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Simin Palay ou la naturalisation d’un Bigourdan en terre béarnaise / Patricia Heiniger
Heiniger, Patricia

Conférence donnée le 22 septembre 2011 par Patricia Heiniger à l'Usine des Tramways (Pau)


Jean-Maximin Palay (1874-1965)
 le plus béarnais des Bigourdans, issu d’une longue lignée d’artisans tailleur-couturier, familialement instruit pour suivre l’autre tradition des hommes de la maison qu’était la maîtrise du verbe et du rythme. Instructeurs de pastorale et joueurs de violon, telle était la réputation des Palay entre Montaner et Vic-en-Bigorre. 


À 16 ans, il découvre le félibrige et se lie d’une amitié profonde avec le jeune Michel Camelat. Ensemble, ils œuvreront à la reconnaissance de la langue d’oc en fondant une école félibréenne, 
l’Escole Gastoû Fèbus et une revue, Reclams de Biarn e Gascougne. À 27 ans, Maximin quitte l’atelier de Vic pour les bureaux de la rédaction du journal palois Le Patriote. Déjà reconnu pour sa pratique du chant et sa maîtrise de la rime dans ses compositions poétiques et théâtrales, sa venue dans la cité béarnaise et sa place de journaliste lui offrirent des conditions inespérées pour poursuivre la tâche qu’il s’était fixée dans l’illustration de la langue et la culture d’oc.


Conférencier, animateur d’une chronique, « Las batalères » dans les colonnes du 
Patriote, auteur de très nombreux articles, poèmes, pièces de théâtre, nouvelles, chansons, d’un roman et du célèbre Dictionnaire du Béarnais et du Gascon modernes, il participa à la création du Musée Béarnais et à la fondation du groupe folklorique du « Cèu de Pau ». Une exemplaire destinée de félibre à l’image de son modèle provençal Frédéric Mistral.


Si rétrospectivement, le parcours est sans accrocs, il est toujours très intéressant d’en connaître son élaboration et de comprendre la portée des termes utilisés par son auteur pour pouvoir saisir ce qui n’est pas noté. Une lecture des traces laissées par Simin Palay nous dévoile une représentation d’un Béarn rural, traversé par les crises d’émancipation d’une jeunesse attirée par la ville, ici Pau. Chez ce conservateur, la ville sera le lieu de toutes les perditions et, au centre de l’abandon supposé des valeurs et vertus se place « la Langue ».