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Dire : revista de critica occitana
Biggi, Christiane
Dire, revista de critica occitana était une revue généraliste en occitan qui a paru en 1976 en Avignon. Des auteurs de la nouvelle vague de l’écrit occitan et de la recherche, comme Philippe Gardy, Robert Lafont, Philippe Martel, Claude Barsotti ou Hélène Girard, y ont contribué. La revue n’a toutefois duré que trois numéros avant de disparaître.  Entièrement rédigée en occitan, la revue a tenté de combler le vide laissé par Viure et en présentait les mêmes caractères.
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Viure, Dire, Aicí e ara : les nouvelles revues de la pensée et de l’action occitanes (1965-1983)
[imatge id=21050]Entre 1965 et 1983 ces trois pubications vont être le laboratoire vivant de la pensée politique du mouvement occitan à travers reportages, enquêtes, témoignages, débats et comptes rendus engagés.

Viure (1965-1973)

Revue trimestrielle publiée à Nîmes de 1965 à 1973 (30 numéros) sous la direction de Robert Lafont. Lors de sa création, le comité de rédaction réunit Jean-Paul Bringuier, Claude Fabre, Gui Martin et Yves Rouquette. Jean Larzac et Philippe Gardy rejoindront l’équipe en 1966. Le premier numéro paraît en 1965, il débute par un texte liminaire Revolucion occitana, souvent repris par la suite, qui constitue un manifeste et annonce mai 68. Le texte est rédigé par Robert Lafont et Yves Rouquette.
L'importance de Viure tient à son caractère précurseur dans tous les domaines. Par ses analyses (aliénation, colonialisme intérieur, socialisme, nationalisme...) la revue a donné les éléménts nécessaires à la réappropriation de l'histoire et de l'identité occitanes.
Des désaccords au sein du comité de rédaction entraîneront la disparition de la revue en 1973.

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Dire : revista de critica occitana  (1976)

Revue trimestrielle, publiée à Avignon en 1976, seuls 3 numéros paraîtront. Le comité de rédaction se compose, entre autres, de Yves Barelli, Claude Barsotti, Gaston Bazalgues, Philippe Gardy, Robert Lafont et Philippe Martel.
Entièrement rédigée en occitan, la revue tente de combler le vide laissé par Viure et en présente les mêmes caractères.

Aicí e ara (1979-1983)

[imatge id=21049]Revue trimestrielle, publiée à Montpellier de 1979 à 1983 (15 numéros) sous la direction de Rémi Pach. Le comité de rédaction réunit Jean-Frédéric Brun, Jean-Pierre Laval, François Pic. Le titre de la publication fait référence au manifeste publié dans le premier numéro de Viure en 1965 « Aicí e ara. Dins aqueste païs e dins aqueste sègle, l’òme… L’òme deliure e responsable » et affirme la volonté de filiation entre les deux publications.  Revue de réflexion et de critique sur l’occitanisme, indépendante de tout mouvement ou parti politique, les articles traitent de sujets politiques, culturels et littéraires. Aicí e ara est aussi ouverte aux autres minorités nationales. La revue est à l’origine de la création en 1980 de l’Union del Pòble d’Òc, qui se veut un rassemblement et non un parti, le Manifeste de l’U.P.O est publié dans le n°9 de novembre 1980.  La revue est rédigée entièrement en occitan jusqu’au n° 10 de février 1981, à partir de mai 1981 apparaissent des articles en français. En mai 1982, après une interruption d’un an, une nouvelle série voit le jour et la revue annonce un changement de cap, elle ne s’adresse plus seulement aux occitanistes et accorde une place plus importante à l’aspect culturel. Les articles en occitans, dans un esprit d’ouverture et de tolérance, s’ouvrent à la graphie mistralienne. Le dernier numéro paraît en février 1983, son éditorial fait le constat de démobilisation et de régression du mouvement occitan depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir.
Lo Teatre de la Carrièra

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Le Comité occitan d'études et d'action (COEA)
Caucat, Domenge
Assié, Benjamin
Le Comité occitan d’étude et d’action (COEA) est un organisme militant créé en 1962 à Narbonne par un collectif de personnalités déjà impliquées dans le mouvement occitan, notamment au sein de l’Institut d’Estudis Occitans, « des écrivains et des militants de l’action dite culturelle, essentiellement linguistique, abordant les problèmes économiques et sociaux. » comme ils se définissent eux-mêmes, dans le Bulletin d’information du COEA (janvier 1970).
Dans les faits il est initié par Robert Lafont engagé depuis le début des années 1950 comme Secrétaire général de l’IEO pour la refondation d’une stratégie, d’une pensée et d’une action occitanes sur l’analyse des réalités économiques et sociales. Il est pendant une décennie le le principal animateur et le Secrétaire général du COEA, qui compte également parmi ses membres Yves Rouquette, Guy Martin, Gaston Bazalgues, Jean Larzac, Claude Marti, Michel Grosclaude, Bernard Lesfargues, Michèle Stenta, entre autres (source : Bulletin d’information du COEA).

Origines

En 1950, Robert Lafont devient Secrétaire général du tout nouvel Institut d’Estudis Occitans, fondé à Toulouse en 1945. Il présente un rapport de rupture avec l’action et l’objectif traditionnel - culturel, savant et linguistique - des organisations occitanes. Tout au long des années 1950 il ne cessa d'argumenter en faveur d’une refondation d’une stratégie occitaniste qu’il souhaite fondée sur une analyse solide des réalités économiques et sociales et proposer ainsi un projet politique pour l’avenir de l’Occitanie.
La position de Lafont convainc une nouvelle génération militante mais fait débat et entraîne un temps de crise avec les tenants d’une position « culturelle » autour de Bernard Manciet et surtout Félix Castan. La crise au sein de l’IEO est soldée en 1964 par l’exclusion de Manciet, Castan et Ismaël Girard.
Entretemps, le mouvement des mineurs de Decazeville avait fait émerger dans l’opinion occitane et dans les médias, une prise de conscience du malaise occitan autour de la notion de « colonialisme intérieur ». Robert Lafont avait analysé en 1954 dans son essai Mistral ou l’illusion (Paris : Plon) le rendez-vous manqué entre le mouvement félibréen et la révolte des viticulteurs languedociens de 1907 qui aurait pu déboucher, selon lui, à une adhésion massive de la société au mouvement de renaissance occitane du moment où il ne se cantonnait plus à l'action littéraire et linguistique, et ainsi déboucher sur un projet politique pour l’Occitanie. C’est donc pour ne pas rater un nouveau rendez-vous avec le mouvement social que le COEA est créé dès 1962, sans attendre la transformation au sein de l’IEO.

L’organisation

Quelques mois après sa création, le Bulletin d’information du COEA (n° 2, 15 mars 1963) fait un premier bilan de la nouvelle organisation : il annonce une cinquantaine de personnes adhérentes, la tenue d’une première assemblée générale en mai 1962 et l’adoption de statuts ouvrant la voie à une existence légale. L’organisme se veut « d’un type entièrement nouveau » et doté d’une doctrine qui « doit être entièrement neuve ». L’établissement de cette doctrine doit se faire dans le cadre de séances de travail et de débats par correspondance mais déjà le premier bulletin, « à un grand nombre d’élus du Pays d’Oc », contient une synthèse sur le concept de colonialisme intérieur à la fois comme grille d’analyse mais également comme vecteur de propositions politiques concrètes.
Sur le plan de l’organisation militante, le COEA affiche l’ambition de créer à partir du Comité central un maillage de « comités occitan d’action » au niveau régional, local, et dans les entreprises. Les fonctions entre le comité central et les comités divers sont définies ainsi : « le comité central analyse la situation, donne des directives et les comités divers sont les organes de l’intervention. » L’ambition est de mettre sur pied une organisation militante et ne pas devenir une organisation « académique », c’est-à-dire purement intellectuelle. Il s’agit également pour le COEA de créer un réel mouvement d’opinion autour de ses analyses et propositions et de favoriser « une prise de conscience occitane ».
Dans les faits, le développement d’une organisation militante massive ne s’est pas réalisé même s’il est fait état au fil des Bulletins d’un Comité auvergnat d’étude et d’action ou d’un COEA Paris.
En 1964 Robert Lafont, Yves Rouquette et d’autres membres actifs du COEA fondent la revue Viure. Si elle n’est pas un organe direct du COEA, elle est un lieu de diffusion et de débat sur les idées portées par l’organisation.
Le COEA publiera quelques livres : Principes d'une action régionale progressiste (Nîmes : COEA, 1966, réed. 1969), Le petit livre de l'Occitanie (Saint-Pons : 4 Vertats, 1971 ; réed. Paris : Maspero, 1972). Mais c’est avec les essais politiques de Robert Lafont autour du problème région et du colonialisme intérieur, publiés à grand tirage chez de grands éditeurs parisiens, que les analyses et propositions du COEA seront véritablement connues et diffusées auprès de l’opinion : La Révolution régionaliste (Paris : Gallimard, 1967), Sur la France (Paris : Gallimard, 1968), Décoloniser en France. Les Régions face à l’Europe (Paris, Gallimard, 1971), Clefs pour l’Occitanie (Paris : Seghers, 1971), Lettre ouverte aux Français d’un Occitan (Paris : Albin Michel, 1973), La Revendication occitane (Paris : Flammarion, 1974) ou encore Autonomie, de la Région à l’autogestion (Paris, Gallimard, 1976).

Le rôle politique

En juin 1964, le contact avec la vie politique est établi : le COEA participe avec des délégués à la Convention des Institutions Républicaines, nouveau parti politique créé par François Mitterrand, qui aboutira sept ans plus tard au fameux congrès d’unification des socialistes d’Épinay-sur-Seine (juin 1971). Le COEA reconnaît s’être constitué en club politique - mais refuse explicitement de devenir un « parti politique » traditionnel - afin d’entrer en contact avec d’autres clubs politiques (comme le Front régionaliste corse).
S’il fait partie des clubs fondateurs de la Convention des Institutions Républicaines qu’il fait adhérer à la problématique de l’autonomie régionale, le COEA prend ses distances avec l’organisation de François Mitterrand dans sa dynamique d’union avec la SFIO et la famille radicale. Non seulement la SFIO et les radicaux n’ont pas exprimé de position favorable aux problématiques régionalistes, mais de nombreux membres du COEA sont adhérents ou sympathisants des deux autres forces de la gauche des années 1960 : le parti communiste et le PSU. En 1967 la séparation avec la Convention des Institutions Républicaines est actée. Dans les faits le PSU de Michel Rocard apparaît de plus en plus comme l’organisation politique la plus proche des problématiques politiques du COEA (dénonciation d’une situation de colonialisme intérieur, défense de l’autonomie régionale, de l’autogestion, etc.) On peut sans doute mettre au compte du COEA le fameux rapport « Décoloniser la province » présenté en 1966 par Michel Rocard lors des Rencontres socialistes de Grenoble.
Le Comité occitan d’étude et d’action disparaît à l’orée des années 1970 et débouche sur la candidature de Robert Lafont, candidat des « minorités nationales » à l’élection présidentielle de 1974. Le COEA rendait possible une telle candidature, non seulement en permettant de mûrir une analyse et des propositions capables de tenir une telle candidature, mais également en établissement les liens entre organisations politiques régionalistes et en diffusant les idées du colonialisme intérieur en dehors des cercles militants. La candidature ayant été invalidée par le Conseil constitutionnel, les comités de soutien vont se transformer en mouvement autonome Volèm viure al país qui sera l’organisation des années 1970.
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Ràdio País : l'aventure des radios libres en occitan
Ràdio País est une station radio d'expression occitane créée en Béarn en 1983 au moment de la naissance des radios libres.
Dès lors que se libère la parole d’oc, dans les années 1960, 1970 et 1980, se pose la question de la diffusion des productions occitanes, chantées bien sûr, mais aussi de débats, entretiens, reportages sur la langue d’oc et son avenir. Assez vite, dans le sillage de ce qui se fait dans d’autres pays du monde pour la diffusion des musiques « subversives » comme le rock, des radios associatives, voire plus ou moins pirates, s’organisent localement et consacrent une partie de leur temps d’antenne à l’occitan. Citons par exemple en Périgord Radio Périgord Noir, Radio Liberté, Radio Kaolin qui diffusaient déjà la parole et l’expression artistique occitanes.
Avec l’apparition des radios libres, suite à la disparition du monopole radiophonique d’état en 1981, peuvent se structurer au grand jour de véritables organes de diffusion radiophonique spécifiquement dédiés à l’occitan. Parmi les radios occitanes pionnières, citons Ràdio Occitània, créée à Toulouse la même année, la Clé des Ondes à Bordeaux, Ràdio Albigés ou Radio Périgueux 103.
En Béarn, émet dès la fin 1981 La Voix du Béarn, radio d’hyperproximité émettant depuis la périphérie paloise, dédiée à la culture béarnaise et à la langue. En 1983, un groupe de dissidents de cette radio (qui émet toujours) s’en va fonder Ràdio País à Lescar, dans la banlieue de Pau. En tout une trentaine de journalistes, techniciens et animateurs fondent la nouvelle association loi 1901. Un an plus tard, un incendie détruit les locaux de la jeune radio associative qui, grâce à un mouvement de solidarité conséquent, se relance et même parvient à s’agrandir et à se développer. L’écrivain béarnais Roger Lapassade, qui faisait partie de l’aventure, raconte cette période fondatrice dans une nouvelle.
En 1996, Ràdio País se structure en une fédération d’associations, Fédération Vivre au Pays Ràdio País, dont les trois antennes (Béarn, Bigorre puis Gers en 2013). N’émettant qu’en Béarn et Bigorre (un seul et même programme), la Ràdio País inaugure en 2013 un décrochage gersois à Auch.
Le projet de Ràdio País est ouvertement occitaniste : 80% environ de ses programmes sont en occitan. La radio émet d’ailleurs non pas seulement en occitan gascon du Béarn, mais dans tous les dialectes d’oc. Elle est également diffusée en streaming sur son site www.radiopais.fr. Animée par des bénévoles, Ràdio País possède cependant des techniciens et des journalistes professionnels, titulaires d’une carte de presse. La radio propose quotidiennement l'émission d'actualité « Lo Gran Descluc » et plusieurs émissions sur l'oralité comme « Oralitat e Umanitat », « Per Sagòrra e Magòrra », des émissions pédagogiques comme « Lo cors deu CFPÒC » ou encore des émissions dédiées à la musique comme « Rose des sons » et « Rock Stage ».
Ràdio País s'est lancée récemment dans la vidéo et diffuse de nombreux reportages réalisés par les professionnels de la station.
Actuellement, l'association Ràdio País Lanas-Baish-Ador travaille à l'ouverture d'une antenne sur son territoire. Ràdio País est également à l’origine de la création de la FIMOC (Federacion Interregionau de Mèdias Occitans), qui regroupe les acteurs audiovisuels de l’occitan.
Fréquences :
Béarn - Pau : 89,8 MHz
Bigorre -Tarbes : 101,5 MHz
Gers - Auch : 90,8 MHz
Gers - Mirande : 98 MHz
Ràdio País
77, avenue des Lilas 64000 PAU
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La Linha Imaginòt : la revue d'un renouveau créatif
Sicre, Claude. Directeur de publication

Buge, Jean-Marc. Directeur de publication

Brunel, David. Directeur de publication
Après avoir monté une section musique au sein de l’Institut d’Etudes Occitanes en 1983/84, le musicien et activiste Claude Sicre (des Fabulous Trobadors) entreprend de la doter en 1990 d’une publication mensuelle à son image, bavarde et transversale, autour d’un concept créé aux alentours de 86 : la Linha Imaginòt, pied de nez onirique à la ligne Maginot...

Élément fédérateur qui tisse sa toile horizontale à travers l’Occitanie, d’Uzeste à Nice,
la ligne souhaite faire interagir des créateurs et des intellectuels autour de débats et d’actions communes pour dessiner de nouvelles formes d’occitanismes, en les ancrant dans leur environnement direct, dans leurs villes, leurs villages. Cette idée intensément anti centraliste est chère à Claude Sicre, pour faire en sorte que « chez eux, les gens fabriquent leur Paradis ».
Dans les colonnes empilées de la revue (entre le journal et le magazine), on croise notamment des intellectuels et des artistes, à l’instar du groupe de ragga occitan Massilia Sound System (dont on peut mesurer l’ascension), le linguiste Henri Meschonnic, le musicien André Minvielle ou le penseur Felix Castan (maître à penser de Claude Sicre, omniprésent dans la publication)...
Les droits de réponse y sont les bienvenus, et semblent occuper une place de choix, permettant un dialogue entre les rédacteurs et des lecteurs devenus, par la force des choses, eux-mêmes rédacteurs.
À la fin de chaque numéro sont compilés des articles lus et sélectionnés dans d’autres publications, pour faire le pont avec les sujets évoqués par les membres de la Linha. De quoi, également, compiler tout un tas d’idées et de pistes de réflexions, en vrac, à partir du centre de Toulouse, à Arnaud Bernard, pour permettre de “grande révolution mondiale des quartiers”.

Trimestrielle, la revue paraîtra de 1990 à 2007.


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Résistances et conscience de l’histoire dans « La Festa » de Robert Lafont / Claire Torreilles
Torreilles, Claire

La Festa (1983-1996) de Robert Lafont est un roman-fleuve de l’envergure du Jean-Christophe (1904-1912) de Romain Rolland et il se déploie comme lui en une fresque historique européenne que l’on pourrait qualifier, en citant Claudel, de « déclaration de conscience ».

C’est le roman d’une génération, celle qui a vingt ans pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Placé dans la filiation non déguisée du héros du premier roman de Robert Lafont, Vida de Joan Larsinhac (1951), le personnage central des deux premiers tomes, Joan Ventenac, connaît le destin tourmenté d’un écrivain engagé dans les luttes de son siècle.
Résistant, il l’est, dans les faits, en plusieurs lieux, à différents moments de sa vie : maquisard en Cévennes, combattant à Budapest, soutien clandestin du FLN à Paris. Il l’est en permanence dans la conscience intime des enjeux et du sens de l’histoire qu’il est en train de vivre et de celle qu’il revit en pensée et en écriture, en particulier l’histoire de Jean Cavalier et des camisards cévenols.

Cette conscience occitane malheureuse mais lucide empêche Ventenac de céder, quelles que soient les circonstances, au triomphalisme des libérations ou à ce qu’il ressent comme l’expression de « la bonne conscience de la France ». Elle est le fondement de son anticolonialisme et de son opposition à toutes les formes de la raison d’État.

Dans la construction du roman, l’épisode de la résistance des paysans du Larzac au projet d’extension du camp militaire occupe une place symbolique. Les premières manifestations de soutien organisées dans l’été 1973 rassemblent en un lieu d’espoir et d’utopies croisées des personnages séparés par la vie et déchirés par leur « haute conscience de l’histoire ».

L’écriture romanesque virtuose de Robert Lafont noue les fils du récit de résistance et de son commentaire, de l’oubli de soi et du narcissisme analytique, de l’exigence de liberté et du désir de bonheur dans ce roman chevaleresque des temps modernes qu’il nomme lui-même un Don Quichotte occitanien.

Cet article a fait l'objet d'une communication au colloque de Corte :  Resistenza è machja literaria, 16-17 octobre 2013.
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Vida de Joan Larsinhac (Robert Lafont)
Robert Lafont
Publicat pel primièr còp en 1951 Vida de Joan Larsinhac marca la dintrada de la literatura occitana dins la modernitat. Es una de las primièras òbras de Robèrt Lafont.
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La praxématique
La praxématique est une discipline linguistique initiée sous l’impulsion de Robert Lafont à la fin des années 70. Son nom est extrait de son unité d’étude de base: le praxème (du grec ancien praxis : l’action et semeion : le sens) 
Elle s’est construite en réponse critique aux approches structuralistes de Ferdinand de Saussure. Contrairement à cette approche qui distingue fond et forme, la praxématique est centrée sur l’analyse de la production du sens en langage.  Ce qui intéresse la praxématique est donc la signifiance. Robert Lafont invente la création de la signifiance en tant que concept, faite pour remplacer celui de signification. 
La praxématique est une linguistique anthropologique, réaliste et dynamique qui s'intéresse aux processus. Son idée fondatrice est que l'homme tire ses représentations linguistiques de sa praxis. Ainsi un des choix méthodologiques est le travail de description et d'analyse de corpus écrits et oraux authentiques pris dans leur contexte de production.
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Diglossie (concept sociolinguistique)
La diglossie est un concept sociolinguistique qui décrit la situation où, au sein d’un même état, deux langues ou dialectes d’une même langue coexistent, l’un étant considéré comme supérieur à l’autre ou du moins plus légitime. Dans un état comme la France, chaque langue et dialecte autre que le français est individuellement en situation de diglossie par rapport à ce dernier.
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