le nom d'un plant de vigne, avec lequel on fait l'une des meilleures
espèces de vin.
�— 46 —
8
10
Tringuém la soue santat,
Boutelhe, etc.
Dinquio que l'ayam enterrât,
Boutelhe, etc.
9
11
Douma toutu sera crébat
Boutelhe, etc.
Entau sou requiescat,
Boutelhe, etc.
A Monein, on inaugurait autrefois le Carnaval le jour des Rois.
Un passe-rue
heures de
s'organisait à
travers
le
l'après-midi, au chant de :
bourg,
sur
les
deux
Carriabal qu'eij arribat.
Chaque dimanche, jusqu'au Carême, on recommençait la même
promenade joyeuse, accompagnée des mêmes couplets. Le chef du
groupe des ménétriers était lou birlh Amliroisc, fameux joueur de
clarinette, dont la renommée s'étendait jusqu'à Navarrenx et le
pays de Soûle; il exécutait de façon remarquable les antiques
sauts basques (1).
Le Carnaval a une origine très reculée. 11 n'est pas cependant
nécessaire de
remonter
jusqu'à
l'antiquité païenne, avec ses
Saturnales, Lupercales ou Bacchanales, pour expliquer ces divertissements. Lorsque la religion chrétienne eût triomphé dans tout
l'empire romain, le Carême, imposé par l'Eglise, fut en quelque
sorte sanctionné par le pouvoir civil et des peines juridiques
atteignirent ceux qui ne s'y soumettaient point. Or ce Carême
était plus rigoureux que celui de nos jours ; le jeûne était strict,
et l'usage de toute espèce de viande et de graisse interdit durant
toute la Quarantaine. Aussi, à la veille de ces jours de pénitence,
le peuple se livrait-il à des festins, des mascarades et des danses,
toutes choses dont il allait être complètement sevré pendant de
longues semaines, C'est de cette époque, c'est à-dire du plus lointain moyen âge, que datent certaines coutumes, encore pratiquées
aujourd'hui, bien que l'observation du Carême ne se présente
plus avec la rigueur d'antan.
Dans notre pays de Gascogne, il reste comme souvenir des
usages anciens, relatifs aux Jours Gras, les crêpes et les beignets,
les promenades et danses des masques, enfin le jugement du
bonhomme Carnaval. Autrefois il arrivait souvent que c'était une
époque féconde en charivaris et en asouades ; mais si ies charivaris,
(I) Ces détails m'ont été communiqués par M. Paul Costemalle, de Monein.
C'est également de M. Costemalle que je tiens la suite des couplets de la
chanson : Carnabal qu'ey arribat.
�— 47 —
dont certains mariages sont l'occasion, étaient plus fréquents en
Carnaval, cela tenait à cette raison bien simple que la plupart des
noces se célèbrent pendant cette période ; quant à Vasouade, coutume qui a complètement disparu ou qui se fait rare, elle n'est
pas plus que le charivari spéciale au Carnaval.
Les crêpes, — cre<pères ou paslères, pasloures (à Navarrenx),
caussères (à Salies), — se font surtout le dimanche. Rares sont les
familles du Béarn où la ménagère ne se procure la plus fine fleur
de farine de blé, les œufs bien frais, la cassonade, l'anis, une
goutte d'armagnac ou d'eau de fleur d'oranger, pour préparer
cette pâte laiteuse et odorante qu'on dispose au coin du feu, dans
une vaste terrine de terre rouge. Une cuillerée de graisse fraîche
est étendue dans la poêle, sur le feu de sarments ; elle crépite, en
un grésillement joyeux, puis la daune verse une couche de la pâte
blonde qui se transforme en une crêpe mordorée.
Lorsque la cuisinière, toute rouge devant la flamme, est fatiguée de faire sauter les crêpes, - car il faut une adresse attentive
pour les retourner, — lia ha lou biroulel, — d'un coup de main sec
et rapide, — elle verse tout le reste de sa pâte dans la poêle, et, au
lieu d'une de ces crêpes fines comme une dentelle et tendres
comme une fraise, qui sont son orgueil, c'est une grosse et lourde
caussère qu'elle retire du feu : on l'appellera u matehami.
11 arrive parfois que la maîtresse de la maison, connaissant
quelques recettes spéciales de cuisine, remplace les crêpes classiques par des merceilles. Avec la même pâte que pour la crespère,
un peu plus épaisse seulement, elle fabrique des gâteaux aux
formes diverses, ressemblant vaguement à des figures d'hommes,
de chevaux, etc.
Les beignets, —
crespèls, bignets, — sont plus spécialement'
réservés pour les Jours Gras. Une pâte consistante où entrent à
peu près les mêmes éléments que pour les crêpes, est versée par
petites cuillerées dans un chaudron de graisse bouillante. Soudain
on la voit gonfler, surnager en dansa„t à la surface du liquide,
jusqu'à ce que la ménagère, la trouvant dodue à point, l'ait, d'un
coup preste, ajoutée à la pyramide qui déjà s'élève dans un
immense plat.
La maison est tout embaumée, et la daune triomphe devant les
exclamations gourmandes des invités et l'entrain avec lequel ils
font disparaître les crêpes roulées et les beignets cornus. Ce fut
toujours une spécialité de nos Béarnaises de confectionner parfaitement ces friandises. L'histoire anecdotique nous apprend que la
�— -48 —
présidente Duplaà. originaire de la famille de Charritte et l'une
des plus grandes dames et des plus riches de notre aristocratie au
xviu0 siècle, avait le talent de réussir admirablement les beignets ;
une toile célèbre de Fragonard, — les Beignets,
— représente la
noble Béarnaise en train de préparer, devant une immense cheminée de campagne, ces crexjùus qu'un entourage gracieux d'enfants et jusqu'au chien de la maison
feu, dévorent des yeux
gravement assis devant le
(1).
C'est pour le dîner du Mardi-Gras qu'on conserve d'ordinaire,
en le salant, l'estomac du porc, — lou Inron (à Salies), glané (à
Bidache) ; on remplit cette vaste poche d'une sorte de farce dans
laquelle entrent des châtaignes rôties sous la cendre, — iroles — ;
on recout 'a partie ouverte et on fait cuire celte espèce de sac dans
la vaste marmite, — lou metav, — qui peut chanter ce jour là, plus
que jamais le propos plaisant que lui prête le poète Simin Palay :
Que siana île founte grise ou d'arrouvengue terre,
Tout die qui Diu hè qu'ey enta nous hartète (2).
On donne aussi aux Jours Gras les noms caractéristiques de
Diijaus
Dimars larde. Mais la table n'est pas le seul passe temps
des jours de Carnaval. Les jeunes gens surtout sont préoccupés autant
au moins des danses et autres divertissements que de la hartère- On
conserve encore dans nos campagnes l'usage de se masquer. Les travestissements ne sont ni bien élégants ni bien compliqués: quelque
vieille défroque, un loup ou un masque de carton pour couvrir la
figure, parfois un peu de cirage ou de suie pour se faire une horrible
tète de moricaud, il n'en faut pas davantage pour se déguiser.
Ainsi masqués, ces jeunes s'en vont par groupes isolés, parfois en
cortège simulant une noce, à travers les chemins creux, le long
des champs déjà parés de la verte robe des blés en herbe. Les cris
sonores, connus sous le nom â'arrenilliets, annoncent partout leur
passage. Ils s'arrêtent à chaque ferme, entrent dans la vaste cuisine, s'approchent des vieilles femmes, frileusement assises au
coin du feu, et, malgré leurs protestations, les
enlèvent dans un
tour de valse ; ils taquinent les jeunes filles du logis et font peur
aux tout petits qui se cachent avec épouvante derrière les jupes
maternelles. Puis évitant de parler, ou prenant une voix singulière, pour ne pas être reconnus, ils demandent des œufs, du lard,
(1) DE LAGRÈZE,
•1880, p. 357.
(2) Simin
PALAV,
La Société et les Mœurs eu lléurn, — Pau, Cazaux,
Case, p. 99.
�— 49 —
quelques saucisses, et si on se montrait peu accueillant, ils ne se
gêneraient pas pour décrocher et escamoter les pièces qui pendent
là-haut, le long d'une tige de roseau.
Mais rarement il faut en
venir à ces extrémités ; la maîtresse" du logis s'exécute gaiement :
elle sert aux masques quelques crêpes fumantes ou quelques
beignels saupoudrés de sucre ; on y ajoute naturellement un bon
coup de vin des dernières vendanges, de ce piquepout des coteaux
qui garde encore un peu le goût accidulé du fruit. Au fond d'un
vaste panier, on entasse les victuailles offertes :
elles seiviront à
faire un pantagruélique souper. Et les masques reparlent, les
jambes un peu plus flageolantes, le cerveau un peu plus embrumé,
et des chansons plein les lèvres.
Dans la vallée d'Ossau, j'ai recueilli une chanson populaire, qui
est en même temps un air de danse et de passe-carrère ; elle célèbre
les avantages de Carnaval qui fournit à ses fidèles de gras moutons
et des rondes (1).
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Dimars-Gras qu'a nau moutous (bis)
Touts soun bèts e touts soun gras,
Atau danse, atau danse,
Touts soun bèts e touts soun gras,
Atau danse
Qui hè gras.
Parfois les mascarades, au lieu d'être un grossier assemblage
d'accoutrements grotesques et dégoûtants, présentent une forme
plus élégante : on pourrait les appeler des mascarades de caractère. Autrefois, dans le pays de Josbaigt, les jeunes gens revêtus
de pimpants costumes, s'en allaient en cortège à travers les gracieux villages qui s'échelonnent de Moumour à Préchacq ; tantôt
(1) La musique de cette chanson de neuf a été recueillie par M. Paul
Costemalle.
�— 30 à pied, quelquefois à cheval, ils formaient des scènes de parade ou
des cavalcades qui étaient célèbres dans toute la région du Cave,
de Navarrenx à Oloron.
Dans le Montanérez, en particulier à Casleide Doat. on conserve
encore l'usage d'un cortège carnavalesque qui ne manque pas de
cachet. En tête s'avancent quatre ou six jeunes gens, les mieux
tournés et les plus lestes : on les appelle tous pantelous, probablement parce qu'ils exécutent surtout la danse du pantelou, ou bien
qu'ils sont vêlus d'un pantalon blanc, avec une bande perpendiculaire de couleur rouge ou bleue. En chemise, les manches chargées de rubans, une ceinture de soie écarlate aulour des reins, la
tête découverte, ils forment un groupe choisi qui ne se lassera pas
de pirouetter et de danser surtout les sauts basques.
Celte sorte de corps de ballet est suivie de masques diversement
et burlesquement costumés: ce sont Ions arleqnis. A leur suite
marche Carnaval, avec son immense bedaine bourrée de paille ; à
côté de lui, sa femme pleure et se désole à grands éclats, parce
qu'elle prévoit le triste sort réservé à son mari.
Puis viennent, précédant une voiture à quatre roues sur laquelle
est juché lou Cliarlata, en robe noire et haut chapeau pointu, le
tambour et la grosse caisse de la commune. Derrière la voiture
grouille la foule des masques : parmi eux, on remarque Carême,
portant sur le dos des harengs secs et des queues de morue ; à la
main il tient un esbrasoucadé et un gril sur lequel sont attachées
des sardines salées.
Ce cortège, ainsi organisé, s'en va de maison en maison.
pantelous dansent devant la porte ou dans la
Les
vaste cuisine. Le
Cliarlata. du haut de sa voiture, donne des consultations bouffonnes
et amuse l'assistance.
Carnaval s'efforce d'empêcher son rival
Carême de pénétrer dans l'intérieur des demeures ; mais celui-ci,
trompant sa vigilance, rentre par la fenêtre, et avec son esbrasoucadé éparpille les charbons du foyer pour y installer son gril et
ses sardines ; Carnaval, occupé à faire main basse sur quelque
boudin ou saucisse qu'on lui offre, ne s'aperçoit que trop tard de
l'aventure, et poussant ferme avec son ventre rebondi, il tâche de
mettre dehors Carême et ses ustensiles. Pendant ce temps le reste
de la bande s'empilïre de vin et de crêpes ; parfois les cuisinières
facétieuses servent aux plus gourmands des crêpes épicées de
poivre ou fourrées d'étoupe, pour la plus grande gaieté de l'assisJ
tance.
Ainsi, pendant trois jours, du dimanche au mardi soir, on
�— 5i—
déambule dans le même ordre, à travers tous les villages du pays:
cela s'appelle faire courir Carnaval.
A la fin de la journée du
mardi, Carnaval est jugé, selon le rite ordinaire et brûlé ; seulement le bonhomme, qui était représenté par un masque en chair
et en os, durant la promenade des jours précédents, est remplacé,
pour ce dernier rôle, par un mannequin bourré de paille. M. Simin
Palay. qui m'a communiqué ces détails,
m'assure que les fêtes
carnavalesques, dans cette partie du Montauérez, finissent le jour
même du Mardi-Gras, et que les diverses scènes que je viens de
passer en revue sortent rarement des limites des convenances.
Parmi les amusements qui sont particuliers à certaines régions
du Béarn, on m'a signalé des coutumes singulières, à Lahontan et
à Bidache. A Lahonlan, durant l'une des longues veillées du
Carnaval, alors que la famille, en cercle autour du feu, cause ou
travaille, il arrive parfois que la porte s'ouvre doucement ; à pas
de loup, quelqu'un pénètre dans l'entre-baîllement et lance avec
force au milieu de la pièce une cruche à moitié remplie de cendre
soigneusement tamisée. Au milieu du fracas et à la faveur du
nuage de fine poussière qui s'élève à travers la cuisine, le farceur
s'enfuit; il est poursuivi et, s'il se laisse prendre, on le condamnera à ramasser un à un les tessons brisés et à les porter l'un
après l'autre dans tel endroit déterminé. On ne se fâche jamais
d'avoir été l'objet de cette farce bizarre et dont j'ai cherché vainement à m'expliquer le but ou la signification.
Les hommes les
plus sérieux de la localité ne dédaignent pas parfois de jouer ce
tour innocent ; c'est ce que m'a assuré un témoin,
M. Lalanne,
notre secrétaire-général, à qui je dois la communication de ces
détails.
A Bidache, dans l'après midi du Mardi Gras, les vieilles cruches
servent à une sorte de jeu qu'on appelle la Vn/piole.
Durant l'an-
née, chaque fois qu'une cruche revient d'un voyage à la fontaine,
blessée d'une fêlure à la panse, ou de l'amputation de son tutou
(goulot) ou de sa coude (anse), la ménagère pense au Carnaval et
met soigneusement ce tè- de côté. Et le jour du Mardi-Gras, on
voit, au milieu de la carrère, hommes et femmes, groupés en cercles divers, se lancer de main en main, comme un ballon, ces
pegas hors d'usage. Les premiers coups sont bien lancés et bien
reçus, mais bientôt on devient maladroit à dessein, et les jarres,
tombant à terre, se brisent en
retentissants éclats de rire.
mille morceaux, au milieu de
Lorsque les cruches sont épuisées,
on va chercher les vieux pots ébréchés ou à moitié cassés, en
�— 52 -
disant : « N'y a pas méy nal lès, ans toupîs adare ! ». On ne s arrête
que lorsque toute cette backère est réduite en miettes. Ces débris,
— tous testais, — restent là épars et l'élranger qui passerait, igno
rant cette coutume, pourrait avoir l'impression qu'on a pillé et
mis en pièces l'étalage d'un marchand de poteries.
Cet amusement avait autrefois un grand succès et l'on voyait, il
y a quelques années à peine, une quarantaine de cercles bruyants
ha a la toupiole, à travers les rues de Bidache. Aujourd'hui, — estce parce que ce jeu est trop naïf et trop innocent, est-ce parce que
tout vieillit et dégénère, les coutumes comme les hommes ? — on
ne voit guère plus que deux ou trois groupes rester fidèles au
souvenir de la toupiole.
(A suivre)
.
J.-B. LABORDE
s-sse»
(l'aria de Biarn)
E donne, oui, tiét, que soy sourciè !
Toutu, nou bau pas,
ore. ta-u sabat qui-s
brouchs, las brouches
sègue, ta dansa dap la
eu de moussu.
tout disatte sé, decap mieye noeyt ou l'ùe
tién per lous camîs croutzats, oun lous
e lous loups-garous arriben a la coude l'y»
musique dous crepauts, e biéne ha pots au
Nou-no soy pas acabalat sus la galese (!) de la besie en ta la ha
boeyta ; ni n'èy pas hèyt ourta las baques en lous pichan dessus,
ni n'èy pas, en gnaulan, esbaryat las cabales béns las escuderies,
ni tapoc hèyt troubla lous oéus débat las clouques ou héyt creba
lous pouloys quoand tiraben lou rouye.
N'èy pas yaméy dat las pâlies coulous a las gouyates, ni hicat la
pépite au cap de la loéngue dous chins qui dében poupa, ni hèyt
seca la lèyt liens dous braguès de las baques leytères, ou héns de
las poupes de las néurices, ni empêchât la paste de lheba héns la
rnéyt en y bouhan dessus, ni hèyt bade l'orb (2) liens lous cams de
roumén ou lou moue aus cabelhs de milhoc, ni aydat a presti
chéns esta bist, las Daunes hourneyayres lou disatte quoand tout
en û cop e plau e que lou sou qu'arraye.
(I)
Galese : truie nourrice. (2) Or'j : carie du blé.
�- 53 —
S'èy yaméy poudut quauqu'arré s'ous omis qu'éy lheù dap la
resou e de bounes paraules ; s'èy yamey poudut quauqu'arré sus
las bèstis qu'éy de segu dap carésses e en lous dan ço qui-us
agrade ; bèt tarroc de sucre a la cabale, û croustét a l'oulhe, û
cabelb de milhoç au bouéu, û os au cà e drin de lèyt a la gâte.
Mes toutû que soy sourciè Qu'èy lou poudé de trouba las sources dap la late encantade.
Que s'en y parle en hère d'endrets dou poudé de trouba las
sources. L'Académie que s'en occupe, e lous yournaus tabé ; lous
sapiens que s demanden s'éy plà bertat ou s'éy quauque trufanderie.
E dounc you que-p disi qu'éy plà bertat.
CoupaLpé ùe hourquéte de boy bérd, de quin boy que sie, cassou,
castagn, tillul, aberagnè, saligue ou poumè ou tout aute boy
engoére.
Gahat le a rebès mâ, lous digts plegats decap a capsus e lous
digts pos en ta dehore, tienét lé planére deban bous e marchât a
petits pas.
Se s'y trobe débat terre ûe nappe d'aygue, la baguéle chic a chic
que tourneyera héns las bostes mâs, e si la tienét prou hort que
s'y toursera e que bienera, en biroulan plaça s countre la bosle
poutrine.
Perqué aco ? N'at sèy pas. S'at sabebi que n'escriberi de tire u
cahiè ta l'embia ta l'Académie.
Tout lou mounde nou pot pas escade aquét tribalh !
Perqué ? N'at sèy pas tapoc.
Mes perqué lou hèr e lèche passa la calou e l'electricitat e nou
pas lou bèyre ? Perqué, perqué tan de cause doun nou sabém pas
engoère lou secrét ?...
Qu'an parlât de calou animale ! Més s'ère la calou animale lou
birouleyalye de la late que s haré perlout ; or dounc n'a loc
qu'aus endréls oun y a aygue débat terre e l'aygue dous clots ou de
las arrius n'éy pot pas arré.
Qu'y a bère pause que saben la bertutde la baguéte, mes au loc
de ha dap ûe hourquéte qui s bire daban dous oélhs que hasèn
dap ûe late dréte, ûe late d'aberagnè de préférence qui-s toursèbe
héns la mà chéns qu'arrés n'at poudoussen béde e doun la bertut
n ère sentide que per lou sourciè.
Tabé très ou quate curés que s soun serbits dou lou doû ta ha
fourtune e lou méy gran hardèu dous omis que s'en arridèn trufandècs, quoan entenèn parla d'aquéres causes.
�— S4 —
Qu'éy tan aysit de dise n'éy pas bertat; nou eau pas prouba
quoand denéguen; au loc que eau prouba quoand disen qu'éy.
E qu'éy tout autan aysit, dap ù sabé qui nou s'explique de s'en
lia dinès en tiran proufioyt de l'ignourénee. Cau pas, si créy, esta
lou diable ta 'sta charlalâ.
Nou deneguém pas à la leuyère. Lous paysâs qui soun lous gran
debots de la Nature qu'an bist e remarcat hère de causes qu'arrés
dinqu'adare n'an poudut explica ; que s soun trufats dous paysàs,
més lous paysàs nou soun pas tan bèstis coum bolen dise.
Oui, que soy sourciè. Si n'at boulét pas créde, quoan boulhat
que p'at herèy béde.
Andréu
BALDOIUIE.
jae^as
Parla de Lan es*
Ustîlh de bielh reyime
Arretoucad a nau,
Que hèy le talhe prime
E lou bènte mè mau ;
Dautscops a pous de lime
Qu'où hiquèben coum cau,
Oéy qu'a hort mè d'estime:
D'estroupia s'emperbau ;
Mé yoenésse que s flate
D'esta chic prime-plate.
Chèns agugne au tribalh,
Coursét hèy le gouyate
Dousse coum biélhe gâte
Foutude coum escalh !...
Loi
PÈYIÌOT.
�(Parla d'A rmagnac).
Bous èy dit lou Toèno.
Bousbouy dise lou Pierrino.
Coumo lou Toèno, lou Pierrino que s'ero mandat, e Daunino
la benno, se l'èro morto per sega.
A bèro pauso d'aquo.
H.asèouen pas crofos coumo œy : coate omes pourtaouen lou
mort s ou cot en un bajarc.
En bet ana au cemitiero, passaouen en un mâchant tros de
camin oun n'aouèn pas esplechat e las arroumègos penèouen en
çà e en là.
Uo arroumègo de las agudos gaho Daunino à la machèro e l'y hè
sacna.
Ma Daunino esmalido se lèoue s'ou bajarc e se-n tourno à case.
N'èro pas qu'en liturgio, ç'aouè dit lou surgen qui aouè dit
aouparaouan que s'èro morto,.e bien morto.
Pierrino e Daunino se tournèn acourda.
Disi pas que s'acourdèouen plan, més que tournèn bioue cap à
cap, coumo se déu hè, e Daunino tournée mouri.
Coate omes la pourtaouen s'ou bajarc.
Can estèn au mâchant tros de camin :
— Abisats à las arroumègos, ça disouc lou Pierrino à l'aurelho
dous omes.
Lou praubo Pierrino se l'aouè biste ressussitado un cop : n'aouè
prou alau.
Daunino, à ço que disèoue Pierrino, ero aymablo coumo un
pugn d'arroumègos.
CANTOGMT.
_—
M. Fargues (abbé J.), à Béhobie, (B.-PJ.
M. Fauqué (Pierre), Le Mas, Aire sur-Adour.
�- 36 -
Petite Histoire du Béarn à l'usage des Ecoles primaires
par Louis
BATCAVE (SUITE)
CHAPITRE VI
LOIS ET COUTUMES DU BÉARN
I. Fors. — IL Le Vicomte. — III. La Cour. — IV. Condition des
personnes, § I. Noblesse ; § IL Hommes libres; § III. Serfs. —
V. Conditions des terres, § 1. Terre vicomtale ; § IL Terre noble;
§ III. Propriété libre. — VI. Communes : leur administration.—
VIL Justice.
Aous avons vu petit à petit se former le Béarn comme nationalité :
il convient de rechercher ici sous quelles lois il vivait ; quelles institutions ces lois firent naître.
§ I. Fors. — Le for était la charte constitutive des droits, privilèges
et devoirs des Béarnais, jurée par les Vicomtes à leur avènement depuis
Gaston V jusqu'à Louis X VI. La condition des personnes, des terres
du XIe au XVe siècles nous est révélée par les Fors de Béarn, compilation réunie vers 1306 par Marguerite, comtesse de Foix. Elle se compose des coutumes suivantes : 1° For général, renouvelé et rédigé par
Gaston VIII (1288), mais mentionné dans la charte d'Oloron de 1080 ;
2'' For de Morlaàs déjà, rédigé par Guillaume Raymond de Moncade
(1220) reproduisant en partie la charte octroyée aux habitants de
Morlaàs, à la fin du XI" siècle par Gaston V et Talèse: il sera la charte
communale par excellence, dont aux XIIIe et XIVe siècles les Vicomtes
gratifieront les villes qu'ils doteront de franchises et de privilèges ;
3° For d'Oloron,
confirmé par Roger Bernard III à la fin du
XIIIe siècle et datant de 1080 ; 4° For d'Ossau renouvelé en 122t : certaines parties sont du XIe siècle ; 5' For d'Aspe, rédigé vers 1247,
contenant des articles anciens ; 6° For de Barétous, XIIIe siècle.
§ IL Vicomte. — Q telqnes articles sont remirqui'dcs : « paix au
rustique », « justice est due aux pauvres comme aux riclvs » ; les droits
du seigneur sont réglementés, son autorité renfermée dans d- s limites
qui restreignent l'arbitraire. Le vicomte dit Marca, « avec l'avis de la
Cour, réglait, ordonnait et jugeait tous les sujets de la terre, battait
monnaie sous son nom, décernait et faisait la guerre à ses voisins et
généralement exerçait avec le Conseil aristocratique de la Cour, tous
actes de souveraineté sur ses sujets, sans que sur ses jugements et ordonnances il y eut appel par devant aucune justice supérieure». Il était
�.57 —
donc suzerain : il était un chef constitutionnel représentant la nation
avec l'assistance d'un conseil qui fut d'abord la Cour Majour, puis les
Etats du Béarn chargés de veiller au maintien des libertés et privilèges.
§ III. Cour. — A l'origine, au XIIe siècle, une cour ou tribunal,
composée des évêques et des principaux barons, juge les questions de
droit féodal ; par l'adjonction d s vassaux et des bourgeois, elle devint
la Cour plénière. Puis, un tribunal composé de douze barons ou jurais
héréditaires, avec les deux évêques de Isscar et d'Oloron, les remplace,
sous le nom de Cour Mu jour. Les douze barons étaient les seigneurs de
Travailles, d'Andoins, de Lescun, de Coarraze, de Gcrdercst, de Gayross", de Gabastou, d'Arros, de Mioussens, de Uoumy, de Miramont et
de Mirepeix : Veut-on une idée des sentiments de nos pères ? Ce dernier
baron ayant décide que si quelqu'un doit des deniers et qu'il ne puisse
les payer, il doit le pouvoir (si no los pot paguar que posque) fut
déposé et remplacé par le seigneur de Vidouse.
La Cour Majour connaissait de toutes les questions relatives à l'état
des personnes cl à la condition des terres.
(A suivre-).
^S©.
■
La Bouts de la Terre, 15 de Heure, Yan de l.oustdu, La Léngue e le
Itace. — Yan qui-y-ère, Batalère gauyouse per M. Tiehier, sudyèc : Périmais
de Case, lou Pèle-Porc. — lou Cascarot, Ço qu'es un maynadje. — X. de
Nabarrot, 1 a Bistanflute, Cante dab la musique. Au péys de Nabarrot, a
Lucq, n'éy pas atau qui la canten. Que balheram aus Reclams l'èr dou cansouayre ditire qui-s pousqui. l'ouesies e proses de Lou Crespèt, P. Monard,
C. Daugé, Armand Lamotlie.
Vivo Prouvènço ! Janviè, P. Félix, liounllo, Mislrau. — /. Giordan,
Li Estreno. — /'. 1). Pajo dTstóri Miejournalo. — E. Dode, Pichot Conte de
Nourè. — P. Foiitan, La Troio. - Marins Chabratid, Sant Bounet. — A. de
Mount-Doumi, 0 Pèine Devoluy.
La Terro d'Oc, Janviè. Em.-G. Léonard, La Désertion des Campagnes.
Era Bouts dera Mountanho, Decéme. Condo-Sambeat, Era Nét de
Nadau ena bal d'Aran.
Prougramo des Jocs Flouraus ta 1914.
Rebiste historique e archéologique dou Biarn e dou Pays
Basque. (Ieurè. — L. Batcave, Ahas e coumbats de beurè 1814 a Saubaterre
�- 58 —
e au parsà sou, p. 49. - Paul Laborde-Barbanègrc. Gahiè dous greuges de
la communautat de Bougarbè en 1789, p. 66. — /. Annal, Lou clergé de la
Revouluciou liens l'archipretrat de Mount e Diusse (Mòuncla, Conchez e
Diusse, Castetpi.gou, Portet, Balirac, Tarou e Arriberouy, Burosse e Mendousse, Mascaras, Garlî e Pouliac, Cadillac, Aydie, Auriouns e Aubous,
Rosez o Lasserre, St-Joan-Poudye e Tadousse, Bialê), p. 71. — J.-B. Laborde,
Credences dous habitans de Lescun au sudyec dou pic d'Anie, p. 85. —
J.-B. Daranak, Escriuts de Reynou, p. 87. — V. Dabarat, Penut en effigie.
(Quin hescn la cercmounie), p. 96.
Rebiste de las Hautes Pyreneus. Yenè. — La Redactiou, Retrète
dou presiden Fernand de Gardaillac, p. 5. — L. Canut, Las origines municipales dou colletye de Tarbes, p. 6. — L. Danlin, Las apparitious de Lourdes
en 1858 ; cartes dou Préfet de las Hautes Pyreneus au menistre dous ahas
dou dehens, p. 19.
Bulleti de l'assouciation amicale dous anciena eslhèbes de
l'Escole normale de reyens de las Bâches Pyreneus. — /. Lalanne,
Quauques notes en ta serbi a l'ensegnament de l'histori dou nouste pays :
Biarn,-Hache-Nabarre, Labourd e Soûle, p. 15.
Independent de las Baches-Pyreneus. N
J.-E. Lesouvenir, Lou Pernet (de Yuransou).
s
4,
12. 19 heure. —
La Nabère Chalosse. 8 heure. — A. Laborde-Lassalle, Exhumations
(trobes de bielhs crollés au ras de la gleyse : U chihaliè dou temps dous
carolingiens).
Abant-Gaide de Dax. — Yuste tout dimenye gausiailhes histouriques
dou Y'an de Monghorin. Bouhart, beroy ineste de calam, qu'embie a l'Escole
lous sous bots enta 1914.
Burdigala. N° de Yè. — Que bôu que s'y debisi au thiàtre, H. Maxence,
Que dits so qui éy lou Mégalitre de Lussac, E. Augey. E que hè counde dous
aplaudisseméne coelhuts pèr Simin Palay a la counferénce qui a balhade a
Bourdèu, Louis Micé.
Rebiste dous Dus-Moundes, 15 de heurè. — A. Filon, Henry Labouchère e lou radicalisme d'autes cops (en Angleterre), p. 758: « M. Algar
Thorold Labouchère nous a donné, d'une écriture très agréable et très libre,
la biographie de son oncle, il commence par nous déclarer qu'il était
Français. Pourquoi ? Est-ce parce qu'il portait le nom d'une propriété, possédée, vers la fin du XVIe siècle, par ses lointains ancêtres béarnais, manufacturiers protestans d'Orthez ? »
Rebiste de las estudis historiques. Yrenè-heurè. —Baguenault de
Puchesse, La bertui de Y'ane d'Albret, p. 63.
Esbeilh Basco-Biarnés. Yenè-heurè. — /. de Labatut : U gran desbroumbat : Renan d'Eliçagaray. Ta quilla u manne a Pau au gran mari dou
sègle xviiau. Mes ne cau pas dise qu'ère « badut à Pau » : a cade pays lous
�— 59 —
sous. Bernard d'Elissagaray, aperat Renau ou Petit Renau que badou à
Armendaritz, cantou d'Iholdy, lou 2 de lieurè 1652.
Journal du Dimanche.— Al/red Camdessus. A propos d'histoire locale.
L'autou qui éy û escarbutayre qu'a troubat a Gabas, û reyistre oun soun
escriuts las hày-es de la Coumune de 1791 à 1832: la Patrie, lous curés e
lous reyéns qui tiénen la maye place.
Michel-Albin Bibal par Auguste Fitte.
Aquiu qu'éy l'histori coumplide dou nouste Presidén d'haunou. Desempuch
la purraère yoenésse, Bibal qu'éntre héns las entreprises, que s'y hè estima,
ayma, pèr la soue boune idée, la soue balentie, las soues imbencious.
Prabat qu'a, petit a petit, coum la lèyt a la cautère e û die qu'arriba a la
fourtune. E-s repausa labéts ? Ha, ha ! Homis coum aquéth qu'en ban tho
quoand la mourt ous hique pèr terre. Desempuch aquéth moumén, qu'éy
enta-usauts qui ba tribalha. Ta-u sou Peys, ta-u gran e ta-u petit. Que semie
las bounes obres coum lou semiadou e hè lou roumén : ta las familhes numerouses, las soucietats mutuelles, las mays de familhe, lous orphelîs, las
béudes d'oubrès, lou felibrige de Febus. E caduc de las soues obres que
porte ûe mustre ourjinale qui dits d'ère mediche aus hurous delà hite :
Seguits l'abiade que you e traci ! B'abè doun resou M. Mescladis, presidén
dou Gounsélh yenerau dou Gers quoand lou hesè aquéste arcoélh : « Je salue
avec bonheur le retour de M. Bibal, bienfaiteur de ce département, qui
devrait avoir ici un siège inamovible ».
Aquéth libi que hè baunou a M. Fitte e qu'en lou hèm coumplimén.
— Arres n'a dit, se m semble, u beroy adichats a YArmanac de Gascougno, adoubât p'ou nouste amie lou Gascarot e per moussu l'abat Tallez.
Que s'en y a tant benut que n'en y damoure pas mey e qu'ey de dou ha.
Philippe I.auzun, Ma biographie. Agen, 1913. 33 payes soun que dou
titulat de libes e articles dou lauréat dou gran prêts d'histori, 1913.
Marca, Histori de Biarn, t. il. Pau, Garet e Haristoy, in-4°.
F. Jammes, Hoeilhes liens lou bent, Paris, Mercure, 1913, in-18. L'auberye
sus la route, que-s passe a l'espitau d'Orthez, p. 97. — Charles de Bordeu,
p. 203. — A Lourdes, p. 219. — Pomme d'Anis, au ras d'Orthez, p. 281.
Ch. Beauclair-Lafaya. Recerques de la fraude hens la yeme e l'essence de
térébenthine, thèse de douctourat en pharmacie a Bourdèu.
Joseph Anglade. Les Poésies de Peire Vidal, dou sègle doutzau, dab
l'arrebirade francése.
�Heure. Mirande. — Que n anden la mourt de M. Magnié, metgc. — Iloev
heure, doumà Candelè.
2 — Beigt tems de Candelère. Coum dits l'arrepôué :
Sou de Gandelère,
qoarante dies l'ours a la tutére, — Thèze. Haunous de M de Fanget, noutari,
counseillè d'arro-undisscmrn, de bielhe souque biarnése Lou nouste counl'ray
M. de Meliande qu'a heyt lous adicbats au noum dous amies.
6. — Assat. llaunous de
daunc Minvielle, parensère de M. de Sentex,
metge.
7. — Dax. Haunous de M. Caries Froment, ray de l'arcbiprêtre de Mountde:Marsan. — Sen-Sebè. Que manden lou niaridatye a Messages dou barou
Alfred de la Grandière dab Danrsèle Galiot.
8. — Paris. Grane heste dou Gurmeth Biarnés oun an audit lous mestes
cantayres dou Biarn : Fournets, de l'Ope a, Foix et Dupré de l'Opéra-Comique. — Villeneuve-de-Marsan. — II. Trichereau que hè ne coun'erence pratique sus l-i federaciou de las nr uiiielles countre la mourt dou bestiâ.
10. — Bayoune. M. Yturbide que tourne pre=iden de la Soucietat de las
Sciences, Lettres e Arts. — Dax.
Maridatve de Damisèle Yane Milliès-
Lacroix, bilhe dou senatou, ancien menistre, dab M. de Darqué, inyeniur
agronome de Bauleac (G'rounde).
11. —St-Geours Maremne. Haunous dou ba^ou Anatole de Sen-Martî,
mnyre, mourt ans 80.
13. — Pau. M. Pozzi, suryén dous espitaus,
membre de l'Académie de
médecine, que passe gran aufficiè de la Legiou d'IIaunou.
14. — Bayoune Maridatye de damisèle
Marie Farnié dab
M. Edmound
Goyenetrhe, ro«'tge a Ustaritz. — Paris. Banquet de la grane Assouciatiou
Biarnesc e Bascou, au restaurant Ghampeanx, presidade p'ouCoumte Arnaud
de Gramount, de l'Académie de las Sciences. Heste brroy adoubade p'ou
secretari-yenerau
Mous de Prouharam. Ber y escantilh de daunes e de
damiselles. Presens lous noustes counfrays, anciens présidons de l'Assouciatiou : Moureu, de l'Institut, Doléris de l'Académie de Médecine,
Louis
Batcave, Dr Marcellin Cazaux, Paul Foursans e tabey MM. Champetiè de
Ribes, ancien noutari, Sen Macary, coumte Sancbe de Gramount. Loupresiden
qu'a mentabut lous homis de science dou pays e qu'a demandât
que
quillassin a Orthez u peyre marme en l'baunou de Gastou Planté, Ortbezien,
lou pay de l'electrisitat dou nouste tems.
�— Cl 15. — Aulourou. M. Lamothe d'Incamps, capitayne au 83' d'infanterie
qu'ey heyt ch'baliè de la Legiou d'Haunou per serb'cis au Maroc.
17. — Pau. Que pourte bounhur d'esta reyne Damisèle Ducasse qu'ey
arrecattade per u brabe gouyat, M. Mallet de Sen-Gaudens. La bille de Pau
qu'enbie u beroy bouquet de flous. — Sen-Sebè Haunous d'u brabe homi,
M. Lafenestre, homi d'ahas dou marquis de Galard mey de cinqoante ans hè.
— 1814 Centenari. Lous Angles qu'entren en Biarn en passan lou gabe de
Mauleon a Arribe e a Aussereign.
18. — Pau. Haunous de daune Jacob. — Ste-Marie-de-Gosse. Maridatye de
M. Louis de Superbielle, de Bidos, dab Madamislle Andrée Rageau.
19. — Bayoune. Lous gouyats boucheriès, poulits e haunestes, que porten
flous aus mestes, tau dibes gras. — Aulourou M. Despax, sous-prefet,
nouste counfray, que debise beroy dou nouste patrou, Gastou-Febus.—Pau.
M. Manciet, inspectou primari, qu'amucbe hens ue counferencc coum la
Lane ey saubade per la yeme. D'are en la que diseran : Riche coum u Lanusquet. — Bagnères. Ne s'an pas desbroumbat de ha passeya lous boeus gras,
floucats e apapuchats.
20. — Pau. L'avion Biarn e Tays Bascou que hè ue sourtide. — A l'Académie de las Inscripsious, M Julian que debise de ue trobe a Aubagnou : U
sourdat dab la cotte de mailles e ue inscriptiou en lengoe celtiberiane d'abans
lous Roun>âs.
21. — Dax. Mourt de Yane Simounet, badude a Bounut, 101 ans e u mes.
— Auch. Amassade dous esleburs de bestiâ ta ha praba la race.
23. — 1814. A Bayoune qu'an mentabut lou patac d'artillerie enter las
batteries angleses de Blampignou e lous bacheigts de goerre hens l'Adou.
24. — Pontiacq. Haunous de M. Léon Garenne, ancien mayistrat, sourdat,
auflciè, decourat en 70, mayistrat, counseillè yenerau, homi de beroy
paraulis. — 1814. A Aspis, au ras de Saubaterre, dus bataillous dou 119e
qu'arrounsen hens lou gabe u escabot d'Angles qui n'attendèn pas aquere
mesple.
25. — Bizanos. Gabelhade de milhocs. — Nabarrenx. Heste dou prumè
dimercx de Goaresme ; adichats au Carnabal : « Tu t'en bas ! You que damouri ». — 1814. Ta empêcha lous Anglés de gaha Orthez que sayen de ha
sauta lou pount. Mey hort qu'u diable, se disè la cante dou tems, que
damoura quillat.
27. — 1814. Gran patac a Ortbez ea Sen Boès enter Anglés e
countre lous Frances. Soult qu'estou oubligat de tira decap a
Pertes : 3.465 Frances ; 2 300 ennemies. Las gardes naciounales,
biarnes, doun ère capdau lou colonel Orthezien Lalanne qu'estoun
Portugais
Sen-Sebè.
bascous e
laudades.
28. — Paris. Haunous dé daune Jaureguiberry, beude de l'amirau, de
Bayoune, ancien menistre. — Més hère brac.E pousque esta bertadè l'arrepouè
nouste : Lou darrè de heurè la garie que s'en porte la tourrade au pè.
L. B.
�— 62 —
En Arn?agnac
Conférence pédagogique da Canton de l'isle-jourdain
4 Novembre 1913.
( SUITE)
VOCABULAIRE
A).
—
LES DÉBUTANTS ARRIVENT PARFOIS A L'ÉCOLE
IGNORANT TOUT,
OU PRESQUE,
DU FRANÇAIS.
a) Le premier travail consisle à ieur apprendre l'équivalent en
français du terme gascon qu'ils connaissent. Parmi les objets
contenus dans la classe ou portés par les élèves, ou en désignera
un eu le nommant (veiller à la netteté de l'articulation).
On fera
répéter ce mot un certain nombre de fois, jusqu'à ce que la prononciation soit nette et le terme retenu. Des objets contenus dans
la classe on passera à ceux situés dans la cour, le jardin, les alentours : route, champs, maisons, etc., et à la désignation des vêtements, outils, etc. En l'absence d'objets on s'aidera d'images.
b) Viendra ensuite l'étude des
adjectifs (couleurs, qualités),
avec l'emploi des auxiliaires et des articles le, la, les.
<■) Successivement, on utilisera les mots possessifs, les démonstratifs, les adjectifs numéraux.
d) Enfin l'étude du verbe se fera au moyen d'actes accomplis
sous les yeux des écoliers (sens du verbe, distinction des personnes, etc.).
B.
-
ELÈVES CONNAISSANT LE FRANÇAIS.
a) Explication des mots français directement dérivés du latin par
comparaison avec le terme gascon correspondant.
Exemples (à titre de simple indication) :
Bestial : bestia (bête) ;
Cadenas : cadena, cadeo (chaîne) ;
Crémation : crama (brûler à la surface) ;
Enclave : claou (clef)- ;
Férié : ferio (repos, fête)', fiéiro, íìèro
ou heyro (foire) ;
Horticulture : ort (jardin) ;
Inexpugnable : pugnet (poignet);
Ligneux : lenho (bois mort) ;
Nubile : nobio (la mariée) ;
Parcimonie : parcerer (épargner);
Précaire :.préga (prier) ;
Rapace : rapa, arrapa (saisir) ;
Stellaire : estello (étoile) ;
Thésauriser : tesaurè (trésorier).
�— 63 —
b) Le radical latin a donné naissance à une double famille de
■mots français : l'une, de formation populaire, a altéré la physionomie du radical primitif ; l'autre de formation savante l'a
conservée.
Exemple :
1» Latin : campus.
2° Latin : canto.
Français : champ et camp
Français : chant et cantate.
Formation populaire : champêtre,
Champagne, champion, etc.
Formation savante : campagne, camper, etc.
Gascon : camp.
Formation populaire : chant, chanteur, chansonner, etc.
Formation savante : cantate, cantique, cantatrice, etc.
Gascon : canta.
Campestre, campanho, campioun,etc.
Campanho, campa, etc.
Gant, cantayre, cansouna, etc.
Cantado, cantayro, etc.
Ainsi peuvent s'expliquer la plupart des mots de formation
savante par l'examen du terme gascon correspondant :
Calorique, calorifère, etc., par calou
(chaleur).
Carbone, carbonique, carbonate, etc.,
parcarboun (charbon).
Capiteux, décapiter, capital, capitaine, etc., par cap (tête).
Canaille, caniche, cagnard, cagneux,
etc., par can (chien), cagno
(chienne).
Tester, testateur, testament, testimonial, etc., par testimoni (témoin)
etc., etc.
N. B. — A remarquer l'usage des formes récentes calquées sur
le français. Par exemple, la forme ancienne de témoin : testimoni
et son dérivé: testimoniatje, témoignage, sont, dans le gascon
courant, supplantés par les néologismes : témouen (témoin) et
temoniatge, temougnatje ou témoueniatje (témoignage).
Egalement remarquer, dans certains cas, les interversions de
lettres dans le radical gascon : le latin ca p-ra eut dû donner le
gascon cabra ou cabro (comme en provençal) et non c-r abo et ses
dérivés crabot ou crabie (chevreau), crabè (chevrier), etc.
C.
HOMONYMES
Le gascon en permet une différenciation sûre et rapide.
Exemples :
Crêpe (étoffe) : crespé.
Crêpe (gâteau); pescajou, pescajoun,
caoussèro.
Moi et toi : Jou é tu.
-J'ai un livre : Ey un libé.
Tu es malade : Es malau.
Il est guéri : es garit.
Je veux qu'il ait fini : boy qu'auje
acabat.
�— 64 —
On et ont : on ne se rend pas ; ont se
dit an.
Ce qui me plaît : ço que raé plats.
Ses bois : les sous bosqués.
Il se vante : sé banto.
Ces bois : aquérés bosqués.
Ce village : aquet bilatjé.
Ou et où : l'un ou l'autre : l'un ou.
l'auté.
Ceita; qui chantent :
canton.
aquèrés que
Où allez-vous '! aoun bats?
D. —
SYNONYMES
Les connaissances de nos élèves en gascon peuvent être utilisées
pour montrer la différence de sens qui existe entre des mots
indifféremment employés dans le français usuel.
Exemples : Voleur et larron.
L'idée que le voleur prend de toutes façons, même avec violence,
est nettement exprimée par le terme rapinar. Le mot boulur s'applique à celui qui dérobe en cachette, au larron. C'est un néolo
1
gisme qui remplace à tort le vieux mot furtador (cf. furtif, .
La distinction entre avare et lésineur, pingre, ladre, sera fortement établie par les mots :
Arrécardé, exprimant la même idée que « regardant » (être regardant).
Cailhet, procédant de cailhet, écorcheur d'animaux.
Chaouchet, de chaouchina : prendre dans tous les plats.
L'action de voir : bese, se nuance en :
Âbisa : aviser (découvrir).
Aspia ou espia : regarder (effort d'attention) n'a pas le sens péjoratif d'épier.
Guacha ou gayta: guetter.
Guigna: détailler en regardant fixement,viser.(Guignerindique
plutôt un regard discret).
Accoucoula : couver des yeux : par extension, gâter, cajoler, etc.
{A suivre).
Lou Yérant : E. MARRIMPOUEY.
PAU, EMPRIMERIE
VIGNANCOUR,
E.
MARRIMPOUEY,
EMPRIMUR.
�
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Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 18, n°03 (Mars 1914)
Alternative Title
An alternative name for the resource. The distinction between titles and alternative titles is application-specific.
Reclams. - Annada 18, n°03 (Març 1914)
Subject
The topic of the resource
Occitan (langue) -- Périodiques
Littérature occitane -- Périodiques
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Description
An account of the resource
Reclams. - mars 1914 - N°3 (18e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Laborde, Jean-Baptiste (1878-1963)
Baudorre, André (1866-1941)
Lou peyrot
Cantogrit
Batcave, Louis (1863-1923)
Marrimpouey, E.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank" rel="noopener"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1914
Relation
A related resource
Vignette : <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg">http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg</a>
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Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
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fre
oci
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La Réunion publique pour la distribution des
Jeux Floraux est fixée au Lundi 26 Août à 9 h. 1/2
du matin en l'Hôtel de Ville, place Royale, Pau.
Les
Membres
de
l'Escole
qui
désireraient
assister à cette réunion sont priés de vouloir bien
en faire part à M. Louis Batcave, à Orthez, 21, rue
Bourg-Vieux, avant le
8
Août, pour que les
demandes de réduction de billets puissent être
adressées à la Compagnie du Midi en temps
opportun.
Louis BATCAVE.
P. S. — Qj'èm en dôus, ne beram pas doun banquét, més lous félibres
qui bolen repêcha dab lous camerades qu'auran a-d escribe à M. Sylvain
Lacoste, boucherie, Nouvelle-Halle à Pau. Ne heram pas nade hèste e ne s'y
cantera pas a la felibreyade ; més que s'y disera pouesies e coundes : lous
qui bolen recita-n que soun pregats de ha counéche lous titres de so qui
bouleran dise, a Mous de Batcave, aban lou 26 d'aoust.
�- 150 -
Dinquo d'are, e aquero qu'ère hère beroy, la loéngue dou barsó que
roundaleyabe a l'entour de l'escole e que s'y hasè quauques escapades.
Que serbibe enta lia espHcs dou fransés, enta-d amucha règles de grafie
a malayse de coumpréne ; ûe escole sus cent que hesèn tabó û cop l'an
traduccious enta-us nousteyocs. Arréméy. Si toutû ! Que eounéchiû
rryén qui, au loc de las lectures dou dissadde brèspe e hesè dise coundes
biarnés pèr û gouyatot e apuch, pic séc, arredisé-u en fransés pèr
ugn'aut. E la yen dous epetturs qui bedèn lou prouftèyt qui-n sourtibe
que dechaben ha. Brabes qu'èrtn, més qu'ère aquero pure boéntat qui-s
poudè cambia en maliboutence pèr prim qui lou bén e bouhasse a
countre peu.
Hoèy qu'abém kèyt û pas en aban.
U pas île gigan !
Au parsâ dou Vic-BUh c dou Madirancs, homis au cô yenerous qu'an
abut lou pensemén de ha councouri las escoles loues entèr ères. Lous
gouyatots quedebèn ha ûe bersiou biarnése pèr escriut ; arroun, deban
ûe coumissiou amassade a Lembeye, biéne canta ûe cante biarnése, dise
û cownde biarnés, léye ûe paye biarnése e prouba que l'abèn coumprése.
Lous Espctturs d'Académie de Pau et de Tarbes qu'abèn balhat las
permissions qui calé, qu'abèn agradat d'esla presidéns d'haunou de la
hèste qui-s debè lia lou die dou councours.
Enfègn lou Menistre de
de l'Estrucciou publique qu'aprouba la cause e que s hé la gauyou de
très prêts enta-us très méy bous tribalhs d'aquéths yocs qui n'an pas
abut yaméy parious ni deban, ni darrè, ni au nourd, ni au mieydie de
la France.
�- 151 Enta decha a d aquére grane cause lou « caractère » qui debè goarda,
que-m demandan a you biélh reyén laïque au repaus e Secretari
Yenerau de Febus, e pramou d-aquero aymadou de las escoles, prediquedou de pats, de toulerénce, de « nutralitat », que-m demandan de
préne la présidence dous Yocs e de la hèste.
Que dichu o pèr debé melèu que pèr plasé : de camina loégn lous
mubles biélhs que hèn crouc-crouc !
Qu'anèy doun enta Lembéye e, bras se-m sequi se m'en a sabut
brigue de mau.
U cop de priggle qu'abè hèyt pòu a la mieytat dous escouliès qui
s'èren, — praubins, quin lous saynabe lou cô ! — demourats a case.
Més ûe nuble qui passe ne hè pas la noèyt deban lou sourélh, qu'éy û
gran ouratou qui at a dit, e qu'abè re%ou. Haute mieytat, Ihèu û
centenat, quarriban esberits, escarrabelhats, counténs, hurous, tringlans, cantan au plèy dou cap en las dues loéngues : France e Biarn.
Qu'ère û gay ta-us oélhs de bedé-us, û gay ta las aurélhes d'entené-us,
ûe counsoulaciou, ûe ahide esmiragglante ta-u cô dous aymadous de la
patrie.
La munkipalitat de Lembéye que s'abè balhat las places de la bile e
las bastissU de las escoles e de la halle. Qu'en la disi grans, grans
mercés. Lou mayre Mous de Doleris, ù Biarnés de nautat qui tien haut
pèr Paris lou bou renoum de nouste, que-m abè mandat méy d'û
encouradycmén.
A nau hores e mièye, la yurade que s'amassa e lous escouliès que
parescoun e que cantan eque recitan e que leyoun en biarnés.
Debinats qui m abè hèyt lou plasé de sedé-s a la purmère place enta-d
escouta-us, enta yudya us.
Que p'at balhi en cén.
E doun pucliqué ne troub'its pas, ne cerquits pas, qu'ère Moussu
Broch, espettur de las escoles purmères de Pau, delegat pèr l'Espettur
d'Académie empêchât.
A ounze hores e mièye qu'anam escouta lou barde dou Biarn, Simin
Palay ; e a mieydie e mièy, taulèy.
0, beroy, beroy !
Qu'abi de la par dréte, Moussu Broch, Moussu Chaperot, counselhè
yenerau de Mourlaas, hardit coum û rèy petit, qui grasibe de toute la
yoye dous escouliès qui ayme tan ; de la par gauche Mous de Bibal,
Segnou de Maubczte autes locs, l'amie Carribe ; e poursi pourla lous
ahoecats de l'obre sénte, deMendiry, l,acaze, lous dus Palay, Castaingt,
Canton, Haure, Meliande, Abadie, Trouilhét lou balén reyén qui hé
�- 152 —
oanta amasses de briu toute
aquére yoenésse,
Baudorre... que-m
estanqui, n'y a pas mouyén de méntabe tout lou mounde.
A u dessert, — be eau paya las haunous ? — qu'en balhèy ûe tringladc.
A la bile de Lembéye, au Vic-Bilb, au Madiranés.
Au mayre Doleris qui puyat tan haut e debise toustém, escriut tan
beroy la loéngue de las mays.
A Mous de Mendiry, l'oubrè dab Momsu Jambe d'aquére e cricade
amassade.
A Moussu l'Espettur Broch e ans reyëns qui ne soun yamcy mcy
apariats enta parti de las dues cames que quoand soun crouchits de
fatigue. « A-d aquëtk mouménous disi you, qu'à bomi de bèy e s'aprochi
a de bous auts ; que hèsi lusi aus bostes oëlhs û array de prougrès. que
« dou dit e-b amuchi û nabèlh debë, chéns tesic de la fatigue, ni de so
« qui pot pcrbiëne ta la boste santat, courn lou sourdat a l'aperét dou
« clarou, qu'en bats lou pè lauyè, lou cô escarrabelhat ».
Atau qu'en soun anats, lous beroy s, lous baléns, lous reyëns amies,
ta la cante de may bonne.
Coumplimém, grans mercës, dinquo l'an s'a Diu plats !
Que debi dise aquero, se crèy, enta plâ ha coumprënc lou pas qui
abëm hèyt a l'eîid-aban.
E adare que dèchi debisa û coun/ray amie qui-m a mandat aquëste
counte-rendut.
Qu'estem de bâties lou trésau diménye de Yulhét et que tirem
dou catserou la nabère escole dou « Parsâ dou Bic-Bilh et dou
Madiranés ».
Que'ns habèn counibidats a Lembéye oun se soun yuntats
Madiraa, Lembéye, Mountaner et Mourlaas en ûe beroye hèste de
las escoles.
A l'endaban de nous qu'habèm lous noustes méstes Lalanne e
Lacaze, dab ù aboalh de felibres, Chaperot, S. Palay, E. Palay.
M. Trouilhet, lou balén directou de las escoles de Mourlaas e
tout lou sén seguissi dous baléns ahoegals de nouste.
Baudorre que hesè séguide a Mous de Mendiry lou secrétari d ou
« Parsà » e que-ns biengou arcoélbe amistousamén a la gare.
Au darrè dous baléns maynadots de Mourlaas qui cantaben de
force e d ou « Rally-Gelos » qui tutabe, qu'entram en grane
poumpe héns la bile, toute pingourlade de banderoles e de
drapèus.
Sus la place que-ns' attendèn lou Carribe e C.antou arribats de
d ore ea touroumbiole. E la hèste que-s coiménce p'ou concours.
�- 153 —
Maynadyes beroy aliscats, gouyatéttes luséntes e pla afèytades
que-s presenten au concours ; qu'estén numérous e pla après. Si
abèts bis quin èren étscounténs d'aquére hèyte ?
Palay que hé sa batalère débat lous arbes de las Poumades e
Yan de France lou gran heyayre qui s'estuyabe lountéms a, que
biengou tabé escouta apausat sus las hoélhes, ço. qu'èren lous
Felibres.
Moussu Bibal qu'ère boulut esta tabé dous noustes. Balén e
hardit, qu'arriba enta préne la soue par de la nouste yoye. Coum
toustém que s'y batala de force, que s'y canta beroyes cantes, e
que s'y tuta béroyes mélodies, mes per aco ne s'y pergou pas lou
pèche p'ou bela e entermièy que s'y minya e de bou appétit de
hère bounes causes.
Puch qu'arribe lou moumén ou eau trinca lous bèyres ;
Chut ! « Que toute barbe d'omi que-s care » !
E las beroyes brindes, lous béroys paraulis, de Lalanne a qui
respoun Mous de Mendiry, de Mous de Bibal e de Baudorre, que
desglaren capbat la taulade, trucs e patacs de mâs a tout coupa.
Que n aberén credut que lou rugle e las cremabasses que s'en
empourtaben Lembéye e tout lou Bic-Bilh.
Apuch lou café que s couménee la hèste sus u thiâtre aprestat
en béroye place. Sus las cadyères e s ous bancs, daunes poumpouses e beroys escantilh de damayseléttes, gouyats e gouyattes
dou parsà en gran ahoalh, dab ûe mesclagne de reyéns e de
cures, touts a l'entour dous maynadyes d oun éy la hèste hoèy.
N'éste pas, 'nta dise, ûe felibreyade, més û concours 'uta-ous
maynadyes. Aquéstes que s'èren arroumérats en béroye troupe a
l'entour d'ous de l'Escole de Phébus. Baléns esbérits e gauyous,
que debisèn, que cantèn, e que hén béde a touts quin éy beroye la
nouste lencou.
Aquiu que presidabe Lalanne, dah arroun d'et, Moussu l'Espellur e lous mayes de l'Escole.
De segu, qu'esté û gran plasé 'nta nous, lous biélhs aymadous
de la tasque de béde aquéths maynadyes balentous. E dab quin
plasé ous y dém prêts e courounes a pièles !
Aquiu qu'ère dounques, daban nous, la nouste semialhe !
Prou lountéms a qu'abém laurat e arrasclat, semian aus quoate
béns de la Gascounhe i'Ideau felibrenc. Quoauque grà que ba
coumença de yermia en terre nabère ; Ste Estelle la goarde e que
hassi bèth cabélh !
Pèr aco, amies, l'obre n'éy pas encoère coumplide, e, ya que
�— 154 —
l'escole dab l'ayude dous espetturs e dou ministre e'ns aye oubèr
la porte, n'a pas encoère largat lou gran batalh.
Bien segure que hèn ûe plassotte, a la lencou gascoune més ço
qui boulém, qu'éy de bedé'y a rentra dab ère, l'ideau felibrénc.
Alabéts soulaméns qu'aberan paus e plasé sancé.
Hardit petits ! au tribalh... Au mièy dou nouste béroy roumendat qui causse de force, que y a toutû hère de bidéch e de
pourgues mâchantes ; n'éy pas lou tout 'nta nous autes de batala
en parla de case. N'éy pas soulamén la léncou qui habém poupat ;
Qu'éy aysit de tourna aus moûts antics dous payrans, dab ù drinot
de tribalh; més qu'habém tabé e sustout a pensa coum éths, ayma
la nouste tasque egoarda toustém l'espérit e lou cô dous biélhs de
nouste, pople libre ahoegat de toulerénce e de l'amou dou sou
parsâ.
Qu'èm touts frays, e lous quoate dies qui habém a bibe assi
capbath que bau miélhe d'ous passa en s'ayma prumé qu'en
pelèys.
Nous autes ne boulém pas que dues causes, mes aquéres que
las boulem a de plâ, e toustem mey hort : La Gascougne toustém
méy bère, e la France toustém méy horte.
J.
DE
MENYOTTE.
Menyotte que s'en tourna abans la fi dou coumbat. Ne poudou pas
béde lou Franchiman qui estou yougat deban 300 personnes enta-d
acaba coum eau aquére beroye hèste.
Que s'èm balhats réndez-bous a Mourlaas ta l'an qui bièy. D'assiu
enla lous maynadyes qu'auran lou téms d'aparia-s a-de-bounes en
tarritanlas mayrànes pendén las loungues belkades de l'hibèr. Pramou
que eau toutû tourna ta-d ères quoand se debire cantes e coundes.
Hats-p'y beroy, yoenésse dou Vic-Hilh ta mubla lou boste esprit, e
tabé ta la glori de la patrie.
J.-V. LALANNE.
�Sus l'arrusque brancot que lou caut escargalhe
Quèn lou sou mè goalhard toque Agoustau mè bïu,
Se poudèm escouta damisèle Ségalhe
En sa cante d'estïu ?
La ma, lou bèn, lous bros, toute yèn qui camine
Tiren-eths la brounside a n'en perde un boussin,
Que n'estupen tout cop la sounsayne menine
Dou mouscard marensin ;
Enterdan que lou bèn sous grans pings hourseroune
Quel'andade s'ou sable es burcle a pahnachéts,
La ségalhe au sourelh feniantote e luroune
Débite souns berséts ;
Simple coum lou pignoun, leuyère coum la bule,
Coum la baie pignère apelhade d'espragn,
La chudou ne s'enpécgle e sa pelhe de tule
E que sègue chéns gagn ;
Qu'es aco pensat-bous l'arsegayre qui prègue
Las litanis chéns fé, chéns batalh, chèns coulou ?
L'oubrère qui ne beyd dou noust camp nade arrègue,
Qui ne-n toque la flou ?
Qu'es tabey diset-d'ad barloque musicayre
Qui ne soune a tout yoc que lou soun medich tros,
Chèns sabé que d'un Si ne daunéyera goayre
La mouscarde dou bosc ;
Per la tinte badoun la praubine be pèque !...
D'un fadè proubassous de misère a yemi,
Pintrad s'ou cantedé qui p'eschourde e nerbièque
Se ne-b hèy adroumi ;
Que boulétz, se ne pud au gran hum de l'estime,
Qui per tan de moussus es hablayre de toc
Que pod tagnea mèys bers doun l'arboum de la rime
S'escayd en charre yoc.
Tout doy en péïs caut pourtade coum esplingue
Trobe-ére l'aymadou qui passe per luèc !
Lou cretic espritous pr'adére ne s destingue
Qu'es pareche trop pèc ;
�- 156 Lafountène dautscops be la hèyte margagnes !
Lous yoens esoribalhouas se la dan cauque pous
Que s'en f..., e que trobe en las berdes plantagnes
Counsoulables sabous ;
Lou réd, o de segu, ques au soun gniguegnigue
Coum deslogue la came un hach d'ans sus l'esquiau,
Mé plourica la rèyte a la bielhe Arroumigue,
Hé mounòmi ! ne eau ;
Sen'enguibe en sa butz mè d'esticgle e desiènee
Au coarrou mè que mè ne counéchen talèns,
N'a pas mégns d'amistat, d'arcoelhude mégns yènse
Dous yemayres baléns ;
E que tourne au péïs oun sa cante countune,
Qu'enparpalhe la yèn, lous arbles e camins
Per la caute sasoun, quèn lusech la fourtune
A la plague dous pings ;
E que-s haie sus l'or d'aquest bosc oun s'apoure
E qu'embiasque a d'ayma la yème en larmalhouns
Ta ha-s mentabedi la pègue sèguedoure
Qui remude miliouns !
Félibres pendardots qui per l'oumpre sanisse
Poutiquéyet la yème e la sau de la ma,
Cantat-sela Ségalhe e disétz en sa misse
Quin la dében ayma ;
Thioupitz la gatemine engahèque hastiale
Tout espian l'esquirôo qui danse un biroulét,
Mé ta nouste Zizi qui despléguera l'aie
Qu'aytz l'aymable couplét ;
Boste plume au papè que s'assayi d'y prème
La cante e lous arrisoun se pleye lou tos,
La yèn coum la Ségalhe aqui bolen la yème
Canta, l'amnedoucos !
Ségalhe qui bessas sus la yèn trufandère
Lou toun brén d'arressègue oun te bényes dous muds,
Que ne cragnis arrés tan que hartes encoère
Lous armaris d'escuts ;
�Oun tu bas tout que cauhe en l'embéye de bibe,
La gouyate qui danse en lou brac coutilhoun,
Qui bòu la couyouna cauquecop que l'arribe
De s trouba lou couyoun ;
S'ès arroun tout asso la moudèste ségalhe
Ne t'en trobes mè mau tout abén maye ounou,
Qu'ès d'un cèu qui luséch, qu'ès l'ustilh qui rimalhe
S'ou gran ayse e l'amou ;
Damoure que-s hès gay : cante, arrid, sègue e boule
Pr'ousespas bouscassuds qui sount d'ayre segu,
L'arboum dou pignada que-t disi que n'ès soûle
Qu'èm encoère dab tu ;
Quèn d'octobre en sécouc la hissades sancnouses
Crouchiran lugn de nous sus la dune e lou pouy,
Que béderas la yème en plourmiques yelouses,
0 ségalhe que-t bouy !...
Lous pings que bourniran au crud mounde qui-us trénque :
Bourrèu, qui de la bite aflaquech tout array.
Ne bireras d'assen la bouhe Felibrénque
Qui semie lou gay ;
Qu'engleberam l'arrameen la man Troubadoure
Qui-s bessa lou plasé quèn se poupes louplou,
E que béderas tourna susl'espoer qui-s damoure
La Ségalhe e l'Eslou
Lou PEYROT,
à Sèn-Yan-de-Luz en peïs Bascou.
ESPLICS
Brounside : bruit.
Rourseroune : bourdonnement (Hourseroun : frelon).
S'enpécgle : se colle (Pecgle : poix).
Daunéyera : sera maîtresse, supérieure à la grosse mouche.
Hablayre de toc : vantard par le toucher.
Mounomi : exclamation fréquente en Marensin.
Esticgle : élégance ; Esticglan : élégant.
Embiasque : attire, engage instamment ; Embiascanse ; attraction.
L'amnedoucos : juron fréquent en Marensin.
Arbo nn : écho.
Hissades saucnouses : raies saignantes du soleil couchant.
Qu'engléberam : ferons tenir sûrement comme dans une glèbe portechandelle en bois fendu.
�— 1S8 —
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Cou-m ey tbu.}&m fi-.iLè
II
You que t'at die princesse
U cop et nou pas mey
Que la mio tendresse
Nou finira yaméy
Hè'm drin l'espérience
Nou-t deniandi qu'acô
En you poin d'apparence
Mes qu'at èy tout au coo
£^
0-.bail_<ou<tmaS a ...mxju,s
III
bis.
U bouquét de brioulettes
Que m'en abès embiat
Diou ! d'aqueres manettes,
Ta plaa l'abèn troussât.
Dab courdounet de séde
E dap l'esplingue d'or
Diou ! d'aqueres manettes
Que balen û trésor.
bis
�— 159 —
L<S>M$
Mùurs de Nloiasft
Pierre-Daniel LAFORE
Que so qui poudém abé hèyt au boun Diu de la beroye yén enta
qu'arrascli tan a d arroun lous cams de Biarn e Gaseougne; enta
qu'escapulhi sustout lous cabélhs qui subèrpassen la garbade de
cap ensus ?
llié, qu'èren Pellissou, Carrère, Planté.
Hoèy, qu'ey Pierre-Daniel Lafore.
Lafore! Tout so qui lou Biarn abè de méy brabe, de méy dous,
de méy sabre ; de méy moudèste tabé, de méy arridén e de méy
aymadou.
Lafore! Lou cô que se-m tors e de las perpéres enla que se-m
escape coum bère brumalhère qui lou dòu e cambie en arrous.
Pramou que si enta touts ère l'amie amistous, enta you qu'ère
quauqu'arré de méy encoère : ù ray méy yoén qui m aydabe,
qui-m counselhabe soubén, qui-m sustienè toustém en l'obre dou
relhèu biarnés, pèr lou sou couradye, pèr la soue balentie, pèr la
soue fé.
0 ! lou hat que s ey malecarous a-us de Febus e praubes qui
èm, enta-d estanqua-u, enta ha-u puchéu, que so qui poudém?
Malhurousemén arré !
Lou doudze de Garbe, sus las ounze dou matî, Pierre-Daniel
Lafore que s'éy doun rnour a Orthez, oun ère badut lou 19 de
Yulh 1863. Qu'abè tout doy 49 ans.
N'ère pas yaméy anat sounque la l'escole purmère. So qui ne
l'a pas empêchât d'esta û esprit dous méy rafmats de la soue bile
nadau, oun en y a abut tan, e û escribâ de choès autan en fransés
coum en biarnés.
Que s'abia au batalh de la bite en chifran s ous libis de coumèree
de la maysou dou sou pay, de la soue may, sus la place de SénPierre. Arroun qu'estou secretari de mérie, dab lou fi Biarnés
Estaniol enla mayre. Apuch noutari a Saubaterre dèts ans en
seguide. Lou thepic de la soue santat qu'où foursa de préne ûe
place drin méy aside : que debiencou yudye de pats a Lagor e
qu'en demoura quòu darrè die.
�Hilh d'ûe biélhe familhe d'Orthez, Lafore que trouba au sou
larè las bertuts de la race biarnése, la bite simple e sâne de las
arribères dou Gabe, la balentie dous ancèstres, l'amou de la terre
dou barsô : que las lié soues.
Qu'y aprenou la loéngue de case e que la demoura toustém
fidèle. Chéns bergougne que la debisa pertout : a l'houstau de bile
d'Orthez, a la soue estudi de Saubaterre, s'ou sièti de la yustici
de pats de Lagor.
Héns la soue bouque, lou parla de nouste qu'abè la doussou de
la cante de Despourrins, la flnésse dou bèrs de Seignor. las
imadyes clares, nétes, aboundouses de l'homi dous cams.
E lou labouredou que l'escoutabe dab counfiénce ; e quoand 1 abè
escoutat qu'où semblabe que la terre n'ère pas autan bâche, e que
las mâs cathudes, lou berrét tout espelat, lous esclops herrats que
poudèn chéns bergougne camina can e can dab lou chapèu e la
chenilhe de la bile.
Ha ayma la case, sauba la finéssede la race en saubanla loéngue
qu'ère lou prougram de la soue bite.
D'aquiu qu'éy badude l'Escole Gastou Febus.
Care qu'éy Lafore lou pay bertadè d'aquéth magnifique ahoalh
de Biarnés e de Gascous, qui s'y hèn au méy ha, trouncs e brouncs,
a tros e a tréncs, ta tira dou desbroum la douce cante de may
boune, lous coundes e las leyéndes dou cor dou hoéc, oun perpite
l'esprit, oun pernebat lou cô de la race. Qu'éy a d éth qui debém
lou briu encantadou de la pouesie e de la prose nabères.
Que disè : Hats-p'y de hiu, amies, ta la Patrie e que s'y hesè éth
medich. Dou sou calam qu'an coulât, dèts e sèt ans d'arrue enta us
Rerlams ûe arriu d'artigles, de coundes, de leyéndes, de noubèles,
escribudes déns ûe loéngue sabrouse, escariabelbade, autan
escricade coum lou cristau de l'aygue debath lou poun d'Orthez.
Quauques-ûes de las soues obres, coum « La nouce au bosc de Maure»
« Lou Nadau dou Petit Yan » qu'où piten s'ou tue oun ne puyen pas
sounque lous Méstes.
Més lous Reclams de Biarn e Gascougne ne ban pas que ta la
maysou bouryése, ta la yén de plume e de létres ; e Lafore ne
sauueyabe pas qu'au puble a qui boulé balha la fiertat de la soue
loéngue. Ta-d arriba quo-d éth, desempuch très ans que hesè tout
diménye a « l'Indépendant des Basses-Pyrénées » l'artigle Causes
Biarnéses tan lèu badut poupulari. Aquiu, arroun tan e tan de
beroyes causes sinnades de manterûs subèrnoums, coum Yan dou
Bousquét e Yan Naulè, qu'a hèyt pari « Lou Yan e la Marie » ûe
�- 161 —
flou de tendrésse, ûeyolhe d'amou, û brilhantou hèyt dou sourélh
dou Biarn e de las loles las méy sabouréntes sourtides de la terre
mayrâne ; plèytèy tringlansusl'amou delà patrie. Qu'en aescribut
la mieytat au crayou, estenut sus la carrièyre lounque oun bibè
lous sous darrès dies de martyri. Beyats béde quin debisabe dou
peys. « Peys de las cantes ! Oh ! lou Biarn aymat qui paréch, dou
« bèc dous coustalats, gauyous, arridén e tout bér, cintat de la
« cinte azuline qui l'a dade lou boun Diu e qui éy hèyte dou blu
« clareyan de la mountagne, dou blu estigglan de la mà, dou blu
« flamboureyan dou Cèu ».
U homi pouderous coum aquéth, ù escribâ d'ûe pouesie tan
nouble e tan escricade qu'auré début esta lou purmè de l'Escole
de Febus. E doun nou ! Aus auts las haunous, a d éth lou tribalh
empregnadé en lou choalines de la crampéte.
Qu'ères û moudèste, amie Lafore, e si hesès lou bèy, qu'ère tan
soulemén ta u plasé de la toue counsciénee.
L'Escole que pèr en tu l'apostou qui l'escalouribe de la soue
calou, l'oubrè qui la counselhabe de la soue boune idée, lou piela
qui l'emparabe countre lous tums e las tougnades.
You que pèrdi ù ray.
Au noum de l'Escole, hoèy de cap aus pès apelhade de nègre,
que-t hèy lous adichats.
Au mèy noum ne bouy pas disé t adiu, més quo las purmères.
Quo las purmères en ûe patrie oun la brabe yén dou Biarn e
trobin, nétes de toute groussagne, la douce cante de la mountagne,
la téndre leyénde de la plâne, la cause berdiuse berdausedou larè.
J.V.
LALANNE.
Mlle Pucheu (M.-L. institutrice (A), à Denguin (B.-P.).
M. Mauflnet, instituteur (A), à Arbus.
M. Gostemale, abbé, curé de Cabidos (B.-P.).
M. Labadie, Alexis, négociant, à Morcenx (Bourg).
M. Vives, Jean, 45, rue Vairin, à Paris.
M. Oldekop Napoléon, maire, à Duhort-Bachen, par Aire-surAdour.
�— 162 —
Oh ma may, qu'ey aco delà l'andade blue
Mey dous que lou clari, mey tringlan que lou cor !
Qu'ey assero ma may... Assero qui 'sbelue,
Ey lou casau bermelh à las iranyes d'or !...
... Qu'eu boy sus u nabiu, lahore coum la grue,
Lahore, en d'autes cèus louegn dou tou coulidor ;
Oère, oère, orb lous oelhs nou n'ey pas nade eslue,
Que tòqui dab lou digt la roupe de l'Abor,
De l'Abor qui 'nta you s'esliupe la sou haute !
Mes que ! ma may, oun soy ! oun soy ! en quine aglout !
Quin taurilhas dous herms, quin auyàmi m'arrout !
Dau, dits au courredis l'Amérique heraute
Que n'anie pou crusòu coum lous pèurelhs luecs !
La roupe d'or qu'escoun u taure 'sgremin hoecs.
Yan-Baptiste
BÉGARIE.
ESPLICS
Andade : vague; 'sbelue : resplendit; tslue : mirage; roupe: robe;
s'esliupe : laisse glisser de ; herms : déserts ; courredis : aventurier ;
heraute : farouche ; pèurelhs : phalènes ; 'sgremin : qui vomit.
�— 163 —
Lou barde Jafîrenou (Taldir) de Carhaix (Finistère), arroun abé
leyut lou loung doucumén « Chants nationaux gascons des BassesPyrénées )) qui éy estât acabat aus darrès Reclams que-s hè
l'haunou de ba s assabé que l'autou, Ugène Garay de Monglave que
s'éy hère pecat enso qui toque a las causes de Bretagne.
Monglave qu'escribè mièy sègle a, e qu'abè lhèu hèyt coum de
grans biadyedous qui ban pertout chéns sourti de la crampe. Lou
sou tribalh curious a léye toutû qu'a d'autes manques, se-m dits
Mous Louis de Batcave ; enta ha-n relhèu que caleré dus ou très
Reclams sancés.
Aquero dit, autan ta ha houmadye a la bertat qu'a la balentie de
Jafîrenou e de la yén bretoune que tiri de la soue létre aquéste
tros qui hera escoundé plasé aus leyedous embeyous d'apréne.
# *
Trois départements de Bretagne, sur cinq, font usage du dialecte celtique:
ce sont le Finistère, le Morbihan sauf une bande son territoire est, et les
Gôtes-du-Nord, sauf l'arrondissement de Dinan. Ce pays de Dinan parlait
breton jusqu'au xiie siècle. Les départements d'Ile-et-Vilaine et de LoireInférieure, bien, qu'historiquement et géographiquement bretons n'ont
jamais parlé le celtique.
Le rameau kymrique du celtique a été transplanté en Armorique du
vie au vin1' siècle par des Emigrés de Grande-Bretagne chassés de l'Ile par
les Anglo-Saxons. A l'heure actuelle, les statistiques, très sérieusement
contrôlées, le donnent comme langue domestique habituelle de \ million
200 mille âmes, sur 3 millions 200 mille que comprend la Aretagne. C'est
donc un bloc fort respectable de bretonnants, qui ne sont pas à la veille d'être
rejetés dans l'Océan, eux et leur vieille langue.
Le breton est plus solidement implanté ici qu'on ne le suppose généralement en France. Nons avons une Littérature ancienne et moyen-âgeuse fort
présentable ; belle floraison poétique et littéraire depuis l'aurore du
XIXe siècle.
Notre Théâtre populaire est très développé. Nous avous deux Oberamergau
célèbres dans l'Ouest, où de très belles pièces sont représentées chaque été
devant des milliers de spectateurs : Sainte-Anne d'Auray (Morbihan) et SaintVougay-I'louzévédé (Finistère).
Il se public en Basse-Bretagne un journal hebdomadaire tout en breton à
Saint-Briec ; deux journaux hebdomadaires bi-lingues, l'un à Brest, l'autre
à Carhaix ; quatre revues mensuelles tout en breton, à Brest, Quimper,
Lorient et Carhaix ; une toule de bulletins paroissiaux bi-lingnes ; enfin une
quantité innombrable de traits, brochurettes, brochures et volumes en breton
seul ou accompagnés de la traduction française en regard. Enfin, plusieurs
collèges secondaires ont des moniteurs libres de breton. A la Faculté des
Lettres de Rennes, on décerne des diplômes de breton, il y existe d'ailleurs
�- 164 —
une chaire de celtique, et il est loisible aux étudiants de choisir le breton,
au même titre qu'une langue étrangère, pour passer la thèse du Doctoratès-Lettres.
* *
A
MÈSTE LALÂNNE DE BIDACHE,
{secrétari yénérau)
Qu'ey leyid La Gouyate e lou Carpaut de mèste Batcave e ta dise-b la
bertat toute sancére que m'a heyt plasé que-s desboutoassi à la bère fin
d'escribe cauques arrègues dou parla d'anouste oun se muche d'estilh.
Hens lou soun disedé qu'èm a case.
Ue tringlade ta d'eth, que la mérite.
Me qu'ey biscad, nou d'acountre l'escribedou sapién qui counéchem, mé
d'acountre — es toutun drolle aco — d'acountre bous medich qui-m demandet
esplics a desligue memori sus so qu'escribi e que dechat ayaca — s'ou papè,
dam escuses — emprima la Gouyate dab tout doy un Crapaut d'esplic qui
sauterique sus la cautère dou houns.
Que m'abisi detire que-m bat f... s'ou naz qu'un heyt de crapauts pr'ue
soûle gouyate que-s beyd trop soubèn e qu'aberén hountousid l'istori,
d'acord, mé toutun que caleré— se-m pénsi — medich pés e mediche payère
ta touts ; qu'es aco : espudibe, curaule, gaiabi, thianthe, couhét, dounoumén,
s'esglasi, yangles ? lou curiousè que-m prud autan qu'a las qui debinet ;
doungues mè d'esplics taus leyidous d'assén coum ta-us d'aboste e you qui
ne souy pas dous chenitres que bau coum disè lou D'ART-CLANE arressega-b
autan qu'ugnaut en p'embian la mie Segalhe s'ous permès yourns de calou
qui'b desiri. Eh o, me qui n'arribe qu'a malayse.
Ne m'en bouillit pr'aco qu'es la malaudie dou noust téms de touts lous qui
grapignen papè.
Que pe l'estrégni dinqu'a las permères.
Lou bost escouliè,
PEYROT.
0, qu'a resou lou Pèyrot, niés lous moûts qui ta-d éth e soun
arrebouhiècs que soun ta you pâ benedit. Qui auré poudut pensa
qu'estoussen incouneguts a quauques camades de Bidache qui
règue de tan près lou peys lanusquét. Aquero que s'amuche ûe
cause e qu'y pensabi pèr aulhous despuch quauques téms : queba
calé ha ûe coumissiou de la redacciou, e ha-lé oubra de hiu, oun
y aura escribâs de las quoate regious de l'Escole.
Assiu doun, brabe Peyrot lous esplics qui demandes: dounoumén,
juron de bonne société qui n'a pas de sens précis, peut se couper
en trois : donc au moins ; espudibe, sentait mauvais, était désagréable ; curaule ou quiraule, ou sèrp, couleuvre ; galabî ou chagou
ou patracou, pièce de deux sous ; thianthe ou chanche, pot en fer
blanc ou en bois dans lequel on trait le lait ; couhét, diable,
signifie par ailleurs bonnet d'enfants ; s'esglasi ou engoecha-s ou
trouba-s rn.au, s'évanouir ; yangles, niches.
Adiu, Pèyrot, adechats, Mous de Jaffrenou, hats beroy e quo las
purmères.
J.-V. LALANNE.
Lou levant : E. MARRIMPOUEY.
PAU, EMPRIMERIE VIGNANCOUR, E. MARRIMPOUEY
EMPRIMUR.
�
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Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 16, n°08 (Aous 1912)
Alternative Title
An alternative name for the resource. The distinction between titles and alternative titles is application-specific.
Reclams. - Annada 16, n°08 (Aost 1912)
Subject
The topic of the resource
Occitan (langue) -- Périodiques
Littérature occitane -- Périodiques
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Description
An account of the resource
Reclams. - août 1912 - N°8 (16e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Batcave, Louis (1863-1923)
Lalanne, Jean-Victor (1849-1924)
Menyotte, J. de
Lou peyrot
De Mesplès
Begarie, Yan-Baptiste
Marrimpouey, E.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank" rel="noopener"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1912
Relation
A related resource
Vignette : <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg">http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg</a>
<a class="link_gen " href="http://www.sudoc.fr/039860345" target="_blank" rel="noopener">http://www.sudoc.fr/039860345</a>
Is Part Of
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Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
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PDF Text
Text
Amassade dou Burèu
Lous Mémbres dou Burèu de l'Escole GastouFebus que soun pregats de trouba-s a la Maysou
Goumune de Pau, lou trénte de Yulhet, a nau
hores e mièye dou matî, enta debisa-s sus asso :
1° Yocs Flouraus, abis de las yurades, nouminaciou dous rapourturs, proupousicious de recoumpénses, amassade yenerau ;
2° Elecciou nabère dou Burèu ;
3° Proujèt de nabèths estatuts ;
4° Listre dous grans Gascous a pintrura au
casteth de Maubezî.
5° Proupousicious « diverses ».
Orthez, lou 24 de Yulh 1912.
Lou Sots-Presidén Yenerau,
Louis BATGAVE.
�Léftr<g áûu Fm^Mên d'taniíniOM
CAR
COUNFRAY
E
AMIC,
Qu'èy recebut lous Reclams é pla légit so que diséts aux Escouliès
de Febus. Lou co enclabat per lou descis de Mous de Batcave,
hasets apéret à touts lous qui aj mon la noste terre mayrane ; que
lous cridats bien hort que damorin fidéus à l'Escole de Gascougue
e que bous escribin sas pensades e las soues idées.
Es enténut ; assiu que souy jou au coustat boste. L'Escole que
biù e que bibra ; y a u amas de balens per l'escarrabelha ; que
nou pot mou ri.
En prumè, que eau basti lous estatuts en ta graba per touts so
que déu se ha, lous drets e las .cargos de cadun. Que sera boun,
tabé, d'y marca so que la soucietat amistousente dous Gascous
dou Gers, en Paris, a emprimat au cap de soun yournalet "la
Garbure". «A noste parlon pas politico, ni religioun, ni bèrosmays ».
Puch. que eau counserba lous coate cantets, ya causits é
counéguls : las Lanes, lou Biarn, la Bigorre, l'Armagnac, en ta
ensarra ataù, à case noste, touls lous Gascous de la Gascougne
grane.
En cado pèys, que seran ù présiden è û secretari. Lou mey aysit
es de guarda lous qui soun are au tribalh, è remplassa lous qui
soun mourts ou demissionaris. Au coustat dou presiden e dou
secretari que boutaram dus ou très, très ou coate counseilhès, qui
seran Lanusquets, Biarnés, Bigourdans, Armagnaqués. Aco que
sera beroy e hara bet tribalh.
�— 127 —
Au cap de tout, que hicaran, de tire, u secretari yenerau ; aquet
qui oubrara en gran, recattera lous papès, hara respounse à tout,
tenera las escritures è la redacciou dous Reclams.
Touts que counechetn l'homi qui, desempuch dèts ans, a balhat
à l'Escole lou sou tems, soun sabé, sa sapiénce, sa horte balentise
à l'obro félibrenque, soun amou désintéressât à la cause sente. Que
lou saludi, jou, Mous de Lalanne, e pas mey n'en parlarey.
Enfegn, à la direcciou, enta tene la banère dret è haut, que eau
un Prèsiden, û omi sapién, lou co boun, que augi mey de balé que
d'orgulh, qui counèchi tout so de noste, coustumes, letradure,
histori de toute la Gascougne, dab las dues qualitats mayoures,
lou respèt de la lèy è la Toulérence ; dab la horte boulentat de
ha mantene per touts è cadu aquet respet e la pats.
Aquet omi, l'amassade yenerau de touts lous escouliès de Fébus
lou troubera. Mous de Batcave mous ha, ya, escribut : « Notre
regretté Président, Adrien Planté, restera l'idéal dont il
conviendra de se rapprocher le plus possible ». Alabets, que
calera nou desbroumba lou soubeni de noste Adrien Planté ; que
calera coumprene so que la soue amne a boulut e bo nous mucha,
entene so que nous auré dit, si ero encoere entremiey de nous
auts.
Touts que bouteram ; e lou qui sera noumat, à la mayouritat,
quin que sie, aura lou debé de prene cargo e countinua, hardipetit, l'obre counfidade, ta beroy abiade. Atau la noste soucietat,
lous mestes arregahats au timoun, perseguira su cami toustem
mey esplandit, ayman la terre mayrane, la soue lengue soun
passât è sa glori ; è, lous escouliès, eslamats d'ue calou nabère,
amourousis de la cause sente, débat la banère de Fébus, haran
brouzina, de la Garouno à las mountanhos, lou crit de mantenience :
Toustem Gascous, Febus aban.
Aquiu, amie,la pensade d'un bieilh de la bielho ; qu'a dit: que
sera ; que souy, jou, lou boste de co.
BlBAL.
�(FIN)
Je prends donc la respectueuse liberté, Monsieur le
Ministre, de proposer à Votre Excellence, comme corollaire
du Grand Recueil de Chants populaires dont, la première,
elle a eu l'heureuse idée, la création, par ses ordres, à Paris,
au Collège de France ou à la Bibliothèque Impériale de trois
chaires de
Histoire, langue et littérature romanes-occitaniennes :
celto-bretonnes ; basque-euscariennes.
Les matériaux ne nous manqueront pas ; ils n'attendent
que des mains habiles pour être mis en œuvres. Les professeurs, non plus, ne vous feront pas défaut : Les trois
parties de la France où les trois langues sont encore parlées
abondent en hommes instruits et laborieux qui ont consacré
leur vie à ces spécialités. Comme les fleurs enfermées dans
l'herbier du botaniste, comme les monnaies antiques classées
dans le cabinet du numismate, ces histoires, ces langues,
ces littératures se perpétueraient ainsi pour l'avenir ; elles
vivraient alors même qu'on les appellerait mortes, parce
qu'aiors même que leur circulation aurait cessé parmi les
vivants, la science leur communiquerait une nouvelle vie,
pleine de grandeur, quoique dépouillée de la sève et de
l'attrait de la popularité. Les dépenses de fondation et d'entretien de ces trois chaires seraient minimes pour le gouvernement et le nom de Votre Excellence, Monsieur le Ministre,
s'attacherait à une nouvelle création qui recommanderait
de plus en plus son souvenir non seulement aux générations
actuelles, mais à celles encore qui leur survivront.
Voilà la conclusion générale que j'avais à soumettre à
Votre Excellence.
Voici ma conclusion particulière :
Comme j'ai déjà eu, plusieurs fois, l'honneur de l'exposer
à Votre Excellence, je fus chargé en 1842 par M. Villemain,
�— 129 —
alors ministre de l'Instruction Publique, d'aller explorer les
richesses enfermées dans les archives publiques et les collections particulières des trois anciennes provinces basques
françaises de Labourd, Basse-Navarre et Soûle, comprises
dans le département des Basses-Pyrénées. J'en revins les
mains pleines ; et les cartons qui m'environnent, prouvent
que ma collection s'est annuellement accrue grâce à mes
correspondants et à mes voyages.
Mes documents peuvent se classer en cinq catégories.
1° Histoire locale : topographie, description des lieux,
races diverses, Basques, Gascons, Béarnais, Bohémiens,
Cagots, etc. Origines phéniciennes, celtes, ibériennes, grecques. Berceau présumé de l'Euscarien. Extravagances des
antiquaires des deux versants. Première invasion dans les
Gaules où se sont arrêtées leurs excursions. — Bayonne,
archives abondantes et curieuses, fort bien cataloguées,
forteresse romaine, république anglaise, gasconne, jamais
euscarienne, destinée, au contraire, à tenir en bride les
Euscariens turbulents. Fable du Vicomte d'Orte démontrée.
Ustaritz, véritable capitale du Labourd. Siège des Bilçars,
assemblées nationales en plein vent. Patrie de Garât. —
Saint-Jean-de-Luz et Ciboure. Documents inédits sur la guerre
civile des chapels-goris et des chapels-churis, sur les Bohémiens du Labourd, sur les procès de sorciers, sur la découverte de Terre-Neuve et de l'Amérique du Nord par les
Labourdins, créateurs des grandes pêches de la baleine et
de la morue. Pièces relatives au mariage de Louis XIV à
St-Jean-de-Luz. La Bidassoa achevant d'engloutir l'île des
Faisans où fut signée la paix des Pyrénées. — Biarritz, jadis
port de mer considérable, équipant de grandes flottes, aujourd'hui séjour passager des baigneurs, comme Dieppe et
Trouville. Archives intéressantes. — Saint-Jean-Pied-dePort et Saint-Palais les deux capitales alternatives de la
Basse-Navarre. Découvertes importantes. Marché de Garritz.
Hôtel des monnaies de Saint-Palais. — Mauléon, la ville
gothique, capitale déchue de la vicomté de Soûle ; chartes
précieuses, recueillies par Mme de Montpezat. — Bidache,
ancien asile de bandits ; seigneurie indépendante appartenant auxGramont. Vieux cartulaires de M. Dirassen ; chartes
recueillies par Mme Gay. — Myriades de bourgs et de villages
�— 130 —
euscariens d'une part, gascons ou béarnais de l'autre, fondés
au hasard par groupe ou par oasis, étrangers les uns aux
autres. Charte de fondation de Bidache et de La Bastide de
Clair ence.
2° Ancienne religion euscariennc, antérieure au christianisme, croyances, cultes, cérémonies, forêts sacrées, un seul
Dieu, prêtres et prêtresses. Différences avec le druidisme,
débris de la religion eucarienne. Elablissement du christianisme. Charte d'Islassicus. Détails inédits sur le martyrologe
de St-Léon. Sa châsse, sa fontaine, ses miracles, son office
(paroles et musique basques) Lutte contre l'Arianisme et
contre le Calvinisme. Couvents, archéologie, cathédrale
curieuse de Bayonne. Autres églises. Forteresses, châteaux,
maisons, médailles et monnaies.
3° Langue et littérature euscariennes et gasco-bayonnaises.
Bibliographie inédile. Comparaison du vocabulaire basque
avec ceux des peuples anciens et modernes. Alphabet ibérien.
Détails curieux. Chants nationaux et populaires. Chants
d'église, anciens et nouveaux, paroles et musique. Tragédie
basque, reflet de la tragédie grecque. Comédies aristophanesques. Représentations colossales dans des plaines. Pièces
improvisées. Traditions poétiques : les Phéniciens, les Carthaginois, les Grecs, les Romains, les Maures; Annibal,
César, Charlemagne, Roland, les chevaliers de la table Ronde
Ecriture sainte. Légendes pieuses. Bardes illettrés,improvisant paroles et musique. Luttes entre les bardes des divers
dialectes euscariens de France et d'Espagne. Jeux, fêtes,
costumes pittoresques. Jeux de paume solennels ; paris
énormes. Pierre Lesca, l'Anacréon de Bayonne. Le saut de
basque, la pamperruque bayonnaise. Airs notés, curieux
détails de guerre, de marine, de contrebande. Expéditions
de guérilleros et de corsaires.
4° Fors et Constitutions démocratiques et municipales de
Bayonne, du Labourd, de la Basse Navarre, de la Soûle, de
la seigneurie de Gramont. Chartes d'émancipation. Législation. Assemblée du Bilçar. Etats généraux. Procès-verbaux.
Mode d'élection, séances, impôts force armée, règlements,
vole curieux. Rois de France, de Béarn et d'Espagne considérés comme simples protecteurs. Résislance de ces Etats à
la fondation de l'unité française en 1789. Cahiers de remon-
�— 131 —
trances. Envois de députés à Paris pour refuser leur concours
et proclamer leur indépendance.
5° Recherches sur les Euscariens célèbres, de toutes les
époques.
Telles sont, Monsieur le Ministre, les principales richesses
qu'il m'a été donné de recueillir sur le versant septentrional
pyrénéen, et qui s'est considérablement accru d'envois
successifs du versant méridional espagnol. J'y ai joint nombre de caries, indiquant à part les positions occupées par
chaque race, des dessins de points de vue pittoresques ou
célèbres par quelque événement, des plans de l'extérieur et
de l'intérieur des principaux édifices, les blasons des grandes
familles, les costumes des deux sexes, les airs notés des
chants nationaux ou populaires, des chants d'église et des
sauts basques.
Ce trésor précieux contient la révélation complète d'un
coin ignoré de notre histoire nationale, c'est-à-dire de tout
ce qui existe de vraiment curieux sur les Basques, objets,
comme les Bas-Bretons, de tant de fables. De ces matériaux
on pourrait extraire deux volumes, du plus haut intérêt,
contenant :
Ou l'histoire pittoresque des Euscariens des deux versants
depuis les temps les plus reculés ;
Ou un recueil, plus modeste, avec des notices explicatives,
des matériaux indispensables pour écrire cette histoire, recueil
qui pourrait prendre place dans celui des Historiens de
France que publie l'Académie des Inscriptions et BellesLettres. Avec ces deux volumes, palpitants d'intérêt, il
serait facile de lutter avantageusement contre toute relation
quelque dramatique qu'elle fût, de voyages en Chine, en
Asie, en Egypte, en Algérie, en Grèce, en Amérique, en
Océanie, etc. On s'embarque, tous les jours, pour aller
découvrir des peuples et des mœurs inconnus, et l'on ne
soupçonne pas que nous avons sous la main, en France,
dans nos frontières, de riches mines de matériaux inexploités
d'une importance et d'une originalité supérieures.
Mais cette publication, plus monumentale que pécuniairement Iructueuse, ne saurait être l'œuvre d'un libraire, d'un
éditeur quelconque, toujours plus avide d'argent que de
gloire. Un gouvernement seul, fortement constitué comme
�- 132 —
le nôtre, peut l'entreprendre et la mener à bonne fin. Toutefois, pour rédiger convenablement ces deux volumes
(histoire ou matériaux coordonnés), sans distraction, sans
inquiétude, à tête reposée, deux ans seraient nécessaires et
il faudrait les passer à la campagne, à l'abri des importuns.
Quatre à cinq cents francs par mois me suffiraient pour y
vivre avec ma famille, ne pouvant me livrer à aucune autre
opération pendant ce temps-là. Au bout de ces deux ans, je
sortirais de ma retraite, Monsieur le Ministre, avec un
ouvrage complet, prêt à être mis sous presse, ouvrage digne
d'un homme consciencieux, digne surtout, j'ose le dire, de
la France et comblant une regrettable lacune dans notre
histoire nationale. Ce serait un monumentqui, confié ensuite
aux presses de l'Imprimerie Impériale, honorerait, j'en suis
sûr, l'administration de Votre Excellence ; et vous ne regretteriez pas certainement, Monsieur le Ministre, de vous en
en être fait le promoteur et le Mécène,
En me résumant.
Ma proposition générale a pour but la création à Paris,
au Collège de France ou à la Bibliothèque Impériale de trois
chaires d'Histoire, Langue et Littérature romane occitanienne,
celto-brelonne et basque-euscarienne.
Ma proposition particulière : la publication, par l'Etat,
d'une histoire des populations euscariennes des deux versants
des Pyrénées ;
Ou à défaut, celle d'un recueil (avec notes explicatives! de
matériaux indispensables pour écrire celte histoire.
Mais je préférerais de beaucoup la première forme à la
seconde.
Sous l'une ou l'autre, je suis également aux ordres de Votre
Excellence, heureux de me dire, avec un profond respect,
de vives sympathies et une éternelle reconnaissance.
De Votre Excellence, Monsieur le Ministre,
Le très humble et très obéissant serviteur,
Eugène GARAY DE MONGLAVE
41, rue Cassette.
Paris, le 16 Avril 1853.
Bib. Nat. Nouvelles acquisitions françaises 33Ì3. Poésies
populaires de la France f 216-221.
Recueilli et communiqué par M. BATCAVE.
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II
Gò leuyè, cô bouladye, dise l'iníourtunat (in.-)
La tendresse e l'amou qui t'èy pourtat
Soun aco lous rebuts qui èy méritât.
III
Despuch qui tu fréquentes la yen de coundiciou (bis)
Qu'as prés ù ta haut bol, que ma maysou
N'éy prou haute enta tu d'û cabirou.
IV
Tas oulhes dab las mies, ne-s degnen plus mescla (bis)
Touns superbes moutous, despuch ensa,
Nou s'aproeben dous mes qu'enta-us tuma.
V
De richesses me passi, d'bauuous, de qualitat, (bis)
You nou souy qu'û pastou, més nou-n y a nat
Que n'ous sus[)assi tsuts en amistat.
VI
Encoère que sie praube déns moun petit estât, (bis)
Qu'aymi méy moun berrét tout espelat
Que nou pas lou plus bèt chapéu bourdat.
VII
Las richesses dou mounde nou hèn que da turmén,
E lou bèt Segnou dab soun aryén,
Nou bau pas lou pastou qui biu countén.
VIII
Adiu, cô de tigrésse, pastoure chéns amou ! (bis)
Gambia, be pots cambia de serbidou ;
Yaméy nou-n trouberas û tau coum you.
(bis)
�— 134 —
(Quèn poden lout choaloun hourupa
d'aquest plasé : passeya-s per
l'oumprère quèn d'arrey ha n'an
embéye).
Au redounè dou cèu las darrères estéles
Clignerèques tout doy
Qu'an hounud cbens luta coum de charres candéles,
A piétés,
Countre un halh mè caloy ;
La cape tout choaloun e mè clare e mè hénse
Qu'escuse lou deschuy
D'ugnaut yourn nabeth coad que chèns aute despénse
Couménse
Sus l'escure qui huy ;
La lutz grane ouberin un estas maye, maye.
Qu'a lèu heyt de badé,
Biassi lou sou, qu'es eth : s'ou gran tue oun s'arraye
Qu'assaye
Soun cauhayre poudé ;
Dehèt enta pertout qu'esgoelharne e tenélhe
En chisclan mile enhis,
Harcussayre d'oumprère eth qu'en trauque la pélhe
De hoélhe
En aspian pr'ous esquis ;
Dinqu'au houns de l'arriu d'oun eschugue la grame
Per estrégntes clarous,
Dab souns yaunes ribans, goelhs de hoec, talhs d'eslame
Qu'atrame
L'ayèrmi pouderous ;
Be m'escots d'ana-y courre e ne sèy qui m'en bire
D'aqueth béde qui bouy ?
Oun bau ta pègueya pr'aquén sègue-yan-lire,
Detire
D'amne toute qu'y souy ;
Las garies deya que carclasquen d'abiade.
Lous hasans cléquedréts
Que clarounen d'amou hens l'urouse arrayade
Matiade,
Tout qu'enhilhe aperéts ;
�— 135 —
Las houringles haut, haut, boulen, biren e piulen
En lous ayres mousquès,
E lous mèrlous dous tus oun chirolen e siulen
Desbriulen
Decap aus mouriquès ;
Dou moulin que s destors dab l'escourre a'ygassère
La baise dou tic-tac,
Quèn lous guirous yelous hèn capbath la pachère
Coum s'ère
Match de truc-a patac,
L'arribère que hume a plaps sus la saligue
Cauque moufle pipalh,
L'arpegayre au milhas dedore que-s darrigue
L'aprigue,
Bè ! lous boéus au tribalh :
Lous dalhès bènteslouchs en darrère ahiélade
Que s crouchen s'ous dètz pics,
E las daines s ou coth quèn sourten de la prade
Pelade,
Qu'an arrays d'eslambrics ;
La mouscasse qui gnaque enta case qu'escoube
Bestia hulecagnous,
Hup ! course en la carrère oun la légne s'adoube
De proube
Pr'ous autos arrauyous ;
Lou bosc espatrassad en sa berdouse cinte,
Gouhid d'ayse que créyd
Que lou mèste ardalhôo s'ou prad soul, qui destinte,
Que pinte
Tout l'arrous de la noéyt ;
Mé de tout so que biu la sape qui damoure
Qu'es d'unbraguè pregoun,
De la sole qui-m yumpe en grane apoupedoure
D'esloure
Qu'ey encoère la houn ;
La houn fresque dou bosc debath la calourasse
Qui-m tchurléye lou glouth,
Inoucèn apéro d'oun l'eschourre entoun passe
Deslasse
E pleysape lou brouth ;
�— 136 -
La hountéte dou cout oun l'agnère e s miralhe,
Oun ban lous aymadous,
Oun m'estanquey d'autscops, oun l'ouseth s'amigalhe
E pialhe
En las dousses coulous ;
La matiade que-s perd en la halhe mutine,
Gare au chac dou taban !
E la bouhe bitèque en la frésque e dibine
Goutine
Que m'embite a douman.
(Parla lanusquét).
Lou
PEYIIOÏ,
A Sen-Yan-de-Luz en peys Bascou.
ESPLICS
Clignerèques : vacillantes de cligna fermer un œil.
Halh: flamme, diminutif de Ardai h incendie ; fait partie de la famille que
forme Ards brûler, d'où Ardalhôo par abréviation Halhôo, Halh, Halhe,
feux de joie, signaux.
Caloy : élégant, très beau.
Beschy : réveil, de Deschicda, réveiller.
Estas: éclaircissement, de Eslasa élargir.
Qu'esgoelharne : éblouit, que les Goelhs yeux ne peuvent fixer.
L'ayèrmi : la germination causée par la chaleur.
Segueyanlire : de façon désœuvrée, eans but.
Chirolen : jouent du Chiroulet, flûte champêtre.
Besbrïulen : sortent des Brïules jeunes pousses.
Mouriqués : cerisiers à petits fruits grenat foncé.
Pipalh : buée matinale comme une immense bouffée de pipe.
L'arpegayre : agriculteur avec son Arpègue extirpateur.
Hulecagnous : courant tête basse après les chiens.
Espalrassad : comme personnage de grande corpulence et largement
installé.
Sole qui-m yumpe : la terre mère qui me berce et qui m'allaite.
Tchicrleye lou glouth : jaillit la goutte d'eau de source, Tchurle avec le
bruit naturel Glouth de sortie de l'eau.
Brouth : bourgeon. Mot de départ d'une famille dont le Br initial est l'empreinte uniforme, Brouth bourgeon, Brounc nœud du bois, Brïule jeune
pousse, Brigue fibre, Branque branche, Brouste ramure, Broustic débris
de branchettemorte, Brane bruyère, Bruchocs mélange de pousses sauvages,
Brère fermeture de bois vert, Broc piquant d'épine, Brèn sciure ou résidus
de bois.
S'amigalhe : se familiarise pour entrer en caresses.
Mutine : chaleur assommante, soleil de feu.
�— 137 —
La Qonymîe e lou (SarpaMrl
Gounte dou parsa de Saubaterre en Biarn
U cop qu'y habè u homi d u gran richè, tout parié coum lou
coumte de Guiche, dab dus iiils e très hilhes. Las hilhes qu'èren
per chouès berouyines, berouyotes, la caddetine per suber toutes :
que s'estaben à la bille, qu'èren dehet hurous, tio poudé bibe
chens habé reyte de nat de que.
Aquére bite ne poudou pas esta de durade. Au pay, per beth
diye, que s'ahounen touts lous ardits. Adiu bille, que s'en eau
abia decap t'aus camps. EU) qui ère estât hurous de ha dou qui-en
ha à la rente qu'où calou hode la may terre ta tira s'en la bioque,
au parsa puntagut de Casteigbou.
Gade mati, à l'aubete, qu'ère aus camps e, baient, qu'es maneyabe. Enter temps las dues yaubèles aynades, drin pimpins,
qu'agradaben à tout lou mounde, que hésèn coum s'y habè toustem
richè à case. Ne pensaben qu'as s'afïayta, dab yolhes croumpades
au marcat de Saubaterre, a-s ha courre au darrè p'ous gouyats dou
parsa, malaye s'en y hasè reyte : qu'èren à troupes lous qui ous
badaben de cap !
La caddetote, la mey beroye, sayouline, que s'estabe anidade
au corn dou houec. Ne l'agradabe goayre que lous homis soûls
tribalhassin ta ha bibe la casade. Qu'escouhabe, que moulhè las
baques, que hésè cosela cocote beroy adoubade ta balha, dab u
cop de goudale, forces aus lauradous. Qu'ère simple, charmante,
brabe gouyate autan coum las soues sos eren affaytades, poumpouses e bahurlères. Touts que l'aymaben, lous rays, lou pay per
suber touts.
Cade mieydie, au toc de la campane, qu'anabe pourla-us la
bioque aus camps. Eu s'en tournant, qu'amassabe las arrames de
boys mourt. U cop hens la barthe de Mounet, en delà dou cami,
que bet branquesprou beroy espesses coum ne s'en y habè yamey
bist.
Ne sera pas au dounoumen, s es pense ère, u gran miscat de
s'en amassa sengles. En aban, la came yoene saute lou barat ; que
s'en hè u hech. Apuch que s'arrembire ta capbath lou cami, mes u
carpaut triput, lous oelhs hissants, que saute sus las heus, lent,
lentine, de cap ad ère e que t'ou dits :
« Aqueres branques, maynade, ne soun pas toues ; que me las
lias panades : que pouch aucide t ».
La gouyatote que tremoulabe de poou ; lous auseths de pertout
qu aubeyaben, que gourgueyaben. Voulhs plegats * « Carpaut, sa
dits ère, que-t hey escuses ».
�— 138 Lou carpaut que respoun : « Migue, qu'et perdouni, ne bouy pas
aucide-t ; mes de dare en là que-t remi per serbente », Be l'espudibe
beroy a la maynadete, mes toutu enta poude bede lou beroy sou
dou boun Diu, n'y habè pas choès. Que sec au carpaut qui tirabe
en dabant ta s'en la mia liens ue hourratére de las qui-s beden
encoère à la barthe de Casteigbou ; que soun lous pourtaus dous
oustaus de las hades. Peraqueth hourat lou carpaut e la gouyate
qu'entrèn liens u hounset loung loung, pregoun tio qu'arribèn à
ue crampe oundrade d'or e d'aryent, de belous. Au beth miey
s'estabe, arrounde, ue curaule. Lou carpaut que l'amuche à la
gouyate en belh disent : « Be bets aqueste curaule ; que eau aubedila coum a you medich ; que bas esta au sou serbici. Abise-t toutu
qu'arres endebini de quine case es tu ? Lou diye oun auras tu
desai'bedit qu'es mourte ». La gouyate, coums se pot pensa, be
proumetou tout so qui la deniandan.
Labets lou carpaut que s'en la mie ta la cousine e que dichou :
« Bam bede s'em bas sabe ha lou soupa » ? Lou carpaut e la curaule
qu'aboun hami de leyt fresque e nou s'en y soubrabe brigue. Lou
carpaut que digou à la serbente : « Que t'en bas ana, migue, cercat'en à la case dou pay tou ; mes abise-t que nat nou t recounechi !
Si nou qu'es mourte autalèu ».
« Mes e quin ha ? B'em counechen touts à nouste » ?
« Gahe-t aquere roupe; que bas amantoulat-en e atau nade
créature de la terre nou t beyra. Aquiu qu'has u galabi e ue carte
oun mandi au pay tou de hica per u galabi de leyt liens la
thianthe, de ha tout parié cade brespe. Que hiqueras lou galabi e
la carte au debath de la thianthe dou pay tou e ue pause apucb
que lieras medich : hica galabis au debath de la thianthe dou pay
qui baillera leyt ta nous auts ».
Atau mandat, atau heyt. Mes se las hemnes han lou peccat de
curiousè, be pensats bous beroy qu'aquet pay aure boulut sabe ta
qui ère ta leyt. Que s'en ana prene counsulte à u entenut qui ou
respounou : « Que eau gaha u candelou benadit, alluca-u e hica t
au ras de la crampe oun ey la thianthe. Quoan enteneras hica lous
galabis, de tire qu'entreras ta hens la crampe e lou sourcierumi
que sera acabat ».
L'homi hasou so qui l'haben dit. Barrât liens la crampe, estuyat
liens u cor, qu'entenou souna lous ardits. La roupe be poudè ha
que nou bedoussin la gouyate, mes lous galabis toutu be s'entenèn
cade ta terre.
Lou pay qu'entre tiens la crampe oun ère lou galabi. La gouyate
que bedou lou candelou allucat, lou sourcierumi qu'ère acabat ;
lou paysa que recounegou la soue hilhe. S'ère gauyous, at pensats
bous ? Que se la boulou oeyta. La gouyatote b'ou dichou so qui ère
coumbiencut dap lou carpaut e labets que la decha ana.
�— 139 —
A la hourratère lou carpaut que la dits : « Ah ! Ah ! que t esta
beroy de ha-t couneche atau. N'ey pas au dounoumen la toue faute ;
toutu qu'at pagueras parié ; que bau aucide-t».
Espantade, esmudide, la gouyatine que demande excuses. — «0
be o, perdounade que seras, mes que eau espousa-m ». — « Oh nou,
nou ». — « Labets que bas mouri ».
Mes la curaule que bouhe dessus lou carpaut e lou carpaut que
bire, que bire, en enlant, en enlant tio qu'estou gran autan que la
gouyate.
Quoan habou heyt de bira, de bara, d'enla. que dits à la gouyate :
« E bam espousa »? —La gouyate que denegue : « Nou, n'et bouy
pas ».
« La toue balentise que t'ha saubat. Ne bouy pas tua-t ».
Que s'arrembire, que cad sus la curaule qui-n'estou esglathiade.
La gouyatote, eth medix qu'èren benyats ; aquére curaule, qu'at
eau dise, qu'ère hère de mau ha ; qu'ous maucutabe de mechans
aleps ; qu'en lous hésè de las de couhet.
La curaule mourte, lou carpaut que tourne bade thin, thin,
coum solen d'esta lous carpauts. Que dits à la gouyate de segui ou
e que la mie hens la crampe de la curaule. Aquére crampe qu'ère
coum la dou senhou de Biarn au casteth d'Orthez, toute pingourlade d'or, d'aryent, oundrade de peyre en diament ; qu'y habè
arques, armaris, libis en pergam, tapisseries de beroyes flous,
enlingues de tout so qui agrade à ue gouyate.
La gouyate que s'este aquiou. Lou carpaut la fournibe de toutso
qui la hesè reyte. U die que la dichou : « Migote, n'has pas nat gay.
E-t manque coucarrey ? Debise e autalèu qu'at haberas ».
« Qu'em here gay de bede lous de case ».
« N'ey pas de dou ha. Gahe-t aquere anère. Hique-te le sus la
taule au ras dou lheyt e que bederas so qui sera ».
L'endedie la gouyate qu'ère yasude hens l'arcalheyt de la crampe
soue à case. Lou pay qu'y biencou ha bistes coum cade mati
autes cops. Que pensa de s'esglasi. « Sabiets, rays e sos ; aquiu
qu'ey la maynade perdude ». Lous rays qu'estoun dehet countens,
mes las sos que badoun arrauyouses de yelou e dehet mey quoan
aubrin ue arque hère grane, beroy amenusade.
liens l'arque qu'y habè raubes de las mey beroyes, en or, en
aryent, en belous, en dentelles, yolhes à punhats. La gouyate que
s'en oundra e tan ère beroye, beroye, que las sos soues que la
hesoun yangles, que la bouloun escana. Lous rays qu'es boutoun
enter de miey ; qu'embien las sos batala dap lous marits qui èren
dou medix escantilh, Que-s damourèn dap la so beroye. Toutu
badoun qu'estoussin, elhs, de beroys caddets, pla quilhats, soulides
au yete-barre, au bolou, à la casse au herumi, qu'èren dehet peu-
�- 140 —
dards ; que boulèn ha coum lous senhous, youya, pinta hort poumade e bi, bibe ad ayse.
Toutu de tant de gay qui habè d'esta-s à case la gouyate qu'estou
dehet hurouse. La noeyt dou coartau die, en beth droumint, que s
bedou lou carpaut dehet malau. E poudere eth goari, chens la
gouyatote tau da soengs.
Lou se dou cincoau die la gouyatote que hiqua l'aneth arroun
la taule. L'ende die que s'esbelha à la bère crampe de la houratère.
Que s'estou, qu'où semblabe que lou carpaut que biencousse coum
d'autes cops, cade mati. Ne bienou brigue. La gouyate que s lliôbe,
que cerque de pertout. Lou praube carpaut, enlat. la perpère
pénente, l'oelh blanc, qu'ère yasut, au beth miey dou colidor,
malau, malau, yuste mourt
Ere labets. que s'ou gahe, que
l'arrembire, que l'escalourech coum u medje dous mey capulats.
Lou carpaut qu'ère aus arpunts. La gouyate que t'ou dits :
«Carpaut, lou mey amie, e goarires se bouli esta la hemne toue»?
Auta lèu que s'y entenou ue gran brounitère, coum d u ahoalh
d'auseths. Lou carpaut que-s mude en u beroy hilh de senhou.
apapuchad de pelhes d'or e d'aryent. Dap la gouyate que s trobe
pourtat liens u gran oustau, oundrat coum u casteth, oun esten
dehet hurous. Lou pay e la may qu'estoun arcoelhuts dap lous
rays. De las sos e dous rays n'en ey pas yamey estât mentabut.
Countat péri... L... gouye en so de Batcave,à Orthez, au mes de
seteme 1910. I... L... qu'ère badude à Casteigbou, billaye dou parsa
de Saubaterre oun lous sous parents soun charpantiès de pay en
hilh ; qu'es hen aquére histoère de pay en hilh tabey.
Aqueste counde qu'ey u dous mey beroys amassais au pays de
Biarn. Qu'ey parent d'ous qui poden leyé s héns lous libis de Bladé
é tabey dou qui hè gay aus maynatyes : la Beroye e la Besti, e
labets dou mythe de Psyché. Mey, proche en seré, si ère debisat de
la questiou dou curiousè de la hemne, tout parié que liens lou
counde de Bladé : lou lihj do'ix Courbax*.
Coundes atau be calere amassa p'ous noustes parsas biarnés.
N'en y manque pas. Mous de Lalanne qu'en ha sabut ha dus héchs
dou prumè escantilh. La garbe qu'abounde Amassa-mdoun prumè
que s'en anin.
Louis
BATCAVE.
Esplic. — La roupe quère u gran mante de drap drin rountè, blu ou
nègre, ta l'homi acabalat. Ghibau e chibaliè qu'es troubaben aquiu debath à
l'acès de l'aygue dou cèu.
�- 141 -
IPèr Sas íbr<Mfi§§M<g§ de l'arène
Quos ego...
Quoan lou taure e s'eslurre en l'arène e babasse,
Quoan haube e squer soun oélh bisame ensus lou broulh
Dab herou l'estranyè que cussen quauque arroulh
Coum s'audibe pou cèu hrouncits de crabamasse.
De hèyt, enferousquit pou chîcou qui blabasse
Lou Hat en corns aguts qu'ahièle lou sou croulh ;
E lou cabau gnaspat coum l'arrasim au troulh
S'espatèrne aus hougnics dou cabos de labasse.
Oèy, arrucglan, houlhan, lou herum en esgripes
Pous bentourras qu'estors û rouy baram de tripes
Encabalan sous corns chibaus e picadors.
Mes, doumà pèr la hourre, au tutoutoulh dous cors,
En segouti sous mains, en darrère lampade,
Lou heroudye aletan qu'arrouncera l'espade.
Jean-Baptiste
BIÏGARIE.
Lorsque le taureau fond dans l'arène et qu'il bave, — lorsque fauve
et sinistre, son œil lance des éclairs sur la foule, — l'étranger pris d'angoisse
pressent quelque catastrophe — comme s'il entendait dans les cieux des
bruits précurseurs de grêle.
En clfet rendu farouche par la brute espagnole qui meurtrit, — le Destin
en cornes effilées aiguise sa quenouille ; — Et, la cavalerie écrasée comme le
raisin sous le pressoir, — s'écroule aux lourds chocs du taureau à la tête de
granit.
Aujourd'hui, mugissant, fouillant, le fauve hors de lui — se tisse dans les
ventres une rouge auréole de tripes — plaçant à califourchon sur ses cornes
chevaux et picadors.
liais demain, par la foule, au joyeux hallali des cors, — en secouant ses
flancs dans un éclair dernier, — le fauve agonisant enfoncera l'épée.
^$1==
EMBETE GOUNFfêAY
Mme Sintas, square du Jardin Public, à Oloron-Ste-xMarie.
�— 142 —
mm BE TOUT
Quin eau escribe la loéngue de case ?
Bahide quio, autan néte qui-s pousqui.
Sarcla-lé e tira-n toute la pudéntisse franchimande qui ère a
amassât desempuch mièy sègle ; respètta-n lou tour de la pensade
tau coum la balhen capbatli louscams. Aquéth tour qu'éy lou méy
a malayse a trouba ta u qui bo calameya, pramou que l'aducaciou
de l'escribâ que s'éy hèyte a l'escole francése. Més so qui poden,
so qui dében toustém qu'éy d'ésta biarnés e gascous déns lous
moûts. Quoand enta dise quauqu'arrèy e-b tumats a ù mout
francés, pèr emplegat qui sie, cerquats plà, escarbutats lous bostes
soubiénes, qu'y trouberats de segu û mout biélh dou peys, e labéts,
diséts aquéth mout e escribéts lou. Més se lou mout biarnés ne
bièy pas, diséts e escribéts lou mout francés, pramou qu'éy autan
biarnés coum francés. Etsémple : prose, dot... Las dues loéngues
que soun hilhes de la mediche souque, qu'an biscut dou medich
chue e ne soun pas hèytes enta bibe d'esquîes. Boulé apita ûe
loéngue qui n'auré pas nade tagnénee dab la francése, que seré ûe
bestiésse, méy encoère que seré û sacrilèdye, pramou qu'au loc e
place de la paraule dous pays, tan sabrouse, que hiqueréts ûe
paraule de countrebande qui ne-s sembleré pas méy enta-u biarnés
e ta u gascou que lou coucuth enta l'agasse. Aquero dit, que-m eau
toutù ha drin de « resèïbes » sus aquéste létre dou Méste Léonce
Couture, pramou que lou mau n'éy pas autan gran coum at boulé
dise, ou miélhe coum e l'y at abèn dit.
Une lettre de M. Couture à M. L Batcave.
Votre bonne lettre n'a fait que toucher barre à Toulouse pour me rejoindre
à Bagnèrcs où je passerai la plus grande partie du mois qui va suivre. Il
m'est donc impossible de vous rendre le service que vous me demandez. Il
n'y a d'ailleurs aucune difficulté, je pense, à vous faire tenir les pièces sur
Marca dont vous me parlez. Elles sont dans un gros registre où Rudelle,
dignitaire ecclésiastique de la cathédrale de Toulouse, a entassé toute sorte
de notes fort désordonnées. Je n'aurai qu'à découdre deux ou trois feuillets
de ce fatras et à vous les adresser. Ce sera dès mon retour à Toulouse. Ne
songeons pas à l'abbé X... qui est parti en vacances presque au commencement de juillet. Je vous félicite de vos méritoires recherches sur Marca et je
compte que vous voudrez bien en détacher parfois quelques échantillons des
plus intéressants pour ma revue (qui tachera de ne plus fausser vos dates,
comme elle l'a fait pour la harangue à Gassioni.
Puissent vos vœux sur l'union de la Gascogne et du Béarn se réaliser !
�— 143 —
Quant aux Reclams, je suis obligé, à mon grand regret, de résister à votre
invitation. Je vous avoue que j'ai renoncé après quelques efforts à les lire.
Cette variété de dialectes dépasse mes forces et me fait l'effet de la confusion
des langues. Ceci entre nous. Mais comme j'en ai laissé échapper quelque
chose à Pau, mes interlocuteurs m'ont déclaré que j'étais bien bon de me
casser la tète pour entendre des gens qui fabriquent leur idiome. Je ne l'ai
pas cru, mais je me suis consolé en pensant que je n'étais pas seul à ne pas
comprendre. D'ailleurs j'ai payé mon tribut à Salles, à Palay, à Philadelphe.
Je me crois quitte. J'ai reçu un exemplaire des Prégaris, dont je dirai un mot
sans me déclarer complice. Quant au second volume de Durrieux, je l'attends
de pied ferme, bien décidé à ne saluer l'auteur qu'avec le plus profond
respect.
Votre bien reconnaissant et bien dévoué,
Léonce
COUTURE.
Bagnères-de-Bigorre le 29 juillet 1901. Hôtel de Paris.
.
SStë^Sî
— Anoum, Yan-Pierre, e dicliu you au paysà, qu'èm au 15
d'abriu e l'hibèr qu'éy estât dehèt dous. Quia plasé ta bous !
Quigne abounde ta nous ! L'anade que s'abie plâ.
— Ah ! Moussu, ah ! més qu'abém abut la yelade dou 3 d'abriu.
— 0 bé, pèr las bâches sustout, inés lou restanqu'a soufrit tabé.
D'aulhous l'hibèr qu'éy estât trop caut.
_ !
— Bertat que se hè trop de rét que s plagnen lou mounde, més
quoand y hè trop de calou, qu'éy méy mechan.
_ !
0 bé, lou sequè que bau mélhe que la plouye, més qu'a lous sous
défauts tabé. Lou paysà, bedéts, qu'éy malhurous.
#
# #
— E doun, Yan-Pierre, b'en as adare calou. Lous bius ne s
broumben pas d'abé bis méy cautéte abiade pèr may.
— 0 bé, que bau mélhe que trop de rét, més toutû, asso qu'éy
trop.
_ !
— Segu, tout qu'éy en abanse, més se countune tout que ba
sequa s de pèensus. Que-s caleré quinze dies de bouue trémpe.
�— 144 —
# #
— E doun, Yan-Pierre, be l'abéts abude laplouye. Aquéres dues
priglades qu'an début ha doubèy.
— Que bouléts que sie ; dab péne si la téle de la terre éy
moulhade. 0 bé, mélhe baleré que n'abousse plabut brigue.
*
— Pèr fis. Yan-Pierre, pénsi qu'èts countén. Quoate ou cinq dies
de plouye, l'èr endugat d'aygue, lous cams que boguen.
— Ah ! Moussu, binte-quoate hores méy coum aquero, tout
que-s ba pouyri sus pè.
— ?! ? !
— Nou ! n'éy pas coum ère d'autes cops !
(Arrebirat de l'Indépendant.)
BYZAINTINI.
Si boulèts aproucha aquéth beroy counde dou Surmou sus lou
sequè de Gassiat, lhèu penseréts coum you qu'en Biarn coum au
pèys de Lanes, riale qu'éy quoand la yén de la terre e soun
couténs.
J.-V. L.
Loéngue sus la place, loéngue a l'Escole
La mediche idée soubén, quoand éy de quauque balou, que
puntéye e que cabélhe en medich téms en dus endréts despariès,
loégn l'ù de l'aut, chéns qu'y aye abut poudé d'entené s.
L'histori de las sapiénces que balhe méy d'ûe mustre d'aquére
bertat. Perqué doun aquero ? Pramou qu'y a quauqu'arré héns
l'èr, qui nou bedém e qui nou euteném e qui toutû obre ; e que
aquéth quauqu'arré que pousse l'esprit de l'homi, boulouns ou
nou, decap ta u prougrès, e qu'engragne l'idée de tau fayssou
qu'estanquerén méy a d ayse lou briu dou gabe s ou penén de la
mountagne que l'idée quoand lous téms e soun escaduts, coum dits
lou Libi de la lèy.
Atau qu'en ba adare de la cante dou peys e de las historis de las
mayrânes. Au medich moumén dus ahoalhs qui ne s counéchen
�— 145 —
brigue, que las bolen ha desbelha, tourna-lés hiqua a l'arrayôu,
ha lés gourgueya, tringuereya au cout dou larè gascou. Yudyats.
Moncrabeau (Gers).
iísíiíiì de réveil gascon. — En l'honneur de la fête locale du 28 juillet, le
comité des fêtes de Moncrabeau organise un concours de chants gascons.
Sont admis, les chansons patoises, les chants de bouviers, les chants de
noces, les aguilhonès, les vieux rondeaux.
Ceux qui désirent concourir doivent se taire inscrire avant le 15 juillet, et
sont priés, s'ils le veulent bien, de remettre au comité, soit avant, soit le jour
de la fête, la copie de leurs chansons.
A cette même occasion, l'Académie des Menteurs tiendra ses assises solennelles Un concours de menteries est également institué. Les concurrents,
assis sur le fauteuil traditionnel, auront un quart d'heure chacun pour
exposer leurs récits. Les inscriptions seront closes le 15 juillet.
Des prix en argent seront distribués, dont le détail sera indiqué sur une
affiche ultérieure, qui donnera le programme complet des fêtes. Les règlements des concours qui seront établis sous peu seront envoyés à tous ceux
qui en feront la demande.
Le comité veut ainsi tirer de l'oubli et empêcher de mourir nos antiques
coutumes et nos vieux chants gascons. 11 veut rendre à la Gascogne sa réputation d'autrefois « de haulte fantaisie et de gai sçavoir ». Il espère que son
appel aura de l'écho chez tous ceux qui aiment leur petite patrie et ne veulent
rien laisser perdre de ce qui fait son originale beauté, et souhaite que les
concurrents se présenteront en grand nombre.
Moncrabeau, hospitalière, invite à ses fêtes tous les vrais Gascons de
Gascogne.
S'inscrire chez le docteur Ficat, président du comité des fêtes de Moncrabeau, qui se fera un plaisir de répondre à tous les renseignements qui lui
seront demandés.
Aquère noubèle que m éy estade mandade p'ou nouste presidén
d'haunou, hardit e lègre, yoén e escarrabelhat coum bèth mousquetari, — éth medich qu'at dits en arridén, més qu'éy en arridén
qui s disen soubén las bertats. — Que m'én an bienut las aygues a
la bouque : tabé y-èy escribut au médye Ficat qui, dab ûe boune
graci doun assi lou disi gran mercés e m'a balhat û hardéu d'esplics, e hèyt û brassât de proumésses ; qu'atendi doun aban de
debisa méy de la cause.
Lembeye, 'Basses-Pyrénées. — Lou 21 de Yulhét, yuste a la mediche date qu'a Mouncrabeau, qu'y ban ha û gran councours
enter las escoles permères dous gouyatots e de las gouyatotes
dou Vic-Bilh e dou Madiranés.
Cade gouyatot qu'y cantera ûe cante biarnése dou sou choès,
�- 146 -
qu'y coundera û counde biélh dou sou choès, qu'y leyera ûe paye
biarnése dou choès de la yurade e que hera ûe arrebirade en
francés d û passadye escribut en loéngue biarnése.
Lou councoursqu'éy estât agradat e permetutpér lous Espétturs
d'Académie de Pau e de Tarbes.
A la presidénce d'haunou qu'an boutât :
Moussu Gailhard, espettou d'Académie de las B.-P.
Moussu Ripet. espettou d'Académie de las H.-P.
A-d arroun Moussu Louis Batcave, J.-V. Lalanne e Camelat.
Soubén que m'an demandât lous de Proubénce :
Més quin p'y gahats ta remuda coum aquero la yén de las
escoles ? Mous de Mendiry, l'escricat oubrè d'aquère felibreyade,
que pouyré disé-c : Ne eau pas que dues causes : La fé e la balentie.
Que-m herèy û debé gauyous d'ana aplaudi lous gouyatots dou
Bic-Bilh e dou Madiranés. Qu'aprénen de dore que l'homi qui sab
dues loéngues qu'éy méy capulat que lou qui n'en sab pas qu'ûe ;
e que d'esta fidèles a las tradicious de la race, n'éy pas û puchéu
ta badé û bou Francés, au countrari.
En atendén, a us de Mouncrabeau coum a-us de Lembeye, salut
e couradye !
J.-V.
LALANNE.
Programme des Jeux de Lembeye
HORS LA FÉLIBRÉE
a) traduire en prose française le morceau qui suit, (obligatoire) :
" La Candèle de rousie" de Simin
PALAV.
b) traduire en prose béarnaise le morceau qui suit, (obligatoire) :
" L'Ecole buissonnière " de
MISTRAL.
Ces deux compositions devront être adressées, avant le 7 Juillet,
à M. Michel Camelat, félibre majorai, à Arrens, par Aucun,
(Hautes-Pyrénées).
�— 147 —
En tête de son devoir, chaque élève devra inscrire les mentions
suivantes :
Ecole primaire ou supérieure de
Nom, prénoms âge
L'âge devra être certifié, sur les feuilles même de composition,
par la directrice ou le directeur de l'Ecole.
Le jury tiendra compte, dans les corrections des épreuves, de
l'âge des concurrents et de la force de l'Ecole qu'ils fréquentent.
CONCOURS A LA FÉLIBRÉE
c) lire, [intonation, émission, articulation, expression) et expliquer en français une page béarnaise du choix de la commission
[obligatoire).
(Cette composition est obligatoire pour chaque concurrent. Elle
constituera l'épreuve orale de cette première partie du concours,
qui comprend les épreuves a, b, c.)
d) réciter (diction) une poésie ou un conte béarnais du choix du
concurrent [facultatif).
e) chanter une chanson béarnaise du choix du
[facultatif).
concurrent
(11 sera tenu compte à chaque concurrent de sa participation à
la majeure partie des épreuves facultatives.)
/') concours de chants et d'airs béarnais (orphéons et fanfares
scolaires), [facultatif).
(Les épreuves facultatives seront récompensées chacune par des
prix spéciaux. Les inscriptions seront reçues pour ces épreuves
(d, e, f.) jusqu'au jour du concours
à midi,
par M. Constans,
directeur de l'Ecole primaire supérieure de Lembeye.)
Le Jury sera composé, pour le concours hors la félibrée, de
félibres de 1'« Escolc Gastou-Fébus r et pour le concours à la félibrée
de félibres de «YEscole Gaslou-Fébus » et de maîtresses et maîtres
d'Ecole.
Les prix consisteront en diplômes et en livres béarnais ou en
toute autre récompense dont le comité pourra disposer. Ils seront
distribués à l'issue de la félibrée.
�Dou pèïs oun soy badude,
De la grari lane sablude
Que goàrdi tout lou perhum.
Que-m hè gay, coum las cigales,
De carrinca. N'èy pas aies.
Mes que boùli dab lou hum.
Coum lou Yemè qui-m hé biéne,
Beroy dréte que-m sèy liéne
A la glèbe de sabiu.
Qu'ey, coum et, dessus l'aurélhe,
Lou berrét de coulou biélhe
E l'oélh esberit e biu.
Bonne à tout lou bràbe mounde,
Que soy la gouye à bon counde
Qui sab mouri-s en serbi ;
Que b'at sèy da tout : Aymàt-mel
Maugrat que màgre, goardàt-me,
Qu'en dari meysi-n abi!...
Simin
L5E<3<fi>!@
PALAY.
BMassammlêir®
« Trois ou quatre galopins (de ceux qui, sous prétexte d'aller couper
l'herbe ou de ramasser du crottin, vagabondaient tout le jour) venaient
m'attendre à mon départ pour l'école et me disaient :
(( Eh! nigaud! que veux-tu aller faire à l'école, pour rester tout le
jour entre quatre murs ! pour être mis en pénitence, pour avoir sur les
doigts des coups de férule ! Viens jouer avec nous ».
Et je disais :
— « L'école, eh bien ! tu iras demain ».
Frédéric
MISTRAL.
(Mes origines)
Lou Yérant : E. MARRIMPOUEY.
PAU,
EMPRIMERIE
VIGNANCOUR,
E.
MARRIMPOUEY
EMPRIMUR.
�
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Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 16, n°07 (Yulhet 1912)
Alternative Title
An alternative name for the resource. The distinction between titles and alternative titles is application-specific.
Reclams. - Annada 16, n°07 (Julhet 1912)
Subject
The topic of the resource
Occitan (langue) -- Périodiques
Littérature occitane -- Périodiques
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Description
An account of the resource
Reclams. - juillet 1912 - N°7 (16e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Batcave, Louis (1863-1923)
Bibal
Garay de Monglave, Eugène
Despourrins
Lou peyrot
Begarie, Jean-Baptiste
Couture, Léonce
Byzantini
Lalanne, Jean-Victor (1849-1924)
Palay, Simin (1874-1965)
Mistral, Frédéric (1830-1914)
Marrimpouey, E.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank" rel="noopener"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1912
Relation
A related resource
Vignette : <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg">http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg</a>
<a class="link_gen " href="http://www.sudoc.fr/039860345" target="_blank" rel="noopener">http://www.sudoc.fr/039860345</a>
Is Part Of
A related resource in which the described resource is physically or logically included.
Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
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1 vol. (24 p.)
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fre
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Identifier
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PDF Text
Text
Prémices : (Naoutad)
« Planté » deo.
Sé lé glori dé dious urous é s'acasi
p'ou soou Grèc oun s'énproubagnèben coum séndégne,
lé mémori pérlounquéyibe ké 's-énsségne
qué lé rouyne dous yourns passads ous ésglasi.
Arrés né pod counda d'à tout yamé grasi :
s'ous an pourtad, d'aoûts cops, én bèt plégua l'arégne,
lou mèou, lou bin, lou gran, lou ruyte à tiste plégne,
ouéy, aou hum dous bouéous gras, souhle pa lé nasi.
Mé ké bouy rébérdi lou béts antiq én huyte :
taou lous anciènts qui-é doun naoutad d'ung pérmè ruyte
ous lous dious, ou Capdaou courtés é coumplasèn
— lou cô simple coum ung méynadye à lé babère —
ké hèch ous yourns pérmès dé l'anade nabère,
l'ofèrte d'équés rims gascouns énta présèn !
Yè 1911.
L'ARTÈ DOU POURTAOU.
�Counte Biarnés !
LA CRABE D'AUR !
Qué'y habè, ù cop ère, û crabè qui s'aperabe Yacot ; qu'oustalabe
dabé sa moulhè la Joanine e û maynat de quinze ans, lou Charlou
hens ûe chine cauhuze au pèd de las mountagnes de las Pyrounèies,
cade die qué lou boun Diu basebe que partibe gòayta las crabes
dab soû câ lou Farou catsus e la raountagne ; qué las amiabe soubens hens la barthe de l'Arroumega oun ère estât aucit'Roulan lou
coumpagnoû grasit de l'Anpelur CarHou-Gran, qu'áymabe d'ana
hens aquet loc peramou qu'habè entenut à dise qué per l'iròu
d'aquere barthe lou tésaûr de l'Anpelur Carl-lou-Gran qu'ère
estuyat hens ûe bélugue, oun ère gòaytat per ùe crabe d'aûr. Per
û die qué-s ère adroumit débat û abet quoan tout d'û cop estec
dechidat p'ous layrets dou Farou ; qué quilhec lou cab, espiec de
cab oun layrabe lou cà ye bedouc la crabe d'aûr esteniflade à
l'arayou dou sourelh coste ûe grane pèyre.
— Boù, si digouc, la crabe qu'ey aqui'u, lou tesaur déu pas este
loègn ! Si la pusquèy gaha dilhèuqué-m ycabidere, si de nou que
bederey de cab oun s'ahute e que serèy drin fitsat? Qué s'arcalhec
à grapes de cab à la crabe en clessa per darrè las pèyres, més
quoan y estec au ras, la pèyre que s cab-quilhec d'ère medich,
descaperec l'ourade d'ûe grane tute qui s'enhicabe cabbat la mountagne ; la crabe d'un soupte andat qu'ey sautée dehens e la pèyre
d'ère medich s'en tournée a soû prou.
Lou Yaçot s'en tournée tâ las crabes e tout lou die nou hascouc
qu'armoua hens sa cabòrre de coum pouderé hè ta despinla la
pèyre : lende die, quoan tournée parti dabé las crabes, qu'arpec û
becat e ù hause-prim, e s'en tournée à la barthe de l'Arroumega ;
ea tout y arriba que descarnec la pèyre dab lou bécat, puch qu'ey
hasouc passa débat la mourgache dou hause prim y en hause-prima
que hascouc cab quilha la pèyre, puch dintrec hens la tute : ûe
bêre pause apèy qué tournée sourti e semblabe pourta cauqu'arrés
qui pesabe hère per débat sa chamarre.; autalèu dehore, la peyre
d'ère medich qué s'en tournée au soû prou, qu'ère duste nòeyt,
que hasouc arnica las crabes p'ou Farou e s'en tournée à case ;
quoan habouc soupat e que lou Charlou s'en estec estec anat au
lheyt, lou Yacot qui digouc : — Yoanine, d'are en lâ ni bous ni you
�— 27 —
n'haberaii besòegn de tribalha ta bibe ! La Yoanine qué repiquée
en tout arride : — Ye doun habets hèyt cauque grane éretance òbé
desluchat cauque tesaûr? — Qu'at habets dit, qu'èy desluchat lou
tesaûr de l'Anpelur Cari lou-Gran estuyat hens ûe belugue per
débat la mountagne gòaytat per la Crabe d'aûr; là ! E que bòeytec
sas potches sus e la taule, qu'èren pleyes tan qué n'y poudècabe
de quoadrubles d'aur; que tirée soû abrasac de débat sa chamarre
e qu'où desboucouec sus e la taule ; qu'ère pley de tan qué n'y
pusquè cabe de quoadrubles d'aûr: la Joaniné qu'en ère coum
echalugrade e nou sabè pas que dise : — A moun Diu be soun
beròyes ! A moun Diu bé gn'ha ! Alabet lou Yacot qu'anec serca ùe
toupie de grésalhe bòeyte d'aqueres oun sarren lou goufit dou
bitoû. ey biquec las quoadrubles, puch qué hascouc û clot drin
cabens débat la tôle dou larè, ey pausec au tchoul la toupie, la
caperec ta surra l'ourade dab û carrèu de téule, tournée arasa lou
clot, aplanec la terre e j'aplatec la tôle à l'ensus. Quoan estèn au
lheyt la Yoanine digouc : — Més Yacot oun habets atroubat aqueres
quoadrubles, e gn'habè d'autes?— AubépLâ, que gn'habè ûe grane
cache toute pleye, acaramulade de talemens que nou las pourteren
pas dab û pà de bòeus ! — Alabets qu'ey bat tourna serca-n
d'autes ? — Nani ' Permou que quoan e-m èy habut pleyat las
potches e l'abrassac de quoadrubles, atau coum m'arrebirabi tâ
m'en tourna, qu'èy entenut ûe bouts qui sourtibe coum de débat
terre qui disè :
Crabè ! Crabè ! qu'ès û boulur,
Si tournes séra toù malur !
Ni lendedie ni lous dies qui seguiscoun lou Yacot nou tournée
das entà la barthe de l'Arrouméga, toutun qu'en ère cramât d'enbeye, més nou gausabe pas; lou oèytau die quoan estèn au lheyt
la Yoanine qu'où digouc: — Més Yacot, e n'habets pas bist dégus
hens la belugue quoan habets prés la quoadubles? — Nani ! — Hé
bé, labets qu'arrisclets ? Si èri coum bous you qu'ey tournen !
Lendedie lou Yacot qu'arpec ûe sacote dé téle nabe, lou hauseprim, lou bécat puch s'acabidec dab las crabes et lou cà ta la barthe de 1 Arroumega; en tout arriba qué bedouc la pèyre ; n'en pusquè pas tira lous oèlhs de dessus, qu'haberen dit qué l'enloubibe ;
— au diable hay ! si digouc qu'ey tourni : à l'asar de la cabalete !
Que descarnec la pèyre, la hascouc bira de cayré dab lou hauseprim e dintrec hens la tute ; més per encàs de cauque arrés,
�s'enpourtec lou bécat e lou hause-prim ; quoan estec drin à cabens,
la pèyre d'ère medich s'en tournée au sou prou.
Lou sé lou câ qui n'habè pas bist à tourna lou Yacot, qué-s cusetouc apuntec soû muset ye-s boutée à auhugla au perdut : — Ahou !
Ahou ! hou ! hou ! hou ! Més coum soù mesté nou tournabe pas,
lou brabé cagnot hascouc arnica las crabes, y en las touca dabans
las amiec à case; puch qué s anec cusieta dabans la porte apuntec
sou muset e tournée auhugla au perdut : — Ahou ! Ahou ! hou !
hou ! hou ! La Yoanine que sourtiscouc tâ dehore, que bedouc las
crabes dabans lou courtilh, lou Farou dabans la porte, més lou
Yacot nou paribe pas en loc ; qu'anec enbarra las crabes, tournée
de cab au câ ye lou demandée : — Oun ey lou Yacot, Farou? Lou
cà qué-s birec de cab à la mountagne, apuntec sou muset ye-s
boutée à auhugla au perdut: — Ahou! Ahou! hou! hou! hou!
Lou cô de la Yoanine qué-s engarransic, qu'abouc coum Tauguri
de cauque malur : lendedie lou Yacot n'êre pas tournât, la Yoanine
digouc au Charlou : — lou boste pay n'ey pas tournât d'à noèyt,
qu'où ban ana serca dab lou Farou ! Que partiscoun touts très ; lou
Farou qui dabanstyat qu'ous amiec à la barthe de l'Arroumega,
s'en anec tout de dret à la peyre, ye-s boutée à la grapa e gnaca
coum si l'habè boulude darriga ; la Yoanine ni lou Charlou nou
counprenoun pas las manigles dou cà ; qu'où digoun : — Sèrque*
Farou ! Sèrque lou Yacot ! Més lou cà que grapabe e gnacabe la
pèyré mey hort. Alabets la Yoanine en crida de tan que puscouc
qu'aperec très cops : — Yacot ! Yacot ! Yacot ! E lou hérihòu de la
mountagne qu'arrepiquec dou houns de las garoulhes : — Cot !
Cot ! Cot ! Lou Charlou en crida de tan qué puscouc qu'aperec très
cops : — Papa ! Papa ! Papa ! E lou hérihòu de la mountagne qu'arrepiquec dou houns de las garroulhes : — Pa ! Pa 1 Pa ! Lou sé la
Yoanine e lou Charlou echanpouats d'estarisè ye ganits de hami,
s'en tournèn ta case ; apèy de soupa la Yoanine que digouc : —
Charlou, lou boste pay qué-s perdouc yé dtns la mountagne pergue m Diu per eth ! Ye que digoun cin Patèrs, cin Be-Maries e cin
De Profundis. Cauque tems apèy coum lou Yacot nou tournabe pas
la Yoanine que benouc las crabes. Lou tems qué-s escourrouc e au
cab de l'an la Yoanine qué tournée dise apèy de soupa : — Qu'a
hèyt hoèy u an que lou Yacot qué s'ey perdut hens la mountagne,
pergue-m Diu per eth ! A cade anade de las qui seguiscoun quoan
arribabe la pouncude dou cab de l'an qué tournabe dise apèy de
soupa: — Qu'ha hèyt hoèy tan d'anades que lou Yacot qué-s e
perdouc hens la mouutague, pergue-m Diu. per eth ! Per u se lou
�29 —
Charlou qué-s ère maridat, qu'habè très manadyes, la Yoanine
qué digouc apèy de soupa : — Qu'ha hèyt hoèy trente très ans qué
lou Yacot qué-s e perdouc hens la mountagne, pergue-m Diu per
eth ! Atau coum acababen la pergâri, la porte qué-s alandec ye û
homi que dintrec ; qu'ère bestit coum d'autes cops lou Yacot lou
Crabè ; qu'habè lous péus blans coum l'èli, ûe loungue barbe
blanque qu'où pindoulabe denquie à la cinte, qué digouc: — E
soun tournades las crabes Yoanine ! Aqueste repiquée : Quines
crabes ? Més las noustes Per-Diu ; qué-m souy adroumit en tout
las gòayta e quoan e m souy dechidat nou las èy pas mey bistes ;
més bous mamete n'èts pas la Yoanine ; quoan souy partit à hoèy
mayti, la Yoanine qu'ère péu de castagne, fresque coum ûe arose,
drete coum û quilhou ; e bous qu'èts toute péu blanque, toute
crouchide e pèt engaranside !—E bous qui èts?You qui souy?
Més que souy lou Yacot, lou crabè ! La Yoanine hascouc ù gran
sinnes de crouts en tout dise : — A moun Diu ! U rebenan ! — U rebenan You ; an gran double ! Més toucats doun aqués bras, aqueres
coèches, si soun de carn e d'òssis ! ye que dec un gran cot de pugn
sus e la taule : qué bòu dise tout assò ? Saunezi belèu tout dechidat ! Oun ey lou Charlou ; qui soun aquet homi, aquere ỳoene
henné, aqués maynadets ? Quoan souy partit hoèy mayti tout
aquét mounde n'èren pas aci !—. La Yoanine repiquée :—Aquet
homi qu'ey lou Charlou, aqués maynats que soun lous sus, aquére
yoéne henné qu'ey la 'soue moulhè; qu'ha hèyt quinze ans agòan
qué-s ey maridat ; qu'ha hèyt à hoèy lou die trente très ans qué
lou Yacot lou crabè qué-s e perdouc hens la mountagne ; e puyà
qué pertenguets qu'essets bous lou Yacot lou Crabè, qu'essets partit hoèy mayti goèyta las crabes catsus e la mountagne, attendais
drin ! Qu'anec despicha lou miralh qui pindoulabe en ûe punte de
la paret, l'at boutée dabans lous oèlhs en tout dise : — espiats si
bous arrecounoeyssets ? Lou Yacot quoan se bedouc tout péu blan,
la pèt engaranside, dab ûe loungue barbe blanque qui'u pindouleyabe denquie la cinte, qu'arreculec en cousseya coum û èmi
briat e s'anec apatauma sus ûe cadèyre dab lou cab tremiey de las
mâs e barrée lous oèlhs : au cab d'ûe pause qué s'arquilhec e
digouc: Adare tout qué-m tourne, tout qué-m brounbe ; qu'ey
bray sò que disets Yoanine : qu'èy damourat trente très ans encantat dab lou droumilhou, hens ûe belugue per débat la mountagne ; e bous brounbats Y'oanine qu'u sé que tournèy de la mountagne dab las poches e l'abrasac pleys de quoadrubles d'aur, que
las hiquey hens û toupi e las estuyèy heus û clot débat la tôle dou
x
�- 30 —
larè? — Aubé plâ, e qu'ey soun encoère ! —Puch lou sé au lheyt
que-m demandèts si gn'abè d'autes quoadrubles d'oun habèy tirât
aquéres ; queb's e respounouy qu'en y habè ûe grane cache toute
pleye caramulade dé talemens que nou las porteren pas dab û pâ
de boèus e bous que-m digouts :—Alabets qu'ey bats tourna serca-n d'autes ; queb's arespounouy qué nou, permou que quoan las
habouy préses atau coum m'arrebirabi tâ m'en tourna, qu'habèy
ausit ûe bouts qui senblabe sourti de débat terre qui disè :
Crabè ! Crabè ! qu'ès û boulur,
Si tournes séra tou malur !
Hoèyt dies apèy qué-m tournets dise au lheyt : — Més Yacot, e
n'habets pas bist dégus hens la belugue ? — Nani ! — Alabets
qu'arisclets ? s'èri coum bous you qu'ey tourneri !
Lendedie qu'arpèy ûe sacote de téle nabe, lou becat et lou hauseprim e qué tourney dab las crabes à la barthe de l'Arrouméga; en
tout arriba qué bedouy la pèyre, que m enloubibe e n'en pusqu'èy
pas tira lous oèlhs de dessus, qué digouy : A l'asar de la cabalete
qu'ey tourni ! Que descarnèy la pèyre, la hascouy bira de cayré e
dintrey hens la tute dab lou bécat e iou hause-prim per encàs qué
la pèyre s'en tournèssi au soû prou e baressi l'ourade ; que deba
rèy hère cabens cabbat las loques d'ù escalè gnisclades hens l'arroc ; quoan estèy drin cabens qu'entenouy la pèyre qui d'ère
medich s'en tournabe au sou prou ; quoan estèy au houns de l'escalè qué pausèy lou becat e lou hause-prim ; qu'èri hens û loun
courradou au houns dou eau bedouy a lusi ûe luts ; que m arcalhèy de cab à la luts e batlèu qu'arribèy hens ûe belugue laryè e
haute coum la naut d'ùe cathedrau, las parets qu'èren linsoulades
de beloûs blu mirgalhat d'estèles e de palhetes d'aûr, de l'aubane
que pindoulaben beringalhes d'aroc qui gatoureyaben à l'esclarou
de la luts qui hardebe hens ûe grane lanpe d'aur ; la lanpe qué
pindoulabe dou paumisoun èrepenude per très cadénes d'aryens ;
débat la lanpe qu'ère ûe grane cache caperade dab ûe aprigue de
bélous rouye, mirgalhade d'estèles e de palhetes d'aûr : denquie
aqui'u tout qu'ère coum lou purmè cop més gòérats aci oun n'estec pas mey la médiche cause: lou purmè cop quoan prengouy
las quoadrubles n'habèy pas bist dégus hens la belugue, més alabets que bedouy s'ou darrè de la cache l'Anpélur Cari lou-Gran
assietat ser û traûni d'aûr, qu'ère couhat d'ûe trible couroune
d'aûr, au soum de la eau ûe crouts d'adaman dardalhabe coum û
sourelh, ûe lounque barbe blanque qu'où pindoulabe denquie à
�— 31 la cinte, sa ma dréte qu'èren apausade ser l'espoumère de sa lounque espade, la crabe d'aûr qu'ayacabe aus soûs pèds ; à sa dréte e
sa gauche qu'èren soûs doutze parious assietats en iròu de cade
coustats ser setines d'aûr; de lounques barbes blanques qu'ous
pindoulaben denquie à la cinte, sas mas drétes qu'èren apausades
ser las espoumères de sas lounques espades : lou dou cab de dréte
qu'ère lou Roulan ; dab sa mâ gauche que tienè s'ous pots sa turle
d'aûr; lou dou cab de gguche qu'ère l'Abesqué Turpi ; dab sa mâ
senèstre que tienè sa gouréte d'aûr adournade d'û hourc dab très
aremerous au cabelh ; touts qu'habèn lous oèlhs counbracats sus
you ; qu'estèy û drin destinbourlat e nou sabèy pas trop de eau
bòés hè calhibes ; entà-m a ahoèca que cridèy : — Qui èts bous autes, e que hasets aqui'u ? Arrés nou mudec, dégus n'arrespounouc : alabets qu'arrebochouèy l'aprigue qui caperabe la cache, y
a grans yuntes que pleiyey la sacote de quoadrubles d'aûr, que la
liguèy au cabelh dap û drin de iicelou, tau coum lous moulhès
quoan liguen lous sacs de harie, puch qué l'arpèy entâ hica-m e
le sou cot; més nou la puscouy pas lheba, qu'haberen dit qu'ère
claberade à l'arroc ; que-m boulouy arrebira tâ-m en tourna, més
qu'èri coum claberat à terre e nou puscouy muda ni pèd ni pato ;
alabets l'Ampeîur Carl-lou-Gran qué s quilhec e tirée sa lounque
espade dou fourèu, lou Roulan que turlec très cops lous doutze
parious qué tirèn sas lounques espades dou fourèu, lou Turpi que
brandoulec de cab à you sa gourrete d'aûr, la crabe d'aûr qué-s
quilhec y e s birec de cab à you en tout cabousseya ; e l'Anpelur
Cari lou-Gran qué digouc :
— Crabè ! Tournes per toû raalur, areban puni lou boulur,
Tau coum biscouc lou Crist abans que de mouri,
Pendens trente très ans àci qué bas droumi !
Autalèu la crabe d'aûr, qué brouniscouc ser you coum la Hourre
s'ou pourets e d'un cot de cab qué-m birec de patèrnes estabournit.
Cabbat aqueste brespe qué-m souy dechidat sus e la mountagne
débat û abet ; qué-m senblabe qué n'habèy pas droumit qué cauques oures, qué-m souy esbadalhat, que-in èy estirat las cames e
lous brasses, qué-m èy roubit lous oèlhs en tout dise : — A moun
Diu b'as tu hèyt lou boû soume ! Puch qué-m souy quilhat, qu'èy
espiat à dréte e à gauche, n'èy pas bist ni las crabes ni lou câ,
qu'ey aperat las crabes : — Tchoubete ! Tchoubete ! Bè, è, è ! Las
crabes qui arribaben toustems à galops quoan las aperabi atau
nou soun pas bienudes ; qué-m èy boutât lous dus dits de la mâ
�— 32 —
gauche hens la bouque e qu'èy andat très chiulets trenidens ; lou
Farou qui aribabe toustems à pèyuns quoan lou chiulabi atau n ey
pas biénut ; qué m èy pensât que las crabes s'èren aoèyades e s'en
èren tournades dabé lou câ ; qué souy debarat cabbat la mountagne e souy arribat aci : qu'habèy damourat trente très ans encantat
dab lou droumilhou hens la belugne ; goèrats aqui'u oun amie
l'ahamardise de l'aûr !
Trie, trac,
lou counte acabat,
trie, trie,
lou counte afenit !
Parlâ d'Armagnac.
Marius
FONTAN.
ESPLICS
Belugue : caverne.
Esteniflade : étendue.
S'artalhec : s'avança.
Soupte audat : subit élan.
Arpec e becat e hausse-prim : saisit une bêche et un levier.
Mourgachi : tenailles.
Echalugrade : éblouie.
Au tchoul la toupie : au fond le pot, la terrine.
Acaramulade : comble, comblée.
A l'azar de la cabalete : au petit bonheur.
Que-s cusetouc : s'assit sur son cul.
Garoulhes : ravines.
Echanpouats d'estarisè : exténués de fatigue.
Qu'arrebuchouey : retroussa.
�Lou Progrès
Pesse de Seguici a l'articgle " La Terre e la Loéngue
de J -V. Lalanne.
(Lou Moussu de la bile en bisite enso de la Péysane)
ETH
(à l'arribade)
Ah daune quegn plasébiene enta la campagne,
Dens l'ayse e lou progrès tout que nade e que-s bagne
Sounque soul tustêm bielh, las de s'apedassa
Que s'entèn un gascoun d'antique debisà.
ERE
Lou progrès ? parlad-m'en, minyayre de mounéde,
Qu'es l'encause a crédit es bestechen de séde
Qu'an hasti dous pelhots de coutif dou mey tèms
Aben pou de passa per la hagne e lou hèms
Oun parlèben gascoun dab gran ayse de bouque ;
Oey ? més ta debisa, lou pots en cu-de-clouque,
La yoenesse qui-s crèbe a paga-s-touts plasés,
Qu'a bergougne dous souns qui ne sabén francés....
Sèdet-bé.
ETH
Qu'es la moude, e que-s hèm a la moude.
ERE
Ou quitam lou peïs. Més benim a la coude
Que trobe mè-que-mè qui bòu entau soulè
Pouya d'un soul arpic chèns prene l'escale ;
Gouyatétes, m'an péne a roubi la cautère,
A hacha lou cousine ou pourta la tistère ;
S'ou marcat de Habas oun passera per hastiaus
Que s'arriben de Tilh, d'Ossadyes, d'Estibaux,
De pertout, un ahoalh de pampes coum arragues
Dab tout un gahè d'aur, pènerilhes e bagues,
E seguim lou progrès qu'aberam bach plassads
Las baquères aus camps dab souliès bernissads.
ETH
(que-s sèyd)
Perfecsioun 1
EUE
Que disèt ?
»
�— 34 —
ETH
Un mout a la francése.
Perfeesioun qu'es la flou qui tustèm suberpèse
Sus so qu'es en fabou dou lencoadye bouryès ;
At doun bous un parla mè bèth que lou Francés ?
ERE
Ah Dïu nou ! Fin coum téle au télé macanique,
Prim aus pots, a l'escout que desbien la musique.
ETH
Be s'en aneré tèms que goarissin lou mau
Acassan bielh parla ta bouta-y parla nau ?
ERE
Machantas ! Bost misprèts au mey co truque-mathe ;
Ue parla coum boulét qui diastre p'en empathe ?
Arrés ; be podet bous enter lous biladyoés
Hab de grans oriatans e d'Arabe e d'Anglés.
ETH
Merci, que eau sabé.
ERE (que-s sèyd)
Que bédet ! Ta nous autes
Lou parla que-s bien soul e chèns cragne las fautes
De medich so qu'es bieilh qui-b hèy hasti, quoan doun,
Parla, pélhes, ustilhs,que m'en hèt abandoun.
ETH
Hòp Ìa, qu'am mè beroy.
ERE (Lrufandère)
Xou, qu'an lou tort de-b desplase ;
Ta ha plasse a d'auts yocs qu'en tiren hoéc e brase,
Pr'ou mautoc qui-us ablaude: esta négue e trop bielh
En tiran s'ou nabeth trufandè cop de goélh.
Abisat a bous auts quèn p'ahumit tandore
Que lous bosts gouyatots ne p'escoubin dehore !
„
ETH
Que birat la custioun.
ERE
Mey pleytéy que-b desplats?
ETH
En libran au progrès lous abucgles coumbats
A tau punt que disét a boste damisèle
Que pr'aquet paresou ne eau dise l'oumbrèle.
�— 35 —
ERE
Ey doun yamè pensât aus abis tan pegots ?,..
Quèn ey prou d'encoenta-m lou poutadye se cots,
Se la clouque es au nid, la bugade se séque,
Se poupe lou betèth, la habe se héy téque,
E se debi sustout serbicis adarrés ;
Que m'ou plagni gouyats lou qui n'ay pas coumprés.
ETH
Ay ay ay ! quin bourrét que you ne coumprenoussi ?
ERE
Qui p'ad sab? Tan qu'y'èm a tout dise que poussi
E que bouy esloucha-m a disé-b la bertat.
ETH
Bam ?
ERE
Qu'abi you tabey un hilh qui m'an boastad
Dab las causes dou yourn sucrades de peguésses,
Oun lou yènse deu beth de toutes abirlésses
Debè ha-m'en betlèu, en Paris de segu,
Cauque cap desapièn foursiblad d'un moussu
Qui pagueré dèts cops la mounéde qui-m couste ;
Qu'a courrud... e roeynad que m'es cadud a-nouste
D'oun l'ey miad un matiau s'ou camin dou segrat !...
ETH
Aylas boune péysanne e qui n'a pas plourad
Cauque hilh coum lou bost coum d'auts, mourts per la France
Bictimes de la baie ou dou pous de la lance ?
ERE
Carat-bé, que m'ad sèy !
ETH
Qu'at lhèu d'autes doulous ?
ERE
(plagnènte)
Dïu que-b goayti dou flèu qui s'anega de plous
La mayote, lou pay, nous, l'arrègue tagnènte,
Quégne ore quèn saboum dab l'esglas en lou bènte
La batalhe perdude oun cadou lou mèy ray !
ETH
Que-b bouy créde a la péne.
ERE
Ah quégne ore !
�— 36 ETH
De bray
Bost ayma qu'a coelhud un gran math qui-b damoure
Més s'ou dòu bédet-bous l'arraye paguedoure ?
Car mouri ta la France oun mouriben pr'un Réy
Ne destinte sus bous grane glori tabéy ?
ERE
(en se Iheban)
Que lou pricgle ne sie aquére grane glòri
Qui s'engourgue de plous en pagues de bictòri
En se tuban atau noust aymable gouyat !...
ETH
Patriote aban tout a l'ounou b'at pouyad ?
ERE
A l'ounou diset-bous? o paraules islades
E d'embeye e d'orgulh, per las guerres mourlades
S'ou beth bey de las mays dab fesilhs e canouns ;
Orgulhous e barlocs qui despènet miliouns
Ta boeyta lou bost hèu d'empousoades malicis
Quèn m'estanquerat doun aquets aprenedissis
Oun me yétet lous rays pleys de bite e d'amou ?...
Dous ahas qui ne ban la counfiènse que-s mou
E dab tan de progrès despénse qui m'estoune
Hens lou gurp de l'armade en miliards que s'ahoune
ETH
Que desbroumbet que eau desfènde lou péïs.
ERE
La desfènse ? passam. Mé que bey lous ahis
Dou mounde pouderous que la rèyte n'abise
E dous omis de Dïu qui s'en ban benedise
Chèns ue ascle de hounte au sourélh de la patz
Lous ustilhs de massacre au despart dous coumbats !
Nou, ne bolet dou tèms bibud dous patriarques
Oun pleyèben chens blaus la cubes e las arques ;
Orgulhous e barlocs, espantoayres sapièns
Qui miat enta la bile empousoa-s noustes yèns
De bicis eschabracs autan que bostes armes,
Quegn'un bey harat-bous ta paga noustes larmes,
Que so qu'em balherat pr'un ray miad a la mourt,
Per la péne qui-m réntre e lou bey qui s'em sourt?..
ETH (se Iheban au soun tourn)
Credét qu'en souy penad. Més ne goaytem la terre
Chéns ustilhs de progrès alucayres de guerre
Oun lous omis adréts an la maye balou.
�- 37 —
ERE
Goaytat-béus. You que-b die : lou progrès que-m hey pou ;
Qu'empathen la yoenesse en la ban mè poulide
De dansa coum d'aulseops e de courre e d'arride,
Chicanayre deya la trobem en touts locs
Dab las cartes en man counechén lous grans yocs
Manilhes e bancos engouryids per la clique,
Ta ha-m de noeytassès a la lutz électrique
Un heyt de pothe-boeyts e cauque pendardas ;
Encoère èm-nous urous de ha souque a Habas,
Més t'oulhoun ?... car pr'estrém dou balèn qui tribalhe
Que-s dresse Tembèntayre oumiot d'esrapitalhe
Qui bèn aus qui n'an prou ni de pics ni de gnacs,
Amassan s'ous camins e peliès e briacs
Aus hastiaus arreboucs d'ayguebite e d'absinte !
Yudyat : qu'am tout mè beth, mè de mounde qui pinte,
Sapièns de touts batalhs, hablayres aboundous
Qui darriguen d'assi lous bouns tribalbedous
Estacads a la terre oun troubat dequé bibe;
Hé moussu dou progrès, diset-mé so qu'arribe?
ETH
Me ne eau bede tout de part fausse ? e...
ERE
Atau
Lou naz enhounilhad au papè dou yournau
Qui b débite tout yourn, e que ? la poulitique !
Embeyous de sapiènse a bubé u que-b pegnique,
Que-b halet en Paris oun hume lou progrès,
La hèstasse e lou chic... Tirat-sé lous oubrès,
Tirat-sé lous bouns bras, lous gouyats e las hilhes,
La proubagne qué hey las goalhardes familhes
Lauradoures dous camps d'oun sourtem l'aminya ;
Qui ba tiéne l'artèth ? qui ba biène bouya ?
Qu'aberan taus cachaus lou moussu ? la madame
Que chèns rèyte d'assi ne haran bère came ;
Que-b eau pan, que eau goéus, de boiin bin carn e lèyt !...
E qu'at beth esta chics chèns gnaspla qu at lèu hèyt !...
ETH
Qu'es bertat.
ERE
B'ad sey you.
ETH
Més ne manquet de mounde ?
�— 38 —
ERE
Si ; la terre, moussu, qu'es tan larye e pregounde
Qu'es en rèyte dous souns qui pouderé nouri
E qui courren, eschugs, lugn d'ère, ta soufri !...
(Salud dou moussu qui s'en ha).
ESPLICS :
Habas : localité voisine de Puyoo où l'agriculture est prospère ; Pampes :
poupées par allusion aux jeunes paysannes bien mises ; Oriatans : discours,
dissertations ; Arrègue-tagnènte : sillon de parenté ; Garp : gouffre des
dépenses ; Rèyte : manque, pénurie ; Esrapitalhe : vauriens, rebut de la
société ; Eschugs : secs, sans cœur, saris amour pour la terre natale.
Lou
Parlâ de Las Lanes.
PEYROT,
Felibre de l'Escole Gastou Febus.
LA DECOURACIOU DE BOURCIEZ
Ue boune noubèle ta l'Escole Gastou Fébus : Moussu Bourciez
lou sapien proufessou de l'Unibersitat de Bourdèu, que bien de
récébe la croùtz de la Légiou d Haunou.
Bravo Bourciez !
Qué pé la méritabet beroy ! E si la boste poulacre ey décourade,
l'Escole, tan amistousade per bous, que s'en trobe, ère tabey,
décourade : lou gay de touts lous bostes amies en Gastou Fébus
sera gran...
A bous, balen counfray, las mey courales félicitacious.
Felicitacious tabey aus counfrays qui han recebut, en medich
tems las palmes académiques :
Mme Darrius, reyente à Baigts.
MM. Pallassa, difectou d'Escole à Lembeye ; Maigret, directou
d'Escole à Orthez ; Prat, reyen à Montardon, e lou nouste très cops
balen Cantou, reyen à Mirepeix.
Adrien PLANTÉ.
ERRATA
L'article U Troussot d'Histori Biarnese, dont les épreuves n'avaient
pas pu être soumises à M. Batcave, contient plusieurs fautes d'impression que nous devons rectifier.
Page 17, ligne o escoulie, au lieu de escouhe; ligne 11, Biarn.
Hems y... ; ligne 17, Traces ; ligne 2l,Sainte-Colomme ; ligne 18, ont
des restes, au lieu de ont dû rester; ligne 29, Illuronenses, Bencarnenses ; ligne 30, les Tarusates, Aturenses; ligne 31, Bencarnenses,
montani, (Ossau) ; ligne 33, Aquitaine.
Page 18, ligne 9, Pena; ligne 11, Pêne ; ligne 22, veinés, au lieu
de vernis ; ligne 29, récréée.
Note 1, ligne 2, voie au lieu de usine.
�Bielhe Cante de Nadau
A la bengude de Nadau,
quoate capous dins lou metau,
més si lou boulhoun,
n'èro pas prou boun,
hicats y garrous de janboun !
Coèyt dessus la grilho,
tout aco petrilho
dab estcharritchets,
augits coum gresilho,
b'en hèts bèts lequets !
Repic
Repic
Dou chue de la bregno,
Menino au tounet,
bay tira bourret,
puch la charro pleguo,
surro lou brouquet !
Dou chue de la bregno, etc.
Regausits bé canalhos,
que j'haura mourtalhos ;
dou sé t'au maytiu,
de cabs de pouralhos,
charrados de bin !
Repic
Dou chue de la bregno, etc.
De bèros lamissos
tourrets de saucissos,
humen s'ous carbous,
la tripo s'esquisso
dab bounnos aulous !
Repic
Lou Lugran dardalho,
dins lou cèu que tralho,
la daûbo bouris,
lou trugnoc que halho,
au hoèc que lusis !
Repic
Don chue de la bregno, etc.
Miejonoeyt s'apresso,
anen à la Messo,
lous Nadaus canta
puch tournen dab presso,
la daubo gousta !
Dou chue dè la bregno,
Menino au tounet,
bay tira bourret,
puch la charro plegno,
surro lou brouquet 1
Dou chue de la bregno, etc.
M. F.
�Nécrologie
Le Lieutenant-Colonel Sarrailh
L'Escole vient de perdre un de ses amis les plus dévoués, le
lieutenant-colonel Sarrailh, enlevé par une maladie violente et
imprévue.
C'était un béarnais de fine race ; brave comme son épée, esprit
très orné, cœur généreux, caractère droit, ferme, loyal, d'une affabilité, d'une bonté peu communes.
Une amitié des plus intimes nous liait, depuis la vingtième
année, l'âge des rêves et des espérances !
Quand prenant prématurément sa retraite, il revint au milieu
de nous, en son château de Montgiscard Bérenx, près d'Orthez, ce
fut pour nous une joie véritable, car les amis comme lui se font
de plus en plus rares.
Nous savions d'ailleurs que nos projets de renaissance et de
décentralisation provinciales, trouveraient en lui de précieux
échos.
En effet, il adopta avec enthousiasme, le programme, de notre
chère Escole Gastou Febus, dont il devint bien vite un adepte
fervent.
Ce fut pour moi, un crève cœur bien grand de ne pouvoir, le
jeudi 5 janvier dernier, le jour de ses imposantes funérailles, aller
porter sur sa tombe, un dernier adieu à cet excellent ami et rendre
à sa mémoire l'hommage qui lui était dû.
Mais cet hommage ne lui aura pas manqué. Son frère d'armes,
notre camarade de l'Escole Gastou Febus, M. le colonel David Dufau
s'est fait l'interprète de tous les amis de Léonce Sarrailh, et il l'a
fait avec cette éloquence simple et émue qui va droit au cœur,
parce qu'on s'ent qu'elle vient du cœur.
Nous l'en remercions et nous croyons devoir publier ici la partie
de son discours, qui retrace, en termes d'une précision militaire,
la plus belle partie de la vie de notre ami :
Né en 1843, Sarrailh entra à St-Cyr en 1863. Dès sa sortie de l'Ecole militaire, en 1865, affecté comme sous-lieutenant au 12e régiment de chasseurs,
il eut la bonne fortune de faire partie du corps expéditionnaire du Mexique,
et jusqu'en 1867, date de sa rentrée en France, il prit part à toutes les opérations de cette longue, pénible et laborieuse campagne, dont il aimait tant
à raconter les intéressants épisodes.
�— 41 —
e
Çn 1870, le 12 régiment de chasseurs qui faisait partie de la division de
cavalerie Brahaut, du 5e corps, eut l'occasion de se distinguer dès le début
de la campagne, en surprenant, le 25 juillet, aux environs de Niederbronn,
une reconnaissance allemande qui fut entièrement cernée et faite prisonnière.
Plus tard, le 27 août, à la rencontre de cavalerie qui eu lieu à Buzancy, les
escadrons du 12e chasseurs chargeant avec la plus grande impétuosité, mirent en déroute le 12e uhlans-saxons. C'est dans cette journée de Buzancy
que le sous-lieutenant Sarrailh, ayant eu son cheval tué sous lui pendant la
charge, s'embusqua derrière un peuplier, et tira jusqu'à la dernière cartouche
de son revolver contre les cavaliers allemands. Sans munitions, à pied, étant
entouré de cavaliers, il se voyait obligé de se rendre, lorsque, voyant son
capitaine mortellement blessé et couché à terre près de lui, il se pencha, prit
rapidement le revolver du capitaine, et fit de nouveau feu sur ses adversaires
qui, surpris par cette résistance acharnée, et voyant arriver à ce moment
des cavaliers du 12e chasseurs, s'empressèrent de prendre la fuite. Des faits
de ce genre, accomplis avec un courage héroïque, méritent d'être signalés ;
ils font le plus grand honneur au colonel Sarrailh ! la nation qui possédera
des hommes de cette trempe qui ont le sentiment du devoir patriotique
poussé jusqu'au sacrifice, ne désespérera jamais de la victoire. Cet épisode
de la charge de Buzancy a été raconté en détail par les Allemands eux-mêmes
dans un ouvrage illustré, « l'Histoire populaire allemande de la guerre
de 1870 », et le dessin qui accompagne le texte représente le jeune souslieutenant Sarrailh se défendant seul, à pied, derrière l'arbre, contre un
groupe de cavaliers allemands.
Après la capitulation de Sedan, Sarrailh parvint à franchir les lignes prussiennes et à rejoindre l'armée du Nord, l'romu lieutenant le 16 septembre 1870, capitaine en 1871, chef d'escadrons en 1881, chevalier de la Légion
d'honneur en 1887, il fut nommé lieutenant-colonel en 188S, et Officier de la
Légion d'honneur en 1897. Il avait en outre reçu la médaille de sauvetage
étant commandant du dépôt de remonte de Tarbes, pour avoir arrêté, au
péril de sa vie, des chevaux emportés attelés à une voiture contenant plusieurs personnes.
Le plus bel avenir paraissait assuré à cet officier supérieur, qui était lieutenant-colonel à l'âge de 45 ans. Pour des raisons particulières, Sarrailh
demanda prématurément sa retraite avant d'avoir atteint sa limite d'âge, et
vint se fixer dans son pays de Béarn qu'il affectionnait particulièrement.
L'Escole Gastou-Febus offre à sa fille Mme Dupourqué et au
Commandant Dupourqué, ancien député des Basses-Pyrénées, son
gendre, ainsi qu'à toute sa famille l'expression de ses plus vives
condoléances et de ses profonds regrets.
Adrien
■
PLANTÉ.
�— 42 —
Noubèles
Pau. — Lou Simin Palay qu'a hèyt à l'Enstitut poupulàri ue batalère sous Nadaus biarnés.
Bourdèu.— Augan l'Académie de Bourdèu qu'a dat lou prêtsLagrange (600 liures) à Mous de Ducamiu agrejat de l'Unibersitat
(e are trapiste à Bellegarde près de Toulouse) pou sou tribalh de
lenguistique : Pierre Alphonse, Discipline de clergie et moralités,
rebiratdou gascou dou xivau segle.
Sos en Armagnac. — Las obres gascounes dou pouète francés
e gascou Delbousquet que soun en souscripciou à Bint sos aus
burèus de « La Bouts de la Tèrre », carrère de la Préfecture à Pau.
Que deben pareche en libe abans lou lè de May.
Auch. — Per la hèste dous Reys que s'ey yougat ue pastourale
en très actes doun lou segoun, Lous Aulhès, ère quasi tout en
nadaus gascous débuts aus musicayres e escribas de choès: Tallez,
Laclabère, Ceserac, Sarran.
Tan qui èm en Auch digam tabé que s'y ey foundat aqueste ibèr
ue soucietat de counferences : Lou Larè gascoun, dab l'ayutòri
sabén e emparaulat dous noustes counfrays : Branet, Sarran e
Sarriéu. Lou qui boulhe qu'y pod entra permou que la coutise
n'ey pas care, hère care : Dab bint sos qu'at paguen tout, la luts,
la cadière e la chalibe dou counfsrenciayre. .
Rabastens d'Albi. — Que bolen ha u cap de marme au pouète
lengadoucia dou xvi" ségle, Auyè Gaillard qui abè lou subernoum
de lou Roudié de Rabasténs. Embia lous dinès à M. Lambert, segretàri dou coumitat à Albi.
Fouch.— Esclarmounde, hilhe de Rouyè-Bernat I* coumte de
Fouch e de Cécile de Besiès, qu'abera tabé en dus ou très ans lou
sou mounumén. Qu'où deben apita, aciu capsus, sus las roeynes
dou castèt de Mountsegur. Lou président dou coumitat d'inouguraciou qu'ey lou felibre mayourau P. Estiéu e las souscripcious
que soun recebudes per M. Delrieu de la Soucietat générale à
Fouch, Ariège.
Per igna. — L'abesque, Mgnou de Carsalade, u gascou dous
sabéns qu'a hèyt emprima u catéchisme en lengue catalane e que
recoumande aus sous curés la predicaciou en catala.
M. de
*•
CAMELAT.
�— 43 —
Les Mariages en Béarn
(SUITE)
Le Garçon d'honneur noue la ceinture de ruban blanc à la taille
de la Nobi, tandis que les autres compagnons chantent : (1)
Cinte la nobi cintadou ;
Cinte-la sera toun haunou.
La ceinture nouée, le cintadou dit : •
Ah ! que vous êtes belle avec cette ceinture ;
Au nom de votre amant il faut partir sur l'hure (l'heure),
Comparaître avec lui dans le temple sacré
Ce but depuis longtemps était bien proposé.
Soutenez votre droit, pardonnez sans faiblesse,
Soyez soumise et sage sans aucune bassesse.
Nous tous prions enfin la majesté suprême,
Qui jusques au tombeau nous chérit et nous aime,
De répandre sur vous pendant cet heureux jour
Sa divine flammé et son divin amour.
La Nobi otîre au 1er garçon d'honneur un foulard de soie qu'elle
lui noue au bras.
LE REPAS DE NOCE
On se met à table. Le menu ne varie jamais. Il comprend potage
au vermicelle ou au pain, bœuf bouilli, poules au pot, rôtis de
veau, poulets ou dindons, sans oublier le « pastis » sorte d'excellent gâteau servi avec le rôti. Pas de dessert, pas de café, mais
beaucoup de vin.
Les parrains disposent de la première place avec la nobi.
A table
L'arrivée'des différents mets est saluée par des chants (même air).
Les Parents :
Minyat, bebiat, lous estranyès,
Nou-s' anet pas maudise après.
Qu'em anats dabnau mules au moulii
Minyat, bebiat drinque au matii.
Les Convives :
Aqueste taule ba fort plaa
Per esta taule de paysaa.
Espiat-le plaa débat, dessus,
Semble esta taule de moussus
Espiat le de loung, de trubès
Semble esta taule de curés.
(1) Ces paroles s'adaptent à l'air du chant des dpnzelles.
�_ 44 —
Aqueste taule que ba fort bien,
Remplide qu'ey d'hauneste yen ;
D'hauneste yen, de yen d'haunou,
Yen de boune reputaciou.
Las cousinères au peu frisât
De bou boulhou qué-ns han pourtat ;
De bou boulhou, de bou b'ourit,
Nou ens' é manque pas qu'apétit.
E apetit que, y a, que y a
La poule que-ns e eau pourta.
Aqueste taule que ba fort plaa
Quoand s'y passeye lou hasaà
Hoou boutelhè ? bos boutelha ?
Sinou lou cot s'em ba seca.
Lou
Neu
Neu
Nou
pay de la nobi qu'ey fort gai
hè pas dou so qui-s' en hè ;
hè pas dou e qu'ha rasou,
s' en hè pas que so de sou.
Las sos de la nobi qu'han mau de coo
Quoand enta d'ères n'ey pas asso.
Qu'han mau de coo, peno d'esprit
Qu'han pou de nou pas trouba partit.
Réponse :
Las sos de la nobi n'han pas mau de coo
Quoand enta d'ères n'ey pas asso,
N'han pas mau de coo, n'han pas mau d'esprit
Que saben oun han lou lou partit.
A nouste que-s' han proumetut
Enta l'aute an s'habem salut,
S'habem salut, s'habem santat,
U beroy gouyat au nouste coustat.
Le repas achevé a lieu la Cérémonie.
LA BÉNÉDICTION
Tournée vers la porte si c'est une cadette — ou vers le Foyer si
c'est l'héritière — la mariée se met à genoux sur une chaise. Tous
les invités défilent devant elle par ordre de préséance — pour les
principaux invités du moins — et lui offrent l'étrenne : une pièce
de monnaie avec laquelle on fait le signe de la croix sur le front
de la nobi. — La pièce est posée dans une assiette placée sur une
chaise... On embrasse la mariée, et pendant le défilé de l'estreère
la noce chante :
�— 45 —
CHANT DE LA " BÉNÉDICTION "
Ûue
tioiL
de.man.do (ce
110--&Ì
*&'.iSou Jjay yae l'y laiLCe
t
/
£cc
S)uL dea
Joue,
£eiL
êe^ncL.dic
que ly
cloue.
La soue may que l'y baille
La soue benadictiou,
Diu deu ceu que l'y doue
La soue benadictiou.
Puis le parrain, la marraine, les frères, sœurs, proches parents,
bénissent, cependant que le chant continue.
LE DÉPART
A-nem.noJi^ue cou parjrù
SowiPouoyndassi soun a daw.dei
%oS-tes a.nious Soun foaeç/n d'as.si
A.nem no.bi <jue eau Aa. Peu,
Nobi, metet lou pè deban
La boste yen que-p seguiran
De boune yen e yen d'haunou
Yen de boune reputaciou.
CHAGRIN DU DÉPART
La Nobi devrait pleurer ; elle quitte sa demeure, son père, sa
mère, ses frères et sœurs ; voisins, parents, amis...
tlGy
ï*—0
—*^—21
T/ou.^.ra.
1 fìç\- - ^—é9
J
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la,
J
1—f—'
no.,bùtpion. ra deit.
1 J-j jLh
ré toustem;p/oa.ra. deit-.rè' toits.tem^Çui qui—te
{a. sóue
Ça..se 72ou Sa£ ^as fa fui!f^r<ntnw <SdS fiai £<( f«â''hrt«,
�— 46 —
1er
VERSET
et suivant [même chant) que celui de la « Bénédiction »
Ploura, deberé la nobi,
Ploura deberé toustem
Que quite lous sous parens :
Nou sab pas lous qui's pren.
Ploura debere toustem...
Si fa no-êi ne jiotpasphtura JouSoei£fisiaÉie.(x,<jueu 6am fre.ta-,
Qal)ie£e e daê ait jnctj'ii, Çuep/oure.ra drin qu'aii ina.tii
Si la mariée ne pleure pas {air des donzelles).
Oun ha la nobi lou chagri ?
Au cor deu hoec hens u toupi
Mey lou toupi que-s'ey coupât
Tout lou chagri s'en ey anat.Nobi, dat lou tour de la maysou,
Se-p'y damoure nat coutillou.
Nat coutillou, nat pedassou,
Enta u aute an sera plaa bou.
Nobi nou-p eau pas tan chagrina
Nous auts qué p y dexaram tourna ;
Pas enta-p'y damoura
Mey enta-p y biene prouseya.
Plourat, garies, cantat hasaas,
Oey s'ep en ba qui-p dabe graas.
D'autres répondent :
Cau pas ploura, eau pas ploura
Qu'ey damoure qui p'en dara.
Tous :
Anem nobi que cau parti
L'hore de la misse e qu'et aci ;
Que cau parti que cau ha lèu
Lou sou que puye au soum deu ceu.
La Nobi part au bras de son parrain ; le cortège suit. La noce
chante :
Aquestes carrères soun d'aryen,
Quoand seren d'or qu'ey passarem.
Quand seren d'or ou d'aryentou,
Qu'ey passaré la yen d'haunou.
�Quand on passe devant une maison :
Sourtit, sourtit lous ahumats,
Béde passa lous plaa pientats.
Lous plà pentiats, lous plaa lusens ;
Sourtit, sourtit lous de dehens.
Réponse-riposte :
Lous de dehens que soun sourtits
N'han pas bis que gagne-petits
Gagne-petits e caoutérès
N'han yamey bis mounde tan lès.
Aux curieux :
Espiadous, espiat, espiat,
Que harat nouce, quoand pouscat.
Les curieux :
Ta l'aute cop sera sen Roch
Sera la nouce au nouste loc ;
Sera sen Roch et sen Rouquet,
Sera la heste au nouste endret.
N'em pas bienguts enta-p espia
Qu'em bienguts enta-s passeya.
Les Jonchées, — « Lous Yuncats ».
Les enfants du village ont cueilli des brassées de rieurs, de feuillages et ont fait les jonchées sur le passage de la noce qui leur jette
de menue monnaie. Ils chantent :
Nobi, passarper sou yuncat
S'habetz haunou queu pagarat.
LA COULASSIOU
Il est d'usage, à la campagne, qu'on offre du vin aux fiancés et à
leur suite quand la noce passe devant les maisons. C'est ce qu'on
appelle «La Collation » : « La Coulassiou ». {Air des donzelles).
A d'aqueste maysou qu'en soun d'haunou
Qué-ns é hen ha la coulassiou ;
Pertout oun nous auts anaram
Lous d'aqueste maysou que laudaram.
Si on ne fait pas faire la collation :
A d'aqueste maysou nou-n soun pas d'haunou ;
Nou-s' han pas dat la coulassiou.
Quoand nou sere que de bii pouyrit
Nou boulerem pas qu'estesse lou dit.
Pertout oun nous auts anaram
Aqueste maysou que mespreseram.
A ceux qui regardent passer:
Espiat la nobi enta sou cap,
S'en ha pourtat fidelitat !
Espiat-le en ta la coulou,
S'ey estade filhe d'haunou.
�— 48 —
Espiat la nobi de tout coustat
Seu manque arré que-s at dirat.
Seu manque dentèles e ribans,
Las dounzellin esqu'en fourniran.
La nouste nobi marche leuyè
Diren l'iranye sus l'iranyè.
Marche leuyè, marche mignou,
Diren la rose sou boutou.
Nouste nobi, b'ey bère oey,
Que semble la hilhe deu rey.
Quoand sere la hilhe deu rey,
Nou seré pas mey bère qu'ey.
Aux oiseaux. — Aus ausets :
Ausets deu boy débet trembla
Quoand ta bère nobi bedet passa.
Débet trembla, débet frémi,
Quoand ta bère nobi bedet lusi.
Les jeunes gens :
Dounzellines, boulet canta
La nobi que p'at hè prega.
P'at hè prega, arreprega,
Dounzellines, boulet canta.
Réponse :
Las dounzellines que canteran,
Lous dounzelous qu'es careran.
Dounzelous se nou cantat pas,
Nous diram que nou sabet pas.
Que cantet ou nou cantet pas,
Toustem diram : Nou sabet pas.
Quand on voit le clocher :
You bey la gleyse nou pas l'auta,
Oun la nobi ba espousa,
You bey la gleyse toute rouyou
Semble, nobi, boste coulou.
iNobi quoand siat deban l'auta,
Cau pas arride ni ploura ;
Mey que cau tiene lou serious,
Sinou-p' haret trufa de bous.
(A tégui).
LHEPT.
Lou Yérant : E. MARRIMPOUEY.
PAU,
EMPRIMERIE VIGNANCOUR— PLACE DOU PALAYS.
�
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Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 15, n°02 (Heurè 1911)
Alternative Title
An alternative name for the resource. The distinction between titles and alternative titles is application-specific.
Reclams. - Annada 15, n°02 (Heurèr 1911)
Subject
The topic of the resource
Occitan (langue) -- Périodiques
Littérature occitane -- Périodiques
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Description
An account of the resource
Reclams. - février 1911- N°2 (15e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
L'arté dou pourtaou
Fontan, Marius
Lou peyrot
Planté, Adrien (1841-1912)
Camelat, Miquèu de (1871-1962)
Lhept
Marrimpouey, E.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank" rel="noopener"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1911
Relation
A related resource
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Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
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16ce36bd906ece5745596d25b2f60ddc
PDF Text
Text
La Réunion de Capbreton
En vertu du roulement établi entre les quatre départements de
l'Escole Gastou Febus, pour la célébration annuelle de ses Jeux
floraux et l'Assemblée Générale de ses membres, le tour du département des Landes revient, on le sait, en 1910.
Après Dax, qui nous reçut en 1898, Saint Sever-sur-Adour en
1902, Mont-de-Marsan en 1906, c'est à la pittoresque station balnéaire de Capbreton, que nous irons demander cette année — les
5 et 6 septembre prochains — l'hospitalité de sa plage célèbre et
les grandes émotions de l'Océan, particulièrement imposant sur
ce point privilégié de la Côte d'Argent.
Capbreton a une histoire maritime des plus curieuses dont bien
des écrivains ont raconté les épisodes émouvants : les beaux spectacles de sa mer immense, de ses pignadars profonds, le souvenir
des événements qui s'y sont succédés et des actes héroïques, qui
ont porté au loin le beau renom des pécheurs Capbretonais, exciteront la verve de nos conteurs et de nos poètes : notre concours
des jeux floraux, nous réserve, j'en suis certain, des surprises
auxquelles nous applaudissons d'avance.
C'est à la gare de Benesse-Marenne que l'on descend (ligne de
Dax à Bayonne) pour gagner Capbreton : sous peu, un tramway
reliera sur ce point la ligne du Midi à la mer. Pour le moment,
des services de voitures permettent de parcourir confortablement,
rapidement, les six kilomètres séparant la station de Benesse et
Capbreton, par une belle avenue en pleine forêt de pins, de
chênes-liège et d'arboutiers.
�- 106 Des hôtels confortables, de nombreuses maisons et villas offriront aux Félibres des gîtes sûrs et des tables bien servies.
L'hospitalité landaise n'a rien à envier à celle dont l'Ecosse s'est
longtemps ventée d'avoir le monopole. Je connais, de longue date,
et par une expérience personnelle, l'accueil cordial que les
Capbretonais savent faire à leurs visiteurs : j'en ai gardé le plus
reconnaissant souvenir.
Une municipalité, très intelligente et très avertie, a bien voulu,
avec une courtoisie, à laquelle je tiens dès aujourd'hui à rendre
un premier hommage, mettre les superbes locaux de son bel
Hôtel-de Ville, à notre disposition pour la célébration de nos jeux
floraux, et nos réunions de travail.
La vaste salle, en véranda, du Grand Hôtel de la Plage nous permettra d'admirer, pendant, le banquet, dont le souvenir restera, le
spectacle impressionnant et superbe de la vague déferlant jusqu'aux pieds des nombreux orateurs et poètes, dont l'inspiration,
nous n'en doutons pas, sera sans bornes, comme l'immensité du
ponorama s'offrant à leur admiration.
Nous sommes heureux d'ajouter que Capbreton est devenu le
rendez-vous favori de la Société landaise à cette époque de l'année.
De nombreuses personnalités parisiennes, attirées par le charme
du paysage et la douceur du climat, y ont planté leur tente, où elles
aiment à venir préparer des œuvres qui, dans toutes les branches
des Scierices, des Lettres et des Arts, contribuent à augmenter le
patrimoine d'honneur de la France.
En Septembre, les auditoires y seront brillants et autorisés.
Allons, mes chers confrères, accordez vos lyres, de charmants
sourires vous attendent, des mains amies ne demandent qu'à vous
applaudir.
Venez en grand nombre justifier le bon renom de l'Escole : sur
la Côte d'Argent des cœurs patriotes battent à l'unisson des vôtres,
dans l'exaltation du culte de la petite patrie Gasconne !
Adrien
PLANTÉ,
Président de l'Escole Gaslou Febus.
N. B. — Dès que le bureau de l'Escole se sera entendu avec les Compagnies de chemins de fer pour les bons de réduction, nous ferons part,
à nos confrères, comme d'habitude, des dispositions prises pour leur
faciliter l'arrivée et l'installation à Capbreton : nous publierons les
horaires ainsi que le programme des deux journées de fêtes félibréennes.
L. R.
�107 —
A Capbretoun
Qu'erent partits sus la ma yumpedoure
Lous pesquedous de Capbretoun
Que hasè bét e Taygue troumpedoure
Ere mey brabe qu'un nioutoun.
Du cap én là de l'estacade
Parens, amies ous hasèn dab la man :
— « Oey sera boune la pescade ;
Hep-y beroy : lou péch que balhe pan. »
Enta banléu, l'oumpre de la pinasse
S'ère perdude au ras dou cèu,
E sus la ma, prat berd chens erbe grasse,
Lou cèu, prat blu, hasèbe arcèu.
Bét tems, bét tems dura la pesque ;
Plan adarroun pesaben lous hielats,
E lous marins, la care fresque,
Disèn deban tan de pech apielats :
�- 108 —
« Aqueste cop, la may sera countente ;
Que pourteram pan a l'oustau,
La brabe hemne aura la bère coen4e
Se bo tira-us au debantau. »
Més acera, chens nat tapadje,
Qu'é sé lhebat un plumalhot de hum.
— « Tournan detire ; eslou d'auradje !
Se hèn. Acet sera lou mechan crum. »
Que-n ban. Deja l'aygue trèpe arissade
Tournan reprene sa cansoun,
P'ou bentoulet la bêle desplegade
Ayde a hala, coum de resoun.
Lou crum, gran coum u humadote,
En un arré s'é heyt negrous, espés,
E la pinasse hardidote
Qu'en ba tout chouau, tout chouau pramou dou pès
Lou bén, cop séc, hè larga la tounide
Dou miey de là ma dinc'aus bors.
L'aygue bourech blanque, eslade, esmalide ;
Tan bau gran liso qui s'estors.
S'ou cim de las aygues penude,
La pinassote a gran cop de pâlot
Qu'en ba. De tout cousta henude
La ma bourente é l'apreste lou clot.
A petits chics, baran, que s'appressèbe,
Coudilhade p'ou bén carquiu.
S'ou bor sablut mant'un sangloutejèbe :
Tout Capbretoun plourabe aquiu.
Ah ! s'abèn poudut, à la nade,
D'un tour de man ha segui dinc'aus pins
La pinasse juste tournade
B'a-d aurén heyt cinquante e cén marins.
�- 109 -
Més, aygue e ceu. tout que s'estors e truque.
Lous bras e-s bouten a plega.
La pinasse pén, didzège, trebuque...
Un crit : « Moun Diu, que-s ban nega ! »
Negats ? Que-n soun. L'aygue toursude
Apriga tout, pinasse, omis, hielats,
E mantu familhe esmabude
Au loc de pan abou lous oelhs moulhats.
Cruèle ma, coan costes, au qui-t houre,
D'esglas, de danjés e de plous !
Ah Í counsoulats la beude qui damoure,
' 0 Nouste Daune de Doulous.
DAUGÉ.
�Coundes bertadès
LA TOURROUMBIOLE DE Y AN DE BALIROS
Lou défunt ouncle de Yan de Baliros qu'ère u bràbe ômi d'ouncle
pus-qu'abè dechat au sou nebout ue tirete bourrade de titres, de
bilhets de banque e de louis d'or. Per aco, lou Yan n'en ère pas
badut brique fier; adare, toutu, que eau dise que-s soegna drin
miélhe que nou hasè : Nou minya pas mey miques que per gour"
mandé e, la diménche, au loc de soupes coumunes, que hasou
hica ue garie au toupi.
Qu'abè u bielh chibau ; que l'aperabe Plains enta ha la pique au
sou besi qui mentabe lou sou Desaguis, mes, ue die, lou bielh Plabis qui ère malau que s'abala u canét de beyre qui-u debèn hica
dou cap countràri
tout cadu que-s pot troumpa — e que s
mou ri.
Labéts lou nouste Yan que degeida de-s croumpa ue d'aqueres
tourroumbioles mentabudes tomobilcs pou mounde en gran. Coum
nou boulé pas abé ahas dab la yent dou tour, que la hé arriba de
Paris, e qu'abè pla recoumandat qu'estésse en punt de manière
que nou y abousse pas qu'à puya e... parti.
Lou marchand, toutu, qu'embia u mécanicien dab la mécanique,
permou que-s parech que n'ey pas toustem aysit de ha coum on
bòu dab aquets utis. Mous de Baliros qu'at arcoèlhou tout coum se
dèu ha à la gare de Nay e, lénde die, la boeture qu'ère prèste à
parti. E coum aquet parisien e u basé drin puchèu per laguéns,
�-mta lèu qui sabou tiéngue lou volant, mettre au point e ka la diference de las pédales e de las manetes., Yan de Baliros qu'où rembia
ta Paris dab ue beroye estrée.
Ta lèu lou pertusa hore dou tour, nouste ômi que puye sus la
tourroumbiole, e hàrri ! decap ta Pau. Tout qu'ana beroy, hère
beroy. A Pau, daban la Préfecture, que y a u café oun s'estanga ta
préne u beyroulot de quauqu'arré. Quoan boulou tourna parti, que-s
seré pla birat de cap à Nay, mes la carrère qu'ère hère estrete e
nou gausa pas risca, de pòu de puya sus lou troutoèr e de s'amassa
u berbal.
Labets, que tira en daban ta cerca u place mey làrye, mes, ba-ty fère ! Que passa Lesca, que passa Artix chens d'en trouba. A Orthez que s'arresta de nabèt.
Qu'aberé pla boulut ana dise adichat à Mous de Planté qui counechè hère ; lou diàstre qu'ère, dab aquets caminots sarrats e lou
pount, n'ère pas aysit : que calé ha trop de cutours.
Que tourna puya sus la manicle e que parti, toustém de dret. Que
passe Baigts, Puyoo, e jamés nad endret prou làrye enta bira !
Nou sèy pas à que pensaben lous qui hasèn aquets camis estréts
coum liguete...
Dues ores apuch qu'ère à Dax.
Au gran haut bire-berret ! La hàmi que l'escanabe ; que sabè
qu'à Sort qu'anabe trouba l'Artè dou Pourtau à qui pouderé
counfia, chens trop de bergougne, que nou sabè pas bira. Qu'ar
ribe à Sort, que-s hè endica la maysou de l'Artè. Lou pourtau
qu'ère ubèrt, la tourroumbiole qu'entre à la parquie è...
Labèts que-s passa ue cause à estoumaga. Mous de Baliros, enta
biéne acousta daban la porte de la maysou, que-b hè u bire-tour
coum u mèste, un virage royal.
Quoan sabou la hèyte, l'Artè que s'en pensa mouri d'arrîde.
HIQUE-L'Y-NAS.
�— 112 -
La Nenette
A Madamisèle Suzanne Dieuzeide.
N'éy pas engoère hère grane,
Qu'éy la méy chine dou troupèt ;
Sounque despuch Faute semmane
Qu'éy entrade liens l'an nabèt.
En se quilhan sus de las puntes,
Quoan de la taule éy au bet ras,
Qu'y arribe dap las mas yuntes
E la regue dou cap dou nas.
L'aute més que n'anabe a grapes :
Adare que marche tout drét,
Tout Féy trebucs, empaths, atrapes,
E qu'a lèu hèyt lou culhebét.
Ere n'éy brigue bergougnouse ;
Si cad, tan pis ; pas même u crit.
Ni plourassère ni magnouse,
Que-s birouleye e s'en arrit.
« Marna, thèthè », qu'éy soun lengatye.
Dus moûts, qu'éy prou : qu'ous dits chens dòu ;
E s'éy menin lou sou bagatye,
Que hè coumpréne ço qui bùu.
Quoan eau minya, de l'ù la Faute,
Bée d'auserou, ba mendica.
De la marna qu'ayme la haute,
Labéts que l'oélh se bòu cluca.
Mes si nou droum, toustém qu'arpite.
Oun ey ? pertout !... De qui ? de touts !...
Be seré triste aci la bite,
Si se-scarabe aquére bouts !...
Sies toustem autan aymade,
Nenete, créch, e bèn atau.
Arridente, sies la hade
Qui casse lou rét de l'oustau.
Sounque despuch l'aute semmane
Qu'ey entrade hens l'an nabèt
N'éy pas engoère hère grane :
Qu'èy la mounaque dou troupèt.
Andrèu
BAUDORRE.
�Le Prix d'une leçon
Si je vous disais : que bieni de lecsouneya serais-je dans le vrai ?
De passeyade à Anglet chez l'ami Marluc Cazalè dit horticulteur
d'enhorgue chaloussénque, j'ai pu constater que cette origine justifiait son amour ardailhan pour le Debisa d'A-nouste qu'il se plait
à lire.
Mais l'ami Marluc a hasti grand dégoût pour l'orthographe où
tant de morcelages, d'apostrophes, de finales variées sont de trop
nombreuses holesèrbes plutôt encombrantes qu'utiles. Je pensais à
la sobriété du gascon de nos arcays ancêtres dont M. F. Abbadie
nous sert des escantilhs de grane payèrt dans son Livre Noir - Ville
de Dax, mais mon Marluc oubli tout simplement que nous devons
nous moderniser ; comme j'assistai chez lui au cure courtilhs
nettoyage de ses étables que les rigueurs de l'hiver rendaient
descasanès inhabitables je lui crayonnais à l'instant le dialogue que
je venais de cueillir entre gouyats de matchehagne ses domestiques
de labour.
Le voici houdud bêché dans la simplicité qu'il désire :
— Hekemaskurataki hagnehem sedobakumi kotikatou
kostalat
— Kignabe lahissotapregoun
— Secissamitokap delaki bamgouhi kebrameran mehort
— Kenenikaobart
— Metotakotatu
nabrakrapa lospikskidram doskide
bcmda.
i
Notre ami n'y voit pas clair : qu'es aqueste proubagne ?... es asso
Japonés ? Malgach ? ou Bolapuk ?
Point du tout, c'est peut-être du Rustrogascognos dont l'espèce
est reconnaissable à la pourruscle arrusque écorce rugueuse si
chère aux amateurs d'antiquités « Tustèm bieilh, Bieilh toutun »
mais le voici comme il convient à notre époque :
*
�114 T- Hè, que m'as curai aqui hagne e hèmse dov^c^cumi encouticad
au coustalat ?
— ^'en y abc la hisse autan pregoun.
— Se s'y s amie entau cap de la qui bam gouhi que brameran me
hort.
— Que n'en y eau bart ?
— Mé, tout aco ta tu n'abraquera pas lous pics qui daram dous qui
débem da ?
Il n'en revient pas diubibostes I mais quand même s'accroche à
ma desméscle triage et à ma capsalère finale que selon mon caprice,
dit-il, est un ci plutôt qu'un t, un b ou un p, etc., etc., de l'avis du
Casalè la finale doit peta decap au goelh coum pete a l'oureithe, tel
que l'ach dou bros pete s'ou mayôo de l'arrode c'est à dire invariablement paraître forte en p, t, etc., louhastiau !
Je le regarde : abraque la coude a cadue plantagne e diis-me so que
beyds ? lui dis-je, de même les mots ressemblants ne se reconnaissent ils pas bien des fois à la coude ou à la capule ? ce qui ne vous
empêche de faire peta la ligue comme canton dans quand on parle
français lequel ne se prononce candon ; examinez-moi donc
aqueste arrègue ou sillon d'une famille dont chaque membre s'encouhéte se coiffe comme il lui convient :
Esta : être.
Esta-s : cesser toute occupation.
Estât : métier.
Estad : été p. p. du v. Esta.
Esta-t : t'étre.
Estac : crochet d'attache.
Esta-b : être à vous.
Estan : poteau de charpente.
Esta-n : en être.
Estanc : arrêt.
Esta-y : y être.
Estagn : étain.
Mon ami suit tout prous très docilement la leçon et reconnaît en
effet que je ne lui laisse le temps d'arresterouneya pr'ous estréms de
ratisser par les côtés et je mets sous ses yeux la courdiole longue
file suivante :
Sé : si.
Sec : contraire d'humide.
Sèg : suit, du V. Segui.
Sèp : tressage de branches.
Se-b : si je vous.
Sept : nombre sept.
Sét : soif.
Se-t : si je te.
S'èt : si vous êtes.
Ceth : champignon.
Seyd : assoie, du V. Sedé-s.
S'en : s'en.
Se-ra : Si je me.
Se-u : si je le.
Séu : suif.
Cèu : ciel.
J'ajoute : vous ne vous paieriez ma cuye par un eschardigadye ucc
élagage uniforme des mots très usités ressemblant par exemple à
bat, can, cap, dat, hat, mas, pot, puts, yun, et combien d'autres,
�- us quand le simple usage vous indique d'écrire afin d'éviter toute
confusion : bat du v : bate, bayd naît du v : badé, cang chien, camp
champ, qu'am nous avons ; — cap tête, cab contient du v : cabé ; —:
da-t te donner, dad donné ; hats faites, hads sorts jetés par les
hades, ha-s se faire, hachs fagots ; — mas mes f. pl., maas mers,
m'as tu m'as, mans mains ; — pot lèvre, pod peut du v : poudé ; —
puts puits, puds tu pues, puns points, vues racines principales ; —
yun être à jeun, yugn jonc, yuy juin, yuilh juillet, yunt 'joint, etc.
D'ailleurs si vous vouliez encabourrudi-b dans la simplification
ne feriez-vous pas du jargon ? (qui qu'en veu des zoranj elle zetanch
la soif alon petitt mer queq sou pour teqoss) et vous parviendriez
ainsi quelque jour à me faire mailhuca s'ou pape par quelque
malinous escarniau des phrases barbares comme celle ci trouvée je
ne sais où :
Kignapanat kipot pastatapek dekapihonis delarro kalama
kedetirabalat touchukat toukurat nignanat tomibitek dekestoraci keticourrissolok.
Pour le coup mon Marluc se dispose à courir enso dou sapientas
Poly-Glott de l'Englitche-Milhass-Tanoc-Club car il faut qu'il en ait
la traduction coûte que coûte ; peine inutile, son homme a déjà
mis lou camin debath lous pès pour les funérailles du roi Edouard.
Mais hélas ce Dekapihonis le tracasse : Honis... soit... qui mal y
pense ?... et le Ketibourrissolok final lui revient et le martèle que-m
mailhuque bedet-bous, que-m mailhuque e m'escailhe lou toupin... Je le
comprends c'est un peu comme une grosse patate qui tomberait
dans votre menu pèyresilh ; cela vous intéresse ? eh bien ce
morceau esbruserad, arrequilhad, piéntad, escussoad, adoubad é lècad
c'est-à-dire convenablement préparé revient à cette rédaction
mustreyante de meilleure apparence tout à fait gasconne :
Que n'en y a pas nad qui pod esta tanpèg de eapihouni-sde l'arroque
a la maa, qu'es detire abalad ou chucad ou curad, n'en y a nad oml
bitèc d'aqueste ore assi que t'y courri s'ou loc.
Ce à quoi mon Casalè converti répond : La desmëscle moudèrne e
la litre capsalèrc que sourit de yog, toucat lou prêts de la lècsoun ; il
m'obligeait à accepter une superbe botte d'asperges.
Asperges-me Domine ! m'écriais-je, ah gouyats b'es beth aco lou
latin dont on se h... régale.
LOU PÊYROT.
�— 116 -
Lous de oey
L'ARMAGNAC NÉGUE
0 terre d'Armagnac, de luts eslugragnante,
Païs de bos oumbrius, de costes e de bits,
Oun l'èr e-ns hè mey hort, e lou bin mey hardits,
Qu'ny de cap tu que, ouey, boule la megne cante !
Terre oun souy jou basut, o lou men brès beroy,
Qu'ès boune entau paysan de pr'aci qui t'esguiche ;
Se lou grau pay patic d'autes cops, jou, mey riche
Nou de sos, mes d'amou que bouy canta-t dab goy.
L'Armagnac, detoustém, n'a hèyt qu'ue familhe,
Lous gouyats qu'ey soum bius, qu'an boune couradilhe,
E se lous bras soum tilhs, lous esperits soun fins.
T'an poudut noumenta, terre aymade : hangouse...
La hangue, en Armagnac, demoure pour camins
E n'a pas lourdejat jamés la race prouse.
F. de
LARTIGDE.
— Lou bach-Armagnac qu'ey aperat négue permou deus bos,
de las bignes qui l'amanten d'oumbre, au loc que l'Armagnac
haut, dab sas roques nudes qu'ey aperat « blanc ».
Couradilhe, courade, poumous.— tilhs, tilhous, tilhuts : nerveux.
— lourdejat : (de lourd, malpropre) sali, — prous, prouse : d'élite.
�— 117 —
Noubèles
Bidache. — Mous de Lalanne qu'ey are depla goarit d'ue malaudie qui-n hasè pensa de toutes aus qui-u tagnen, parens ou
amies. Loungademens que sie goarrut e brinchut !
Auch. — Que eau leyi dens La Revue de Gascogne n° de May
1910 las payes oun F. Sarran espugue l'Anthologie des Poètes du
Terroir de Van Bever. Que s'en tire adayse aqueste leçou, que las
coelhudes de pouesies causides nou poden èste hèytes que per
mounde qui counechen pou cap dou dit endabans la literature
dou pèys e la lengue mayrane.
Toulouse. — Lou 2 e 3 d'abriu lous Toulousans de Toulouse
que s'amassaben en hèste a l'Hôtel de l'Europe disna, brindes de
Baquié e de Peyras, bielhes cansous moundines.
Marsélhe. — L'Estello (S 1. per an) qu'ey u nabèt yournalet
mesadiè doun lou directou ey lou Capouliè V. Bernard. Que
balhara hens cade numéro prouseys e pouesies dens lous prencipaus parlas dou Mieydie.
Paris. — Ue coumissiou noumade per lou Ministre de la guerre
qu'ey aperadeà yudya cansous militaris taus souldats en marche.
Qu'abem u bot à ha : Lous pouètes de lengue d'o que-s troben
noumerous à d'aquet councours e que bèt escabot de las loues
cantes que sien agradades.
L'ESCOLE.
�— 118 —
Mention ancienne de textes béarnais et gascons
produits devant le Parlement de Paris
22 Mai 1562
Veue par la court la requeste à elle présentée par messire Paul
d'Andoyns, chevalier, seigneur et baron dudict lieu, contenant que
au procès de complaincte universelle pendant en ladicte court
entre ledict suppliant, d'une part, et les ducsdeNevers et d'Estampes et aultres leurs consors, d'aultre, pour raison des biens et
successions de feue dame Claude de Foix, en son vivant dame de
Lautrec, estoit besoing audict suppliant produire plusieurs pièces
vieilles et antiennes estans en langaige byernois et gascon, et
pour ce que ledict suppliant en avoit à faire en une instance entre
aulcunes des parties, assavoir messire Françoys et Geoffroy
d'Aidie, en entérinant une requeste par ledict suppliant baillée
à ladicte court, par arrest ou appoinctement d'icelle feu M6 Michel
Pierre de Mauléon, en son vivant conseiller en ladicte court, auroit
esté commis et suivant ce auroit faict la translation desdites pièces
de langaige gascon et biernois en langaige vulgaire frauçois, et
sur une aultre requeste baillée par ledict suppliant à ladicte court
le vingt troisiesme jour d'april mil cinq cens soixante deux après
Pasques tendant à ce que ladicte translation vaulsist comme les
originaulx avec les aultres parties au procès pendant en ladicte
court ou de convenir d'aultres personnes pour faire ladicte translation, M8 Loys Gayant, conseiller en ladicte court, auroit esté
commis, de l'ordonnance duquel auroient esté faictz trois cornmandementz aux procureurs des parties adverses de comparoir
par devant luy pour dire ce que bon leur sembleroit pour empes
cher aultrement et à faulte de ce faire, qu'il en feroit son rapport
à ladicte court, afin d'en estre par elle ordonné comme de raison ;
et neaulmoings les procureurs des parties adverses n'avoient tenu
compte de comparoir ny proposer ou bailler aulcunes deiîenses,
raisons ou moyens, pour ce empescher, requeroit luy estre sur ce
pourveu ; veues les copies dont mention est faicte en ladicte requeste, l'ordonnance du commissaire injunctive de comparoir et
satisfaire aux junctions précédentes, significations d'icelles, et
tout considéré :
Ladicte court, à faulte d'avoir, par les parties adverses dudict
suppliant, accordé de translater des pièces dont est question,
ordonne que la translation faicte par ledict feu Me Jehan de
Moleon avec aulcunes des parties à ladicte complaincte universelle
�— 119 —
des pièces escriptes en langaige gascon et biernois en langaige
vulgaire et françois, avec les coppies qui seront prinses sur icelles,
vauldront audict suppliant audict procès et instance pour raison
des biens et successions de ladicte feue dame Claude de Foix, en
son vivant dame de Lautrec, pendans en ladicte court, comme les
originaulx.
Archives Nationales. Parlement de Paris Xla 1602, f° 285
Copie de M. Henri Courteault.
^=ìór=;
vo.
—
Lous d'Auts cops
13 XJ
DÉPARTEMENT
13 TT
G-EES
Il y a 50 ans que le Gers étoit encore un pays entièrement perdu,
on n'y rencontroit que quelques petites villes ou gros bourgs dans
lesquels étoit réunie toute la population. Les campagnes, désertes
et misérables, n'offroient que quelques hameaux épars. Les habitions de ces hameaux cueilloient tout autour d'eux ce qui étoit
indispensable au soutien de leur existence, mais rien au delà. Ils
ne communiquoient avec aucun être pensant; ils avoient pour la
plupart un caractère sauvage et insociable.
A cette époque un des plus grands administrateurs du 18e siècle,
un intendant dont la mémoire ne sauroit être trop honorée, est
envoyé dans la généralité de Gascogne; il gémit sur le sort de ses
habitans ; il ambitionne de se rendre célèbre par leur bonheur, de
se rendre heureux par leur reconnaissance ; à l'instant même il
entreprendd'immenses travaux.il ouvre de vastes communications
il traverse la Gascogne de mille routes diverses, il en fait comme
un jardin divisé par compartimens, comme une cité percée de
rues parallèles ou transversales ; il joint de cette manière la Gascogne à l'Espagne et l'une et l'autre mer.
Tels furent les prodiges dont le célèbre Detigni étonna les
Pyrénées et le Gers. Il étoit alors à la fleur de son âge, et la mort
vint le moissonner au fort de ses travaux, précisément lorsqu'il
s'occupoit des moyens d'exécution du plan qu'il avoit déjà conçu
de creuser un canal de navigation, parallèle à la rivière du Gers,
et qui eût rendu cette province l'une des plus florissantes de la
République.
�— 120 A l'aspect des merveilles enfantées par ce génie créateur, les
cultivateurs ouvrent les yeux et sortent de leur engourdissement;
ils remuent avee vigueur les entrailles de la terre, ils plantent des
vignobles magnifiques, ils établissent leurs communications, et en
dix ans ils décuplent avec leur population, la quantité et le prjx
de leurs denrées diverses.
Il ne fut point nécessaire a l'intendant Detigni de disséminer
parmi les citoyens, des professeurs d'agriculture, pour apprendre
à chacun la nature de ses fonds, le genre de culture auquel ils
étoient propres ; tous connurent, comme par enchantement, la
constitution générale et particulière de leurs domaines, et le
genre de produits qu'ils dévoient en attendre. La facilité des
transports, les débouchés des denrées assurant l'intérêt particulier
encouragèrent le travail ; ce travail encouragé fit du Gers, et de la
Gascogne en général, une des plus belles provinces de l'Etat.
Journal de Paris, 9 ventôse, an IX, n° 459, p. 959.
Communiqué par M. Louis Batcave.
S—*-BS
Au dernier moment!
Une bonne aubaine pour nos futurs lauréats des Concours de
musique et de dessin de notre Escole !
Un jeune et intelligent éditeur de musique, M. Hernoult, de Pau,
ER
offre, comme prix, au 1 lauréat du Concours de musique l'édition,
à cent exemplaires de son morceau et en outre, il prend à ses
frais le tirage du dessin primé de la couverture, qui a été mis au
Concours.
Nous remercions vivement le généreux éditeur et nous nous
félicitons, une fois de plus, de l'importance que prend notre œuvre
dans le monde artistique et littéraire de notre région.
Décidément notre cher Sud-Ouest est un coin privilégié !
Le mois prochain nous en donnerons une preuve nouvelle, qui
fera, nous en sommes certain, la joie de nos jeunes poètes.
Plus que jamais : Toustem Febus Aban !
Adrien
PLANTÉ.
Lou Yérant : E. MARRIMPOUEY.
PAU, EMPRIMERIE VIGNANCOUR— PLACE DOU PALAYS,
»
�
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 14, n°06 (Yulh 1910)
Subject
The topic of the resource
Occitan (langue) -- Périodiques
Littérature occitane -- Périodiques
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Description
An account of the resource
Reclams. - juin 1910 - N°6 (14e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Planté, Adrien (1841-1912)
Daugé, Césaire
Hique-L'Y Nas
Baudorre, André (1866-1941)
Lou peyrot
Lartigue, Francis (1893-1914)
Batcave, Louis (1863-1923)
Marrimpouey, E.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" alt="" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1910
Relation
A related resource
Vignette : <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg">http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg</a>
<a class="link_gen " href="http://www.sudoc.fr/039860345" target="_blank">http://www.sudoc.fr/039860345</a>
Is Part Of
A related resource in which the described resource is physically or logically included.
Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol. (16 p.)
Language
A language of the resource
fre
oci
Type
The nature or genre of the resource
Text
publication en série imprimée
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
<a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2210">http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2210</a>
INOC_Y2_6_1910_06
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Domaine public/Domeni public
License
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Temporal characteristics of the resource.
19..
Alternative Title
An alternative name for the resource. The distinction between titles and alternative titles is application-specific.
Reclams. - Annada 14, n°06 (Junh 1910)
Occitanica
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Gascogne
Reclams
Revue
-
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Text
Lous de oey
LOU BLAT MADU
Suslou penén cascalh e sus la tasque dure,
si 'sté de l'irague eschebrat
Lou grâ de blat
E si lou camp oun ey se troubè pla laurat —
Quoan arribe l'estiu auta pla que madure.
E lou bouè. 'spian lous plaps de bribente berdure
Qui yauneye e proumét lou pâ sabre e daurat,
Que desbroumbe sas pòus e soun cô claberat
E despuch quoan de temps la soue pene e dure.
Au me praube courrau, à la gracie de Diu,
Qu'èy semiat u roumént qui-m parechè prendiu,
E la haus dou segàyre adare que lavasse ;
Kles la mustre, soubén, qu'ey hèyte enta troumpa,
E l'abiéne escurous qu'ey acera qui miasse...
— Qui sap si lou mançot e-m goastara lou pâ ?
Simin
PALAY
Cascalh : caillouteux ; eschebrat, séparé.
Courrau : domaine. On dit aussi casala, casau, courthéu.
Mustre : apparence, ce qui se montre. Mançot : nielle des blés.
Escurous : obscur.
�— 82 -
Drin de tout
Au numéro de Mars, qu'abi pausat aus escribâs de l'Escole
aquéste custiou : En bou biarnés e eau dise prose, prousey ou
prouse ? L'Artè dou Pourtaou que m'a respounut per ûe létre
qui trobi hère beroye pramou qu'ey sarside d'amistal e d'aquéth
esperit tan gascou qui pegnique la yen chéns ha-lé crida : atch !
Lous leyedous que s'en soun pouduts leca lous pots p'ou purmè
d'abriu.
Palay e Camelat e en darrères Batcave qu'an boulut tabé disé-y
û mout. Assiu so qui m'an escribut.
Permou d'û mout
Que-s pot qu'ayey emplegat quauque cop lou mout prouse, mes
que-m serbéchi d'ourdenàri dou mout pi'ose permou qu'à nouste,
coum per lous endrets oun Lalanne ey demourat, que disen
prose : ex : qu'a hèyt ûe beroye prose. As acabat la toue prose ? etc.
Prose, coum touts lous moûts de la soue familhe, que hè lou
bèrbe : prouseya. A nouste, prouseya que bòu dise debisa, ha prose.
Que sèyqu'à Orlhez n'a pas aquet sens (1), mes qu'assegùri qu'en
Mountanerez.qu'a lou qui dîsi. E dounc, nou seré pas que reguliè
de préneprousey coum de la familhe, en goarda prose, aco segu, e
nou pas prouse qui a lou sens de beroy, dous, agradiu. N'èy pas
toutû, à case, entenut yamey aplica prouse à las causes chens
amne, coum la yèrbe, mes soulamén à ço de biu.
Prose, dounc, qu'ey per segu de souque biarnese, coum rose qui
hè rouseyant, lose qui hè lousa etc. ; Vo, coum se sap, que hè ou en
aquets cas, coum en d'autes.
Que crey dounc que eau dise ; prose, prousey, en francés prose ;
prouseya, ha prose.
Aco, bien segu, n'empêche pas que prouseya-s boulhe dise à
Orthez aute cause, coum apprivoiser, flatter, se donner des aises,
deviser agréablement en toute liberté, se complaire en compagnie, mes
que-s pot pla que prose que sie lou mout-souque, ya que lou sens
qu'àye drin desbiat.
Simin P.
(1) Errou, qu'ey a Orthez sustout qui a aquéth séns.
�— 83 —
Enta B. de Lalanne
N'ey pas que la toue idée de bouta mey de Noubèles aux Reclams
nou sie boune, mes oère drin : Au camî d'Espagne lou qui pod
mey que tire deban. Per nous auts qui s'èm apoudyats sus la bie
felibrénque perqué, hòu, nou anarem a las mey pressades ?
Lou qui mey presse, apòstou dou Felibridye, b'ey entau gascou
d'arrapa-s lous dus pugns a la cadière predicadére de las Glèyses
é a la cadière dous reyens a l'escole prumère ?
Lou qui-s trigue hère, b'ey la proupagande per lous yournaus ?
Autan e mey que d'auts qu'at sabes tu, amie, tu qui coumbides
cade semmane enso de l'Indépendant de Pau l'eslou dous escribâs
biarnés.
E are que t'an gausat dise qu'abès abandounat lous Reclams ?
Lou qui t'a pegnicat d'aquére fayssou qu'a, perdiules, plâ hèyt.
Se pinnes, se guinnes e se crides, you que truqui de las mâs !
Escoute, e que-t balhe per dit : U cardinat coume lou qui es nou
déu pas abé lou lésé de cara-s dus, quoate, chèys més ; nou deu
pas demoura en Yan dous Pots-cousuts, quoan l'agradaré de
youga a laspensades chens coumpagnie. Qui l'oubligabe à sourti û
cop de l'estuyòu e d'escribe pou gay de toute la Gascougne : lou
Poun d'Orthez, lou Discours d'Aryelès e Ue Benyénce ?... D'aquére
pause enla qu'aboum lou drét, nous auts touts d'apera-u, de
segouti-u, d'arrougagna-u.
Oun èm d'accord qu'ey sus lou mout prouse
Ta que m'en sèrques batsarre ?
Se l'ey emplegat dens lou tems nou m'en serbéchi mey. Aco,
permou que l'ey recounegut due houn drin atau, atau, despuch
qui ey audit lous aulhès de l'arribère dou Gabe dise : Ha drin de
prose.
' Se-t da coénte doun l'ey desgahat (s'ey û néologisme nou bouy
èste ne lou sou pay, ne lou sou payrî) que t'at siularèy dous à
l'aurélhe quoan se rengountrem, Tout dous, permou que, per ûe
crabe escournichade, nou bouleri coumensa nade poulemicalhe dens
la nouste maysou de pats e de tribalh, lous « Reclams de Biarn e
Gascougne ».
E ha toustem beroy.
Lou tou,
Miquèu de CAMELAT.
Asso qu'ère emprimat quoand lou Capdau me mande la létre de
Batcave qui sèg : braque, més cougnide d'etsémples, sus lous
moûts doat, prouseya, amassât e amassade. Arroun aquére létre,
qu'èy lou drét, coum au palays, de dise : « La cause qu'ey entenude » !
�— 84 —
Meste Capdau
En ta nou pas que las quslious de Palay, Lalanue e de l'Artè e
damourin aules (aqueste mout ta habe, Artè, lou plase de dise-p
qu'aule pouyre bâcha dou grec xuXoç) que-p mandi so qui-m passé
p ou cap,
I. — Doat qu'ey hicat per Donat (Donat de Casteide n'ey mentabut
que desempuch lou segle quïnzau). Qu'en ey atau pramou qu'en
gascou l'n dou miey enter dues voyelles qu'e iiche lou camp, la
beroye ! bcziè = vicina ; garic = gaUina ; Salies = Salinas. Lheu
en prumères, Doat ou Donat estou lou noum d'u gran be qui ha
passât au billatye. Lou biarnes antic dous Fors qu'ha doatiu (dou
latî donalivum, obe o, Artè !) ta dise u dou heyt per u segnou a
u qauqu'u. Mous Emil Levy, u Allemand sapien, qu'ey d'aqueigt
abis.
II. — Ta bous, amie Lalanne, ue yunte. Bissè qu'io prouseya ey
coumû aus parsàs de las arribères noustes e antic tabey. Qu'ey
estât escribut aus Ileclams de 1902 (p. 53) en ue pouesie de 1018.
En u beroy liborot que Camelat m'a balhat e qui leyi soubénte
cops que bederalz : « Prouseyat pe de causes qui perfectiounen
(lib. i c. vin. verset 4). Aqueigt liberot qu'ey VImitatiou de laquaa
Mounsegne Lacroix disè au traductou, l'abat Lamaysouetle
« Cade familhe que sera hurouse de pousseda u libe qui, sie en
latî, sie en Frances, a deya sanctiiicat tan d amnes e pot adare ha
lou medich be aus qui-u leyeran en nouste beroy e délicat
Biarnés ». Lafore que l'ha emplegat tabey en debisan de Pellissou
(Reclams 1901, p. 243).
Ne bouy pas défende amassade : la gouyale b-ha hère de pays, se
disetz e b-ey badude yuste maridadére. Toutû puch qu'èm parens,
creditur Lalanne dieniti, qu'ep bouy mentabe qu'en biarnés amassadis que-s ditz per amas de choses en rond. Labets aqueigt mout.
qu'aurétrop hèyt arride lous qui nou s apèren liartanès. Amassât,
amassade sustout qu'ère, coum lou fumelis, mey galan e qu'ère
dou parla d'Orthez. U amassai de mayres, escribèn de la nouste
bille à l'Avenir des l'yrénécs, 18 avril 1873.
Bissè, adare, nat nou cridera : Biahore !
Lou boste serbitur, Meste Capdau,
Louis
BATCAVE.
Que decherèy, si-b plats, per l'estrém tout so qui ne toque pas a
la mîe custiou.
Lous très autous, Darclanne, Palay e Camelat, que soun d'arcor
dab you : lou mout prose qu'ey plà biarnés e plâ gascou.
�— 85 —
Camelat, qui a quauque cop lou cap au peys de las estéles, que-s
a desbroumbat de parla dou prousey. Palay. éth, que-m porte ùe
ayude preciouse en han-lou coum you synonyme de prose. Tan
qu'a l'Artè ne bòu pas enténe d'aquére aurélhe. Més encoère qui
ne s'ayi pas, au sou dise ou mén, anat usa lou... foundemén dous
pantalous s ous bancs de las escoles, ne « sab pas coum carn
pudénte », burousemén ! que-s counténte de sabé-n de loung e de
larve coum ù (iascou sapién : trop sapién enta you, amie, tout cop
qui in pâlies grèc ou latî que m herés estuya en ù hourat de
boubou !
Toutù qu'èysus tu û abanladye quoand debisi d'ûe cause biarnése ; tu ne l'as poudude apréne que de loégn ; e you qui souy
Biarn dou cap aus pès, que l'èy biste, que l'èy entenude, que l'èy,
que pouyri dise atau, chucade a la poupe de la may.
Si las endiques balhades per Batcave ne t suféchen pas,
demande a dues hémnes dou Biarn qui batàlen d'arrèy e de
tout, sedudes à l'oumpre debath bèlb cassou, loudiménye, arroun
brèspes.
— E que hèts daunétes ?
L'ùe que-t respounera :
— Que-s prouseyam, tè, abau d'ana hica lou soupa au hoéc !
E Faute :
0, ho, que hem drin de prose Í
Au lou entenut, prousei/a-s e ha drin de prose qu'ey toutù.
Hue m'en tienerèy aquiu se ne t desagrade pas e que bau councludi :
N'ey pas esta trop aba.n-hèyt per ù Biarnés de ha prose synonyme
de prousey.
Més lou noum prose ne desfèytera pas yaméy û escriut ni d'apprentis ni de méste ou biarnés ou gascou.
En so qui ey de la prouse, que sie enterrade e que droumi en
pats !
J.-V. LALANNE.
�— 86 -
La Rime Eschourde
Perqué s'enlaséch la cassourre ?
(J. V. LALANNE)
.
« Peysa é Médecy »
Lou rimayre yumpad sus l'aie troubadoure
Qu'apère la sasouïi,
Oun la buts dou pastou deschude la pastoure
Dab aqueste faysoun :
Tourne arroun la tourrade a beth tèms qui deschudes
Lou rimalh adroumid,
La sape a cadun bers hès-tu biéne e remudes
Entau libi fanid ?
La saligue d'Abrïu qu'eslarique la brïule
Qui s miralhe au lagoth,
A l'ouseth aymadou qui cheniscle e qui pïule
Que respoun lou barboth ;
Ta daune Maransine a la pélhe d'agulhes
De ioursible coulou,
L'astre rey que desplégue ad pè de las crousculhes
Un brassad de calou ;
Mèste Biarn eth tabey que desprigue las tuques
Dou moufle e blanq couhét,
Berdoulin entandore e legnères e bruques,
D'arrebibe qu'a sét ;
Dous souns malhs arroucuds las nubles capserounes
Que-s desbèn a plasé
Pr'ou gay de la Chalosse a las poupes redounes
Qui s'ardalhen lou sé ;
L'armari dous grans flocs toutchoaloun qu-s desclabe
En bessan la sentou,
Quèn lou plou de l'ibèrn s'espicliorre entau Gabe,
Entau Luy e l'Adou ;
Lou coucuth trifalhan que thiabèque en la brouste
Lou bersét demouniau
Ta boulé desclouqui la daunéte d'a-nouste
Qui s damoure coum eau ;
�La nature pertout qu'orb encoère soun libi
Au pensedou qui bòu,
You qui l'aymi leyi d'arretard que m'arribi
S'ou galan arrayôo ;
De l'arrïu pouétic, la pensade trop hénse
Oun ne pouch arriba,
Qui-m dits se béderèy lou tchup oun se couménse
So que bourri troûba ?
Cantedoures d'a-nouste en larganse gaymante,
Qui pitsautet d'amou,
Arribatz a l'ayude estenén de la cante
Lou ringue e la sabou ;
Quèn se burcle lou his sus la prade en tabalhe
Coum damnayre liloy
Badé, bibe et canta, quèn la flou s'esbadalhe,
B'eshort gran e beroy !
Mé la rime atendude, arrembèsseou hasourde
Sus souns pès de barlac,
Que s'aparye per forse ou que hèy de l'eschourde
E Pèyrot que-s béyd flac ;
Ah canalhe de rime "oun t'adroms que m'arrounques
L'escàrni dous hiatus,
Chèns sape, fadas, clècs, quèn a toutes embrounques
S'escargalhe lou hus....
A Mimbaste, loti 1%d'Abriu 1910.
Lou
PÈYROT.
Arrègue Esplicadoure :
Crousculhes : coquillages au bord de la mer, appelés également quésques,
craques, crasquilhes.
Tuques : éminences, sommets élevés.
Capserounes : emmaillotantes.
Tiesclouqui : détourner des devoirs maternels.
Tchup : bruit de la goutte d'eau qui tombe et qui semble être le départ
naturel de la formation d'un certain nombre de mots qui ont trait à l'eau ;
Tchup, chute de la goutte ; Tchupac place mouillée ; Tchupa-s, emplir ses
chaussures d'eau ; Tchumou, suppuration ; Tchurle, larme d'eau qui sort de
terre ; Tchot, flaque d'eau ; Tcliope, marécage ; Tchoupi, pétrir avec les
pieds ; Tchotchc, trempette dans un bol ; Tcliourre, petite quantité de
liquide versé ; Tchourrucs, grosses gouttes ; Tchourrusque ou Ëschourre,
source ; Tchourriade, bourrasque ; Tchourruscacle ou Aguiscayte, cascade, etc.
Ringue : tintement, retentissement.
His : le soleil dardant se vautre.
Embrounques : trace de nœuds.
Escargalhe : éclate et s'ouvre pour la végétation.
�- 88 -
L'Abé dou Més de May!
Qu'ey arribat lou linde May
ye cado ausêt qu'en crido,
lou Pinsan e la Trido,
la Tourtéro dab lou Pic-lay
ser un aurey esquerle
yoguo lou Pic, la Trido, lou Merle
qu'ey arribat lou linde May
yoguo lou Pic, la Trido, lou Gay !
Qu'ey arribat lou linde May
la Chincharro esberido
dab l'Auriò qu'en crido
enpinnat au cabelh d'un hay
ser un aurey esquerle
yoguo lou Pic, la Trido, lou Merle
qu'ey arribat lou linde May
yoguo lou Pic, la Trido, lou Gay ?
Quoan dou Lugran lusis lou ray
qué la noèyt hè sa roundo,
Lou galan à sa bloundo,
Dab l'estréo porto lou May :
qu'en repiquo sa miguo,
au lhéyt débat la priguo,
qu'ey arribat lou linde May,
yoguo lou Pic, ht Trido, lou Gay.
Marius
FONTAN.
�Un pouète gascoun chic counégut
MAURY
Moussu de Camélat qu'at disè aci lou més de may darré « las
modes que s pèrden » lou bielh parla, négat per les aygues trébouses de la decentralisatioun, que s'en ban e que poden dise
coum lou pouète landes : Tout qu'ey cambiat dens lou païs ». Ta
plan que s'ey descbidat un beroi escabot de oercayres ahoecats,
qui an hicat lou soun sabé a recapta tout so qui sap au bielhè :
cantes de las bielhes, coundes dous anciens, antiques débis.
Aquetrichè que-s ba apiela-s dens l'oustau poulit dous Reclams
ebet tems encoère, maugrat so qu'en disèn lous franchimans, la
lengue nouste s'esplandira en tringan per las planes arroumentères, las mountagnes blancouses e las bats bitassères. Qu'ey lou
dèué d'un hilh aymadou de recerca so qui hè mey grans lous
souns aujolhs ; qué muche aquiù que n'a pas desnégat soun sang
e qu'a toustem à co la renauide dou gascoun « blous e naturau ».
Que bouy counda-p' aci la bited'un pouète gascoun, pouète chic
counégut, de franc courau e de boune souque, Maury. Qué basouc
proche de Coundom au cap dou sècle darrè, qu'ère passât per las
escoles, qu'estouc même aboucat, riche e maridat dat ue béutat
de la bile.
Mes aci qu'ey la secounde partide de la soue bite : sa hemne
mourie joene (un malhur n'arribejames soulet)las bits qui crèben,
lou terradou espùdzat qui ne balhe pas mey abaleu tout lou soun
auè.
Maury qu'ère l'imatje dou gascoun brabas e mensounjè, bray
echarruscle d'espérit ; touts qu'où counéchen, qu'ère l'omiqui eau
en d'arrise. Encoère que lou soun co estóussi houradat per la
doulou, qu'où calé ha mine gaujouse e que patiuè de bése que
digun nou coumprenè.
L'aùré calut en quet omi maynatje cauque d'un endé l'amistouéja, l'auré calut un caucun qui plouréssi lous souns dos, l'aure
calut en un mout ue persoune qui-u jumpléssi dens lou bres de
l'amistat. Aquére persoune qu'estouc Candide, la soue gouje tout
en ère, d'inqu'au noum, qu'ère en raport dat l'amie rébat dou
Maury. Un bet jour lou nouste gascoun t'ou disouc atau : « Candide
ba-m tout aparia ; serbit-s me tant que si biù, un cop mourt,
�— 90 —
qu'aurats en pague lou men bén ». E Candide brabasse hasouc au
gratde soun meste ; balleu lou soun casau que-s caperec de flous
aulourentes e beroujines e Maury que poudè bése cade matin la
soue secounde bemne passejas per las arrus de Coundom dat ue
tistère cougnide de flocs, d'oun l'argen serbiue a paga lou chingarre pallie de coulou, meù de gous e lou pétit beyre. Et que
l'espiaùe esmabut e lou soun co de gran droulot palaquejaùe mey
hort au hoec escalouriù dequet amou. Poudè pas saunéja mielhe,
lou glas de soun amne que-s hounouc e l'arrise gaujous ou tournée
Ihoùri aus pots.
Qu'ey en aquet tems qui 'escrioué ûe pouesie plan peberade,
dédiade à Moussu Lagleise ; aquére pèçote qu'ey noumentade :
« So qué digout lou marguilhiè Jantet à Moussu Lagleise lou jour de
l'installacioun à Jigun d'aquet nauet becàri ». N'ey pas ûe obre de
gran balou, mes qu'aymi a trouba-y aquères adoubalhes qui-n
hèn toute la sabou.
Tau coum un esloumbriquet, la trobedou Maury s'esplaudio per
la bile de Coundom ; touts que s'abèn aquets bers de per co, cadun
qu'ous boulé entene a dise de la bouque de l'autou. E l'orjinau
qu'arribaue, caussat d'un gran pa de boys, emmantoulat dens ue
balouse grise (la soue balouse de trabalh se disè enta desencusa-s)
ecouhat d'ue casquéte de séde pelade, segu de soun efet : tout lou
mounde s'estoursè d'arrise enl'escouta.
Mounseignou de Langalerie que-s troubec de passa per Coundom, qu'où paiièn dou Maury e que boulouc et tabé audi nouste
gascoun; qu'où hasouc manda, en prumères l'aut que-s hasouc
tira l'aurelhe, puch enfin, prêchât pous souns amies, que s'abiec
decap oun démouraùe l'Abesque. Que-t arribe, en tout ha brouni
lous esclops sou parquet, toustem embarrat dens la balouse e chic
désalenat que-s boute a debana la soue pouesie. Touts lous qui
èren aqui s'espatraflen e Mounségnou et medich qu'aoùc, nou pas
aquet arrisoulet esplingat dou cap dou pots, mes un bet e franc
esclat sourtit de la ganurre qui repoumpine p ou saloun chic
bésiat de taus arridères.
Que hiqui aci aquére obre, en crésèn de ha plasé aus Eschouliès ;
pousqui lou men trabalbot ahisca-u d'auts a cuscouteja las paperoles proubéjantes : dat toutes aquéres peyres que bastirén labets
l'istori dous incounéguts (e que soun hère) de Nouste bère Gascougne.
Monguilhem (Gers).
F. de
LARÏIGUE.
�— 91 —
MAURY
So que digout loumarguilhiè Jantet à Moussu Lagleise lou jour
. dé l'installacioun a Jigun d'aquet naouet becari.
Benguets aci petits e grans !
Moussus, oubriés païsans !
Gèns de bilo, gens de bilatje !
Gens de tout péu gens de tout atje !
Diu de bous auts qu'a prés pietat
E gràcis à boste pietat
Qu'ets a balhat per bosto gleiso
Un boun pastou : Moussu Lagleiso,
Adaro, em bat s disé bous auts,
Qués magré coumo 'n cende claus ;
Mes soun pas qu'au més de décémé
E dirèn qu'arribo en Quarémé.
Mes dam capous e dam poulets,
Anguillos, tròguens e brouchets,
Per l'aunou de la nosto Gleysq,
Engréchérats Moussu Lagleiso.
Campanè 'souno l'Angélus !
Nosté curé n'e pas camus
E ser soun nas, sanse courdeltos,
Se pouira tengue las lunettos.
Se bosté nas e heyt atau
Xe pas un pecat capitau
Coundamnat per la Santo GJeiso,
Counsoulab-ous Moussu Lagleiso.
Benguets aci, frés agusat,
Qu'am de boun bin frésabroucat
En dé pléa bostos burettos,
Beyrat s la nostos maynadettos:
L'Agnès, la Tréso, la Martoun
E la pélite Jannetoun
Las praubes soun toutes de Gleiso
Aymats los bien Moussu Lagleiso.
�- 92 -
Quan siits au coufessiounal
Pouyrat-s legi boste journal :
Soun pas ni boussudos, ni tortos !
Mes dressàdos a cots d'endortos.
Bats enténe nosté regen
Canta brespos damb' un serpen,
Qué hè brouni touto la Gleiso :
Sauba-bou-bou, Moussu Lagleiso.
Adaro tachat-s d'arcalha
Lous counselhs qué bous bau balha :
Demourets pas trop en coufesso,
Préchats toutiour penden la messo,
En de la disé siots court
E lou diméche après mijour
Barats las portos de la Gleiso :
Dechats dansa, Moussu Lagleiso.
Aymats bien bosto praube may
Coumo las flous dou més de may,
Qu'appedassera lou bestiàri,
Que soegnera lou perbitàri
E lou boun Diu bous aymera
E tout lou mounde que dira,
Quan partisquets d'aquesto gleiso,
Mounlats au ceu, Moussu Lagleiso.
La bas sera pas que doulous,
Gemissemens, mesclats de plous,
L'Agnès, la ïreso, e la Jàno
S'esquicheran bosto soulano ;
Cadun en dé n'aué u boucin
Se truquera damb lou besin
E per loun tems la Nosto Gleiso
Bous plourera, Moussu Lagleiso.
F.
de
LARTIGLE.
MAURY.
�- 93 -
Sermon pour le jour de la Pentecôte
à Sarrance, au xvm* siècle.
Il est à peine besoin de rappeler que l'Epitre du dimanche de la
Pentecôte rapporte le souvenir de la descente du Saint-Esprit sur
les apôtres. « Alors leur apparurent des langues de feu, qui se
partagèrent et se posèrent sur chacun d'eux ». On avait coutume
autrefois de rendre cette scène sensible dans certaines églises.
La tradition rapporte qu'au sanctuaire
de Notre-Dame
de
Sarrance, au xvine siècle, le père Norbert, père blanc ou prémontré, expliquait aux pieux pèlerins venus de toutes parts —
raison pour laquelle il devait s'exprimer en francimand — comment l'Esprit-Saint descendit sur la mère du Sauveur, plus particulièrement honorée en ce lieu, et sur les apôtres qui, à compter
de ce jour, allaient publier la loi nouvelle et annoncer l'Evangile.
On voit d'ici la conclusion. Par la confirmation chacun ayant reçu
également les dons de la troisième personne de la Sainte Trinité,
devait confesser la foi de Jésus Christ et cette fêle était le renouvellement de précieux souvenirs.
I n grand vent, s'écriait le père Norbert, se fit entendre — il
'tait figuré à Sarrance par une plaque de tôle ; — les apôtres vont
~ecevoir la plénitude du Saint Esprit. Soyez attentifs ! « Feu du
Ciel, commanda-t-il, descendez » !
�- 94 Dociles à sa voix, sept petites flammèches, dites rugles, tombaient de la nef gentiment, doucement, pour s'éteindre juste avant
d'atteindre l'auditoire.
Et pour mieux frapper l'esprit des auditeurs le père Norbert de
reprendre à nouveau : « Feu du ciel, descendez,» !
Et aussitôt les sept petits rugles descendaient coum si habèn
habut lou sens.
Enfin pour représenter aux fidèles que la grâce les enveloppait
tous et de toutes parts,
Impie superna gratta
Quos tu creasti pectora
l'orateur de commander à nouveau ; « Feu du ciel, descendez » !
Mais de grands yeux écarquillés eurent beau porter leurs
regards vers la voûte azurée où scintillaient des étoiles dorées, le
feu restait enchaîné au Ciel.
Une voix alors se fit entendre par un trou de la voûte pour dire :
« Moun père, n'y ha pas mey estoupe ! »
Ce fut un vif déplaisir pour l'orateur qui, avec ses religieux,
avait travaillé pendant plusieurs jours ad mojorcm Deigloriam à ce
mécanisme savant. Aussi, dit la légende, l'expérience n'en fut
plus recommencée.
Ceci peut n'ôlre qu'une légende connue en d'autres points de la
région, à Aire notamment m'assure M. l'abbé Daugé ; ce fut aussi
une réalité. Si l'on consulte Ordinaire et Coutumier de l'église de
Dayeux (xme siècle) publiéparle chanoine Ulysse Chevallier (Paris,
Picard, 1902, in-8°, p. 166 7) on apprend que, dans ce diocèse
durant le chant de 1 epitre, on envoyait du haut de la nef et du
chœur des fleurs de sept variétés, des nuages et des petits feux,
ainsi que pendant le Veni Creator. En plein xixe siècle à Jauer, en
Silésie, on faisait descendre de la voûte un pigeon, usage qui
avait été général jusqu'au xvie siècle. Dans la région de Rouen,
dans celle de Beauvais, on lançait des éloupes enflammées sur les
fidèles ((ïasté : Les drames lyriques dans la cathédrale de Rouen,
Caen, 1893, in-8°, p. 73 — Caix de Saint-Amour : Causeries du
Besacier, Paris, Champion. 1892 p. 61). A Najac, en Rouergue, un
�pigeon descendait naguère de la voûte (Afïre. Dictionnaire des
institutions... enRouefgue, Rodez, 1903, p. 190, etc,) Dans l'ancienne
chapelle du collège Moncade, et c'est quand nous y étions élève
que la légende de Sarrance nous fut rapportée, le jour de la
première communion trois colombes en papier étaient a Hachées à
la voûte.
Rappelons brièvement le goût qu'on eut autrefois pour ces
représentations figurées. «Bientôt après (le xivfl siècle) Brunellesco
inventa pour la fête de l'Annonciation, célébrée sur la place San
Felice (à Florence), cet appareil extraordinairement ingénieux
d'une sphère céleste autour de laquelle volaient deux groupes
d'anges et d'où l'on vit descendre l'ange Gabrieldans une machine
ayant la forme d'une amande ; Cecca fournit des idées et des
machines pour une fête du même genre. Le grand prédicateur
Roberlo da Lecce termine la série des sermons de carême par une
représentation de la Passion. Burckhardt La Civilisation en Italie,
in-8°, t. H, p. 103-4. — « Si l'on représente encore, au xve siècle,
les scènes mystiques, Brunelleschi trouve le moyen de suspendre
en l'air des enfants ornés d'ailes angéliques, qui semblaient voler
et danser, et un Dieu le père solidement tenu au Ciel par un
anneau de fer, l'ingénieux Cecca imite l'Ascencion du Sauveur
(Gebhart, Les Origines de la Renaissance, p. 275).
Les globes de feu étaient appelés rugles, on l'a remarqué. Or, si
ceux qui l'ignorent consultent Lespy, ils verront que ce mot signifie deux choses absolument contradictoires : la foudre, ou un
météore signé comme l'un de ceux qui causèrent des dégâts à
Nay au XVIe siècle (le mot était courant en Béarn bien avant) et
un poisson de mer dont la peau quand pn le touche fait éprouver
une si vive sensation de froid, qu'à Bayonne et sur la côte on dit :
rcd coum la peigt dou rugle. Parlant du poisson narcla Simon
Ganvensis dans Clavis sanationis, 1486, écrivait : piscis quem si quis
diu manutenerit 'tremil manus ejus ob frigus. Evidemment nous
sommes sur la voie, mais de là à rugle, quelle transition? Ce problème que nous cherchons à éclaircir avec feu Eugène Rolland,
si compétent en toutes ces questions, vient de recevoir une solution dans le tome XI de la Faune populaire de la France (p. 164 que
�— 9G —
M. Gaidoz, l'ami si dévoué du savant modeste, vient de publier
(avril 1910). Le poisson rugle, écrivait Rolland, est la torpille dont
Valenan (1615, p. 393) disait « que prise à la ligne elle transmet
sa malignité (engourdissement) tout en long du crin et de là,
passant par la canne, se va rendre à la main et jusqu'au bras,
lequel engourdi quand et quand, la pesche tourne à néant. « Or,
en arabe, la torpille s'appelle râad qui signifie également la foudre. — Le fait pourrait donc s'expliquer ainsi. A Biarritz la torpille est appelée aussi arrounsc bras, le poisson qui donne une
secousse au bras; elle est évidemment très froide au toucher, mais
semble produire comme une décharge d'électricité d'où le mot
rugle. Je ne vois pas le rapport des mots râad et rugle, mais il me
suffit de noter dans deux langues un même mot pour signifier
torpille et tonnerre, qui ne peut pas s'expliquer d'autre façon.
Louis
BATCAVE.
Erratum. — Dans le dernier n° des Reclams, p. 25, note 1, une
faute d'impression a fait mettre senk, dans lequel les lecteurs
auront bien vite reconnu le mot béarnais scnh, srgn, (signa) cloche.
Ì
�- 97 -
Lous Libis
Lou Calèn. pouesies dap la rebirade en francés, de P. FONTAN,
1 b. in-16. — Prêts : 3 1. 1/2, 12 quèi dòu Partit à Touloun.
De Touloun. sus la ma tèbee encantante qui-s bed nega dens la
bluou de l'aygue e de l'ayre las Isles d'or, lou Fountan, dous lous
auyòus èren d'Aquitàni, que-s mande û beroy hèch de pouesies.
Que l'a batiat Lou Calèn (lou Carelh).
Se lou titre dèchc enténe ûe biste de larè, de crampe sarrade,
oun lous de la maysou tribalhen, minyen e brespéyen, en espian
dehens qu'y leyim mes lèu la cante amistouse d'ù gouyat, lou
desbelh d û co en hèste qui s'escoute.
Lou Calèn qu'ey ue paye nabère dou Libe amourous de la Prou
bence. Nade parentèle dap lou simple e larye pouèmi de Mirèio ou
dap lous plagns roumantics di Fiho d'Avignoun, ûe sounadisse qui
per trouba s à cops drin damiselénque nou s'ère encoère audide.
Ensa, enla que boubarréyen la yoentul e l'endabans dens aquets
serbentésc aperats : Nouasto Foulié, Partènço, La Rampelado dei
Jouvènt, etc.
Obres parières, aperet dous mascles baduts à la Race, reboum
dou gay Mieydie, que dan cames, que dan couradye aus qui an
goardade la memori, aus qui an goardade la fé.
�- 98 Francilho, pouèmi peyrigourdi, dap la rebirade francése p. R.
Benoit. — 1 b. in-16 3 1. 1/2, à la Biblioutèque dou Bournat,
Peyrigus.
Francilho qu'ey ue coénte d'amóu mancat. Beneit qui l'a escribude nou-s deehè goasta per 4as bantarioles e mes ba, mes que
crube.
L'aynade de l'oustau de la Nousilhère qu'ey lèu engalinade per
û gouyatas Segound, qui-s descroubech à la fi pacan e courredis.
N'a qu'ù tesic l'aymadou gracious, qu'ey de hourrupa tan qui lou
s'escad la licou d'amou e de passa d'ue taule à gnaute taule. Couine la gouyate s'eslame de die en die e creménte demoure de
nuda-s per maridadye, l'amie deya hart, que parpalhéye autour
d'Annilhe la serou de Francilhe. Segound e Annilhe que soun
ballèu mandats. Hèstes sus hèstes ! Puch lou pés de la bite de
familhe, las cargues e l'abeyè de la maysou oun ploure û nenè que
hèn que la hémne qu'ey abandounade puch lèu mourte. Francilhe
qui arrousègue lou sou cami de crouts, Francilhe l'amourouse
d'autes cops e l'amigue d'are, que neurira la pichote qui sera coume la soue hilhe.
Qu'ey aquiu tout lou sudyèc. Beneit nou s'y destrigue aus dehores e que prestech sus lou pensamen de las amnes. Lou sou bercet qu'ey sabourous e plé de causes. Nou credem abansa-s de sou
bres en asseguran, apuch Mous de Levraud qui a hèyt la Prefàci,
que la cante dusau senou l'obre sancère que déu èste classique
entaus peyrigourdis.
Miquèu de
CAMELAT.
�— 99 -
Noubèles
St-Pè-de-Bigorre. — Maugrat la néu qui n'a pas brigue parât de
toute la sénte yournade la hèste que s'ey perseguide eoume ère
dit. A la conférence balhade per SiminPalay à la maysou coumune
n'y anaben pas de pès ; lous oelhs lusens dous qui èren aquiu e
l'arride qui clareyabe sus las cares dap lous clacs de ma, que
proubèn qu'aquet mounde qu'abén coumprés.
Tau disna qu'èrem ûe cinquoantene enço de l'amie dous
" Reclams " e de " La Bouts de la Terre " mous de Latapie.
Lou mayre, Mous Pèdre de Baléncie, que saludè lous felibres
semiayres de force gauyouse, l'adjoen Mous de Pouchan qu'auheri
bi de las telaraques e dinque à très ores ou quoate que debisén :
Cantou sus l'amne de las causes, Pomèse Mourthé sus la biledeSt-Pè
doun soun hilhs e arrè-hilhs. Desclaus que tringuè au bi blanc
d'Armagnac e aus maynats de Gascougne, Lapuyade que déclamé
lou Curé de Biderén e Y. de Latapie que digou Lou Franchiman
d'Arrix. Puch S. Palay que parlé encoère sus lou Felibridye e
Camelat sus l'art naciounau qui eau ha bade en Gascougne.
Lon Franchiman yougat au quilhè de l'oustau qu'abè amiat ûe
hourrère de paysâs, d'oubrès e quoauques daunes.
A l'escu barrât tout cadu que s'en tourné countén.
Auch. — Dou 23 de May au 2 de Yulh que s'y tienera ûe
amassade de las Soucietats d'istòri e arqueouloujie. Lous qui'n
boulhen èste n'an qu'a embia û escut de cinq liures à Mous de
Despaux dinerè, carrère de Metz, à Auch. Demanda-u tabé las
cartes dou cami-de-hèr.
Toulouse. — Daune Filadelfe de Yerde qu'a coelhut ûe flou
d'arién per lou sou libe Cantos en Do au darrè concours de lengue.
roumane e Simin de Palay û aperet de flou per las trobes de
« Case ».
Perpigna. — La Sente Estéleque-s hara augan dens lou capdulh
dou Rousseltïou. Qu'ey la Soucietat dous Estudis calalas qui s
cargue d'arnesa la hèste. Dissate au brèspe arcoelhénce dous
felibres à la gare puch à la Casa communa oun tringaran dap lou
counselh municipau, au darrè d'aco Yocs flouraus ; Dimmenye
inouguraciou dou mounumen de Mountagnas regaladds e disna de
Sénte Estéle.
L'ESCOLE.
�— 100 -
A MAUVESiN
Lorsque,les vacantes termiaées, oa reprend la prosaïque besogne
de tous les jours, la tâclie vous parait plus ingrate, le collier de
misère plus lourd, et la pensée revient souvent en arrière, avec un
sentiment de regret, vers les sites qu'on a parcourus durant les
vacances précédentes. C'est ainsi que mon esprit se reporte
volontiers sur le château de Mauvesin, que je visitai récemment
avec un de mes amis.
Je ne l'avais pas revu depuis le jour où les Félibres en avaient
pris possession pour leur Escole Gaston Fébus, et j'aimais à voir les
modifications introduite depuis ce jour-là dans son enceinte. J'ai
constaté avec plaisir que le meilleur goût avait présidé aux travaux
récents ; la belle Léonce de Castelbon et les deux autres personnages grandeur naturelle qui se trouvaient dans la principale salle
du donjon ont été relégués dans un salle de l'Inpace, C'est là une
excellente modification, car la scène représentée par ces trois
personnages était vraiment un peu trop spéciale et en même temps
trop légendaire pour mériter un tel honneur.
Elle a été remplacée par quatre personnages représentant la
reddition du château par les Anglais au duc d'Anjou en 1373. Ce
fait d'armes raconté par Froissard est reproduit avec une vie et une
couleur locale tout à fait remarquables ; en considérant ce groupe
admirable, on se croirait tout à coup transporté dans un coin du
Musée Grévin.
Un tableau magnifique orne la salle supérieure. Œuvre d'un
peintre de talent, M. Lacoste, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts
de Bordeaux, ce tableau perpétuera le souvenir de la prise de
possession du château par les Félibres, le 31 août 1907. Au premier
plan, on remarque, autour de la bannière, les principaux représentants de YEscole Castou Fébus ; ceux qui assistèrent à cette
première Cour d'Amour : Bibal, Planté, Camélat, Palay, Larrieu,
Lalanne, Pailhé, Chassary, Daugé et une multitude d'autres, la
plupart très reconnaissables dans le tableau, M. Bibal leur adresse
la parole, et, dans un geste large et comme inspiré, il remet aux
Félibres le château réparé. « Ces vieux murs restaurés, cette devise
intacte sont à vous pour toujours !»
Au second plan, se dresse la tour du château et, à côté, dans un
nuage lumineux, l'ombre de Gastou Fébus apparaît et contemple
�- 101 avec étonnement cette armée d'un nouveau genre qui a envahi son
vieux castel, et dont Je
cris joyeux l'ont réveillé de son long
sommeil.
En contemplant cette peinture superbe, on ne peut s'empêcher
de faire une remarque consolante et pleine d'espoir, remarque que
j'avais déjà faite le jour de l'inauguration du château par VEscolc,
Dans leurs fêtes intimes, — et le tableau de M. Lacoste représente
l'une des plus belles, — les Félibres oublient leurs divisions, et,
laissant de côté leurs griefs réciproques, ils travaillent de concert
à la grande œuvre commune. La plus franche cordialité, l'enthousiasme le plus désintéressé régnent dans leurs réunions ; Régens è
Capéras fraternisèrent comme de bons Français qu'ils sont, et
marchent vers le même idéal, en faisant abstraction de tous les
sujets de division qui pourraient les ameuter les uns contre les
autres. Pourquoi faut-il hélas ! qu'il n'en soit pas de même dans la
vie ordinaire ?... Espérons que l'Escole Gaston Fébus, qui a rendu
tant de services au pays, mettra un peu plus de concorde dans les
esprits, et contribuera à cette réunion tant désirée de tous les
citoyens pour le relèvement de la patrie.
C'est en faisant ces réflexions que j'arrive à la terrasse supérieure d'où l'on peut comtempler au loin le pays depuis les gorges
reculées des Pyrénées jusqu'aux collines du Gers et de l'Armagnac.
Appuyé contre la main courante je me laisse aller à de longues
rêveries sur l'histoire du château. Une page de Froissard me revient
à la mémoire, celle où le chroniqueur raconte le siège et la prise
du château, en juin 1373.
Le Prince Noir, à la tête des Anglais, s'était emparé du château
en 1370. Trois ans plus tard, le duc d'Anjou, frère du roi, pénétra
en Bigorre.
Envoyant l'un de ses corps,
sous
les ordres de
Du Guesclin, vers le château de Lourdes, également occupé par
les ennemis, il vint lui même devant Mauvezin, à la tète d'une
dizaine de mille hommes. Le château était défendu par un chevalier Gascon, Raimonnet de l'Espée, au service des Anglais. Froissard
nous montre l'armée du roi de France, campée durant six semaines « en ces beaux prés, entre Tournayetle Chastel
JJ
sur le bord « la
bille ridère d'Arros qui leur couroit claire et roide, dont ils étaient
servis eux et leurs chevaux. » Les assiégés ne se rendirent que lorsque « la douce eau leur manqua. »
Mais le jour commence à baisser ; le disque du soleil disparait
�- 102 —
lentement derrière le clocher de Cieutat : à une certaine distance,
la vue des objets se modifie, leur contour devient indécis, leur
forme fantastique. Au loin, dans les prairies de Gourgue et de
Ricaud, il me semble apercevoir les tentes de l'armée assiégeante,
ses chariots, ses chevaux qui vont s'abreuver dans l'Arros. Cette
masse sombre qui s'avance là bas au sud de Tournay, n'est-ce pas
un nouveau corps d'armée qui vient s'ajouter aux assiégeants ? Ne
serait-ce pas plutôt un parti d'Anglais qui accourt pour faire lever
le siège ?
De la plaine de confuses rumeurs s'élèvent vers le château ; les
hommes d'armes s'agitent dans le lointain. Voici du côté de Bonnemazon, un corps d'archers et d'arbalétriers qui semblent profiter
des replis du terrain pour dissimuler leur marche en avant vers
les remparts ; plus à droite, sur la route de Lescadieu, n'est-ce
pas une compagnie de chevaliers vêtus de leur heaume et de leur
cotte de mailles qui marchent en ordre pour nous attaquer du
côté de l'ouest ? Dans la direction du nord, sur la lisière du bois
de Gourgue, mon imagination exaltée aperçoit nettement des
groupes d'artilleurs poussant sur des afïuts roulants leurs bombardes et leurs canons cerclés de fer. Et tout à coup, j'entends le son
strident de plusieurs trompes et, à travers l'ombre du crépuscule,
je vois, à quelques pas des murailles, plusieurs machines de
guerre qui s'avançaient en soufflant bruyamment, conduites par
des guerriers vêtus de peaux de bêtes. Je vais donc assister à un de
ces «■ faits d'armes, appertises grandes en beau lancis de lances » dont
parle Froissard.
«Le soleil est couché, me dit mon compagnon en me pous
sant du coude, il est temps d'aller dîner. » Ce barbare avec ses
préoccupations gastronomiques, a rompu le charme ; je sors de
ma rêverie et je descend en maugréant les escaliers de la tour,
tandis que les automobiles que, dans mon exaltation, j'avais
prises pour d'antiques catapultes, traversent en tempêtes les rues
de Mauvezin,
Avant de franchir l'enceinte, je m'arrête un instant devant les
murs recouverts de lierre de la vieille citerne dont l'eau abreuvait
jadis la garnison du château. M. Bibal a choisi, me dit-on, cette
citerne pour son tombeau ; c'est là qu'il dormira son dernier
sommeil, sous une simple dalle, dans ce manoir que sa générosité
a donnée aux Félibres du sud-ouest.
Par cet acte de libéralité, M. Bibal s'est acquis un grand titre à
�— 103 —
la reconnaissance de ceux qui aiment vraiment leur pays. En effet,
en restaurant le vieux château et en le donnant à l'Escole Gaston
Fébus, il a ressuscité une page glorieuse de notre histoire nationale ; il a voulu, lui aussi, prouver que notre histoire ne date pas
seulement d'un siècle, que nous sommes solidaires du passé, et
que nous devons préparer l'avenir par le respect des vieux souvenirs, par la fidélité aux traditions, par l'union des cœurs, et le
travail en commun pour la gloire du pays.
Dans le musée du château, on recueillera — la collection est
déjà commencée — non seulement les vieux objets qui nous
viennent des ancêtres, mais encore toutes les productions spéciales à notre région, tous les ustensiles qui portent un cachet
vraiment local et qui sont avec la langue mayranne, caractéristiques du pays des Félibres. Tout cela est de nature à nous attacher
davantage à notre petite patrie, et l'on sait que la décentralisation
est l'une des premières conditions à réaliser pour le relèvement
national.
Ne serait-ce qu'à ce point de vue, M. Bibal mérite notre reconnaissance, et il est à souhaiter que sa générosité trouve des
imitateurs.
L'Escole Gastou Fébus n'oubliera pas son bienfaiteur ; elle gardera
fidèlement sa mémoire et veillera sur son tombeau...
Avant de quitter ces lieux, je griffonne ce sonnet que me dicte
une muse novice :
Quand tu reposeras dans ce manoir antique
Que tu nous as donné dans un geste royal,
Les muses garderont tes restes, 0 Bibal,
Et leurs voix chanteront un sublime cantique.
Nous viendrons visiter ce castel héraldique,
Nous, tes nombreux amis, disciples de Mistral ;
Nous te dirons des vers, Mécène au cœur loyal,
Et nous mettrons des fleurs sur la tombe rustique.
Ton nom sera pour nous un cri de ralliement
Ton donjon un abri, source de dévouement
Où pourra s'abreuver le cœur des Gascons libres.
Couché comme un géant sur un rempart d'airain,
Tu dormiras en paix sous le regard divin,
Et ton âme entendra les accents des Félibres.
L.
�- 104 -
Lous Mourts
Lou mes darrè, que-s mouribe a San Sever Cap de Clialosse, un
counfray pla balen, Moussu lou Dou Louis Sentex !
Ne poudem pas desbroumba que M. Sentex qu'ère mayre de
San Sever quoan l'Escole Gastou Febus é s'amassa en aquère
beroye bile.
Que-s recebou dap tout lou sou cô ! Que parla en hilh ahoecat de
la terre mayrane. Qu'entra à l'Escole Gastou Febus é tio darrè
moumen, que demoura û fidèu amie de la nouste obre.
De tout cô, qu'où saludam e que disem a la soue familhe desoulade lous noustes regrets e granes sympathies.
•Lou nouste amie Andrèu Baudorre qu'a perdut lou 17 d'Abriu
lou sou pay u baient paysa de St-Haus qui abou dinque aus sous
83 ans l'esprit fi e l'entelliyence desligade d u bou biarnés.
Quoauques dies abans Mous de Tarissan, d'Aryelès lou nouste
counfray e amie que seguibe à la soue darrère demoure lou sou
pay, gnaute bielh soulide de 85 ans.
Qu'ère estât proufessou à Orthez en 1848 e qu'ey labets qui abè
audit Nabarrot, lou cansoè d'Aspe, presenta-s à la deputaciou.
Que pregam lous noustes counfrays e las loues familhes de
crede à la part qui preném au lou dòu.
L'ESCOLE.
NABÈTHS COUNFRAYS
M. Marès, Paul, avenue d'Auch, à Fleùrance (Gers).
M. Serp, Directeur d'école, à St-Pé-de-Bigorre.
Mlle Latapie, Directrice d'école, à Lourdes.
M. Capdevielle (Docteur), rue Nouvelle Halle, Pau.
M. Kauflmann, coiffeur, à Nay (B.-P.).
M. Sellier, instituteur, à Mauvezin (Gers).
M. Paillassa, Directeur d'Ecole, à Lembeye (B.-P.).
M. Laporte, Conseiller municipal, à Arlix (B.-P.).
Lou Yérant : E. MARRIMPOUEY.
PAU, EMPUIMERIE VIGNANCOUR — PLACE DOU PALAYS.
�
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 14, n°05 (May 1910)
Subject
The topic of the resource
Occitan (langue) -- Périodiques
Littérature occitane -- Périodiques
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Description
An account of the resource
Reclams. - mai 1910- N°5 (14e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Palay, Simin (1874-1965)
Camelat, Miquèu de (1871-1962)
Batcave, Louis (1863-1923)
Lalanne, Jean-Victor (1849-1924)
Lou peyrot
Fontan, Marius
Lartigue, Francis (1893-1914)
Maury
Marrimpouey, E.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" alt="" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1910
Relation
A related resource
Vignette : <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg">http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg</a>
<a class="link_gen " href="http://www.sudoc.fr/039860345" target="_blank">http://www.sudoc.fr/039860345</a>
Is Part Of
A related resource in which the described resource is physically or logically included.
Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol. (24 p.)
Language
A language of the resource
fre
oci
Type
The nature or genre of the resource
Text
publication en série imprimée
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
<a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2209">http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2209</a>
INOC_Y2_6_1910_05
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Domaine public/Domeni public
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Certains droits réservés
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19..
Alternative Title
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Reclams. - Annada 14, n°05 (Mai 1910)
Occitanica
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Inoc
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La catégorie dans la typologie Occitanica
Documents
Béarn
Gascogne
Reclams
Revue
-
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Omeka Image File
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PDF Text
Text
fAoli? /Idpieq de piarçíè
Chibalè de l'Ourdi de Gustave Wasa.
Acera hore, per delà lous peys de loèngúe francése, suber
part la mâ qui poutourtéye a dréte e a senèstre lou glas e lou
to, qu'y a û puple aymadou de tout so qui debise a l'amne ou
flouréeh l'esperit.
Qu'ey de la Suède qui bouy dise.
Enter las.nautats doun aquére naciou e.y fière dab tan de
resou, la bibliouthèque, autemén dit lou libiè qui a crechut en
la ciutat d'Upsala, qu'ey dilhèu la maye, la mey curiouse, la
mey perbedide. Que-m souy dechat dise que n'en y a pas
ugn-aute coum aquére au mounde, ni a Paris, ni a Loundres, oun toutû e s'en y canéye qui poden paréche sus l'escoubat.
Si yaméy, amie leyedou, lou hat de la bite e-b pousse
decap aquéths parsâs d'oun, au dit de Voltaire, sebièy quau■ quecop la luts, entrais a la maysou-libière e hats-pe amucha
las taulétes de l'arrebadude biarnése e gascoune. Qu'y trouberats lous libis de Planté, de Darclanne, de Camelat, de
Palay, de Lacoarret, de Baudorre, de Lacoste, de LabaigLanglade, etc., la coullecciou dous Reclams, de la Rebiste de
las sapiénees, letradures et arts de Pau, dilhèu tabé las peguésses tad arride qui you medich èy hèytes, mentabudes
Coundes Biarnés ! E se ne coumprenéts pas û sounét de l'Artè
doun lous moûts e soun touts passais au crible ; si tumats
quauque passadye d'Ai-Cartero qui-b estoumague pramou
que l'a trop sauçât a la houn salière, ne culits pas, aperats a
l'ayude lou Rectou de VUnibersitat d'Upsala. — (que seré estounén se, a l'entour de tan de libis, n'y abè pas û ahoalh de
grans sapiens, e bertatj ? — Eth que-b balhera Vesplic de tout
en bou francés ou en bou gascou, coum miélhe e-b ani.
0 be, atau qu'en ba Vana\dou mounde ! Sourtits dous sen- "
dès solçbatuts ; balhats a ûe idée nabe lous bostes penseméns,
lou boste cô, la boste bite sancére, la hourre qui-b toque, qui-b.
bét, qui-b audéch, que s'en arridera; lous qui dpu sapién e
�— 42 —
porten lou noum chens abé-n l'estoffe, que-s truferan et que
calera ana en Allemagne, en Espagne, en Angleterre ou en
Suède enta trouba apreciadous, admiratous.
Ey bertat aquero, amie Presidén ! 0 be o, qu'ey bertat e
que sèy que-b1 en counsoulats dab aquéste mout dous pays
francés : « Nul n'est prophète en son pays. »
Enta rebiéne doun !... A Upsala que seguiben dab û interès
aymadou, interès de lenguistes, d'artistes ou de sapiéns, lou
tribalh dous baléns qui-s soun atalats a iarrebiscouladc de la
patrie biarnése e gascoune.
E las noustes amassades qu'ous aparechèn, touslém semiadoures de gay ; engragnayres de pouesie ou d'esperil ; pouderouses de ha ayma, adayma aus de Biarn e de Gascougne la
loéngue, las coustumes, la race horte, la race arregagnade e
barruère qui a hèyt punteya Gascous tribalhedous, Gascousbatalhès ou Gascous-rèys, capbath e capsus ; en touts lous
cors dou mounde; pertout oun l'homi a poudut tan soulemén
pausa lou dit dou pè.
Qu'en parlerèy au Rèy, se digou û die lou Reclou.
Francés trufandès, ne p'en arridits pas, lous Rèys de Suède
ne soun pas coum lous auts: ou cangrenats per la poulitique,
ou desdincous de tout so qui n'ey pas dibertissemén, interès,
grandou de la loue persoune ou de la loue Cour. Nou, qu'ey
de tradiciou per aquiu, que lou Rèy que déu esta loti purmè
dou reyaume per l'esperit; tabé yé soun touts ou letrats ou
artistes ou homis de sapiénee, so qui nou-s empêche pas d'esta
Rèys e de bous Rèys.
La Mayestat suédoise doun, drin Biarnése encoère en despièyt dous ans qui hoéyen, que boulou ha haunou a la loéngue de Bernadotie e d'Henricou ; de fayssou que tad estrénes
de cap d'an, que manda a Mous de Planté, lou nouste Presidén, las yolhes de Chibalè de l'Ourdi de Wasa.
Aquére nautat ne poudè oundra entellyénee maye ; paraule
mey ayside e mey flouride; sabé qui parpalhéye mey agradibeméns p'ous soumeriquéts de tout so qui ey amistous e beroy;
boulé mey arsecous de ha ayma au puple las causes de la
petite patrie enta flouca-n la grane.
Nautat flatlouse enta l'Escole qui, au mèy abis, e-s trobe
decourade autan que lou Presidén.
�- 43 -
Tabé, au noum dou felibrîge dou Sud-Ouest doun souy
segu,lou reclam, que pregutri, s'abi quauque chance d'esta
audit, que pregueri lou Rèy de Suède' d'agrada lous noustes
grans mercés. Louncademéns glourious que sie lou boste
règne, Sire!
Tan qu'a so de bous, amie Presidén, ûe decouracioû de
mey ou de ménch ne pot pas ha gran'eause tau boste renoum :
qu'en abéts deya tantes ! Dues d'Espagne e de las yénses, ûe
de Grèce, gnaute de Turquie.
Dechats-me dise toutû quoant aquéste me hè de gay !
Que la portits gauyousemén e goalhardemén.E que demourits au cap de daban de l'Escole dinquo qu'ayits hèyt menti
l'arrepourè, dinquo que siets prouphète au boste peys. La
France be déu aquero en û bou Francés.
J.-V.
LALANNE.
P. S. — Gran mercés aus amies qui m'an escribut enta-m broumba qu'en
despièyt de la retrète oun bibi despuch chèys mes, qu'y a debés qui forsen.
Lou debé que l'èy hèyt dat plasé.
E tan qu'y èri, chéns counsulta arrés, sounque la déliberaciou dou Burèu
de l'an passât, qu'èy mandat û pourtroèt dou Presidén a Moussu Roques dab
ourdi de ha-u hiqua en photo-grabure enta ourna-n lou purmè numéro dous
Reclams. N'y poudè pas abé occusiou miélhe enta-d abia-s. Si lou Presidén
ey fachat, qu'où respounerèy. Oh ! nade cause aban-hèyte ou pègue, siats
tranquilles. Qu'où respounerèy de ha entaus autes so qui you èy hèyt entad
eth, coum lou Burèu at bòu. Si nou-m troumpi, que bou encoère autes causes
lou Burèu : cus-de-lampe felibrénes, mounuméns dou peys. Bam ! enta
quoand lou castèth d'Henri IV ou lou Pount d'Orthez ? Si l'û ou l'aute n'an
pas parit d'assiu a Pascou, que-m escribi enta ûe interpellaciou a la purmère
amassade : per aquero se souy trop arrebouhièc, n'auran pas qu'a dise-m'éc,
qu'èy hère bou caractère e que bièyrèy prous coum û goan de belous.
J.-V. L.
�— 44 —
LE DOCTEUR DEJEANNE
Le Docteur Dejeanne était Vice-Président de l'Escole
Gastou Febus.
La mort vient de le frapper brutalement pendant qu'il
était en visite chez un ami.
Notre deuil est profond !
Dejeanne fut l'un des premiers adhérents à notre œuvre
décentralisatrice : il en fut l'un des plus actifs ouvriers.
Depuis longtemps, il fouillait sa chère Bigorre, et lui
arrachait ses secrets historiques ; il allait recueillir ses
contes et ses légendes ; il monumentait ses coutumes et ses
vieilles législations ; il notait les curiosités philologiques de
sa vieille langue maternelle qu'il parlait avec un filial
enthousiasme et qu'il écrivait avec amour.
Les Romanisants les plus savants de l'Europe le consultaient : ces théories faisaient autorité parmi eux ; son nom
restera attaché à la solution des problèmes soulevés par
l'interprétation des vieux troubadours dont l'étude minu-,
tieuse occupait les loisirs que pouvait lui laisser sa carrière
médicale si occupée.
Dejeanne était un maître : son œuvre est très grande et
très belle !
Et je le dis, avec une émotion que tous mes collègues
partageront, j'en suis sûr, il suivait avec une affection
touchante, les progrès de l'Escole Gastou Febus qui était si
justement fière de l'avoir à la tête d'une de ses sections.
En 1900, encore maire de Bagnères, il organisa dans sa
gracieuse et brillante cité, que sa longue administration
avait embellie, notre Assemblée générale annuelle.
Nous gardons avec reconnaissance le souvenir de ces deux
belles journées pendant lesquelles Dejeanne mit tout son
esprit et tout son cœur à nous recevoir.
C'est que Dejeanne était aussi un grand et noble cœur !
J'.ai appris sa mort en même temps que ses funérailles le
jour même où elles avaient lieu ; c'est-à-dire trop tard, pour
pouvoir apporter sur sa tombe et au milieu de la magnifique
manifestation dont ses concitoyens ont entouré son cercueil
l'hommage respectueux de notre Société Felibréenne ; en
même temps que le tribut de mon amitié.
Cette amitié était très vive : elle datait de longues années,
reposant sur une confiance et une estime réciproques, qu'une
heureuse collaboration cimentait chaque jour davantage.
Dans leur chagrin, Madame Dejeanne et ses enfants voudront bien agréer les douloureuses condoléances de tous mes
collègues avec l'expression de mes profondes et très affectueuses sympathies.
Le Président de l'Escole Gastou-Febus,
ADRIEN PLANTÉ.
�H.OTT
LARÈ
Au Miquèu de Camelat.
I
Miquèu,
La nèu
Blanquéje.
Débat,
Lou blat
Berdéje.
Lou bèt
Auzèt
Que-s care.
Sentous
Ne flous
Adare,
Brouncut
E nut
Lou casse
Munit
D'un nit
D'agasse.
Adiu
L'estiu,
La gouhe !
Lou bén,
Gnaqu^n.
Que houhe.
Que ha-s ?
Cauha-s
La begne.
Per sou,
Aujou
De legne !
II
Coan la nèu, blanque eslou dous ibers erabrumats,
E-s dèche, én biroula, plabe à terre, à plumats,
Que-t aymi, larè de Gascougne !
�— 46 —
\
j
Débat la ehemineye, oun s'ahume un cremalh,
Oun la litcherre é pén au coustat dou plumalh,
Lou co que-m balhe bère tougne.
Aqui, basuts e morts qu'èren touts lous paygrans.
Desempuch ne sèy pas coan de siègles et d'ans
Dou même boy qu'abèn heyt brase :
Boy de tauzin, de hay, de casse ou de chermen
Hasè cose la soupe ou lou pan de roumen
Ent'ous balens basuts à case.
Au ras de la coquèle, en sa, la daune en pè
Hasèbe mitouna la broje s'ou trepè
Tan qui brounibe la canalhe,
E, lou sé de trop gran plouje ou de trop gran ret,
Lous omis que hasèn passa blouse ou berret
Per deban un hoec de batalhe.
Mays e hilhes qu'abèn las hiélères aus dits.
Dou brut dous maynadjots qu'èren juste échourdits
Lous qui tournaben dous oubradjes.
Coum blat au cam, aqui, que j'abè rays e sos.
Bertat lou bielh paygran qu'ère praube de sos,
Més qu'ère riche de maynadjes.
Talèu grans e croutzats trabalha que calè.
L'anade qu'ère lounque e qu'auré tournât lè
Hens la toupie escuragnouse.
Més, tabé, quin plazé per Sen Joan ! Lou cahelh
Rous e luzén — coum l'or raie — muchabe à l'oelh
Lou pan de la garbe gragnouse.
Que se-n parlabe, au pè dou hoec, lou sé d'iber.
Que disèn coan de sacs abè heyt lou Cabber,
Prumèbesin, au téms de bate.
Gn'aut qu'abèbe arrazims madus à plen nauquet,
E touts, au pè dou hoec, que disèben : « Aquet,
Que-s pot marida la gouyate ! »
Que hasèben l'irole ent'ou sé de Nadau.
Que goustèben labets un hourrup de bin nau
En place d'aygue de la bane,
E nade ne sabè coum la tatan Mimi
Ganta hort dcban messe un bèt, Deche-m droumi :
En tan qui hièle ou qui debane.
�<7 Atau qu'ère, en Gascougne, ent'ou trabalhedou.
Ta plan s'ou bord dou Gabe et s'ou bord de l'Adou
Coum per la Lane et la Mountagne.
♦
Touts que bibèn amasse units hens lou tinèu,
E que dechèben courre arrous, bén, plouje ou nèu
En prega Diu, e chens se plagne.
Lheba-s aban lou sou, trabalha lou jour plén,
Ha base blat, milloc, habes, caulets ou hén,
Abé maynats de boune herre
Qui, coum lous de d'auts cops, e-s gagnerén lou pan,
Pourta respec aus bielhs, n'ère pas aco plan ?
Poden ha mielhe en queste terre ?
Même arét, même téule, ans a, de pay en hilh,
Même bros, même cam hémat per un bras tilh,
Même capèt, même agulhade.
Lou qui besè lous bius que besèbe lous morts.
Tout sé, proche au larè, que-s besè chens remords
Prega la familhe ayulhouade.
E l'iber, tout boussat de rét e crum negrous,
Au larè benedit que paréchèbe dous
E cla coum un esguit de l'aube,
E que durèbe, aco, dinc'à qu'un bèt estiu
Hasèbe tenelha lou gran sou dou boun Diu,
Larè dou riche coum dou praube !
III
Miquèu
La nèu
Blanquéje.
Débat,
Lou blat
Berdéje.
Coum jou,
Pramou
De la jelade
En coussira bers ou papès,
Miquèu, cauhe-t lous pès
A la célade.
�— 48 —
Lou bèt
Auzêt
Que-s care.
Sentolis
Ne flous
Adare.
Mes,,se lou prat e lou casau
Soun panlichots coum un malau,
Lou larè qu'eslourech ensourelhat d'eslame,
E, deban lou carbounà couloude sang biu,
Que pensam à gran may qui gusmerèbe hiu,
A la Gascougne, grane dame !
Baylounque lou
22
de desséme de 1908.
C.
DAUGÉ.
Lotis /Uiérçats
U cop, en u parsâ proche de Saubaterre,
— Ne-b diserèy pas oun, que m'en herén la guerre, —
Qu'èren dus, u biélh mayre : u prou bielh capérâ
Que hesèn bou menatye, e tout qu'anabe pl.â.
Lou mayre, brabe houmiot, hoeyè la poulitique.
Tad'éth, anan de drét qu'ère la République.
De toutz qu'ère plâ bist, en lous han toutz pariés,
Chèns yamèy escouta yelous ni tracassiès.
N'ère pas u sapiént : dap péne sabè léye,
E qu'en l'ère arribat mantue benaleýe.
Mes n'ère pas nat pèc : hère hauneste e sensiat,
Quoand balhabe u abis, toustém qu'ère escoutat.
E s'y habè puchèu, lou curé que l'aydabe,
U sént homi de Diu, qui tout lou mounde aymabe,
La paste dous curés, serbiciau, pièytadous
Arcoelhént enta toutz, hère caritadous,
Lou sou pourtau s'ourbibe aus praubes qu'y trucaben.
N'habè sounque u défaut, mes que l'at perdounaben :
Qu'ère drin trufandèc, e lous miélhes amies,
Dab lou sou iiunc debis, s'arrecattaben pics.
�- 49 Lou sou maye plasé, — nou s'en payrabe goayre, —
Qu'ère de poudé ha quauque guilhésque au mayre.
Tant e mèy ue drolle éth qu'en lou cabilha,
E que bèyratz betlèu quin tout se debira.
PerPascou, loureyént, greflè de la mérie,
Que-s troubabe en counyét, partit ta Sént-Gladie.
Au mayre habè dechat la clau dou cabinét
Oun èren lous papès, lous libis, lou budyét.
Si per cas arribasse ue létre impourtune,
E calousse respoune u mout per la coumune,
Lou curé s'en carcabe ; e lou mayre, countént,
Habè bist, chens thepic, ana-s'én lou réyent.
Trop e tout s'y hida 1 L'endedie, detire,
Per la poste recéu u papé qui-u cab-bire :
Eth n'y bed nade lutz e n'y counéch arréy.
— « Anem ! si ditz labétz, soulét n'én sourtirèy ! »
E, plegan lou papè, s'en ba, dab gran mystèri,
Capbath lou caminau, dret entau perbytèri.
Lou curé que s'aprèsse : « E qu'y ha dounc de nau ? »
— « 0 tiétz, moussu curé, que m'embien de Pau
Aquéste paperot. Beyatz so qui bòu dise,
You qu'y pèrdi lou cap! Lou Prefèt que m'abise
D'endica-u, p'ou courriè, lous noums dous « aliénais »
Qui serén au bilatye, en listre, e plâ mercats.
Que lou diastre ey aco ? Ne m'y pouch pas escade...
Toutu, quem'ey biencude u moumént la pensade
De so qui lhèu seré...mes que-m debi troumpa ! »
— « Bam 1 respoun lou curé, si sabs endebina ? «
— « Que m'hèy pensât asso : Lous « alienats », bahide,
Seram l'adjoénte you
Mes, qu'abétz ad'arride ? »
— « Arrèyl Bèn-ne toustém ! — «...Lous de bounes maysous,
Lous mémbres dou Counsélh e lous repartidous
»
— « N'ès pas, lou mèy amie, boussat d'intelliyénce,
E nou credi, la fê, qu'habousses tant de sciénee 1
N'has pas lhéu héyt esprès, mes qu'y ès plâ cadut!
La listre que-t herèy, aco qu'ey proumetut. 1
Mes que souy drin coentat : que m'en bau ha besite
A dus praubes malaus près de quita la bite.
Tourne aciu sus la noèyt, qu'arriberèy tout doy,
E dap you souperas. Âdiu, hè plâ beroy 1 »
�—„30 —
Lou mayre s'en tournabe, au pas, per la carrère.
Tout d'u cop hè repèe : ue idéye nabère
Lou bequiabe au cerbèth. — « Mes, lou nouste curé,
B'ey homi counsequént, e be pouyré. bissè
Çoundaper « aliénât » ?... Enta la Préfecture
Hoèy médich, bau embia, la mie sinnature.
Que bouy ha-u la susprése e nou pas disemout.
Anam, deciu en-là, béde lou mèy nébout :
Que sap beroy de plume, e que eau que m'escribi
La listre tau Prefèt, abants que ne-s arribi
Ni reyént ni curé
N'hèy pas rèyte de nat ! »
Atau dounc que-s passa. Quoau estou l'atrapat ?
Jean
GARDÈRE.
de Loubieng (Biarn).
Causes de. Nouste
Dans le très intéressant ouvrage que vient de publier
M.
Pierre
Lhaude « Autour d'un foyer basque », il est fait allusion à certaines coutumes locales, qui, aux yeux des étrangers, pourraient
être considérées comme l'apanage exclusif de nos voisins de Soûle
et du Labourd. Or il n'en est pas toujours ainsi, et sans discuter
la priorité des traditions euskariennes sur les usages gascons, on
peut, semble-t-il, faire les rapprochements que suggère la simple
lecture.
Je cite page 123 :
« Le temps de la veillée est l'heure d'or
« des petits enfants. Tandis que les grands parents, assis en rond
(( au milieu de la cuisine, égrènent le maïs en frottant les épis
« contre
des
manches de
poêle,
eux
font
autour du feu
« ou sur le long zuzùlu, leur jolie mnsique de babillage.
L'un
« chante : « Kukuruku ! — Qu'as-tu, coq ? » répond un autre sur
« le même ton aigu. Et le dialogue continue :
—
Mal à la tête !
Le renard !
« — Qui te l'a fait ?
—
« — Où est le renard ?
—
Sous le fourré !
« — Où est le fourré.?
—
Le feu l'a brûlé !
« — Où est le feu ?
—
L'eau l'a noyé !
�— 51 « — Où est l'eau ?
—
Le bœuf Fa bue !
a — Où est le bœuf ?
—
A semer le maïs !
« — Où est le maïs ?
— •■ Dans le gésier des poules !
« — Pourquoi les poules ? '-—
Pour les prêtres !
» — Pourquoi les prêtres ? —
Pour dire la messe !
« — Pourquoi la messe ?
« Et tous les enfants de crier en chœur : « Pour sauver le monde
« entier ! »
Ce dialogue existe également en gascon, et la lecture de cette
traduction aura certainement réveillé en beaucoup de lecteurs, les
réponses du « hasan » aux multiples variantes.
Kukuruku !
— Hasan, qu'as-tu ?
Rét au pè
— Say te cauha !
Etc., etc.
Aux pages suivantes, il est question des devinettes, le jeu aimé
des enfants dans les longues soirées d'hiver.
« Un petit monsieur à grand chapeau ? — Le champignon.
« Je la vois, elle me suit, et je ne puis la saisir ? — Mon ombre.
— Qu'est-ce qui en allant au pré regarde la maison, et en ren
« trant à la maison regarde le pré ? — Les cornes de la chèvre
« retournées en arrière).
« — Vieille femme à la lèvre crochue ? — La crémaillère.
Comme on le voit, ces devinettes ne peuvent différer, que par la
langue, de nos Caihes berdiûses berdaiises.
Un peu plus loin, page 132, on trouve la prière bien connue, que
j'ai publiée ici même (septembre-octobre 1902), et qui faisait suite
au récit de la Passion.
« En t'ou lhit de Diû m'en baù coucha
« Sept anyoulics y bau trouba^etc, etc.
C'est ce que M. Pierre Lhande appelle la « petite liturgie » des
enfants :
'« Je me couche avec le bon Dieu, avec le bon Dieu je me lève ;
« le bon Dieu devant moi, la Ste Vierge à mon côté, pour que le
« méchant poché ne prenne pas sur moi empire, ni dans le
« sommeil, ni dans le rêve, ni dans le manger, ni dans le boire,
« ni dans le travail, ni dans le repos.
« nuit, envoyez-moi l'ange Gabriel
« vers vos mains.
Si mon trépas vient cette
pour guider droit mon àme
�— §2 —
« J'ai le bon Dieu pour père, la Ste Vierge pour mère, Mgr St« Jean pour parrain, Mgr St-Pierre pour cousin A ces quatre
« amis celui qui recommande son âme dormira facilement.
« Monseigneur Saint Pierre, bon Monsieur, portier du ciel,
« vous, bénissez mon lit. Eloigne toi, méchant Satan, le bon Dieu
« est avec moi ; moi avec le bon Dieu. Santé et paix 1 et après être
« mort, paradis ! Ainsi soit-il. »
Dans une note, l'auteur dit qu'il a trouvé avec surprise une
prière analogue, et de tradition orale aussi, sur les lèvres d'un
petit élève de Isla Cristina (province de Huelva).
Enfin page 137, on peut lire :
« Le jour de l'Epiphanie, tous les gars du village vont quêter de
« porte en porte, au chant du Pika haur, haur, haur, des « pom« mes et des noix ». C'est le fameu Piquehoû, si populaire dans le
Béarn :
Pique hou, hou, hoù
Pique palhe, palhe, palhe!
M. Louis Batcave a tout un article publié dans les Réclama en
janvier 1900, sur l'intéressante coutume du Piquehoû, dont il
étudie les variétés tant en pays de Soûle qu'en terre de Béarn.
Disons en finissant, que la tradition basque est trop riche pour
emprunter, si tant est qu'elle emprunte ; que d'autre part, la tradition gasconne et béarnaise est assez généreuse pour donner.
Peut-être était-il bon de le dire, pour l'orgueil de l'une et l'honneur
de l'autre.
HOURIQUE-PLACH.
^l. DUjappie«De§eorï)be§
Notre excellent confrère, le majorai Dujarric-Descombes, qui
nous fit, il y a deux ans, l'agréable surprise de venir prendre
part à notre félibrée de Cauterets, a été élu Président de la Société
Félibréenne du Périgord, le Boumat, en remplacement du regretté
M. Chabaneau, décédé.
De tous les points du Périgord on a chaudement applaudi à ce
choix qui n'est que la juste récompense de beaux travaux et
le couronnement de longs services rendus à la cause que nous
défendons.
�Voici le portrait que trace de notre confrère, le Courrier du
Centre :
« Une tête ronde au front découvert, une figure grave de philosophe qu'allonge la barbe grissonnante taillée en pointe et où le
sourire des yeux clairs met la note douce d'une ironie bienveillante, M. Dujarric-Descombes est un Périgourdin du terroir.
a Originaire du bourg de Celles où il a grandi et exercé longtemps
les fonctions notariales, il a, depuis, toujours aimé passionnément
son village et sa province et les a utilement servis.
« Depuis plusieurs années, maître clerc d'une importante charge
de Périgueux, on peut dire de lui — sans mauvais jeu de mot —
qu'il est un homme d'étude, caril sait mener de front la rédaction
des contrats et l'examen des vieilles chartes.
«Personne ne connaît mieux que lui, l'histoirede notre Périgueux,
dont il a fouillé laborieusemeut toutes les archives, et son œuvre,
éparse dans des revues ou des .'notices, est aussi considérable
qu'intéressante. Monographies de communes, biographies de
grands hommes, papiers de famille, critiques littéraires, usages
locaux, il a touché à tout et sut rendre aimable, par son style
coloré, la documentation la plus touffue.
«Vice-président de la Société d'archéologie, officier de l'Instruction publique, M. Dujarric-Descombes était nommé, il y a deux
ans, majorai du Félibrige.
« Les mainteneurs du {tournât, en le désignant pour remplacer,
à la tête de leur école, l'illustre Chabaneau, ont estimé qu'il n'en
était pas, parmi eux, de plus qualifié, pour porteT le poids de
cette redoutable succession.
« M. Dujarric Descombes a pour armes parlantes un chêne (un
jarri), avec la devise : Corde viresco, C'est par le cœur que je
verdis. »
Nous connaissons M. Dujarric-Descombes ; nous apprécions iort
son talent et ses mérites, notre confraternelle estime se double
pour lui de la plus cordiale amitié. Qu'il nous permette de lui en
renouveler l'assurance en lui adressant nos chaudes félicitations
ainsi que les vœux que nous formons pour le succès de son œuvre.
A. P.
�— 54 —
TObOS^
POÈMI EN TRES PARTS E
(DÎJSAU
U
« SALUT ))
PART)
ROUME
Désespérât ba, nouste Coumte,
Au Pape ha l'orre racounte
De touf ço que Paràtye e soufrech per Mounfort.
Muchan lou peïs oun tout cante
Part-birat à l'aure d'espante,
E l'Apòstou qu'a bist, lèu, oun soun dret e tort.
Mes lèu, tabé, qu'ey arribade,
Enta sustiéngue la croutsade,
La ligue de Mounfort oun soun mey de très cents
Barous, bîsbes, abésques, mounyes,
Dab Foulquet adret aus mensounyes,
Dabanteyan bingt cars atucats de présents,
Que soun cap-à-cap. Aspre e dure,
Despuch dèts dies-a," que dure
La discute, e nou sap, nàt, quin ba debira.
Si d'ue part franquesse ey grane,
L'abillesse qu'ey soubirane
E qu'ey dû d'eschebra l'irague e lou bou gra.
Mey ban, mey bibes soun las youtes ;
— Finin que eau u cop per toutes,
E lou Pape Inoucent qu'a mandat lous partits.
Rùde que ba 'sta la peleye,
Cap-à-cap soun Yustice e Embeye,
E mau que y'abera ta ha lous despartits.
Lou Councile
Ramoun que s'ey lhebat drin pàlle : « Sire pape, »
S'a dit, « dahan lou Mèste etèrne à qui n'escape
« Arré de ço qui hèm ni de ço qui pensa m
« E qui-n se counech touts, nous auts, lous qui passam,
« Qu'at yùri ! ço qui-t dits qu'ey coume l'aygue blouse,
« Car yamey nou mentî lou Coumte de Toulouse !
« Lous erétyes toustém que m'an troubat countre ets,
« E, catoulic, toustém qu'èy hèyt bàle touns drets !
« Mes, n'èy pas poudut créde, e n'ai, crey pas encoère,
« Qu'enta ha bàle dret que càlié maie guerre.
�— o.'í —
« Si nou qu'après abé hèyt tout ço qui-s pòudè
« Ta destroumpa lou nou-scient qui mau-credè,
« E si, dou sou coustat arribabe l'ataque.
« Qu'èy aubert daban tu moun amne chénse taque,
« Prince Apòstou : si bos yutya, que t'ey aysit.
— « Que crey » si dit lou Pape, « en bertat ço qu'as dit. »
— « E si-t trouinpaben ! Si-L troumpaben, sire Pape ! »
Cride lou bisbè d'Aux. E, de pou que n'escape
Lou hap qui goayte, lou Foulquet que s'ey quilhat,
Lou pot toursut e l'oelh de hayne escarcalhat.
Mes lou Coumte de Foih (*) doun grane ey la hautesse
E qui sab pla parla dab dret e dab yustesse,
Que s'ey lhebat tabé : qu'ey bèt e gayhasént,
Coum lou lugra dou cèu qu'à l'oelh franc e lusént
E sa bouts qu'a ressous coum la d'ue campane :
« Quau ey, si dit, quau ey aci lou de qui pane !
« Ey lou coumte liamoun ou Simoun de Mounfort ?...
« Sire Pape, qu'as playutyat de prime abord !
« Touts dus. lou coumte e you, goardan la fé tilnouse,
« Qu'abém dat à la Glèyse, et Proubence e Toulouse, .
« You lou me castèt-hort que nat n'auré poudut,
« Même en cent ans, gaha si nou l'abi rendut.
« E que n'an hèyt d'aco ? Pîri que nat auràtye,
« Mounfort qu'a hèyt pertout en passa tau carnàtye,
« Darrigan, matrassan e lou frut e la flou,
« Qu'en loc nou s'audira taus esclams de doulou !
« Qu'èy bist mas qui 'nta d'et es tenèn suplicantes
« Càde à terre, au rapat de las lames trencantes,
« Maynàtyes espançats, penuts omis leyaus,
« Bièryes balhades aus ribauts lous mey hastiaus !
« Sire Pape, ey acò segui la ley crestiane,
« La ley qui bòu qu'Amou sie bertut tan grane
« Que, per ayma, lou pecadou qu'ey perdounat ?...
« Aco, barous, aco qu'ey obre de damnât !
E lou coumte de Foih, au hoec de sas pensades,
Que parle. E coume hèn las andades pressades,
Sas paraules que ban tumade l'aute estrém,
E sous Mounforts que hèn l'esglas d u terre-tréni.
Mes Foulquet que hè cap de tire à la tempèste.
Lous oelhs à miey clucats e bachan drin la tèste,
Que hè l'umble; mes qu'ey enta mielhe ataca
E dès lous prumès dits que coumence à gnaca.
(*) Prounounçat Fouch.
�— 56 —
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«
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«
«
«
«
«
Segnous ! n'èy pas au cô ni grèu, ni yelousie,
Mes pusqu'aci lou coumte arnègue l'eresie,
Que dîsi, you, qu'ey à sa case qui-s nourech
E qu'ey sus soun coumtat encoère qui mey crech !
Ta sor, coumte de Foih, qu'ey erétye! e tan maie
Que mant'u qu'a seguit sa douctrine infernale !
E lous tous peregris, Segnou-Diu ! lous balents
Qui, per serbi-t, hasoun cara touts lous talents,
Supourtan pene, trucs, escàrnis e misère
Enta cassa l'erétye e desliuran la terre,
Sus lou parsâ de Foih à pièles soun caduts.
E tan y abou de bras trencats, de caps henuts.
Que lou camp de Mounyoy oun se hé la passade
Qu'en hume ! E France en ploure e n'ey toute arissade,
E que tu, Pape sent, n'ès de touts abhounit !
Escoutat
Crits e plagus qu'an, acera, brounit,
Kscoutat !... A la porte ue troupe que bruque...
Qui cride atau ? Qui-s plagn aquiu ? Qui grayle e truque ?
Ah ! Ah ! que soun lous orbs, lous mègs, aquets faidits,
Lous qui soun de tout gay à yamey horbandits
E biénguen segouti l'auriflou dou rebénye !...
Ah ! que sie aci bach de bés e terre eschénye
Lou qui tua. crouchi, brusla chénse rasou,
E que l'ire de Diu câdie sus sa maysou ! »
« Segnou, n'abouy yamey la pensade escounude,
» E qu'èy oubert aci moun amne toute nude. >;
Repique lou segnou de Foih, « E si per dret
« Soy yutyat, you n'^y pas ni pòu ni deleret,
« Car dreture nou y a puchance qui l'arrèste !
« Si la sor mie ey maie, en soy dounc you lou mèste ?
« Mes, per Nouste Segnou qui 'sté hicat en crouts,
« Que yùri daban tu, Pape, e daban trastouts
« Que yamey nat rourhiu hasén pelerinàtye
« N'abou, qu'àyey sabut, à nouste nat damnàtye.
« Mes d'aquets raubadous, trashidous, fé-mentits,
« Pourtàyres de crouts, o ! mes de l'ihèr sourtits
« Ta ha doumau aus més, à you !.. d'aquets, ô Pape,
« N'èy pas boulut e nou bouy pas que nat s'escàpe
« Chens que pèrdie lous oelhs, las cames e lou digts!
« Per tu, l'Abésque, quoan seras dous mey hardits,
« N'èy met de tu, ço qui bouy dise aci qu'at dîsi :
« Foulquet! Après tan d'auts encoè que-t maladisi !
« Per tu qu'èm touts trashits : Diu Nouste Ségne e nous !
�— 57 «
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«
«
«
«
«
«
«
«
«
«
«
«
«
«
Barous, be sabét plà qu'a hèyt mantes cansous
E sirbentes doun nat sus la terre nou s hante,
Per-amou qu'ey perdut si us débite ou las cante...
Dab ço qui l'abern dat quoan n'ére que yougla,
Lou Marsilhés que s'ey agradilhat tan pla
Que negu gausaré tirau de cap e countre...
Mes u die que bieng ounlou hagard encountre
Lou qui-u cabeyara. Que soy aci, Foulquet 1
Quauqu'u que-t matara, you que bouy èste aquet !
E Diu hâssie que tau etsemple que serbésque...
Qu'as hèyt dous Toulousas doun t'an noumat l'abésque ?
Respoun !... Tau ey lou hoec que sus ets espandis,
Que per aygue yamey nou poudera scantis ;
Qu'as yetat u boulum de'herou sus la bile,
E per tu qu'an perdut amne e corps dus cents mile.
Tout aco qu'ey bertat o Pape, e qu'at èy bist :
Foulquet, messatyè tou ! qu'ey meylèu l'Antéchrist !
«
«
«
«
Aquets que soun lous qui m'an panât l'aretàtye
Mes, tu, qui sàbes pla ha lou yùste partàtye
Que tournaras Toulouse au Coumte e Foih à you,
E Parâtye e Mercés crédies qu'auran gauyou ! »
Lou Pape qu'a lhebat dus digts de sa ma clare
E la Cour qui deyà s susmautabe que-s care.
« Coumte, s'A dit, qu'ès franc e que t defénes pla,
« Lhèu qu'aberés de Nous poudut miélhe parla
« Mes, passém. Nouste bot qu'ey de-t tourna la terre,
« Si toun dret ey soulide, e d'acaba la guerre. »
Puch, i.us autes : « O hilhs ben aymats, escoutat !
« Que bouy qu'anét pertout pourta luts e bountat,
« E que l'aubou dou cèu esclayran boste bie
« Guide lou pecadou qui dou dret s'estrembie.
« Arcoelhét, counsoulat lous de qui-s soun troumpàts,
« E que lou Diu dou cèu à touts bàlhe sa pats ! »
II
Lou Pape qu'ey bachat dou palays ta Tort càlme
Oun l'amne pot pausa-s à l'ascès de l'espàlme,
Mes lous prélats que l'an goaytat ; coum boussalous
Qui brounéchen à bols au temps de las calous,
Que birolen autour de l'Apòstou, que hissen,
E débat lous lous gnacs hounen e s'abalissen
Justice, Dret e Fé. Que bòlen à tout prêts
�— 58 —
Que Toulouse e Paràtye, amacats s'ous mesprèts,
Sien faidits e crue Mounfortque règne en mèste.
Mes Inoucent qu'a dit : « Aco nou pot pas èste,
« Segnous, e dab bous auts que soy en desacord :
« Chens dret e chens rasou quin pouderi ha tort
« Au Coumte qui toustém estou feau de Roume
« E qui tiéngui per bou catoulic ?... E dounc, coume
« Aço qu'èy descidat que sera hèyt : Ramoun
« Qu'ey catoulic e prous. Que lou coumte Simoun
« Aye la terre, que la-t dau, e que retiengue
« La dous erétyes. Mes toutu, nou bouy que-s prengue
« La de las beudes, ni la dous chins orfalis..,
« Que mestréye dou Puy dinqu'à Niort sou peïs,
« E dou Rose tau Port. Anat ! Que Diú b'assiste ! »
Au partit de Mounfort mante care qu'ey triste,
Que s'espien, que soun esmudits, atucats,
E l'ourdi d'Inoucent en plé qu'ous a toucats,
Per-amou qu'atau dit, bés nou s ne soubre hère
E cadu n'abera que màgre brigalhère.
Beudes, òrfes, Mouniort que n'a hèyt tan e tan
Que terres à d'ets soûls n'auran mey dou mieytan !
E, pîri ! què bienguèn cerca brèus d'escumînye
E lou Pape que bòu que Toulouse, Coumînye
E Foih sien feaus catoulics, bous e prous...
D'aco, b'en an pla pou, abachats seran prous.
Tabé, Foulquet tournai!, biran. plouran que prègue,
Mes lou Pape n'ey pas u d'aquets qui s renègue :
« Simoun, qu'àye la terre e la goàrde si pot ! »
Si repique, « Arré mey nou-m tirarat dou pot,
« Mes, barous que s'abîse au dit dou debinàyre :
« U die arribara, brounin à trahès l'àyre,
tf La pèyre bencedourc... En la béde liachan
« Cridaran touts : Que tóque e 'xmàpe lou mâchant! »
* *
Loungadamens encoère en Cour que s'y pleyteye,
Lou bîsbed'Aux qu'ey hòu, Sezis que-s doulenteye.
Qu'ey soun aquiu très cents à hourni lou desbat
E tout die e tout cop àspre qu'ey lou coumbat.
Lou Coumte e soun maynat qui biengou d'Angleterre
Qu'an l'amne endoulentide en pensa que la terre
Oun biboun lous ayòus que passe au mauhassè,
E que ba mestreya Mounfort qui-us acassè.
�— 59 —
Ah ! l'esprabe qu'ey rude e lou Pape qu'en ploure !
Permou qu'acounechut la franquesse mayoure
De Toulouse e de Foih e, de Faute coustat,
Qu'a bist maniboulence, ahanè, mau-bertat,
Mes que soun trops countre Et...
Partech, bèn, praube Coumte,
Toutu, que toun engoach, per aco, nou-t desrounte,
Lou Pape que dara ballèu à toun maynat
Prou ta tourna cruba tout ço qui t'an panât.
Toutu, lou coumte aban de parti que rencure.
Daban et qu'ey la bite, abare, amare, escure
E nou bet pasperqué deu estan coume acò,
Tabé nou pot cela ço qui-u bourach au cô.
Inoucent e Ramoun q-ue soun dounc care à care,
L'amne à touts dus de mau pougnén qu'ous se desglare,
Mes Ramoun nou sap pas payra-s de maucuta.
« Coumte, si dit lou Pape, e-m bos drin escouta ?..
« Nou eau pas, en aquéste aha que-t descounortes,
« Demoure hort ! Que bony en parti que t'emportes
« L'espoèr que harèy tout enta-t balha rasou.
« Diu que pot pla reha ço que l'ômi hasou :
« Si t'èy desaretat, que pot da-t aretance ;
« S'as aflictiou, que pot enlusi-t d'ahidance;
« Si t'en bas per l'escu que pot balha-tla luts
« E, segu, restaurâ t deguen touns bés perduts !
« Bèn ! Si lou Diu dou cèu e-m dèche prou de bite,
« Qu'auras grane ta part autan coum l'as petite,
« E que-t dits dous felous qui-m biénguen encusa
« Que-s pendiran de ço qui m'an hèyt mau-passa.
« Partech adare, bèn ! Mes, dèche-m toun maynàtye :
« Que bouy qu'àye de You terres en aretàtye
« E que seras gauyous quoan sàpies ço qui héy... » ■
— <c Sire Pape, mercés ! que partirèy dounc ouey. »
# #
U mes après s'en ba de Roume lou maynàtye.
Inoucent que l'a dat, en tournes dou damnàtye,
Aryence dab Beu/càyre e tout lou Beneci.
Que camine abiat per amou qu'a souci
D'ana dise au sou pay qui per Gènes l'espère
La gauyou de soun amne e la boune nabère.
�- 60 -
Que-s soun yuntats. Finits, adare, dòus e grèu !
Lou crum que s'esbaubech, l'aube que-s lhèbe au cèu,
Ue aube deuce doun l'array escauhe e bayle
E casse la cabèque e lou courbach qui grayle !
Aném. barous : Sursum corda ! que ba calé
Gn'aute cop espraba de touts lou pla-boulé.
Qu'abet en ta cap-d'ulh u bèt hilh de Paràtye
A qui nou mancaran fieretat ni couràtye,
S'ey drin lîmpre, lou pay per et que sera astut,
E Mercès, en tout temps, qu'agrada la yoentut!
(A segui).
Simin
PALAY.
(FI DE LA DUSAU PART)
HOUBÈLIES
Aryelès de Labedâ. — Abriu qu'amie lou coucut, May l'auroungle e Heurè la nèu e lous baladayres. Cade dimménye qu'an
barat per carrères lous de Bun, de Marsous, d'Arréns e d'Estagn.
Qu'aquére plante que nous-s séqui et qu'aquét sanc yoén que
trebàti toustéms 1
Pau. — Lou dimèrs 10 de heurè, a la glèyse de Sen-Marti que
hén las aunous a Mous de Russell l'escribedou ahoecat e lou
passeyayre yamèy gourpit dous poéys qui ban d'ûe ma a Faute, de
Biàrris a Cerbère. Oun que sab que cade an qu'estibabe sou bec
dou Péne-male (enou Vignemale) oun se hé trauca bère espelugue
a l'echuc dens lou roc.
Qu'an dit qu'ère lou cantadou chéns parié de las Pirenées. Que
s'en y manque û pun.
Lou coumprenedou bertadè de la mountagne qu'ey Verdaguer,
doun lous pouémis L'Atlantida e Canigd soun dues imnes de hore
payère a la mountagne régalade, dens ûe léngue que la mountagne
nouste déu enténe.
Toulouse. — Lous Toulousans de Toulouse qué-s troubaben
noumerous a Fanciane Facultat de Létres lou 23 de Yenè ta audi
la counferénce de Mous de Bacquié-Founade sus lous soubiénes
moundîs de la croudsade albijése.
�— 61
Lui mes de May l'Escolo Moundino, que tienera lous sous yocs
flouraus. Que y-a councours de Pouésie en léngue d'o, de prousèy,
de gloussàris, de .tiatre poupulàri e de mesique lengadouciane.
Que eau embia las coupies en très edsemplàris abans lou 31 de
Mars a Mous A. del Sourelh carrère Denfert-Bochereau, 17.
Céte, — La Soucietat literàri e artistique que medalhara toute
cansou (paraules soulétes) e tout prousèy (counde ou noubèle) en
léngue roumane. Ha lous mandadis a M. J. Goste segretàri, %
carrère de l'Esplanade abans lou 30 d'Abriu.
4
Paris. — Au segretariat de l'Action Régionaliste lou 10 dp Decéme
Mous de Lizop que hé counéche l'obre de las escoles pirenénques
la Gastou-Febus e l'Escole déres Pirenées. Abans dè claba la brespade qu'ey questiou dous dialectes de la proubincie. Que m'en
diséts dou parélh de regiounalistes M. de Maguerie e Marin qui
créden que nou y-a nat besougn de luta per la léngue mayrane ?
Be eau.que sien engourgats cap e tout dens la pahu parisiane
aquéts caddèts. Sénse lou parla, ligam sacrât dous biélhs aus de
oèy lou die, sénse aquére clau qui-s desliurara de las cadénes de
l'unitarisme abugle, qu'aurats marioulétes franchimandes ?...
ûe decentralisaciou de piastre, ú regiounalisme de cartou.
M.deC.
Nous apprenons avec plaisir que notre inspirée collaboratrice.
Mme Thérèse-Pierre de Libertat, dont nous avons applaudi, aux
fêtes de Condom, les superbes envolées poétiques, vient de recevoir les palmes académiques.
Nous offrons à la muse gasconne nos plus chaleureuses et nos
plus confraternelles félicitations.
A. P.
NABÈTHS
COUNFRAYS
M. Baquerisse (L.), contrôleur-adjoint des douanes, hôtel des
douanes, Bordeaux.
M. l'abbé Doremus, vicaire d'Argelès-Bigorre, par Bagnères-deBigorre (H. P.).
�Etude? $UP le VieUH Gascor).
Un Contrat de mariage de 1481 (N°3).
Jusqu'à quel point et dans quelle exacte mesure le texte de 1481,
tel qu'il se trouve reproduit au numéro de Janvier, est-il
conforme à son original ? La question vaut la peine d'être posée.
Car enfin ce n'est point cet original même que, durant cette étude,
le lecteur aura de fait sous les yeux; ce n'en est qu'une simple
copie, et de celles encore qui laissent, par leur nature même, toute
liberté au copiste, soit de se conformer absolument au modèle,
soit, au contraire, de s'en écarter à sa guise plus ou moins largement. C'est donc assez vainement que, dans mon premier article, je
me serais donné quelque mal afin d'établir l'antiquité, et par suite
l'autorité, même au point de vue linguistique (de tous le plus
exigeant), du document inédit et privé sur lequel je prétendais
m'appuyer, si je ne devais compléter cette première démonstration
par celle, non moins indispensable, d'une fidélité de copie à tout
le moins suffisante pour donner droit à la mienne à toute l'autorité
de son original. Et c'est aussi ce que je vais entreprendre, en expo
sant aujourd'hui tout le système des règles que je me suisimposées
et que j'ai scrupuleusement observées dans cette transcription.
Simple question de fait, comme on voit ; mais qui, dans mon
projet, devant être appuyée de divers raisonnements et discussions
de principes, va s'élargir par là même en une question de droit
autrement intéressante et utile : la question de savoir quel est le
juste milieu qu'il conviendrait de tenir dans la transcription des
vieux textes, afin de rendre ceux-ci un peu plus accessibles qu'ils
ne le sont d'ordinaire au commun des lecteurs, sans cependant
leur faire subir aucune altération essentielle. C'est à ce titre
surtout qu'en dépit de leur nature spéciale (que je me charge, il
est vrai, de mettre à la portée d'un chacun), ces sortes de matières
m'ont paru vraiment dignes d'être abordées et traitées dans une
revue comme la nôtre, à laquelle rien decè qui touche aux anciens
monuments de notre histoire et de notre langue ne saurait être
étranger. Et s'il était effectivement désirable qu'elles y fussent un
jour ou l'autre traitées, quand est ce qu'elles pouvaient l'être avec
plus d'à-propos qu'au début de la présente publication, qui elle-
�— 63 —
même, nous pouvons bien l'espérer, sera suivie de plusieurs autres
semblables ? Quand, encore une fois, que lorsque la suite de mon
sujet, non-seulement vient m'en offrir une si naturelle occasion,
mais de plus, pour la raison déjà dite, me somme en quelque
sorte et me met en demeure de m'en acquitter sur-le-champ ?
*
# #
Il est à peine besoin de faire remarquer que la copie en question
n'est point du genre de celles que l'on obtient, par exemple, par
le procédé mécanique de la photogravure, et qu'on appelle sans
doute « figurées » à cause qu'on y voit, exactement reproduites, la
disposition et la figure, non pas seulement des mots, des lettres
et des signes, mais des lignes mêmes et des pages du texte original. Dans un travail comme le nôtre, qui n'a pas précisément
pour objet cet art de déchiffrer les vieilles écritures qui se dit
d'un seul mot la paléographie, nous n'avions que faire de cette
conformité matérielle et faite pour les yeux, qui même, à vrai
dire, aurait pu être à plusieurs d'un assez grand embarras, dans
un travail qui ne s'adresse point, tant s'en faut, uniquement à des
paléographes.
Mais si cette copie n'est nullement, par rapport au modèle, le
fac-similé graphique qui vient d'être spécifié et décrit, en est-elle
du moins ce qu'on pourrait appeler un fac-similé orthographique ? Eh bien non, pas même cela ; car voici, par un bref échantillon, ce qu'elle aurait été dans ce cas :
In nomine domini Amen. Conegude cause . sie atotz . que tractansauguns parens . amicxs . et ben volens . deu noble . Arnaudguilhem
deu castet . senher deu castet . et de sent marthii de salies . de vne
part . et de ciuiliote de la sale . filhe de peyroton . de la sale . senher
de candau saenr* . et meste dostau en son viuent . de madame la
princesse de viane . may tutoresse . et gobernadore . de la personne .
terres et senhories . de nostre tresRedobtable . et sobiran senhor .
frances febus . per la gracie de diu . Rey de nauarre . Comte de
foixs . Senhor de bearn . comte de begorre . et par de france. Dautre
Enter mad* dame . au nom de lad* ciuiliote . et lod* senher deu
castet. son estades feytes . convenences et pactos matrimonials . en la
maneyre seguent. Es assauer. que..v.
Si l'on veut bien rapprocher du spécimen ci-dessus la partie
correspondante du « Fragment A » publié en Janvier, on
sera frappé aussitôt de la différence sensible qui sépare celui-ci
de celui-là, et aussi, par conséquent, du texte, original dont
c,elui-là n'est autre chose qu'une sorte de photographie au
�— 64 —
point de vue orthographique. Mais comme, par la force des choses,
cette première impression sera beaucoup moins nette que vive,
tout en voyant clairement que j'ai pris avec ce texte d'assez grandes libertés pour le rendre bien plus compréhensible à l'oeil et à
l'esprit d'un moderne-lecteur, on sera loin cependant de remar
quer d'une manière distincte en quoi consistent au juste ces
libertés que j'ai prises. Et pourtant c'est avant tout ce qu'il s'agit
de bien préciser, pour ensuite pouvoir décider, sur des données
positives, si j'ai, oui ou non, su me tenir pour mon compte dans ce
juste milieu que je préconisais tout à l'heure, ou, dans le cas
négatif, si c'est par timidité trop servile ou bien, au contraire, par
trop libre hardiesse que je m'en serais plus ou moins départi.
Aussi est-ce à résoudre ce cas que je vais m'employer de mon
mieux, maintenant que le voilà, j'imagine, à peu près bien posé.
#
# #
.
Pour y mieux parvenir, je suivrai la méthode des géographes,
qui, avant que de décrire ce qu'est en elle-même telle ou telle
contrée, commencent par en marquer les limites. Moi aussi, avant
d'énumérer les libertés que j'ai prises, je vais les circonscrire et.
les borner par la désignalion détaillée de celles que je me suis
absolument interdites. Et je ne craindrai pas de dire, toujours
suivant la même méthode, que le champ de mes libertés de copiste
eut pour bornes, aux quatre points cardinaux, les quatre interdictions que voici : 1° celle d'ajouter un iota, c'est-à-dire la moindre
des unités, au nombre des lettres de mon original ; 2° celle d'en
retrancher une seule; 3" celle d'en remplacer aucune par une
autre, ou simple ou composée; 4° celle enfin d'intervertir leurs
positions respectives. — Ainsi, d'après la lr' règle, je me suis
sévèrement interdit, ou m'interdirai dans la suite, d'écrire Ilellocq,
somme, habilhar, render etc., là où j'aurai lu lìeìloc, some, abilhar,
reder. Par contre, d'après la 2", de mettre amies, Fois, medix,.aute,
susdit, et autres semblables, pour amiexs, Faix, medixs, autre,
suusdiit. Et de même, d'après ces deux règles réunies, de transcrire
dot, ostau, seul, stat, comptan, parens, par dote, hostau, eseut, estât,
comptant, parents (ou mieux parents), et réciproquemeut. En vertu
de la 3e règle, je m'abstiendrai de substituer tots, mediche, Phebus,
baiilar, segnau, subsinhat à lots, medixe, Febus, balhar, serihau,
subsignat, comme aussi de mettre l:un pour l'autre man et maa,
�princesse et princessa, Begorre et Bigorre. Enfin, en vertu de la 4e,
j'éviterai de changer palaure en paraule, aulhere en aurelhe, lengoe
en lotngue, enter en entre, insturment en instrument, creing (il
craint) en creign, et vice-versa.
On voit d'après cela que j'ai tenu, en ce qui concerne les lettres,
leur nombre, leur nature et leur ordre, à ce que ma copie fût un
décalque aussi fidèle que possible de son original. C'est à tel point
que partout — et c'est un peu partout en effet — où l'orthographe
de celui-ci présente des variations, celle là ne manque pas de les
réfléter telles quelles, et toujours, bien entendu, aux mêmes
endroits. Ainsi s'explique la présence dans ma copie de successions
de formes telles que les suivantes : Solempnizar et solempnisar, si
et sy, Nauarre et Nobarre, Màrtkii et Martii et Martin, spoze à côté
de spoos, et secum'e non loin de segont, qui en diffère triplement
dans la partie commune aux deux genres.
Est ce tout ? Non. Poussant encore plus loin et jusqu'à ses
dernières limites ce besoin et cet amour d'une exactitude absolue,
je ne me suis pas même permis de corriger les fautes lès plus
manifestes que j'ai pu rencontrer dans cet antique pargam, et je
les ai servilement maintenues, sans d'ailleurs chercher à distinguer entre celles qui avaient pu être communes à toute cette
époque et celles qui d'aventure seraient échappées à l'ignorance ou
à l'incurie du copiste. J'ai donc à l'occasion orthographié (?),
d'après le manuscrit, imfantz, conpultion (deux fois fautif), pocedir,
boncclher, publicx (sans s finale, malgré l'analogie de cet autre
pluriel, amicxs). — Il n'y a qu'une espèce de faute que je voudrais
prendre sur moi de corriger : c'est lorsque, par la distraction du
copiste, un mot ou un groupe de mots se trouve indûment répété
deux fois de suite, sans que d'ailleurs les mots ainsi géminés
présentent entr'eux la moindre variante. Car il est bien évident
que celui qui a commis cette faute ne l'a laissé subsister que
parce que les ratures étaient généralement peu admises dans ces
sortes de pièces.
Je reconnais néanmoins qu'il peut se présenter plus d'un cas
où 4e texte de l'original, étant défectueux à l'excès pour telle cause
ou telle autre, réclamera de la part d'un éditeur éclairé, sous
peine de rester illisible, certaines corrections ou reconstitutions
immédiates, que le lecteur le plus habile, s'il n'est en même
temps exercé, serait trop impuissant à effectuer de lui-même-
�— 66 —
Mais alors, on le comprendra aisément, il est du moins essentiel
que, par le moyen d'une note ou d'un système de signes, le texte
authentique, intégralement maintenu, soit nettement dégagé de
tout ce qui est de provenance étrangère.
Ai-je besoin d'ajouter en terminant qu'il ne saurait être question d'accompagner d'un Sic confirmatif chacune des particularités plus ou moins étranges de cette vieille orthographe, assez
volontiers capricieuse, alors même qu'elle n'est pas formellement
fautive ? Non certes ; et il sera parfaitement suffisant, mais aussi,
d'un autre côté, absolument nécessaire qu'un Sic en quelque sorte
universel s'étende et se multiplie tout le long de la pièce, par
l'assurance qu'on nous aura donnée, et qui devrait même, en
pareil cas, pouvoir toujours être sous-entendue, que cette pièce
imprimée est tout aussi impeccable que les ouvrages scolaires et
qu'il ne s'y est glissé aucune ombre de faute par la négligence
de l'éditeur ni non plus parcelle du typographe. — Quid, comme
on dit au palais, si toute notre vigilance, il s'en était pourtant
glissé une ou autre ? Il n'y aurait point à hésiter dans ce cas ; et il
faudrait, nonobstant, de toute nécessité, recourir au remède des
Errata, comme je vais de ce pas le pratiquer moi-même, afin de
permettre au lecteur de rétablir dans toute sa pureté le texte de
1481, qui se trouve plus ou moins altéré, non-seulement dans la
publication qui en a été faite au N° de Janvier, mais aussi dans
les diverses citations que j'en avais insérées au N° de Novembre.
Errata :
N° de Janvier : Texte béarnais (4) et (avec t) de Sent-Martii
(sans h en ce lieu) ; (7) assa (et non ocfsa) (9) ; abantz (sans majus.
cule).
N° de Novembre. Partie béarnaise (en italique) : daunzele, soubtrane, Bêgorre, deu contrari, mi suy.
Partie française. Page 266: dis-je, en compagnie de ; « aucthentique et solempne ; » On ne s'étonnera donc pas ; l'usure, plutôt
exagérée. Page 267 : Voilà, j'espère, déjà.
'
Abbé
(A suivre).
LARRIEU-BAMJHET
(Oloron).
�La Terre mayrane
YE E OEY
Yumbat peu ben d'auta, de la branque amourtide,
Lou frut que cad au pè doun la sabe ey sourtide :
L'aygue de toute gau, que s'en tourne à la mâ ;
Tau que lou frut qui cad, tau que l'aygue s'en ba,
Lou sé qu-en pousse au loc, doun lou soubien me segne ;
Endret, qui chens nad mau, despuch bèt tems ensegne
La rec aus de Liurou, le teste aus de Pountacq,
Tout en touquan de maas à Yèr e Beneyacq,
Maugrat tout l'èr prengut hore de ta countrade,
O terre deu me brès, nou t'èy pas desmounbrade !
De Saucede à Luquèt. deu Outyat à Canteyt,
Tout que iien au me cà coum la lose en u teyt !
Be sabs? en te quittan, que m'en pourtey en trousse,
Lou plan deus tous parûs. dab lous debis de l'Ousse :
A l'oumpre de las noeyts, ta'm des lassa de l'an,
Sus l'auta deu passât que desplegué toun plan.
Si dens lou cam deus mes, quauqu-u respoun encoère,
De d'auts n'enteni mey helas ! que per memoère ;
Aquets pas encarits, aqueres sentes bouts !
La màa que m'aprengou lou sinne de la crouts !
Quoant lou ben ey trop loung, quoant quauque amie se quitte,
Qui n'ayme à repuya lous terrés de la bite ?
Dinque aus pès oun la pene e lou erit d'ay 1 ay ay !
Ère ley estoupat peu poutin de la may ;
Mey à pene arribats oun boulerem attende,
Biste ! lou pas deu tems qu-ens e force à descende.
0 loes d'aquet tems d'or ! quartiès passamentats !
Doun you nou pouch balha lou gra de las beutatsl
Prats bers, arrius bribens, terrés bestits de loles,
Bousquets caussats de mousse, ausehts e chic d'escoles ;
Tout qu-ey ère au gran die, e peus bors adayguès
Qu'ey courri, pè descaus, en seguin esplingès,
Per tieene u bèt cop d'oelh, parié que la laudette,
Que preni lou me bol, t'au saum de Bourdette.
Ah 1 quin bounur, d'aquiu, de leye au pic d'Aussau !
Dou soum deu Vignemalo, aus campanas de Pau !
De la prime à l'abor, tout frutiè qu'es perlabe
D'autant de frut chausit coum d'eslous s'estelabe ;
�- 68 —
Cadu quabè soun nit, cade hoelhe u bou mout,
E l'auséht deu boun Diu quère escoutat per tout.
Oh ! labets oui ! mes oey ? la brume qu-ey houleye :
A l'endret deus agnets lou pastou qu-es douleye.
Me aled enratyade, estranyère au terré,
Qu'ey bire las sesous au deu daban darrè.
Au loc de s'esberi, las branques que yemechen,
L'auséht qu-ey arcassat, e lous fruts qu'en patechen :
Mey l'aube du cèu blu que tournara sourti ;
Sinou, taus oelhs deu brespe, ou mench taus deu mati.
L'u que pod espéra, toute brume qu-es boutye ;
L'aut, qui bet loenger darrè, daban qu-a chic de Poutye
Que tourni sus lou pas deus qui partin trop lèu,
Lou pas qui m-an merquat sus lou cami deu cèu,
Quant rebistit peu sé, tout s'adroum sus la terre,
Qu-en semble entene aus èrs la lou bouts qui m'apère.
Prou ! prou: la qui-us ma près quarribe au mepourtau,
Adiu, dounc, brabe endretl You tabé que m-en bau!
Adiu ! mey tu peu-bé, loungtems! loungtems demôure !
Entre l'Ousse qui cante, e lou Garen qui ploure ! ! !
Baudreix (Biarn).
Baptiste LAMARQUE.
Saucède, Luquèt, Outyat, Canteyt, limites; espinglès, sorte de papillon;
Bourdette, point de côteau; poutye, espace; Garen, éminence au versant
suintant l'eau.
COMITÉ DU MONUMENT DE FRÉDÉRIC MISTRAL
(Cinquantenaire de M.IRÈIO et Jubilé du Poète)
X^^CK^riKT—
Je soussigné
(l>
.
déclare souscrire la somme de
je tiens à la disposition du Comité (2).
SIGNATURE
(1) Nom, qualités et adresse.
(2) Prière de rayer cette formule si l'on envoie le montant .de la souscription. Le trésorier
du Comité est M. ANGELO MARIANI, 11, rue Scribe, Paris.
Lou Yérant
: TH. ROQUES.
PAU, EMPRIMERIE VIGNANCOUR— PLACE DOU PALAYS.
�
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Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 14, n°03 (Mars 1910)
Subject
The topic of the resource
Occitan (langue) -- Périodiques
Littérature occitane -- Périodiques
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Description
An account of the resource
Reclams. - mars 1910 - N°3 (14e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Batcave, Louis (1863-1923)
Arrix, Léon
Castex
Lalanne, Jean-Victor (1849-1924)
Reynière, Grimod de la
Gigot
Lou peyrot
Camelat, Miquèu de (1871-1962)
Marrimpouey, E.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" alt="" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1910
Relation
A related resource
Vignette : <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg">http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg</a>
<a class="link_gen " href="http://www.sudoc.fr/039860345" target="_blank">http://www.sudoc.fr/039860345</a>
Is Part Of
A related resource in which the described resource is physically or logically included.
Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol. (24 p.)
Language
A language of the resource
fre
oci
Type
The nature or genre of the resource
Text
publication en série imprimée
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
<a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2207">http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2207</a>
INOC_Y2_6_1910_03
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A legal document giving official permission to do something with the resource.
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19..
Alternative Title
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Reclams. - Annada 14, n°03 (Març 1910)
Occitanica
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Gascogne
Reclams
Revue
-
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Omeka Image File
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oublie un mairvais rêve.
Aujourd'hui la paix est faite ; mais il en résulte, pour
nous, le sentiment très précis, que n'ayant rien à gagner à
des querelles de personnes, il convenait de s'éloigner
courageusement des occasions d'inexplicables discordes.
L'Escole Gastou Fébus est assez forte pour marcher seule
vers le but qu'elle s'est fixé et pour travailler ainsi, dans
le calme de ses études et dans l'ardeur désintéressée de son
patriotisme, à la grande cause de décentralisation régionaliste et de libération méridionale.
Counfrays et Amies
Que-p souhèti ûe boune anade !
Qu'abets à Salies, Faute an, amuchat, û cop de mey, que
l'Escole béroye qu'ey de mey en mey hardide e balente ;
que lou tribalh nou pot ha poù aus hilhs de la terre mayrane, âus debots de la tasque...
Mantengam-la grane e gloriouse !
Damouram, dens la fé, la libertat e l'amou toustem Biarnés e Gascous ! Fébus aban !
�Medalhe d'aryen dou Councours de Salies
Dus Aussalés de Biou (1), bous pajsas déu bilatye,
Qu'àren per u diménye, à l'auberye ataulats.
De cinq pintous, déya, qu'abèn hèyt lou paftatye,
E lous caps, per ségu, qu'èren drin escauhats.
Quoan aboun batalat, drin de tout, àbarréye,
De récolte, déu tems, de frut é de bestia.
De has lous franchimans qu'ous gahé drin l'embéye
E Diu sab quin francés e-s boutèn a parla.
Maynats, n'abèn pas hèyt puchéus per las escoles :
Touts yoénots, lous paréns qu'en abèn hèyt baquès.
Que charrabiaben dounc coum baques espagnoles,
Coum se dits quoan s'y balhe au francés cops de pès.
Per dessus lou marcat, touts dus, dab impourtence,
Ta paréche sapiens, phrasaben dab fadè ;
E cadu, préténcious, més bourit d'ignourénce,
Esta méy hort que l'aute à tout prêts que boulé.
Batlèu que n'arribèn à nou més s'en endéne :
Si l'u plaçabe u mout, biste qu'ère réprés
Per l'aute coumpagnou qui-s boutabe à soustiéne
Que lou mout, atau dit, n'ère brigue francés.
Qu'abéren acabat dilhèu per se maudise
Si n'abèn coumbiengut d'anassén, chens rétard,
Counsulta lou réyén, qui bouléré plâ dise,
Quoau déus dus, tau francés. ère lou mey goalhard.
Lou réyen, bou maynat, qui sourtibe de taule,
Enta-us biéné trouba qu'abou prou biste hèyt.
L'u déus dus Aussalés que préngou la paraule
E déu lou désarcord qu'où racountè lou fèyt.
— So qui bouléts de you n'éy cause trop ayside
E nou soy esbagat, se respoun lou réyen.
Enta-p hica d'arcord, chénsn'abé trop l'ahide,
Bouy empléga toutu lou méy simple mouyèn.
Que bau dounc questiouna-p més drin à la courrude,
Car en u moumendét, que boy débe parti.
(1) Petit bilatye au ras de Laruns.
�— 3 —
Bam, à bous, Yacoulet, l'aunou que p'éy débude,
Digats-me quin s'apère eu francés lou cardi ?
•— Ça s'apère un cardin ou lé diastre m'emporte.
Je ne mé troumpe pas, c'est lé nom dé l'oiseau.
On en uoit par les plèchs assez dé cette sorte
E j'en ai vu gaher plus d'un à l'escripeau.
— Pla réspouDut, se dits, lou réyén, chéns arride.
Adare, à bous Yantot, d'aquéro, qu'en disét ?
Jé dis qué c'est verté ; dé ça j'en suis soulide ;
J'en avais abu deux qui s'on mouru de sét.
— Que béy que p'en tirats touts dus béroy à d'ayse,
Se répren lou réyén, en tiénen lou surious.
E que coumbiénérats de que m'éy à malayse
A you biélh réyéntot, de-p boule dà leçous.
Ta franchimandéya, qu'èts de force parière
E qu'emplégats lous moûts coum lous méy grans moussus.
Que préni dounc, chéns pòu, la médiche payère
Ta-p dise francamén de que-p baléts touts dus.
Més qu'èy hami toutu, l'embéye que m'escane,
De-p balha, coum amie, û tout pétit abis :
Sabiats que'ta bous auts, nouste loengue mayrane
Déu démoura la boune é nou pas espudis.
Aquère counéchét, mey que toutes las autes ;
Qu'eý, au sourtit déu brès, la qui p an amuchat.
En parlan lou francés, que risquât de ha fautes.....
Ya, que m'abusi trop, que m'en boy, adichat.
Més noustes dus paysas, cabourruts epum lou diable,
N'èren pas satisfèyts, é tout en toucan mà,
Amasse qne digoun : « Vous êtes fort aymable,
Mais c'est pas acabé ; nous tournerons douma ».
{Parla d'Aussau)
Léon ARRIX.
�L'ARPIT
11
Médaille de bronze aryentat dou Cauncour* de Salies
Quan lou frét, dous grans bos,
A roubillat la couhaduro
E qué las flous, dous bèts tantos,
Soun caïjudos dam la frescuro,
Qué m'énténon, p'ous bruchots nus,
Poussa moun cric, e la gélado,
Qut dècho lou pïnsan counfus,
Es en-dé jou ma préférado.
Daoubus dison, dambé résoun,
Qué ma cansoun n'és pas poulido,
Mè qué boulèts, qu'ès la sésoun
Qué rén ma bouès engarraoulido.
E puy bous aoûts anats canta,
Quan dé touto la tantoussado
N'an pas troubat, en dé soupa,
Qu'un tros dé cuco mieï tourrado !
Mè sé n'ey pas lou gaouè plén,
Aco n'és ré, car ma naturo
Bo qué sié toutyour countén :
Counéchi pas la bésiaduro.
Hèou pas coumo lous frédoulics
Bouchignols, ou coumo la caillo,
Qui dèchon tout : pais, amies,
Lou prumè cop qui béson raillo.
Malgré l'iouer ta rébouchut
Dou frét mortel dé la giourado,
Resti toutyour oun souy basut
D'un cap à l'aouté dé l'annado !
(Parlâ de Comdom.)
(1) Le Rouge-gorge.
DUGOIUON.
�- o -
U pintre amistous
Médaille d'aryen dou œuncours de Salies.
U cop en ûe mo'unyérie qu'abèn crescut la capére dou coustat de
la glèysi e quoan estou acabade que calou apelhale de pintrures,
l'û dous mounyés, lou Pay Yérome, qu'estou cargat d'aquere
coegnte..
Lou mounyé que-s hica a l'obre ; sus ûe muralhe que pintra
lou cèu, sus l'aute l'iher e au soulè que pintra Diu lou Pay.
Ta ha lou paradis lou mounye que prengou de beroyes coulous:
rose, blu, brioulet e aur; que he anyous beroy grassoutets aus
bras nuds, pès déscàus, qui hasèn mesique au pé dous escalès
oun lou boun Diu se sedè acera catsus. La Sente Bîérye que
hapabe lou sou hilh. Quehasou au petit Yésusû béroy cap de pèu
tout papilhoutat, lous pots coulou de rose, lous oélhs blus coum
la cape dou céu, e dab las maytines que baylabe las machères de
la soue may.
Acera, débat lou soulè. que hasou Diu lou Pay tout éstenut au
miey de las brumes, apélhat de rouye, dab ûe loungue barbe
blangue coum lou lirî, e lou cap d û biélh auta béroy coum l'omi
lou pot pintra.
Quoan abou acabat de ha la cort dou cèu que calou ha l'ihèr
de l'aute coustat.
Labets lou mounye que cambia las coulous e qu'ëmplega pastes
negrouses, rouyes coum lou hoéc ou berdes coum lou saloupè de
las aygues couades oun y a crépàuts e griòulhes.
Héns ùe grane caudère que pintra omis e hemnes qui cridaben
en se déchidan au miey dou hoéc, en û aròu de petits diastres,
dab de longues coues atourclades, de luzèrps, de sè'rps.
Ta coumberti lous pecadous que boulou ha û Couhét que
hasousse pou : quèu hé lous pèus coulou de carotte, oélhous chins
emiey barrats, lou naz arrebirat coum ù guêhus, ûe gran bouque
dab de bères cachiles, û parélh de cors, la pèt arrougnouse,
magras, û lè caddèt.
Lou tribalh, ballèu acabat, lou mounyé qu'estou apérat per ûe
bouts magre, chisclende, cridassère : « Hòu pintre ! que hès
aquiu ù hére lè pourtrèyt; ne souy pas béroy, aco que-s sab, mes
sus la muralhe que m hès bère mey lè encoère. Cambie tout aco,
mounyé, cambie ! »
(1) A la glèysi de case qu'ey ère qu'ey a bint anades.
�- 6 Lou mounyé, d'û cop d'oélh, que gayte lou pourtrèyt e l'originàu : « Bè-t miralha ! bèn, saube-t, gran Satanas ! qu'ès hère mey
lèd que nou-t èy hèyt sus la muralhe.
— Cambie, mounyé, cambie !
— Se cambia cale que-t calére ha mey lè, gran pecat !
— Que cambieras, ou qu-em a-t pagaras !
Couhét s'escapa en dechan grane aulou de soufre qui hasè toussi
lou mounyé.
Lou tribalh acabat, l'Abat que biengou ha compliméns au
pintre e dilhèu lou (baysa) poutiqueya. Lou die de la hèste de
l'Abadie touts lous mounyés que gaytaben mey las pintrures que
l'auta ; e lou pintre mounyé qu'abè quauque pensade d'orgulh;
que-n pergou lou canta e lou prega. Més apuch lou countentè, que
biengou l'abeyè : noéyt e die lou praube mounye ne poudè trouba
lou repàus ni de cos ni d'esperit.
Es'apelhabe? qu'abè las espargates pergudes ; a taule que troubabe cuques au pâ ; quoan se sedè que-s hicabe bèt clàu au
;
v
se tribalhabe lou manyou que-s coupabe ; en se passeyan que
trebucabe ; s'espiabe lou cèu quaucarré d'ausèt quèu cadè héns
l'oélh e apuch cade mau-hèyt ûe boutz cridabe: « Cambie, mounyé,
cambie ! »
— Nou ! » e de ourgulhous, lou monnyé que badè coulérous.
E toustém Couhét que perseguîbe lou mounyé de sas malicies :
la noéyt quèu panabe lou libe de las prégaries, hasè courre murguetes sòu lhéyt, esperracabe la soue pélhe ; lou câ de l'Ababie
que boulé gnacàu, las garies que-s esboulastraben daban et, e lou
brespàu lou mounyé qu'endenè siûlets de sèrp e crits de harri.
E toustém lou médich repic ;
« Cambie, tout aco, mounyé, cambie ! »
Chic a chic que badou mench cabourrut e û mati, hart de màu,
qu'arrehé la care de Couhét.
Quoan abou acabat, qu'abou, lou nouste mounye, û gran degourou au houns dou cô, e de youlhs, qu'ana dise a l'Abat la soue
flaquésse. Aquéste ne he nat cap de bantariole, més déspuch lou
mounyé qu'estou en patz, que poudou minya e droumi.
Pérmou d'aquére flaquésse ta Couhét la Glèysi ne boulou pas û
sant dou defun mounyé, més lous pintrés de las Madames que l'an
causit ta patrou.
Lous pintrés de oéy que hèn soubén coum lou mounye e que
hèn au fumelis cures arridentes, o.élhse pots agradius.
CANTOU.
�_ 7 —
DaFFère Ore
(Darrès suspis d'ue yoéne palmouniscouse)
La flaque gouyatine en sedènses au lhéyt,
Encoère boulén bibe
Qu'espia pr'ou fernestot : Fin de bèspe elèu noéyt...
Es la mourt qui l'arribe ?
Que s'apère la may que n'eslouche d'ayma,
La mayote qui-s crouch, qui countune a trima,
Ta la dise qu'un his (*) de lounc gnac la desgore :
Que bey mama
D'anamé-n qu'es lèu l'ore !
i
Lou souréy que dabère en grane pèsse d'or
S'ou moufle yatz de pélhes
Que las nubles an heyt, agnères de l'abor
Quèn s'aclèquen (*) las hoélhes ;
S'ou pèyra Chaloussénc s'acabe de crama,
Lou milhassa tardïu que ban biste engruma,
Lou bitami qu'es boeyt e rousséye lahore,
Beyds-tu mama
Que s'aprèssera Fore !
En disén adissiats las houringles s'en ban,
Beth yourn que s'escamusse (*)
Lou pastou qu'es tournad dab l'escobe au deban,
Lou brumalh qu'ous harcusse ;
Me qui beyd lou beteth lou noust marhou tuma ?
Las castagnes cadé ? l'arribère huma ?
Ah qui-s yumpe au deslas d'ana courre dehore.
Mama ? mama ?
Ta you qu'ère ugnaute ore !...
Deya sount desbroumbads lous floucalhs dou primtèms,
La gragnade qu'es hèyte,
S'arrequigneran lèu debath l'aie dou tèms
E lou red e la rèyte (*) ;
L'arblou douMarensin qu'estanque de yema,
Sus l'arroque dou Biarn s'entèn gabe brama,
Lou bèn haie dou bosc la hoélhe qui-u décore ;
Praube mama
Que s'entèn biéne Fore !
�.
- 8 —
Oun es la boune daune aquére qui-s disou :
Que poupads a l'escole
L'escribe e lou leyi, lou debé, la doussou,
L'inoucènte arridole ?
Quegn plasé seró doun d arrebéde e nouma
Las amigues e d'auts qui boulèn atrama
Yourns d'aryèn aus mèys ans qui s'esbourren dedore,
Sabs-tu mama
Que m'alounquerén l'ore !
Aneram mè serca s'ous pouyets broustassuds
Las arragues sancnouses?
E s'ous prads en abrïu de tan d'erbes cousuds
Floucalha-s en espouses ?
Oun s'estuye aqueth tèms de passéys (*) a la maa
T'oun s'eslurre lùu sou qui s'ahoune e s'en ba ?
Qu'où bourrï tiéne encoère, es beyd-eth d'assenhore ?
Lhebé-m mama
De bibe qu'èy grane ore !
Mé la noéyt n'escoutan né desis, né doulous
•Que s'abanse e qu'aprigue,
De brasouse es hèy négue estupan mayes plous
Que la péne darrigue ;
Dinqu'au darrè bouhét ah que-s bolen ayma,
La maynade ugnaut mout assaye de clama,
Mé tout doy qu'a miey dit a la may qui l'adore :
Adïu mama !!!...
De mouri qu'ère l'ore...
Oh l'amou qui s'estaque ! oh l'ayma qui-s hèy lutz
Au boéyt négue e hèy plasse ?
Nou ! nou ! la bite encoère eslugné-s d'aqueth putz
Henèrglaupe (*) de miasse !....
La hilhe !... nou !... betlèu !... ah la cayte (*) que m'a.
Ne pouch brigue arrèy mè qu'un plagn esgalurma (*)
Que l'èy réde !... e ne sèy oun eau crida biahore...
You, la mama...
Boun Dïu quégne malore !,..
�— 9
E lou boèyt que-s hasou pr'un cèu gris abachad,
La may que-s trouba soûle,
Coum casau chèns lou floc, tout bacu, (*) désdachad
Oun plantagne s'athioule (*) ;
/,u bèn escarradèc qui bién tout embruma,
L'ourélhe de la may ne s pod acoustuma,
Yaune hoélhe, bracyourn, tout que l'arrememore :
Mama ? Mama ?
Créyd enfène a toute ore !
Lou PEYROT.
t ) Arrègue Esplicadoure
His : douleur dardante — Abréviation de Hissade — c'est une des curiosités de la Langue Gasconne qui se manifeste dans le Brac raccourci, brièveté
et le 67a clarté, précision des mots qui se rapportent aux attouchements :
. Toc contact, Pons battement d'un corps, Tougn heurt, Truc coup frappant,
Malh trace de coup, Blau bleu do coup, lilas blessure, His lancement douloureux, Plap tache, Tros morceau, Chac piqûre, Pic entaille, Gnacmorsure.
S'Aclèquen : Flétrissent pour tomber. (Glèc flétri).
S'Escamusse : Tire à sa fin.
Rèyte : Privation, dénuement.
Passèys : Promenades, abréviation de Passeyades.
Henèrglaupe : Crevasse (Henèrcle fente, Gloup gouffre béant).
Cayte : Chute, dénouement fatal.
Esgalurma : lamentation baignée de larmes.
Bacu : inculte (Vacitus vide)
S'Athioule : S'affaisse, s'accroupit pour mourir.
(Arrecaptolhes dou Peyrot).
(Pouésie coumpausade en
dedicade se m'èri ausad).
pensan
a las pênes de Mous Miquéu Camelat a qui l'aberi
P-
�10 —
Le nouveau Majorai
ROBERT
BENOIT
A la réunion générale de Cauterets en 1907, l'Escole Gastou
Fébus eut la bonne fortune d'entendre une voix harmonieuse nous'
disant que las helhas vokn dou Soulei, dans une pièce de vers écrits
en pur dialecte du Périgord. dont chaque strophe était soulignée
par d'enthousiastes applaudissements.
L'auteur, Robert Benoit, véri table abeille laborieuse, a reçu le
coup de soleil qui fait couler le miel, épanouir les fleurs et chanter les poètes ; il continue brillamment la lignée- des troubadours
inspirés qui ont enrichi l'histoire littéraire de cette région privilégiée,
Son nom est aujourd'hui, partout en Dordogne, acclamé par tous
ceux qui ont au cœur l'amour de la petite patrie. Son grand talent,
affirmé magnifiquement par son poème exquis de Servilhoto,
lui a ouvert les portes du Consistoire félibréen, dont les membres
ont été heureux de lui décerner unanimement, il y a quelques
semaines, en Arles, la cigale d'or du Majoralat.
Le 15 novembre dernier, le Bournat fêtait dans une réunion
solennelle, le nouveau majorai, réunion vraiment touchante dans
laquelle ses nombreux amis ont salué les travaux de cet enfant du
Périgord qui fait tant d'honneur à son pays.
Le Président Dujarric-Descombes. le secrétaire-général de Lacrousille, MM. Simon, Aubian, Reverdy, au milieu de l'émotion
générale, se sont faits, en prose et en vers, les interprêtes éloquents
de la joie publique et des sentiments de confraternité cordiale qui
anime tous les membres de cette Société modèle, sœur affectionnée
de l'Escole Gastou Fébus.
Celle-ci ne peut que se réjouir de l'hommage rendu à l'homme
charmant, aimable et bon auquel je suis heureux d'offrir au nom des
confrères béarnais et gascons, avec les félicitations les plus vives,
les souhaits affectueux de nouveaux et brillants succès.
Adrien
PLANTÉ.
�— 11 —
Drin de tout
PAU. — Mous de Bancal, espéttur de las escoles purmères a Pau, que
prén la retrète, per resous de santat, desempuch lou purmè de Yenè 1910.
L'Escole Gastou-Febus que pèr û dous sous mayes amies : assiu quesàben
touts so qui a hèyt enta la loéngue mayràne, per las soues counferénees,
lous sous artigles de journal, per las bersious qui hesè ha héns las escoles
dou sou parsà.
Lou sou boun boulé ne s'ey pas va me y aflaquit, ni per las gnargues dous
pédagogues qui ne bôlen pas coumpréne que lous gouyatots que pousquin
plâ debisa lou francés e demoura-s lous hilhs amistous de la loéngue tan
béroye dou brès, dou barsô ! Ni per lou dounyè qui ù moumén e poudou
biéne de Paris, be sabéts quin e be sabéts quoand !
La fé bertadère, e bertat, que haie subèr part l'arride cagnè e las miasses
pègues. E qu'ey û homi de fé, Mous- de Bancal.
Que disém ad aquéth amie tout lou dôu qui abém d'où béde parti ; que
souhetam que la soue santat qu'arreflouréchi encoère enta quepousqui bedé-s
drin de repaus arroun ûe lounque bite, toute hèyte de tribalh e d'aunou.
Lou Bulletî oufficiel de l'estrucciou purmère de las Bâches-Pyrénées que
publique, en lou numéro de decéme, debath lougoubèrn de l'Espéttur d'Académie, lou repor e lou palmarès dous Yocs Flouraus de Salies, enso qui
toque aus tribalhs de las escoles purmères.
Qu'anounce tabé lous prêts de cént liures qui las reyéntes e lous reyéns e
pôden gagna ta 1910 en presentan a la Yurado lous cahiès de bersious hèytes
pendén l'anade d'escouliadye 1909-1910.
Que mandam a Mpussu l'Espéttur lous noustes grans mercés.
Aus reyéns, lous noustes bots, lous noutes encouradyeméns.
Que boulerém que las cént liurétes que parechoussen. plâ petites au ras
dous tribalhs hèyts, que la Yurade embarrassade, que-s sentisse foursade
de ha praba lous sous prêts coum prabe la lèyt a la cautère. Aquero que pouderé de segu arriba dab baléns coum Loussalés et coum Gantou e d'autes
tabé qui an amuchat so qui' pôden quoand bôlen.
Amies qu'y a que s'an dit : Abéts pensât a l'empath qui ban trouba lous
reyéns enta cerca lous sudyècs de bersious ? E p'abéts desbroumbat quoant
deletradures e eau abé en màs ta ha û choès ? U choès sus lou founs : que
sie de fayssou tau que lou gouyatot n'apréni arrèy de so qui nou eau ; e que
mùbli lou sou esperit de quauques bertats, de quauques beutats, array dou
cô, gauyou dela paraule. arrisoulét d'aquéth miralh de Famne qui eylacare
ou lou bisadye. TJ choès de fourme : qu'anin lous debés de l'aysit au mau
aysit, en passan per touts lous trebucs chéns fatigue, chens desgous, chéns
anuyè ?
0 bé, qu'y abém pensât e n'y a pas aquiu arré qui pousqui arresta lous
reyéns.
'(
Purmè punt. Que-s bén à Pau, enso de Sylvain Lacoste, carrère Nabère-
�— 12 —
Halle, û libi hère plâ hèyt de traduccious, oun l'escouliè e troubera tout so
qui ou eau, oun lou méste e leyera las direccious qui ou pouyran ayda.
Segoun punt. Lous qui, per resous oun n'abém arrèy a béde, e-s boulerén
payra de l'ayude d'û libi, n'an pas qu'a demanda-s de da-us ù cop de mà,
Mous de Planté, toutû coum you, que hera-m tout so. qui pousquim ; lous
Reclams éths medich, au besougn, més per més, que balherén se calé mestiou ad arrebira.
D'ùe fayssou ou de l'aute, lou prencipau qu'ey d'oubra e de ha-s'y a tros e
a trénes.
AUCH. — U homi qui tire lou sou camî chéns ha hère de brut, més qui
hé toustém de bou tribalh, qu'ey mous de Sarrieu, secretari yenerau.de
l'Escole deras Pireneos. Que bièy de ha pari p'ou trescau cop YArmanac dera
mountanho.
Pouesies e prousèys, qu'en y a de hère bous déns aquéth libiot, pramou
que soun simples, agradius a lève e aysits a coumpréne.
Més so qui s'a hèyt lou maye plasé, que soun las Dès bonnes arrecèltes de
May boune.
A la yoenésse, toutû coum a la yén sus l'adye,
darrère, Ta bengue bielh.
q.u'arrecoumandam la
L'armanac de 1910 que sémble merca û prougrès sus lous sous rays purmès : que preném la libertatde ha-n coumplimén a Mous de Sarrieu.
BIDACHE. — U mout persounel. — U amie que-m escriut :
... a Tu t'en vas donc des Reclams... brûlant ce que tu as adoré...
Ne deberi pas respoune ad aquére empertinénee, e bertat, pramou que
lous Reclams que soun en bounes mâs e ne sémblen pas goayre abé coénte
de you.
Mes la mesounye, coum lou plap d'oli, qu'a la bite dure e qu'èy l'habitude
de gaha toustém lou tau p'ous cors e la bétère p'ous pintous.
A l'amie abans-hèyt, aus escoude cas qui ne-m counéchen pas e qui-m
pouyrén créde capable d'û faus incas que disi doun : Coum lous Biarnés de,
sang, que souy courtés, coum lous Francés qui n'an pas mouquirc a la
la manye que souy de boune coumpagnie. Se m'en èri boulut ana qu'auri
hèyt lous adechats, oumén aus amies qui m'an hèyt tan d'oumenances
desempuch dèts ans, debath la banère de Febus : « Adichats, amies, hats
beroy, e lou boun Diu pe goardi de mau !
Nou, n'èy pas yaméyabut la pensade d'ana-m'én e quedamouri de l'Escolé
lou serbidou lou mey de boun boulé qui pousqui esta dehath la cape dou
cèu.
Que-m hasin û hèp, per mourdén ou lauvè qui sie lou tribalh, que respounerèy toustém : Assiu que souy !
E s'en y abé tan soulemén ue doutzène ta poudi-n dise autan, l'array, au
càben que seré'de maye payère, lou mèu mey sucrous e mey bou.
�— 13 —
« Mais tu émailles de ta prose les journaux locaux... »
Per aquiu que souy fidèut au prougram de l'Escole : Ana au puble lou
mey poussible, coum hèn touts lous baléns qui calaméyen au mey ha :
TArtè dou Pourtau, Camelat, Daugé, Lafore, Palay, etc..
Sies tranquille amie, asso nou hera yaméy tort ad aquero : bienqui l'oucasiou e qu'at bèyras.
Ue proupousiciou. — Lou Louisét de Batcave qu'a l'habitude de dise :
Lou ha qu'ey mascle, lou dise qu'ey fumèle. Au passadye qui debantéye
aquéste qu'èy dit, assiu que bouy abiam enta ha : atau en û soul moumént
qu'aurèy amuchat las gratis (!) de la fumèle e lou poudé (!) d'û mascle.
E puch qu'èy hicat Mous de Batcave en sauce, dechats-me broumba
qu'aquéth amie qu'abè hèyt, quauques ans a, ûe hère beroye rebiste mentabude « Revue du Béarn et du Pays Basque ».
Lous abounats d'aquére que-b diserén quoant soun agradibes las causes
del'histori biarnése qui an bist lou die en las soues payes.
D'arcor que souy dab éths.
E toutû n'ey pas la sapiénee de l'autou qui bouy glourifica hoèy. Més ûe
idée toute simploutote, toute moudèste et toute petite, ûe idée qui n'abè l'èr
d'arrèy, e qui toutû ne poudè sourti que d'ù homi qui ayme hère lou sou
peys, qui l'ayme en lous sous plasés, en las soues doulous, en lou batalh de
la bite, desempuch la cause la mey petite, dinquo la mey grane en passan
per la miancère.
Mous de Batcave que passeyabe doun, die per die, lou sou goélh hissan;
en touts lous cors dou peys ; e, die per die tabé, que hicabe per escriut so
qui abé après, so qui abè bist entad emprima-c arroun coum asso : (Lou
mèys etsémples que soun miey surious e miey tad arride.)
15 decéme. — Blériot qu'a hèyt très tours a 200 m. en l'èr a la plane dou
Pount-Loung.
16 decéme. — Ue pèyre-hoéc qu'ey cadude a Depar, en Orthez, au casau
de Mous de Planté, haute de cént toèses, lou Gran Turc que l'a bienude béde.
18 decéme. — Yan de Géra e Marie d'Assiu que-s soun mandats à Sort.
L'Artè a la merie qu'ous a debisats coum û aboucat doublât d'û noutari e
Daugé a la glèyze qu'a gourgueyat beroye pouesie e cantait la mey douce de
las cantes latines.
19 decéme. — L'abat Sarran qu'a troucat la soutane nègre contre la
briuléte.
20 decéme. — Lalanne qu'a prés la retrète e lou Goubernemén ta-u
recoumpensa dous sous loungs serbicis, que l'a noumat garde-champètre.
21 decéme. — Pellissou qu'ey estât noumat sous-parfait d'Ourriule.
(Aquéth brabe amie que-m manque desempuch qui s'ey hicat en soumélh.
Lou qui m'en pouderé balha noubèles que-m heré gay, qu'où tourneri arrebéde dab plasé, nou seré que ta-ns peleya !)
22 decéme. — Yules de Qu'Arribe qu'a embentat ûe tomobile qui nou pot
bàde ni poussibe ni arranque. Lous poudeméns de cap qui-n a abut, que l'an
hèyt prim e lèse coum ûe flingue d'aberou.
Arré en ûe gazéte ne m'a yaméy hèyt autan de plasé coum aquére seguide
�— 14 -
de noubèles qui soun coum l'imadye parfèyte de la bite dou peys.
E que-m semble que lou qui ey loégn de case que debè leye-lés dab mey
de plasé encoère e pensa e dise en û suspis d'admiraciou e d'amou. 0 lou
méy peys que-t aymi ! Qu'ès toustém gran, qu'ès toustém amistous e n'èy
pas nad arsèc maye que de tourna-t béde ù die.
Que-m sémble encoère que lous homis de l'abiéne, lous qui-s remplaceran.
au larè quoand nous o droumim acera, au cam dou repaus, à l'oumpre dous
cyprès, aloulats per lou gourguéy dous cardinals, que-m sémble que aquéths
homis que seran hurous d'arrebibe dab nous las anades taji mysteriouses
dou passât.
Que perpausi doun de ha aus Reclams so qui lou nouste amie abé hèyt a
la soue rebiste.
Que-s caleré 4 ou 5 payes de texte petit e per aquiu la place de la letradure
que seré segnerade.
La discussiou qu'ey ubèrte sus aquéth proujet e que receurèy dab plasé
lous abis pour ou countre si lous mèys counfrays e bolen préne la péne
de-m escribe aquiu dessus.
J.-V. LA.LA.NNE.
v
♦
�Noubèles
Maubesî. — Grâcis a Mous de Bibal lou castèt que bad beroy
de die en die, Dens la gran crampe oun que pot d'are enla plasé-s
deban lous quoàte persounadyes qui amuchen en grandou naturau
la prése d'aquet nid de pèyre sus lous Anglés per lou duc d'Anjou.
(Yulh 1373).
Bagnères-de-Bigorre. — Mous de Sansot à la darrère acampade de la Soucietat Ramond que counde que MM. Rosapelly de
Bic, Marius Fontan d'Agnan, Costallat de Capbèr e l'abat Lapèyre
de Bernac-Dessus qu'an hèyt respounses au questiounàri sur las
Tradicious.
Bayoune. — Au coungrès catoulic tienut lou 11 de Noubémbre
lou Simin Palay qu'auheri u botdemandan que lous caperâs Marnés suban la loue coustume quenous'estound'emplegaen cadière
la léngue mayrane.
Sos. — Qu'an décidât de lheba û mounumén au cantadou
Emmanuel Delbousquet. Oun que sab qu'en medich téms que
roumancié e pouéte de France qu'aymè dens la soue bite braque a
serbi s dou parla Lanusquet. Qu'a dechat quoauques pouesies qui
arrecattades per û amie sou, ban paréche toutare.
M. de G.
L'Armanac deu bou Bîarnés e dou franc Gascou, ta l'an
de grâci 1910 qu'a parescut. Coum touts ans, qu'ey cougnit de
beroyes causes e coum touts ans que-s ben u SQ.
Quin se hè, siey bertat ço qui dlsen lous adoubâyres, que sie à
l'Escole Gastou-Febus qui s'en bén lou mey chic ?
Toutu, tout escouliè de Febus que supause u ômi d'acciou !
E pusque, aus dises de Mous de Daugé — qui s'y counech —
VArrnanac e hè de hère boune proupagande felibrenque, b'ey
dounc cause drôlle que lous felibres nou l'ayden pas à trauca
toustém mey en daban...
Si touts nou-n s'y hèm pas drin, l'obre qui-ns e tién au cô be
sera lèu mourte...
�— 16 —
Dus moûts chens esplic... au me grat
E s'y troubaré per l'Escole u coullègue qui-m daré l'esplic dous
mous doat e rau ?
En Biarn, lous noums de famille Coste-doat e Lourau que soun
coumus. Per aco, nou-n èy pas troubat la balou p'ous lîbes, ni 'nço
dous couneguts.
Doat que pouderé pla esta dat, (balhat), puisque doatiu bòu dise
qui pot esta dat. Toutu, doat qu'ey lou noum d ue coumune (Casteide-Doat) e aco que-m dèche en pensades. Auta pla aquet Doat
qu'ey estât, lhèu, u parsâ dat en lou temps per cauque segnou à
cauque Abbadie ou "qui sap ? Mes Conte doat ? La lengue que
semblaré apera mey Ieù Coste doate ou doade...
Mistrau que dit qu'ey : aqueduc, puisard, canal, en probençau.
Quant à Rau, en lenguedoucia e en proubençau que bòu dise
arrauc, (enroué) ; nou crey pas qu'en Biarn ou Gascougne qu'aye
aquet sens.
Tanticam,
pla bràbe.
lou qui-m boulhe esclari aquiù dessus que sera
SIMIN PALAY.
NABÈTHS COUNFRAYS
M. Jeanneton, Edouard, comptable, à Nay.
M. F. Annat, abbé, Directeur au Grand Séminaire, à Nay.
M. Poques, Paul, à Aureilhan, par Tarbes.
La liste générale des membres de l'Escole parait d'habitude,
dans le numéro de Janvier.
Cette année les épreuves ont été égarées par suite d'une
erreur de direction : la liste paraîtra dans le numéro de
Février.
Lou Yérant : E. MARRIMPOUEY.
PAU ,
EMPRIMERIE VIGNANCOUR — PLACE DOU PALAYS.
�
https://occitanica.eu/files/original/1cdb74240db0142e3c93a26feff93b2c.jpg
ee6d392f6bf105fe81a589f3b7af645a
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bb1adb0bdd6da49d69137752acbd4afd
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d2498fa7223e3e9cffc809956151dd95
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Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 14, n°01 (Yénè 1910)
Subject
The topic of the resource
Occitan (langue) -- Périodiques
Littérature occitane -- Périodiques
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Description
An account of the resource
Reclams. -janvier 1910 - N°1 (14e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Arrix, Léon
Dugoujon
Cantou
Lou peyrot
Planté, Adrien (1841-1912)
Lalanne, Jean-Victor (1849-1924)
Camelat, Miquèu de (1871-1962)
Palay, Simin (1874-1965)
Marrimpouey, E.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" alt="" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1910
Relation
A related resource
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Is Part Of
A related resource in which the described resource is physically or logically included.
Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
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1 vol. (16 p.)
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Reclams. - Annada 14, n°01 (Genèr 1910)
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7-...-...7Ýií..
�A Moussu tou Meste d'ahas,
dous
(t
Reclams de Biarn e Gascougne »,
A Diu me dau, quia tarrible ahoalh de poètes ne hèn pas sourti
lous Yocs Flouraus de l'Escole Gastou-Fébus !
Eu disen poètes, que bouy dise tan per tan mounde qui escribe
en espessoutan la loengue a troussicots de mediche payère, e en y
boutan au cap ue rime qui tringle chic ou hère, clâ ou faus.
Per aco, la bertat qu'ey, qu'escribe atau ou esta poètes, n'ey pas
toutu parié. Que poden nou pas maneya sounque la prouse e esta
d'esmiraglans poètes e que poden has arroussega dap péne s'ou
papè de queths praubes michès de bermiots lime-chourds, e nou
pas estan nade brigue. — E labetsasso, ouerats, moussu lou meste
d'ahas, asso que hè pieytat.
E obe quio! qu'at sèy, enta la grane poésie, ta la qui puye dinquo-u bec dou Céu, qui canto lou sourelh, la ma, las nuables, las
estéles, la mountagne, tout so d'espectaclous au mounde e de beth
hens lou co, que ban plà lous vers qui sounen e qui yumpen, e las
rimes qui tringlen ; que ba tabey taus coundes arrisoulecs,
d'amoulla vers qui abiten la mémori ; e que ba encoere enta so
qui déu aparia-s dap la musique.
Mes perque, lou hilh de quauque diatche, escribe en vers enta
las causes ourdenaris ? Que coumpreni, o: ue peguesse en prouse
n'ey pas sounque ue péguesse ; si ey en vers, l'aurelhe que-s
debertech dap la rime, e la peguesse que-n ey u drinou adournade.
Vers chens idée que poden ana se soun prou platourneyats, entaus
qui ne soun pas gourmans, mes prose chens idée, qu'ey plà magre
cousine....
E labets, aus qui ne poden pas esta poètes a de bounes, aus qui
ne soun pas que rimassès, que gausi dise :
Si boulet debisa, debisat en prouse, aco qu'anera se debisat
beroy e se so qui diset s'en bau la pene d'esta dit. Se n'abets pas
arrey a dise ou si ne poudet pas dise beroy, l'ase fouti se s'en bau
la péne d'at mentabè, sie en prouse, sie en vers. En plasses de
damoura u praube rimassè, cerquats, coelhets per boste, lous
coundes poupularis qui s desbroumben, escribet-lous tau coutn
lous entenets. Mey que mey aquets coundes, qu'an biscut d'adye
en adye en aleteyan de la bouque de las mays a las aurelhes de las
�— 262 —
hilhes, qu'an mey de pouesie que toutes las bostes rimalhères.
Escribet-lous en boune e sabre loengue dou parsà, goardat-ne la
pouesie, boutat-n'y encoère mey si abet l'amne brigue poète, e
embiat-lous aus Yocs-Flouraus. E aquo qu'anera melhe que plà.
E que p demandi a bous, moussu lou Meste d'ahas e aus Capulats
de l'Escole, de da d'are en la prêts e gayères aus qui-p porten de
queths coundes dou larè.
Que m'en an dit n'a pas goayre, û qui arrés nou counech encoère
sounque lous qui ou desquilhen a las belhades d u biladye biarnés
apitat sus u tue beth drin ensaubadyit se disen lous bahurlès.
B'ey beroy ! b'ey doun beroy, aqueth counde dou parsâ biarnés,
moussu lou Meste d'ahas ! Si sabèt quin ey beroy, e quine bertadére,e quine boune e quine grane poésie ey ayasideaquiu dehens!
Qu'où counecherat dilhèn û beth die. Qu'ey ûe esmiraglante yoye
d'or coelhude liens la brase.
Merquat aquo s'ou papè de l'Escole en p'en pregan hère, Moussu
lou Meste d'ahas, moussus lous Capulats : Qu'y aura prêts aus qui
hiquin a la la luts dou beth die, de quets coundes qui thic a thic
s'ahounéchen hens l'escu dou desbroumb....
YAN DOU BOUSQUET.
Soubeni de Nadau
MÉDAILLE D'ARGENT DU CONCOURS DE SALIES
Aquet sé de Nadau, qu'èrem û gran arramat de paréns e d'amies
aléntour déu larè.
Loucatsau, hèyt d'ûe souque de cassou, dap ûe bère carboulhade
qui boutabe de bères coulous sus las machéres de touts lous qui
l'entouraben.
May, que tirabe iroles d'ûe tistéte é qu'en dabe û pugnat a cadu,
à l'entan que pay barrèyabe en cade bèyre, û bou tragou de bî
bourret.
A l'û cournè déu hoéc, la balénte mayboune gusmérabe lou hiu
qui biénè de hiéla. Paybou, acournat à l'aute estrem, humabe dab
plasé ûe biélhe pipe aus bords crémats é qui n'abè quasi méy de
tutèt. Aquére pipe qu'ère1 û bielh soubéni de la campagne de
Crimée é qu'ey tiénè coum à ûe relique.
�— 263 Enta passa gBuyouse la bélhade dinqu'à l'hore de la misse de
miéye-noeyt, que s'y débitabe coundes de broutches é hades é de
rébénans. Paybou qu'abè coundat mantus fèyts de quoan ère
souldat é qu'en bienède diseû déus méy sabrous, quoan quauqu'u
é sourti : Bam, à bous, mayboune ; disét-s'en ûe, qu'en débet sabé
d'aquéres hort biélhes qui soun las mielhous.
— Praubes maynats, se réspounou, qu'en èy sabut û hardèu,
més lou biélhè que m hè perde la mémori é que las m'èy désoubligades. Més à d'aquéste moumen médich, que pensabi à qu'auqu'arré, é ta-p ha plasé que p'at boy dise.
E mayboune coumencè atau :
« Aço, n'éy pas û counde de broutches ni de hades, més qu'éy
û fêyt bertadé qui s'éy passât en parèlh sé de Nadau, que y a prés
de chéchante ans d'aco.
Doungues, aquet sé, que bélhabi lou mé permé maynadet, û
anyoulou de cinq ans — que lou bouri Diu ou s'aye prés dab éth
— qui ère plà malaudot. U machan rhume de poutrine qu'où
m'abè alhéytat é despuch dus més a, que malautéyabe é qu'anade
de méy en méy mau. Qu'où béy dengoère, lou praubiu, pallé coum
lou linçou qui l'aprigabe, lous péus fis pénens capbat sa praube
figure aganide. Sas màs magrotes que tiénen las mies, é de quoan
en quoan, ue sarrade plà féblote semblable démanda de nou pas
lou lécha soulet.
A û moumen dat, la campane que sounè lou permè cop de la
misse de miéye-noeyt. A d'aquet brut, lou maynat rémudé drin é
qu'em démandè ço qui sounaben. Qu'où parlèy déu pétit Jésus,
déus pastous e de tout ço qui s'ère passât en parèlh sé. Que m'escoutabe dap plasé é de tems en tems qu'aproubabe en me sarran
drin méy hort. Quoan abouy acabat, de sa pétite bouts doulente,
qu'em sourti : Digom, marna, més lou pétit Jésus, qu'abè aies enta
puya tau cèu ?
E o. migot, si-u réspounouy de béroyes aies coum n'an lous
ausèts.
— E you, se reprenou, abérèy tabé aies ent'ana tau cèu, si-m
mouréchi ?
— E tu tabé qu'en abéras coum touts lous anyous déu Paradis,
si-u hasouy.
A l'entertan, û machan toussit qu'où gahé à l'arroungoulh que
l'empéchabe de parla. Toutu, au cap d'ûe pause, que poudou dise
qu'auqu'arré é qu'endénouy aquestes paraules qui-m broumbi
�— 264 coum si èren de yé : « E dounc, mania, si-m mouréchi é qu'ani
tau cèu, quoan sabii pla boula, que demandèreÁau bounDiudé-m
decha biene-tbédé é qu'arribérèy dab las aies d'û anyou ou d'û
béroy ausèt. »
Praubot, qu'abéren dit de que séntibe de que s'anabe mouri.
Décap au matî, qu'arroungoulhabe méy hort, é drin abans de-s ha
dies, que-s mouribe tout doucet, chéns trop soufri, é en abén su-us
pots, l'arris, coum si bédé deya lous anyous qui-u biénènarcoelhe.
Poudets pensa si lou maynat estou lountems plourat. Tout
dîmenye que pourtabi û bouquet de flous sus la soue toumbe é
qu'éy hasi quauque boune prégari.
Toutu, lou tems que passé, é au cap de l'an, die per die, que
m'en tournabi de la misse de mieye noeyt é ma pensade s'en ère
anade au malhur qui m ère arribat l'an abans. En endran déns la
crampe, qu'anèy ploura û moumen sòu brès qui ère toustem
aquiu, més boéyt. Nou sèy quoan de tems ey démourèy, mès à û
monmen dat, qu'estou estounade d'endéne û petit brut qui-m hé
lheba lou cap. Ah ! praubins, ço qui bédouy, qu'at èy déngoère
déban lous oélhs : ûe beroye tourtérèle blangue que-s biénè de
pousa sus la hourque déu ridèu déu brès, é aquiu, que démourè
ûe pausote en m'espian.
Vou qu'en èri esmiratglade car qué-m broumbabi de las darrères
paraules de l'anyoulet qui abi pergut. Chéns trop sabé ço qui hasi,
qu'esténouy la mà décap à la tourtérèle quiTs déchè caréssa drin ;
puch que hé endène û plagntiu « rou-crou-ou » é que s'en anè per
la porte déchade auberte.
Que m'èy toustem pensât de que l'anyoulet qu'abè tiengut paraule
en me biénen bédé aquet sé, yuste au cap de l'an.
Desempuch, n'èy yamey passât û sé de Nadau, en tournan de la
misse de miéye-noéyt, chéns ana espia si nad aute ausèt n'ère
pausat sus la hourque déu brès. Nou-y èy yaméy plus bist arré ;
més en bachan lous oélhs, qu'èy sentit, mantus cops, û gran soulatyamen en béden que la place de l'anyoulet n'ère pas toustem
boéyte. Diu m'a permétut d'éy bédé d'autes maynats, é à-noeyt
médich, en m'en tournan de la misse, qu'anérèy bédé lou brès,
é si n'éy trobi nad ausèt, que sèy de-y bédé û pétit arrè-hilh qui
droumira en arriden dap lous anyous ».
E mayboune, au soubéni d'aquet fèyt, que n'ère toute ésmabude
é dues larmes qu'où coulaben capbat de las machères désruides
péu bielhè.
Parlâ d'Aussàu
Léon
ARRIX.
�— 265 —
L'Ame dau Terradou
MÉDAILLE
DE
VERMEIL
DU
CONCOURS
DE
SALIES
Aqui, n'es nade cause, ame dau Terradou,
Qu'en ère agi méy de poudé que ta grandou !
Sès la cante é lous plous de la léngue mayrane !
Sès l'ame das plén-mas, das boys é de la plane !
L'ame tèndre e tarrible e que tout cô de géns
Que t'ayme sén saba'n d'èt é quitte en plouréns.
Sès l'ame que se prén l'ame de las auts ames !
Sès saubatge e plesénle ; e t'énrides e brames.
Sès lou crum matiney chinténs lou tém das mouns
Qu'esguissen lous unglets das Yupiters perhouns,
Sès la bapou liugèyre, e lissènte e tremblènte,
Qu'as matins de printéms rase la prade oulènte.
Lou bén huguéy qu'escape en pléguéns lous cabelhs,
E lou que secut lous cassis pléns de saunelhs,
Es tu ! La lane soûle, es tu ! La boas miaulayre
Dau chot, que, dans la nuyt, sus la mole blatayre,
A l'oumbre di soun ptan, es tu ! Lou brounze cla,
Que lou desséy, satine en l'esprit dau prega,
Es tu ! Sès lou sén brau dau manatye publari
Doun lou cô ne biu qu'au mauta de toun mistari
E lou pastre t'alènte en l'audou dou baloun,
En rebiréns lou sòu d'an bayra lou blat bloun,
Lou boujayre balén te toque ; e lou pescayre
T'aude papouteya dens l'andade cantayre.
E quoan cap au courtin s'entournen lous ligots
En héns per lous roubdets treni lus esquirots ;
Quoan lous bèus au caban s'entournen coum las choques,
E que sas aygots à las trinèntes boulhoques
Las aies das batèus desplèguen la blancou
Per boula 'mber lou por as darréys clas dau sou,
Alors, pastre, boujayre e pescayre, te bèden
Au hum dau tèuc payral. E lus ulhs, pause, sèguen
Aco de blan ou blu, qu'au lun, mue e lounguéy,
Mounte en bourroc d'amou dens Ter fres dau dessey.
Parla de las lanes d'Arcachou.
Emilien
BARREYRE,
�— 266 —
TRADUCTION
ici-bas, âme du Terroir, il n'est nulle chose
Qui, en son essence, ait plus de vertu que ta grandeur !
Tu es la chanson et les larmes de la langue maternelle !
Tu es l'âme des grèves, des bois et de la plaine !
L'âme tendre et terrible et que tout cœur d'homme
Qui t'aime sent vibrer en lui et quitte en pleurant.
Tu es l'âme qui s'approprie l'âme des autres âmes !
Tu es sauvage et charmante ; et tu souris et tu gémis.
Tu es le brouillard matinal ceignant le front des montagnes
Que déchirent les ongles des Jupiters profonds.
Tu es la vapeur légère, et rampante et tremblante,
Qui, aux matins de printemps frôle la prairie embaumée.
Le vent effaré qui fuit en ployant les barbes des épis,
Et celui qui secoue les chênes pleins de rêves,
C'est toi ! La lande solitaire, c'est toi ! La voix miauleuse
De la chouette, qui, dans la nuit, sur le gerbier,
A l'ombre dit sa plainte, c'est toi ! Le bronze clair,
Qui, le soir, s'épure en l'esprit de la prière,
C'est toi ! Tu es le sentiment véritable de l'enfant du peuple
Dont le cœur ne vit qu'au bercement de ton mystère.
Et le pâtre te respire avec le parfum de la vallée,
En retournant le sol d'où naîtra le blé blond,
Le courageux laboureur te touche ; et le pêcheur
T'entend murmurer dans la vague chanteuse.
Et quand vers la bergerie reviennent les troupeaux
En faisant par les sentiers retentir leurs clarines,
Quand les bœufs à l'étable reviennent comme les brebis,
Et que sur les flots aux boursouflures sonores
Les ailes des barques déploient leur blancheur
Pour voler vers le port aux dernières clartés du soleil,
Alors pâtre, laboureur et pêcheur, te voient
A la fumée du toit paternel. Et leurs yeux, longtemps, suivent
Cette matière blanche ou bleue, qui, au loin, muette et lente,
Monte en nuage d'amour dans l'air frais du soir.
Emilien BAREYRE.
�— 267 —
LOUS POUSOUÈS
< COUNTE)
CARTE DE MEDALHE O'ARYEN
Enta mejo nèit, ser l'èrbo truchado,
Lous pousouès en roun danson per la prado.
— « An t'en bas atau, pastou, digo hòu
Quin bent amourous et bouto dehoro ? »
— « L'airiau qu'es louy, souy partit de doro ;
Dechats me passa, pousoès, em hèts pòu ! »
Enta meyo nèit, ser l'èrbo truchado,
Lous pousoès en roun danson per la prado.
— « Et bas fiança ?... Say t'en dan nous aus
Passeja pou prat, lou loun de la muo,
Mentre que pou cèu enz'arrits la luo
E que lous carrées cridon pous casaus. »
Enta mejo nèit, ser l'èrbo truchado,
Lous pousoès en roun danson per la prado.
— « Dechats me passa, nou damori pas ;
Ma mïo se planh, em semblo l'entene...
Que plouro... oh ! quin cric ! lou co s'en ba hene ;
Mès em sièguets pas, pousoès au trelas ! »
Enta mejo nèit, ser l'èrbo truchado,
Lous pousoès ed roun danson per la prado.
— « Qu'an uo mainado aus uelhots ta dous
Que diren lugras d'un cèu qui blurejo,.
La luo 'barrèit la nèit y clarejo...
Ser sa bouco d'or bason lous poutous. »
Enta mejo nèit, ser l'èrbo truchado,
Lous pousoès en roun danson per la prado.
— « Galan pastouret, say t'en sauneja
Ser moun sen de nèu, ça digout la drolo,
Toun amiguo, men, es bengudo holo ;
N'angueras pas mè la calineja.
�— 268 —
Enta mejo nèit, ser l'èrbo truchado,
Lous pousoès en roun danson per la prado.
« Aleno mous peus oun jasse lou bent
Dechét un perfum de rosos, d'agnèstos ;
Ende-t marida las prados soun prèstos,
E lou cèu que t balho un miralh d'argent.
Enta mejo nèit, ser l'èrbo truchado,
Lous pousoès en roun danson per la prado.
« Dècho-m appausa moun cap costo-u toun. »
— '.< Dechats me huge, pousoèro emmalido. »
— « Pastouret amie, souy ta Margalido
... De la Mort anèit et dau lou poutoun ! »
Enta mefo nèit, ser l'èrbo truchado,
Lous pousoès en roun danson per la prado.
Parla de Condom.
TREZÉGUET,
Leyerçde dou papçâ d'Ortfoez
LA SENTENCE DE PIGOU ( )
Per aqueste parsà qu'entenem a toute bore
Crida de cap aus cas : anem, passe dehore !
En lou tems quoauques us, a bou dret humiliats
De s bede coum aco de pertout acassats
Tenoun counselh secret au bosc de Capdebile (!)
Loenh dous trachamandis e dous bruts de la bile
Ta bede bia m bede de trouba lou mouyen
De sarra lou brouquet audit incoumbenien.
Prou bite estoun d'accord qu'en toute reberence
Calé prega lou Rey dous deliura sentence
(1) Pigou en Béarn, on le sait assez, est le chien de haute taille, blanc»
tacheté de noir ou de fauve, à qui les bergers demandent aide pour la garde
des troupeaux.
(2) Le bois de Capdeville, promenade bien connue des Orthéziens, au pied
de Montalibet, sur les bords du gave, à l'entrée de Sainte-Suzanne,
�— 269 —
Per la quoau, plus yamey, cà nou sere espausat
A recebe l'aiïrount dount p'ey deya parlât.
Aquero coumbienut, chens aute coumentari
Lou counselh debou ha chouès d'u coumissiounari
Carcat d'ana cerca la sentence a Paris.
Assiu qu'estoun tabey, touts, d u medich abis :
Touts mentaboun Pigou, câ de gran renoumade,
Haunourat a bou dret dens toute la countrade.
Lou defun Moussu Poey
tan en ère counten
Ne se l'aure dechat per lou sou pes d'aryen.
Car Pigou qu'at sabets de tout tems habitabe
La borde de la Houn (!) : yamey nou l'arribabe
De quitta lou sou poste a menchs dou cas soulet
Oun souns chers coumpagnous haboussin besoungh d'eth.
En aqueste aucasiou nou y habè pas nat doute
Qu'abandounère tout e qu'es metoure en route.
Pigou que parti dounc e qu'habou pou camî
En n'anan mantu cop miseris a souffrî.
Enfeign que toque au but: lou Rey qu'où bailhe audience
E chens difficultat qu'où liure la sentence.
Pigou fier d'habe heyt recounéche souns drets
Qu'es metou lou pape debaigt... so qui sabets.
—- Asso per precautiou que cadu deou coumprene —
Chens potyes oun boulets que s'at hescoussi tiene ?
Aus cluchets pensatz lheou ? Mes que sou-s reserba
Ta s défende embers qui boulere l'attaqua.
Dounques atau Pigou, hardit, l'aurelhe drete,
S'en tourna aus quoate pès chens tambour ni troumpete ;
Lou cô tout esgaudit, coum ère de resou,
D'habe, tan au sou grat, accoumplit sa missiou.
Mes que soun ta u cà las pensades serenes !
Lou michè n'ère pas au cap de las soues pênes,
E, franquemen, qu'em gahe embeye de ploura,
En pensan aus malhurs qui-ou deben arriba !...
(t) Moussu Poey lou gras, industriel réputé d'Orthez au commencement
du XIX» siècle, qui avait d'importantes propriétés dans la région de DépartSainte-Suzanne où se passe l'action.
(2) Propriété Poey ainsi dénommée de la source que cet Orthézien avait
captée et dont le tûtou généreux abreuvait les habitants de Départ.
�- 270 -
Tout qu'ana plà pourtan tio Casse-Bourdenabe (')
Aquiou, Pigou bissè ! boulou passa lou Gabe
Ta tira au mey court. Malaye ! ta nada
Chens pene debinatz so qui-ou calou lheha !
E coumprenetz tabey qu'aquere circounstence
Hè que catbaigt lou briou s'escapa la sentence.
Pigou que la perseg hens lous arremoulis
A trubès arroucas, nasses et passelis.
Helas ! en baganau ! e tan de fier couratye
Brisât yuste au moumen oun s'acabe lou biatye.
Au saut de Massicam (2) oun sentence e Pigou
S'ahounèren tous dus tio la Resurrectiou !!...
Despuch labets, pertout, en bile, a la campagne,
Pou miey dous coustalats, ta catsus la mountagne
Quoand tout crentiu parech quoauque cà barruè
Touts lous câs dou pays qu'où eourren au darrè,
En lou humant, sustout debaigt... so que you pensi
Histoère de bede se porte la sentenci.
Mes deu praube Pigou n'entenoun mey parla
Ne sey si Moussu Poey jamey s'en counsoula.
Ulysse PALAA,
d'Orthez (1818-1897).
Cette légende, qui n'avait pas été signalée dans la région du
Sud-Ouest, est fort ancienne. Le bon fabuliste Phèdre (livre IV,
fable 16 Députation des chiens vers Jupiter), conte, en effet, que,
lasse de la cruauté dont les hommes usaient envers elle, la gent
canine décida d'envoyer un de ses représentants demander au
Maître des Dieux une condition plus douce. Mais au moment
solennel, devant le Seigneur de l'Olympe, la peur opéra sur eux
d'identique façon qu'elle fera plus tard sur leurs descendants qui
(1) Dans la région d'Orthez on connaît bien le château de Casse, ancien
fief, que possédait au XVIIIc siècle M. de Bordenave, procureur-général au
Parlement de Navarre, homme très estimé. N'était le besoin de la rime, on
ne pourrait que blâmer le pauvre Pigou d'avoir cherché un passage ou gué
aussi éloigné de son domicile et aussi dangereux.
(2) Massicam, moulin et fief de la commune de Bérenx, où le gave de Pau
forme un coude rapide vers Ramous : il a une réputation fâcheuse.
�- 271 —
apparaissent dans la comédie des Plaideurs. Honte et confusion !
Il ne leur restait donc qu'à fuir et à entendre mille et mille malédictions. D'autres chiens furent alors députés à qui, préalablement, on parfuma l'orifice du coccyx. A nouveau une stupéfaction
non moins grande détermina le même accident et les piètres
ambassadeurs de n'oser retourner vers leurs mandants. Aussi leurs
descendants ont pris l'habitude de se flairer... intimement pour
reconnaître si, depuis des siècles, ils se retrouvent en présence
d'un des ambassadeurs parfumés porteur de la sentence. La question reste donc... ouverte depuis des siècles. Elle a été posée dans
le Recueil des Variétés tabarinesques, édition Garnier, 1878, p. 19,
et étudiée dans le Zeitschrift fur deutsche mythologie. M. Wolf de
Oppenheim raconte que le chien, étant fidèle animal et compagnon
de l'homme, fut désigné pour aider certain cuisinier à l'occasion
d'un grand repas donné chez le roi des animaux. Les épices
venant à manquer, la bonne bête est invitée à en aller chercher et comme elle tarde trop à revenir, qu'on se méfie de
ses longueurs, un autre chien est délégué vers elle non sans
qu'on lui ait fait flairer du poivre afin de lui permettre de
reconnaître son confrère soupçonné d'avoir dérobé cette épice.
Or il advient de même de cet envoyé et des suivants partis à la
rescousse. Et c'est pourquoi les chiens se livrent à ce manège.
D'après M. T. Woste, près de Sudwig, un paysan, suivi de son
chien, tua certain jour un sanglier à la chasse et du succulent rôti
qu'il fit, octroie piteusement les os à son compagnon. Colère
légitime de celui-ci qui conte le méfait à ses collègues. Aussitôt
on décide de saisir de l'incident le Maître des cieux. Equitablecelui-ci décide que le chien étant Carnivore a été créé, plutôt que
l'homme, pour manger de la chair. Pour en administrer la preuve
on traîne au tribunal suprême le premier paysan venu. On
examine la conformité de sa bouche et la sentence retentit :
« Chien, tu as raison. » Le jugement est aussitôt transcrit sur un
morceau de peau que le chien place soigneusement... debaigt soqui
sabetz. En longeant un cours d'eau l'animal aperçoit, reflétée par
l'onde, une ombre qui trotte du même pas que lui et la prenant
pour la réelle apparence d'un sien cousin, fort chéri, éloigné
depuis de longs mois, il se précipite vers elle. Hélas ! le parchemin
tombe au fond de la rivière suivi par le quadrupède qui ne sait
plus nager. Mais les chiens, ayant ignoré l'aventure, cherchent
toujours la sentence.
�- 272 —
Ces détails sont consignés dans un article publié par M. Paul
Sébillot dans la Revue des Traditions Populaires du 25 octobre 1887
annotant un conte de M. Emile Eaaud, qui est une variaute de la
fable de Phèdre. M. Amé Demeuldre (même Revue 1888, p. 97), a
retrouvé, dans le Hénaut, une légende que constitue une variante.
Un chien ayant rendu service à Notre-Seigneur sa race obtint de
manger gras tous les jours avec titre sur parchemin. Mais ce
document fut
perdu par
son
détenteur.
Voilà
pourquoi ses
congénères ont pris l'habitude de constater de olfactu si l'un d'eux
ne l'a pas retrouvé !
Louis
BATCAVE.
La Muse de Bagneres
SOUBENI.
O Muse ! que-m excusara-s se nou poutch ha cap d'obre litterari ;
tu soulete n'ès l'encause, ou you dilhèu, permou que nou èy sabut
senti, espia, audi.
Bouhe sus you û moumentot en l'aunou dous Reclams de l'Escole
Gastou Febus.
Dimenye darrè tout Bagneres qu'ère enhestit per la besite de
Mous Dujardin-Beaumetz, lou Menistre dous Bèths Arts de Paris.
Que bienè hesteya-t ô Muse Bagnerese ! e tabe lous Bagnerés.
Laudats que-n siengue-n touts !
Bè-s tu beroye, ô Muse ! De toutes las Muses qu'ès de las mey
bères.
Lou cisèu d'Escoula que-t a dat la bèutat que la boune hade
soûle, t'auré poudutbalha.
Mes, ô Muse ! la Beyne dous pouètes e tabe dous artistes, ne sies
pas cou m las Reynes de la Terre ; dèche apressa lous pelegris
pietadous qui bieran miralha-s a l'aygue qui chourre e bagne
lous tous pès ; ne sies pas ûe mayrastre ta touns besis.
0 Muse mountagnole ! qu'ès estade l'enspiradoure de d'Espourri
de Soutras, (1) de Roland, de Dejeanne, de Pbiladelpho, de Came(1) Chez M. Guret, libraire-éditeur à Bagneres, on trouve :
Pyrénées illustrées de Soutras.
Les Pyrénéennes
id.
Essais historiques des Hautes-Pyrénées, Davezac-Macaya.
lit les voyages des 40 chanteurs montagnards.
�— 273 lat, d'Escoula e de tan d'autes qui m desbroumbi ou qui nou
counechi!
La toue blancou de marbe, lous oelhs birats au cèu, la tiengude
de toun bras e de tas màs que soun l'endic d'ue encantadoure
dibinale, e coum hilhe de Yupilèr qu'a-s présidât lous tribalhs
d'aquets pouètes, pintres, marbiès, mesicayres ou cantayres de
Bigorre.
Toun poude pouderous qu'ey gran ; qu'ès ue Bièrye chens taque
qui-s tire dou bagn de l'aygue mey clare que lou cristàu.
Qu'as bouhat, ô Muse Bigourdane, sus touts lous pouètes de toun
parsâ, mes d'are enla, Muse boune e caritatouse, Muse beroye e
fresque, sies l'enspiradoure de touts lous Gascous e Biarnés de
l'Escole qui cade anade te bieran bede e laudat.
Las cantes de Cyprièn qu'an courrut las planes e las mounta
gnes, e oey, coum au téms de Roland, lous Bagnerés que canten e
que canten toustém :
«
«
«
«
Montagnes Pyrénées !
Vous êtes mes amours.
Cabanes fortunées !
Vous me plairez toujours !
Qu'as boulut acoumana a Yansemi l'amou dous cantayres de
Bigorre e que l'as tirât aqueste pensade doulente :
«
«
«
«
Oh ! qn'aymi lou gran cô de l'amit qui bous méno !
Anats, partéts d'ab el, cantats à perdre haléno !
Plagni de n'estré pas maynatgé, per un an
Per far mouu tour de France et bous siegre én cantan !
E tan qui Gascous y abera en Gascougne, e Biarnés en Biarn, las
arrèques litteraris detouns pouètes serau toustém l'aunou de toun
parsà
Espie-s de touns beroys oellious. ô Muse ! he s endene l'arrut
dou bént, lou briu dous Gabes e de l'Adou, lou churlut de las
houns, lou bramet de las baques, lou belet dous moutous, lou tin
tin de las esquires, la cante dous auserous ; he-s bede lous prats
pingourlats, la clarou de las aygues, la blancou de la nèu.
Atau hasén que seras tau nouste cournè de France lou sudyèc
dû'e renachence nubère ta la berou de la nouste lengue mayrane.
Moussu lou Menistre, Moussu Mayre e lous de Bigorre que-t
�— 274 —
balhèn brassats de discours, de pouésies, de flouquéts, de cantes
e de mesique permou dou perhum qui tu abès dechat sou passadye
dous troubadous e dous cantayres de nabère souque.
Ne pouch pas puya catsus coum lous de dimenye permou n'as
pas boulut bouha sus you, mes que biberèy toutu countén en
claman a touts lous Escoulièsde Gascougne e de Biarn la berou de
las hèstes que lous de Bigorre e lous Tarbés de Tarbe hen
dimenye darrè en la toue aunou.
Quoan de Biarn te tournerèy bie bede, coum û pelegri fidèu, si
bos yeta sus you û cop d'oelli amistous que m sentirèy urous de
clama e de reclama lous tous pla hèyts ta la glori dou nouste pèys
e de touns aymadous.
A Bagneres lou cheis de seteme mil nau cens nau.
CANTOU.
U Libe Biarnés
Que biéni de leye de cap à cap lou libe que SIMIN PALAY é bien
de hica à l'arrayou é qui-s mentau : Case ! Oh ! l'obre béroye, lusente, embriagante ! Nou se n'y a pas jamey arréquat d'aquét ourdi!
Que s'y parle soubén de libes heyts a Paris dap liloys, pourtrèts,
bistes de pèis, emprimats sus pape lusén. — Gazettes, affiches,
reclams, tout qu'ey en susmaute ta ha counéche l'obre nabère é
que-s pague à hoec d'aryén — Daban û parelh batahôri oun que
tire quauques pécettes é oun que croumpe l'obre qui bié de paréche. — Que troben soubén en la léyen ? — Un toupi de hum —
Oùn qu'ey couyounat.
Lou libe de Palay — Case ! — n'a pas miat grane batsarre —
Lou meste rimayre que l'a apréparat tout choalines dap l'amou de
ue may qui soegne lou sou maynat, que l'a apoulinguat, apapi
chouat, floucat coum héré û galan ta la soue amourouse é oèy
qu'ey l'obre la mey beroye, la flou la mey lusente qui aye jamey
eslourit en terre de Gascougne. Nou-n counéchi pas de mey agradibe ! Touts lous artistes biarnés é gascous, touts lous m estes déu
calam é déu pincèu que-s soun pressatsé qu'an heyt au mey ha, si
disérén, ta oundra aquet libe de liloys qui hèn arride, qui hèn
�- 275 —
ploura, qui hèn passa sus lou papè toute la bite-bitante, déu bielh
Biarn de quauquecop, — d'aquet Biarn qui s'en ba, lou praubot !
desempucb qui per nouste las maynades e s bestéchen à la mode
de las biles é lous paysàs hèn arriba lous lheyts, las cadières é
lous cabinets de Paris enla.
En léyenaquet libe, qu'èy sentit lou perhum de tout lou Biarn,
de toute la Gascougne, toutes las aulous embriagantes déu péis
bielh, lous pis é la rousie déu sable lanusquet, lou branou é l'alh
déus noustes casaus, la brane déus coustalats, lous arams qui
bouhen de la Mountagne blue ; qu'ey entenut touts lous bruts de
la terre, de l'oustau é déu larè, desempuch lou griu-griu de darrè
l'enterdosse, dinqui-ou roussignou qui cante la douçou déus
herms é déus touyàs, la cante déu péga qui trebuque lou tos de la
hountâ é l'arrouèyts déu cautérou qui apère lous auribayts hartanès au corn de la parguie ; qu'èy bist passa coum en û rèbe las
bugades blanquouses tenudes au rebat d'u plech broucut é que
m'a semblât d'enténe passa héns lou hum de la chemineye las
brouches maladites qui courrèn décap au Sabbat de Couhét. Oh 1
lou beroy libe, lou libe bénedit, qui auloureye coum la nouste
terre, qui cante la cansou engaline déu nouste péis encantat !
Simin Palay qu'ey de ségu û déus hilhots qui aymen lou mey é
qui hèn lou mey d'aunou à la terre mayrane, qu'ey û ahoecattrou
badou qui a sabut ha passa héns la flabute biarnése toutes las cansous qui bouhen hens l'auréy déu nouste printéms, qu'ey la hade
qui a sabut rébiscula tout lou passât de la patrie aymade.
Que sie bénédit lou troubadou biarnés! D'autes qu'eù laudéran
mielhe que you, d'autes que sabéran dise toute la béutat de la
soue loengue sabrouse, yumpante é tringlante coum l'aygue déus
noustes gabes, d'autes que cantéran lou sou talén d'artiste, la
soue pouésie sane, chéns fadè, sourtide toute sancère déu sou cô
de patriote, més nat neù balhéra û merci mey sentit, nat nou
l'embiéra û sentimén de recounéchense mey amistous per l'aunou
qui hè lou sou libe au nouste cournalet de terre, per la soue obre
de Ca.se qui bien capéra tout so qui s'y a heyt de miélhe déns lou
felibridye biarnés.
Augan, las gazettes francéses qu'en laudéran é qu'en pourtéran
aus trabatèts mey d'û qui ne l'arriben pas au cabilha !
J. B. L.
�— 276 —
BÈSPE
IDE
PRIME
(Soirée de printemps)
En ourdin entassi tan de bergues (*) d'ayou,
Lou sou,
A la terre en suspis d'arrousade qui chude,
Qu'a mandad a l'Abrïu la nabère téchude
D'amou ;
Enterdan qu'aus terrés eschugasse la plouye,
Que pouye
Lou mayòu ahoégad de foursibles (*) arrays,
Que tenélhe e s'en ba dous cauts erregalays
Mè rouye ;
De seguide au soumbrusc (*) lou degout amourous,
L'arrous,
Qu'apoupéye (*) lou prad e destrousse la brïule
Tau barboth qui criquéye e tau merlou qui sïule
Urous;
Tandore lou baquè pr'ou [*) barta qu'apuscalhe
La goalhe,
Ninéte entau pourè s'arrecabte lous piocs,
Poutounic s'ou (*) trèfalh en abans touts pathiocs
Que dalhe ;
Au hielad dou pescayre apoutïu ! que luséch
Lou péch,
Quégne hèste Cugnade! (*) aném haut la padère,
Bibe bous e la prime, atau la maynadère
Que créch ;
D'atourme capihoune ou plate birelounque,
Me sounque
Lous hardids gouyatots, que biren s'ou pouyét,
Tout adare brinchud de la came au pugnét
Que brounque ; (*)
La berdure adarroun hens un ayre goalhard
Que part,
Au brouth (*) dou bouscassa clare sape que ploure,
Lou casau de Margride en floucalhe d'esloure
Qu'es hart ;
�— 277 -
Lou cèu que s'amantoéye e la plane que hume
La brume,
Lous baléns hasalhots que sount flacs de tribalh
Quèn l'eschourre (*) tustèm desgragnéye dou main (*)
Qui tchume ;
Lugn lahore, oun lou sou miassèbe de crama
La maa,
Que bourrugue (*) lou tue, demian (*) toutes las bistes
D'oun las broutches d'arrauye archisclen las enhuistes (*)
D'ayma ;
Que bien Tore ou la lue arnélhe e trufandère
Dabère
Quoate arrays amistous s'ous galans noeytassés,
L'amou prèssad que gnaque e decap a l assés,
Qu'apère ;
La sayésse dous yoéns ariban (*) gouyatots
Qu'escots,
Coum l'esloure e l'ouseth mantrun coo que garlape (*)
E betlèu hens la noéytcade yoéne qu'arrape
Cheys pots !...
Lou
PEYROT.
(*l Bergues : mesure équivalant à une brasse, bras ouverts.
Foursibles : très forts et irrésistibles
Arregalaijs : grands festins.
Soumbrusc : crépuscule.
Apoupéye : donne à téter, rafraîchit.
Pr'on : mis pour Per lou, se distingue de Prou assez.
S'ou : mis pour Sus lou, se distingue de Sou soleil.
Cugnade : bellc-sirur.
Bromique : fait des nœuds, devient robuste.
Brouth : bourgeon qui se développe sur le Tarot, bout de branche avant
de devenir Brïule, jeune pousse.
S'amantoéye : se couvre comme d'un manteau.
Esehourre : la source, se nomme également Chourrusque.
Malh : hanche, versant du monticule.
Bourrugue : se dessine en excroissance.
Demian: dirigeant, dominant l'horizon, Démiade, direction.
Enhuistes : iosuftations surnaturelles.
Assès : Abri, cachette.
Ariban : l'an dernier.
Garlape ; révolutionne, bout.
�— 278 —
LOUS LIBES
Jous la Cluchado — Sous le Chaume — per Arsène
Aurillac, Imprimerie Moderne, 5 fr.
VERMENOUZE,
Lou gran poète aubergnat qu'a hèyt aquiu ûe obre màye e qui
demourara coum û dous mey beroys bouquets de la lengue d'oc
de bitare. Que caleré ûe troupe de hoelhes enta-n parla coum se
deberé, mes, anat-b'y ha ! Qu'èm pressais que lou pet de perîcle !
e quoan abém leyit û lîbe, que-s gardam lou plasé qui m a hèyt
chens at dise à d'arrés !
,
E, toutu, be s deberé ha taus qui tiénen la plume coum entaus
auts ?
Vermenouze, que-s sap, qu'ey û poète francés de haute boulade.
Lou sou bers qu'ey coume talhat deguem lou màrme e que soue
coum l'aram d'ûe campane. Qu'ey ço qui s'apère û gran lyrique.
Or, qu'ey ùe cause curiouse de béde quin l'amne e u cambie ta
lèu qui s boute à escrîbe en aubergnat, quin lou sabé-ha ey diferent ; qué semblaré que sentech e que coumprén de toute aute
manière, Qu'ey û cas de desdoublemén estounan mes qui-s esplique, e touts lous qui èm, nous auts qui escrîbém en francés ou en
langue d'oc, qu'èm tabé diferéns suban que hassiam l'û ou Faute.
Que sèy pla que n'y a, tabé, qui créden d'escrîbe en francés e
qui escrîben en patouès, toutu coume n'y a qui franchimandeyen
en biarnés ou eu gascou. Aquets que deberén saya d'arriba au
punt de Vermenouze : esta diferénts en las dues lengues, au punt
de paréche, quasi, de qu'an aha dab dus escrîbas arribats l u dou
cap-aban e l'aute dou cap-sus.
Jous la Cluchado qu'ey û obre de sentimén pregoun e gayman,
ûe obre qui semble escriute au cournè dou hoec l'ibêr, débat lous
àrbes oumprius e auloureyans l'estiu. Toute l'Aubergne paysane
qu'ey aquiu, pintrade de mas de mèste, e qu'ey û plasé ta nous
auts, omis de Gascougne e de Biarn, de recounéche en aquets
tablèus lous frays dous lauràyres de nouste, las sos de las gouyates e de las hemnes qui hèn bibe, en l'esberi, lou larè de case.
Que eau coumplimenta, tabé, mous de Vermenouze, d'abé près
ûe grafle classique qui n permet d'esta coumprés per touts, en
terre d'Oc. Diu boulhe que la soue leçou que sie coumprese !
Simin
PALAY.
�— 279 La letradure d'Oc. — La Facultat de Toulouse que bié de dechas escapa û mèste de gran merîti, Mous de Jeanroy, proufessou
de letradure d'Oc, noumat à Paris aqueste tour.
Lous estudians dou Miey-die que ban perde û méste de gran
balou e qu'ey dab dòu qui bedém parti ta la capitale hartanère û
ômi qui hè aunou à la nouste lengue e à la sapience francése.
La Dignité de nos Patois
A propos de la thèse de M. J. ESPAGNOLLE
sur l'Origine des Aquitains
Quand une de nos bonnes villageoises, de celles même qui portent si gentiment le ruban de Mirèio, amène à l'école de la ville à
qui elle a imposé, pour la mettre à la mode de Paris, le chapeau
dernier cri qui la fait de loin ressembler à une asperge soulevant
une cloche, elle n'oublie pas la recommandation sacramentelle :
« Et tu sais, plus un mot de patois ! »
La pauvre femme de la campagne, comme d'ailleurs la bourgeoise des villes, ne fait que se conformer à cette autre mode officielle qui veut qu'on apprenne aux enfants à rougir de la langue
que parle leur mère.
Pourquoi ce dédain d'un idiome le plus souvent si coloré et si
harmonieux ? Pourquoi cette guerre aux patois, proclamée par
quelques-uns guerre sainte, guerre patriotique?
Parce que villageois et citadins, ignorants et intellectuels, gouvernés et gouvernants ne comprennent plus la valeur ni la dignité
de ce qu'ils appellent avec dédain les patois.
Or, voici un livre bien fait pour inspirer à tous le respect et
l'amour de la vieille langue que nous apprirent nos pères.
Nos patois si méprisés M. l'abbé Espagnolle, avec de nombreuses
preuves nous démontre qu'ils sont tout simplement les idiomes
mêmes que parlèrent les premiers habitants de nos régions, il y a
quelques trente-cinq siècles.
�— 280 —
Si l'on s'étonne qu'ils aient pu, malgré les écueils et les dangers d'un si long voyage, arriver jusqu'à nous, l'auteur nous répond :
« Les patois, surtout ceux des pays éloignés de la civilisation,
ont la vie fort dure. Les paysans, cachés dans des bourgades loin
taines, au fond des vallées, dans des gorges montagneuses, aux
coins des grandes forêts, ne se mêlant presque jamais aux habitants des cités, répètent de siècle en siècle les mots qu'ils ont
appris de leurs pères sans en rien perdre, sans y rien ajouter. Ces
patois sont protégés par l'ignorance même et l'immobilité de
ceux qui les parlent »
« Les patois se conservent plus facilement dans un endroit que
dans un autre : un bourg, peu éloigné d'une ville, perdra plus de
mots de nos patois en dix ans, qu'un village retiré au fond d'une
vallée ou perché au sommet d'une colline n'en oubliera dans un
siècle. »
C'est ainsi que le temps a beaucoup moins nui à nos patois,
durant des dizaines de siècles, que l'instituteur aidé du téléphone
et du chemin de fer, dans l'espace de 30 ans !
Croyant donner à nos dialectes (1) des titres de noblesse suffisants, on nous enseigna à l'école qu'ils descendaient du latin. On
ne remarqua pas assez que le latin a une ressemblance frappante
avec le dialecte dorien et que, par conséquent les termes,
dont ont faisait remonter l'origine seulement au latin, pouvaient
venir de plus loin, je veux dire du grec.
M. Espagnolle pense « qu'une étude approfondie de cette question enlèverait à la dérivation latine, les deux tiers des étymolologies qu'on lui attribue communément. »
Ce mot même de dérivation n'exprimerait pas encore toute la
vérité. Au dire de l'auteur, certains dialectes comme le béarnais
qu'il étudie spécialement, seraient la langue même que parlaient
les vieux grecs du temps de Cécrops quinze ou seize siècles avant
J. C. Après trente ou trente cinq siècles, ils paraissent n'avoir été
(1) Si nous ne parlons pas spécialement de notre chère langue française,
ce n'est ni oubli ni dédain. Elle est comprise sous notre titre général de
patois. N'est-elle pas, en effet, le patois de l'Ile de France que des raisons
politiques firent prévaloir et qui n'a d'autre prérogative incontestée que
d'avoir été d'avantage torturé (d'aucuns disent perfectionné) par les savants
et les hommes de lettres !
�— 281 séparés que d'hier de la langue-mère ou plutôt n'en avoir jamais
été séparés.
Quels moyens nous donne l'auteur de contrôler par nous-mêmes
une affirmatin si grave, qui, nous ne pouvons le dissimuler, va à
rencontre des thèses officielles ? Pour édifier sa thèse il a pris le
dictionnaire béarnais de Lespy-Raymond, qui renferme 26.300
mots, compte rond, et il les a comparés avec les mots analogues
contenus dans les neuf volumes in-folio de Henri Estienne.
Si nous voulons parcourir, après lui, ces 24.000 colonnes de
grec nous serons édifiés et convaincus, avec lui, qu'un grand nombre de mots de nos patois « appartiennent sans conteste à la lan
gue primitive de la Grèce dont le savant Hésychios, d'Alexandrie,
recueillit les débris dans un lexique inestimable. »
M. Espagnolle, d'ailleurs, n'est pas seul à penser ainsi. Depuis
longtemps, des hellénistes tels que Jules Scaliger, Baïf, Henri Estienne, Budé, Scipion Dupleix avaient remarqué que les idiomes
d'Aquitaine étaient remplis de mots qui n'avaient point été importés par le commerce ou la science, puisqu'ils étaient populaires et
désignaient les choses les plus communes de la vie.
Joachim du Bellay, l'abbé Barthélémy, Raynouard, du Mège,
etc., y avaient distingué même des tournures grecques et jusqu'à
des phrases entières.
Le savant abbé de Guasco, ami de Montesquieu, écrivait en
1749 : « La langue des marseillais... qui était la grecque, gagna
de proche en proche dans le pays... La quantité de termes,
de phrases et d'inversions grecques que l'on trouve aujourd'hui
encore chez les successeurs des Volces et dans les pays voisins,
sont des preuves subsistantes de cette descendance. »
L'auteur du Voyage du Jeune Anacharsis écrivait en 1775 à
Montégut, conseiller au Parlement de Provence : « 11 me parait
très ingénieux et même très prouvé que notre langue vulgaire a
beaucoup emprunté aux grecs habitués sur les côtes de la Provence
et du Languedoc... C'est peut-être de là que proviennent ces tours,
ces formes de langage qui paraissent aussi vicieuses qu'étranges
aux habitants de Paris. On appelle cela des gasconismes mais je
tiens de plusieurs béarnais très doctes que ces tournures, ces
formesn'ont rien de gascon et je serais souvent tenté d'y voir des
héllénismes.
« Il y aurait, à ce sujet, un très beau et surtout très utile travail
grammatical à faire. »
�— 282 Ce beau et utile travail, M. l'abbé Espagnolle l'a fait pour son
dialecte. Pourquoi parmi nos lecteurs ne s'en trouverait-il pas qui
entreprendraient de le faire, chacun pour le patois de son pays?
C'est avec reconnaissance que nous recevrions de ceux de « chez
nous » toutes les observations qu'ils pourraient nous fournir à
propos du parler de notre région.
Aux journalistes parisiens qui blagueraient notre « assent » et
nous « galèjeraient » à propos de nos tournures, nous répondrions
fièrement que s'ils parlent comme l'enseigne Vaugelas et Furetière, nous parlons, nous, comme parlait Homère, voire même
comme Cécrops ! !
Que diraient ils encore, si dans l'argot faubourien, dont ils attribueraient volontiers la paternité à quelque gavroche des fortifica
tions, on leur faisait découvrir, comme dans nos patois, la langue
même des Achéens ?
Dans le Dictionnaire de la langue verte de Delvau, on rencontre de
nombreux termes absolument grecs, que l'on retrouvera sans
peine dans le Thésaurus ou dans le Lexique d'Hésychios :
e
Beaucoup de noms des métiers de .Paris sont grecs ; au XIII
siècle le nom des monnaies, poids et mesures l'était aussi : obole,
drame, mine, minée, minel, hémine, cofin, chème, omilée, etc.
J. J. Ampère traversant un jour une région montagneuse du
Péloponèse, fut émerveillé d'entendre un paysan appeler l'eau
nero, terme inconnu à tous les lexiques grecs, mais qui explique
merveilleusement les noms de Nérée et des Néréides. Quelle n'aurait pas été sa surprise, s'il avait fouillé un de nos patois, où les
vocables contemporains de nero se comptent par milliers ?
Certes, il est beau et méritoire pour un fils de France de passer
sa vie à déchiffrer les écritures mystérieuses découvertes sur les
bords de l'Éuphrate. Ne serait-il pas aussi intéressant pour lui et
plus utile à son pays qu'il étudiât avec autant de persévérance les
patois de son pays qui furent jadis et qui n'ont pas cessé d'être de
véritables langues, que dis-je, qui renferment peut-être, précieusement conservée par la simplicité même de ceux qui se la sont
transmise, la langue primitive de l'humanité?
Quelques-uns ont pu se demander pourquoi nous nous plaisons
souvent à enseigner l'amour de nos gracieux parlers locaux. Estce par pure fantaisie, par snobisme ou par esprit de réaction contre la poussée officielle ? Non, mais par conscience de leur valeur
et de leur dignité.
�- 283 Nous tous qui aimons notre pays, ne négligeons rien de ce qui
peut nous le rendre plus cher. Puisque nos dialectes ont de si
hauts titres, estimons-les davantage, conservons-les, étudions-les :
tout en honorant la petite patrie, nous ferons ainsi œuvre qui ne
sera pas inutile à la grande.
J.
AUROUSE,
Docteur ès-Lettres, de la Faculté d'A-ix.
Noubèles
Loumbés e Samatan. — Coume at abém escribut au darrè numéro l'Escole déres Pirenées qu'ère en hèste lous S e 6 de Setéme.
Que tauleyèn lou S a l'oustau Idrac e a l'amassade poupulàri qui-s
tienou a la Haie qu'èren seduts autour de la rèyne, la marquise de
Pins : lou presidén Mous de Bardies, lous sots-presidéns Dufor e
Daubian, lou segretari Bernât de Sarriéu. Aquéste que leyi lou
report dous Yocs flouraus et Mous de Lizop qu'aperè lous qui èren
estats floucats. Lou medich brèspe qu'èren à Samatan. Que s'y
cantè û escabot de cansous e l'abat Sarran que digou lou sou
pichot cap d'obre : La Gran Mai. L'endedie qu'anaben bisita lou
castèt de Caumoun.
Bourdèu. — Sus l'escadénse dou coungrès ourganisat per l'Assouciaciou franc-ecoussése, Mous de Courteault que prouseyè sus
lous ecoussés en Gascougne e sus lous gascous en Ecosse : soubenis
amistous ou trucs e patacs lou nouste sabén counfray que-us a
mercats d'ûe memòri yuste e fournide. De seguide, la delegaciou
que bienoudinque a Pau e la ciutat dou Nouste.Enricqu'arcoelhou
lous estranyès au castèt, au Musée, au Palays d'ibèr.
Toulouse. — Lou 16 d'Octoubre lous Toulousans de Toulouse
qu'an escoutat ûe ore d'arrelodye Mous de Bacquiè parla coume
d'ourdinàri de la ciutat moundine.
Peyrigus. — Deban lou biélh oustau Barrière lous amies dou
Eournat que biénen de pausa lou cap dou mèste filologue C. Chabanèu.
�— 284 —
Pau. — Que s'y batale de mey en mey d ue estatue a lheba débat
Gabarnie au pelegri de las noustes mountagnes, lou coumte
Russell.
Lous Libes. — La Soucietat arqueouloujique dou Gers qui ta
las hèstes d'Euse en 1904 s'auheri en u libe beroy de papè e beroy
de létres de moulle lasobres dou pouètegascou Ader, que présenté
a las hèstes de Coundoum en 1908, « Lou Partèrre Gascoun de
Gérard Bedout. (1617-1692.)
La pouésie qu'ère mourte quoan Bedout rimalheyè tas las Amelies', las Clorindes e las Dorimènes dou sou besiadye. Nou hé gran
cause ta la rebiscoula : qu'èm bet tros loégn de la gauyouse,
sabourouse et aboundouse léngue d'u Dastros.
Sus la pourtalère dou libe que leyim ûe dedicàci a Mous de
Planté, sus la fi esclarides sabéntes de Mous de Lavèrgne. Lou
Partèrre gascoun qu'ey benut bint sos enço de Cocharaus libéré en
Auch.
M.
DE
C.
NABÈTHS COUNFRAYS
M. Dupont, Paul, à Arthez-d'Asson (B.-P.).
Mlle Saint-Samat, 41, rue de Lille, Paris.
M. Hittos-Hourquet (A), instituteur, à Bourdettes (B.-P.).
M. Garrocq, Joseph, Directeur d'Ecole, à Coarraze.
Lou Yêrant : E. MARRIMPOUEY.
PAU. EMPRIMERIE VIGNANCOUR— PLACE DOU PALAYS.
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
Type de périodique
Revistas d'estudis localas = Revues d’études locales
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 13, n°11 (Noubémbre 1909)
Subject
The topic of the resource
Félibrige
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Histoire locale -- Gascogne (France)
Description
An account of the resource
Reclams. - novembre 1909- N°11 (13e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Cartero, Al.
Bousquet, Yan dou
Arrix, Léon
Barreyre, Émilien (1883-1944)
Trézeguet
Palaa, Ulysse
Batcave, Louis (1863-1923)
Cantou
Laborde, Jean-Baptiste (1878-1963)
Lou peyrot
Palay, Simin (1874-1965)
Espagnolle, J.
Aurouse, J.
Camelat, Miquèu de (1871-1962)
Marrimpouey, E.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" alt="" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1909-11
Relation
A related resource
Vignette : <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg">http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg</a>
<a class="link_gen " href="http://www.sudoc.fr/039860345" target="_blank">http://www.sudoc.fr/039860345</a>
Is Part Of
A related resource in which the described resource is physically or logically included.
Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol. (28 p.)
Language
A language of the resource
fre
oci
Type
The nature or genre of the resource
Text
publication en série imprimée
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
<a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2200">http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2200</a>
INOC_Y2_6_1909_11
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public/Domeni public
License
A legal document giving official permission to do something with the resource.
Certains droits réservés
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
19..
Date Modified
Date on which the resource was changed.
2016-06-28
Alternative Title
An alternative name for the resource. The distinction between titles and alternative titles is application-specific.
Reclams. - Annada 13, n°11 (Noveme 1909)
Occitanica
Jeu de métadonnées internes a Occitanica
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Le type dans la typologie Occitanica
Numéro de revue
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Inoc
Catégorie
La catégorie dans la typologie Occitanica
Documents
Patrimòni cultural = Patrimoine culturel
-
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Omeka Image File
The metadata element set that was included in the `files_images` table in previous versions of Omeka. These elements are common to all image files.
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Text
U^E LETTRE DE AUSTRAL
A M. Adrien Planté,
Mon cher ami,
Infiniment touché par l'adresse émouvante que vous me dédiez dans
les Reclams de Biarn, je vous envoie l'expression de ma plus vive
gratitude, à laquelle s'associe Madame Frédéric Mistral de tout son
cœur ! Biarnés mai que jamai e mai que mai courtes.
•
F.
MISTRAL.
Maillane (Provence) 3 mai 4909.
lia Renaissance Béarnaise
Notre ami, Louis Batcave, vient de publier dans la Revue de
Provence et-de Langue d'Oc, une importante étude intitulée Esquisse
de la Littérature béarnaise.
Ce travail est un acte de piété filiale envers son pays natal et sa
langue maternelle.
Il vient à son beure : il était nécessaire qu'il vint à cette heure.
Les fêtes félibréennes qui se préparent à Arles attirent l'attention du monde littéraire sur l'efïort superbe tenté par la pléiade
des Sept de Foncégugne, soutenu pendant plus de cinquante ans,
couronné aujourd'hui dans une glorieuse apothéose du centre de
laquelle se détache magnifiquement la figure resplendissante de
Frédéric Mistral, le seul survivant de ces vaillants remueurs
d'âmes, de ces nobles révolutionnaires qui apprirent à la France
centralisatrice ce que la province voulait et pouvait.
De toute part, on nous écrit : Et le Béarn, que fait-il ? Le pays
de Bernadotte, d'Henri IV et de Gaston Fébus, habitué à placer ses
fils sur des trônes dont ils assurent l'éclat, à enrichir l'histoire
nationale d'actions héroïques, qui répandent son nom dans le
monde entier, ne fait-il donc rien dans le domaine de la pensée?
Divers auteurs de France et de l'Etranger nous annoncent qu'ils
préparent des anthologies méridionales, auxquelles ils supposent,
à bon droit, que l'événement mistralien du 30 mai va donner un
caractère incontestable d'actualité !
�— 114 —
Louis Batcave, véritable archiviste de sa province, a répondu
facilement à la question et, par son étude si complète et si sincère,
met, en ce qui concerne le Béarn, à la disposition des chercheurs
curieux, le document Iè plus précieux qui leur ait été jamais
offert sur le mouvement intellectuel béarnais.
Mouvement insoupçonné à une époque où l'affolement sportique
absorbe toutes les jeunes activités, toutes les énergies, toutes les
intelligences, toutes les curiosités ; mouvement réparateur qui
peut faire réfléchir enfin tant d'esprits malheureusement oublieux
de l'idéal.
Nous n'entreprendrons pas d'analyser cette œuvre, il faut la lire
dans son entier; mais nous tenons à souligner d'avance la surprise
qu'elle excitera parmi ses lecteurs.
Un auteur du milieu du XIXe siècle, M. Mazure, avait cru pouvoir constater que le Béarn, « ce peuple d'ailleurs d'un esprit si
« pénétrant, si intrépide à la guerre, si avancé dans la législa« tion, n'avait pas réclamé sa part de ce brillant déduit de la
« pensée qui, durant trois siècles, répandit tant de mouvement
« intellectuel sur presque toutes les seigneuries du Midi. »
Et Louis Batcave de répondre avec raison: «après cet aveu
attristé M. Mazure semble croire que la littérature béarnaise n'a
guère existé jusqu'à Despourrin Son opinion a été trop souvent
suivie. Cette esquisse démontrera que le Béarn peut prétendre à
une place dans l'Histoire littéraire du Midi. »
Et il le prouve.
Dans une revue rapide, mais supérieurement documentée, il
établit, dès le xi6 siècle, le droit du Béarn à la revendication d'une
vie intellectuelle intense ; les célèbres Fort du Béarn en font foi.
Les Princes béarnais sont de vaillants guerriers partout renommés, d'intrépides chasseurs, mais ils ne sont pas moins des esprits
élevés, des intelligences ouvertes que leurs œuvres signalent à
l'admiration des écrivains de leur temps.
Si les troubadours béarnais paraissent moins nombreux que ceux
de certaines parties de la France, ceux ci viennent en Béarn,
admicer le pays au soleil radieux, et les souverains aux accueils
magnifiques.
Après les Centulle et les Gaston, la Marguerite des Marguerites
attire les savants et les lettrés du monde: l'imprimerie nous a
transmis des œuvres que les bibliophiles se disputent et que les
�presses nouvelles ont reproduites et conservées comme le témoignage irrécusable de la richesse intellectuelle de la Terre franche
et libre.
Les xvi et xva siècles sont les témoins de la vitalité de l'esprit
public en Béarn et le xym" avec Despourrin qui fait des chansons
bien vite devenues populaires, avec Jéliotte qui les chante à la
Cour de France, atteste que le Béarn n'a rien à envier aux autres
régions les plus favorisées par les muses.
Le xix* siècle fut très fiche en poètes et en prosateurs que l'auteur
de L'Esquisse qualifie de prédécesseurs de la renaissance.
Il en donne une riche énumération en indiquant, en analysant
le talent et le caractère de chacun d'eux.
A leur tête, il salue celui que personne en Béarn ne saurait
oublier, Vastin Lespy ! Car s'il fut le maître des uns, l'ami de
beaucoups
d'autres, il fut
réellement, par ses travaux et ses
enseignements le premier ouvrier d'une renaissance incontestable.
L'Escole Gastou Fébus, par son développement merveilleux,
proclame cette renaissance.
Je n'ai pas à faire ici son histoire: aussi bien, le rôle flatteur que
Louis Batcave nous y fait jouer, nous impose le devoir d'être
discret ; mais en le remerciant de l'étude si complète qu'il en a
fait, je tiens à en reproduire, ici, la conclusion si piquante, si
juste, si vraie, si honorable pour l'esprit du Béarnais et pour le
génie de leur langue auquel Montaigne a rendu, on s'en souvient,
un si éclatant hommage.
Conclusion
Le Béarnais a dû chanter anciennement, comme il aime à chanter encore,
à ce point que les régions environnantes appellent notre province lou pays
de las cantes. Mais on l'aura observé, c'est surtout dans les petites pièces,
dans les courts morceaux que s'est généralement exercé le tal-ent de nos
écrivains. Leur souffle est court, l'inspiration modérément élevée ; la fantaisie
sentimentale enfin ne hante guère leur imagination.
Aussi la poésie des troubadours délicate, maniérée, précieuse, célébrant des
sentiments chevaleresques et colorée d'images gracieuses ne pouvait convenir
au goût national. Le Béarnais est plutôt narrateur et •sententieux.
Les premières œuvres mentionnées sont donc des narrations historiques.
Le récit bref, net, simple est plus notre fait. A part quelques essais dans la
poésie pastorale dus à une influence française,
nos écrivains se plurent
davantage aux pièces légères, critiques, malicieuses bien conformes au goût
�local. Le Béarnais aime a envelopper sa pensée dans une périphrase, dans
une métaphore et pour traduire leurs idées, leurs sentiments, nos paysans
trouveront sans recherches, des mots, des tours, des inversions littéraires. .
Car on nous' accorde, même en Gascogne, une réputation d'esprit et de
verve railleuse. Et certes Henri IV par la parole et par la plume, Fondeville
et Navarrot en leurs œuvres, les paysans de nos villages en leurs conversations
piquantes, répliques et ripostes, suffiraient à la soutenir. Nos campagnards
usent d'une langue généralement mâle, énergique, bien plus qu'apprêtée et
l'usage des images y est ordinaire. *
Un historien béarnais, l'abbé Mirassou, l'écrivait au xvm siècle : « Notre
idiome est abondant, sonore, harmonieux, « plein de douceur par la quantité
« de douceur, par la quantité de ses diminutifs et par la lucidité qu'il a de
« rendre en image les plus petits objets. »
Jamais plus qu'à notre époque, ne s'est montrée la fertilité et la variété
des talents. Loin en effet que notre littérature disparaisse, jamais il le faut
reconnaître — elle ne fut jamais aussi féconde et diverse ! »
Avec Louis Batcave, nous redirons fièrement : « c'est bien, on
le voit, une Benaissance Béarnaise ».
Salut, Béarn, Fébus aban !
Adrien
PLANTÉ.
�— 117 —
Hèste îelibrénque
MESCLAGNE
L'Escole en Cour d'Amou qu'orb la porte. Outalèu
Allante aus ségalhès e trilhante yoenésse,
Lou cap-mèste Planté dab grane goalhardésse
Qu'y hisse lou drapèu.
Apitad en arrè sus empouye d'estrade
Lou Lalanne bien dise : Aymables escouliès,
Assi touts qu'èts a case a capbath lou beriès
D'oun lou ruyte p'agrade ;
Bedéts, sentits, brougnats, qu'en y yumpe a gahoulhs,
A soûle coundicioun que-s présentits en pagues
Tiste de paraulis qui balin las arragues .
Arrasims ou guindoulhs ; 1
Que dab digtsde Biarnés boulhits ha bère brougne,
Que dou gnac Bigourdan p'assayits au tribalh
Ne-s tume, nou, qu'ayman o tabéy lou boun talh
Dou coutèth de Gascougne !
Drét-a-drét (*) au reyèn ugn'aut que s'es lhebad
En fèyt de talh, se dits, aco chèns pe desplase
Qu'ère lou mèy aha, mé s'ou taulè de case
Que me l'èy desbroumbad ,
Qu'es you lou Sartoulét, lou talhur se-b ba mélhé,
Dou Palay qui-b ba couse en plasse d'enterlits (*)
Cauque gauyouserie en berseys drin poulids
Qui podet biéne coélhe !
Que proutèsti gouyats ! cride un hardit curé,
Biéne coélhe tout hèyt es cause trop coumode,
Ta que chudem nous autsen poussan a l'arr'ode
S'èm panads au darrè ?
�— 118 —
E la faute aquest cop, e-s chiscle dou Lalarme
Qui dache bouhilha lous souns Coundes hastiaus ?
Tampu queyou ne pouch ha-m lou mëndre diyaus
D'onèstes Flous de Lane !
Brabo ! brau ! qu'arrecingle un noutari tchicoy,
Lous libiayres ougan s'orben goayre las portes
You ne-m souy garbouhid eu benén Erbes Hortes,
Qu'apedassi tout doy !
E d'arrideen un cop au mè qui s'escargalhi
Dou mentoun escarrad au maye pelud mus
Carteros, Camelats, Labaigts, Nostradamus
E d'auts qui n'entabalhi ;
Mé qu'orben adarroun touts papes en laudan
La bouutatdou souréy, dou cèu, de las estéles,
Dous ousèths, de l'amou, de poutines a pieles
Chèns poudé brigue da-n ;
Dous goelhouns amistous disér_ mile gasalhes
En hèste espatrassads aqueths brabes moussus
Qu'esparsalhen au noum dou gran Gastou Febys
E libis e madallies ;
A l'antic debisa qui dou yourn es lou réy
Que pouyen dinqu'au cèu brindes e hablatòris (*)
Quèn yeméchen darrè cauques coècs (*) d'escritoris
Qui n'obtienen arréy ;
Ta touts lous embitads garfoutalhe (*) ne hume
Au tribalh de l'esprit qui ne s tinte chéns plap.
Au limé de la trobe eb cabilhits au cap
Qu'es enyèrque la plume !
Me l'embéye de béde au miéy dou tratanay
Mèstes a grans chapèus, madames escricades,
Abén dou noust parla fines lèncous plégades
Que-s tentèbe d'ana-y ;
Ta dise la bertat lou boun n'ère d'esmoule
Un istori salad d'arride margausóu, (*)
Gay-sabé, dise-bèth, loue Escole que bòu
Lé béutat toute soûle
�— 119 —
Quèn la yèn felibrénque a l'ahoégue de l'an
Coum lou mounde coumun toque faoune gnaspialhe
Lou barloc mau countèn en huyén la tabalhe
Que s'en tourne en hulan ; (*)
l
D'un ahoalh d'oratous las lencoétes eslénques
Qu'embiyen la bouhade e d'oubradye et d'amou,
Dous qui pénsen haut, haut, le yournade que-s mou
Hens luous felibrénques !...
Lou PEYROT.
(*) Gahoulhs : monceaux de (Gaha prendre) à pleine-mains.
(*) Dret à-dret : en face, parrallèlement, qu'il ne faut pas confondre avec
Drét per Drét : dans la direction de.
(*) Enterlits : gros tissage de lin et de coton.
(*) Garbouhid : comblé de Garbe, gerbe et Gouhi, enfler, fermenter.
(*) H*blatoris : congratulations, vantardises.
(*) Ccèes : simples d'esprit, auteurs malheureux.
- (*) Garfoutalhe : gourmandises de Garfou, massepain.
(*) Margansou : immoral ; de Marie femme ; Gansou : empeigne.
Qui chausse tous les passants.
(*) Hulan : tête baissée, capot, de Hula buter de la tête.
�- 120 —
Jk
la rpey bère
Quoand bey la toue bouque arridente e beroye
Floucade dé sas dens lusentes dé blancou,
Quoand bey lous tous.grans oelhs abouécats pér la yoye,
Qué senti lou nié co toutgasmat pèr l'amou.
Quoand bey la toue ma doun la pet ey tan dousse,
Tous dits tan fuselats oun brillo lou draman.
La coulou dous tous péus autan blounde qué rousse
Qu'embeyi dap humou lou tou béroy galan.
Quoand bey lou tou beth froun boumbat pèr la pensade
Lou tou nasot tan ti dou dessi lou mey pur,
E quoand té bey l'aurelhe à la tinte nacrade,
A pun qu'at trouberi ta ha lou mé bounhiir.
Tout aco qu'ey plâ louegn hélas ■ dé ma pourtade
Tabé qu'at bouléri réunit en mouchot,
En ta poudé calma dou mé cô la hèugade
Tout qu'at embrasseri dens û gran e soul pot.
Chacu déquets trésors qu'abéré sa prière
Dou mati dinqu'au sé que séri sous yénous
Lous ûs après lous auts en chanya dé manière
Toustem quous ayméri, nat nou seré yélous.
Ta coummença pou soum, qu'abérén ma caresse
E bouque tan aymade e perles dé tas déns,
Dou sé dinqu'au mati chens lassa ma tendrésse,
Qué cluquéri dé pots tous grans oelhs tan ardéns.
Après, qué bouléri toun froun e toun aurelhe
Toustem débat ma ma, chéns perde nat moumén
La frescou dé toun nas à l'aie tan bermelhe,
Nou poudéré suffi ta calma moun tourmén.
Quém caléré tabé caressa ta manine
Tous dits tan fuselats, tous petis tan loungs, tan dous.
Qu'aboussi tout aco qué seri, ma régine,
Mey hurous que lous reys au miey dé lurs salous.
BERTKAN DOU POURROUQUÉ.
�AHIDES
Quin cop d'agulhade enta nous auts tandes qui èm ! Lous de
•Catalougne ( I ) que s'an dat escoles prumères e escoles superioures, qu'an escaricat yournaus de cade die e rebistes illustrâmes, Barceloune qu'a lou sou tiatre catalâ, la yén contibade e
riche que tourne gaha la léngue naturau equoan per aquiu balhen
hèstes lous embiats dou Meydie galés qu'y soun arcoelhuts coume
embassadous! Quin cop d'agulhade, mies!.. Dens la Cigalo lengadouciano de Mars û yoén felibre, Bedard, û
dous qui soun aperats a counquista lou mounde, û dous qui
n'estén desbesats abans d ore e chuquèn au brès la lèyt de l'amou
patriau, qué-s turménte e qué-s counde lous tesics qui a. A d'et
coume a d'auts lou passèy de Bamoun de la Bolho qu'apayère
coum bet truc sus la poupe esquèrre.
Audits la soue plagnénse : « Qu'aném foundat escoles toutes
noumerouses doun lou tribalh ère d'arrebiscoula las biélhes
coustumes... de hè cade lou mesprèts oun ey debarade la léngue
mayrane.... d'aunoura lous mourts qui l'an mantiengude....
aquéres escoles qué-s soun emplegades a clama per tout bout de
troumpe que la patrie d'O qu'ey ûe de Pau a Nice. Mes qu'an hèyt
ta l'unitat de la léngue ? x4rré. Au countre d'aco cadûe que s'ey
atelade a esparnia dens lou sou parla poupulàri lous entées qui la
mascardéyen, que s'ey trufade mes d'û cop dou de la besie. En
publican dens aquet parla descarat lous sous libes e las soues
rebistes qu'aco'ustumè lous oélhs dou poble a l'esquissadure dous
moûts nétes e atau d'ù gadye abantadyous ta l'unificaciou que
n'an hèyt l'utis qui nou poudera serbi. »
Questious de mau-torse, questious douloureuses. Mes nou-n
boulham goayre a las escoles felibrénques. Qu'an oubrat Coume
poudèn e que poudèn de mey ?
Queirépes, gouyat, que trépes coum lou pourî de la lane mourine ta qui la prade oun baladéye ey estréte , pourî qui nou ey
estât baylat per lou cabéste e bouhe a cade alenade la bigou, la
(1) LEYI : Li Fèsto dou Cinquantenàri di jo flourau de Catalougno p. E.
Aude « Vivo Prouvènco n° 42.
Resson de Gatalougno de B. di Vergno " Vivo Prouvènço » n<> 48.
L'Etsemple de Catalounho p. R. de la Bolho. Toulouse 1908.
�— 122 —
yoentut, la hourtalésse ; pourî doun lous muscles soun malauts de
nou abala d'ayse la tabalhe grise e, berdoulibe qui s'estén deban
lous coustalats penuts au pè dou cèu e lous turouns qui goarden
despuch toustém ensa lous biélhs seduts e amantats due blanque
peluche : Pic d'Aussau, Marmurè, Péne-Male. Que trépes, l.edard,
coume abém trepat e que t'ey escousén qu'apuch mey ségle e dèts
anades de felibridye qu'ayam encoère las trabes dous dialectes elou mourrau de las gralies. Be y-a bèt tros de camî de la luts
d'arrousée qui-s candeléye a la couroune de clareyans lugâs qui
boulerém béde capera tu la Mountagne Nègre, you la mouutagne
qui a
Capèt blanc, berd coutilhou !
Que bos, counfray, la nouste léngue qu'ey déns las coundicious
de touts lous parlas poupulàris e las bariantes d'û biladye a gnaut
biladye counsacrades per las obres dous felibres nou soun lbèu
mespresibes. Lous lenguistes coume Gaston Paris e lous cantadous
coume Mistrau be s'enségnen que lous dialectes quoaus que sien
que soun dinnes d'estùdi. Au ras dous casaus e dous beriès oun la
plantagne ey talhade e arrecade be soun de rèyte la barte. la sègue
e lou bouscarra? La mèu de pouesie be bole dens aquet ayre e be
dèuesta lou nouste brebiàri ourbit l'encalourit prouséy de l'aulhè,
dou bregnè, dou yemè, dou pescadou? Dens û discours de SantoEstello Devoluy que-s d.isè, unit a la pensade dou pay de Mirèio,
quoauqu'arré coume asso : « Que seré nega lou felibridye que de
boulé lheba û dialecte e croubi-n gnaute de mesprèts ».
Mes en toute cause que y-a mesure e lhéyte. 0, que eau coumbiéne, que se debém apresta l'abeni, n'ey qu'en causin dens cade
proubincie ûe paraule qui mestéyi, û moulle classic qui sie
recounegut sus lous auts.
Qu'as resou, Bedard. Que s'impàusin poc e poc lou clapassiè de
Moumpeliè ou de Besiès, lou moundi de Toulouse, lou biarnés de
Pau. Que lou lustre lou, que pùyi autan capsus que lou malhanén
deban louquoau se soun sousmetuts la maye part dous escribàs de
Proubénce.
E balhém téms au téms. D'aulhous coum s'en abise Bounjat
dens- l'artigle A prepaus d'ourtougràfi de Vivo Prouvenço (7 de
May 1909), se lous lengadyes dou Meydie soun despariès û cop
passais per l'escriture que-n soun encoère mey. Per you qué-t
respouni que lous aulhès d'Aure ou d'Aussau que s'en enténin.
�— 123 —
hère plá dap lous breguès de Pallounc ou d'Armagnac e que-s
coumprénin sénse dicciounàri aus marcats de ïarbe, d'Ortès e de
Soumoulou, maquignous de Toulouse e burriayres d'Aussù dap
lous ouperaturs d'Arùdi.
E per hoste counfray qué-n déu èste parié.
Ayam hidance. Las houns delà naciounou soun séquesencoère.
Toute ûe coudrilhe deyoentuts que s'abansen. Baduts de yéqué-us
apèren : D'Arband, Bourrilly, Esclangoun, Fountan en Proubénce ;
Benture, Carrère, Sarran, Tastét en Gascougne, Benéit en Peyri
gord ; Bouard e Bedard e Guy e Fournier e Vabre en Lengado. La
tèrre semiade be porte rute ? Nou y-a qu'û parélh de mes qu'èren
la nèu e la yelade. Oèy qu'ey ù
plasé de sourti dehore, l'ayras
emmalit qu'ey ûe hayle tèbe e lou cèu nou bòu paréche que dap û
sourélh estaralacayre de brumes. Tabé coume tribalhen las cantères, coume lous pradas s'abriguen d'èrbe, coume lous arbes
cougnan la sabe de l'arradits au bèc de las branques, tramen la
hoélhe e pintren l'eslou.
Esperém. L'idée que camine. Aquéste batalère qui màndi de
Pau sus û reclam partit de Besiès nou n'ey la probe subitane ?
MlQUÈU DE CAMELAT.
Lous d'autes cops
Touts lous amies de la lengue mayrane que counéchen l'as
Fables causides de Lafontaine en bers (jascous, publicades à Bayoune
de l'emprimerie de Paul Fauvcl-Duliard MDLLLXXVI.
Lou libi qu'ey hère beroy, dap, au cap, dues grabadures de
purmé escantilh d'après J. M. Moreau.
Que couste prou ca e encoère, hurous si-s poudè trouba
quoand lou cerquen ! Qu'ey auta riale que troguen au touyà.
Mès aquet libiot que dèbé abé û rayrin, qui n'abou pas la chance
d'esta hicat en létres de moulle coum l'aynat.
Lou défun Batbedat, autou de la traducciou, que s'abé ayusta
lou « Dusdou Cayiè » qui-s damoura dens la tirete e mourt lou meste,
las Fables que s'esparisclan.
U amie dous mès que s'en abé arrecattat û pielot ta mé las
balha. Per ma fé, qu'en estouy pla counten e hoey qu'en hiqui ûe
aus Reclams, en pregan lous counfrays qui'n trouberan d'autes, de
s'at dise ; que soun trop beroyes ta las decha perde.
Qu'y abem dechat la graphie de l'autou.
A. P.
�— 124 —
Lou Yarsirçè e lou Segryou
Ne caou per en chic de doumatyë
Se plagne trop ni crida tan ;
Certèn chapelot de bilatye,.
Mitât rénté, mitât manan,
Fort aïmabé lou yardinatye,
Que l'aourets bis, a las sasouns.
Planta caous e soumia merouns ;
Hurous mé que les yens de bile
Dou bet profltiib'at l'utile.
Lou casaou que s'abe entourât
De boune ségueab un barat,
Lous boulurs n'y hasén bisite.
Mès ibe lèbe maledite
Qu'y entrabe per un hourat.
Lou curpeou ère un chicgnacat ;
A la binéte, a l'ensalade
Qu'y parecbé quoque dentade...
Tout coundat, lou praoube animaou
Yutyats quin doumatyë aou casaou
Ha poudé ! Cépendén lou Meste,
Matin e se, tustem en queste
Ab lou fusil en baganaou
Gouardabe lou cezé et lou caou,
Haousécots, ouillas, aou pasatye
Gaha ne poudè le bagatye,
Lou manan y perd soun crédit.
Aou segnou s'en ba de'despit,
Qu'où prègue de bi dap le mute
Esperreca la bille pute ;
— Bès sourcieyre aou meings, qu'en ei pou ! »
« Sourcieyre, respoun lou segnou,
Bè lén despiti, si le bourre
Miraout ne le frète aou mé courre
fíoulifaout quent bet yoc le hèra.
E quent, dès douman chets tarda. »
Le partide atau accoustade
�— 125 —
A chibau mantrun camérade
Ab lou segnou soun arribats,
Yens a pé, cans de touts coustats
Binen tabeï : « Ah ça, coumpère,
Dits lou segnou, hem boune chère,
Caou lustem prumé de cassa
Kébe chis cops e fricassa...
Biets, espiats aquere clouquade,
Boutats-le toute en marmelade,
Quoante capouns, autan de guits
Ab chis pouillots seran serbits,
Lou loum deu porc a le moustarde
Qu'obre l'apètit de matin...
Mes sustout ayam de boun bin.
Biets hilhots, quoque tafarde
Es le boste coumpaï ! B'ets tarde
S'ey hide, amigue, e m'entenets ?
Dizets, parlais dounc ! Qu'arridets,
N ets estuffera lou hubety.
Aprouchats bouts, prenets un séty. »
En attendén lou coumpagnoun
Le passe le man au mentoun,
Pren lou bras, e puch que s'amuse...
Le gouyate n'es desencuse,
Mès lou paï n'aime tan d'aounou :
« Ya, s'ou dits, ya dounc, aquo es pro
Eth sa dougan, ba boune mine
Ma foi, Moussu, per ha cousine
A qui lous bire dous arrats,
Mes mourdi,'you beï... ets ous plats.
Aco s'entén per lous récèbe
Aou ta chic com Miqueou a bèbe
You em heïs prega, pren lous y sac,
Y sac dous couchouns boute au sac !..
— Eh bien, patroun, ount es le lèbe
Ye tremblais e qu'abets le frèbe ?
You le castiguerrey com caou...
Alloun, cassedous, a chibau.
Corns, trompètes sonnats fanfarres. »
�— 126 —
Lou manan de taous tintamarres
Fort estounat, tout estôurdit,
Aou diable lous daou, tout a crédit....
Ets entren dab tout l'esquipatye
Com souldats qui ban au pillatyè
Henslou casaou... Adiou ougnouns,
Adiou pos, herbes e cougouns...
Ets lien pertout tan de rabatye
Que le binète e lou carpeou
Ne parechen sus nat carreou,
Ails, chalotes, e ciboulétes,
N'en beyrets quent aourets lunètes,
Tout arroubit e fricassat !
Com la lèbe per un hourat
N'èren hentrats : mès ibe brèche
Larye prou per ibe calèche
Qu'an heït a trubers lou barat,
Tout lou plech an esperrecat.
Le lèbe part per abenture
Bint tours heï prume de sourti
Cans echîbaous da le segui,
Lou yardi n'a mè de figure.
En un mot, tout es fricassat
Lou yarsiné désespérât
Trop plan counech a la male-ore
Que grans segnous en meings d'ibe ore
Hens mè de maou aous païsans
Qu'ibe lèbe en mè de cent ans.
t
BATBEDAT.
LOUS LIBIS
Esquisse d'une Histoire de la Littérature Béarnaise, par
L. BATCAVE.— Librairie P. Buat, Marseille. Prêts : Bint sos.
Barreyan l'encéns suban la yén, mercan las qualitats qui soumméyen déns cade escribâ e, se n'ey besougn, amuchan lous mayes
plaps qui goasten las obres, serbit per û calam pausat e -sarrat,
Mous de Batcabe que publique û libe presiu.
Ou mén dap et qu'abém payère. Nou bóu pas èste d'aquéts
�descroubidous de glóris mourtes, amatous dou cap aus pès qui
passéyen la loue sapiénce sus tout sudyèc. Abisats-pe que per
escadénce nou tuslin bèt cansounayre de s'en y soubrequiquoauque
die s'at abou dap las pastourétes au co bouladye, las daunes
enhariades de poudre de ris. Sénse trebuca cop sus cop qué-u pe
quilhen ûe estatue, que p'en hèu û mj.ra'gl.e. bachat sus tèrre,
ûe
luts coume nou s'en y canéyen débat la cape dou sourélh.
■ Autan bau pucli que s'y sayen !
L'estùdi de Mous de Batcabe qu'a gnaute prêts. Qu'abèm bèt
freta-s l'aurélhe, houriica paperoles quin debina so qu'ère estât
Arnaut de Salétes, oun leyi quoauques arréques sus ûe care de
pouète tau que Narcisse Laborde ? E tan d'autes mes chins coum
Dambielle lou dous Arrams, Fabien Laborde lou de las
Modes
d'Aussau cambiades, Hatoulet lou de Maagatidet poumpowe e bère.
Toutu qu'ey sercat endeballes Louiset de Lacountre lou cantadou
de « U Beclam de Mountanhe, » ey desbroum boulentari ?
Quoan l'agradi lou nouste amie, mes plâ que nat aut, que
ploumara la tan
demourade antouloujie
dous
noustes biélhs
autous de Garros a Foundebile e a Peyret, Fiston prou esperade
de la literature gascoune oun bederam Isidore Salles, qui s'ère
badut a ûe boulade de cardî de Sénte Marie de Gosse, en tèrre
biarnése, seré dens lou libe de oèy, oun se seguiran lou lanusquét
Daugé,
l'armagnagués
Sarran
e
lous
bigourdâs
Nabalhét
e
Filadelfe.
Et qu'at pod ha, et qu'at déu ha.
M. de C.
L'Empire du Soleil par Armand Praviel (scènes et portraits
felibréens) à la Nouvelle librairie Nationale, rue de Rennes, 85,
Paris. — (Prix : 2 fr.)
Bède lous Reclams d'Abriu darrè p. 84.
Mous de Pailhè lou goardia de Maubesî n'ey pas countén de
nous. Que parechém desbroumba qu'abêm acera hore sou tucòu,
lou mounumén oun se dében ayerga las reliques dou nouste
Passât: mubles talhats dens lou rèchou e lou nouguè, bachères
de Samadet, utis de lauradou, yocs de maynat, tablèus e grabadures etc.
�— 128 —
Bibal lou nouste capdau d'aunou, sénse fî ne paus tau que
l'abélhe carreyan tan cabén, que porte so qui trobe mes que
demande per aco, ayude, ayude, ayude.
Qu'an hèyts mandadis, ya. Mes las paréts que soun encoère
nudes, lou soulè qu'ey trop escoubat e l'armàri libiau qu'apère
lous libes. Counfrays, qu'èts pregats de manda sénse destric a
Mous de Pailhè cure de Maubesî (gare de Cap-bèr) so qu'abéts,
obres publicades per bous ou per d'auts e per lou ménch lou boste
pourtrèy't dap û drin d'escriut au pè.
Que-p balhe per dit. Que lou castèt de Maubesî que sie dinne
dou palay lhebat a l'aute estrém dou Meydie per lou Maye dous
proubensaus.
M. de C.
Moisson d'Etoiles
Nous sommes heureux d'annoncer l'apparition de Moisson
d'Etoiles, un charmant petit livre de poésie dont l'auteur, Mmc Thérèse-Pierre de Libertat, vient d'enrichir le riche écrin des poètes
contemporains (1).
Membre de la Société des poètes français et de l'Escole GastouFébus, Mme T.-P. de Libertad était l'élève affectionnée de SullyPrud homme, à la mémoire duquel elle dédie son livre par ces
mots qui révèlent tout l'esprit de son œuvre : « A toi, doux Maître,
vivant en moi, je dédie ces vers, de toute mon âme ! »
L'élève se montre digne du maître; qu'elle nous permette de lui
offrir nos respectueuses félicitations.
A. P.
(1) Paris, Alphonse Lemarre, édit. 1909, janv. 97.
�Le Béarr) à Pari^
"otre Confrère, le Solidariste organise une grande fête champêtre
de Renaissance Provinciale avec costumes, danses, instruments et
chants de la petite patrie.
Pour le concours des costumes, il y aura de nombreux prix en
argent. Le jury comprendra : MM. Beauquier, Maurice Faure,
Barrés, Baffier, Charles-Brun, Hugues Lapaire, Mme Anna de
Laumé, etc., etc.
On peut se faire inscrire dès aujourd'hui, au Solidariste, 19, rue
Turbigo, Paris.
Nous avons le plaisir d'annoncer qu'au cours de cette fête, qui
aura lieu, le 20 juin, au château de Conflans (S. & 0.), se jouera
une pièce paysanne béarnaise, Une Cadette de Béarn, de notre
poète compatriote Anna de Laumé. La pièce, en quatre actes, en
vers, sera ensuite donnée à Paris et dans divers théâtres de la
nature, dans la banlieue.
Indigne éloge du Ga^eor)
par Michel de Montaigne
11 y a vers les montaignes un gascon
que ie treuve singulièrement beau,
sec, bref, signifiant,
Et — à la vérité —
un langage masle et militaire
plus qu'aultre que i'entende,
Aultant nerveux, puifsant et pertinent
comme le françois
est gracieux, délicat et abondant,
(Efsais II17).
�— 130 —
Voilà bien, sans contredit, l'éloge le plus caractérisque et le
plus beau, en-même temps que le plus autorisé, qui jamais ait été
fait de notre langue. On y sent partout une mesure qui donne tout
leur prix à la plénitude et à la magnificence des louanges. Après
lui avoir reconnu les dons privilégiés d'une souveraine puissance
d'expression et d'une beauté « singulière », c'est-à-dire, pour
maintenir à ce mot toute la force et toute la portée de significatiou
qu'il retenait encore à cette époque de sa latine origine, incomparable et unique, l'illustre penseur, venant à mettre notre
langue en parallèle avec le français, dont personne plus que lui
ne connaissait à fond les ressources, n'hésite point à placer celle là,
avec une complaisance visible, très au-dessus de celui-ci ; et, par
le choix des épithètes qu'il affecte de leur accoler à tous deux, il
a l'air tout simplement d'assimiler au soleil notre superbe gascon,
et leur joli mais trop exsangue « françois » à la pâleur de la lune.
Mais ce n'est pas seulement à la langue de France, qui, de son
temps, n'était pas encore devenue, même officiellement, la langue
de Béarn, que l'auteur des Essais préfère la nôtre, non pas, bien
entendu, pour son degré de développement et de culture, mais
bien pour la richesse et saveur de ses qualités constitutives et de
ses propriétés essentielles. Elargissant sa comparaison jusqu'à la
rendre en quelque sorte universelle, il ne craint pas d'affirmer,
non point à la légère, mais sous la foi d'une espèce de serment,
que le gascon est supérieur, et non pas simplement égal, par sa
mâle et sa martiale énergie, à n'importe quelle autre langue qu'il
entende. Ce qui, dans une bouche comme la sienne, revient à
dire, à toute langue civilisée, tant morte que vivante. Car on sait,
ne fût-ce que par la simple inspection de son œuvre, hérissée
d'un bout à l'autre de citations polyglottes, que ce grand homme
devait à son éducation d'un genre si spécial, non moins qu'à ses
multiples voyages aux plus diverses contrées, d'avoir pu prendre
de toutes les langues savantes au moins une suffisante teinture.
Il semble bien, n'est-ce pas [? qu'un éloge si singulièrement
glorieux à notre cher gascon et dont les escoliers de Febus ne
sauraient être trop fiers eût dû plus d'une fois trouver place dans
une revue qui a pour titre Réclama de Biarn et de Gascougne. Cependant, qui le croirait ? si l'on y rencontre, même en plus d'un
endroit, le fameux « Que le gascon y arrive si le français n'y peut
aller » du même Michel de Montaigne, on aura beau chercher en
�— 131-—
tout sens, nulle part — ou je suis bien abusé — on n'y découvrira
nulle trace de cet éloge éclatant ( 1 ) qui tout de même est en faveur
de Dotre œuvre d'une importance toute autre. Quoi qu'il en soit
voilà toujours un genre de reproche que l'on ne pourra plus, et
grâce justement à la présente communication, adresser désormais
à la collection des Heclams.
M. LARRIEU-BALUHET.
(1) La Rédaction'laisse à chacun' de ses collaborateurs la responsabilité
de ses opinions : mais elle a le droit de relever une erreur quand elle se
produit. Or, l'éloge du gascon cité dans cet article, d'après Montaigne a
figuré à plusieurs reprises, dans les Reclams, depuis leur fondation et notamment, dans une remarquable étude de notre ami Maxime Lanusse. N° 2
de l'année 1898, p. 65. — N. D. L. R.
ABIS
Toùts lous ans, aban la heste dou més d'Aoust, lou Burèu e lous
de las coumissious de l'Escole que s'amassen enta debèsa dous
ahas de case.
Aqueste an, coum at abem proumettut aus amies de Nay, que
coussireram a lou.
De pertout qu'arriben à Nay à 9 ores du matî : que tribalheram
tio mieydie a l'oustau de Moussu Fourcade, Hôtel de France : puch,
a mieydie e mieye que taulayeram dab touts lous qui bouleram. :
ta d'aco que calera balha lou sou noum a Moussu Fourcade qui-s
préparera boune casabe coum sap ta beroy ha.
Aquere amassade qu'ey fltsade au Dimenye 20 de Yulh.
E§eole Gaçtou Yébti§
Le Trésorier prie ses confrères de vouloir bien envoyer avant le 15 Juin le montant de leur cotisation.
Passé ce délai, le recouvrement en sera opéré avec
0 îr. 50 en plus pour les frais.
�— 132; —
CARTE DE SOCIÉTAIRE
Les Membres.de l'Escole Gastou Febus, recevront en même
temps que le N° de Juin, unè Carte de Sociétaire fort jolie due à
l'inlassable initiative de M. Bibal, Président d'honneur de notre
Société.
Ainsi qu'il me l'écrivait lui-même en me l'annonçant « cette
carte est un lien de plus entre tous les confrères, un moyen de se
reconnaître fraternellement et de se faire connaître partout où le
felibre doit passer la tête haute et le cœur gai ».
Merci à notre généreux ami !
A. P.
DERNIÈRE HEURE
Les Félibres réunis à St-Giles, près d'Arles, pour la célébration
annuelle de Ste-Stèle ont élu les quatre nouveaux majoraux dont
les noms suivent :
MM. Benoît, du Périgord ;
Charles Houx, de Marseille ;
Dr Fallen, d'Aubagne ;
Le Duc de La Salle de Rochemaure, d'Auvergne.
Lou Yérant :
TH. ROQUES.
PATI, EMPRIMERIE VIGNANCOUR— PLACE DOU PALAYS.
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:périodiques
Description
An account of the resource
Ce set contient les périodiques numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Aquitaine
Variante Idiomatique
Gascon
Aire Culturelle
Gascogne
Type de périodique
Revistas d'estudis localas = Revues d’études locales
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Reclams de Biarn e Gascougne. - Anade 13, n°06 (Yulh 1909)
Subject
The topic of the resource
Félibrige
Gascon (dialecte) -- Périodiques
Littérature gasconne -- Périodiques
Histoire locale -- Gascogne (France)
Description
An account of the resource
Reclams. - juin - N°6 (13e Année)
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Mistral, Frédéric (1830-1914)
Planté, Adrien (1841-1912)
Lou peyrot
Pourrouque, Bertran dou
Camelat, Miquèu de (1871-1962)
Batbedat
Abbé Larrieu- Baluhet
Roques, Th.
Source
A related resource from which the described resource is derived
<p>Bibliotèca de l'Escòla Gaston Febus</p>
<p><br /><a href="http://www.reclams.org/" target="_blank"><img style="height: 97px;" src="http://occitanica.eu/images/omeka/gaston_febus.jpg" alt="" height="97" /></a> </p>
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Escole Gastou Febus (Pau)
Imprimerie de Vignancour (Pau)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1909-06
Relation
A related resource
Vignette : <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg">http://www.occitanica.eu/omeka/files/original/e472a8c919c77eed6b76d1205b58246f.jpg</a>
<a class="link_gen " href="http://www.sudoc.fr/039860345" target="_blank">http://www.sudoc.fr/039860345</a>
Is Part Of
A related resource in which the described resource is physically or logically included.
Reclams de Biarn e Gascounhe <a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2019">(Accès à l'ensemble des numéros de la revue)</a>
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol. (20 p.)
Language
A language of the resource
fre
oci
Type
The nature or genre of the resource
Text
publication en série imprimée
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
<a href="http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2195">http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/2195</a>
INOC_Y2_6_1909_06
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public/Domeni public
License
A legal document giving official permission to do something with the resource.
Certains droits réservés
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
19..
Date Modified
Date on which the resource was changed.
2016-06-28
Alternative Title
An alternative name for the resource. The distinction between titles and alternative titles is application-specific.
Reclams. - Annada 13, n°06 (Junh 1909)
Occitanica
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Inoc
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La catégorie dans la typologie Occitanica
Documents
Patrimòni cultural = Patrimoine culturel