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Soubeiran, Benaset

Élisée Déandreis (Montpellier, 21 juin 1838, Paris, 29 janvier 1911), félibre et homme politique montpelliérain. Il fut député de l'Hérault (1885-1893) et sénateur (1895-1906).

Autres formes du nom

< Déandréis, Élisée (autre orthographe)
< Deandrès, Élisée (autre orthographe)

Éléments biographiques

Fils du négociant Jean-Baptiste Déandreis et de Louise Sportono. Il est banquier à partir du mois de septembre 1860, associé à Eugène Carrière. Homme politique d'extrême gauche radicale, il prend part aux campagnes républicaines sous l'empire en 1863-1869 et 1870. Il est le fondateur de la Liberté de l'Hérault en 1867. Conseiller municipal de Montpellier de 1871 à 1879. Conseiller général du canton de Saint-Martin-de Londres. Il obtient en 1885 face à Henri Marès (1820-1901) un siège de député de l'Hérault. Il le conserve jusqu'en 1893, défait par le radical-socialiste Élie Cousin (1847-1870). Les journaux et affiches liés à cette élection de 1893 traduisent la virulence d'un contexte politique dominé par l'affaire de Panama, puisqu'on y trouve des attaques antisémites et antimaçonniques. Un éphémère journal adverse, La Capeleta (littéralement “La petite chapelle”) accuse même Déandreis d'être un pénitent repenti devenu franc-maçon. Durant ses mandatures, il demanda la suppression du Sénat, la loi de séparation des églises avec l'État, l'établissement de l'impôt sur le revenu, la fin des expéditions coloniales, le service militaire à trois ans (au lieu de cinq). Il vota l'expulsion des prétendants au trône de France, la révision de la constitution, etc. Sénateur de l'Hérault en mars 1895, jusqu'en 1906. Vice-président de la commission des Hospices de Montpellier (1872-1904). Membre de la Chambre de Commerce de Montpellier en 1875. Censeur de la Banque de France en 1894-1895.

Engagements dans la Renaissance d'oc

Plusieurs affiches et un journal, Lou Mouissau, émanant de son bord politique, furent imprimés à l'occasion des élections législatives de 1893. Deux affiches, issues des presses de l'imprimerie félibréenne de Firmin et Montane, sont rédigées en occitan. Sur l'une d'elle, adressée bien sûr aux électeurs du Clapas, Déandreis y est proclamé « Félibre de la première heure et partisan d'une large décentralisation communale et régionale, question qui, à l'heure actuelle, agite tant de bons Français »1,  Mettant en avant son dévouement à servir son pays, il reçut le soutien d'Antoine Roux, qui lui dédia son poème Lou Travalhadou (1893). D'après La Revue félibréenne, Déandreis salua Camille Chabaneau, directeur de la Revue des Langues Romanes, en soulignant qu'il représentait à la Sainte Estelle (1878) « l'union de l'Université de Montpellier avec le Félibrige ». On relève le nom du député de Montpellier parmi ceux des collaborateurs des premières livraisons de la Revue des Langues Romanes (n° VII, 1875). Il défendit, tout au long de sa carrière, les intérêts des viticulteurs du Midi. Il a également publié plusieurs ouvrages sur l'histoire des provinces méridionales de la France, de l'Italie et de l'Espagne, ainsi que des travaux sur les Beaux-arts. Membre fondateur de la Société des Bibliophiles Languedociens à Montpellier.

Notes

1/ Felibre de la premièira oura e partisan d'una larja descentralisacioun coumunala e regiounala, questioun que, à l'oura d'ara, boulega tant de bon Franceses

Lespoux, Yan

Pierre-Louis Berthaud  (Bordeaux, Gironde, 24 août 1899, Séry-Magneval, Oise, 8 août 1956), journaliste, homme politique, majoral du Félibrige (Cigale du Tarn), membre de l’Institut d’Études Occitanes (IEO), franc-maçon, cofondateur de la revue Occitania (1956).

Éléments biographiques

Fils d’instituteurs, il étudie à Bordeaux où il obtient une licence de Droit et Lettres. Mobilisé en tant que traducteur auprès des forces américaines en 1918, il est alors membre de la SFIO. Son ascension dans la fédération socialiste de la Gironde est d’ailleurs rapide puisqu’il assiste au congrès de Tours de 1920 en tant que délégué (bien que son mandat semble ne pas avoir été validé). Mais il se trouve éloigné de la vie militante pendant plusieurs années suite à un grave accident d’automobile auquel vient s’ajouter une tuberculose.

Proche du nouveau maire de Bordeaux, Adrien Marquet, il devient conservateur adjoint à la Bibliothèque municipale de Bordeaux en 1925 ; poste qu’il occupe jusqu’en 1928, année où il quitte son emploi suite à une brouille avec Marquet pour se lancer dans le journalisme en tant que secrétaire de rédaction du journal L’Avenir de la Vienne.

Il devient directeur de ce journal en 1929 et le quitte en 1932 après ce qui semble être une longue succession de brouilles qui le voient notamment accusé d’être un sympathisant de l’Action Française.

De retour en Gironde dans la maison familiale de Gaillan-en-Médoc, il tente de relancer sa carrière de journaliste en envoyant des articles à divers journaux et revues et essaie vainement de trouver une place au quotidien La Petite Gironde qui appartient au même consortium que L’Avenir de la Vienne

Il fait aussi là ses premiers pas dans la politique en tant que candidat. Après avoir vainement tenté en 1929 de monter une liste « républicaine d’intérêts municipaux » lors des élections municipales à Poitiers, il mène en tant que candidat républicain indépendant une liste pour les municipales de 1935 à Gaillan, terminant à la deuxième place, derrière la liste de droite et devant celle de gauche.

Il rejoint finalement Paris en 1937, époque à laquelle il démissionne de la franc-maçonnerie à laquelle il avait été initié à Bordeaux en mars 1927. C’est à cette époque, semble-t-il, qu’il se met à faire plus régulièrement des piges pour divers journaux. Marié en janvier 1939 à Juliette Dissel, il s’occupe à la même période de l’accueil des intellectuels catalans réfugiés qui sont hébergés à Roissy-en-Brie. Il devient par ailleurs directeur-gérant de la Revista de Catalunya pour les numéros édités en France en 1939-1940 et s’occupe du secrétariat de la Fondation Ramon Llull.

Il quitte Paris lors de l’exode en juin 1940 pour rejoindre le sud. On le retrouve à Vichy en octobre 1940. Il occupe alors un poste de rédacteur au ministère de l’Information du gouvernement de Vichy. Là, dès le début de 1941, il entre en contact avec les services anglais pour leur transmettre des informations, notamment les minutes de la commission d’armistice de Wiesbaden. Il devient membre du réseau de résistance Mithridate et est arrêté par la Gestapo le 21 janvier 1944 interné à Moulins puis à Compiègne avant d’être déporté à Dachau le 6 juin 1944.

De retour de déportation en mai 1945, son divorce ayant été prononcé pendant sa déportation, il se remarie avec Madeleine Castelain, rencontrée alors qu’ils travaillaient dans le même service du ministère de l’Information de Vichy. Il reprend rapidement ses activités de journaliste parlementaire et devient syndic de la presse parlementaire entre 1947 et 1949. Il assure par ailleurs le secrétariat du Comité international des anciens détenus de Dachau et représente à ce titre la France à la Commission internationale pour Service international de recherches sur les archives de la déportation conservées à Arolsen, ainsi que la vice-présidence de l’Amicale des Anciens de Dachau et la gérance et la direction de la revue de cette association.

Après un échec aux élections législatives de 1951 dans le Tarn où il s’est présenté sous l’étiquette RPF, il est désigné le 11 juillet 1952 par l’Assemblée nationale, conseiller de l’Union Française avec l’étiquette UFAS (gaulliste). Cette charge l’amène à présider la Commission de l’Information et à être délégué de l’assemblée auprès de l’UNESCO. Son action parlementaire trouve son point d’orgue lors du débat sur le traité instituant la Communauté Européenne de Défense contre laquelle il prend fait et cause en 1954. Il est toujours conseiller de l’Union Française lorsqu’il décède d’une crise cardiaque le 6 août 1956.

Engagements dans la renaissance d’oc

 Pierre-Louis Berthaud s’intéresse très tôt à la langue d’oc et devient peu à peu un militant actif. En contact avec la langue dès la prime enfance dans la maison familiale où vivent ses grand-parents à Gaillan, il dit avoir pris conscience à l’adolescence de l’unité de la langue d’oc lorsque, ayant acheté une brochure intitulée Poètes provençaux modernes, il se rendit compte que le parler de Gaillan était, à peu de choses près, celui utilisé par les félibres provençaux.

Dès le début des années 1920, il est en contact avec Ismaël Girard et, très certainement, abonné à Oc. Il faut sans doute voir en partie dans ce rapprochement l’intérêt qu’il développe alors pour la Catalogne à laquelle il consacrera de nombreux articles jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. C’est d’ailleurs cet intérêt qui l’amène à prendre contact au début des années 1930 avec Louis Alibert et l’abbé Joseph Salvat. En 1930, il participe aux fêtes du centenaire de Frédéric Mistral et est impressionné par Charles Maurras. C’est à la suite de ces fêtes qu’il va donner à Bordeaux et Poitiers des conférences consacrées au poète provençal, conférences réunies en 1931 dans une brochure intitulée Frédéric Mistral, la langue occitane et la latinité.

Curieux, sans cesse à la recherche de nouvelles informations il est abonné à la revue Calendau animée par Pierre Azéma et Léon Teissier, et se rapproche dès 1934 de la revue Occitania pour laquelle il écrit quelques articles en tant que correspondant pour la Gascogne. Intéressé par le projet politique que porte Occitania, il participe en décembre 1935 à Narbonne au congrès des Amis d’Occitania duquel sortira un « Programme occitaniste de base » à tendance fédéraliste. Lorsqu’il s’installe à Paris en 1937, il rentre rapidement en contact avec les Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne parisienne, dont il devient vite un membre actif. C’est à ce moment-là qu’il se lie véritablement d’amitié avec Jean Lesaffre qui participe lui-aussi à l’aventure d’Occitania. C’est à ce titre de membre des Amis de la Langue d’Oc qu’il organise l’accueil des intellectuels catalans.

En 1939, il prend en charge depuis Paris l’édition d’un journal destiné aux soldats occitans sur le front. Ce sera Oc – titre que lui confie alors Ismaël Girard – édition de guerre qui paraît le temps de cinq numéros entre janvier et mai 1940.

Le fait d’avoir un emploi au ministère de l’Information à Vichy ne freine pas l’action militante de Pierre-Louis Berthaud. Il continue par exemple à gérer pour les Catalans la Revista de Catalunya et la Fondation Ramon Llull. C’est encore à Vichy qu’il crée en 1942 un Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc après avoir publié en 1941 dans la Revue Universelle ses "Réflexions sur l’enseignement de la langue d’oc". Ce Centre Permanent de Défense de la Langue d’Oc a toutefois une activité limitée puisqu’il est porté essentiellement par le seul Pierre-Louis Berthaud.

Celui-ci n’en est pas moins actif et s’implique notamment dans les vifs débats suscités dans la presse nationale et régionale par le décret Carcopino du 24 décembre 1942 qui autorise un enseignement facultatif des dialectes locaux. Toujours à Vichy, reprenant une idée de Max Rouquette du temps de la revue Occitania, il tente de créer un Office de Presse Occitane destiné à envoyer aux journaux nationaux et régionaux des articles sur la langue et les débats suscités autour d’elle. Là encore, l’échec est patent faute de pouvoir s’appuyer sur un collectif de militants susceptibles de prendre en charge une partie du travail.

C’est à cette époque, vraisemblablement depuis 1938-1939, que Pierre-Louis Berthaud travaille à une bibliographie occitane, mais ses fiches disparaissent après son arrestation par la Gestapo en janvier 1944. Il n’en arrive pas moins à publier en 1942 une Bibliographie gasconne du Bordelais.

De retour de déportation, il reprend son activité militante en faveur de la langue d’oc. Il réussit ainsi à faire publier en 1946 le premier volume de sa Bibliographie occitane (1919-1942). En 1947, il publie avec Jean Lesaffre un Guide des études occitanes. Cette même année, lors de la Sainte-Estelle de Périgueux, il est élu majoral du Félibrige, succédant avec la cigale du Tarn à Jean Charles-Brun, ce qui n’est pas sans éveiller quelques tensions au sein du Félibrige eu égard au fait que Pierre-Louis Berthaud est aussi proche de l’Institut d’Études Occitanes dont il intègre le conseil d’administration. Son investissement en faveur de la langue et de la culture catalanes ne se démentent pas non plus ; il participe en 1945 à la création à Paris de l'Institut Català d'Art i Cultura, et de la revue Presencia Catalana dont il deviendra directeur-gérant en 1948, année où il préside la commission organisatrice des Jocs Florals de la Llengua Catalana, de Paris.

C’est entre 1950 et 1951 qu’il s’investit dans ce qui apparaitra pour nombre de militants en faveur de la langue d’oc de cette époque comme son action la plus importante : en tant que fin connaisseur des mœurs parlementaires et délégué parisien du Cartel de Défense des Langues Régionales, il œuvre en coulisse auprès des députés, sénateurs et ministres en faveur du vote de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux.

Pour autant, Pierre-Louis Berthaud n’abandonne pas ses travaux de recherche. Il travaille à un deuxième volume de la bibliographie occitane et profite de sa campagne électorale dans le Tarn en 1951 pour effectuer des recherches dans divers fonds d’archives et découvre ainsi la poétesse albigeoise Suzon de Terson (1657-1684). Le début des années 1950 est aussi le moment où les relations entre Pierre-Louis Berthaud et le Félibrige se tendent. Début 1952, avec l’abbé Joseph Salvat et Frédéric Mistral Neveu, il remet sur le tapis un sujet sensible en lançant auprès du Félibrige une démarche en vue de lever « l’indignité consistoriale » qui touche Charles Maurras depuis la Libération. En 1951, c’est grâce à lui que lors de la Sainte-Estelle d’Aurillac Pierre Rouquette est élu majoral contre Charles Rostaing. Cette élection fait ressurgir le conflit latent entre « Provençaux » et « Occitans ». L’année suivante, lors de la Sainte-Estelle de Clermont-l’Hérault, les trois candidats « occitans », Jean Lesaffre, Léon Cordes et Roger Barthe sont battus par des candidats « provençaux » après une intense campagne menée auprès du consistoire par des majoraux « provençaux » et Sully-André Pierre. Parrain de Jean Lesaffre qui se présentait au majoralat en hommage à Joseph Loubet dont la cigale était vacante après sa mort, Pierre-Louis Berthaud vit particulièrement mal ce camouflet. C’est en réaction à ce qu’il considère comme une machination qu’il démissionne en juin 1952 de son titre de majoral et qu’il publie une acerbe Letro au Capoulié sus lis eleicioun de Clarmount e l’anamen dóu Felibrige. Sa démission rejetée lors de la Sainte-Estelle de 1953, il demeure majoral mais a tôt fait de réserver son action militante à l’Institut d’Études Occitanes et de devenir un véritable trouble fête au sein du Félibrige en jouant notamment un rôle essentiel dans la mise en place d’une véritable contre-cérémonie pour célébrer les cent ans de l’association en 1954 en Avignon et en convaincant les ayant-droits de Théodore Aubanel d’éditer les œuvres du poète en graphie classique.

Bien qu’occupé par ailleurs par ses différentes activités, parlementaires ou au sein des associations d’anciens déportés, Pierre-Louis Berthaud consacre beaucoup d’énergie jusqu’à sa mort à l’Institut d’Études Occitanes au sein duquel il apparait comme un conseiller très influent. Son dernier projet est la reprise du titre Occitania avec Ismaël Girard. Les deux hommes, avec l’aide de Robert Lafont, entendent créer un journal d’information économique et culturelle destiné à sensibiliser les milieux d’affaires aux perspectives de développement des régions occitanes. Trois numéros paraissent en 1956 avant la mort de Pierre-Louis Berthaud. Le journal continuera à paraître sous l’autorité d’Ismaël Girard jusqu’en 1962.

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Maurice Moncozet
Inna Maaímura

Présentation du spectacle

Un dispositif artistique visuel et sonore

« Je n’ai pas dit ce que j’aurais voulu ni dû dire. Et aucun d’entre nous n’y arrive jamais.
Les choses vraies, sincères, se disent rarement, dans des instants d’ivresse poétique
peut-être... Ce que j’ai dit de mes films était sans doute un prétexte. La réalité est qu’ils
disent de la joie et de la souffrance. En même temps. Depuis l’enfance, dès mes
premiers poèmes du Frioul jusqu’au dernier poème que j’ai écrit, j’ai utilisé une expression
de la poésie provençale: « ab joy ». Le rossignol chante « ab joy », par joie. Mais « joy »
en provençal a un sens particulier d’extase, d’euphorie, d’ivresse poétique. Cette
expression est peut-être la clé de toute ma production. J’ai écrit pratiquement « ab joy »
au-delà de toute rationalisation, de toute référence culturelle. Le signe qui a dominé ma
production est une nostalgie de la vie, un sens de l’exclusion, qui n’ôte pas l’amour de la
vie, mais l’accroît. »
Pier Paolo Pasolini


« Raimbaut se tourne et se rend
là où prix vit et revit »
Raimbaut d'Orange, Cars douz e feinz


Vous aurez beau me prendre pour fou
il ne me serait pas possible
de ne pas dire mon désir
et nul ne devra m’en blâmer
tout ce qui est ne vaut pas un sou
près de ce que je vois et regarde
et je vais vous dire pourquoi. Si j’avais commencé ce poème devant vous
sans le mener jusqu’à la fin, vous me prendriez pour un fou. Et moi je préfère
six deniers dans mon poing que mille sol(eil)s dans le ciel.
Raimbaut d’Aurenga Escotatz mas no say que s'es traduction Jacques Roubaud

Cette création originale se présente « comme un dispositif visuel et sonore entre le concert et installation autour de deux chansons du troubadour Raimbaut dʼOrange (XIIe siècle), figure virtuose et souriante du trobar clus ou « trouver obscur» :

- Ar resplan la flors inversa (alors brille la fleur inverse)
- Cars douz e feinz (précieux / (re)cher(ché) / rare, doux, fictif / feint / emprunté).

Partant de la singularité de ces chansons dont la mélodie est perdue, ce dispositif mettra en jeu et
en regard : textes, chants, musiques, images... commentaires et contrepoints contemporains ou
non de ces textes médiévaux. Entremêlement complexe donc : entrebescar notion fondamentale
propre au trobar.

« Lʼinterprétation nouvelle de ces chansons en montrant la pertinence et lʼimbrication des textes et des contextes dʼalors et dʼaujourdʼhui est lʼobjet de ce défi très actuel.
Les outils numériques sont utilisés pour faire émerger les différents plans de cette poésie dont les problématiques peuvent être encore les nôtres : du désir et de la joie du poète, de la mise en question de la parole, de sa puissance publique, ou de lʼambition quʼon lui prête. La question poétique questionne son rapport aux hiérarchies sociales ou au Verbe de la religion. Ainsi ouvre-telle à une puissance transgressive qui parle à toute notre modernité, et en un sens lʼinvente. »
Inna Maaimura

 

L'équipe artistique

Maurice MONCOZET, chant, rebec, flûtes, traitements électroacoustiques, outils informatiques
http://mauricemoncozet.free.fr
Véronique CONDESSE, harpes acoustique et électrique, voix, synthétiseurs, son
Inna MAAÍMURA, images, espace plastique http://inna-maaimura.tumblr.com
Martine MONCOZET, documentation, recherche, traduction

et pour la voix occitane Jean-Louis GLÉNISSON

 

Une coproduction :


Association MYDRIASE / SYRINX / LES VOIX DE L'HIVER / LA GARE MONDIALE - MELCHIOR THÉÂTRE / L'AGENCE CULTURELLE DEPARTEMENTALE DORDOGNE-PERIGORD / LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA DORDOGNE / Collectif « Les voix de l’hiver » Assoc. Exit’oeil en partenariat avec la Communauté de Communes du Pays de Lanouaille /association La forme ronde - Écomusées de l’Auvézère

 

Contact : 

Site de l'association MYDRIASE : http://mydriaselasso.tumblr.com/

Association Mydriase : mydriase.lassociation@gmail.com / 06 78 69 50 84

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Lexic de las ajustas lengadocianas
Carcassés, Philippe. Auteur
Editat per l'Institut d'Estudis Occitans (IEO) en collaboracion amb la Liga Regionala de las Ajustas Lengadocianas, aquel lexic bilingüe e multimèdia foguèt realizat per Felip Carcassés, amb l'ajuda d'Alan Cameliò, Miquèla Stenta e Josiana Ubaud.
QR codes permeton d'ausir la prononciacion del tèrmes inventoriats.

Sommaire

    - Presentacion de las ajustas
    - L’occitan, qu’es aquò ?
    - La prononciacion de l’occitan lengadocian
    - Los actori¨s
    - Lo material
    - Las societats d'ajustas
    - Las categorias
    - Lo reglament
    - Lo torneg
    - La carta de las societats d'ajustas e de las escòlas
    - Tèrmes maritims
    - Vocabulari util
    - Expressions popularas
    - Las ajustas en musica
    - L’aiga, lo vent...
    - Cançons emblematicas

Consultar lo lexic 

En consultacion sul site de l'IEO 
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Lenga d'òc/Lengo d'o : La Fèsta dau flume en Agde / Tè Vé Òc
Tè Vé Òc. Producteur
Emission dau 14 de julhet de 2017

En Agde, la Fèsta dau flume met en avans lei mestièrs ancians, la cultura de l'aiga e lei tradicions modeladas per lei flumes e la mar.
Aquela immersion dins lo quotidian e l'imaginari marins es ponctuada d'imatges bèus, e nos racònta una istòria luènh d'èstre acabada. Lo rapòrt de l'òme a l'aiga pivela despuèi totjorn, e la Fèsta dau flume ié rend omenatge. Embarcatz e escapatz-vos dins un trajècte devèrs un monde fach de blau, de verd, de lum, de patz e de moviments.
Un reportatge d'Amada Cròs.
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Lenga d'òc/Lengo d'o : La Crotz occitana / Tè Vé Òc
Tè Vé Òc. Producteur
Emission dau 7 de julhet de 2017

Un pauc d'istòria per dubrir lo mes, amb un documentari consacrat completament a la crotz occitana. I analisam sa formacion que l'origina remonta ai primièrs temps dau crestianisme. En fons dau subjècte, la question dau percors d'una crotz d'Orient Mejan enjuscas en Occitània. De la crotz religiosa de la primièra crozada, es venguda un simbòl de religament entre gents de País d'Òc. Es puèi au sègle XX, la crotz occitana simboliza lo militantisme per la lenga e la cultura d'òc.
Un documentari de Miquèu Gravier.
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GARAE - Ethnopôle
Synopsis :
Nous sommes dans un petit village des Corbières. Un vieil homme, le conteur assis sur le pas de sa porte, puis accompagné d'un jeune enfant avec qui il dialogue, nous livre cinq contes de son répertoire. Il y met à la fois toute sa malice, son savoir, sa sagesse et cette part d'auto-dérision sans laquelle l'esprit paysan ne serait pas ce qu'il est. L'ensemble des contes est bien entendu relié par les propos sagaces du conteur, mais plus encore par l'étrange et envoutant pouvoir de la pleine lune sous laquelle ils se placent tous. "Il faut s'en méfier, vous savez, de la lune, dit le conteur, surtout lorsqu'elle est toute entière ! Tout se passe pendant la pleine lune, vous ne le savez pas ça ! Faites-y attention, vous le remarquerez". La teinte générale, malgré la chute tragique, est à l'humour, voire au comique.
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GARAE - Ethnopôle
Colloque International les 12 et 13 Septembre 2017, à l'Hôtel de la Cité et à l'Hôtel le Donjon au cœur de la Cité de Carcassonne organisé par le GARAE - Ethnopôle autour de 3 ateliers :

Atelier Langues

Introduction – modération : Yann Lespoux, maître de conférence Université Montpellier Paul Valéry, membre de l’équipe LLACS

- Ethnographie et lexicographie occitane au XVIIIe siècle David Fabié, chercheur associé, Laboratoire Patrimoine Littérature, Histoire (EA 4601) - Université de Toulouse Jean Jaurès

- L’Atlas linguistique de la France : dans les pas d’Edmont Guylaine Brun-Trigaud, ingénieur d’études CNRS, UMR Bases, Corpus, Langage - Université Nice Sophie Antipolis

- Les dialectes et le phonographe : les Archives de la Parole de Ferdinand Brunot Pascal Cordereix, conservateur des bibliothèques, responsable du service des documents sonores au Département de l’Audiovisuel, Bibliothèque nationale de France

- Associer le son aux transcriptions : l’exemple de l’Atlas linguistique du ladin des Dolomites et des dialectes limitrophes Hans Goebl, professeur, Universität Salzburg

- Oralité et savoir linguistique entre 1900 et aujourd’hui : le système d’information SYMILA (Syntactic Microvariation in the Romance Languages of France) Patrick Sauzet, professeur, Université Toulouse Jean Jaurès-CLLE ERSS (UMR 5263 CNRS-UT2J)

- Projet européen de recueil et de valorisation des PCI : re-Tramontana Fabrice Bernissan, Nosauts de Bigòrra (Hautes-Pyrénées)

Atelier Littérature Orale

Atelier à la mémoire de Marie-Louise Ténèze (1922-2016)

Introduction – modération : Josiane Bru, ingénieur d’études EHESS, UMR LISST, Université Toulouse Jean Jaurès

- Les collectes de contes populaires des XIXe et XXe siècles, sources du Catalogue du conte populaire français Bénédicte Bonnemason, ingénieur d’études EHESS, LISST - Centre d’anthropologie sociale– Université Toulouse Jean Jaurès

- La chanson francophone de tradition orale et ses collectes Marlène Belly, maître de conférences, Université de Poitiers

- L’oralité répertoriée Carme Oriol, catedràtica de filologia catalana, Universitat Rovira i Virgili, Tarragona
- L’édition des contes : faire lire pour donner à entendre Fabienne Raphoz, directrice de la collection Merveilleux, éditions José Corti

- Le spectacle de la parole contée Patricia Heiniger-Casteret, maître de conférences, Université de Pau et des Pays de l’Adour

- De la sauvegarde au PCI Charles Quimbert, directeur de Bretagne Culture Diversité

Atelier Mémoires

Introduction – modération : Sylvie Caucanas, conservateur général du patrimoine, directrice des Archives départementales de l’Aude

- Les récits de croyances et leurs (im)possibles restitutions Pierre Laurence, chef du service patrimoine, Conseil départemental de l’Hérault

- Récits de résistance : paroles, désœuvrement politique et acte ethnographique face au récit dominant Caroline Darroux, coordinatrice de la mission scientifique de la Maison du patrimoine oral de Bourgogne, chercheure associée au Centre Georges Chevrier, Dijon

- Mémoires orales et projet de territoire : l’exemple des enquêtes menées autour de l’AOC Roquefort Katia Fersing, ethnologue, chargée de mission patrimoine et culture pour l’Office de Tourisme du Pays de Roquefort et du Saint-Affricain

- De l’enregistrement à la diffusion : questions juridiques et éthique de l’archive orale. Retour d’expérience d’une phonothèque de recherche Claire Grégoire-Saint-Pierre, assistante à la phonothèque de la MMSH, Aix-en-Provence

- La parole des témoins au musée Virginie Soulier, maître de conférences en muséologie, communication culturelle et artistique, Université Perpignan Via Domitia

- Théâtres de rue et témoignages oraux : de l’enquête à la restitution artistique des enregistrements ? Richard Lauraire, ethnologue, Atelier de Rencontres et de Recherches comparatives en Ethnologie ARCE - Montpellier

Voir le programme complet
Entrée libre
Inscription obligatoire par email : colloqueoralitesgarae@orange.fr
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Lo viatge de Joana - Sason 2 / Episòdi 5
Clément, Anne. Auteur, interprète
Benichou, Julien. Compositeur
Vidal, Alain. Interprète
Huang, Edda. Interprète
Benichou, Daphné. Interprète
Zinner, Lucas. Interprète
François, Isabelle. Interprète
Alranq, Perrine. Interprète
Capron, Michel. Interprète
Duplan, Josette. Interprète
Tèxte de l'episòdi : 

Qualqu'un tusta a la pòrta cridant :

- Joana, Joana !

Sus l’escalièr de l’intrada de l’ostal magra, vièlha e tot en plors la vesina de Renat, l’Angèla :

- Joana secors ! Lo Renat s’es penjat dins son garatge e se te veni veire es qu’a laissat una letra.

- E alara ? Es terrible mas i pòdi pas res, es vengut ièr e l’ai fotut defòra. Voliái pas mai ausir d’istòrias sus nòstra joinessa que m’an fach tant de mal.

- Legís aquela letra !

- Se vòls mas ara es un pauc tard per faire quicòm.

A mon vilatge tant aimat tota ma vida, 

Dempuèi l’escòla primariá siái estat amorós de la Joana. Segur que l’ai abandonada per la Roseta a 20 ans. Mas uèi la Roseta es partida e pensavi que ara lo sòmi podiá devenir realitat. Veni d'apréner qu’es amorosa e que se va maridar ambe un american. Donc vòli pas mai contunhar a viure. Quand los sòmis son mòrts i a pas pus de rason de viure.

Adieu-siatz totes vòstre amic Renat lo malurós

- Encara un còp i pòdi pas res faire, es pas ma fauta. Es vengut me veire ièr e èra furiós.

- Tot lo mond van dire qu’es de ta fauta.

E l’Angèla furiosa s’en va. Uèch oras del ser. Temps de sonar lo Rémy.

- Allo ! Rémy !

- Cossí vas amor de ma vida ?

- Ai pas tròp de temps per parlar. Matilda m’a sonada. Es premsa e vòl venir faire son pichòt en çò de ieu. Lo problèma es qu’a pas un sòu per pagar lo bilhet d’avion. Es que pòs li mandar l’argent o melhor prendre lo bilhet e lo mandar a Philadelphia o per internet ? L’adreiça: Matilda Delbas encò de Fred Tiafran 2345 Hillview Avenue Philadelphia. E lo telefòn: 410 587 90 87.

- O vau faire. Te fagas pas de marit sang. Mas es que siás segura de çò que fas ? As pas jamai agut d’enfant e d’un còp vas devenir maire e grand, es pas simple.

- Mas tu serà ambe ieu e serai pas pus soleta. M’ajudaràs. E en mai lo paire del pichòt es negre, cantaire o musicaire, ai pas comprés. Te sonas lèu lèu. E de l’autre costat i a de problèmas al vilatge. Te contarai tot aquò lo còp que ven. Adieu e potons mon Rémy !

- Adieu ma bèla !

Tot va plan. Es bon de pas pus èstre soleta. E zo mai lo telefòn ! Qual pòt sonar ara ?

- Madomaisèla Belcaire ?

- Òc es ela ! De que voletz ?

- Aquí la gendarmariá del vilatge. Sabi qu’es tard mas volriam vos veire. Mossur Renat Delrieu s’es penjat e a laissat una letra que parla de vos. E en mai una vesina Madama Soulages a ausit una disputa entre vos, ièr a dos oras.

- E de que pòdi faire ? Es pas ieu que l’ai penjat.

- Madama se voletz podem vos venir veire a l’ostal.

- Deman matin ?

- Non ara. Avans de donar lo permés d'enterrar seriá bon de discutir ambe la darrièra persona que l’a vist.

- E ben vos espèri !

Mas avant me cal manjar un bocinet e subretot beure un copet de vin. Un pauc de cambajon, de fromatge amb una lesca de pan e una poma reineta del Vigan. E son dejà aquí ! Amb la veitura de la polícia. Comenci de me demandar s’ai plan fach de tornar al vilatge. Evidentament la mòrt del Renat es pas un plaser per ieu. Durbissi la pòrta. Dos òmes dintran. N’en coneissi un : Madama Blanquet. Mas l’autre l’ai pas jamai vist.

- Es que nos podem assetar ?

- Vos ne'n prèga. Venètz per aquí sus la terrassa.

Se meton cadun dins un fautuèlh de jardin. M’en vau cercar d’aiga e de gòts a la cosina.

- Avètz un polit ostal Madomaisèla Belcaire ! Vos fasètz pas de lagui aurem lèu fach. Pas que de rotina.

Lor conte nòstra istòria ambe lo Renat tre la debuta fins a ièr la disputa sus lo davantal de l’ostal. Escrivon tot çò que disi. E s’en van.

Siái anada me jaire e ai dormit tota la nuèch sens me desrevelhar. Uèi es un autre jorn. Ièr es lo passat.

Bonjorn tot lo mond. Adieu los sovenirs ! Ma vida comença ara! Lo solelh brilha sus mon teulat tot nòu !

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Une grande famille féodale dans le Languedoc du XIIe siècle, les Guilhem de Montpellier / Alexandre Vergos
Vergos, Alexandre
L’importante famille féodale des Guilhem, seigneurs de Montpellier, est un cas particulier sous bien des égards dans le Languedoc du XIIe siècle. Apparaissant pour la première fois dans les sources à la fin du Xe siècle, les Guilhem de Montpellier n'étaient alors qu'une famille seigneuriale relativement modeste du comté de Melgueil. Ils opérèrent une rapide ascension au cours du XIe siècle, de pair avec le développement exponentiel de leur ville de Montpellier, et s'imposèrent au XIIe siècle comme une des familles seigneuriales les plus puissantes du Languedoc. Comme la quasi-totalité des seigneurs languedociens, ils furent à leur tour entraînés dans le conflit entre les comtes de Toulouse et de Barcelone qui secoua la région durant tout le XIIe siècle : la grande guerre méridionale. Contrairement à d’autres acteurs de cette guerre qui alternèrent leur fidélité d’un camp à l’autre au cours du siècle, comme la famille Trencavel, les Guilhem de Montpellier restèrent des soutiens inébranlables des comtes de Barcelone jusqu’à la fin du conflit. Au-delà de leur importance régionale, les Guilhem sont un cas intéressant de part les stratégies originales qu’ils mirent en œuvre pour renforcer leur pouvoir et assurer la pérennité de leur seigneurie. Appuyés sur une ville marchande florissante qu’ils s’employèrent à développer, ils formèrent dans la deuxième moitié du XIIe siècle une alliance forte avec la haute bourgeoisie, qui posait tant de problèmes aux Raimondins et aux Trencavel.
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