Explorar los documents (46 total)

Casini, Hervé

Écrivain, félibre et journaliste languedocien. Militaire puis administrateur colonial au Tonkin où il réside de 1886 jusqu’à sa mort prématurée en 1897, des suites de sa consommation intense de l’opium. Il a utilisé deux langues – le français et le provençal rhodanien – comme vecteurs d’une production artistique, tant en prose qu’en vers, qui trouvera essentiellement en Indochine sa terre d’inspiration.

Éléments biographiques 

Né le 17 avril 1863 à Clermont-l’Hérault, rue Croix-Rouge, Jules Boissière effectue une brillante scolarité à Montpellier puis à Paris (classe de rhétorique supérieure au lycée Henri IV), où ses parents et sa sœur se sont installés. Particulièrement doué en langues, il commence à s’initier au journalisme en collaborant au journal radical-socialiste de Clémenceau La Justice. C’est à la même époque qu’il se met à fréquenter le Paris de la fin du Parnasse, des Décadents et des Symbolistes. Il n’a que vingt ans lorsqu’est publié chez Lemerre – l’éditeur parnassien par excellence – son premier recueil de poésies Devant l’énigme où l’on sent particulièrement l’influence de Mallarmé, l’un des auteurs qui l’accompagnera tout au long de sa brève vie.
Au lendemain de la défaite de 1870, de nombreux poètes continuent d’être tentés par le voyage en Orient  et par le goût de l’aventure, voire de l’héroïsme… Jules Boissière, comme Rimbaud et Loti en tête de toute une génération, ne fait pas exception à la règle et se laisse aller à des rêves de départ et de lointains voyages... Pourtant, ses racines provençales ne sont jamais bien loin – comme on peut le constater à la lecture de son deuxième recueil Provensa ! (1887) – et se retrouvent renforcées par la fréquentation des félibres parisiens du café Voltaire, parmi lesquels Alphonse Daudet, Clovis Hugues, Charles Maurras et Paul Mariéton avec lesquels il nouera des liens amenés à perdurer. Il devient très vite le secrétaire de la Société des Félibres de Paris et est invité par Valère Bernard à venir en Provence où il rencontre Frédéric Mistral. C’est sans doute l’époque de la naissance de son amour pour Thérèse Roumanille, fille du célèbre primadié, qui vient d’être choisie à Hyères comme nouvelle reine du Félibrige. Aimer une « reine », qui plus est fille d’un ardent polémiste royaliste, pas toujours très tolérant envers les agnostiques, n’était assurément pas chose aisée ! Le poète écrit désormais, le plus souvent sans signature, des chroniques parlementaires dans des journaux d’obédience radical-socialiste et volontiers anticléricale, tels que le quotidien héraultais Le Petit Méridional. C’est en 1886, pour des raisons qui demeurent encore partiellement obscures – mais qui ont sans doute un lien avec l’abandon de Louis-Edouard Boissière, père de l’auteur, du domicile conjugal et avec les difficultés financières qui s’en suivent –, qu’il prend le parti de s’expatrier et de voir du pays. Justement, le Tonkin vient d’être transformé en colonie française et l’Annam est sous protectorat français depuis 1874 : tour à tour secrétaire de Paulin-Alexandre Vial, résident général en Annam et au Tonkin, puis surtout de Paul Bert, gouverneur civil de l’Annam et du Tonkin dont il devient le commis de résidence, Jules Boissière effectue en Indochine son service militaire, combat – puisque la conquête n’est alors pas encore terminée –, apprend l’annamite et lit 3000 caractères de chinois puis devient fonctionnaire dans le corps des administrateurs. Collaborateur d’Ernest Constans, nommé en 1887 gouverneur général, il devient alors ce poète provençal en Indochine qui s’installe à Binh-Dinh puis à Qui-Nhon, visite tout le pays nouvellement conquis, Calendau de Mistral sous le bras et sa bibliothèque toujours prête à le suivre en brousse. Depuis le Tonkin, il ne cesse de correspondre avec l’auteur de Mirèio puis, plus tard, avec Mallarmé. Il écrit alors toute une œuvre poétique en provençal, recueillie et traduite post-mortem par son épouse sous le titre Li Gabian (Les Goëlands).

Dans un premier temps, sa nostalgie de la terre de Provence prend le pas sur l’attirance pour le paysage environnant, son peuple et ses coutumes. L’écriture coloniale obéit chez lui à un lent processus de maturation qui semble parallèlement correspondre à sa progression dans l’échelle administrative et à sa rencontre avec l’opium.
C’est, de fait, avec ses seuls Propos d’un intoxiqué, récit publié à Hanoï en 1890 – sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode – et plusieurs fois réédité, qu’il se fait un nom parmi ces écrivains de l’opiomanie en vogue à la fin du XIXe siècle.
Devenu un administrateur brillant, tout auréolé de ses succès indochinois, il rentre en France pour sa première permission. Il peut désormais prétendre à la main de Thérèse Roumanille, qu’il épouse en l’église Saint-Agricol d’Avignon, le 17 avril 1891, puis ramène en Indochine l’année suivante.
Alors même que la vie semble lui sourire, il n’écrit curieusement plus en provençal et il faut attendre son dernier séjour en France, en 1896, pour qu’il rédige ses cinq derniers poèmes dans la langue de Mistral. Entre-temps, il est devenu en Indochine un homme d’action pour lequel l’écriture en prose devient le vecteur principal de la production littéraire. Il prend alors la direction de La Revue Indochinoise qui publiera, au-delà de la disparition de son fondateur, les principaux auteurs français d’Indochine. C’est l’époque où Boissière écrit certains de ses textes les plus forts et les plus influencés par sa vie d’aventurier, de soldat et de haut-fonctionnaire du Tonkin, tous publiés chez Flammarion en 1896 dans le recueil Fumeurs d’Opium : Dans la forêt, La prise de Lang-Xi, Comédiens ambulants, Le blockhaus incendié, Les génies du mont Tân-Vien, Une âme, Journal d’un fusillé.
Le 12 août 1897, à peine retourné à Hanoï, en qualité de vice-résident, il meurt brutalement d’une occlusion intestinale (sans doute due à sa fréquentation assidue des fumeries d’opium…). Il a 34 ans. Pour respecter sa volonté, sa dépouille n’est pas ramenée sur le sol français et il est enterré au cimetière d’Hanoï. Sur sa stèle ne figurent que son nom et ses dates de naissance et de mort.

Engagement dans la renaissance d’oc

Contrairement à ce que pourrait le laisser croire une lecture trop rapide de sa biographie, Jules Boissière demeure nostalgiquement et sensoriellement attaché, tout au long de sa brève vie, à la Provence et à la langue rhodanienne telle que codifiée par Roumanille, Mistral et leurs compagnons. Si on ne trouve pas trace dans sa production d’une expression en dialecte languedocien usité à Clermont – quoiqu’il appelle à la cultiver dans sa critique d’un ouvrage de A.P. Fleury-Geniez, Histoire populaire de la ville de Clermont-L’Hérault rédigée, pour La Revue Félibréenne de mars 1886 – c’est sans doute parce que chez lui, au sein d’une famille très bourgeoise, on est assez éloigné de la langue d’Oc. De fait, l’attachement à la langue provençale sera davantage le fruit d’une démarche intellectuelle – voire élitiste – et s’exprimera dès la préface de Provensa ! (1887), son deuxième recueil de poésies, toutes écrites en français, où il écrit, non sans une nostalgie de circonstance : « Mais à courir les chemins, je me suis épris de la Terre, et surtout de notre terre à nous, l’antique Provensa dont le nom, jeté de l’Océan aux Alpes, rallia nos aïeux contre Montfort ».
C’est la fréquentation à Paris des félibres du café Voltaire, puis l’invitation de certains d’entre eux à venir séjourner en Provence, qui pousse Boissière à écrire en vers provençaux. Parmi ses nombreuses contributions aux divers organes officiels du Félibrige (L’Armana prouvencau et La Revue Félibréenne essentiellement), il faut relever 5 poèmes qui reparaîtront, à titre posthume, dans le recueil Li Gabian (1899) et dans lesquels s’exprime déjà l’inspiration provençale de l’auteur : Partènço où l’on trouve l’idée – empreinte d’un souffle épique – de l’exil du peuple provençal opprimé ; Li Plagnun dou Tambourinaire où le vieux joueur préfère rester seul, à l’écart, plutôt que de faire ou de voir danser les jeunes filles avec les étrangers venus du nord ; Au Comte Gastoun De Ravousset-Bourboun, aventurier provençal fusillé au Mexique en 1854, qui permet de retrouver une âme héroïque ; La Campano et Au Païs de Prouvènço qui en appellent au réveil de la jeunesse et de la Patrie provençale.
Un soir de 1885, dans le cadre splendide du plateau du Cheiron (Alpes-Maritimes), il tente de créer, en compagnie d’autres félibres de la nouvelle génération, Valère Bernard, Louis Funel et Frédéric Amouretti, une fédération de la jeunesse patriote provençale : Lou Roble  di Jouve. L’entreprise, pas vraiment encouragée par Mistral, s’arrête vite, mais on en retrouvera la trace, quelques années plus tard, dans la Déclaration des jeunes félibres fédéralistes du 22 février 1892 soutenue mais non signée par Boissière, alors au Tonkin.
Mais c’est sans doute la période indochinoise – en particulier les années 1887-1888, puis 1896, après le dernier séjour en France – qui constitue chez lui un creuset essentiel au développement d’une sensibilité et d’une écriture occitane renouvelée. À côté de quelques pièces où s’expriment des regrets déchirants et le désir du retour (I Proumiè Felibre et I jouini Felibre), c’est bien une renaissance poétique que Boissière connaît sur la terre d’Annam : écrits en langue d’Oc mais prenant pour thème des sujets indochinois ou asiatiques, sans ajout d’exotisme à bon marché, certains de ses poèmes permettent alors au côté provençal de s’exprimer avec force et comptent parmi les plus beaux de l’auteur : Pantai di belli fiho, Lou Bouddha, Retra de Chineso, Cementèri d’Annam, En Barquet, Souto li tourrè d’argènt, Après la bataio
Avec le 1er retour en Provence (1891), son vers se fait souvent plus lyrique et laisse percer l’émotion derrière le costume du troubadour – si l’on en juge par les vers de l’époque du mariage avec Thérèse Roumanille – jusqu’à créer le vers halluciné et parfois amer de 1896, année qui est également celle de la parution du recueil Fumeurs d’opium. La vision est désormais pénétrante, morbide et le style a pris une ampleur allant bien au-delà de tout néo-exotisme.
Des vers d’épithalame d’A-N-Uno Rèino, célébrant le retour du Prince lointain, on se retrouve ainsi avec un vers enfiévré : Lou Félibre Canto (la roumanso à sa Réino), chant d’un pur lyrisme, suivi par Lou Félibre raconto (coume arribè que soun Cors e soun Amo, las d’avè cerca’n van l’Amour e la Muso, s’entournéron au vilage patriau, mounte se repauson de la Vido emai di Sounge) et Lou Félibre raconto (ço qu’a vist is enfèr dins la fourèst enmascarello) puis, enfin, par Mar e Sereno (Avignon, 5 mars 1896) où le poète, las de la réalité, se berce d’imaginations et dispose désormais d’une maîtrise supérieure de son instrument.
Le fantastique et le symbolisme ne sont pas absents de la production poétique de cette dernière époque et d’étranges figures (de Cléopâtre à Messaline, de Salomé à la Borgia, en passant par Isabeau, Marguerite, Hélène et la Lorelei de Heine, même non directement citée…) peuplent ces vers d’où l’opium n’est sans doute guère éloigné…

Bibliographie de l'auteur

Voir les publications occitanes de Jules Boissière référencées dans 
Le Trobador, catalogue international de la documentation occitane

Œuvres littéraires de Jules Boissière

- Devant l’énigme, poésies (1879-1883), Paris, Alphonse Lemerre, 1883

- Propos bourguignons sur trois sonnets in Causeur bourguignon n° 48, 9 novembre 1884

- Provensa ! poésies (1884-1885), Paris, Alphonse Lemerre, 1887

- Le Carnet d’un soldat in L’Avenir du Tonkin, 1889 (inséré dans Fumeurs d’opium sous le titre Carnet d’un troupier)

- Le Bonze Khou-Su, Hanoï, François-Henri Schneider, 1890 (sous le pseudonyme de Jean Rodde)

- Propos d’un intoxiqué, imprimerie de L’Avenir du Tonkin, 1890 (sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode) puis Paris, Louis Michaud, 1911(incluant Le Bonze Khou-Su, Terre de fièvre, Cahier de route)

- Fumeurs d’opium (comprenant Dans la forêt, La prise de Lang-Xi, Comédiens ambulants, Le blockhaus incendié, Les génies du mont Tan-Vien, Carnet d’un troupier, Une âme. Journal d’un fusillé) Paris, Flammarion, 1896

- Li Gabian (Les Goélands), recueil des poésies provençales de Jules Boissière traduites littéralement en français par Mme Boissière, Avignon, Joseph Roumanille, 1899

- Lou Souto-Prefét, poème inclus dans « Flourilege Prouvencau » (« Anthologie Provençale ») par J.Bourrilly, A.Esclangon et P.Fontan, Escolo de la Targo, Toulon, 1909, p.192-194

- Pèr Mounto-Davalo, texte en prose inclus dans L’Armana prouvençau de 1889, p. 95-97

- Li Pàuri Coumedian, texte en prose inclus dans L’Armana prouvençau de 1897, p. 66-70.

- La Congaï, poème inédit cité intégralement par Victor Le Lan in « Essai sur la littérature Indochinoise », Les Cahiers Indochinois, Hanoï, 1907

- Ailes et Fumées, poème inédit dédicacé à Albert de Pouvourville sur son exemplaire de Fumeurs d’opium, publié dans La Dépêche Coloniale Illustrée, 31 juillet 1909

- Cahiers de route, pages inédites in Mercure de France n° 344, mai 1911

- L’Indo-Chine avec les français, Paris, Louis Michaud, 1913

- Peno De Gabian (Plumes De Goéland, extraits de Li Gabian), l’Astrado, Toulon, 1977

- Dans la forêt et La prise de Lang-Xi in Indochine, Un rêve d’Asie, Omnibus, 1995 – Réédition en 2000

- Fumeurs d’opium (comprenant Comédiens ambulants, Les génies du mont Tan-Vien et autres nouvelles), Kailash, Paris, 1993 et 2005

- Opium (textes choisis 1885-1895), Magellan et Cie, Paris, 2007

Correspondances

- Correspondance Jules Boissière-Frédéric Mistral. Musée bibliothèque Mistral de Maillane (série 31/44 à 31/80)

- Correspondance Jules Boissière-Stéphane Mallarmé. Documents Stéphane Mallarmé III, présentés par Carl Paul Barbier, Paris, Nizet, 1971

- Correspondance Jules Boissière- Marie Louise Boissière (née Rodde), 1886-1892, Médiathèque Ceccano, Avignon (Microfiche 239, ms 6052)

Collaboration de Jules Boissière à divers journaux, revues, rapports…

Le Petit Méridional, Journal Républicain Quotidien (1883-1886)

- La Justice (1884-1886)

- La Revue Félibréenne (1885-1898)

- L’Armana Prouvençau (1889-1897) : Pèr Mounto-Davalo (numéro de 1889, p. 95-97), À la bèllo eisservo (numéro de 1897, p. 51-52), Li Pàuri Coumedian (numéro de 1897, p. 66-70) Les autres textes en vers ont été recueillis dans le recueil Li Gabian. Les quelques contes en prose que J.Boissière écrivit pour L’Armana n’ont jamais été recueillis.

- La Revue Verte « Monde, littérature, beaux-arts, finance » : Au Tonkin (25 novembre 1886) et Poésies : La vision de Montfort et Village Provençal (25 février 1887)

- Chimère, Revue de littérature et de critique indépendante : Ac-Koï, Tonquin (n° 20, mai 1893-introuvable)

- L’Avenir du Tonkin (1886-1897) : Par la Brousse (publié sous le pseudonyme de Khou-Mi, gardien de pagode), 14 mai 1890

- Courrier d’Haïphong : Une âme, journal d’un fusillé (2 mars 1893, sous le pseudonyme de Jean Robert)

- La Revue Indochinoise (1893-1897)

- Le XIXème Siècle, Journal Républicain Conservateur (années ?)

- L’Écho de Paris (années ?)

- Le Temps (années ?)

- Le Soleil (années ?)

- Rapport général sur le châu de Bach-Tong, Journal Officiel de l’Indochine française, 5 septembre 1889 (2ème partie Annam-Tonkin, p.666)

- Situation de l’Indochine française au commencement de 1894 (Rapport administratif anonyme… mais dédicacé au couple Boissière…), Hanoï, François-Henri Schneider, 1894, Bulletin de l’Ecole française d’Extrême-Orient, vol.13, (p.90), 1913

Travaux universitaires relatifs à Jules Boissière

- Nguyen Manh Tuong, L’Annam dans la littérature française-Jules Boissière. Thèse complémentaire pour le doctorat en lettres (228 p.), 1 vol., Université de Montpellier, faculté des lettres, 1932

- Jean-Yves Casanova, Estrangié pèr li viéu, estrangié pèr li mort : « entre deux » du temps et de l’espace dans la poésie de Jules Boissière », Amb un fil d’amistat. Mélanges offerts à Philippe Gardy, Toulouse, Centre d’Étude de la Littérature Occitane, 2014, p. 267-296.

Monographies, notices biographiques et articles sur Jules Boissière et son œuvre

- Charles Maurras, « La vie littéraire : deux voyageurs, M. Ouvré, M. Boissière », Revue Encyclopédique, 14 octobre 1896

- Jean Dream, « Boissière », L’Avenir du Tonkin, 18 août 1897

- René Dorsan, « Notice sur Jules Boissière », La Provence illustrée, 15 mai 1900

- Paul Mariéton, « Jules Boissière », La Revue Félibréenne, t. XIII, fascicule pour 1897, Paris, 1898

- Paul Mariéton, « Notice sur Jules Boissière », La Revue Félibréenne, 1907 

- Victor Le Lan, « Essai sur la littérature Indochinoise », Les Cahiers Indochinois, Hanoï, 1907

- Albert Maybon, « Jules Boissière », Revue Indochinoise, 2ème semestre 1910

- Jean Ajalbert, préface à Propos d’un intoxiqué, Paris, Louis Michaud, 1911

- René Crayssac, « Essai sur la vie et l’œuvre de Jules Boissière », Revue Indochinoise, juillet-août 1912- p.24-59.

- Eugène Pujarniscle, « La philosophie de Jules Boissière », Revue Indochinoise, janvier 1918- p.1 à 44.

- Albert de Pouvourville, « L’opium » - Conférence donnée le lundi 1er juin 1908 au siège du Congrès, Comité des congrès coloniaux français (parue dans Propos d’un intoxiqué, Paris, Editions Zanzibar, 1995

- Albert de Pouvourville, Chasseur de Pirates !..., Aux Editeurs associés, 79 bis rue de Vaugirard, Paris, 1923.

- Félix Bertrand, Félix Gras et son œuvre (1844-1901), Li Gabian de Jules Boissière, Aix-en-Provence, Les Editions du « Feu », 1935

- Farfantello (pseudonyme d’Henriette Dibon), Juli Boissière in Visage Felibren, Edicioun dou Porto-Aigo, Aix-en-Provence, 1935

- Postface de Jean-Philippe Geley à Fumeurs d’opium, Paris, Kailash, 1993

- Préface d’Émilie Cappella à Opium (textes choisis 1885-1895), Magellan et Cie, Paris, 2007

- Patrick Leblanc, « Jules Boissière (1863-1897). Le Malentendu », in Semeurs de signes, passeurs de sens… Des Poètes en Languedoc, Béziers, Arcadia, 2012, p. 11-23

- Jean-Yves Casanova, préface à Dans la forêt in La Revue Littéraire n° 57, avril-mai 2015

Ouvrages et articles sur le Félibrige et son temps faisant référence à Jules Boissière

- Ernest Gaubert et Jules Veran, Anthologie de l’Amour Provençal, Paris, Mercure de France 1909

- Jules Charles-Roux, Des Troubadours à Mistral, François Seguin, Avignon, 1917 (incluant la célèbre lettre de Mistral à Boissière du 14 septembre 1885 sur le système fédéral)

- Jean Ajalbert, L’En-Avant de Frédéric Mistral, Paris, Denoël et Steele, 1931

- Émile Ripert, La librairie Roumanille, Lyon, S.A de l’imprimerie A. Rey, 1934

- Michel Courty, « Peno de gabian » de Juli Boissiere, in Lou Liame, Revue de Culture Provençale de l’Escolo Dou Dragoun n° 68, Draguignan, 1978

- Jacques Thibert, Georges Granier, « Jules Boissière », in Bulletin du Groupe de Recherches et d’Etudes du Clermontais (G.R.E.C), n° 59-60, avril-juillet 1991

- Charles Maurras, Barbares et Romans, Les Félibres, numéro spécial du journal La Plume, 1891.

- René Jouveau, Histoire du Félibrige (4 vol., en particulier vol.2 « 1876-1914 »), Nîmes, 1970.

- Victor N’Guyen, « Maurras et le Félibrige : éléments de problématique » in La France Latine, n°78-79, 1979 (cite la lettre de Jules Boissière à Paul Mariéton du 3 août 1892 à propos de la déclaration des félibres fédéralistes)

- Victor N’Guyen, Aux origines de l’Action Française-Intelligence et politique autour des années 1900, Paris, Fayard, 1991.

- Philippe Martel, Les Félibres et leur temps-Renaissance d’oc et opinion (1850-1914), Presses Universitaires de Bordeaux, 2010


Eyraud, Noémie (CIRDÒC)

Maçon e protegit de George Sand, s’es fach una plaça dins la generacion dels poètas-obrièrs d’expression francesa. Sa lenga tolonenca s’exprimís principalament dins l’Armana Prouvençau. Es elegit Majoral del Felibritge en 1881.

Identitat

Formas referencialas

Poncy, Charles (forma referenciala francesa)

Autras formas conegudas

< Louis-Charles Poncy (forma completa d'estat-civil)
< Carle Poncy (forma occitanizada)
< Charle Poncy (forma occitanizada)
< Cascavèu (pseudonim)
< De Profundis (pseudonim)

Elements biografics

Carle Poncy es nascut lo 4 d’abril 1821 a Tolon. Es lo second filh de Nicolas-Joseph Poncy, maçon tolonenc originari de Marselha, e de Françoise Gazan, de Tolon.
Comença son aprendissatge de maçon tre l’atge de nòus ans, dins lo « chantier » que forma amb son paire e son fraire ainat. Seguís una corta escolaritat que li dona lo gost de la lectura. Fa lo demai de sa formacion literària e sabenta en autodidacte dins lo Magasin Pittoresque, jornal mesadièr e bon mercat, mena d’enciclopèdia populara fòrça espandida.Retrach de Carle Poncy, extrach de l'obratge <i>Les Ouvriers poétes</i>, p. 80

Seriá un metge, vengut sonhar son paire, qu’auriá descobèrt los talents de Carle Poncy e l’auriá introduch en 1840 a l’Acadèmia de las Sciéncias e Bèlas-Letras de Tolon ont son legits en sesilha publica sos primièrs poèmas.
Lo jove poèta-obrièr gaudís rapidament d’una cèrta popularitat a Tolon puèi a París. Tre 1841 la Revue Indépendante publica sos poèmas, per l’entremesa de François Arago. Co-fondadoira de la revista, George Sand, jos lo pseudonim de Gustave Bonnin, fa un comentari elogiós sus la poesia de Poncy, dins lo numero del 1èr de novembre de 1841.
Jos l’influéncia de sos protectors, Poncy dirigís sas lecturas vèrs de poètas coma Hugo o Lamartine e ne profiècha per melhorar sa mestresa del francés, puèi que sa lenga mairala es l’occitan. Mas es Ortolan, jusrisconsulte e professor de Drech a la facultat de París, tolonenc e sant-simonian, que mòstra lo mai d’estrambòrd : dobrís una soscripcion per publicar en recuèlh los poèmas del jove Poncy, soscripcion lèu cobèrta. En mars de 1842 pareis lo primièr recuèlh, Marines (París : edicions Lavigne).

Mas Marines a confirmat l'interès que li portava George Sand, que comença de li escriure en abril de 1842. Es la debuta d'una longa amistat que s'acaba pas qu'amb la mòrt de George Sand, en 1876. L'importanta correspondéncia entre George Sand e Carle Poncy es la sorsa màger per conéisser la personalitat de Poncy. S'i vei una George Sand mairala que dirigís l'educacion del jove poèta, dins lo sens de la causa que defend, en favor de l'emancipacion e de l'instruccion de las classas popularas. Lo sosten de George Sand fa nàisser d'ambicions de consecracion a cò del poèta. S'obstina a voler èsser publicat a París malgrat los còstes qu'aquò representa, sens voler pasmens daissar sa vila ni, dins un primièr temps, son mestièr de maçon. Seguís amb una docilitat relativa las orientacions literàrias e moralas que Sand li conselha de prene.
D'autres recuèlhs seguiràn Marines, mas lor succès demòra relatiu. Sonque d'unas revistas consacran d'articles als poèmas de Poncy, mai que mai de revistas interessadas per l'emancipacion populara coma la Revue Indépendante e la Ruche Populaire, jornal local dirigit per lo cançonièr Vinçard a tendéncia socialista. Sa pichòta notorietat li permet, a l'escasença d'un passatge a París en 1845, d'èsser recebut dins los salons e de rescontrar d'unes dels grands escrivans del temps.

Viu de son mestièr de maçon fins a 1848, annada pendent laquala se presenta a l'Assemblada Constituenta. Una letra de George Sand, datada del 9 de mars 1848 lo convida a se presentar coma deputat republican, per daissar als obrièrs lo suènh de « dire lors besonhs, lors inspiracions » dins l'encastre de la Republica. Totun, s'es sensible a las questions socialas, qu'apareisson dins sa poesia, e se assimila en partida l'ideologia de sa protectritz, sembla pas absoludament investit dins l'accion politica e serà d'alhors pas elegit. Poncy serà pas jamai lo poèta proletari tant esperat per George Sand e se parla de sa condicion d'obrièr, es puslèu un poèta regional que ditz Tolon e la Mediterranèa.
Après aver estudiat lo drech e la geometria, finís per s'afranquir de sa condicion d'obrièr contra los avises de sos protectors. A comptar de 1849, ocupa mai d'un pòste dins diferentas administracions. En 1850 ven vice-president de la Societat de Sciéncias e Bèlas-Letras de Tolon, e en 1860 recep la Legion d'Onor. Quita pas de publicar per aquò, mas son inspiracion sembla de demesir.

Morís lo 30 de genièr 1891 a Tolon, sens aver daissat lo sovenir d'un poèta de grand talent : li son prestats de defauts sovent reprochats als poètas qu'an agut una educacion literària autodidacta e pro laboriosa. Lo fach de voler tròp imitar los grands mèstres de la literatura al detriment de sa pròpria sensibilitat poetica li a fach produire d'òbras jutjadas un pauc « forçadas » e pesugas, inferioras en qualitat al modèl seguit, e desprovesidas de l'originalitat, de « l'autenticitat » esperada d'el coma proletari.
Sa vila lo doblida pas completament per aquò e lo tracta pas amb tant de severitat que l'intelliguenzia parisenca : una placa foguèt pausada sus son ostal e la carrièra pòrta son nom dempuèi 1911.

Engatjament dins la renaissença d'òc

Demorat tota sa vida fòrça estacat a sa vila, comencèt de produire d'unes poèmas en occitan provençal, sa lenga mairala, aprèp los eveniments de 1848. Aquestes pareisson dins l'Armana Prouvençau a comptar de 1860 e dins d'unas autras revistas localas. Sos poèmas seràn publicats mai tard dins La Pignato, a Tolon. Participa al movement felibrenc e entreten de relacions amb las figuras del movement en Provença, Mistral, Aubanèl e subretot Romanilha. Es elegit majoral del Felibritge (Cigalo di Mauro) en 1881.

Demòra pasmens una personalitat pro menora de la literatura d'expression occitana. Gaireben absent dels obratges d'istòria literària occitana, es eventualament mencionat (C. Camproux, Histoire de la littérature occitane, 1953, rééd. 1971, p. 148 e J. Rouquette, La Littérature d'oc, Que sais-je? 1963, p. 83) a costat dels poètas-obrièrs coma Jasmin, Reboul, Peyrottes, etc. E. Ripert li consacra una sota-partida dins la Renaissance provençale e un paragraf dins Le Félibrige, e J. Fourié lo compta dins las entradas de son diccionari. Mistral lo cita dins una nòta de Mirèio (cant VI, nòta II), a costat d'autres escrivans d'expression francesa originaris del Miègjorn. Mas localament, son prestigi d'autor francés reconegut a París li valguèt l'omenatge d'escriveires d'òc de Tolon : fòra son fraire Alexandre, Lois Pelabon o Estève Garcin.

Qualques omenatges li son renduts al moment del centenari de sa mòrt dins de revistas coma Lou Felibrige, Prouvenço d'aro e, a Tolon, La Targo e lo Bulletin des Amis du Vieux Toulon. Son fraire, Alexandre Poncy (1823-1870), maçon el tanben, es l'autor d'un recuèlh de Pouesios Prouvençalos (Tolon : impr. Monge, 1845).

Bibliografia de l'autor

Occitan
Véser las publicacions de Carle Poncy referenciadas dins
Lo Trobador, catalòg internacional de la documentacion occitana

Francés
- Marines. París : edicions Lavigne, 1842 [prefaci de M. Ortolan]
- Le Chantier : poésies nouvelles. París : Perrotin, 1844 [prefaci de George Sand]
- Toulon, faible revue d’une ville forte. Tolon : Monge, 1845
- Poésies de Charles Poncy, ouvrier maçon de Toulon : Marines - Le Chantier. París : Société de l’industrie fraternelle, 1846 [novèla edicion entièirament refonduda per l’autor]
- La chanson de chaque métier. París : Cormon, 1850 ; rééd. Portraits de 76 métiers, sur des airs populaires.
- Fragments del Bouquet de marguerites. Tolon, 1851.
- Un coin des Alpes à Moustiers. Tolon : Aurel, 1855
- Marguerite, ou le Frère et la Sœur. comèdia en 1 acte, en vèrses, imitada de Goethe, Tolon : Impr. de E. Aurel, 1858
- Le gabier de Tamaris. Tolon : Milhière, 1862
- Œuvres complètes. París, Hachette, 1867-1873, 9 vol. I. Marines, 1867 ; II. Le Chantier, 1868 ; III. Bouquet de Marguerites, 1868 ; IV. La Chanson de chaque Métier, 1868 ; V. Regains, 1868  ; VI.-IX. Contes et Nouvelles, 1869-1873 (conten d'unas poesias en occitan)
- La Loire. Tolon : Milhière, 1869.
- Toast à George Sand. Tolon : Milhière, 1876
- Reliquaire. Tolon : Massonne, 1879.
- Toulon après le choléra de 1884. Tolon : Impr. de A. Isnard, 1884
- Choses d’antan et d’aujourd’hui : Tamaris et les Sablettes avant et depuis Michel-Pacha. Tolon : Impr. de A. Isnard, 1889

Correspondéncias

- 12 letras de George Sand a Carle Poncy : véser la transcripcion de las letras en linha sus lo site http://sand.nightangel.fr consacrat a George Sand : anar sus lo site.
- Correspondéncia de Carle Poncy a George Sand, París, Bibliothèque historique de la ville de Paris, fons George Sand, G 3112-G 3142
véser la notícia dins lo Catalogue Collectif de France
- Correspondéncia de Solange Clésinger-Sand e de Carle Poncy. 1863-1891 BnF  Cote NAF 14661-14662
véser la notícia dins lo Catalogue Collectif de France


Bancarel, Gilles (CIRDÒC)
avec le concours de Yan Lespoux, Philippe Martel, Marie-Jeanne Verny.

Pierre Azéma est un homme politique Montpelliérain. Journaliste, écrivain, homme de théâtre et félibre, il militera tout au long de sa vie au sein de nombreuses associations occitanes.

Autres formes du nom

Louvis Filibert (pseudonyme)

Lou Chivalié (pseudonyme)

L'Anatoumisto de Bouzenac (pseudonyme)

Jean des Mourgues (pseudonyme)

Zap (pseudonyme)

Jan Sans Peur (pseudonyme)

Cigalo latino (pseudonyme)

Éléments biographiques

Pierre Azéma est né à Montpellier le 3 janvier 1891 d’une famille modeste de maraîchers. Après son certificat d'études il est employé dans la Compagnie des Mines de Graissessac et s’initie très tôt à la vie sociale, intellectuelle et politique de la cité de Montpellier, dans les rangs du Sillon, le groupe démocrate-chrétien de Marc Sangnier. Journaliste de talent, il tient une chronique dans l’Avenir de Tunis en 1908 avant de collaborer au Républicain du Midi en 1910. Mobilisé en 1915, il part pour le front où il est grièvement blessé d’un éclat d’obus. À son retour il fonde la première association des mutilés de guerre et milite dans les associations d’anciens combattants. Il est vice-président de la Fédération des trépanés et blessés de la tête (1953). Il sera conseiller municipal de Montpellier en 1919, puis en 1935, après avoir tenu la chronique d’oc au journal Le Sud de 1930 à 1933. Il décède à Montpellier le 20 janvier 1967.

Engagement dans la renaissance d’oc

Vers 1910 Pierre Azéma est introduit à l’école montpelliéraine du Parage par le félibre François Dezeuze « L’Escoutaire » et prend part aux manifestations félibréennes. Dans les vifs débats qui animent alors la vie du Félibrige, il se range du côté du capoulié démissionné Pierre Devoluy, au souvenir duquel il restera fidèle toute sa vie. Fondateur avec Louis Bonfils et Pierre Causse du groupe théâtral La Lauseta (1912) en souvenir de Louis-Xavier de Ricard fondateur de l’Armanac de la Lauseta qui venait de mourir.
C
o-directeur, toujours avec Causse et Bonfils, jusqu’à la mort de ce dernier, du journal Lou Gal de 1915 à 1921, il est élu majoral du félibrige en 1929 ; il est sendi (syndic) de la maintenance du Languedoc dans les années trente, et parallèlement secrétaire, puis cabiscol de l’escola dau Parage qu’il a relancée. Co-directeur avec Léon Teissier de la revue Calendau de 1933 à 1945, une des revues occitanes majeures de l’entre-deux guerres, il écrit aussi dans la revue Oc à la même époque, sans adopter pour autant la graphie occitane. Dans ses articles et ses conférences, il défend des positions fédéralistes. Si aux débuts du régime de Vichy il participe à un Comité d’action régionaliste, il prend assez vite ses distances.  S’étant quelque peu éloigné du Félibrige après la guerre, il devient président de l’Institut d’Études Occitanes de 1957 à 1959. Il publie des chroniques, poèmes, essais, pièces de théâtre et anime les émissions radiophoniques de Radio Montpellier de 1927 à 1956.

Bancarel, Gilles (CIRDÒC)

Jules Seuzaret est un félibre ardéchois. Installé à partir de 1917, en Algérie où il est fonctionnaire des Eaux et Forêts, il rédige un « Dictionnaire du dialecte vivarois », en 3 volumes, resté inédit.  

Éléments biographiques

Jules Seuzaret est né à Juvinas en Ardèche le 18 juillet 1874. Installé en Algérie à partir de 1917, il y est employé comme fonctionnaire des Eaux et Forêts. Toute sa carrière se déroule en Algérie d’où il poursuit, à côté de ses occupations professionnelles, d’importants travaux de philologie romane consacrés au dialecte du Vivarais sa région natale. Il décède à Constantine en 1956.

Engagement dans la renaissance d’oc

Très tôt, Jules Seuzaret s'intéresse à l’étude de son dialecte en poète et en érudit. Il adhère au félibrige en 1917, date de son installation à Constantine, et maintient des relations très étroites avec les félibres dont l’éditeur Paul Ruat de Marseille. En 1933, les Archives départementales de l’Ardèche lui communiquent, à Constantine, le Compoix de Juvinas de 1673, pour lui permettre de poursuivre ses travaux sur la langue occitane. Il publie plusieurs études d’histoire et d’ethnologie sur le Vivarais, participe aux activités de la Société amicale Languedoc et Provence de Constantine tout en entretenant une importante correspondance érudite.

En octobre 1950, au bout de vingt années de travail Jules Seuzaret a achevé son dictionnaire. L’ouvrage qui compte plus de 2000 pages dactylographiées est précédé d’une introduction, étude historique et linguistique de tous les dialectes en général et des dialectes vivarois en particulier. Le dictionnaire qui comprend plus de 30 000 termes et locutions du dialecte bas-vivarois contient définitions, comparatifs, synonymes ou antonymes enrichies de dictons, proverbes locaux ou citations d’auteur occitan. Cet ouvrage, inédit à ce jour, est connu par le seul exemplaire conservé au CIRDOC où il a été déposé par ses descendants.
Sabatié, Norbert

Nadal Rey (Lévignac-sur-Save, 23-12-1911 † Salses, 20-11-2016) est un professeur d’espagnol, puis censeur. Il mène un combat pour une double reconnaissance : celle de la langue d’oc et celle des aînés qu’il regroupe en associations départementales, puis fédération nationale et internationale. Le prix Nadal-Rey qu’il a fondé se veut intergénérationnel.

Autres formes du nom

Rey, Noël (nom à l'état civil)
Rei, Nadal (version occitane du nom)

Éléments biographiques

Né d’un père languedocien et d’une mère gasconne, c’est à l’école que Noël Rey apprend le français. Après l’Ecole Normale de Toulouse en 1931, il rejoint l’ENSET (Ecole Normale Supérieure de l’Enseignement Technique) à Paris, puis la faculté de Lettres de Madrid en 1933, pour être nommé professeur d’espagnol à Verdun-Saint Chamond. En 1934, jeune marié, il enseigne à Grenoble, aux classes préparatoires aux Arts & Métiers, mais en 1939, la guerre arrivant, il est envoyé en Afrique : épisode narré dans le Bataillon perdu, titre d’un de ses nombreux ouvrages. C’est au Maroc qu’il passe la majeure partie de sa carrière (22 ans) comme professeur d’espagnol, puis censeur. En 1973, l’âge de la retraite le fait revenir à Lavilledieu.
Noël Rey est écrivain : « Écrire c’est participer à la vie », avait-il coutume de dire. En 1988 paraît Camins… qui présage d’un long cheminement, pédestre et spirituel. Plusieurs associations peuvent le compter à son actif : la Compagnie des écrivains de Tarn-et-Garonne, l’association Miguel de Cervantès, l’Association des Membres de l’Ordre des Palmes Académiques, l’Académie de Montauban où il est élu en 1980, et récemment l’Académie du Languedoc.
C’est avant tout un homme d’action, sa règle étant, disait-il « parler, écrire, agir, réaliser ». À son retour du Maroc, il fait revivre les battages à l’ancienne et crée « Los Ainats de Laviladieu ». En 1976, c’est la naissance de la Fédération des Aînés Ruraux de Tarn-et-Garonne qui va rassembler en vingt ans 112 clubs avec 12 600 adhérents. En 1990, la Fédération Nationale est forte de 73 fédérations départementales avec 800 000 adhérents. L’association a aussi une dimension internationale avec la création de la FIAPA en 1980 qui, en vingt ans, va réunir 54 pays avec un statut consultatif n°1 auprès de l’UNESCO. Nadal Rey se consacre surtout à la « Fédération Iberómericana de Asociaciones de Personas Adultas Mayores » qu’il anime. Pas moins de neuf tomes recensent sa pensée sous le titre de La troisième étape. Le lien social est indispensable pour lui et, à l’intention des isolés, il met en place la « Présence verte ». Plusieurs décorations ont ponctué cette vie intense au service de la communauté : Palmes académiques, Légion d’honneur, Mérite militaire, Médaille de la Jeunesse et des Sports, Médaille de la Croix-Rouge, Médaille de l’Ordre de Malte.

Engagement dans la renaissance d’oc

Nadal Rey est tout autant occitaniste : son amour de la langue d’oc transparaît dans L’Esclarida, où il est aussi bien question de Machu Pichu que de Montségur, ou sa Canta de l’amor.
Il anime la section occitane du Club des retraités de l’Éducation Nationale, et crée celle du « Recaliu » de Lavilledieu. Il est membre de la plupart des associations occitanes tarn-et-garonnaises : de la section Antonin-Perbosc, de l’Institut d’Etudes Occitanes et de l’Association pour la Langue et la Culture occitanes qui met en place tous les deux ans le prix qui porte son nom, en liaison étroite avec la Fédération des Aînés ruraux de Tarn-et-Garonne devenue « Générations Mouvement 82 ».

Pour accueillir Nadal Rey, élu à l’Académie de Montauban, le 16 juin 1980 au 38ème fauteuil, Pierre Gardes, capiscol de l’Escolo Carsinolo et secrétaire de l’Académie s’exprime d’abord en occitan, précisant qu’avec lui, « c’est aussi la langue du Midi qui rentre à l’Académie ». Dans sa réponse, Nadal doit louer ses prédécesseurs occitans du Quercy, mais il réserve pour la séance solennelle le soin de révéler son maître à penser, Fernand Barrué, issu comme lui du pays de Save, qui l’a imprégné tant pour la poésie que pour la conduite de sa vie.

Bibliographie de Nadal Rey

- Voir la bibliographie de Nadal Rey sur Lo Trobador, le catalogue collectif occitan

Verny, Marie-Jeanne

Baile (secrétaire général) du Félibrige de 2006 à 2012, chimiste de formation, il effectua sa carrière dans l’industrie et fut jusqu’à sa mort en 2016 un des militants les plus actifs du Félibrige.

Autres formes du nom

< Alice (pseudonyme)
< Liounèu de Volvent (pseudonyme)

Éléments biographiques 

Fils de paysan, il est né en 1947, à Camaret dans le Vaucluse. Scolarisé dans son village, il intègre plus tard le lycée d'Orange où il a comme professeur le poète Pierre Millet. Mais ce n’est que dans les années 1983-1984 qu’il découvre que ce professeur était aussi majoral du Félibrige et poète de talent. En 1972, il a épousé Sylvie. Le couple aura deux filles et trois petits-enfants. Chimiste de formation, sa carrière le conduit au centre nucléaire de Saclay pour s'achever à Marcoule en 2007. Il meurt à Bollène où il résidait depuis 1975, le 6 novembre 2016, des suites d’une longue maladie contre laquelle il se battait depuis des années.

Engagement dans la renaissance d’oc

C’est par l’intermédiaire de l'écrivain et félibre Bruno Eyrier que Jean-Marc Courbet eut ses premiers contacts conscients avec la langue d’oc sous sa forme provençale. En 1978, il rallie l'association Parlaren à Bouléno. En 1982, il y crée le Centre de documentation provençale. En 1990, il intègre le Félibrige. En 1999, à la Santo-Estello de Grasse, il est élu majoral et reçoit la Cigale d'Or de Zani. Il anime des émissions de radio, assure des tournées de conférences, participe à la sauvegarde d'associations félibréennes. En 2006, il est élu secrétaire général du Félibrige, jusqu’en 2012, où sa santé lui interdit de prolonger cet engagement.

Il n’en demeure pas moins très actif : il rédige notamment la revue du félibrige Lou Felibrige, dans laquelle il fait place à toutes les publications en langue d’oc, quel qu’en soit le dialecte et la graphie. Il fait circuler sur internet une version abrégée de chaque livraison, qui atteint un très large public.

C’est souvent lui qui représente, à partir de 2007 et jusqu’en 2012, le Félibrige dans la coordination « Anem, òc » qui organise les grandes manifestations culturelles unitaires. Dans ce cadre, comme dans la revue du Félibrige, il manifeste capacités d’écoute, souci d’unité, et sens du dialogue. Il est d'ailleurs systématiquement présent au festival Estivada de Rodez où il se réjouit de voir réunis tous les militants culturels de la langue d’oc.

Il participe également aux travaux et réflexions du Pen-Club de langue d’oc, lorsque celui-ci est réactivé au début des années 2000 sous la présidence de Jean-Frédéric Brun.

En 2013, le Grand Prix littéraire de Provence lui est décerné pour l'ensemble de son œuvre en provençal.

Il est l'auteur en 1991, aux éditions Parlaren, de Proujèt Fredéri, un roman d’espionnage où le provençal est utilisé à dessein pour parler de modernité.

Dans Prouvènço e Catalougno (Les Presses du Midi, 2010), il fait le résumé de « l’istòri d’uno freirejacioun » et le récit du voyage des Félibres en Catalogne les 3-4 et 5 octobre 2008.

En 2013, il édite, aux Presses du Midi également, l’autobiographie de Pèire Millet, I raro de l'estiéu qui lui avait été confiée par l’auteur au début des années 80.

Sa dernière œuvre, qui lui était chère, est une traduction en langue d’oc de l’œuvre de Rabindranath Tagore, le grand écrivain, peintre et philosophe indien, publiée d’abord en bengali, sous le titre de Gitanjali, puis, dans une édition augmentée, en anglais, sous le titre Song offerings. C’est à partir de la traduction française de Gide en 1913 (quand Tagore obtint le prix Nobel de littérature) que Jean-Marc Courbet, proposa une traduction provençale de cette traduction de traduction. Il était fier d’avoir ainsi contribué à boucler la boucle entre deux prix Nobel : Mistral et Tagore.

Travailleur inlassable, Courbet écrivait notamment dans Li Nouvèlo de Prouvènço e Prouvènço d'aro.

Bibliographie de l'auteur

- Proujèt Frederi, Marsiho : Parlaren, 1991
- « Tradicioun d'aveni », in Prouvènço d'aro, n°118, desèmbre 1997, p. 10
- Prouvènço e Catalougno, Toulon : Presses du Midi ; Félibrige
- L'Óuferto lirico, Felibrige : imp. 2016


Bancarel, Gilles (CIRDÒC)

Avocat à Béziers, Jacques Azaïs est l'un des fondateurs en 1834 de la Société archéologique de Béziers. Il est l’instigateur en 1838 - 16 ans avant la fondation du félibrige - du Concours des langues romanes qui aura une influence considérable sur la création littéraire occitane.

Éléments biographiques

Jacques Azaïs naît à Béziers le 9 août 1778 dans une famille de juristes. Après des études au Collège de Béziers il devient avocat à Béziers en 1806, puis bâtonnier de l’ordre. En 1829, pour raisons de santé, il quitte la profession d’avocat pour se consacrer à l’histoire et à la littérature. Influencé par le renouveau pour les études historiques, il crée en 1834, avec André Boudard bibliothécaire de la ville, sur le modèle de l’ancienne Académie fondée par Dortous de Mairan (1723), la Société archéologique de Béziers. Il consacrera sa vie à cette institution qu’il présidera pendant vingt ans. Il meurt à Béziers le 20 octobre 1856.

Engagement dans la renaissance d’oc

Jacques Azaïs est le fondateur de la Société archéologique et initiateur, en 1838, du premier concours en langue romane. Le prix en sera décerné tous les ans dans sa séance publique du jour de l’Ascension de 1838 à 1980. Ce concours créé 16 ans avant la fondation du félibrige par Frédéric Mistral, aura une influence considérable sur la création littéraire occitane.

Auteur de poésies languedociennes et satiriques publiées régulièrement dans l’Indicateur de l’Hérault (1841 à 1843), Jacques Azaïs publie également travaux d’érudition et études linguistiques dans le Bulletin de la Société archéologique de Béziers

Bancarel, Gilles (CIRDÒC)

Avocat à Béziers, riche propriétaire viticole, Gabriel Azaïs se consacre à la littérature et à l’étude des textes anciens. Secrétaire perpétuel de la Société archéologique scientifique et littéraire de Béziers et majoral du Félibrige, il sera le premier à éditer le Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, troubadour biterrois de la fin du XIIIe siècle.

Éléments biographiques

Gabriel Azaïs naît à Béziers le 1er mai 1805. Il poursuit des études au collège Henri IV à Paris avant de revenir à Béziers où il devient avocat, puis juge auditeur à partir de 1827. Propriétaire d’un vaste domaine agricole, le Domaine de Clairac, à proximité de Béziers, il quitte la vie professionnelle pour suivre l’exploitation de son domaine. Retiré sur ses terres, il partage son temps entre ses occupations de propriétaire et l’érudition. Il meurt à Béziers dans son hôtel particulier (avenue d’Estienne d’Orves), le 14 février 1888.

Engagement dans la renaissance d’oc

Gabriel Azaïs s'intéresse à l’étude de la langue des troubadours et publie de nombreux travaux d’érudition consacrés à l’histoire locale et aux textes anciens. On lui doit la publication en 1863, du Dictionnaire des idiomes languedociens qui sera utilisé par Mistral dans Lo Trésor dóu Félibrige et l’édition du Breviari d'Amor de Matfre Ermengaud, troubadour biterrois de la fin du XIIIe siècle (voir

Il poursuivra l’œuvre de son père Jacques Azaïs (1778-1856), fondateur en 1838, de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers dont il devient le secrétaire perpétuel. Il est élu majoral du Félibrige en 1876 et fait figure de pionnier dans l’étude des langues romanes. Paul Meyer et Frédéric Mistral viendront le consulter.

Nouaille, Marc

Enseignant d’origine paysanne, communiste, participe aux activités occitanistes en Ardèche.

Éléments biographiques

Auguste Chambouleyron est né le 20 avril 1931 à Montagnac sur la commune de Saint Andéol de Vals, en Ardèche. Il a eu une enfance paysanne près de la rivière La Volane. Puis il a été enseignant en français, histoire, géographie, gestion, dans des lycées du département : Largentière, Le Teil et Annonay où il a fini sa carrière. Idéaliste, humaniste, il a foi en l'homme et milite au Parti Communiste. Avide de connaissance, il a étudié un certain nombre de langues étrangères : russe, chinois... Sans oublier sa langue maternelle..

Engagements dans la renaissance d’oc

Chambouleyron a écrit pour Lo Grinhon, le journal trimestriel interne de l'association Parlarem en Vivarés, des textes courts contant ses souvenirs d'enfance, traçant les portraits de personnes de sa famille ou du voisinage. Ces textes sont répartis en deux parties intitulées : Letras d'un Raiòu et La Mamet o contava. La langue utilisée est celle de son enfance, l'occitan de la région d'Aubenas, qu'il écrivait dans en graphie classique. Soucieux de se faire comprendre de son entourage, il utilisait parfois des mots du vivaro-alpin de la région d'Annonay, où il était installé depuis longtemps, et avait le souci de joindre à ses écrits un vocabulaire donnant la correspondance entre les deux parlers. Il est mort le 31 janvier 2014.

Bibliographie de l'auteur :

Son œuvre d'écrivain se résume en une trentaine de textes parus dans Lo Grinhon, de 1997 (n°28) à 2013 (n°77), sous le titre « Letras d’un Raiòu » ou « La mamet o contava » puis rassemblés, accompagnés de photos, d’une carte et de tableaux de sa main, dans une brochure imprimée par ses soins et offerte à sa famille et à ses amis. Une édition publique est envisagée.

« Letras d’un Raiòu » dans Lo Grinhon

- n° 28, prima de 97 : « Març e lo pastre »
- n° 29, estiu de 97 : « E vèja’qui perque me sonhave », « Lo Marevú », « Lo Marcelàs »
- n° 30, endarreir de 97 : « Lo Fernand », « La maire Lucía », « La Victorina delh Clòvis », « La tanta Victorina »
- n° 31, ivern de 97-98 : “Lo cosin Giraud”
- n° 32, prima de 98 : « Quand gardave las chabras »
- n° 38, ivern de 99-2000 : « Quauques proverbes e ditons »
- n° 43, estiu de 2001 : « Aviá ‘na possa coma un soudard », « Recèpta per faire coire un gralhàs »
- n° 45, prima de 2002 : « Dos paures inocents », « lo Toton e la Tatà »
- n° 51, ivern de 2005 : « Costumas d’en bas de dinc lo temps »
- n° 52, prima de 2005 : « Lo paire Colomb d’ès Montanhac »
- n° 54, ivern de 2005-2006 : « Lo paire Fortunet »
- n°63, prima de 2009 : « Lo 8 de mai 1945 vès nosautres »
- n° 65, ivern de 2009 : « Marçau »
- n° 66, prima de 2010 : « Quand moriguèt lo poèta… »
- n° 69, ivèrn de 2011 : « L’òme delh boisson »
- n° 71, estiu de 2011 : « A Sent Ròch vès Antraiga »
- n° 77, prima de 2013 : « Grabuja per d’aiga »

Cronique « La Mamet o contava » dans Lo Grinhon

- n° 34, ivern de 98-99 : « Lo Xavièr la Peta d’ès Lubancs »
- n° 35, prima de 99 : « La vianda d’a l’entorn de l’òs », « l’erba d’a l’entorn delh ranc »
- n° 36, estiu de 99 : « Lo Pière de Tenàs d’ès lo Nogièr »
- n° 37, endarreir de 99 : « L’oncle Ilarion », « Lo Lebraut », « La bòna sœur qu’èra benlèu una espiona »
- n° 39, prima de 2000 : « Atens batema ! »
- n° 40, estiu de 2000 : « Lo petit Jules »
- n° 42, prima de 2001 : « La malimpara »
- n° 44, endarreir de 2001 : « Una istoira de trèva »
- n° 48, prima-estiu de 2003 : « Una glaça per se miralhar »
- n° 50, prima de 2004 : « Charivari »

Poèmes dans Lo Grinhon

- n° 59, endarreir de 2007 : « L’auratge »


Blanchard, Dominique

Mètge, poèta, escrivan, istorian, contaire en occitan, fondator de la revista La Cigalo Narbounesa.

Autras formas del nom

< Joan de la Ròca (pseudonim)
< Balin Balan (pseudonim)
< Joan de la Pineda (pseudonim)
< Ravailhant (pseudonim)
< Lo Bascalaire (pseudonim)
< Lo Piuletaire (pseudonim)
< Jirmen lo Vièlh (pseudonim)
< Doctor Purgafòrt (pseudonim)

Elements biografics :

Paul Albarèl nais a Sant-Andrieu- de-Ròcalonga (Aude) lo 11 de decembre de  1873 dins una familha modèsta, d’un paire rodièr, maridat a Alexandrina Albèrt que li  balha enfin un dròlle al cap de dotze ans de maridatge.
La familha Albarèl es occitanofòna e transmet la lenga a son filh, estent que lo  paire pensa que las gènts onèstas se fan comprene dins aquela lenga. Mas vòl tanben far  de son filh un saberut e un bon crestian, e lo manda al Pichon Seminari de Narbona ont  recep un ensenhament seriós. Aprèp lo bachelierat, Paul s’inscriu a la Facultat de  Medecina de Montpelhièr, sosten una tèsi sus la patologia del raquitisme e ven mètge en  1895, a 22 ans.
Comença d’exercir a Carcassona, mas torna lèu dins son vilatge nadiu. En  octobre de 1899, marida Lúcia Agel de Nevian ont s’installa e demòra fins a 1914. Es aquí  que coneis sas primièras inspiracions felibrencas publicadas jos la fòrma de poèmas en  1902 dins La Terro d’Oc, revista de l’Escolo Moundino, puèi tre 1906, dins La Cigalo  Lengadouciano de Besièrs. Es aquí tanben que comença de s’interessar a Rabelais que  foguèt estudiant a Montpelhièr, Bordèu, Tolosa e sojornèt a Castras e a Narbona, e  qu’emplegava de tèrmes occitans dins sos libres. Paul Albarèl escriu un obratge, Le  languedocien dans Rabelais, obratge qu’es encara inedich. Una partida d’aquel obratge  foguèt publicada a París per La Société Française d’Imprimerie, lo manuscrich del demai  de l’obratge deuriá èstre a la bibliotèca municipala de Narbona. En mai Rabelais es son  mèstre, sas facècias balhan lo ton a las farsejadas e comèdias d’Albarel.
Mobilizat, es mandat a Salonica coma mètge-major. Tre sa liberacion, s’installa  a Narbona. I assegura la presidéncia del Sindicat d’iniciativa mantuna annada, es membre  de la Comission Arqueologica de Narbona e Besièrs e de la Societat d’Estudis Scientifics  d’Aude. Demòra a Narbona duscas a sa despartida, a 56 ans, lo 15 de julhet de 1929, dins  una clinica de Montpelhièr aprèp una intervencion cirurgicala.

La vila de Narbona inaugura, en 1961, lo bust de Paul Albarèl quilhat dins lo  jardin de la Gara, fàcia al baloard Frederic Mistral e prèp de l’estatua del Doctor Ferrol,  ancian conse de la vila e aparaire de la tèrra d’Òc. En 1974, son nom es balhat a una  carrièra novèla de la vila.

Engatjament dins la Renaissença d’Òc

A comptar de 1902, Paul Albarèl manda sos tèxtes occitans a La Terro d’Oc e a La Cigalo Lengadouciana, puèi als Quasèrns Occitans e a la revista narbonesa Septimanie. Publicada en 1903, sa primièra pèça de teatre, L’Esprit Tustaire, farsejada en dos actes, obten una medalha d’argent als Jòcs Florals de Tolosa.
Es elegit Manteneire del Felibritge en 1904 e Mèstre en Gai Saber en 1911. Ven Majoral del Felibritge en 1918, amb la cigala de Carcassona dicha tanben « cigala de l’Amorièr », qu’èra la d’Aquiles Mir, un dels mèstres espirituals de Paul Albarèl.
Animator inagotable e occitanista arderós, organiza a Narbona doas « Santa-Estèla » en 1912 e 1924 e l’inauguracion del baloard Frederic Mistral en 1923.
En 1911, crèa sa revista pròpria que n’es lo cabiscòl afogat : La Cigalo Narbounesa. D’ara enlà, totes sos tèxtes en occitan i seràn publicats jos sa signatura o las de sos escaisses.
Aquela Cigalo pareis de 1911 a 1929. Demest sos collaborators, se pòt citar : Josèp Anglada, Juli Azemà, Emili Barte, Valèri Bernard, Prospèr Estieu, Josèp Salvat, Ernèst Vieu. La revista coneis un crane succès, en 1929, comptava 1000 abonats. En parallèl, los felibres de la revista crèan l’Almanac Narbonés, vodat a la vida locala. Es editat en 1913 e 1914, puèi de 1923 a 1932. La Cigalo Narbouneso contunha de paréisser de còp en còp, aprèp la mòrt de son fondator, duscas al mes d’agost de 1969.
Lo contengut de la Cigalo Narbouneso es plan variat. Es l’òbra del felibre carcassonés Aquiles Mir que determina la vocacion d’escrivan occitan de Paul Albarèl. Comença per escriure de farsejadas, de contes, de tèxtes cortets d’una vèrbia gaujosa, puèi de comèdias que son jogadas dins las vilas e los vilatges e que li asseguran un grand succès popular. Mas lo felibre es doblat d’un saberut prigondament estacat a l’istòria locala e a la lenga e la literatura occitanas. Publica, a tròces dins sa revista, de julhet de 1926 a junh de 1929 sa Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo. I publica tanben d’estudis sus l’istòria de sa vila, puèi de legendas narbonesas que voliá recampar jol títol Lou Roumancero Narbounés, mas la mòrt li daissa pas lo léser de realizar aquel projècte.
Los contes son pas doblidats, contes de sa creacion, contes tradicionals ausits pendent son enfança e contes de Nadal. Cal precisar que lo teatre, las legendas e los contes son versificats. La Vouès de la Pinedo es lo recuèlh de poesia màger de Paul Albarèl, recuèlh prefaciat per Valèri Bernard. Aquela pineda se tròba prèp de son vilatge natal e la trevèt dins son enfança e sa joventut. La Votz de la Pineda es constituida de quatre partidas : la primièra ont canta la natura e las sasons, dins la segonda, celèbra l’amor e las flors, la tresena es vodada al passat, al temps dels Trobadors e dins la quatrena, enaura sa lenga, los felibres e lo poèta l’acaba per un sirventés fogós de vint-e-nòu estròfas : « A la qu’espoutiguet Mountfort ».

Bibliografia occitana de l'autor :

Teatre :
La màger part de las comèdias de Paul Albarèl foguèron publicadas dins La Cigalo Narbouneso e faguèron sovent l’objècte d’un tiratge a l’espart.
- L’esprit tustaire, Tolosa, Berthomieu, 1903.
- Bibo lo Vi !, farcejado en 1 atte, en bersses narbouneses, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1904. In-12, 23 p.
- Margarideto, coumedio en 3 attes, en bersses narbouneses... Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Repoutegairo, Pastouralo, id. 1909.
- Lou Pauras, seno de vendemios Narbona, Vinches, 1913.
- Rebiro Marioun, La Taco de familho, Narbona, Brieu, 1922.
- La femno mudo, Narbona, Brieu, 1922.
- La Lengo mairalo, Narbona, Brieu, 1924.
- L’airetage, Narbona, Brieu, 1925.
- Viva lo vin ! farcejada en un acte, Carcassona [Carcassonne], Institut d'estudis occitans, 1996, illustrations Pierre Dantoine (1884-1955)

Contes :
- Requies Catin pace, Illustration de Gaston Cugnenc. Béziers, Impr. Moderne, In-8°, 35 p. s. d.
- Lou Ministre, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 4 p. s. d.
- Amat de Rocoloungo, Las Carmanholos de Saupiquet, La fieiro de Sant Coucounil, Las anguialos de la menino, Narbona, Brieu, 1927.
- Counte de Nadal, Nadal de Medecis, Nadal dal pastre, Nadal d’aucels.

Legendas :
- Lou seti de NarbounoOurioundo, legendo narbouneso, Narbona, Vinches, 1913.
- Lou Trauc de la Fado, legendo narbounesoLous Ulhals de Mountlaures, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1921.
- La mort d’Amalric, Lous filhs D’Aimeric, Pireno, legendo narbouneso, Narbona, Brieu, 1927.
- Gvendic, legendo narbouneso, de l'epoco gallo-roumano, Narbonne, A. Brieu, In-8°, 19 p. 1924.

Istòria – Literatura :
- « Narbouno en 1632 », La Cigalo Narbouneso, N° 121, març de 1928.
- « La darnièro proucessiu al pouts de Sant Sigismound », La cigalo Narbouneso, N° 136, junh de 1929.
- « Pichoto istorio de la literaturo miechjournalo », La Cigalo Narbouneso, de 1926 a 1929, (N° 135).
- L'inventeur du sermon du « curé de Cucugnan », Narbonne, A. Brieu. In-8°, 14 p. 1927.

Poesia :
- Lous Meses, Narbona, Toulouse, impr. de G. Berthoumieu, 1905. In-16, 80 p.
- La Vouès de la Pinedo, Narbouno, estamp. F. Caillard, 1914. In-8°, XIII-205 p.,
- A Moulièro, Narbona, A. Brieu, 1922.
- Lou Camin de la Croutz, Narbona, A Brieu, 1927.
- Pastouralo, Toulouse, La Terro d'oc, In-8°, 15 p. 1909.


sus 5