Versions occitanes de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
Versions occitanas de la Declaracion dels dreches de l'òme e del ciutadan
Bernadau, Pierre (1762-1852)
Politique linguistique -- France -- 1785-1815
France -- 1789-1799 (Révolution)
Bouche, Charles-François (1737-1795)
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789) -- Traductions occitanes
Nations Unies. Déclaration universelle des droits de l'homme -- Traductions occitanes
<div style="text-align: justify;">[imatge id=20512] La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est sans doute le texte le plus célèbre de la Révolution française. Il s’agissait, pour la toute nouvelle Assemblée constituante, de rédiger la liste des droits fondamentaux à partir desquels serait établie la Constitution.</div>
<div style="text-align: justify;">La Déclaration fut adoptée le 26 août 1789 et donna lieu, par sa portée universelle, à de nombreuses traductions, et aussi adaptations, pastiches ou versions, comme la célèbre « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » rédigée et publiée par Olympe de Gouges en 1791.<br />Dès son adoption, dans un contexte politique favorable à la traduction des textes officiels en langues de France - les historiens ont pu parler de « politique des traductions » pour la première période révolutionnaire marquée par le Décret du 14 janvier 1790 prévoyant que « le pouvoir exécutif fera traduire dans tous les idiomes de la France les décrets de l'Assemblée nationale » - on recense plusieurs traductions occitanes de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.<br /><br /></div>
<div style="text-align: justify;">Cet article dresse l’inventaire les différentes traductions et versions occitanes de la Déclaration des droits de l’homme depuis la Révolution jusqu’aux versions et traductions contemporaines. </div>
<h1>Les traductions de l’époque révolutionnaire</h1>
<div style="text-align: justify;">Une grande partie des traductions occitanes des textes officiels, répondant au Décret du 14 janvier 1790 a malheureusement disparu.</div>
<div style="text-align: justify;">Le tarnais Dugas et ses collaborateurs avaient notamment, aux côtés d’autres traducteurs plus occasionnels, produit une centaine de volumes de traduction en occitan de décrets et actes constitutionnels. Seule une partie de ce corpus est conservée aux Archives nationales (<a href="https://occitanica.eu/items/show/20316" title="Consulter l'article sur le fonds des traductions des textes et décrets de l'Assemblée nationale">AA 32, dossier 963</a> : <em>traductions des textes et décrets de l’Assemblée nationale en occitan et autres langues de France pendant la Révolution</em>).</div>
<div style="text-align: justify;">La plupart des traductions de la Déclaration des droits de l’homme qui sont parvenues jusqu’à nous s’inscrivent dans ce contexte de la politique des traductions. Cependant, la version la plus célèbre, celle de l’avocat bordelais Bernadau, a été recueillie dans le cadre de l’enquête de l’abbé Grégoire qui prépara son fameux Rapport et qui marquera un tournant de la politique linguistique révolutionnaire à partir de 1793-1794.</div>
<h2>La traduction bordelaise de Pierre Bernadau</h2>
<p><iframe width="560px" height="200px" class="omeka-embed" src="https://occitanica.eu/items/embed/20274" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
<h3>L’auteur</h3>
<div style="text-align: justify;">Pierre Bernadau (1762-1852) est un avocat bordelais, par ailleurs historien de Bordeaux, érudit passionné de biographie et occasionnellement poète d’expression occitane. C’est en tant que membre de la Société des Amis de la Constitution qu’il répond au questionnaire envoyé par l’abbé Grégoire, tout en lui signalant - ironiquement ? - qu’il n’a « saisi qu’imparfaitement le sens des questions [posées] aux patriotes ». Dans sa réponse, Bernadau a le souci de donner à Grégoire un aperçu aussi complet que possible de la réalité de l’occitan parlé à Bordeaux et dans sa région. Il prend l’initiative de joindre à son envoi une traduction de la « sainte Déclaration des droits de l’homme ». Bernadau explique avoir réalisé cette traduction ainsi que celle des « lois municipales » (création des communes le 14 décembre 1789) dans « la langue mitoyenne entre tous les jargons » en usage dans les campagnes autour de Bordeaux. Bernadau dit avoir fait ces premières traductions avec des annotations pour être « très-utiles aux paysans » du Bordelais. La traduction de Bernadau s’inscrit donc dans l’esprit de la période de la « politique des traductions ». L’idée était de rendre intelligible au peuple non francophone les progrès et droits octroyés par la Révolution.</div>
<h3>Le document</h3>
<div style="text-align: justify;">Il s'agit d'un manuscrit de 11 pages daté de 1790 et contenant la traduction occitane avec le texte français donné en interligne. Il est relié au sein d’un recueil de documents envoyés à l’abbé Grégoire dans le cadre de son enquête sur les « patois » et conservé dans <a href="https://occitanica.eu/items/show/5158" title="en savoir + sur le fonds de l'abbé Grégoire à la Bibliothèque de la Société de Port-Royal">le fonds de l’abbé Grégoire à la Bibliothèque de la Société de Port-Royal</a> (cote : ms. REV 222).</div>
<h3>Le texte</h3>
<blockquote>
<div style="text-align: justify;">« La connaissance que j’ai des campagnes qui m’avoisinent m’a fait imaginer de traduire, dans la langue mitoyenne entre tous les jargons de leurs habitants, la sainte Déclaration des droits de l’homme et les Lois municipales, tant du 14 décembre dernier que celles décrétées depuis. Le tout est accompagné de quelques notes très-précises mais très-utiles aux paysans. J’espère que l’administration de la Gironde favorisera mon projet. J’aurais l’honneur de vous en adresser copie, si vous croyiez que l’Assemblée nationale, ou même le club des Jacobins, voulût accueillir mon hommage. » <br /><strong>Réponse de Pierre Bernadau à l'enquête de Grégoire</strong>, éditée par Augustin Gazier, « Lettres à Grégoire (suite) » dans : <em>Revue des langues romanes</em>, 2<sup>e</sup> série, t. 3, 1877, pp.178-193. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k19834v/f178" target="_blank" rel="noopener" title="Consulter le texte sur Gallica">Consultable en ligne sur Gallica</a>. </div>
</blockquote>
<div style="text-align: justify;"><br />Comme pour de nombreux traducteurs de la période, Bernadau fait d’abord un choix linguistique, cherchant à traduire dans une forme et un niveau de langue occitane compréhensible assez largement par-delà les variations locales. Il choisit l’occitan tel qu'il est parlé à Bordeaux, « langue mitoyenne entre tous les jargons » nous dit-il.<br />Par sa situation de port et de carrefour, en particulier entre les domaines géolinguistiques gascon et languedocien, l’occitan parlé sur les quais de Bordeaux, où Bernadau a d’ailleurs passé sa vie, est une sorte d’occitan « unifié » de la vallée de la Garonne (c’est l’occitan populaire de Bordeaux que le chansonnier Ulysse Despaux, un siècle après Bernadau, appelle le « <em>pishadèir</em> ») : les Toulousains, Périgourdins, Agenais, Landais, Béarnais, Auvergnats qui se croisaient et se rencontraient sur le port de Bordeaux pouvaient tous comprendre le <em>pishadèir</em>. On y trouve mêlées des formes appartenant aux deux grandes variantes du territoire, comme les démonstratifs <em>aqueth</em> (gascon) et <em>aquel</em> (languedocien). Bernadau utilise les deux indifféremment dans sa traduction. <br />La traduction de Bernadau est réputée peu fidèle au texte original. L’historien Jacques Godechot en particulier signala que la traduction de Bernadau ne se base pas complètement sur le texte de la Déclaration des droits de l'homme telle qu'elle fut adoptée en 1789, mais sur une paraphrase plus ou moins fidèle de celle-ci. Il est possible que Bernadau, contrairement au provençal Bouche, chercha à rendre intelligible la Déclaration non seulement en la traduisant dans la langue du peuple, mais aussi en reformulant des tournures qu’il jugeait sans doute trop techniques.</div>
<h3>Pour le consulter</h3>
<strong>Consulter le manuscrit original</strong> (Bibliothèque de la Société de Port-Royal, ms REV 222) : <a href="https://occitanica.eu/items/show/20274" title="consulter le manuscrit de la traduction bordelaise de la Déclaration des droits de l'homme">https://occitanica.eu/items/show/20274</a> <br /><br />Augustin Gazier (1844-1922), qui dirigeait la bibliothèque de la Société de Port-Royal, a publié dans la <em>Revue des langues romanes</em> de 1874 à 1879 l’intégralité de la réponse de Bernadau à Grégoire, incluant la traductionde la Déclaration des droits de l'homme.<br /><strong>Consulter l’édition d’Augustin Dazier dans la <em>Revue des langues romanes</em> :</strong> <a href="https://occitanica.eu/items/show/5126">https://occitanica.eu/items/show/5126 </a><br /><strong>Consulter la version manuscrite de l’édition d'Augustin Dazier :</strong> <a href="https://occitanica.eu/items/show/19881">https://occitanica.eu/items/show/19881</a><br />
<h2>Autres traductions révolutionnaires</h2>
<p>Pour être la plus célèbre, la traduction de Bernadau n’est pas la seule réalisée à l’époque révolutionnaire pour le domaine occitan.</p>
<h3>La Counstitucién francézo par Charles-François Bouche (1792)</h3>
<div style="text-align: justify;">[imatge id=20312] Charles-François Bouche (1737-1795), homme politique aixois très actif pendant la période révolutionnaire, député du Tiers aux États généraux puis à l'Assemblée nationale, fait imprimer en 1792 sur les presses de l’Imprimerie nationale <em>La constitution française traduite conformément aux décrets de l'Assemblée-nationale-constituante en langue provençale et présentée à l'Assemblée-nationale-législative</em>. On y trouve en préambule une traduction en provençal de la déclaration.<br />Comme Bernadau, Bouche cherche une forme d'occitan provençal de large communication. En revanche, à la différence de l'avocat bordelais, sa traduction de la Déclaration des droits de l'homme est jugée de piètre qualité sur le plan de la langue employée. Sans doute par respect excessif pour la « sacralité » du texte français original et aussi peut-être par la difficulté de traduire des notions et tournures très techniques pour un locuteur et érudit provençal de la fin du XVIII<sup>e</sup> siècle, le texte de Bouche est davantage une sorte de provençalisation du texte français plutôt qu'une réelle traduction. <br /><br /><strong><span style="background-color: #ffffff; color: #626262;">En savoir plus sur <a href="https://occitanica.eu/items/show/20310" title="consulter l'article sur La Counstitucién francézo par Charles-François Bouche">La Counstitucién francézo par Charles-François Bouche</a>. </span></strong></div>
<h2 style="text-align: justify;">Traductions perdues </h2>
<div style="text-align: justify;"><span style="text-align: start; background-color: #ffffff;">L’existence d’autres versions de la Déclaration des droits de l'homme en occitan est attestée bien que les documents soient aujourd'hui introuvables ou définitivement perdus. La sociolinguiste Brigit Schlieben Lange, spécialiste de l'occitan pendant la période révolutionnaire, mentionne dans un article de la revue <em>Lengas</em> la version d’un certain Larrouy en parler du Béarn et datée de 1790. Il est probable que cette version soit conservée dans le fonds AA32 des Archives nationales. <br />De même le <em>Dictionnaire des usages socio-politiques : 1770-1815, fas. 5 : Langue, occitan, usages </em>(Paris : Klincksieck, 1991) cite une traduction occitane de la Déclaration attestée à Saint-Nicolas-de-la-Grave, non loin de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) via un document témoignant qu'elle avait été lue et commentée en langue vulgaire avec la Constitution afin de les rendre intelligibles à tous les citoyens. <br /><span style="background-color: #ffffff;">À Gap, un certain Farnaud écrit aux administrateurs du Département des Hautes-Alpes pour leur signaler sa traduction de la Déclaration et de la Constitution en « langage vulgaire ou patois de ce pays. » Il peut s'agir de </span><span style="text-align: justify; background-color: #ffffff;">Pierre-Antoine Farnaud (1766-1842) qui fut secrétaire général de la préfecture des Hautes-Alpes sous l'Empire. Il est connu pour être l’auteur d’un « Noël patois » composé pour le préfet Ladoucette, célébrant Napoléon, et chanté lors de la messe de minuit 1806, ou plutôt de son père Joseph-Antoine Farnaud (1731-1817), qui a été décrit comme amateur de langues. En effet, dans la lettre, Farnaud dit avoir traduit la constitution aussi en latin, espagnol, portugais et italien. </span><span style="text-align: justify; background-color: #ffffff;">La texte de la traduction de Faraud n'est malheureusement pas conservé avec la lettre aux Archives départementales des Hautes-Alpes (L 417).</span><br />Enfin, René Merle, dans sa thèse sur<em> l'Écriture du provençal de 1775 à 1840</em> (Béziers : CIDO, 1990) cite la demande d'une traduction en provençal à Aix le 7 novembre 1790 : « on réclame la lecture de la Déclaration des Droits de l’Homme en langue provençale. La proposition est mise aux voix et adoptée. » En dépit de virulentes oppositions, nous dit René Merle, une traduction fut réalisée en provençal à la demande des citoyens aixois. Il est possible qu’il s’agisse de celle de Charles-François Bouche, qu'il fit imprimer en 1792.</span></div>
<h1>Adaptations littéraires</h1>
<h2>La Déclaration versifiée en provençal par Félix Gras (1896)</h2>
<div style="text-align: justify;">[imatge id=20513] L'écrivain Félix Gras (1844-1901), le « le félibre rouge », propose une version de la Déclaration des droits de l'homme en provençal dans son roman historique <em>Li Rouge dóu Miejour</em> (= <em>Les Rouges du Midi</em>, Avignoun : J. Roumanille, 1896). ll s’agit en réalité d’un court extrait qui, dans le récit, est porté en pancarte et déclamé par un fédéré de Marseille en route pour Paris. Seul le premier vers est, en réalité, inspiré de la Déclaration : <em>Lis ome naisson libre e soun tóutis egau</em>. La suite est un texte patriotique qui reprend les principes de la Révolution.</div>
<blockquote>
<div style="text-align: justify;"><br />Lis òmes naisson libre e son totis egaus.<br />Lo pòble fai sa lèi e i'a plus ges d'esclau.<br />A 'sclapat li cadenas, a dubert li presons,<br />La terra es tota sieuna e sieuna es la meisson !<br /><br />Lo pòble es libre en tot : dins sis actes e si crèires :<br />Rèis, senhors ò marqués res a rèn a ié vèire !<br />L'òme qu'èra un esclau, l'òme qu'èra un darbon,<br />Es libre e non dèu còmpte en res, qu'a sa reson !<br />E viva la Nacion ! <br /><br /><strong>Félix Grax, </strong><em><strong>Li Roges dau Miegjorn</strong> :</em> transcripcion en grafia classica per Domenja Blanchard. Cressé : éditions des régionalismes, 2016.<br /><strong>Consulter <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103032s/f158" target="_blank" rel="noopener" title="consulter sur Gallica">le texte dans l'édition originale sur Gallica</a>.</strong></div>
</blockquote>
<h2>La version théâtrale d'André Benedetto (1976)</h2>
<div style="text-align: justify;">André Benedetto (1934-2009), comédien, auteur et metteur en scène a inséré un fragment de la Déclaration des droits de l'homme traduite en occitan dans sa pièce <em>Les Drapiers jacobins</em> (Nouvelle compagnie du théâtre des Carmes d'Avignon, création en 1976 pour le festival de Montauban).</div>
<div style="text-align: justify;">Les Drapiers jacobins est une réflexion très influencée par Félix Castan sur la question de l'unité nationale pendant la Révolution et une critique de la construction de la « nation jacobine », bourgeoise et destructrice des cultures populaires en raison du contenu de classe. </div>
<div style="text-align: justify;">Il attribue au personnage du révolutionnaire montalbanais Gautier-Sauzin, dont il fait un fervent robespierriste, une traduction occitane de la Déclaration des droits de l'homme. Si Antoine Gautier-Sauzin a bien existé, on ne sait en réalité pas grand-chose. Il est l'auteur d'une pétition conservée aux Archives nationales contenant un véritable programme d'instruction publique en occitan intitulé « <a href="https://occitanica.eu/items/show/20317" title="Lire les Réflexions sur le genre d’instruction publique qui conviendrait à nos campagnes méridionales d'Antoine Gautier-Sauzin">Réflexions sur le genre d’instruction publique qui conviendrait à nos campagnes méridionales</a> » Le caractère exceptionnel de cette pétition en a fait le point de départ de la pièce de Benedetto. Cependant la traduction de la Déclaration des droits de l'homme est une pure invention théâtrale. André Benedetto donne d'ailleurs le nom de la traductrice, Marie-Charlotte Chamoux. Il reprend également à la tirade suivante la version versifiée de Félix Gras. <br /><br />
<blockquote>
<div>Gautier-Sauzin, <em>à Caminel</em> - Te cau bèn ausir aquela declaracion, mon amic. Te la vau revirar dins nòstra lenga. <br />Lei drechs de l’òme :</div>
<div>«Lei deputats de tótei lei francés pèr lei representar, e que fòrman l’assemblada nacionala, enfaciant que leis abús que son dins lo reiaume e tótei lei malastres publics arribats vènon de çò que tant lei pichòts partioculars coma lei rics ò lei gents en carga, an oblidat ò mespresat lei francs drechs de l’òme, an resolgut de rapelar lei drechs naturaus, vertadiers, e que se pòdon pas far pèrdre ais òmes. Aquesta declaracion a donc estat publicada per aprene a tótei son drech e son deber, pèr fins qu’aquéstei que governan leis afars de la França abusen pas de son poder, pèr fins que cada ciutadan pòsque vèire quand li es mestier de se plànher s’agarisson sei drechs, e pèr qu’aimem tótei una constitution edificada pèr l’avantatge de tótei e qu’assegura a cadun la libertat.</div>
<div>Es pèr aquò que lei dichs deputats reconèisson e declaran lei drechs seguènts de l’Ome e dau ciutadan davant Dieu e amb sa santa ajuda. »<br /><br /><strong>André Benedetto, « Les drapiers hacobins ou La pétition de Montauban : Pièce en trois actes »</strong>, dans <em>Théâtre, 1</em>. Paris : P. J. Oswald, 1976.</div>
</blockquote>
</div>
<h1>Traductions contemporaines</h1>
<div style="text-align: justify;">La Déclaration de 1789 a été à plusieurs reprises réécrite et complétée (1792, 1795, 1848…) avant d’être considérée comme un texte constitutionnel français de plein droit. Son inspiration est patente dans la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par les Nations Unies le 10 décembre 1948. La portée universelle de cette dernière impliquant qu’elle soit traduite dans toutes les langues du monde, officielles ou non, plusieurs traductions occitanes furent réalisées en 1998 :</div>
<h2>La Déclaration universelle des droits de l’homme en occitan (languedocien, graphie classique) </h2>
<p><strong>Consulter en ligne sur le du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme :</strong><br /><a href="https://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=prv1"> https://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=prv1 </a><br /><br />Sur le même site on trouve aussi une traduction en auvergnat (graphie dite Bonneau) : <a href="https://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=auv1">https://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=auv1 </a></p>
<h2>La traduction des élèves du collège Jean-Jaurès de Saint-Affrique </h2>
<p>Publiée dans le n° 35 de la revue pédagogique <em>Lenga e país d’òc, </em>cette traduction en occitan languedocien a été réalisée par la classe de 4<sup>e</sup> bilingue du collège Jean-Jaurès de Saint-Affrique (Aveyron) dans le cadre d’un travail d’éducation civique.<br />Consulter le texte : <a href="https://occitanica.eu/items/show/20514" title="consulter le texte sur Occitanica">https://occitanica.eu/items/show/20514</a></p>
<p><span style="background-color: #ffffff; color: #626262; text-align: justify;">[imatge id=20512]</span><span style="background-color: #ffffff; color: #626262; text-align: justify;"> </span>La Declaracion dels dreches de l’òme e del ciutadan es probable lo tèxte mai celèbre de la Revolucion francesa. S’agissiá, per la tota novèla Assemblada constituenta, de redigir la tièra dels dreches fondamentals a partir dels quals seriá establida la Constitucion.<br />La Declaracion foguèt adoptada lo 26 d’agost 1789 e donèt luòc, per sa portada universala, a fòrça traduccions, emai tanplan adaptacions, pastiches o versions, coma la famosa « Declaracion dels dreches de la femna e de la ciutadana » redigida emai publicada per Olympe de Gouges en 1791.<br />Autanlèu coma foguèsse adoptada, dins un contèxte politic favorable a la revirada de tèxtes oficials en lengas de França - los istorians an poscut parlar de « politica de las traduccions » per lo primièr periòde revolucionari marcat pel Decret del 14 de genièr 1790 prevesent que « lo poder executiu farà revirar dins tots los idiòmas de la França los decrets de l’Assemblada nacionala » - mantas reviradas occitanas de la Declaracion dels dreches de l’òme e del ciutadan foguèron recensadas.<br /><br />Aquel article establís l’inventari de las diferentas reviradas e versions occitanas de la Declaracion dels dreches de l’òme dempuèi la Revolucion fins a las versions e reviradas contemporanèas.</p>
<h1>Las reviradas de l’epòca revolucionària</h1>
<p>Una granda partida de las reviradas occitanas dels tèxtes oficials, respondent al Decret del 14 de genièr de 1790 a malurosament desaparegut. <br />Lo tarnés Dugas emai sos collaborators avián notadament, als costats d’autres traductors mai ocasionals, produch un centenat de volums de revirada en occitan dels decrets e actes constitucionals. Sola una partida d’aquel còrpus es servada als Archius nacionals (<a href="https://occitanica.eu/items/show/20316">AA 32, dossier 963</a> : <em>traductions des textes et décrets de l’Assemblée nationale en occitan et autres langues de France pendant la Révolution</em>). <br />La màger part de las reviradas de la Declaracion dels dreches de l’òme que son pervengudas fins a nosautres s’inscrivon dins aquel contèxte de la politica de las reviradas. Pasmens, la version mai celèbra, la de l’avocat bordalés Bernadau, es estada reculhida dins l’encastre de l'enquèsta de l’abat Grégoire qu’aprestèt son famós Rapport e que mercarà una virada de la politica lingüistica revolucionària a partir de 1793-1794.</p>
<h2>La revirada bordalesa de Pierre Bernadau</h2>
<p><iframe width="560px" height="200px" class="omeka-embed" src="https://occitanica.eu/items/embed/20274" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p>
<h3>L’autor</h3>
<p>Pierre Bernadau (1762-1852) es un avocat bordalés, per alhors istorian de Bordèu, erudit afogat de biografia emai ocasionalament poèta d’expression occitana. Aquò’s coma membre de la Societat dels Amics de la Constitucion que respond al questionari mandat per l’abat Grégoire, tot en li senhalant - ironicament ? - qu'a pas que saisi qu’imparfaitement le sens des questions [posées] aux patriotes. Dins la siá responsa, Bernadau a lo tesic de donar a Grégoire un apercebut aitanplan complet que possible de la realitat de l’occitan parlat a Bordèu emai dins son virat. Pren l’iniciativa de jónher a son mandadís una revirada de la sainte Déclaration des droits de l’homme. Bernadau explica aver realizat aquela revirada emai la de las lois municipales (creacion de las comunas lo 14 de decembre 1789) dins la langue mitoyenne entre tous les jargons en usatge dins las campanhas a l’entorn de Bordèu. Bernadau ditz qu’a fach aquelas primièras reviradas amb d’anotacions per èstre très-utiles aux paysans del Bordalés. La revirada de Bernadau s’inscriu doncas dins l’esperit del periòde de la « politica de las traduccions ». L’idèia èra de rendre intelligible al pòble non francofòn los progrèsses e dreches autrejats per la Revolucion.</p>
<h3>Lo document</h3>
<p>S’agís d’un manuscrit de 11 paginas datat de 1790 e contenent la revirada occitana amb lo tèxte francés donat en interlinha. Es religat al dintre d’un recuèlh de documents mandats a l’abat Grégoire dins l’encastre de son enquèste suls patois e servat dins lo <a href="https://occitanica.eu/items/show/5158">fons de l’abat Grégoire a la Bibliotèca de la Societat de Port-Royal</a> (còta : ms. REV 222).</p>
<h3>Lo tèxte</h3>
<blockquote>
<p>La connaissance que j’ai des campagnes qui m’avoisinent m’a fait imaginer de traduire, dans la langue mitoyenne entre tous les jargons de leurs habitants, la sainte Déclaration des droits de l’homme et les Lois municipales, tant du 14 décembre dernier que celles décrétées depuis. Le tout est accompagné de quelques notes très-précises mais très-utiles aux paysans. J’espère que l’administration de la Gironde favorisera mon projet. J’aurais l’honneur de vous en adresser copie, si vous croyiez que l’Assemblée nationale, ou même le club des Jacobins, voulût accueillir mon hommage. <span style="background-color: #ffffff; color: #626262;">»<br /></span><strong>Responsa de Pierre Bernadau à l'enquête de Grégoire</strong>, editada per Augustin Gazier, « Lettres à Grégoire (suite) » dins : <em>Revue des langues romanes</em>, 2e série, t. 3, 1877, pp.178-193. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k19834v/f178">Consultable en linha sus Gallica. </a></p>
</blockquote>
<p>Tanben coma per de nombroses traductors del periòde, Bernadau fa primièr una causida lingüistica, cercant a revirar dins una fòrma emai un nivèl de lenga occitana comprensible pro largament per delà las variacions localas. Causís l’occitan tal qu’es parlat a Bordèu, langue mitoyenne entre tous les jargons ça-ditz el.<br />Per sa situacion de pòrt emai de caireforc, mai que mai entre los domenis dialectals gascon e lengadocian, l’occitan parlat suls cais de Bordèu, onte Bernadau a d’alhors passat sa vida, es una mena d’occitan « unificat » de la ribièra de Garona (es l’occitan popular de Bordèu qu’un sègle après Bernadau, apelavan lo « <em>pishadèir</em> ») : los Tolosans, Peiregòrds, Agenés, Landés, Bearnés, Auvernhats que se crosavan e se rencontravan sul pòrt de Bordèu, podián tots comprene lo pishadèir. I trapam mescladas de fòrmas apartenent a las doas grandas variantas del territòri, coma los demonstratius <em>aqueth</em> (gascon) emai <em>aquel</em> (lengadocian). Bernadau utiliza los dos indiferentament dens sa revirada. <br />La revirada de Bernadau es reputada pauc fidèla al tèxte original. L’istorian Jacques Godechot en particular senhalèt que la revirada de Bernadau èra pas basada complètament sul tèxte de la Declaracion dels dreches de l’òme tal coma foguèt adoptada en 1789, mas sus una parafrasi mai o mens fidèla d’aquela. Es possible que Bernadau, al contra del Provençal Bouche, aja cercat a rendre intelligibla la Declaracion non solament en la revirant dins la lenga del pòble, mas tanben en reformulant de biaisses de dire que jutjava sens dobte tròp tecnics.</p>
<h3>Per lo consultar</h3>
<p><strong> Consultar lo manuscrit original</strong> (Bibliotèca de la Societat de Port-Royal, ms REV 222) : <a href="https://occitanica.eu/items/show/20274">https://occitanica.eu/items/show/20274 </a><br />Augustin Gazier (1844-1922), que dirigissiá la bibliotèca de la Societat de Port-Royal, a publicat dins la <em>Revue des langues romanes</em> de 1874 a 1879 l’integralitat de la responsa de Bernadau a Grégoire, inclusent la traduccion de la Declaracion dels dreches de l'òme. <br /><strong>Consultar l’edicion d’Augustin Gazier dins la <em>Revue des langues romanes</em></strong> : <a href="https://occitanica.eu/items/show/5126">https://occitanica.eu/items/show/5126</a><br /><strong>Consultar la version manuscricha de l’edicion d'Augustin Gazier</strong> : <a href="https://occitanica.eu/items/show/19881">https://occitanica.eu/items/show/19881</a></p>
<h2>Autras traduccions de l’epòca revolucionària</h2>
<p>Per èstre mai celèbra, la traduccion de Bernadau n’es pas la sola realizada a l’epòca revolucionària pel domeni occitan.</p>
<h3>La Counstitucién francézo per Charles-François Bouche (1792)</h3>
<p>[imatge id=20312] Charles-François Bouche (1737-1795), òme politic sestian fòrça actiu pendent lo periòde revolucionari, deputat del Tèrç als Estats general puèi a l’Assemblada nacionala, fa estampar en 1792 sus las premsas de l’Imprimariá nacionala <em>La constitution française traduite conformément aux décrets de l'Assemblée-nationale-constituante en langue provençale et présentée à l'Assemblée-nationale-législative</em>. S'i trapa en preambul una traduccion en provençal de la Declaracion. <br />Coma Bernadau, Bouche cercava una forma d’occitan provençal de larga comunicacion. Per contra, a la diferéncia de l’avocat bordalés, sa revirada de la Declaracion dels dreches de l’òme es jutjada de marrida qualitat sul plan de la lenga emplegada. Probable per respièch excessiu per la « sacralitat » del tèxte francés emai benlèu per la dificultat de revirar de nocions e biaisses fòrça tecnics per un locutor e erudit provençal de la fin del sègle XVIII, lo tèxte de Bouche es mai una mena de provençalizacion del tèxte francés que non pas una vertadièra traduccion. <br /><br /><strong>En saber mai sus</strong> <a href="https://occitanica.eu/items/show/20310">La Counstitucién francézo par Charles-François Bouche.</a></p>
<h2>Traduccions perdudas</h2>
<p>L’existéncia d’autras versions de la Declaracion dels dreches de l’òme en occitan es atestada emai los documents sián uèi introbables o definitivament perduts. La sociolingüista Brigit Schlieben Lange, especialista de l’occitan pendent lo periòde revolucionari, menciona dins un article de la revista Lengas la version d’un nomenat Larrouy en parlar de Bearn e datada de 1790. Es possible qu’aquela version siá servada dins lo fons AA32 dels Archius nacionals. <br />Tot parièr lo <em>Dictionnaire des usages socio-politiques : 1770-1815, fas. 5 : Langue, occitan, usages (Paris : Klincksieck, 1991)</em> cita una revirada occitana de la Declaracion atestada a Sent Micolau de la Grava, non luènh de Los Sarrasins per un document testimoniant qu’èra estada legida e comentada en « lenga vulgara » amb la Constitucion per tant de las rendre intelligiblas a tots los ciutadans.<br />A Gap, un nomenat Farnaud escriu als administrators del Departament d’Auts Aups per lis-i senhalar la siá revirada de la Declaracion emai de la Constitucion en langage vulgaire ou patois de ce pays. Pòt èsser Pierre-Antoine Farnaud (1766-1842) que foguèt secretari general de la prefectura dels Auts Aups jos l'Empèri. Es conegut per èstre l’autor d’un Noël patois compausat per lo prefècte Ladoucette, celebrant Napoleon, e cantat al temps de la messa de mièjanuèch de 1806, o de son paire Joseph-Antoine Farnaud (1731-1817). Lo tèxte de la traduccion es malurosament pas servat amb la letra als Archius departamentals dels Auts Aups (L417). <br />Per fin, Renat Merle, dins sa tèsi sus l'<em>Écriture du provençal de 1775 à 1840</em> (Béziers : CIDO, 1990 cita la demanda d’una traduccion en provençal a Ais lo 7 de novembre 1790 : on réclame la lecture de la Déclaration des Droits de l’Homme en langue provençale. La proposition est mise aux voix et adoptée. Malgrat de virulentas oposicions, çò-ditz Renat Merle, una revirada foguèt realizada en provençal a la demanda dels ciutadans sestians. Es possible que s’agisca de la de Charles-François Bouche, que fasquèt estampar en 1792.</p>
<h1>Adaptacions literàrias</h1>
<h2>La Déclaration versifiée en provençal par Félix Gras (1896)</h2>
<p>[imatge id=20513] L’escrivan Fèlix Gras (1844-1901), lo « felibre roge », propausa una version de la Declaracion dels dreches de l’òme en provençal dins son roman istoric <em>Li Rouge dóu Miejour</em> (= <em>Les Rouges du Midi</em>, Avignoun : J. Roumanille, 1896). S’agís en realitat d’un cort extrach que, dins lo recit, es portat en pancarta e declamat per un federat de Marselha en rota per París. Sol lo primièr vèrs es, de verai, inspirat de la Declaracion :<em> Lis ome naisson libre e soun tóutis egau</em>. La seguida es un tèxte patriotic que repren los principis de la Revolucion.</p>
<blockquote>
<p>Lis òmes naisson libre e son totis egaus. <br />Lo pòble fai sa lèi e i'a plus ges d'esclau. <br />A 'sclapat li cadenas, a dubert li presons, <br />La terra es tota sieuna e sieuna es la meisson ! <br />Lo pòble es libre en tot : dins sis actes e si crèires : <br />Rèis, senhors ò marqués res a rèn a ié vèire ! <br />L'òme qu'èra un esclau, l'òme qu'èra un darbon, <br />Es libre e non dèu còmpte en res, qu'a sa reson ! <br />E viva la Nacion !<br /><strong>Félix Grax, Li Roges dau Miegjorn</strong> : transcripcion en grafia classica per Domenja Blanchard. Cressé. Éditions des régionalismes, 2016.<br /><strong>Consultar</strong><a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103032s/f158"> lo tèxte dins l'edicion originala sus Gallica.</a></p>
</blockquote>
<h2>La version teatrala d'André Benedetto (1976)</h2>
<p>André Benedetto (1934-2009), comedian, autor e meteire en scèna a inserit un bocin de la Declaracion dels dreches de l’òme traducha en occitan dins la siá pèça <em>Les Drapiers jacobins</em> (Novèla companhiá del teatre dels Carmes d’Avinhon, creacion en 1976 pel festenal de Montalban). <br />Les <em>Drapiers jacobins</em> es una reflexion fòrça influenciada per Fèlix Castan sus la question de l’unitat nacionala al temps de la Revolucion emai una critica de la construccion de la « nacion jacobina », borgesa emai destructritz de las culturas popularas en rason del contengut de classa. <br />Atribuís al personatge del revolucionari montalbanés Gautier-Sauzin, que ne fa un brave robespierrista, una revirada occitana de la Declaracion dels dreches de l’òme. Se Antoine Gautier-Sauzin a ben de verai existit, ne sabèm en realitat pas grand-causa. Es l’autor d’una peticion servada als Archius nacionals contenent un vertadièr programa d’instruccion publica en occitan entitolat « <a href="https://occitanica.eu/items/show/20317">Réflexions sur le genre d’instruction publique qui conviendrait à nos campagnes méridionales</a> » . Lo caractèr excepcional d’aquela peticion n’a fach lo ponch de despart de la pèça de Benedetto. Çaquelà la revirada de la Declaracion dels dreches de l’òme es una pura invencion teatrala. André Benedetto balha d’alhors lo nom de la traductritz, Marie-Charlotte Chamoux. Repren tanben a la tirada seguenta la version versificada de Fèlix Gras.</p>
<blockquote>
<p>Gautier-Sauzin, à <em>Caminel</em> - Te cau bèn ausir aquela declaracion, mon amic. Te la vau revirar dins nòstra lenga. <br />Lei drechs de l’òme : <br />«Lei deputats de tótei lei francés pèr lei representar, e que fòrman l’assemblada nacionala, enfaciant que leis abús que son dins lo reiaume e tótei lei malastres publics arribats vènon de çò que tant lei pichòts partioculars coma lei rics ò lei gents en carga, an oblidat ò mespresat lei francs drechs de l’òme, an resolgut de rapelar lei drechs naturaus, vertadiers, e que se pòdon pas far pèrdre ais òmes. Aquesta declaracion a donc estat publicada per aprene a tótei son drech e son deber, pèr fins qu’aquéstei que governan leis afars de la França abusen pas de son poder, pèr fins que cada ciutadan pòsque vèire quand li es mestier de se plànher s’agarisson sei drechs, e pèr qu’aimem tótei una constitution edificada pèr l’avantatge de tótei e qu’assegura a cadun la libertat. Es pèr aquò que lei dichs deputats reconèisson e declaran lei drechs seguènts de l’Ome e dau ciutadan davant Dieu e amb sa santa ajuda. »<br /><br /><strong>André Benedetto, « Les drapiers hacobins ou La pétition de Montauban : Pièce en trois actes »</strong>, dins <em>Théâtre</em>, 1. Paris : P. J. Oswald, 1976.</p>
</blockquote>
<h1>Traduccions contemporanèas</h1>
<p>La Declaracion de 1789 es estada mantuns còps reescricha e completada (1792, 1795, 1848…) avant d’èsser gaitada coma un tèxte constitucional francés de plen drech. Son inspiracion es de conéisser dins la Declaracion universala dels dreches de l’òme adoptada per las Nacions Unidas lo 10 de decembre 1948. La portada universala d’aquela implicava que siá traducha dins totas las lengas del monde, oficialas o non, mantas traduccions occitanas foguèron realizadas en 1998 :</p>
<h2>La Declaracion universala dels dreches de l’òme en occitan (lengadocian, grafia classica)</h2>
<p><strong> Consultar en linha sul siti del Naut-Comissariat de las Nacions Unidas als dreches de l'òme :</strong> <br /><a href="https://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=prv1">https://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=prv1</a><br /><br />Sul meteis site se trapa tanben una revirada en auvernhat (grafia dicha Bonneau) : <a href="https://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=auv1">https://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=auv1</a></p>
<h2>La traduccion dels escolans del collègi Jean-Jaurès de Sant-Africa</h2>
<p>Publicada dins lo n°35 de la revista pedagogica Lenga e país d’òc, aquela revirada en occitan lengadocian es estada realizada per la classa de 4° bilingüa del collègi Jean-Jaurès de Sant-Africa (Avairon) dins l’encastre d’un trabalh d’educacion civica.<br />Consultar la traduccion dels escolans del collègi de Sant-Africa : <a href="https://occitanica.eu/items/show/20514">https://occitanica.eu/items/show/20514</a></p>
Escarpit, David
Assié, Benjamin
CIRDOC - Institut occitan de cultura
CIRDOC - Institut occitan de cultura
vignette : https://www.occitanica.eu/files/square_thumbnails/5012e030157aafaac3cb28a458cbd6f2.jpg
text/html
oci
fre
Text
texte électronique
https://www.occitanica.eu/items/show/20511
Fonds des traductions des textes et décrets de l’Assemblée nationale en occitan et autres langues de France pendant la Révolution (Archives nationales AA32)
Politique linguistique -- France -- 1785-1815
France -- 1789-1799 (Révolution)
Occitan (langue) -- Fonds documentaires
<div style="text-align: justify;">De 1790 à 1793-1794, le nouveau régime révolutionnaire va rompre avec la politique de français unique dans la communication officielle et élaborer, de façon pragmatique et assez laborieuse, ce que Ferdinand Brunot et d'autres historiens nommeront la « politique des traductions ». Les Archives nationales conservent une partie importante des archives et documents témoignant de cette période particulière de la politique linguistique française. </div>
<h1>Présentation du producteur</h1>
<div style="text-align: justify;">Dès le début de la Révolution des députés expriment la nécessité de diffuser et rendre intelligibles les décrets et lois de la nouvelle Assemblée nationale auprès de citoyens qui, pour une grande partie dans certains territoires, ne parlent pas français. L’initiative vient du flamand Françoise-Joseph Bouchette (1735-1810), député de Bailleul, qui a déjà traduit de sa propre initiative diverses lois et instructions, et qui saisit l’Assemblée afin d’obtenir l’autorisation de les imprimer. Plusieurs autres députés demandent la traduction systématique dans les différentes langues en usage chez les citoyens français. L’Assemblée nationale décrète le 14 janvier 1790 « que le pouvoir exécutif sera supplié de faire publier les décrets de l’Assemblée dans tous les idiomes qu’on parle dans les différentes parties de la France. Ainsi tout le monde va être le maître de lire et écrire dans la langue qu’il aimera mieux et les lois françaises seront familières pour tout le monde. » Le décret indique : « sur la proposition de M. Duport, il est décrété que le pouvoir exécutif fera traduire dans tous les idiomes de la France les décrets de l’Assemblée nationale. »</div>
<div style="text-align: justify;">Plusieurs députés ou personnalités se proposent pour réaliser les traductions : Simon pour l’allemand en Alsace, Boldoni, professeur au Lycée de Paris pour l’italien à destination de la population corse, Dithurbide pour le basque, Broussard pour le flamand et un certain Dugas, du Tarn, rédacteur au <em>Point du Jour</em> de Barrère, pour « les idiomes méridionaux » en usage dans 30 départements. Dousse, président du tribunal criminel des Landes traduit quant à lui la Constitution (AN F/17/1005, dossier 921) ainsi que Charles-François Bouche (1735-1795), député d’Aix qui la traduit en occitan provençal et la fait imprimer.</div>
<div style="text-align: justify;">L’entreprise de Dugas est la plus ambitieuse et intéressante car il proposa ses services pour une large zone et tenta de mettre en œuvre un véritable service de traduction en recrutant des collaborateurs. En octobre 1791 il est en mesure de présenter 24 volumes de traductions à destination des départements de langue d’oc. Elle finit par atteindre 96 volumes de décrets et 18 d’actes constitutionnels. Malheureusement une faible partie est identifiée et conservée aux Archives nationales sans que l’on ait jamais trouvé trace de l’ensemble de ce vaste corpus traduit en occitan selon les parlers de nombreux départements.</div>
<div style="text-align: justify;">Les traductions réalisées par Dugas et ses collaborateurs sont envoyées dans les départements concernés pour recueillir l’avis sur leur conformité par rapport aux originaux en français. Si certains départements valident les traductions, d’autres émettent des critiques. L’entreprise de Dugas est particulièrement connue car il eut tout le mal du monde à obtenir le paiement de ses traductions. Les courriers et documents produits nous permettent d’en savoir davantage sur l’entreprise (voir ci-dessous « documents complémentaires : AN F/17/1069 »)</div>
<div style="text-align: justify;">Ce que l’on nomme la « politique des traductions », confortée par plusieurs initiatives et textes officiels de 1789 à 1793, prend fin en 1794 (an II) avec la politique « d’anéantissement des patois » qui suit le fameux « Rapport Grégoire » (<em>Rapport du Comité d'Instruction publique sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française</em>). La documentation de cette entreprise officielle de traduction en langues de France est conservée aux Archives nationales (AA32, dossier 963) Elle intéresse non seulement la question politique des langues en rendant compte des débats qu’elle a pu susciter au cours d’une période de profonde réflexion sur la doctrine révolutionnaire en la matière, mais également sur la mise en œuvre d’un tel chantier dans la France de la fin du XVIII<sup>e</sup> siècle renseignant sur le profil des traducteurs, leurs motivations, les choix linguistiques opérés, les informations sociolinguistiques que cela sous-tend, etc.</div>
<h1>Contenu du fonds</h1>
<h2>Identifiant :</h2>
AA 32, dossier 963 (il est possible qu'il y ait d'autres documents intéressant la politique des traduction en dehors du dossier 963) : ièces relatives à la traduction des décrets dans les différents idiomes usités en France, ordonnée par décret du 14 janvier 1790. 1791-an IV.<br />
<h2>Documentation complémentaire :</h2>
<ul>
<li><strong>AN F/17/1005, dossier 921 :</strong></li>
</ul>
<div style="text-align: justify;">18 septembre 1793 Dousse, président du tribunal criminel des Landes. Auteur d'une traduction de la Constitution en patois du pays. 3 pièces.<br /><br /></div>
<ul>
<li><strong>AN F/17/1069 :</strong></li>
</ul>
Demande d'indemnité par Dugas, pour ses traductions des décrets dans les différents idiomes méridionaux. 1792.<br /><br />
<ul>
<li><strong>AN F/17/1309, dossier II.10 :</strong></li>
</ul>
<div style="text-align: justify;">Réflexions sur le genre d’instruction publique qui conviendrait à nos campagnes méridionales, par Antoine Gautier-Sauzin, cultivateur à Montauban. 18 décembre 1791.</div>
<br />
<ul>
<li><strong>Documentation imprimée : </strong> <em>La Counstitucién francézo, traducho, counfourmamén eis Décrèts dé l'Assémblado naciounalo counstituanto, én lenguo prouvénçalo, é présentado à l'Assémblado naciounalo législativo / par Charles François Bouche… A Paris : de l'imprimerie nationale. 1792.</em><em></em></li>
</ul>
Consulter l'article sur la <em>Counstitucién francézo</em> de C.-F. Bouche et la localisation des exemplaires conservés au sein de l'Enciclopedia d'Occitanica : <a href="https://occitanica.eu/items/show/20310" title="La Counstitucién francezo de Charles François Bouche">https://occitanica.eu/items/show/20310</a>
La constitution française, traduite, conformément aux Décrets de l'Assemblée nationale constituante, en langue provençale, et présentée à l'Assemblée nationale législative / par Charles-François Bouche,... = La counstitucién francézo, traducho, counfourmamén eis Décrèts dé l’Assémblado naciounalo counstituanto, én lénguo prouvénsalo, é préséntado à l'Assémblado naciounalo législativo / par Charlé-Francés Bouche, ...
France. Constitution (1791) -- Traductions occitanes
Politique linguistique -- France -- 1785-1815
France -- 1789-1799 (Révolution)
<div style="text-align: justify;">La traduction provençale de la Constitution de 1791, bien que sortie des presses de l’Imprimerie nationale en 1792, n’est pas exactement un imprimé officiel. Cette traduction, qui contient également la traduction de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et plusieurs autres documents que Charles-François Bouche, député d'Aix, a jugés importants de mettre à la disposition du public provençal non francophone, répond au décret du 14 janvier 1790 prévoyant la traduction des lois et décrets « dans tous les idiomes qu’on parle dans les différentes parties de la France... » <br />Elle est cependant une initiative personnelle du député provençal comme en témoigne la lettre-préface qui ouvre le volume.</div>
<p>Les exemplaires connus et conservés de la <em>Counstitucién francézo</em> <em>én lénguo prouvénsalo</em> sont peu nombreux. Celui-ci provient de la Bibliothèque interuniversitaire de La Sorbonne qui en a permis la numérisation et la diffusion sur Occitanica.</p>
<h1>Ressource complémentaire :</h1>
<p>En savoir + sur <em>La Counstitucién francézo </em>par Charles-François Bouche : <a href="https://occitanica.eu/items/show/20310" title="consulter l'article sur la Counstitucién francézo dans l'Enciclopedia">consulter l'article dans l'Enciclopedia</a>.</p>
<p style="text-align: justify;">La traduccion provençala de la Constitucion de 1791, amai s'es eissida de las premsas de l'Imprimariá nacionala en 1792, es pas exactament un imprimit oficial. Aquesta traduccion, que conten tanben la traduccion de la Declaracion dels dreches de l'òme e del ciutadan emai mantun autres documents que Charles-François Bouche, deputat d'Ais, a jutjats importants de metre a la disposicion del public provençal non francofòn, respond al decret del 14 genièr de 1790 que prevesiá la traduccion de las leis e dels decrets « dins totes los idiòmas qu'òm parla dins las diferentas partidas de França... » <br />Es çaquelà una iniciativa personala del deputat provençal coma ne testimònia la letra-prefàcia qu'obrís lo volum.</p>
<p>Los exemplars coneguts e conservats de la <em>Counstitucién francézo én lénguo prouvénsalo</em> son pas nombroses. Aqueste proven de la Bibliotèca interuniversitària de La Sorbonne que n'a permés la numerizacion e la difusion sus Occitanica.</p>
<h1>Ressorsa complementària :</h1>
<p>Ne saber mai sus <em>La Counstitucién francézo</em> per Charles-François Bouche : <a href="https://occitanica.eu/items/show/20310" title="consultar l'article sus la Counstitucién francézo dins l'Enciclopedia">consultar l'article dins l'Enciclopedia</a>.</p>
Paris, Bibl. de la Sorbonne
Imprimerie nationale (Paris)
1792
France. Assemblée nationale constituante (1789-1791). Éditeur scientifique
Bouche, Charles-François (1737-1795 ; avocat). Traducteur
Domaine public
vignette : https://www.occitanica.eu/files/original/999c106caee41bc684d11e7f8d3ae24d.jpg
application/pdf
1 vol. (xv, [1 bl.], 271 p.)
oci
fre
Text
monographie imprimée
https://occitanica.eu/items/show/20315
France
La Counstitucién francézo = La Constitution française par Charles-François Bouche (1792)
Politique linguistique -- France -- 1785-1815
France -- 1789-1799 (Révolution)
France. Constitution (1791) -- Traductions occitanes
Bouche, Charles-François (1737-1795)
<div style="text-align: justify;">Cet imprimé révolutionnaire en occitan, bien que sorti des presses de l’Imprimerie nationale en 1792, n’est pas exactement un imprimé officiel. Si elle répond au décret du 14 janvier 1790 prévoyant la traduction des lois et décrets « dans tous les idiomes qu’on parle dans les différentes parties de la France... », cette traduction de la Constitution de 1791 en occitan provençal reste une initiative personnelle du député aixois Charles-François Bouche qui obtient cependant, cas rare si ce n’est unique pour ce type de document, qu’il soit imprimé par l’Imprimerie nationale. En effet, la très grande majorité des traductions des actes officiels répondant au décret de 1790 est restée à l’état de manuscrits, et pour une grande partie, semble perdue. [imatge id=20315]<br /><br /></div>
<h1>Le document</h1>
<h2>Référence</h2>
<div style="text-align: justify;"><em>La counstitucién francézo, traducho, counfourmamén eis Décrèts dé l’Assémblado naciounalo counstituanto, én lénguo prouvénçalo, é préséntado à l’Assémblado naciounalo législativo</em> / par Charlé-Francés Bouche… Dins Paris : dé l’imprimarié naciounalo. 1792 = <em>La constitution française, traduite, conformément aux Décrets de l’Assemblée nationale constituante, en langue provençale, et présentée à l’Assemblée nationale législative</em> / par Charles François Bouche… A Paris : de l’imprimerie nationale. 1792.<br />
<h2>Description physique</h2>
</div>
XV - 271 p., in-16 (15 cm). <br />
<h2>Exemplaires connus</h2>
On connaît moins de dix exemplaires conservés de la <em>Counstitucién francézo</em>, ce qui révèle sans doute un assez faible tirage. L’inventaire du texte occitan de la période révolutionnaire de François Pic recense neuf exemplaires connus : <br /><br />
<ul>
<li><strong>Archives nationales : AD/I/45 </strong></li>
</ul>
Exemplaire contenant une note manuscrite. Pas de description en ligne. Non consultable en ligne. <br /><br />
<ul>
<li><strong>Bibliothèque nationale de France : 8-LE3-291</strong></li>
</ul>
<a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30137338c.public" target="_blank" rel="noopener" title="voir la notice dans le catalogue général de la BNF">Description en ligne</a>. Non consultable en ligne. <br /><br />
<ul>
<li><strong>Bibliothèque interuniversitaire de La Sorbonne : HFR6-43</strong></li>
</ul>
<a href="http://www.sudoc.fr/04432636X" target="_blank" rel="noopener" title="voir la notice dans le SUDOC">Description en ligne</a>. <a href="https://occitanica.eu/items/show/20315" title="consulter en ligne sur Occitanica">Consultable en ligne.</a> <br /><br />
<ul>
<li><strong> Bibliothèque de Marseille : 7227</strong></li>
</ul>
<a href="https://www.bmvr.marseille.fr/notice?id=p%3A%3Ausmarcdef_0000602304&queryId=2830515d-32c2-4292-b0dc-da72457e095e&posInSet=1" target="_blank" rel="noopener" title="voir la notice dans le catalogue de la BM de Marseille">Description en ligne</a>. Non consultable en ligne. <br /><br />
<ul>
<li><strong> Aix-en-Provence, Musée Arbaud Aix-en-Provence : R.41</strong></li>
</ul>
Pas de description en ligne. Non consultable en ligne. <br /><br />
<ul>
<li><strong>Chicago, Newberry Library : coll. Bonaparte 4239</strong></li>
</ul>
<a href="https://webvoyage.carli.illinois.edu/nby/cgi-bin/Pwebrecon.cgi?DB=local&v1=1&BBRecID=388549" target="_blank" rel="noopener" title="voir la notice dans le catalogue de la Chicago Newberry Library">Description en ligne</a>. Non consultable en ligne. <br /><br />
<ul>
<li><strong>Collections privées : </strong>Les trois autres exemplaires mentionnés sont dans des collections privées.</li>
</ul>
<h2>Documentation complémentaire </h2>
<strong>Lettre de Charles-François Bouche à la municipalité d’Aix, Paris, le 8 juillet 1792. Archives municipales d’Aix-en-Provence, LL 314.</strong>
<div style="text-align: justify;">Cette lettre accompagne l’envoi de sa traduction imprimée à la municipalité. Il y donne des informations intéressantes sur la difficulté de réalisation : « Vous trouverez beaucoup d’imperfections dans cette traduction. Quelques-unes viennent de moi, sans doute ; mais beaucoup s’y sont glissées par la faute du compositeur qui ne savait pas bien lire et prononcer. Ce compositeur, c’est un Italien, le seul ouvrier qu’après trois mois de recherches, j’aie pu trouver dans cette ville, capable, jusqu’à un certain point, de ce genre de travail. »</div>
<h1>L’auteur et l’œuvre</h1>
<h2>Charles-François Bouche</h2>
<div style="text-align: justify;">[imatge id=20312] Député d’Aix, Charles-François Bouche (1737-1795) est originaire des Alpes-de-Haute-Provence (Allemagne-en-Provence). Il est élu député du Tiers-État à Aix pour les États Généraux de 1789. Il devient maire d’Aix en 1790. Il était membre de l’Assemblée lors de l’adoption de la Constitution le 3 septembre 1791. Il meurt en 1795 à Paris. Ardent partisan de la Révolution dès 1789, il s’illustre en particulier pour le rattachement du Comtat venaissin à la France et la défense de la ville d’Aix face à Marseille dans le nouveau découpage départemental. <br />Petit-neveu d’Honoré Bouche (1599-1671), historien de la Provence, il est lui-même l’auteur d’un <em>Essai sur l’histoire de la Provence</em> (Marseille : Jean Mossy père et fils, 2 vol., 1785) et de plusieurs articles dans le <em>Dictionnaire des hommes illustres de Provence</em> de Claude-François Achard (1751-1809), auteur d’un <em>Vocabulaire français-provençal</em>. Bouche est donc un érudit provençal bénéficiant d'une certain culture linguistique voire philologique. </div>
<h2>Le contexte : la « politique des traductions (1790-1793) »</h2>
<div style="text-align: justify;">On connaît assez bien les intentions et le contexte de production de la <em>Counstitucién francézo</em> grâce à la lettre-préface que C.-F. Bouche publie en provençal en introduction de sa traduction : « Eis habitans deis déspartaméns deis Bouquous-daou-Rhôné, daou Var é deis Bassos-Alpos » [Lettre-préface de C.-F. Bouche] <br />Bouche inscrit son travail dans le sillage du décret de 1790 et donne un bon témoignage de ce que fut la réalité de ce que certains historiens à la suite de Ferdinand Brunot ont appelé « la politique des traductions » pour caractériser une période de débats et de positions relativement libérales sur la question de la pluralité linguistique possible dans la communication officielle qui a marqué les débuts de la Révolution. Ce moment s’achève en 1793-1794 avec la mise en place de la politique linguistique « d’éradication des patois » autour du <em>Rapport</em> de l’abbé Grégoire. <br />Comme chez l’avocat bordelais Bernadau qui traduit la « sainte » Déclaration des droits de l’homme, Bouche n’hésite pas à sacraliser l’Assemblée nationale et ses décrets, parlant dans son adresse aux Provençaux de « vouëstro benfactrisso é l’évangélisto daou moundé... ». Parmi l’œuvre bienfaitrice de ce nouveau régime : l’intention d’instruire le peuple non francophone et de contrer les fausses informations et mauvaises traductions censées être véhiculées par les adversaires de l’Assemblée. <br />Il met également à jour les difficultés de mise en œuvre qui ruinèrent au moins autant que les oppositions politiques la politique dite « des traductions » : il se décide à traduire et faire publier lui-même une traduction de la Constitution en constatant que personne d’autre n’en prend l’initiative. Dans sa Lettre à la municipalité d’Aix, Paris du 8 juillet 1792 (Archives municipales d’Aix-en-Provence, voir ci-dessus) il dit tout le mal qu'il a eu à trouver un compositeur compétent pour préparer l’impression du texte et les nombreuses erreurs qui en découlent. <br />Enfin, comme d’autres traducteurs, Bernadau en particulier, il fait preuve d'une réflexion sur la langue à employer dans sa traduction, recherchant une forme « unifiée » qui puisse être comprise par une population assez large, en dépit des parlers et variations locales : « dins aquesto traduccién, n’ai pas trabailla per leis habitans d’un cantoun, puleou qué d’un aoutré. Ai agu én visto touteis leis prouvénçaoux, é, én counséquansso, me siou sarvi daou léngagi lou pu généralamén réspéndu, aquo és-à-diré, d’aquéou qué l’o coumprén partou...»</div>
<h2>Le contenu : une traduction jugée médiocre </h2>
<div style="text-align: justify;">L’ouvrage de Charles-François Bouche s’ouvre par une lettre-préface en provençal, dans laquelle le député s'adresse à ses concitoyens et expose ses intentions. Il donne ensuite la traduction de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, texte original français en page de gauche gauche, traduction provençale à droite. Il fait de même pour le texte de la Constitution de 1791. Ces actes officiels sont suivis de plusieurs documents que Charles-François Bouche rajoute : La lettre du Roi acceptant la Constitution, datée du 13 septembre 1791, le procès-verbal de la séance de l'Assemblée nationale du 14 septembre 1791, la réponse du Président de l’Assemblée au Roi. <br />La traduction de la Déclaration et de la Constitution a souvent été jugée médiocre. On a pu évoquer le problème de la technicité du lexique des actes constitutionnels et du formalisme du style, comme difficulté pour un Provençal du XVIII<sup>e</sup> siècle, bon connaisseur de l’histoire et de la littérature provençales, mais maniant une langue peu maîtrisée dans sa syntaxe et sa lexicographie pour restituer une traduction qui ne soit pas une simple provençalisation du texte français. En bon Patriote sacralisant ces textes (Déclaration et Constitution), il a aussi pu faire preuve de prudence et vouloir respecter à l’excès le texte original français (à l’inverse de Bernadau pour la version bordelaise qui prend de grandes libertés par rapport à l'original). Bouche avoue lui-même dans sa lettre-préface avoir cherché à transposer aussi littéralement que possible. En revanche, dans sa traduction des lettres du Roi et du Président de l’Assemblée, dont les textes sont moins techniques, le député aixois montre sa connaissance et ses capacités à traduire dans un provençal plus riche et plus naturel.</div>
<h1>Éditions et études</h1>
La <em>Counstitucién francézo</em> n’a jamais fait l’objet d’édition intégrale. <br />La plus importante se trouve dans : <br />
<ul>
<li style="text-align: justify;">Claude MAURON, EMMANUELLI François-Xavier (dir.), <em>Textes politiques de l’époque révolutionnaire en langue provençale, I, Textes en prose (Discours - Adresses - Traductions)</em>, Saint-Rémy de Provence : Centre de recherches et d’études méridionales, 1986.</li>
</ul>
Assié, Benjamin
CIRDOC-Institut occitan de cultura
CIRDOC-Institut occitan de cultura
vignette : https://www.occitanica.eu/files/square_thumbnails/f1a5b30380e1445c94decd76ab74a848.jpg
text/html
fre
Text
texte électronique
https://occitanica.eu/items/show/20310
Révolution française et normalisation linguistique : le cas de l'occitan / par Rémy Pech
Politique linguistique -- France -- 1785-1815
France -- Langues -- 1785-1815
Occitan (langue) -- 18e siècle
France -- 1789-1799 (Révolution)
<div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: left; background-color: #ffffff;">En matière linguistique, l'ouvrage de la Révolution a consisté beaucoup plus à répandre l'enseignement du français qu'à réduire la pratique de la langue d'oc. L'effort de la Révolution dans ce domaine s'inscrit dans le prolongement des dispositions prises par la monarchie pour manifester la continuité du royaume et affirmer la prééminence des institutions centralisées. L'oc reste la langue des peuples d'Occitanie : on utilise aussi bien pour la diffusion des préceptes de l'idéologie révolutionnaire que pour mobiliser les paysans contre les autorités, mais la politique de scolarisation et d'enseignement favorise à terme le français.</span><br /><br /><a title="lire l'article en ligne sur Persee.fr" href="http://www.persee.fr/doc/rgpso_0035-3221_1989_num_60_3_3170" target="_blank" rel="noopener">Lire l'article (en français) en ligne sur Persée. </a></div>
<div style="text-align: justify;"><span style="color: #000000; font-family: 'Helvetica Neue', Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: left; background-color: #ffffff;">En matière linguistique, l'ouvrage de la Révolution a consisté beaucoup plus à répandre l'enseignement du français qu'à réduire la pratique de la langue d'oc. L'effort de la Révolution dans ce domaine s'inscrit dans le prolongement des dispositions prises par la monarchie pour manifester la continuité du royaume et affirmer la prééminence des institutions centralisées. L'oc reste la langue des peuples d'Occitanie : on utilise aussi bien pour la diffusion des préceptes de l'idéologie révolutionnaire que pour mobiliser les paysans contre les autorités, mais la politique de scolarisation et d'enseignement favorise à terme le français.</span><br style="background-color: #ffffff; color: #626262;" /><br /><a title="Legir l'article sus Persee.fr" href="http://www.persee.fr/doc/rgpso_0035-3221_1989_num_60_3_3170" target="_blank" rel="noopener">Legir l’article (en francés) en linha sus Persée.</a></div>
Pech, Rémy
Persee.fr
É. Privat (Toulouse)
1989
Rémy Pech
Editions É. Privat (Toulouse)
Vignette : https://occitanica.eu/files/original/f73b21c5f8cfb7692fb798f608c741d8.JPG
application/pdf
pp. 457-472
fre
Text
publication en série
http://occitanica.eu/omeka/items/show/20235
Quand le gascon fait la Révolution : images du Méridional / Philippe Martel
France -- 1789-1799 (Révolution)
Cliché (stylistique)
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">
<p>Communication de Philippe Martel à l'occasion du colloque organisé par le Comité Marianna à Puylaurens les 15 et 16 avril 1989, publiée dans : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /><br /></em>Philippe Martel est Professeur à <span class="ibw_diagnostic"><span class="ibw_format_unm"><span class="ibw_isbd"> l'Université Paul-Valéry de Montpellier, historien de la littérature et de l'espace occitan.</span></span></span></p>
</div>
</body>
</html>
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">Comunicacion de Felip Martel a l'escasença del Collòqui organizat pel Comitat Marianna a Puèglaurenç los 15 e 16 d'abril de 1989, publicada dins : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /><br /></em>Felip Martel es Professor a l'Universitat Paul Valéry de Montpelhièr, istorian de la literatura e de l'espaci occitan.</div>
</body>
</html>
Martel, Philippe
Mediatèca occitana, CIRDOC-Béziers, CMC 77-7
Centre International de Documentation Occitane (Béziers)
1990
© Philippe Martel
Vignette : http://occitanica.eu/omeka/files/original/0402058b93644211f4e0eb599aed98ea.JPG
application/pdf
fre
Text
http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/191228
Motivation et fonctionnement de l'imprimé politique en occitan de la période révolutionnaire / Henri Boyer
France -- 1789-1799 (Révolution)
Politique linguistique -- France -- 1785-1815
France -- Langues -- 1785-1815
Occitan (langue) -- 18e siècle
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">
<p>Communication d'Henri Boyer à l'occasion du colloque organisé par le Comité Marianna à Puylaurens les 15 et 16 avril 1989, publiée dans : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /><br /></em><span class="ibw_diagnostic"><span class="ibw_format_unm"><span class="ibw_isbd">Henri Boyer est linguiste. Professeur émérite à l'Université Paul Valéry de Montpellier, chercheur en sociolinguistique, linguistique diachronique et didactique des langues-cultures.</span></span></span></p>
</div>
</body>
</html>
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">Comunicacion d'Enric Boyer a l'escasença del Collòqui organizat pel Comitat Marianna a Puèglaurenç los 15 e 16 d'abril de 1989, publicada dins : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /><br /></em>Enric Boyer es linguista, Professor emerit a l'Universitat Paul Valéry de Montpelhièr, cercaire en sociolinguistica, linguistica diacronica e didactica de las lengas-culturas.</div>
</body>
</html>
Boyer, Henri
Mediatèca occitana, CIRDOC-Béziers, CMC 77-7
Centre International de Documentation Occitane (Béziers)
1990
© Henri Boyer
Vignette : http://occitanica.eu/omeka/files/original/a65c3e34c75636488e0843707b68937d.JPG
application/pdf
fre
Text
http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/191227
Les modèles et les ruptures : originalité ou conformisme par rapport aux écrits antérieurs et postérieurs / Philippe Gardy
France -- 1789-1799 (Révolution)
Politique linguistique -- France -- 1785-1815
France -- Langues -- 1785-1815
Occitan (langue) -- 18e siècle
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">
<p>Communication de Philippe Gardy à l'occasion du colloque organisé par le Comité Marianna à Puylaurens les 15 et 16 avril 1989, publiée dans : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /><br /></em>Philippe Gardy est directeur de recherche émérite au CNRS, spécialiste en <span class="ibw_diagnostic"><span class="ibw_format_unm"><span class="ibw_isbd">sociolinguistique, sociolittérature et sociodidactique en domaine occitan.</span></span></span></p>
</div>
</body>
</html>
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">Comunicacion de Felip Gardy a l'escasença del Collòqui organizat pel Comitat Marianna a Puèglaurenç los 15 e 16 d'abril de 1989, publicada dins : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /><br /></em>Felip Gardy es director de recèrca emerit al CNRS, especialista en sociolinguistica, socioliteratura e sociodidactica en domeni occitan.</div>
</body>
</html>
Gardy, Philippe
Mediatèca occitana, CIRDOC-Béziers, CMC 77-7
Centre International de Documentation Occitane (Béziers)
1990
© Philippe Gardy
Vignette : http://occitanica.eu/omeka/files/original/5d06cde788a3fc7541b58925affe1cb6.JPG
application/pdf
fre
Text
http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/191226
Montpellier : l'occitan en Révolution ; textes révolutionnaires montpelliérains en occitan / Jean-Pierre Donnadieu
France -- 1789-1799 (Révolution)
Politique linguistique -- France -- 1785-1815
France -- Langues -- 1785-1815
Occitan (langue) -- Montpellier (Hérault) -- 18e siècle
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">
<p>Communication de Jean-Pierre Donnadieu à l'occasion du colloque organisé par le Comité Marianna à Puylaurens les 15 et 16 avril 1989, publiée dans : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /></em></p>
</div>
</body>
</html>
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">Comunicacion de Jean-Pierre Donnadieu a l'escasença del Collòqui organizat pel Comitat Marianna a Puèglaurenç los 15 e 16 d'abril de 1989, publicada dins : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /><br /></em></div>
</body>
</html>
Donnadieu, Jean-Pierre
Mediatèca occitana, CIRDOC-Béziers, CMC 77-7
Centre International de Documentation Occitane (Béziers)
1990
© Jean-Pierre Donnadieu
Vignette : http://occitanica.eu/omeka/files/original/6a6f2f368f3bb132965a396b5c4ea4c1.JPG
application/pdf
fre
Text
http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/191222
L'utilisation de l'occitan et du francoprovençal dans les textes de la période révolutionnaire : ressemblances et différences / René Merle
France -- 1789-1799 (Révolution)
Politique linguistique -- France -- 1785-1815
France -- Langues -- 1785-1815
Occitan (langue) -- 18e siècle
Francoprovençal (langue) -- 18e siècle
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">
<p>Communication de René Merle à l'occasion du colloque organisé par le Comité Marianna à Puylaurens les 15 et 16 avril 1989, publiée dans : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /></em>René Merle est historien des usages linguistiques en domaine occitan et francoprovençal, il a été responsable de la Société d'études historiques du texte dialectal.</p>
</div>
</body>
</html>
<!DOCTYPE html>
<html>
<head>
</head>
<body>
<div style="text-align: justify;">Comunicacion de Renat Merle a l'escasença del Collòqui organizat pel Comitat Marianna a Puèglaurenç los 15 e 16 d'abril de 1989, publicada dins : <em>La Révolution vécue par la province : mentalités et expressions populaires en Occitanie.<br /><br /></em>Reinat Merle es istorian dels usatges linguistics en domeni occitan e francoprovençal, foguèt responsable de la <em>Société </em><em>d'études historiques du texte dialectal</em>.</div>
</body>
</html>
Merle, René
Mediatèca occitana, CIRDOC-Béziers, CMC 77-7
Centre International de Documentation Occitane (Béziers)
1990
© René Merle
Vignette : http://occitanica.eu/omeka/files/original/a93a6a5f06f8fa38e3278ddc7f6ae7cb.JPG
application/pdf
fre
Text
http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/191221