Explorar los documents (38 total)

mireillecouv.jpg
Dossier documentaire autour de l'opéra Mireille

Le 19 mai 1864 est créé sur la scène du Théâtre Lyrique à Paris l'opéra Mireille de Charles Gounod. Quelques mois après sa grande création lyrique Faust, le compositeur voit dès la sortie du poème épique Mirèio de Frédéric Mistral une nouvelle occasion de s'éloigner des conventions de l'opéra-comique alors en vogue pour proposer une véritable œuvre lyrique, portant une réelle dimension poétique.

Contexte de production de l'oeuvre

Charles Gounod contacte alors Frédéric Mistral qui l'invite à venir passer quelques temps chez lui, en Provence afin de pouvoir s'imprégner du climat de Mirèio et comprendre pleinement sa dimension tragique en lien avec les paysages et traditions provençales. Le compositeur écrira son opéra en quelques semaines, en contact direct avec les lieux, la culture et l'atmosphère qui imprègnent l'ouvrage de Frédéric Mistral. Son œuvre porte ainsi des personnages et paysages simples et modestes en apparence, loin de la féerie qui imprègne les opéras de l'époque, mais portant en eux des sentiments intenses et une forte dimension tragique. Le compositeur cherche à restituer dans sa partition toute l'émotion que lui avait suscité la lecture de l'ouvrage original.

Ce voyage de Gounod en Provence représente un tournant dans l'histoire lyrique française car c'est peut-être la première fois qu'un compositeur lyrique part travailler sur les lieux mêmes où évolueront les personnages de son œuvre.

 

Michel Carré à qui était confié la rédaction du livret élabore également Mireille en contact permanent avec Frédéric Mistral. Il obtient de ce dernier l'autorisation de revenir sur la chronologie de l'intrigue et souhaite amener quelques petits changements au dénouement de l'histoire. L'auteur reste inflexible sur ce point et lors de sa création, l'opéra Mireille sera composé de cinq tableaux avec un dénouement calqué sur celui du poème épique.

Pourtant, dès les premières répétitions des changements doivent être apportés à la partition. Mme Carvalho, l'interprète du rôle-titre demande de nombreux aménagements et même l'insertion d'une valse-ariette, morceau plus léger, dénotant quelque peu avec la dimension tragique de Gounod avait voulu donner à l'ensemble de son œuvre. Dès la première représentation, face à la critique et réactions du public qui ne comprennent pas la mort de Mireille et le dénouement funeste, Charles Gounod et Michel Carré décident de modifier en profondeur l'opéra. Après des aménagements incessants, ce dernier est réduit à trois actes et se termine sur une fin heureuse, il sera joué dans l'état, vidant toute l'intrigue de sa puissance et dimension poétique. Il faudra attendre 1901 pour que Mireille soit joué dans sa forme première, et 1939 pour que Henri Busser rédige la partition critique de Mireille, qui fait encore référence aujourd'hui et est considérée comme seule conforme aux volontés originelles de Charles Gounod. C'est cette version qui avait notamment été utilisée lors de l'entrée de l'opéra au répertoire de l'Opéra de Paris en 2009.

entretien.jpg
Quarantième entretien au sujet de Frédéric Mistral / d' Alphonse de Lamartine
Lamartine, Alphonse de (1790-1869)
Dans le quarantième entretien de son Cours familier de littérature, Alphonse de Lamartine fait l'éloge de Frédéric Mistral qui vient de publier Mirèio
Il commence son texte ainsi : 
"Je vais vous raconter aujourd'hui une bonne nouvelle ! Un grand poète épique est né. La nature occidentale n'en fait plus, mais la nature méridionale en fait toujours : il y a une vertu dans le soleil."

>> Accéder au documensur Gallica

A consulter également :
Un article du numéro 889 du 23 août 1863 du Figaro évoque la rencontre entre Mistral et Lamartine
Mireille_couv.jpg
Mireille : partitions
La partition de Mireille fut composée durant les quelques mois que Charles Gounod passa en Provence en 1863. La partition originale évolua beaucoup lors des répétitions, notamment à la demande de l'interprète principale, Mme Miolan-Carvalho. 

Créé le 19 mars 1864 sur la scène du Théâtre Lyrique à Paris, cet opéra ne remporta pas dès le départ un franc succès ce qui précipita encore les remaniements amenés à la partition. La fin jugée trop tragique fut supprimmée et l'opéra initialement prévu en 5 actes n'en comporta plus que deux. 

Par la suite les différentes créations amenèrent leurs lots de modifications si bien, qu'en 1939 lorsqu'on voulut rejouer la version originale de l'opéra, on ne retrouva pas certaines des partitions originales.

Les différentes éditions de partitions peuvent ainsi nous donner une idée de l'évolution de la pièce et de sa composition musicale.
mireio.jpg
Mirèio = Mireille : édition avec notes / de Frédéric Mistral
Mistral, Frédéric (1830-1914)
Mirèio a été publié à de nombreuses reprises à partir de 1860 par l'éditeur Charpentier, devenu Charpentier et Fasquelle. 
Cette édition de 1861 qui porte également la mention d'édition "Avignoun, enco de Roumaniho Libraire", est complétée par des notes à la fin de chaque chant. Dans les dernières pages on trouve également les partitions de Magali, mélodie provençale populaire transcrite par Fr. Seguin.

>> Accéder au documensur Gallica
mireio.jpg
Mirèio : édition anglaise / Frédéric Mistral, traduction par Harriet Waters Preston
Mistral, Frédéric (1830-1914)
Preston, Harriet Waters (1836-1911). Traducteur
Les traductions en langues étrangères de Frédéric Mistral sont nombreuses, en particulier celles de Mirèio qui sont au nombre d'une trentaine. 
Les trois premières en anglais sont l'oeuvre de C. Grant (Avignon) en 1867, de H. Crichton (Londres) en 1868 et de Preston (Boston) en 1872. 
C'est celle d'Harriet W. Preston qui a bénéficié du meilleur accueil parmi les trois. L'édition ici reproduite est celle de 1890, éditée à Londres.

>> Accéder au documensur Archive.org
mireille_estampe8.jpg
Théâtre de l'opéra-comique : Mireille les charognes
Yves, A. (18..-18.. ). Graveur
Barret (18..-18.. ). Graveur
Estampe satirique faisant le compte-rendu d'une représentation de Mireille à l'Opéra-Comique.

>> Accéder au documensur Gallica
Mireille_estampe9.jpg
Mireille : illustrations de presse
Illustrations de presse pour l'opéra Mireille de Charles Gounod dont deux photographies de Mme Vallandri, interprète de Mireille à l'Opéra-Comique et deux estampes représentant les décors de Mireille et l'Acte II de Lakmé (Leo Delibes).

>> Accéder au documensur Gallica
Mireille_estampe6.jpg
Estampe représentant le décor de l'Acte II de Mireille
Lami, Eugène (1800-1890). Dessinateur du modèle
Estampe représentant les Arènes d'Arles, décor de l'Acte II de Mireille, opéra de Charles Gounod

>> Accéder au documensur Gallica
estampe_mireille7.jpg
Photographie du décor de l'Acte II de Mireille
Mairet, Henri (18..-19..). Photographe de l'oeuvre reproduite
Photographie (carte postale) du décor de l'Acte II de Mireille (Arènes d'Arles), opéra de Charles Gounod.

>> Accéder au documensur Gallica
mireille_estampe4.jpg
Estampe représentant une scène Mireille, opéra de Charles Gounod
Burnand, Eugène (1850-1921). Graveur. Dessinateur du modèle
Estampe représentant vraisemblablement le premier tableau de l'Acte IV (Choeur des Moissonneurs) de Mireille, opéra de Charles Gounod

>> Accéder au documensur Gallica
sus 4