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��NOTICE
1 QUELQUES MANUSCRITS
D'UNE BIBLIOTHÈQUE LIMOUSINE
Je choisis dans ma bibliothèque, pour en présenter une description raisonnée, quelques manuscrits qui tout en se rapportant au Limousin par
les matières traitées ou l'origine des auteurs,
offrent pourtant un intérêt plus général. En dehors
de ce qui touche spécialement aux précédents historiques ou littéraires de cette province, on trouvera dans ces notes sommaires des informations
utiles à un plus large point de vue. C'est presque
un devoir de faire connaître les manuscrits des
collections privées exposées à tant de hasards do
destruction ou de dispersion. On est ainsi assuré
qu'il en restera quelques traces que les érudits
pourront être bien aises de retrouver.
1. —■ xme SIÈCLE. — SERMONES. TRACTATUS
(Volumes provenant de Pierre de Limoges.)
VARII.
L'amour des livres a aussi ses bonnes fortunes.
Elles sont devenues beaucoup plus rares qu'aux
temps légendaires où l'on découvrait dans les
boîtes des bouquinistes des volumes annotés par
Montaigne ou portant la signature de Racine; mais
CIRDOC
C.I.D.O.
BÊZIERS
OC0029442
�sans aspirer si haut, il y a encore pour cette passion tranquille des rencontres heureuses et des conquêtes inespérées.
Dans le catalogue périodique d'une librairie parisienne (veuve Pairault, rue Lafayette) figurait
dernièrement, à un prix modéré, l'article suivant :
« 1972. Manuscrits sur vélin du xme au xive
siècle. 2 vol. in-8°, rel. v.
« L'un de ces volumes contient des sermons et l'autre
divers traités: 1° Synopsis historiée sacrée; 2° Summa
theologica. Albertini Brixiensis; 3° Libri consolationis
et consilii; 4° Opuscula. »
Je ne sais quelle inspiration (l'attrait du bon
marché sans doute) m'engagea à voir ces volumes,
et je m'aperçus immédiatement que j'avais sous
la main une précieuse relique pour un bibliophile
limousin. Je lisais en effet à la dernière page d'un
des volumes, cette mention en écriture du xin"
siècle : « Iste liber est pauperum magistrorum
de Sorbonia ex legato magistri Pétri de Lemovicis quondam socii domus hujus. »
Ces deux volumes avaient donc appartenu à
Pierre de Limoges et contenaient peut-être une
partie de ses œuvres. Cette première impression
ne s'est pas démentie.
Les deux volumes, de format petit in-8°, sont
recouverts d'une reliure pleine, uniforme, qui paraît remonter au xvne siècle. L'un porte au dos
ce titre abrégé : SERM. MSS., et l'autre, en caractères identiques : TRACTATUS VARII. Leur dimension n'est pas exactement la même, le volume des
�Tractatus est un peu plus large. Les pages de
vélin des Sermones mesurent 160 mill. sur 100,
et celles des Tractatus 160 mill. sur U2„ mais
la reliure, le dos, les nerfs, les entre-nerfs, les
tranche-files, les tranches, le papier des gardes
même, exactement semblables, montrent que les
deux volumes forment un ensemble qu'on a voulu
conserver au moment de la reliure. Les Sermones
ont 116 feuillets ou 232 pages garnies, les Tractatus 150 feuillets ou 300 pages. L'écriture des
Sermones est une cursive du dernier quart du
xmu siècle, très menue et d'une lecture laborieuse
à raison des abréviations qui surchargent presque
tous les mots. Il semble que le copiste ait été
préoccupé de l'économie du parchemin, car il a
serré les lettres, abrégé les mots plus que de coutume et même employé quelques feuilles trouées
ou lacérées Les Sermones paraissent en entier de
la même main quoique l'écriture soit un peu plus
grosse dans une partie du volume. Les Tractatus
sont de la même époque, approximativement,
mais de mains différentes et se terminent par une
copie des épigrammes de Martial un peu plus
récente que les pièces qui la précèdent, et qui
paraît avoir été ajoutée après coup sur deux
feuillets restés blancs.
Pierre de Limoges, qui vivait de 1260 à 1300
ou environ, prêtre, docteur en théologie, auteur de
recueils de sermons, et qui laissa sa bibliothèque
et ses ouvrages à la maison de Sorbonne dont il
était membre, n'est pas inconnu, mais on n'a que
très peu de renseignements sur son compte. Il a
�été l'objet de courtes notices biographiques de la
part de l'abbé Vitrac {Annales de la HauteVienne, an. 1813), de M. l'abbé Arbellot [Bulletin de la Société archéologique de Limoges,
an. 1876, et Bulletin de la Société des Lettres
de Tulle, an. 1880), de M. Lecoy de la Marche
dans son ouvrage : La Chaire française au
moyen-âge (Paris, 1868). M. Hauréau, membre
de l'Institut, lui a aussi consacré quelques pages
dans le tome XXVI de VHistoire littéraire de
la France.
Au temps où vivait le collègue de Robert de
Sorbon, on trouve, sous des qualités diverses,
mention de plusieurs personnages du nom de
Petrus de Lemovicis, et il n'est pas aisé de discerner si chacun d'eux forme une personnalité
distincte ou si le même a occupé successivement
différents emplois (1).
M. Lecoy de la Marche signale un Pierre de
Limoges, clerc, qui fut en 1259 chargé par le
(1) Les noms patronymiques existaient déjà, mais n'étaient pas
d'un usage aussi général qu'ils le devinrent au xiv* siècle. — L'appellation de Lemovicis est très répandue même en Bas-Limousin.
11 y a à Tulle, au XIII* siècle, une famille bourgeoise de Lemovicis
(plus tard les Limoges la Gorce). — On connaît encore : Jean de
Limoges, qui vivait au milieu du XIII" siècle et qui a laissé divers
ouvrages manuscrits (ARBELI.OT, loc. cit. — LÉOP. DELISLE, Inventaire des mss. de Saint-Germain-des-Prés, — de la Sorbonne,
— de l'abbaye de Saint-Victor); autre Jean de Limoges, de l'ordre
des Ermites de Saint-Augustin, sacriste, bibliothécaire et confesseur du pape Jean XXII (ARBELLOT, loc cit.); autre Jean de Limoges, émailleur et orfèvre du XIII* siècle, qui fabriqua le tombeau
de Gauthier de Merton, évêque de Rochester. (MAUR. ARDANT,
Èmailleurs de Limoges.) — Tous ces personnages avaient emprunté leur nom à leur province d'origine.
�pape d'une mission diplomatique en Angleterre.
Il fit en cette qualité plusieurs voyages à la cour
britannique, et en 1269 (v. s.) écrivit au chancelier
d'Angleterre Gauthier de Merton (1), une lettre dans
laquelle il le priait de recommander au roi le
château de Limoges, sa ville natale. M. Lecoy de
la Marche n'hésite pas à penser que l'ambassadeur et l'associé de Sorbonne ne font qu'un. Mais
M. Arbellot fait observer, avec raison, que la simple qualification de clericus ne paraît pas pouvoir
s'appliquer à Pierre de Limoges, le sorbonniste,
qui devait être à cette époque prêtre et docteur
en théologie.
Le Père Échard, historien des Frères Prêcheurs,
cite un autre Pierre de Limoges, doyen de la
Faculté de médecine de Paris en 1270 (mentionné
par du Boulay, Histoire de l'Université de Paris)
et estime de son côté que ce doyen doit être le
même que l'auteur des sermons. Ce n'est qu'une
présomption qui n'a rien d'invraisemblable mais
ne s'appuie sur aucune preuve (2).
J'ai découvert pour ma part un autre Pierre de
Limoges dont ces auteurs ne parlent pas et au
sujet duquel pourrait se poser la même question
d'identité. D'après Chabrol [Coutumes d'Auvergne,
t. IV, p. 462), « en 1281, Pierre de Limoges diri-
(1) C'est probablement le même que Gauthier de Merton, évêque
de Rochester, dont Jean de Limoges fabriqua ou fit fabriquer la
tombe émaillée en 1296. (Texier, Dict. d'orfèvrerie, v* Jean de
Limoges.) L'ambassadeur avait sans doute désigné l'émailleur son
compatriote et peut-être son parent.
(2) LECOY DE LA MARCHE, ARBELLOT, loc. cit.
�geait l'école de droit établie à Riom et y enseignait le droit civil et canonique. »
Enfin, il existait à la même époque un célèbre
écrivain en théologie, auteur d'un traité : De oculo
morali, du nom de Pierre de la Cipière, mais
qu'on appelait aussi Pierre de Limoges, de son
diocèse d'origine (1). M. l'abbé Arbellot, après avoir
combattu les autres identifications, soutient que
Pierre de la Cipière et Pierre de Limoges, le sorbonniste, ne font qu'un seul et même personnage.
M. Hauréau s'était déjà prononcé dans le même
sens. A première vue cette opinion ne laisse pas
de soulever des doutes. Bernard Gui {Catalogne des
évêques de Limoges), Bonaventure Saint-Amable
{Annales), Collin {Limousins illustres), les Annales de Limoges de 1638, le Gallia christiana,
Etienne Baluze, etc., qui parlent de Pierre de la
Cipière, ne le nomment jamais Pierre de Limoges
et sont muets sur l'identité des deux personnages.
Vitrac, de son côté, écrivant sur les notes de
Nadaud, fait deux articles de Pierre de Limoges
et de Pierre de la Cipière. Toutefois, MM. Hauréau
et Arbellot ayant étudié la question de plus près
que je ne saurais le faire, je n'hésite pas à me
ranger à leur sentiment (2).
(1) Au moyen-âge, il n'est pas rare de voir le même personnage
désigné sous divers noms. Le nomen, prénom, est fixe, mais le
cognomen varie souvent. M. Franklin {Dict. des noms du moyenâge, Paris, 1875) cite un théologien, Jacobus de Cessolis, dont le
cognomen a pris durant sa vie vingt-sept formes diverses.
(2) Écrivant à la campagne, je n'ai pas à ma disposition le 26« volume de l'Histoire littéraire de la France, qui m'eut sans doute
fourni d'utiles renseignements pour ma notice. Je ne connais l'opi-
�Pierre de la Cipière (dit aussi de Limoges) naquit
à Donzenac près Brive vers 1230. Baluze rapporte
que de son temps existait encore à Donzenac un
jardin appelé de Seperia, adjacent aux ruines du
château des Monteruc (1). Mais nous avons des
documents plus positifs. Uhospitium de la Cepeyra et la famille de ce nom sont mentionnés
dans plusieurs actes de mes archives, notamment
dans une vente de l'année 1356 où il est question
des maisons de feu Bertrand de la Cepeyra, sises
dans les murs du château de Donzenac. — Ce nom
est écrit par les biographes sous des formes incorrectes : « de Seperie, de la Sepiere, de la Cepiere,
Layssepierre ». La forme ancienne est de Cepeyra
en latin, de la Cipière en français. Ce nom de lieu
était assez répandu en Bas-Limousin, et nous avons
encore aujourd'hui : la Cipière, hameau, dans les
communes de Chamberet et de Noailhac.
Pierre de la Cipière, qui suivit l'état ecclésiastique, fut un écrivain, un prédicateur et un philosophe célèbre en son temps. Il refusa successivement deux évèchés, celui d'Albi et celui de
Limoges (2). Il était chanoine d'Évreux, lorsque en
nion de M. Hauréau que par une obligeante communication de
M. Léopold Delisle, l'éminent directeur général de la Bibliothèque
Nationale, auquel j'exprime ici les sentiments d'une reconnaissance
déjà ancienne, mais qui s'augmente chaque fois que j'ose recourir
à sa haute compétence et à sa bienveillance inépuisable.
(1) Vitai paparum Aven., I, 335. — V. la pièce LXV de nos
Archives historiques de la Corrèze, première série, concernant
les Monteruc et leur prétendu château.
(2) Gallia Christian»., t. II, p. 535. BERNARD GUI, Èvêques de
Limoges. — V. dans les biographies précitées les détails que ne
comporte pas notre notice.
�1294 il fut élu à l'unanimité par le chapitre de
Limoges pour remplacer Gilbert de Malemort, décédé. Une députation solennelle du chapitre, qui
se transporta à Évreux, ne put vaincre la résistance de sa modestie, humiliter se excusans,
eam penitus recusavit, dit Bernard Gui. Collin
(loc. cit.) dit que Pierre de la Cipière était frère
de Gui, abbé de Saint-Martial, mais on ne connaît
à cette époque d'autre abbé de Saint-Martial du
nom de Gui que Gui de Laporte (1298) qui était
frère de Reynauld de Laporte, élu évêque au refus
de Pierre de la Cipière. Son principal ouvrage qui
a été imprimé au commencement du xvie siècle (1)
est intitulé Liber de oculo morali. C'est un traité
à la fois physiologique, philosophique et moral de
tout ce qui a rapport à l'œil et à la vision sous
ces divers rapports. La Bibliothèque Nationale possède plusieurs manuscrits de cet ouvrage (2). Pierre
de la Cipière mourut en odeur de sainteté en
1306. Il s'éloignait de Bordeaux où il était allé
prêcher, et la mort le surprit à Blaye (3).
En adoptant l'opinion de MM. Hauréau et l'abbé
Arbellot, il faut aussi attribuer à Pierre de la
(1) A Logrono, en Espagne, en 1503. — V. ARBELLOT, loc. cit.
(ï) Baluze (Vies des papes d'Avignon, t. I, p. 935) émet une
sorte de doute sur l'identité du chanoine d'Évreux et de l'auteur
du traité de l'Œil moral. Il dit en effet : « Nescio autem, ut illud
obiter dicam, annon ejus (du chanoine d'Evreux) sit liber de
oculo morali qui in codice 3237 bibliothecœ Colbertinœ dicitur :
« Edilus a magistro P. la Sepieyra gravissimo philosopho, necnon sacrœ theologiœ magistro de prope civitalem Lemovicensem
oriundo, in ulteriore Gallia quse versus plagam respicit occidentalem. » Cette réserve ne paraît pas fondée.
(3) Bernard Gui, loc. cit.
�- 9 -
Cipière les œuvres connues sous le nom de Pierre
de Limoges. Elles sont restées manuscrites et se
composent de volumes de Distinctions ou extraits
de pensées et de jugements tirés de ses lectures ou
des sermons des prédicateurs de son temps, sortes
de Dictionnaires oratoires à l'usage de la chaire, et
de plusieurs recueils de sermons prononcés par
lui-même ou par d'autres orateurs sacrés. La plupart de ces manuscrits conservés à la Bibliothèque
Nationale proviennent de la bibliothèque de l'ancienne Sorbonne, et portent à la fin la même
mention que notre recueil (1). Pierre de Limoges
fut en effet associé de la maison de Sorbonne,
peut-être même un de ses fondateurs, et lui laissa,
comme nous l'avons dit, sa bibliothèque. Il n'est
pas douteux que nos deux volumes en faisaient
partie et que notre recueil de sermons a été écrit
sinon par Pierre de Limoges lui-même, au moins
sous sa direction. Il y a même des probabilités
pour qu'il en soit l'auteur, car, ainsi que le fait
remarquer M. l'abbé Arbellot, lorsqu'il résumait
ou transcrivait les sermons des autres, il citait
ordinairement les noms des prédicateurs et les
églises où ils avaient prêché (2). Notre second volume confirme cette observation.
(1) On peut consulter à cet égard llnventaire des manuscrits
de la Sorbonne, par M. Léopold Delisle. Paris, 1870.
(2) Dans l'art. Jean de Champlay de la Biographie générale
Didot, on lit que Pierre de Limoges avait recueilli les sermons
prononcés à Paris en 1273 par un frère mineur nommé Jean du
Mans. Ces sermons se trouvaient dans un manuscrit de la Sorbonne, décrit par les historiens de l'ordre de Saint-Dominique
Quetif et Echard. Ce manuscrit, de même que le nôtre, n'est pas
parvenu à la Bibliothèque Nationale.
�— 10 Les sermons de Pierre de Limoges sont écrits
en latin, nous ignorons s'ils étaient toujours prononcés dans cette langue. Les nôtres présentent
des particularités intéressantes. D'abord beaucoup
de mots français y sont mêlés. Lorsque l'écrivain
veut accentuer davantage sa pensée, saisir plus
vivement l'esprit, il use de quelque expression
française. Puis ce qui est plus remarquable, pour
la plupart des sermons, le texte ou sujet qui est
emprunté aux Ecritures est assorti d'un proverbe
en français. On ne voit pas toujours à première
vue le rapport entre la parole sainte et celle de
la sagesse des nations. Mais le développement du
discours fait ressortir plus ou moins cette relation. Le caractère des sermons se montre déjà
dans cette association. Chacun d'eux comporte un
enseignement pratique encore plus que théologique. La morale en est surtout l'objet et elle
est mise à la portée des plus modestes intelligences.
Les proverbes du xme siècle ne se trouvent
qu'en petit nombre dans les recueils parémiologiques imprimés. On peut consulter à cet égard
la collection qui est restée la plus complète, le
Livre des proverbes français de Le Roux de
Lincy. La plupart de ceux qui nous sont donnés
par nos sermons y font défaut.
La reproduction des textes ou sujets de tous les
sermons serait trop longue et trop aride. Nous
nous bornons à une énumération restreinte.
�- 11 — « Hora est jam nos de somno surgere. Ro., xm (1).
Vulgariter dicitur : Qui mane non surgit, dietam suam
amitit. A matin lever est la jornee. »
— « Ecce rex tuus venit tibi mansuetus etc. Mei, xxvi.
Vidgariter : Qui est garnis si nest soupris (2). »
— « Levate capita vestra quia appropinquat redemptio
vestra. Luc, xxi. Dicitur vulgariter : Au semblant connoist on lomme. »
— « Si moram fecerit, expecta eum.
vidgariter : Mout ennuie qui attent. »
ABAC, H.
Dicitur
— « Hic est de quo scriptum est : ecce ego mitto
angelum meum ante faciem tuam qui p>reparabit viam.
Mci, xi. Dicitur vidgariter : A bon signour, mesnie
duitc (3). »
— « Médius autem vestrum stetit quem vos nescitis.
Io., i. Vulgariter dicitur : On quiert en vain sou que
on tient en sa main. »
— « Redemptionem misit dominus populo suo. Ps. (4),
Dicitur vulgariter : Ceil ne peiche qui na tort. »
— « Evangelizo vobis gaudium magnum. Luc, n. Dicitur vulgariter : Tout a tens vient a ostel qui mauvaises noveles aporte. »
—■ « Vocatus est Ihesus et discipuli ejus ad nuptias.
Io., ii. Dicitur vulgariter : Il fait bon donner de son
tourtel à celui qui a le sien en four. »
— « Voca operarios et redde illis mercedem suam.
Mei, xx. Dicitur vulgariter : Qui se aquite ne se encombre. »
■— « Respice fides tua te salvum fecit (5). Vulgariter
dicitur : Qui de bons est de bon lieu nais. »
(1) Références aux saintes Écritures d'où les textes sont tirés.
Nous conservons les abréviations qui désignent les livres de l'Ancien ou du Nouveau Testament : l'épître aux Romains, Habacuc, le
Psalmiste, l'Ecclésiaste, les quatre Évangélistes, etc.
(2) Qui est averti n'est surpris.
(3) A bon maître, maison bien conduite.
(4) Ps. ex, 9.
(5) La référence manque, mais il est aisé d'y suppléer avec la
�— « Cum jejunasset XL diebus et XL noctibus postea
esuriit. Mei, un. Dicitur vidgariter : Qui en ju entre a
ju consente (1). »
— « Erat Ihesus ejiciens demonium et illud erat
mutum. Luc, xi. Dicitur vulgariter : Deus gros ne puet
pas en un potiet (2). »
— « Pasca nostrum immolatus est Christus (3). Dicitur vulgariter : Qui est lonc de son escuelle ci est près
de san damage. »
— « Surexit dominus vere. Luc, ult. Dicitur vulgariter : Que parole, puisque rois la dite, ne doit pas
estre contredite. »
— « Sicut emens sic Me qui vendidit (4). Vulgariter
dicitur : Bone jornee fait qui de fol se délivre. »
— « Ego sum pastor bonus. Io., xi. Vulgariter dicitur : Que au besoing voit ont qui est amis. »
— « Deum time et mandata ejus observa. Ecc, ult.
Vidgariter dicitur : Que foy ne crient jusque il prent. »
— « Fili recordare etc. Luc, xvi. Dicitur vulgariter :
A bon demandeor, bon escondisour (5). »
— « Estote miséricordes sicut et pater noster misericors (6). Vulgariter dicitur : Selon seignour, mesnie
duite. »
— « Preceptor, per totam noctem laborantes, nichil
cepimus, in verbo autem tuo laxabo rethe. Luc, v. Vulgariter dicitur : Por vient sargue cui Diex ne auc (7). »
concordance des Bibles. Ce texte est pris de l'Évangile de saint
Marc, ch. x.
(1) Qui en jeu entre au jeu consente.
(2) Dans un autre sermon, le proverbe est donné en latin. Duo
enirn grossa non possunt esse in uno poto. — Grossum, produit,
revenu, potus, redevance, pot de vin dû au seigneur. Deux pots
de vin ne peuvent contenir en un pot de vin. On ne doit pas tirer
deux moutures du même sac.
(3) Ce texte est emprunté à l'épître 1" aux Corinthiens, ch. 5.
(4)
(5)
(6)
(7)
Isaïe, ch. xxiv.
A bon demandeur bon défendeur.
Saint Luc, ch. vi.
Peu gagne à qui Dieu n'aide.
�- 13 —
— « Relictis omnibus sequtus est eum. Luc, v. Vulgariter : Le bien oblie qui miex trueve. »
— « Nisi habundaverit justifia vestra plus quam Scribarum et Phariseorum, non intrabitis in regnum celoei
rum. M , v. Vulgariter dicitur : Que tant come on prie
le vilain ne fera il ja bien. »
— « Accipiens Ihesus septem panes gratias agens
ci
fregit et dédit discipulis suis ut apponent. M , vin.
Sicut vulgariter dicitur : De tel pain nulle fain. »
— « Facite vobis amicos de mammona, etc. Luc, xvi.
Vulgariter dicitur : Mieus vaut amis en voie que deniers en corroie. »
— « Videns Ihesus civitatem flevit super illam, etc. (1).
Vulgariter dicitur : Que ce que euz ne voit a cuer ne
duet. »
— « lté ostendite vos sacerdotibus, etc. (2). Vulgariter dicitur : Que conseil de prodome doit len croire. »
— « Querite primum regnum dei et justitiam ejus
ei
et hec omnia adjicientur vobis. M , vi. Vidgariter dicitur : Que le marris siut le plus. (3). »
■— « Ecce defunctus efferebatur filius unicus matris
sue. Luc, vu. Vulgariter dicitur : Que contre mort nul
resort. »
— « Nuptie quidem parate sunt sed qui invitati erant
ei
non eratis digni. M , xxn. Vidgariter dicitur : Que ja
chaitis naura bonne escuele que il ne lespande, ni bonne
aventure que il ne la perde. »
— « Reddite quod est Cesaris Cesari et quod est dei
ei
deo. M , xxn. Vidgariter dicitur : Qui se aquite ne sencombre. »
— « Reddite inquit quod est dei deo. Vulgariter dicitur : Ou rendre ou pendre. »
(1) Saint Luc, ch. xix.
(?) Saint Luc, ch. xvn.
(3) Marris signifie maladie ou malade; siut est pour suit, mais
je ne saisis pas le sens du proverbe.
�— 14 —
Ces exemples suffisent. Beaucoup d'autres proverbes, soit latins soit français, sont pris comme
texte de sermons ou cités dans le discours, tels
que :
« Panis et vinurn cibus est peregrinorum. »
« Qui unus est non se moveat quia, sepe contigit
quod illi maie accidit
»
Etc., etc.
« Mout est pauvres qui ne voit. »
« A signor toutes honors. »
« Qui guaingner ne vuet perte le vaingue. »
« De croire bon conseilh Ion ne se repent. »
Etc., etc.
Voici maintenant un échantillon des sermons.
L'orateur développe la parole : « Facite vobis
amicos de mammona. Mieus vaut amis en voie
que deniers en corroie. »
« Nummis, ut didici, plus prosunt semper amici.
Ecc', vu. Amico fideli nulla est comparacio et non est
digna ponderacio auri et argenti in comparacione fidei
illius. Ideo docet nos dominus in verbis propositis pro
diviciis temporalibus comparare amicos spirituales dicens : Facite vobis amicos, ad quam commutacionem
nos invitans dominus duo facit. Ostendit tantarum diviciarum vilitatem cum vocat eas mammona iniquitatis,
dicens : Facite, etc. Ostendit amicorum utilitatem comparandorum cum addit : ut cum defeceritis et cum in
defectum veneritis, quum nec divicie juvabunt vos nec
filii vestri récipient vos, imo de domo vestra ejicient vos
les pies avant, quod erit in morte, tune récipient vos in
eterna tabernacula. Vulgariter : Au besoing voit lom
qui amis est. Ecc1, xn.... »
C'est comme on voit le commentaire de l'Évan-
�— 15 —
gile, mais il n'est pas toujours aussi exégétique :
nous donnons encore un exemple :
« Ornnis mea domus oracionis est, vos autem fecistis
eam speluncam latronum. Luc, xix. Sepe contingit quod
absente domino vero malefici occupant terram, quia ut
vulgariter dicitur inveniunt terram sine domino. Veniente autem justo domino, recedunt quia expelluntur
ab eo. Rex justus eriget terram, etc., quod exemplo
domini patet qui venions évacuât domum suam a mundi
negociatoribus qui occupaverunt eam et arguons eos
dicit : Domus mea, etc., videlicet duo facit : ostendit
domus sue usum cum dicit : Domus mea oracionis est,
et reprehendit abusum cum addit : Vos'autem fecistis
eam speluncam latronum. Notandum quod quidam arguuntur quia faciunt domum domini domum inturbacionis id est cope-gorge ou larronnière, qui lites, qui
odia, qui rapinas et injurias exercent denique qui aliéna
spolia seu actu seu voluntate decipiunt. Istis dicitur :
...Vos fecistis eam speluncam latronum. Quidam faciunt
eam domum negociacionis id est haie de marçhie, ut
qui tei^renis et mundanis inhiant, ita nt in corde suo
sit strepitus quadrigatuum negociantium, ita quod dominus ibi audiri non potest, tôt sint ibi dolia, tôt modia
quod nequit ibi intrare, quibus dicitur... Auferte ista
hinc et nolite facere domum patris mei domum negocii... Quidam faciunt eam domum abhominacionis id
• est bordel qui ibi turpitudinem carnis exercent sive actu
sive voluntate. De quibus conquiritur dominus. EZE.,
VIII. Certe vidisti, fili hominis, numquid levé est domus
Juda ut faciant abhominaciones suas quas fecerunt.
Notandum quantus contemptus est exhonorare dominum in domo sua; quid est inquit quod servus meus
in domo mea faciat scelera multa. Frustra putatur
quod dominus habitet in spelunca quia latro non est,
nec in foro quia negociator non est, nec in prostibulo
quia adulter non est. Set honestus est. Ideo domus ejus
�— 16 —
sicut thalamus nupcialis custodienda est. Notandum
ergo quod domus domini primo est emendanda a fuligine peccati, a pergame7itis mundi, a sterquilinio carnis et hoc fragore contritionis... »
TRAGTAÏUS
VARII.
Ce volume contient : Expo-
sicio Richardi de Sancto- Victore super Jonam.
Traité de l'histoire du royaume d'Assyrie et de
Ninive sa capitale au point de vue allégorique,
mystique et moral. Seize feuillets d'une écriture
quasi microscopique de la fin du xm" siècle, sans
nom d'auteur, sans titre ni divisions. Le titre et
le nom de l'auteur sont indiqués dans une inscription placée à la dernière page du volume.
Richard, prieur de Saint-Victor, mort vers 1173,
a laissé de nombreux ouvrages dont quelques-uns
sont encore inédits. L'édition la plus complète de
ses œuvres a été donnée par Jean de Toulouse,
à Paris, en 1560.
Vient ensuite une série d'opuscules d'Albertanus
de Brescia. Cet auteur était avocat, juge et gouverneur de Gavardo (Italie), sous le règne de l'empereur d'Allemagne Frédéric II. Le Manuel du
libraire, de Brunet, donne un article assez étendu
sur son compte. Quelques-uns de ces opuscules ont
été imprimés plusieurs fois au xve siècle, en latin.
Une édition en italien en a été publiée en 1610,
par les soins de Bastien de Rossi (Biographie générale d'Hœfer, art. ALBERTANO). VU la rareté de
ces livres, nous ne sommes pas en mesure d'affirmer que notre volume renferme des parties inédites. Il semble pourtant résulter des détails four-
�nis par les auteurs susnommés que les « sermons »
ou discours d'Albertanus n'ont pas été publiés.
« Incipit liber magistri Albertani causidici Brixiensis : De doctrina dicendi atque tacendi (1).... »
« Explicit liber de doctrina dicendi et tacendi a supradicto magistro compositus et compilatus, anno domini CC° XLV°, mense decembri. »
A la suite :
« ht Christi nomine incipiunt libri de consolacione
et consilii.... »
« Explicit liber consolacionis et consilii a dicto magistro compositus anno domini M" CC° XLVI° mensibus aprilis et maii. »
A la suite :
« Incipiunt capitula libri prirni de amore et dilectione dei et proximi et aliorum rerum et de forma vite,
de doctrina, de locutione et coïtibendo spiritu et lingua
cohercenda. De doctrina amoris et dilectionis. Quomodo
acquiritur amor et clilectio dei per ficlem, per spem,
per karitatem. Qualiter retinetur amor dei.
» Incipit primus liber... Expliciunt capitula...
» Incipit liber secundus de amore et dilectione proximi... Explicit liber secundus...
» Incipit tercius liber de amore et dilectione rerum
incorporalium...
» Explicit de amore et dilectione dei et proximi et
aliarum rerum et de foi*ma honeste vite quem Albertanus Brixiensis de hora (2) sancte Agathe compilavit et
scripsit quum esset in carcere domini imperatoris Fre(1) D'après une note du xvir siècle inscrite sur la garde du volume, cet ouvrage a été imprimé en 1472 à Burgdorf en Suisse.
Cette édition n'est pas citée par les bibliographes.
(2) Pour de ore.
�derici in civitate Cremonensi in quo positus fuit cum
esset capitaneus Gavardi ad defendendum locum ipsum
ad utilitatem communitatis Brixie (1).
» Anno domini mill. CC° XXXVIII° mense augusti in
die sancti Alexandri quo obsiclebatur civitas Brixie per
eundem imperatorem, inclictione undecima. »
A la suite :
« Sermo compositus ab eodem magistro inter causidicos Januenses (2) et quosdam notarios super confirmatione vite illorum. »
A la suite :
« Sermo factus ab eo magistro super illuminatione et
super spirituali et corporali refectione et que sint necessaria in refectione. »
A la suite :
« Sermo secundus quod dictus magister composuit et
edidit inter fratres minores super congregatione quam
faciunt more solito. »
A la suite :
« Sermo factus ad cognoscendum que sunt necessaria
in convivio et quomodo debemus super egenum et pauperem secundum prophetam dicentem : Beatus qui intelligit super egenum, etc. »
A la suite :
« Sermo edictus a dicto magistro inter causidicos
super doctrina timoris domini. »
A la fin :
« Explicit. Laudetur deus gloriosus. Amen. »
(1) Brescia (Italie).
(2) Gênes (Italie).
�— 19 —
Ces divers ouvrages remplissent 133 feuillets
d'une écriture du commencement du xive siècle,
e
ou de la fin du xm , avec titres à l'encre rouge
et lettres capitales peintes.
Le volume se termine par une copie des épigrammes de Martial.
Sur le verso du dernier feuillet on lit :
Iste liber est pauperum magislrorum de Sorbonia ex legato magistri Pétri de Lemovicis
quondam socii domus hujas.
In quo continetur summa Albertini.
Item exposicio Richardi de Sancto Victore
super Ionam conprophetam qui prias fuerit
cum Abdia et erat ter dus magistri Richardi.
Precii xx s.
G. ^G.! inter morales.
Dans cette inscription, la partie relative à l'ouvrage de Richard de Saint-Victor a été ajoutée
après coup, mais d'une écriture de la même
époque.
Je suppose que les mentions des deux dernières
lignes indiquent la valeur pécuniaire assignée au
volume et un classement de catalogue.
Au sujet de la notice qui précède, M. Léopold Delisle
m'a fait l'honneur de m'adresser des communications
dont je suis heureux de faire profiter mes lecteurs.
L'éminent érudit m'écrivait d'abord :
«
L'identification de Pierre de Limoges avec Pierre
de la Cipière ne me paraît pas douteuse, surtout après
la notice que M. Hauréau lui a consacrée dans Vllistoire littéraire de la France, t. XXVI, pages 460-467. —
�— 20 —
J'ai reconnu à la Bibliothèque nationale 67 manuscrits
qui proviennent de Pierre de Limoges. D'autres, dont le
sort est inconnu, figurent dans le catalogue des livres
de la Sorbonne, dressé au xive siècle, que possède la
bibliothèque de l'Arsenal. Comme dans ce dernier catalogue le rédacteur a indiqué les premiers mots du second
et du pénultième feuillets de chacun des volumes qu'il
décrit, on y trouverait probablement la mention des deux
volumes que vous avez recueillis
»
Complétant ensuite ces premiers renseignements par les
précieuses indications qu'on va lire, M. Léopold Delisle
a poussé l'obligeance jusqu'à y joindre une bibliographie
résumée des manuscrits de Pierre de Limoges, dont je
ne serai pas seul à le remercier. Je transcris :
« Tout en regrettant que notre fonds sorbonnique n'ait
pu profiter d'une merveilleuse occasion pour s'enrichir
de deux volumes qui en ont fait partie, je vous félicite
sincèrement d'avoir pu faire entrer dans votre collection
ces volumes dont votre notice donne une idée très exacte
et en -même temps fort avantageuse. M. Hauréau, qui
est le plus grand amateur des sermons du xme siècle,
s'en réjouira non moins que moi.
» Je n'ai pas retrouvé dans le vieux catalogue de la
Sorbonne la mention de vos deux manuscrits. Ce catalogue ne donne pas la notice d'un assez grand nombre
de volumes, de ceux-là surtout qui étaient enchaînés sur
des pupitres. Je vous adresse la copie d'un certain nombre d'articles du catalogue, relatifs à des recueils de
sermons que Pierre de Limoges avait légués à la Sorbonne. Vous remarquerez que l'un de ces volumes renferme le « tra.cta.tus de oculo ».
» Votre second manuscrit porte la cote assignée au
volume dans la bibliothèque de la Sorbonne au xive siècle, et l'estimation de ce volume d'après laquelle un
gage de même valeur aurait été demandé à quiconque
aurait voulu emprunter le livre. La cote G G! doit être
composée de deux chiffres. Il y avait à la Sorbonne, au
�xive siècle, 93 volumes dans la division Summe morales.
Ils étaient cotés de 1 à 93.
» Suivant un autre classement répondant à la place
matérielle que les volumes occupaient sur les bancs de
la grande librairie, le manuscrit du livre d'Albertanus
se trouvait sur le 16e banc, marqué de la lettre Q.
L'inventaire des livres de ce banc mentionne : Summa
Albertini (même forme que dans votre manuscrit), et
l'ancien répertoire de la grande librairie nous offre la
mention : Q k. Summa Albertini de doctrina loquendi
et tacendi. Incipit : Inicio medio, qui forme le premier
article du chapitre : Summe morales et tractatus modernorum doctorum. Nous avons ici des manuscrits qui
renferment les traités d'Albertano contenus dans votre
exemplaire. Cet auteur a joui d'une grande vogue. On
connaît de son traité : De doctrina dicendi et tacendi,
vingt éditions du xve siècle. Ce traité a été traduit de
fort bonne heure, dans plusieurs langues de l'Europe
» MANUSCRITS PROVENANT DE PIERRE DE LIMOGES :
» Recueils de sermons donnés à la Sorbonne par Pierre
de Limoges, en dehors de ceux dont l'existence a été
reconnue à la Bibliothèque nationale, où ils portent les
numéros : 15934, 15953, 15970, 15972, 16396, 16481, 16482,
16492, 16493, 16501, 16503, 16558, du fonds latin :
» Catalogue de la bibliothèque de la Sorbonne en 1368.
Chapitre : Sermones :
» 168. Item quedam themata, ex legato ipsius [Pétri
de Lemovicis]. Incipit in 2° folio : scelera, in penultimo primum. Precìum x sol.
» 169. Item quidam sermones ex legato ejusdem. hic.
in 2° f° murmurabat, in pen. quod in primis. Precium
xn soi.
» 170. Item alii sermones ex legato ejusdem, de dominicis et festis. Inc. in 2° f° conclusit, in pen. dominica
13a. Precium xx soi.
» 171. Item sermones de dominicis et de festis, ex
�legato ipsius magistri Pétri de Lemovicis. Inc. in 2° f°
verbe-, in. pen. cant. Precium xn sol.
» 172. Item sermones de dominicis et festis, ex legato
ejusdem. Inc. in 2° f° erit radix, in pen. tura etc. Precium xx sol.
» 173. Item sermones etc. (C'est notre manuscrit 16501.)
» 174. Sermones de tempore et festis cum thematibus,
ex legato ejusdem. Inc. in 2° f° cor hominis, in pen.
terra ne. Precium xvi sol.
» 175. Cathenatus. (C'est notre manuscrit 16558.)
» 176. Sermones, etc. (C'est notre manuscrit 16503.)
» 177. Item materie diversorum sermonum de diversis
negociis et infinita exempla solaciosa, ex legato ejusdem.
Inc. in 2° f° Deus, in pen. nas 5. Precium xi soL
» 178. Item in uno volumine multa prothemata etc.
(C'est notre manuscrit 15972.)
» 179. Cathenatus. (C'est notre manuscrit 16481.)
» 180. Item exempla sermonum. (C'est notre manuscrit 15971.)
» 181. Item sermones de tempore et festis, ex legato
ejusdem. Inc. in 2° f° anima, in pen. sed quod homine.
Precium xn sol.
» 182. (Notre manuscrit 16482.)
» 183. In uno volumine continentur tractatus de oculo,
de religiosis et solitariis, de viciis et virtutibus, multa
exempla libri politice, liber G. episcopi Parisiensis de
collacione beneficiorum, item Victruvius, exhortacio ad
penitenciam, liber Pauli dyaconis de historia Romanorum, ex legato ejusdem. Inc. in 2° f° ex°, in pen.
adessent. Precium xxv soL (Le commencement de ce
volume est probablement ce qui forme notre manuscrit
16396
»
LÉOPOLD DELISLE.
D'après les explications de M. Léopold Delisle, je me
rends compte que la cote que j'avais lue G G ! n'est
autre que le numéro 66 ! Le G majuscule et le chiffre 6
sont identiques dans l'écriture du xme siècle. Mon vo-
�— 23 —
lume de la somme Albertine est le même qui était classé
dans la division Summe morales, comprenant 93 articles
cotés 1 à 93. Il y figurait avec le numéro 66, était classé
sur le 16e banc marqué de la lettre Q et est ainsi décrit
dans l'ancien répertoire de la librairie :
Q k. Summa Albertini de doctrina loquendi et tacendi
Incipit Inicio medio.
Mon volume commence en effet par ces mots : Inicio,
medio et fini tractatus mei assit gracia spiritus sancti,
amen.
Quant au volume de sermons, qui commence par ces
mots : Hora est jam nos de sompno surgere, il ne figure
pas dans la liste de M. Léopold Delisle, mais les détails
que j'ai donnés sur son aspect extérieur et son contenu
ne permettent pas de douter qu'il n'ait la même origine.
II. — xiv° siècle. — CHANSONS DES TROUBADOURS.
Vies et poésies. (Copie de la fin du xvne siècle,
dite manuscrit de Ghasteuil-Gallaup.)
Manuscrit in-folio de 223 pages de texte, plus
16 pages de tables, relié en vélin aux armes de
Pierre de Gallaup de Chasteuil.
Ce volume provient de la bibliothèque de Raynouard, l'auteur du Choix des poésies originales
des troubadours et du Lexique roman, qui le
tenait de M. de Fauris de Saint-Vincens, magistrat
et écrivain provençal, son compatriote et son collègue à l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
La description et l'origine de notre manuscrit sont
consignées dans une lettre de Saint-Vincens à Raynouard, que nous reproduisons parce qu'elle n'est
pas sans intérêt pour la bibliographie de la littérature romane.
�— 24 —
« Aix, le 20 mars 1816. — Cher, aimable et respectable compatriote.... Vous me demandés tout ce que je
puis avoir sur les anciens auteurs provençaux et sur la
langue provençale. Voici ce que je suis en état de vous
faire passer, et parmi les livres et manuscrits que je
vous envoie il y en a quelques-uns que vous avez déjà
lus. Dans ce nombre est :
» 1° Un manuscrit petit in-folio, intitulé : Chansons des
troubadours ; la première page commence par ces mots :
Aqui son escrits las tensos, etc. Il y a 223 pages écrites
et à la fin se trouve une table contenant les vies des
toubadours. Il y a de temps en temps des peintures par
lesquelles on a entendu représenter les auteurs des chansons (1). Ce livre avait appartenu à M. de Mazaugues (2),
j'ai reconnu son écriture en quelques endroits, mais
avant M. de Mazaugues il avait appartenu à M. Galaup
de Chasteuil, dont les armes sont sur la couverture qui
est en parchemin. Vous savez que M. de Chasteuil est
auteur d'une histoire de la poésie provençale qui est
restée manuscrite. J'en ai perdu la trace depuis la Révolution (3). Pontier, successeur des David (4), m'a dit que
cet ouvrage a dû être porté à Paris sans savoir par qui.
Tant est que le manuscrit que je vous envoie apparte-
(1) Quelques-unes de ces peintures sont à la main, mais sans
mérite artistique. Les autres ne sont que des images imprimées,
coloriées et découpées. Chacune d'elles, collée en tête d'une vie
de troubadour, homme ou femme, remplace sans doute l'enluminure qui devait se trouver dans le manuscrit original.
(2) Henri-Joseph de Thomassin de Mazaugues, président au parlement de Provence, né à Aix en 1684, mort en 1743. Son érudition
et les services qu'il a rendus aux lettres le rendent l'émule de Peiresc, dit Achard dans le Dictionnaire de la Provence (Marseille,
1786-1787).
(3) Pierre de Gallaup de Chasteuil, né à Aix en 1641, mort en
1727. Auteur de quelques ouvrages sur la Provence. Sa capacité
ne répondait pas à son zèle. Son histoire manuscrite de la poésie
provençale paraît perdue.
(4) Libraires-éditeurs d'Aix.
�— 25 —
noit à M. de Chasteuil, sans faire partie de son grand
ouvrage, et que de la bibliothèque de M. de Chasteuil
il étoit parvenu dans celle de M. de Mazaugues
M. de
Mazaugues, oncle de M. de Trimond, mon beau-père,
l'avait donné à ce dernier et je l'ai trouvé dans sa succession.
» 2° Le second manuscrit que je vous destine a été
formé par moi d'une infinité de feuilles détachées que
j'ai trouvées aussi chez mon beau-père; elles étaient enveloppées dans deux grandes feuilles au-dessus desquelles
étaient inscrits ces mots : Écrits par le président de
Mazaugues (1). J'ai recueilli ces notes pour pouvoir travailler à un dictionnaire des auteurs provençaux.
» 3° Le troisième manuscrit que vous trouverez dans
mon envoi est beaucoup plus petit que les deux autres.
Il a été écrit par feu l'abbé Dubreuil(2), oncle de
MM. Dubreuil que vous avés certainement connus, dont
le dernier est avocat à Aix. Son frère aîné, mon ami
de 50 ans, me l'avoit donné. Vous le trouverés curieux,
malgré la petite critique de l'abbé Rive (3) que vous
trouverés à la dernière feuille, copiée par le même abbé
Dubreuil. Vous verrés à la page 66 une notice qui est
très connue, sur Blacas. Vous y verrés aussi quelques
répétitions, mais en très petit nombre, de quelques poésies qui se trouvent dans le premier manuscrit de M. de
Chasteuil, que je vous envoie.
(1) Ce manuscrit est actuellement dans la riche bibliothèque de
M. Paul Arbaud, à Aix.
(2) L'abbé Dubreuil (Charles-Mitre), né à Aix le 13 novembre
1708, mort le 30 mars 1783. Auteur, entre autres ouvrages, d'une
Bibliothèque provençale ou catalogue de tous les livres écrits sur
la Provence ou par des Provençaux, manuscrit en trois volumes
avec additions de Saint-Vincens, conservé à la bibliothèque Méjanes, à Aix.
(3) Le bibliographe bien connu, bibliothécaire de la Vallière et
ensuite de la ville d'Aix. On ne sait ce qu'est devenu le manuscrit
en question.
�— 26 —
» 4° Le quatrième est une explication d'un grand nombre de vieux mots provençaux écrits sur des feuilles volantes que j'ai rassemblées. L'auteur en étoit encore
M. l'abbé Dubreuil. J'ai fait une notice sur cet abbé
au commencement d'un recueil, dont il est l'auteur, de
cantiques provençaux. Il en avoit fait imprimer le commencement, j'ai copié la suite, et à la fin de l'ouvrage
sont les airs notés des principales pièces de ce recueil.
Là se trouvent les divers changements survenus dans
les plans (sic) de Saint-Étienne (1). Je pense que vous
connaissés cet ouvrage moitié manuscrit, moitié imprimé,
et qui est un des plus curieux de ma bibliothèque. Je
vous le prête et vous le prêterai pour tout le temps
que vous jugerés à propos.
(1) Au sujet de cet article, mon savant confrère et ami M. de
Berluc-Pérussis, secrétaire-général de l'Académie d'Aix, m'a communiqué obligeamment les renseignements qui suivent : « L'abbé
Dubreuil avait entrepris la publication d'un choix de cantiques
spirituels, qui fut interrompue à la page 225 (ai. 218) de l'impression format in-8", sans titre, date ni nom d'imprimeur, et que quelques rares amateurs possèdent. L'auteur avait confié son manuscrit
aux presses aixoises d'Antoine David, qui en abandonna l'impression par suite de la mort subite de l'auteur en 1783. Ce choix était
destiné à servir de complément à un volume d'airs notés que le
même auteur avait fait graver et imprimer à Paris dès 1759. Il
contient 90 cantiques, parmi lesquels les Planchs de Saint-Esteve
occupent le numéro 68. La notice de Saint-Vincens sur l'abbé
Dubreuil est demeurée manuscrite et n'a jamais figuré que dans
l'exemplaire personnel au président et dont j'ignore le sort. — La
bibliothèque Méjanes possède le manuscrit des Planchs de SaintEsteve. Ces planchs sont une épître farcie qui depuis de longs
siècles se chante à Aix, à la métropole, le jour de Saint-Étienne.
Le texte original des couplets provençaux, qui alternent avec les
phrases latines de l'épître du jour, est consigné à la suite du martyrologe d'Adon, copie de 1318, qui constitue une des plus précieuses raretés de la bibliothèque d'Aix; mais ce texte est plus
ancien que cette transcription et on le conjecture antérieur à l'époque des troubadours. Comme il était devenu à la longue incompréhensible pour le peuple, on lui substitua en 1655 un provençal
plus moderne. Ces planchs ont été publiés plusieurs fois, notamment par Raynouard
»
�— 27 —
» 5° Enfin je joins à mon envoi un commencement du
dictionnaire provençal, composé de quatre feuilles, qui
ne va qu'au milieu de la lettre G. Il a été certainement
fait par M. de Mazaugues
» Vous me demandés si l'on trouve ici le Dictionnaire
des mots provençaux dérivés du grec, dont un Minime
est l'auteur (1). Je ne l'ai point et depuis que j'ai reçu
votre lettre je le fais chercher. Pontier m'a dit qu'il
espérait -de le trouver. Si nous sommes heureux dans
nos recherches vous l'aurés certainement.
» Vous me demandés si M. de Mazaugues n'avoit pas
rédigé les notes qu'il avoit dû prendre dans ses voyages
d'Italie, nommément dans celui qu'il fit en 1730. Je n'ai
rien trouvé "sur ce voyage dans mes manuscrits, si ce
n'est un grand recueil de lettres composant sa correspondance avec les savants de tous les pays, parmi lesquels étaient plusieurs Italiens (2). J'ai composé un gros
volume sur les copies de chartes faites par plusieurs
savants de notre pays; il y en a certainement qui viennent de M. de Mazaugues. Il y en a peu qui aient été
prises en Italie. Elles ont toutes rapport à l'histoire de
notre pays. J'ai fait des tables de tous ces recueils
(1) M. de Berluc-Pérussis m'éclaire encore sur ce point : « Cet
ouvrage est celui du P. Puget, Minime, que possède la bibliothèque
Méjanes et qui a pour titre : Dictionnaire provençal et français,
contenant la signification des mots, avec l'origine et l'étymologie du langage provençal. Il ne faut pas le confondre avec celui
d'un autre Minime le P. Pellas, imprimé en 1723. Pierre Puget, né
à Aix en 1674, y mourut en 1747. Son manuscrit, qui compte un
millier de pages, se trouve à la bibliothèque Méjanes. »
(2) On conserve à la bibliothèque de Nîmes trois volumes de la
correspondance du président de Mazaugues avec Sainte-Palaye, le
marquis de Caumont et le baron de la Bastie-Monsaléon, savants
provençalistes. Cette correspondance a fait l'objet de la publication
de M. J. Bauquier intitulée : Les provençalistes du xvm" siècle.
Lettres inédites de Sainte-Palaye, Caumont, la Bastie, etc. Montpellier, 1880. — M. Bauquier n'indique pas l'origine des trois volumes de la bibliothèque de Nîmes.
�— 28 —
» Je vous prie de recevoir, etc. » Signé :
FAURIS SAINT-
VINCENS (1).
Ce manuscrit a donc passé par les mains de Raynouard et a été utilisé par lui, mais fort incomplètement. Il le mentionne du reste parmi ceux dont
il s'est servi et, à la page 144 de sa Grammaire
romane, le désigne en ces termes : « Manuscrit de
Ghasteuil-Galaup, écriture moderne; ce manuscrit,
qui avait appartenu au président de Mazaugues,
est actuellement dans la bibliothèque de M. de
Fauris de Saint-Vincens, à Aix » (2).
Un recueil de poésies des troubadours, datant
de deux siècles déjà, offre toujours de l'intérêt
parce qu'il peut contenir quelques parties inédites
ou mieux encore quelques parties qui ne se trouvaient que dans des originaux aujourd'hui perdus,
ce qu'on nomme des unica. On sait que nous
sommes loin de posséder au complet les témoi(1) Cotte lettre s'est trouvée jointe à notre manuscrit. — Fauris
de Saint-Vincens (Alexandre-Jules-Antoine de), né à Aix en septembre 1750, mort en 1819. Fils d'un président à mortier au parlement de Provence, associé régnicole de l'ancienne Académie des
belles-lettres, il fut lui-même président au parlement, correspondant
de l'Académie en 1807, académicien libre en 1816, et simultanément
maire de la ville d'Aix, député de son département, président de la
cour d'appel. On lui doit des travaux très recommandables sur les
antiquités nationales. Il était arrière-petit-fils de Pauline de Grignan, marquise de Simiane, petite-fille de M"" de Sévigné. Son
éloge fut prononcé en séance publique de l'Académie, le 25 juillet
1823, par M. Dacier secrétaire perpétuel.
(2) Tome I" du Choix des poésies des troubadours. Seulement
comme il n'arrive que trop souvent pour les livres prêtés, Raynouard ne rendit pas le volume et il a été trouvé parmi ses manuscrits achetés par le libraire Delaroque. C'est de ce dernier que
je le tiens.
�— 29 —
gńages qu'avait laissés cette littérature si féconde
dans son existence éphémère. Je songeais bien à
étudier de près, un jour ou l'autre, le manuscrit
de Chasteuil, et c'est ce que je viens de faire avec
l'intention de le signaler par une description sommaire, en relevant pour les troubadours limousins
qui me sont plus familiers, l'indication des pièces
qui me paraîtraient inédites en tout ou en partie.
Je me suis alors aperçu que mon volume avait
beaucoup occupé de savants romanistes et, peutêtre bien, plus qu'il ne méritait. Tandis qu'il
reposait depuis de longues années dans ma bibliothèque, on cherchait sa trace, on le croyait perdu
ou égaré, on dissertait dans la Revue des langues
romanes, le Romania et ailleurs, sur son existence et son contenu. Quoique affilié d'ancienne
date à l'estimable Société des Langues romanes, et
non indifférent à la matière de ses travaux, je
n'ai pu, durant un temps où j'avais moins de
liberté, être qu'un lecteur inassidu de son bulletin
ainsi que du Romania de M. Paul Meyer. Je confesse humblement ce péché par omission et mon
repentir d'avoir connu tardivement une difficulté
que je pouvais si aisément trancher. Le manuscrit
de Chasteuil-Gallaup n'était pas connu seulement
par la citation de Raynouard : Pierre de Chasteuil
lui-même en avait fait mention dans ses ouvrages,
et quelques lettres de lui, qu'on a conservées, en
avaient donné des extraits; il en était question
dans les correspondances des provençalistes du
xvme siècle. Chasteuil le désignait ainsi dans son
Discours sur les arcs triomphaux dressés en
�— 30 —
la ville d'Aix (Aix, 1701), p. 22 : « Un manuscrit
qu'Hubert de Gallaup, avocat général en ce parlement [d'Aix], mon frère fit transcrire sur celuy
qui est dans la bibliothèque du Louvre, contenant
les vies et les œuvres de nos troubadours provençaux. » Mais dans une de ses lettres il semblait
dire que son manuscrit était composé de plusieurs
originaux (1).
Les rares indications qu'on puisait autre part
sur le contenu de ce manuscrit égaré n'étaient pas
plus claires. Dans une lettre du baron de la BastieMonsaléon, adressée le 23 février 1737 au président de Mazaugues, qui détenait alors le manuscrit
Chasteuil, on lisait : « M. de la Curne de SaintePalaye et M. Falconnet ont déjà fait copier tout
ce qui se trouve de poésie provençale dans les
manuscrits du roy; il y en a cinq de nos troubadours qui leur ont fourni plus de 2,000 pièces
de vers. Le plus ancien de tous ces manuscrits
est celui que vous avés (2). Je l'ay vu et parcouru,
c'est un in-folio en vélin très bien écrit et très
bien conservé, dont ce que nous appelons les lettres grises sont enluminées de figures en miniature » (3).
D'après ces mentions et les citations de Chas(1) Sur quelques manuscrits provençaux perdus ou égarés,
par M. Chabaneau. Revue des langues romanes, XXIII, p. 70,
XXVII, p. 45. Deux lettres inédites de P. de Chasteuil-Gallaup,
ibidem XXVIII, p. 279; Romania, janv. 1872; Les Provençalistes
du xviii' siècle, Revue des langues romanes, XVII, p. 184.
(2) C'est-à-dire dont vous avez la copie.
(3) Les Provençalistes du xvnr siècle, par M. Bauquier. Revue
des langues romanes, XVII, p. 187.
�— 31 —
teuil on cherchait à savoir quel était ce manuscrit
du Louvre transcrit par Hubert de Gallaup et s'il
existait encore. Quelques passages de sa copie
donnés par Chasteuil et qu'on ne retrouvait dans
aucun des originaux de la Bibliothèque nationale,
laissaient croire que ce « manuscrit du roy, le plus
ancien, » avait disparu. La Bastie parlait de cinq
manuscrits des troubadours compulsés par SaintePalaye et Falconnet. Or, il paraît qu'à cette époque la Bibliothèque nationale n'en possédait que
quatre : les numéros 7225 (854, nouveau classement), 7226 (856 nouv.), 7614 (1592 nouv.), 7698
(1749 nouv.). « Le cinquième pouvait bien être
celui du Louvre qui était aussi un manuscrit du
roi » (1).
D'autres indices faisaient supposer que l'original
transcrit par Hubert de Gallaup n'était autre que
le numéro 7225 (854 nouv.) de la Bibliothèque
nationale, ou peut-être le numéro 7226 (856 nouv.)
qui ressemble beaucoup au précédent, à moins que
la copie ne fût qu'un composé de divers originaux.
Puis les citations de Pierre de Chasteuil éveillant
quelque défiance, on en venait à se demander si
cet auteur suspect avait eu réellement entre les
mains une copie d'un manuscrit du Louvre et si
ses références n'étaient pas imaginaires. « Qui
sait, » disait M. Chabaneau, « si le chansonnier
du Louvre n'est pas lui-même une autre de ses
inventions ! » (2).
(1) M. Chabaneau, Sur quelques manuscrits
p. 75.
Ibidem, XXIII,
(2) Ibidem, XXVII, p. 45. — Une autre lettre de la Bastie n'était
�MM. Chabaneau, Bauquier, Meyer, ont émis tour
à tour ces diverses hypothèses. Il serait sans intérêt de relever par le menu ces variations d'opinion, mêlées parfois d'une pointe de mauvaise
humeur, contre le malencontreux écrivain qui
avait laissé cette énigme à deviner et jeté ses successeurs dans les incertitudes et les contradictions (1). Ces efforts d'induction et même d'intuition dépensés par ces savants romanistes ont
perdu de leur utilité puisque la copie de Chasteuil-Gallaup est retrouvée. Ce pauvre Chasteuil est
purgé tout au moins de l'accusation d'avoir inventé
de toutes pièces un recueil n'ayant jamais existé.
Le contenu de cette copie est désormais facile à
vérifier. Il ne s'agit plus que de savoir si l'original
ou les originaux dont elle a été tirée sont perdus
en tout ou en partie et si elle contient des textes
qui n'existent pas ailleurs. Je ne résoudrai pas
actuellement la question, attendu que je n'ai ni
les loisirs ni les facilités nécessaires pour cette vérification qui peut être, suivant l'occurrence, plus
ou moins laborieuse, mais je ne veux pas tarder
pas faite pour éclaircir la difficulté. Le 16 novembre 1735, il écrivait au président Bouhier : « Nous avons leurs vies [des troubadours] écrites en provençal, à ce qu'on suppose, par Hugues de
Saint-Césari ou par le Monge des Isles-d'Or... elles sont à la Bibliothèque du roy; ce manuscrit vient, je pense, de M. de Chasteuil, j'en ay une copie assez exacte... » Rev. des langues rom.,
XXIII, p. 179. — D'après ce renseignement, un des originaux du
roi aurait d'abord appartenu à Chasteuil.
(1) On trouve d'ailleurs dans ces recherches sur une question qui
était à vrai dire insoluble en l'absence du manuscrit, un grand
fonds de science, et à côté de la question une foule de notions qui
n'ont rien perdu de leur intérêt. (V. Revue des langues romanes,
XVII, XXIII à XXVII, Romania, 1872 à 1883, etc.)
�— 33 —
davantage à faire connaître le contenu de ce manuscrit dont la trace est poursuivie depuis près de
quatre-vingts ans.
Avant d'entrer dans les détails, je donne une
vue d'ensemble sur sa composition. Il est divisé
en deux parties; la première, qui tient 60 pages,
est intitulée : Aqui son escrich las tensos quean trobadas los trobadors de Proensa. Elle contient 52 tensons numérotés I à LU, sans rien autre
chose que la reproduction du texte roman. La
seconde partie de 163 pages est intitulée : Aqui
son escrig las vidas e li noms dels trobadors
l'un après l'autre que an trobadas las cansos
et los sirvenles que son en aquest libre. Elle
comprend 99 articles distincts donnant chacun la
vie et quelques poésies d'un ou de plusieurs troubadours, en texte provençal (1). Pour quelques-uns
(I) Dans l'idée, fort louable assurément, de diminuer les regrets
que pouvait inspirer la perte du manuscrit Chasteuil, M. Bauquier
(ouvrage cité, Revue des langues romanes, XVII, p. 184) assure
qu'il existe à la bibliothèque de Nîmes, n° I3.8Î6, une surcopie du
manuscrit d'Hubert de Gallaup pour les vies des troubadours, et
que la copie Chasteuil elle-même se trouve peut-être à la bibliothèque de Carpentras sous le numéro 37G. On sait maintenant où
se trouve la copie Chasteuil. — Voici l'extrait du catalogue de Carpentras : « 376, Vie des poètes provençaux, etc. (probablement par
Pierre de Gallaup), manuscrit formé de feuilles détachées. On lit à
la fin du volume : Deus dabit his quoque finem, 1672 ». — L'écriture de notre manuscrit est certainement postérieure à cette date.
— Quant au manuscrit de Nîmes, la description détaillée en a été
donnée plus récemment, et M. Chabaneau, revenant sur une question dont il aurait dû vraiment être dégoûté, rassemblant des adminicules, se livrant à de nouvelles inductions, conclut en dernière
analyse que « le manuscrit Chasteuil n'était pas différent du manuscrit de la Bibliothèque nationale qui porte aujourd'hui le numéro
854 », et tient comme acquis que le manuscrit de Nîmes est la
3
�— 34 —
en petit nombre, la notice biographique en provençal fait défaut. En tète de chaque article a été
ménagé un espace vide, un blanc, pour recevoir
tantôt les images dont j'ai parlé ci-dessus, tantôt
avec ou sans image la traduction en français de la
biographie provençale ou des notes sur le sujet.
Cette seconde partie est elle-même divisée en deux.
Commençant à la page 61 par l'article de Pierre
d'Auvergne, elle contient d'abord 92 articles dont
le dernier, à la page 194, est celui du roi d'Aragon,
de Pierre Salvaire (sic) et du comte de Foix. Au
bas de cette page 194 on lit : « Fin des chansons
des trobadors provençaux. » Le texte continue, à
la page suivante, par les articles de Savaric de
Mauléon, Raynaud de Pon et Jaufre de Pon, Garins
lo Bruns, Pierre Cardinal, Bertrand de Born père
reproduction textuelle du manuscrit Chasteuil en ce qni concerne
les vies des troubadours. C'est décider encore trop vite, je le
montrerai tout-à-l'heure, sur l'identification du manuscrit Chasteuil
avec tel ou tel original. La surcopie de Nîmes peut être un extrait
du manuscrit Chasteuil, mais n'en est pas à coup sûr la reproduction textuelle et intégrale. Sans suivre M. Chabaneau dans tous
les détails, il suffit de relever quelques-unes de ses indications
descriptives : Dans le manuscrit de Nîmes « ...les biographies sont
au nombre de 82, ...il ne contient que les biographies proprement
dites sans les razos, par conséquent ce qui concerne Bertran de
Born le fils, le dauphin d'Auvergne et le roi Richard y manque.
On y remarque en outre l'absence de la biographie d'Élias Cairel... » {Revue des langues romanes, XXVIII, pages 261-280.) Aucune de ces énonciations ne concorde avec notre manuscrit, il
contient 87 biographies et non 82, les razos s'y trouvent ainsi que
les articles de Bertrand de Born le fils, du dauphin d'Auvergne
et du roi Richard, le biographe d'Élias Cairel y figure. Quant à
l'ordre des biographies il est tout-à-fait différent de celui de la
« surcopie » ainsi que de celui du numéro 854 de la Bibliothèque
nationale.
�— 35 —
et fils, le roi Richard et le dauphin d'Auvergne
(p. 223 et dernière).
La copie est de plusieurs mains. Il y a au moins
trois écritures différentes, sans parler des notes
clairsemées du président de Mazaugues. L'écriture
change parfois dans le cours de la même pièce.
Les notes en français ne sont pas toutes de la
même main.
Le texte est suivi de deux tables alphabétiques :
la première, des pièces contenues dans le volume
par transcription du premier vers, avec nom de
l'auteur (175 pièces y figurent); la seconde, des
troubadours auteurs des dites pièces (au nombre
de 156), le tout avec renvoi aux pages du texte.
Il est parlé, dans une des notes, du manuscrit
du Louvre « sur lequel a été faite la copie ».
A l'article d'Hugues de Saint-Cyr, l'annotateur rappelle que Nostradamus a écrit la vie de ce poète,
mais, ajoute-t-il, « elle est si différente de celle cy
[la vie en provençal] quïl n'y a nulle apparence
que ce soit de luy qu'il ait voulu parler, et on
pourrait plus tost croire que ce fust d'Hugues de
Saint Gésari qui est le compilateur des vies sur
lesquelles il a composé son ouvrage, parce qu'il
dit qu'il est plus correct et plus exact que tous
les autres qui l'avoint devancé, et que l'on voit
que dans les exemplaires qu'il a laissés, les vies
des poètes sont écrites en lettres vermeilles et les
poésies en noir, ce qui est conforme à ce manuscrit du Louvre. » Ce passage n'est pas très clair :
on comprend néanmoins, en se reportant à Nostredame, qu'il signifie que celui-ci a extrait ses
�— 36 —
biographies d'un manuscrit qu'il attribuait à Hugues
de Saint-Césaire et dans lequel les vies étaient
écrites en encre rouge et les poésies en encre noire,
particularité qui se retrouve dans le manuscrit du
Louvre, sur lequel a été prise la copie. — Or, le
manuscrit 854 (anc. 7225) de la Bibliothèque nationale présente cette même particularité. Dans ce
même manuscrit 7225, format in-folio, la première pièce de chaque troubadour commence par
une grande lettre dans laquelle il est représenté
en miniature coloriée. Et, d'après la Bastie, la
copie de Mazangues (c'est-à-dire de Chasteuil) était la
reproduction d'un in-folio vélin dont les lettres
grises sont enluminées de figures en miniature.
Mais, d'autre part, la description plus détaillée
du manuscrit 7225 nous montre que ses dispositions matérielles et son contenu diffèrent sensiblement de l'ordre et du contenu de notre copie.
Raynouard donne ainsi qu'il suit la description du
numéro 7225 :
« Manuscrit de la Bibliothèque du roi, n° 7225, format in-folio; il est de 199 feuillets et divisé en trois
parties ; dans la première sont 651 pièces amoureuses de
86 troubadours, dans la seconde 52 tensons ; la troisième
partie contient 159 sirventes de 46 troubadours. Dix-huit
des sirventes de Bertrand de Born sont suivis chacun
d'une explication en prose. La première pièce de chaque
troubadour commence par une grande lettre dans laquelle
il est représenté en miniature coloriée sur fond d'or,
et ses poésies sont précédées d'une notice biographique
écrite en encre rouge (1). »
(I) Raynouard donne ensuite la description du numéro 722G (850
nouveau), qui ressemble beaucoup au précédent. C'est d'après lui
�- 37 —
En se reportant à la description d'ensemble que
j'ai donnée de ma copie, on voit déjà que son ordre
et son contenu ne sont pas les mêmes. La première partie du manuscrit 7225 contient 651 pièces
amoureuses. Ma copie commence par les tensons
qui sont, il est vrai, au nombre de 52, comme
dans le manuscrit.
La dernière partie du manuscrit 7225 ne concorde pas mieux avec la seconde partie de la
copie. Cette seconde partie renferme 123 chansons
ou sirventes de 99 troubadours.
Sans avoir l'original sous les yeux, on constate
beaucoup d'autres différences. Je ne parle pas des
variantes nombreuses, importantes, qui changent
le sens, des passages en plus ou en moins dans
les vies et les poésies, mais telle pièce, par exemple,
donnée par Rochegude comme extraite du numéro
7225 ne contient que cinq couplets dans cet auteur
tandis qu'elle en a neuf dans la copie (1).
L'article de Bertrand de Born a été pris sûrement dans un autre original que celui que Rayle meilleur pour l'orthographe. Il était orné d'enluminures du
même genre que celles du numéro 7225, mais la plupart ont été
coupées. Les derniers feuillets manquent. Il contient les poésies
de 155 troubadours et plusieurs pièces anonymes, et est suivi de
deux tables alphabétiques des auteurs et des pièces comme celles
de notre copie.
(1) La chanson dialoguée entre le roi Pierre d'Aragon, Pierre
Sauvage et le comte de Foix. (Rochegude, Parn. occ, p. 290.)
Raynouard ne donne que les trois premiers couplets. (Choix, t. II,
p. 217.) Le cas se présente plusieurs fois. — M. de Mazaugues a
corrigé le texte de plusieurs pièces d'après le manuscrit 7225, ainsi
qu'il le mentionne en marge. Cette circonstance semble encore
indiquer que la transcription primitive n'avait pas été faite sur
cet original.
�— 38 -
nouard a transcrit. Dans la copie, après la vie du
grand troubadour, moins développée, sont insérées
les rasos ou explications de ses sirventes. Elles
s'appliquent à 16 de ces poésies et sont classées
et numérotées suivant un ordre qui semble vouloir
être chronologique, Deci en avant son escrits las
rasos per quais son esta fachs los sirventes de
Bertrans de Born. — Raso del premier sirventes
Aquesta es la raso del 16e sirventes.
Raynouard a publié ces rasos, mais sans division
ni numérotage, en suivant, et l'ordre en est tout
différent. D'après ce qu'il rapporte, le manuscrit
7225 contient 18 sirventes de Bertrand de Born,
suivis chacun d'une explication en prose. Ce manuscrit ne serait donc pas l'original de notre
copie (1).
Ces rapprochements peuvent être négligés, puisque je vais fournir des éléments plus complets qui
permettront la comparaison matérielle pour ainsi
dire de la copie de Chasteuil-Gallaup, avec les
manuscrits de la Bibliothèque nationale et des
autres dépôts.
Je me réjouirai, dans l'intérêt de la science, si
ma copie contient des pièces n'existant dans aucun
des originaux français, et dans ce cas je m'empresserai d'en procurer la publication par moi-même
ou par quelque romaniste plus expérimenté ; si au
(1) M. Antoine Thomas, dans son excellente édition classique de
Bertrand de Born (Toulouse, 1888) qui fait souhaiter la continuation de la série, a aussi reproduit les rasos mais les a réparties
suivant le caractère des sirventes (politique ou galant), et les a
classées dans un meilleur ordre chronologique.
�— 39 -
contraire, récolement fait, mon recueil n'est qu'un
extrait d'un ou plusieurs manuscrits de l'ancienne
bibliothèque du roi, qui ne sont pas perdus (comme
j'incline à le croire), je me féliciterai grandement
que la crainte émise qu'un de ces originaux ait
disparu ne soit pas confirmée. La copie ChasteuilGallaup n'en gardera pas moins sa physionomie
propre à raison de son origine, de son ordonnance
et des notes qui l'accompagnent. Ce n'est pas un
travail de simple scribe, le texte roman, quoique
souvent incorrect, a été transcrit par un homme
assez exercé, puis revu et corrigé par les Chasteuils
et le président de Mazaugues. Si l'original était
perdu, cette copie ne le remplacerait pas, puisqu'elle ne reproduit qu'une partie de son texte (I),
mais elle mériterait confiance pour ce qu'elle contient, malgré les soupçons qui ont atteint l'auteur
des Arcs triomphaux. Sa découverte ne sera pas
inutile, comme on le verra, à l'éclaircissement de
quelques petits problèmes d'histoire littéraire provençale. — Au lieu de me borner, comme j'en
avais l'intention, à signaler les pièces non encore
imprimées des troubadours limousins, je donnerai
la liste complète des articles rassemblés par Hubei t
de Gallaup. L'énumération sera longue et aride,
mais c'est le seul moyen de faire bien connaître le
contenu de ce manuscrit trop fameux.
(1) Le copiste énonce en plusieurs endroits qu'il fait un choix
parmi les pièces contenues dans l'original.
�— 40 —
TABLE
DES PIÈCES DU MANUSCRIT DE CHASTEUIL-GALLAUP
(1)
S.
Gauselm Faillit (v. t. n.).
50. Ab tan de seti com dieus m'a dat
C.
Richard de Tarascon (v. t.).
45. Ai! dousa /tors ben olcns
C.
Cadenet (v. n.).
97. Ait lemosis franca terra cortcsa
S.
Bertrand de Born (v. n.).
84. Aissi col fort castels ben esiablis
G.
Raymond Bistors (v. n.).
89. Aissi corn ccl qu'a la lebre casada
C
Giraud de Salignac (v. n.).
18. Aissi corn cel qu'en poder de seignor...
G.
Raymond Jordan (v. n.).
5. Ab nov cor et ab novel son
C.
Guillaume de St-Didier (v. n.).
G.
Pierre Rogier (v. t. n.).
io. Amies Bernais de Venladorn
T.
Peyrols en B. de Ventadorn.
88. An pert renier lo conort del salvage....
G.
Rambaud de Beljoc (n.).
C.
Giraud de Borneil (v. t. n.).
1G. Aissi com es bella sel de cul chan
2. Al pareissen de las flors
'■]. Aquesl terminis clars e gens
67. Ara agues eu mil marcs de fin argen. .
C.
Pistoleta (v. n.).
71. Ara em el freg temps vengut
C.
Azalais de Porcarages (v. n.).
1G. Ara me dlgas llambauts si vos agrada.
T.
Albert Marqués, en Rambauts.
34. Ara me digatz vostre semblait
T.
Elias (d'Ussel) e son cosin.
20. Ara m'nafron li sospir
9. Ara per ben que valor si desfai
C.
Hugues Brunei (v. n.)
P.
Aimeric de Peguilan (v. n.).
Rambaud de Vaqueiras (v. n.).
15. Ara pot hom coiwiser e proar
C.
58. Ara quan l'iverns nos laissa
S.
Ogior(v. n.),
54. Ara quan plous e iverna
S.
Albertet Cailla (v. n.).
81. Assatz m'es bel
C.
Rambaud d'Orange (n.).
(1) Les pièces sont désignées par le premier vers avec le nom de
l'auteur à la suite. Le chiffre placé devant chacune d'elles indique
le rang qu'elle occupe dans la copie. Les chiffres italiques s'appliquent à la lr* partie contenant les tensons ; les chiffres arabes à
la 2"" partie contenant les articles distincts pour chaque troubadour. Ainsi le chiffre arabe 5 devant Ab nov cor... pièce de Gaucelm Faydit, signifie que l'article de ce poète occupe le n" 5 dans
la 2"4 partie; le chiffre italique 15 devant Amies Bernais... signifie
que la pièce a le n° 15 dans la 1™ partie. Les lettres capitales avant
le nom de l'auteur signifient : S sirvente, G chanson, T tenson,
P planch, complainte. Les lettres minuscules à la suite du nom de
l'auteur signifient : v que la pièce est accompagnée de la vie de cet
auteur en provençal; t que la biographie provençale est suivie de
la traduction en français ; n que des notes biographiques ou littéraires sont ajoutées au texte. A l'aide de ces éléments, le manuscrit peut être reconstitué de la première page à la dernière. — Je
m'abstiens de signaler les pièces que je crois inédites. N'ayant pas
à ma disposition tous les ouvrages sur la matière, notamment tous
ceux publiés en Allemagne, je n'étais pas en mesure de faire cette
sélection avec sûreté.
�- 41
20. Atressi com la candella
C.
P. Raymond de Toulouse (v. n.).
20. "Sella dompna tant vos ai pregada....
T.
R. de Vaqueiras et la Domna.
C.
Pierre d'Auvergne (v. t. n.).
I. Bella m'es la flors d'aguillcn
13. Ben aia al messatgier
G.
Raymond de Miraval {v. n.).
44. Ben aia arnors que anc mi fes chauzir.
C.
C.
Hugues de Prades (v. n.).
Perdigon (v. n.).
17. Ben cuidet vengar se amor
C.
Aubert de Puicibot (v. n.).
12. Ben plairïa seigner rcis
T.
G. de Borneil et le roi d'Aragon.
19. Ben ten son podcr amors
C.
Giraud le Roux (v. n.).
8. Ben aie el mais e l'affan el consir
27. Bertran si fossez tan gignos
T.
Raym. de Miraval et Bertrand.
51. Bona domna d'una ves que us deman..
C.
Bertrand du Pojet (v. n.).
77. Brev vers per tal que m'es poing
C.
Aubert Amiels (v. n.).
40. Cadenet pro domna c gaia
T.
Guionet et Cadenet.
1. Cantarei d'aqucst trobadors
G.
Pierre d'Auvergne (v. n.).
3. Cardeillat per un sirventes
S.
Giraud de Borneil (v. t. n.).
87. Chansonet' e lev e plana
S.
Guillaume de Berguedan (v. n.).
8G. Comunal veill flac plaides
S.
Garin d'Apchier (v. n.).
14. C'oras que me tengues jausens
C.
Pons de Capdueil (v. n.).
II. Dabrit a mon veiaire
T.
R. de Tarascon et G. de Cavaillon.
46. Dalfin sabriatz mi vos
T.
Peyrols et le dauphin.
98. Dalfiiis ie us voill demandar
S.
Le roi Richard (v. n.).
27. De ben gran joi chanteria
G.
Guillaume Adémar {v. n.).
70. De bon luoc moven mas chansos
C.
Elias de Fonsalada (v. n.).
2. De Breguedan d'estas doas razos
T.
G.
Aim. de Peguilan et Breguedan.
Peyrols (v. n.).
10. Del sieu tort farai esmenda
68. De solatz e de chansom
G.
Aimar le Noir (v. n.).
P.
Aimeric de Péguilan (v. n.).
P.
Pons de Capdueil (v. n.).
38. Doas domnas aman dos cavaliers
T.
T.
H. La Bachellerie et B. St-Félix.
Sordel et Bertrand.
32. Dom estre us voill Reculaire
T.
Nue (vel Hugues) et Reculaire.
91. Domna dcls angels reina
C.
Pierre de Gorbiac (n.).
97. Domna pois de mi no us cal
S.
Bertrand de Born (v. n.).
34. Domna qu'a co/ioisensa c
C.
Raymond de Salas (v. n.).
75. E« abril quant vei verdicar
C.
P. Brémond le Tort (v. n.).
G9. En aissi m pren con fai al pescador...
C.
Guillaume Magret (v. n.).
64. En amor ai tant petit de fiansa
G.
Albert de Gapenses (v. n.).
40. En aqucst gai sonct leugier
G.
P. Guillems (v. n.).
25. En Blacas de domna pro
T.
G. de Saint-Gregori et Blacas.
11. En chantan m'avcn a membrar
C.
Folquet de Marseille (v. n.).
90. En esmai et en consirer
C.
Arnaud de Tintignac (n.).
47. En Gauselin Faiditz ie îts deman
T.
Albert et Gaucelm Faydit.
10. En joi qu'eu demora
C.
Peyrols (v. n.).
9. De tôt en tôt es er de mi partir
14. De totz caitius soi en aicel que plus...
9. Diguatz Bertran de San Feliz
SCÎIS
T.
Rambaud et Azémar.
T.
Blacas et Rambaud.
82. En Rai/mon be us tenc a grat
S.
Turcsmalecs (v. n.).
82. En Turcsmalecs avez me teing
S.
Raymond de Durfort (v. n.).
C.
Bernard de Ventadour {v. t. n.).
36. En Nazemars chauzetz de très baros...
5. En Rambaut ses saven
4. Estât ai com hom csperdutz
74. Estât ai en consirer
C.
La comtesse de Die (v. n.).
30. Estât aurai de chantar
G.
P. de Maensac (v. n.).
�52. Eu veing vers vos soigner faoda levada.
T.
La dame et Montan.
30. E vostrais me farai veder
T.
Le comte et H. de Saint-Cyr.
56. Far voill en un sirventes
S.
Folquet de Roman (v. n.).
52. Fins e leials e senes tôt engan
C.
Ainieric de Sarlat (v. n.).
G.
Boniface Calvo (n.).
P.
Gaucelm Faidit (v. t. n.).
24. Fins et leials mi sui mes
5. Fort causa es que tôt lo maior dan
66. Fort m'enoia si l'ausese dire
S.
Le moine ee Montaudon (v. n.).
92. Frances c'al mon de gran cor non a par.
G.
Le comte de Foix.
17. Gasc péchais joglars e fers
î. Gauselins très jocs en amor ats
3. Gauselin Faiditz de dos amies corals...
21. Gausselin Faiditz eu vos deman (Ì)
S.
Aubert de Puicibot {v. n.).
T.
Mauléon, Faydit, La Bachélerie.
T.
Aim. de Péguilan et G. Faydit.
T.
Albertet et G. Faydit.
51. Ges cel que blasmon amor
G.
Guillaume de la Tour (v.).
31. Ges de chantar no m pren talans
G.
Sail de Scola {v. n.).
62. Ges per lo temps fers no m'irais
G.
Cercamon (v. n.).
51. Guillen razon ai trobada
T.
Loste et Guillen.
Aim. de Péguilan (v. n.),
8. Ja non cuidei que me pogues oblidar...
P.
96. Jésus-Christ nostre salvaire (sermon)...
S.
Pierre Cardinal (v, n.).
38. Joris, cil eut désirais per amia
T.
Gigo et Joris.
7. La franca captenensa
C.
Arn. de Marueil (v.).
48. Lanquan li jorn son loue en mai
C.
Geoff Rudcl (v. n.).
96. L'archcvcsque de Narbona
S.
P. Cardinal (v. n.).
22. L'autre jorn per aventura
C.
Gui d'Uisel (v. n.).
25. L'autr' icr quan m'os sentia
C.
Barth. Gcorgi (v.).
35. Lo bels dous temps me platz
G.
Blacas (v. n.).
Arnaud Daniel (v. n.).
12. Lo ferm voler qu'ai cor m'intra
C.
33. Lo jorn qu'us vi domna primeiramen...
G.
Pierre du Puy (n.).
59. Longamcii ai atenduda
G.
Hugues de Saint-Cyr (v. n.ï.
43. Lo vers mov merceian vas vos
10. WLagrct puiat m'es el cap
1
C.
Guillaume de Balaun (n.).
T.
Guillaume Rainols et Magret.
92. Mas qui a flor se vol mcsclar
C.
Le comte de Foix.
57- Meravil me com hom pot apellar
G.
Aim. de Bclenoi {v. n.).
5. Mon cor e mi e mas bonas cansos
C.
Gaucelm Faidit (v. t. n.).
49. Mo/iges digatz segon vostra siensa
T.
Albertet et le Moine.
49. Mon joi comens en un bel mes
C
P. de Valière (v. n.).
55. Moût avez faich lonc estage
G.
Na Casteloza (v. n.).
28. Mout m'alegra dousa voz per boscage..
G.
Guillaume de Gabestaing (v. n.).
38. Mout m'es greou d'en Sordel
S.
Bertrand d'Alamanon (n.).
31. Nfl Guillelma manz cavalliers arrage.
T.
T.
Lanf. Gigala, Guillelma Rosers.
Aim. de Peguilan et Albertet.
18. N'Ebles ara m digatz
T.
Le seigneur et Ebles.
28. N'Ebles chausetz la meillor
T.
Guillaume Gamar et Ebles.
kl. N'Elias à son amador
T.
Le cousin d'Elias d'Ussel et Elias.
4. N'Albertet chausetz al vostre sen
42. N'EUas de vos voill auzir
6. Neus ni gel ni ploia ni faing.
39. Non laissarai per paor
T.
Les mêmes.
G.
P. Vidal (v. n.).
S.
Guillaume de Figuieras (v. n.).
(1) Version plus complète d'une pièce qui a déjà figuré à la
lettre E, En Gauselin.,.
�— 43 —
43. Nue de la Bac. conseillatz m'ai vostre sen.
T.
La Bachellerie et G. Faidit.
33. Nuoitz e jorn sui en pensa/nen
T.
Garin le Brun et Mesure.
73. Ora que me desplagues amors
C-
Hugues de Pêne.
Í4. "Peire Rogiers a trassaillir
T.
Rambaud et P. Rogier.
92. Peire Salvaire en grev pensar
, G.
22. Peire Vidais pois far m'aven tenson....
P., roi d'Aragon (n.).
T.
Blacas et P. Vidal.
11. Peirols con avez tant estât
T.
Bernard de Ventadour et Peirol.
39. Pel joi del bel comensamen
G.
Guillaume de Figuieras (v. n.).
7. Perdigon ses vas salage,
T.
Dauphin d'Auvergne et Perdigon.
8. Perdigon vostre sen digatz
T.
Gaucelm Faidit et Perdigon.
32. Per maritas guisas m'es datz
G.
G.
Guillaume de Montagnagout (n.).
Alfonse, roi d'Aragon (n.).
Gauseran de Saint-Leidier (v. n.).
53. Per lo mon fan l'un de l'autre rencura.
76. Per vos fins amors me torna en alegrier.
G.
37. Plaingner voill en Blacas en aquest
S.
Sordel (v. n.).
78. Pois de chantar m'a près talcns
C.
Comte de Poitiers (v. n.).
G.
Aim. de Péguilan (v. n.).
8. Pois descobrir ni retraire
41. Pois nostre temps comensa à brunesir..
C.
Ricas-Novas (n.).
66. Pois Peire d'Alvern a cantat
C.
S.
Le moine de Montaudon (v. n.).
Arnaud Daniel.
48. Quan lo rossignol es foillos
C.
C.
Geof. Rudel (v. n.).
Le même.
28. Quant amors trobet partit
T.
Peyrols et Amors.
80. Quant aug chantar lo gai sus el erbos.
C.
Guillaume Rainols (v. n.).
23. Quant en bon luec fai flors bona semensa.
C.
Lanfranc Cigala (v. n.).
85. "Raison e mandamen
C.
Hugues de la Bachellerie (v. n.).
97. Rassa tan creis e mont e pueia
S.
Bertrand de Born (v. n.J.
G.
Arn. de Marueil (v. n.).
82. Pois Ramons en Turcmalecs
48. Quan lo rius de la fontana
7. Razo e mesura
99. Reis puois de mi chantar
S.
Dauphin d'Auvergne (v.).
44. Rofin diguatz m'ades de cor
T.
Domna R. et Rofin.
92. Salvage tuits auzem cantar
C.
Pierre, roi d'Aragon (n.).
45. Savaric ie us deman
T.
Prébost et Savaric.
23. Seignen Blacatz pois per tôt faill baraia.
T.
Bonafé et Blacas.
25. Seignen Blacatz talant ai que vos queira.
T.
Saint-Gregori et Blacas.
19. Seigner cornes jois e prêts et amors....
T.
Corne et Rambaud de Vaqueiras.
G. Seigner Jaufres respondets mi si usplatz.
T.
Renaud de Pons et Jaufre.
18. Seigner Nibert digatz vostra esciensa...
T.
Guillaume de la Tour et Nibert,
13. Seigner Rambautz per veser
T.
Pierre Rogier et Rambaut.
83. S'ieu anc d'amor sofrei ni mal ni pena.
C.
Pierre Milon (n.).
65. Si col flacs molins lorneia
37. Si com es tau tains qu'esteia
S.
G.
Tomiers et Palassis (v. n.).
Sordel (v. n.).
72. S'ieu anc per fola entendensa
C.
Berenger de Palasol (v. n.).
47. Si ja d'amor tengues amie jausen
G.
Jordan Bonel fv. n.).
36. Si m' fai amors ab fizel cor amar
G.
Blacasset.
63. Sirventes e chansons lais
S.
P. de Bussignac (v. n.).
79. Sitôt l'aura s'es amara
G.
Giraud de Galauson (v. n.).
C.
Elias Cayrel (v. n.).
46. Soudadier per cui es joven
G.
Marcabrus (n.).
59. Tant es de paubra acoindansa
S.
Hugues de Saint-Cyr (v. n.).
42. Tôt francamen domna veing denan vos.
S.
P. de Barjac (v. n.).
92. Totz reis qu'enamorats par
G.
Pierre Salvaire.
29. So que sol dar alegransa
;
�50. Totz tos afars es niens
T.
22. Tait demandon qu'es devengut amors...
C.
Bertr. de Gourdon et P. Raimon.
Rich. de Barbezieux (v. n.).
60. TJna valenta
C.
Elias de Barjols (v. n.).
26. Uns amies et un' amia
T.
G-uillaume de la Tour et Sordel.
51. Un sirventes aurai gran ren perdut
S. Bertrand du Pouget (v. n.).
S'il ne fallait tenir compte que des publications
faites en France, et que j'ai consultées pour la
grande majorité (1), je pourrais assurer que bon
nombre des pièces du manuscrit Chasteuil sont
inédites en tout ou en partie. J'ai donné les raisons de la réserve que je crois devoir garder. Je
m'empresse d'ajouter que ces pièces, dont la publication ne m'est pas connue, ne sont pas les
meilleures de la muse provençale. Astreints par
leur cadre à faire un choix, Raynouard et ceux
qui l'ont suivi ont pris le dessus du panier et
ont laissé de côté les morceaux licencieux par
exemple, au sujet desquels notre copiste n'a pas
montré les mêmes scrupules. Ceux-ci mis en dehors, les pièces inédites ne me semblent pas assez
inférieures à celles imprimées pour ne pas mériter
à leur tour d'être publiées.
Les annotations de Ghasteuil-Gallaup n'ont pas
une très grande valeur, parce qu'elles sont, en
majeure partie, puisées dans l'ouvrage de Nostredame qui ne mérite aucun crédit. Quelques observations cependant sont de son cru, et il en est de
judicieuses. Pierre de Chasteuil n'hésite pas à
(1) Ouvrages de Nostredame-Crescimbéni, Sainte-Palaye. Millot,
Rochegude, Raynouard, Faùriel, Dietz-Roisin, MM. Paul Meyer,
Chabaneau, Thomas et autres auteurs français, le Romania, la
Revue des langues romanes, encore n'ai-je pas la collection complète de ces deux Revues.
�penser que les biographies provençales de son
manuscrit ont pour auteur non Hugues de SaintCésaire (1), auquel Nostredame les attribue, mais
Hugues de Saint"-Cyr, de Tégra en Querci. Il se
fonde sur les lignes finales de la vie de Bertrand
de Ventadour, ainsi conçues : « E lo coms N'Ebles
de Ventadorn que fo filhs de la vescomtessa
qu'En Bernartz amet contet a mi N'Uc de San
Cire so que ieu ai fait escriure d'En Bernart.
Cette opinion se fortifie d'un autre passage que
Chasteuil ne signale pas. Dans la vie de Savaric
de Mauléon, Hugues de Saint-Cyr se déclare encore : E sapias per ver que ieu Uc de San Cire,
que ay escrichas estas razos... (2). » Il ne me
paraît pas qu'après cette double déclaration dans
le cours de l'ouvrage il puisse y avoir doute sur
l'auteur des Vies ou tout au moins de la plupart
d'entre elles (3).
Pierre de Chasteuil fait encore une observation
qui ne semble pas devoir être négligée. Elle est tirée
de la vie de Pierre Cardinal qui se termine ainsi :
« E ieu maistre Miquel de la Tor escrivan fauc
a, saber que En Peire Cardinal quan passet
d'aquesta vida qu'el avia ben entorn de cent
ans. E ieu sobredig Miquel ay aquest sirventes
escrit en la ciutat de Nemse. » —■ ce Nous appre(!) Hugues de Saint-Césaire paraît être un personnage chimérique. Un romaniste allemand, M. Bartsch, a même prétendu que
Cesari étant l'anagramme de Caersi, c'était Hugues de Caersi (ici
est Hugues de Saint-Cyr) qu'il fallait voir sous Hugues de SaintCésari ! L'explication est tirée par les cheveux.
(2) Raynouard, Choix, t. V, p. 441.
(3) Plusieurs biographies du manuscrit Chasteuil paraissent postérieures au temps ou vivait Hugues de Saint-Cyr.
�— 46 —
nons ainsi, » dit Chasteuil, « le nom et le temps
de celuy qui a transcrit l'original du manuscrit,
qui s'appelait, ainsi qu'il le dit lui-même, maistre
Michel de la Tour, et en ce qui est du temps, il
faut le prendre de celuy de la mort de Pierre
Cardinal, qui fut en 1306. » C'est là que Chasteuil
a pris la date approximative de 1307 qu'il assigne
à l'original copié par son frère (1). La date de la
mort de Pierre Cardinal n'est pas sûre, étant prise
dans Nostredame, mais elle doit se rapprocher de la
vérité par ce qu'on sait de positif de la vie de ce
troubadour qui mourut presque centenaire, d'après
le copiste Michel de la Tour.
Nous relevons encore dans notre copie quelques
noms de troubadours non mentionnés dans les
ouvrages imprimés : entre autres, Pierre du Puy
(Peire del Puoi), que Chasteuil présume originaire
du Puy-en-Velay. 11 est vrai que la chanson qui
lui est attribuée : Lo jorn q'us vi domna preimeiramen... est donnée par Raynouard à Guillaume de Cabestaing (2). Dans les tensons dialoguées, nous trouvons aussi quelques troubadours
non encore cités : Corne (3), la dame Guillelme
de Rosiers (4), le seigneur Nibert (5), Pierre Sal(1) G'ost-à-dire à la copie de Michel de la Tour, car Hugues de
Saint-Cyr, l'auteur des Vies, était mort longtemps avant, vers 1225,
d'après Nostradamus.
(2) Choix, t. III, p. 106.
(3) Tenson XIX. De Rambautz de Vaqueiras et du seigneur
Come. Corne, écrit ainsi cinq fois dans la pièce, paraît être un
nom et non une qualité. Lorsqu'il s'agit d'un « comte » lo manuscrit donne toujours la forme régulière coms.
(4) Tenson XXXVII.
(5) Tenson XVIII.
�— 47 —
vaire (5), etc., sans parler des poètes désignés seulement par leur prénom et des pièces anonymes
inédites.
Mais si le manuscrit d'Hubert de Gallaup vient
apporter quelque contribution appréciable à la littérature romane, je crains bien qu'en même temps
il ne tourne à la honte de Pierre de Chasteuil.
L'auteur des Arcs triomphaux ne sera plus seulement suspect, puisque le voilà pris en flagrant
délit de mensonge et de supercherie.
Dans l'ordonnance de ses Arcs triomphaux,
Pierre de Chasteuil donne place à un troubadour
dont il parle ainsi :
« Pons de Mérindol, gentilhomme de cette province [de Provence], est le quatrième qui est peint
au bas de ce tableau, et bien que Nostradamus ne
l'ait point connu pour poète, il l'étoit toutefois et
voici de quelle manière en parle mon manuscrit :
« Pons Mérindol si fo un gentil castelan de
» Proença, seianôr de Mérindol que es en riba.
» de Durença, valens cavaliers, bon guerriers,
(5) Mais ce doit être le même que Pierre Sauvage. — Je pourrais
ajouter Guillem Moyses, dont le nom est donné par une variante
dans la satire du moine do Montaudon contre les troubadours de
son temps. Raynouard a écrit :
E lo trezes es mon vezis,
Guilhem lo marques mos vozis...
Hubert de Gallaup a copié :
E lo trézes es mos vesis,
En Guillen Moyses mos cosis.
Millot, qui a connu le même texte que Raynouard, traduit avec
son indépendance ordinaire (t. IH, p. 173) : Le treizième est mon
voisin, Guillaume le marquis. Quel pourrait être ce marquis, cousin d'un moine d'Auvergne ?
�— 48 —
»
»
»
»
»
»
ben avinens et bon trobador. Enamoret se de
na Casleloza gentil donna d'Alvergne, que
era en la cort de la reina Beatrix de
Proença, que lo amet et fet de lui manias
bonas cansos; era la donna mout gaia, moul
enseignada et mout bella... » (1).
Or, ce troubadour n'est cité dans aucun autre
ouvrage imprimé ou manuscrit. Domna Casteloza
est connue : sa biographie ne fait aucune mention de Pons de Mérindol, et celui qu'elle aima et
qu'elle chanta y est nommé Armand de Bréon (2).
M. Paul Meyer, après avoir admis l'authenticité
de la biographie de Pons de Mérindol, a eu plus
tard des soupçons et a fini par la considérer
comme de « fabrication moderne » (3). C'est en
dernier lieu qu'il a été bien inspiré. Pons de
Mérindol, quoiqu'en dise Pierre de Chasteuil, n'est
pas même nommé dans son manuscrit. Il a tout
inventé, le nom et la biographie. On se demande
quel a pu être le mobile d'une telle supercherie.
Les troubadours nés en Provence ne manquaient
pas pour le tableau que Chasteuil voulait dresser à
l'honneur de sa patrie. Il y a là une de ces déviations d'esprit inexplicables qui soulèvent encore
plus d'étonnement et de pitié que de blâme (4).
(1) Discours sur les Arcs triomphaux
p. 34. Cf. Chabaneau,
Sur quelques manuscrits provençaux. Rev. des langues romanes,
XXIII, p. 73.
(2) Dans le manuscrit Chasteuil lui-même. Cf. Raynouard, Choix,
t. V, p. 111.
(3) Romania, t. XII, p. 404. Cf. Chabaneau, Revue des langues
romanes, XXVII, p. 45.
(4) Le Discours de Pierre de Chasteuil cite quelques autres trou-
/
�— 49 —
Toutefois les faussetés que Pierre de Chasteuil
a introduites dans son Discours ne doivent nullement rejaillir sur le manuscrit d'Hubert de Gallaup qui présente, je l'ai déjà dit, tous les caractères de l'authenticité. Les textes qui ont été
publiés depuis sa confection montrent que la copie
est sincère et exacte sinon toujours correcte. Les
variantes et les additions de détail que j'ai signalées n'altèrent nullement sa physionomie générale.
Je reviens à mes troubadours limousins dont je
ne comptais pas tant m'écarter. Le manuscrit de
Chasteuil contient de nombreuses pièces de leur
façon parmi lesquelles douze ne figurent pas dans
les publications françaises que j'ai consultées. Six
tensons sont de ce nombre : les numéros XII,
XVII, XXXIV, XLI, XLII, XLV. Je fais connaître
pour quelques-unes le sujet de la discussion, qui
est exposé dans le premier couplet. On pourra
ainsi juger à la fois et de la versification des auteurs et de la correction du manuscrit (1).
TENSON XII
GUIRAUÏS DE RORNEILH, EL REIS D'ARAGON
(54 vers).
Guirauts :
Ben plairia seigner reis,
Ab que us vis un pauc de léser,
badours : Isnard de Mandols, Luc de Lascaris, Raimond Romieu
qui paraissent tout aussi problématiques. (V. Raynouard, Choix,
t. V, p. Vil.)
(1) Comme je l'ai fait pour la Table, je transcris littéralement,
sans corriger même les fautes évidentes. Il ne s'agit, pour le moment, que de savoir si le manuscrit fournit quelques pièces inconnues et s'il mérite confiance.
�— 50 —
Que us plaques que me diselses ver
Se us cuiats quen la vostra arnor
A bona domna tant d'honor
Corn dun autre cavallier;
E non men tengas per guerrier
Ans mi respondets francamen... (1).
TENSON XVII
BERNARTS DE VENTEDORN, D'EN PEIROLS
(57 vers).
Bernarts :
Peirols, con aves tant estât
Que non fesesc vers ni chanson,
Respondets mi per cal rason
Reman que non aves chantât,
So laissais per mal o per be,
Per ira, per ioi o per que,
Que saber en voill la vertat...
TENSON XXXIV
N'ELIAS [D'USSEL]
e son cosin (55 vers).
Cosin :
Ara me digatz vostre semblan,
N'Elias, d'un fin amador
C'ama ses cor galiador
Et es amatz ses tôt eman,
De cal deu plus aver talan,
Segon dreitza raison d'amor,
(1) Raynouard, Choix, t. V, p. 290, donne seulement la seconde
strophe du dialogue. Je crois que cette tenson n'a pas été publiée
en entier.
�— 51 —
Que de si donz sia drutz o marritz
Quant ses deve quel nescatz chausitz...
(1).
TENSON XLII
N'ELIAS E
SON COSIN
(82 vers).
Cosin :
N'Elias de vos voill auzir,
Car vos faitz damor connoissen,
Car séria meillz a sufrir
Ac el qui ama fmamen,
Qua mes lot son cor e son sen
Tôt temps en aver amia,
Si caut la ella moria,
0 si per altr' el gurpia,
De qui noill fos tant avinen... (2).
Je rappelle simplement les autres pièces de nos
troubadours que je crois inédites et qui figurent
à la suite de leurs biographies.
GuiRAUTS DE BORNEILL, MAESTRE DELS TROBAD0RS.
Sirventes : Cardaillac, per un sirventes... (68
vers).
GAUCELIN FAIDITZ.
Cansos : Mon cor e mi e mas bonas cansos...
(54 vers).
Sirventes : Ab nov cor e ab novel son... (48
vers) (3).
(1) La tenson XLI entre les mêmes personnages est un peu libre.
(2) Un échantillon de la tenson XLV, entre Savaric de Mauléon
et le Prévôt de Limoges Savaric ie us deman, a été donné par
Raynouard {Choix, t. V, p. 366). Il en a publié 17 vers. Dans la
copie, cette tenson a sept couplets et deux envois formant 107 vers.
(3) J'ai noté que cette pièce n'avait été publiée que pour partie,
mais je ne retrouve pas la source de ma note.
�— 52 —
GAUBERÏ DE POISSIBOTS.
Cansos : Gasc pechats e fers... (48 vers).
Cansos : Ben cuidet vengar se amor... (64 vers).
ARNAUT DE TINTIGNAC.
Cansos : En es mai e en consirer... (55 vers).
Je veux faire aussi mention des très curieux
sirventes de Raymond de Durfort, En Turc Malet
et Arnaud Daniel, qui ont pour sujet les aventures
ou plutôt les mésaventures de Bernard de Cornil
avec une dame de nom de Naia. Ces pièces (149
vers) sont certainement inédites, elles braveraient
difficilement l'impression. La dame Naia ne se
piquait pas de tant de pruderie, car ces poésies
ont pour titre : Los sirventes de la domna que
ac nom domna Naia que dis al cavalier de
Cornil que el non l'amaria si el ne la cornava
el cul. Les trois troubadours se sont évertués à
qui mieux mieux à jouer sur le mot Cornil et
tous ceux ayant même racine (1).
Le manuscrit de Chasteuil fait mention de treize
troubadours limousins. On sait qu'ils furent bien
plus nombreux et que c'est cette province qui a
-fourni les plus anciens et les plus célèbres de ces
poètes. Puisque j'ai l'occasion de parler d'eux que
(1) Millot (t. I, p. 256), avec ses connaissances superficielles, parle
ainsi de ces sirventes : « Deux sirventes de Raimond, composés
conjointement avec Tuex, Malet et Cornils, chevaliers du Querci,
sont inintelligibles. » — Tuex et Malet ne sont qu'un même personnage : Turc-Malet. Il y a trois sirventes dont j'indique les auteurs. Cornil n'en est pas, il est le sujet de ces pièces satiriques.
Comme elles sont chargées de jeux de mots licencieux, quelques
passages restent obscurs, mais l'ensemble est très compréhensible.
Millot n'était pourtant pas si ingénu.
�— 53 —
je ne retrouverai peut-être pas de si tôt, je veux
à mon tour en donner la liste, et dresser pour
ma petite patrie une manière d'arc triomphal, à la
mode de Chasteuil, mais d'une composition plus
véridique. M. Chabaneau, qui reste le champion
le plus autorisé de la gloire des troubadours limousins, a donné une liste de ce genre, la plus complète jusqu'à présent (1). Je ne me permettrais pas
de refaire ce travail après lui si je ne pouvais y
ajouter quelques noms et préciser quelques renseignements. Mes additions seront appuyées de leurs
preuves. Je les marque d'un astérisque et parmi
les sources je choisis les plus anciennes. Je mentionne les jongleurs, qui sont inséparables des
troubadours.
Ma liste ne s'étend pas à tous les troubadours
de l'école limousine, je la borne aux poètes originaires de l'ancien diocèse de Limoges ou de la
vicomté de ce nom. A l'époque où florirent les
troubadours, le diocèse de Limoges correspondant
à l'ancien pagus Lemovicensis comprenait des
territoires qui sont devenus plus tard périgourdins,
à la suite de l'organisation des sénéchaussées. La
vicomté de Limoges s'étendait légèrement au-delà
du diocèse, mais l'attache féodale était alors la
plus puissante, la seule, à vrai dire, dans l'ordre
civil, et les sujets du vicomte de Limoges étaient
tenus pour Limousins. Excideuil était du diocèse
de Périgueux mais de la vicomté de Limoges, et
le biographe provençal du xmc-xive siècle écrit :
(1) Revue des langues romanes, t. XXV, p. 382 et suiv.
�Guirauts de Borneil si fo de Limosi de l'encontrada d'Essideuil. Dante oppose « au Limousin » Giraud de Bourneil le Périgourdin Arnaud
Daniel (1).
J'inscris mes troubadours dans un ordre approximativement chronologique (2).
GRÉGOIRE BÉCHADE, du château de Lastours. Vers
1100. (Chron. de Vigeois, dans Labbe, chap. XXX.
Paul Meyer, Fragment d'une chanson d'Antioche
en provençal, Paris, 1884.)
* Pierre, jongleur, de Saint-Martin-Septpers (arrondissement de Brive), 1092-1110, Pelro joculare
de Septem-Piros. (Cartulaire de Vigeois, charte
CLXXXIX) (3). C'est, je pense, le plus ancien jongleur connu.
ÈRLES II, VICOMTE DE VENTADOUR, surnommé le
Chanteur, époux d'Agnès (aliàs Alix) de BourbonMontluçon, 1095, 1155. Contemporain et émule de
Guillaume IX duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, dont les poésies en langue limousine sont
les plus anciennes qui aient été conservées. (Chronique de Vigeois, ch. XXIV, LUI) (4).
(1) Dans le Chant du Purgatoire : « Laissez dire les fous qui
croient que celui de Limoges l'a surpassé. »
(2) Je devrais peut-être faire figurer en tête de ma liste saint Israël du Dorât, mort en 1014, auteur d'une Vie de Jésus-Christ, métro
eleganti vernaculo, mais les renseignements à ce sujet sont trop
modernes. Je néglige les anonymes, dont quelques-uns plus anciens que Béchade lui-même, ont écrit en dialecte limousin, l'auteur du poème sur Boèce par exemple.
(3) Bulletin de la Société archéologique du Limousin, 1890,
p. 145.
(4) Quelques auteurs prétendent qu'Èbles III, fils d'Èbles II, se
livra aussi à la poésie, mais il semble s'être borné à la protéger
dans la personne de Bernard de Ventadour, ce dont il n'eut pas à
�— 55 —
BERTRAND DE BORN,
1159, 1202. (Vies des troubadours.) Châtelain d'Hautefort, à l'extrême limite
du diocèse de Périgueux, Bertrand de Born est
bien Limousin par son origine, par ses œuvres,
par tous les actes de sa vie. Le lieu de Born son
berceau, l'étang et la forêt de Born étaient dans
la paroisse de Salagnac, archiprêtré de Lubersac,
diocèse de Limoges, et dans la vicomté de Limoges, châtellenie de Génis. Le château d'Hautefort, jadis de la seigneurie des Lastours et de la
mouvance du vicomte de Limoges, dépendait alors
du comté de Périgord, mais la très grande partie
de la terre de Bertrand de Born était dans la
vicomté de Limoges (1).
BERTRAND DE BORN le fils. Au temps de Jeansans-Terre, 1199-1216. (Vie des troubadours.)
PIERRE DE BOSSIGNAC, clerc d'Hautefort. Contemporain de Bertrand de Born. (Ibidem.) On ne
connaît pas en Périgord de nom de lieu dit Bossignac. Il y a un village de Boussignac, paroisse
de Sainte-Fortunade, près Tulle.
BERNARD DE VENTADOUR. Vers 1160, f 1223.
(Même source.)
* RAYMOND III, VICOMTE DE TURENNE, époux d'Hélis de Séverac, f vers 1212. Avec le comte de
se féliciter. Le malheur des troubadours est de n'avoir trouvé jusqu'à Raynouard que des historiens sans aucune critique, tels que
Nostredame et Millot, qui brouillent les temps et les personnages
quand ils ne se livrent pas à la pure invention. Millot confond
Èbles II, mari d'Agnès de Montluçon, avec Èbles III, mari de
Marguerite de Limoges et d'Alix de Montpellier.
(1) V. La vicomté de Limoges, géographie el statistique féodales. Périgueux, 1873.
�— 56 —
Rodez, il enseigna la poésie à Hugues de SaintCyr. Le vicomte de Turenne, le dauphin d'Auvergne et Hugues de Saint-Cyr, firent ensemble
des tensons. (Vie de Hugues de Saint-Cyr.) On a
conservé deux pièces de ce vicomte qui n'est pas
autrement désigné. Je pense que c'est Raymond III
et non Raymond IV. Ce dernier ne devint vicomte
que vers 1214; à cette date le dauphin d'Auvergne
était septuagénaire et Hugues de Saint-Cyr n'était
plus jeune (1).
MARIE DE VENTADOUR. Fille du précédent, femme
d'Èbles V, vicomte de Ventadour. Vivait encore en
1221, lorsque son mari se fit religieux à Grandmont (2). Marie de Turenne était sœur de Maheut,
dame de Montagnac (mieux Montignac), célébrée
par Bertrand de Born, et d'Élis dame de Montfort,
autre Elvire de l'époque. Elle fut aimée et chantée
par Gaucelm Faydit, Gui d'Ussel, le comte de la
Marche. Rochegude (Parn. Occ, p. 266) a publié
une tenson d'elle et de Gui d'Ussel. Crescimbeni
(1) Une précieuse généalogie de Comborn, avec ses branches de
Limoges, Turenne, Ventadour, etc., dressée au xvm" siècle et publiée par M. Champeval dans le Bulletin de la Société archéologique de Brive, tomes XI et XII. voudrait que Raymond II et
Raymond III de Turenne ne fussent qu'un seul et même personnage. Cette opinion ne me paraît pas admissible. Ce n'est pas le
lieu do la discuter : je me borne à la mentionner.
(2) M. Chabaneau la dit, à tort, croyons-nous, fille de Boson II,
grand-père de Raymond III, et place sa mort en 1219. — Geoffroy
de Vigeois, qui est la source la plus sûre et presque unique des
renseignements que nous possédons sur ces antiques familles, la
nomme Marie, sœur de Raymond de Turenne (Chron. de Vigeois,
eh. XXIV), mais l'acte de 1221 dans lequel elle comparaît, avec son
mari et ses enfants Raymond et Èbles, la nomme Marguerite. Cette
différence tient peut-être à ce que le prénom de Marguerite s'écrivait parfois en langue limousine Maria Garida [Maria Garida,
vescomtessa d'Albusso). Elle n'en jette pas moins une certaine
obscurité sur l'identité de la femme d'Èbles V de Ventadour.
�(p. 208) assure que d'autres poésies de sa façon
se trouvent dans le manuscrit 3207 de la Vaticane.
* HUGUES IX, DIT LE BRUN, COMTE DE LA MARCHE.
1180, 1208. (Vie de Marie de Ventadour.) « ...El
coms de la Marcha, lo cals era appelatz N'Uc
lo Brus si era sos cavaliers... et un dia el
dompneiava com ella et si agon una tenson
entre lor ».
LE PRÉVÔT DE LIMOGES. AU temps de Savaric de
Mauléon. 1180, 1220. (Vie de Savaric.) Dignitaire
ecclésiastique qui quitta sans doute la fonction et
conserva le titre.
GAUCELM FAYDIT, d'Uzerche. f vers 1223. (Vies
des troubadours.)
HUGUES DE LA BAGHELLERIE, d'Uzerche. Même
temps que Gaucelm Faydit et Savaric de Mauléon. M. Chabaneau n'est pas alFirmatif sur son
origine. Elle n'est pourtant pas douteuse. Le manuscrit Chasteuil, d'accord avec Raynouard et Rochegude, s'exprime ainsi : N'Ucs de la Bacalaria
si fo de Lemosi de la on fo Gauselm Faidits...
et lui attribue la chanson : Rason e mandamen,
qui est donnée par Raynouard à Gaucelm Faydit.
GUI D'USSEL, seigneur d'Ussel, j vers 1230.
ÈBLES D'USSEL, frère du précédent.
PIERRE D'USSEL, frère des précédents.
HÉLIAS D'USSEL, seigneur de Charlus (Charlus-lePailloux près Ussel) et non Châlus près Limoges,
comme on l'a écrit dans la Biographie des hommes
illustres du Limousin, par MM. du Boys et Arbellot. Cousin des précédents. (Même source.)
�- 58 -
même lieu de Charlus.
Il attaque dans une pièce le jongleur Gui de Glotos. Même temps que les d'Ussel. (Vies des troubadours.)
* DIODE DE CARLUS.
DU
GUI DE GLOTOS,
d'Égletons près Ussel. Troubadour et jongleur. Raynouard reproduit une partie
de la réponse assez verte qu'il fit à Diode de Carlus. Il n'y a aucun doute sur la traduction du nom
de lieu de Glotos. Il est écrit ainsi dans de nombreuses chartes de l'époque. Les d'Ussel, Diode de
Carlus, Gui de Glotos étaient des compatriotes, de
la vicomté de Ventadour.
des seigneurs de Cornil
près Tulle. Vers 1189. Crescimbeni, d'après Mario
Equicola, le nomme Bernardo de Comoglia o
Corniglia, detto Bernard de Cornoil, mais le
véritable nom est donné par le manuscrit de Chasteuil, et les rapports de Bernard de Cornil avec les
troubadours du Querci ne laissent aucun doute sur
son origine. La maison de Cornil était puissante
en Bas-Limousin. Une branche était établie en
Querci, au château de Creysse, vicomté de Turenne, vers la fin du xnc siècle. Raymond de Cornil, évêque de Cahors en 1280, en était issu. Mais
ce qui permet de croire que Bernard de Cornil
était de la souche restée à Cornil c'est qu'à l'époque
où il vivait, la migration des Cornil de Creysse
était très récente et que sa naissance devait être
antérieure à cette migration. Dans un couplet du
sirvente, il semble d'ailleurs qualifié seigneur de
Cornil, qualité qui n'a jamais appartenu aux seigneurs de Creysse : Seigner pois de Cornil es.
BERNARD
DE
CORNIL,
�Mais je dois dire, pour être exact, qu'En Turc
Malet l'appelle Malastruc Caersinat (manuscrit
Cliasteuil), ce qui peut s'expliquer parce qu'il aurait été élevé et aurait vécu près de son parent
Pierre de Cornil, bailli de Martel vers 1180, tige
des seigneurs de Creysse. (V. Lacoste, Histoire du
Querci, t. II, p. 136, 194, 348.)
* N., jongleur, de Brive. Vers 1214. Blasonné
par Pierre d'Auvergne dans sa satire des troubadours de son temps. (Manuscrit de Chasteuil.)
« ...El quart de Briv' al Lemosis,
Un joglars qu'es plus querentis
Que sia tro qu'en Bonaven,
E semblaria us pelegris
Malaut, e quan chanta el mesquis
C'ab pauc pietats no m'en pren. »
Le quatrième de Brive en Limousin,
Le plus pauvre jongleur
Qui soit jusqu'à Bénévent,
Il semble un pèlerin
Malade quand il chante, le chétif,
Pour un peu, la pitié m'en prendrait.
Ce jongleur de Brive, en Limousin, est devenu
dans l'ouvrage de Millot (t. II, p. 23) et dans l'Histoire d'Aquitaine de Verneilh-Puyrazeau, (t. I,
p. 503), le troubadour Brival, Limousin. Les nombreuses aphérèses de la langue romane facilitent
ce genre de bévues.
JEAN D'AUBUSSON. 1236, 1240. Au temps de Sordel. (Millot, Raynouard, etc.) D'après Crescimbeni,
�— 60 —
il y a des poésies de ce troubadour dans le manuscrit 3207 de la Vaticane et dans le recueil des
poètes provençaux de la bibliothèque de Florence.
GAUBERÏ DE PUYCIBOT. Des environs de SaintLéonard. Puycibot est aujourd'hui du département
de la Dordogne. Vivait au temps de Savaric de
Mauléon. (Vies des troubadours.)
GIBAUD DE BOURNEIL. j vers 1278. Le maître
des troubadours. (Même source.)
c
RICHARDET lo jotglar. xm siècle. Propriétaire
d'une maison à Limoges. (M. Chabaneau, d'après
le Cartulaire du Consulat de Limoges, folio 21.)
GUILLAUME DE LIMOGES, XIII" siècle. (Millot et
Raynouard.)
J. lo jotglar. Résidait à Limoges, dans sa maison, à la fin du xme siècle. {Documents historiques sur le Limousin, par M. Leroux, t. I,
p. 28.)
e
* GUILLAUME DES BIARS. xiv siècle. Au temps
des papes d'Avignon. (Baluze, Histoire de Tulle,
p. 203, d'après le manuscrit 7226 de la bibliothèque du roi.) Millot et Raynouard le nomment
à tort de Briars. Le nom en roman est dal Biars.
La Léandréide, poème italien, composé vers 1400,
le nomme Guilerm de Biarz. Il faut qu'il ait eu
une certaine réputation, puisqu'il figure au nombre des 43 troubadours qu'Arnaud de Mareuil présente (dans le poème) à « son frère » Dante (1).
La famille dal Biars, originaire du lieu de ce
nom, paroisse de Saint-Martial de Gimel (Tulle(1) Revue des langues romanes, XXIII, p. 11. Article de M. Chabaneau, auquel l'origine de Guilerm de Biarz a pourtant échappé.
�— 61 —
Sud), a marqué au xive siècle en Bas-Limousin et
a donné un évèque au siège de Tulle dans la personne de Laurent dal Biars, physicien du pape
Innocent VI.
* BERNARD RASGAS.
f vers 1353. Mentionné par
Pétrarque. Vie dans Nostre-Dame et Crescimbeni,
qui reproduisent un fragment de ses œuvres. Ce
fragment est considéré comme apocryphe, mais
M. A. Thomas a retrouvé d'autres traces des productions de ce poète. (Revue des langues romanes, XXVI, p. 216, art. de M. Chabaneau.) Son
origine limousine n'est pas douteuse. Sa famille,
qui existe encore, revendique pour son ancêtre la
qualité de gentilhomme limousin, parent d'Innocent VI.
ARNAUD DE TINTIGNAC. f vers 1354. (Manuscrit
de Chasteuil, Raynouard, Nostredame, Crescimbeni, Millot.) Ce dernier auteur mentionne aussi
Giraud de Tintignac, dont quelques vers seraient
cités dans le Breviari d'amor d'Ermengaud de
Béziers.
Nostredame, persuadé que tous les troubadours
devaient être nés dans sa Provence ou tout au
moins dans le Languedoc, a fait d'Arnaud de Tintignac un seigneur de Cotignac, tout comme des
d'Ussel des seigneurs d'Uzès, de Giraud de Bourneil un gentilhomme de Limoux, etc., etc. Mais
le nom de Tintignac est le seul qui figure dans
les manuscrits originaux, notamment dans le manuscrit 3204 de la bibliothèque du Vatican, ainsi
que l'indique Crescimbeni. De même dans le manuscrit de Chasteuil qui donne une pièce entière
�— 62 —
de ce troubadour. Ce nom de Tintignac a sa physionomie propre, et dans l'ancien territoire de la
langue romane on ne connaît d'autre lieu auquel
il puisse s'appliquer que le village de Tintignac,
limitrophe de l'ancienne station romaine dite les
Arènes, paroisse de Naves près Tulle (et à quelques centaines de mètres de ma propriété de Bach
où j'écris ces lignes).
Si j'ai ajouté quelques noms à la liste de M. Chabaneau, j'ai cru devoir en négliger quelques autres
dont l'attribution m'a paru trop incertaine, tels que
Andrian del Palais, Audoi, Estève, Giraud de Luc,
Espagnol, le prévôt de Noailhac, Jordan Bonel de
Cofolen, etc. D'après Millot, j'aurais dû aussi faire
figurer parmi les troubadours limousins une des
nobles dames chantées par Bertrand de Boni et
qui l'aurait payé de la même monnaie. Millot
écrit en effet, dans la vie du châtelain d'Hautefort : « Bertrand prodiguait les éloges à une dame
de Bourgogne nommée Guiscarde, qui avait épousé
le vicomte de Comborn [Archambauld VI], et qui
avant son mariage avait fait des vers pour Bertrand » (t. I, p. 241). Mais on ne trouve rien
d'approchant dans les documents contemporains,
et il est improbable que Guiscarde de Beaujeu,
venue de Bourgogne, connût la langue limousine
avant son mariage. C'est encore quelque mauvaise
lecture qui aura trompé Millot, comme pour le
troubadour Brival.
Il n'est pas sans vraisemblance pourtant que ces
zélatrices si ardentes de la poésie, qui tenaient
les cours d'amour, et dans ces tournois « dont sou-
�— 63 —
vent elles étaient le prix », prononçaient à la fois
sur la casuistique galante et sur. le talent de leurs
justiciables, se soient mêlées de versifier. J'ai
nommé, au cours de cette notice, quelques dames
du Limousin qui eurent un rôle marqué dans ces
fastes où Vénus et Apollon étaient également honorés : les trois sœurs de Turenne « las très de
Torena » Guiscarde de Beaujeu, Marguerite, vicomtesse d'Aubusson. D'autres encore peuvent être
rappelées : la vicomtesse de Ventadour, Audiart de
Malemort, l'amie complaisante de Marie de Ventadour, Agnès de Rochechouart, la vicomtesse Assaillide d'Aubusson belle-mère de Marguerite, sans
parler de celles qui se cachent sous des pseudonymes symboliques dans les vers de Bertrand de
Born, Giraud de Bourneil, Bernard de Ventadour :
Bel-Senhor, Belz-Miralh, Cembélis, la dame de
Ségur, Alamande, Belvezer, Arinan, etc. Sur le
compte de ces grandes dames, si célèbres en leur
temps, on ne sait guère que ce qu'en ont dit les
troubadours, qu'elles étaient aimantes, généreuses
et sans préjugés. Le voile des pseudonymes ne
sera sans doute jamais percé : de la plupart de
celles dont on connaît le nom, l'identité n'est
même pas clairement établie. Il serait intéressant
de mieux préciser ces personnalités, de rechercher
les traces qu'elles ont laissées en dehors du Parnasse, chez les historiens ou dans les actes de la
vie civile. Ce sujet me tentera peut-être un jour.
G.
CLÉMENT-SIMON.
�Extrait du Bulletin de la Société Scientifique, Historique et Archéologique
de la Correze (siège à Brive), tome XV.
Brive, imprimerie
MARCEL ROCHE,
avenue de la Gare.
�ADDITION
A LA
Notice du manuscrit Chasteuil-Gallaup
M. Paul Meyer, directeur de l'École des chartes, membre de l'Institut, à qui j'ai communiqué les bonnes feuilles
de ma notice sur le manuscrit Chasteuil-Gallaup, m'a fait
l'honneur de m'adresser des renseignements qui sont un
complément nécessaire de mon article.
Je me doutais que le texte roman de la copie d'Hubert
de Gallaup était tiré de manuscrits du Louvre encore
existants, fort heureusement, et conservés aujourd'hui
dans les riches collections de notre Bibliothèque nationale, mais les constatations faites par les auteurs qui
s'étaient occupés de cette copie m'éloignaient de croire
qu'elle fût empruntée à un seul de ces manuscrits.
M. Chabaneau, reproduisant une notice de M. de Mazaugues sur Peyre del Vernegue, relevait bien des indications qui semblaient démontrer que la copie ChasteuilGallaup (alors possédée par M. de Mazaugues) était une
« copie en abrégé » du manuscrit 7,225 (854 nouveau) de
la Bibliothèque du Roi (Revue des langues romanes,
XXVIII, p. 82), mais d'autre part, un fragment du même
auteur publié aussi par M. Chabaneau (ibidem, p. 280),
fragment que j'ai cité dans mon travail, paraissait prouver plus péremptoirement que la copie Chasteuil était
différente du manuscrit 7,225 et contenait des articles
qui manquaient à cet original. Malgré ces contradictions
qui créaient mon incertitude, M. Chabaneau avait adopté
une opinion que je ne croyais pas suffisamment justifiée
et qui pourtant se trouve exacte. Je rectifie donc ce que
j'ai dit à ce sujet.
Il résulte en effet de l'obligeante communication de
�— 66 —
l'éminent directeur de l'École des chartes, auquel j'exprime ici ma gratitude, que la copie Chasteuil-Gallaup
est, pour le texte roman, un extrait du manuscrit 854
nouveau de la Bibliothèque nationale.
Le copiste a pris dans ce manuscrit les tensons au
nombre de 52, littéralement et dans le même ordre.
. Il a transcrit ensuite, toujours suivant l'ordre du manuscrit, les vies des troubadours en choisissant pour chacun d'eux une ou plusieurs des chansons attribuées au
poète.
Dans le manuscrit 854, les sirventes forment une partie
séparée à la fin du volume. Le copiste, au lieu de les
laisser à part, a fait son choix parmi eux et a placé sa.
transcription sous l'article de chaque auteur.
On remarque cependant quelques transpositions dans
l'ordre des vies et pièces copiées, mais elles sont insignifiantes.
C'est sur cette copie, ainsi établie par Hubert de Gallaup ou plutôt par ses secrétaires, que Pierre de Gallaup
de Chasteuil a inscrit ses nombreuses annotations auxquelles M. de Mazaugues, dans les mains duquel était
arrivé le volume, a ajouté ses corrections.
G. CLÉMENT-SIMON.
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Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
Patrimoine écrit occitan:imprimés
Description
An account of the resource
Ce set contient les imprimés numérisés par le CIRDÒC issus des collections des partenaires d'Occitanica
Libre
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Région Administrative
Languedoc-Roussillon
Variante Idiomatique
Limousin
Aire Culturelle
Limousin
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Notice de quelques manuscrits d'une bibliothèque limousine / G. Clément-Simon
Subject
The topic of the resource
Galaup de Chasteuil, Pierre de (1644-1727)
Chansons de troubadours -- Manuscrits
Description
An account of the resource
<p style="text-align: justify;">Cet article de Gustave Clément-Simon <span>(1833-1937)</span>, extrait du <em>Bulletin de la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze</em> (Tome XV), est une description raisonnée de quelques manuscrits se rapportant au Limousin de par leur sujet ou l'origine de leurs auteurs. Il décrit tout particulièrement le manuscrit dit de Gallaup de Chasteuil (p.23 et suivantes), aussi appelé "Chansonnier de Béziers", conservé aujourd'hui à la médiathèque du CIRDÒC à Béziers (cote Ms 13). </p>
<p style="text-align: justify;">Ce manuscrit occitan est une copie datant de la fin du XVIIe siècle - début XVIIIe siècle d'un chansonnier médiéval des troubadours, relié en parchemin aux armes de <span>Gallaup de Chasteuil</span>. </p>
<p style="text-align: justify;"><br /><strong>Pour en savoir plus sur le <em>Chansonnier de Béziers</em> : </strong></p>
<p style="text-align: justify;"><span class="ibw_diagnostic">Geneviève Brunel-Lobrichon, "Le chansonnier provençal conservé à Béziers", dans <em>Actes du premier congrès international de l'Association internationale d'études occitanes</em> / éd. par Peter T. Ricketts. - London : A.I.E.O, 1987, p. 139-147.</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span class="ibw_diagnostic">Cyril P. Hershon, "Le chansonnier de Béziers, édition semi-diplomatique" <em>La France Latine</em>, n.150, 2010, p.5-298 ; n.152, 2011, p.7-184.</span></p>
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Clément-Simon, Gustave (1833-1937)
Source
A related resource from which the described resource is derived
CIRDÒC - Mediatèca occitana, CBC 563
Publisher
An entity responsible for making the resource available
impr. M. Roche, (Brive)
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1908
Rights
Information about rights held in and over the resource
Domaine public
License
A legal document giving official permission to do something with the resource.
Licence ouverte
Relation
A related resource
Vignette : http://www.occitanica.eu/omeka/files/square_thumbnails/7240f81828d02cd7f8a89b27a88d6515.jpg
http://www.sudoc.fr/139189076
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol. (66 p.) ; 25 cm
Language
A language of the resource
fre
Type
The nature or genre of the resource
text
monographie imprimée
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
http://purl.org/occitanica/652
FRB340325101_CBC-563
Spatial Coverage
Spatial characteristics of the resource.
Limoges (Haute-Vienne)
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
19..
Alternative Title
An alternative name for the resource. The distinction between titles and alternative titles is application-specific.
Notice de quelques manuscrits d'une bibliothèque limousine / par Gustave Clément-Simon
Occitanica
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Gustave Clément-Simon
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Pierre de Galaup de Chasteuil