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DISSATE, 47 DE JULIET
Nàutri, li bon Prouvençau,
Au sufrage universau,
Voutaren pèr l'bli
E faren l'aiôli.
gM97.
Vidoun, Vidau,
Segound la vido
Loujournau.
F. MISTRAL.
(Pt ouvèrbi di meissouniç)
QUE VAI CREMANT IRES FES PÈR MES (7, 17, 27)
à5b
PRES DE L'ABOUNAMEN
BURÈU DE REDACIOUN
E D'ABOUNAGE
Un an .............
Sièis mes .........
1 O fr.
à fr. 50
Tres mes.......... 3 fr.
Estrangié.......... 12 fr.
Vers
FOLCÔ DE BARONCELLI
Lou numerô....... 10 centime
au palais dôu Roure,
EN AVIGNOUN
Baile dôu journau
FOLCbDE BARONCEL
L'Escole de Gastoun-Fèbus, revisto felibrenco de liearn e de Gascougno, publico la seguènto
pèço, escricho en parla de Baiouno. D'Avignoun à Baiouno i'a proun 150 lègo. Emé la traducioun que n'en
dounan mot pèr mot, es eisa de juja de l'unita de la lengo.
LE MAINADE
LA MEINADO
Que sèi ibe broie flou,
- Siéu uno beloio flour,
Blanque, lusente, embaumade
E que sèi ibe mainade
Bien me broie que le flou.
- E iéu siéu uno meinado
Que sèi un auserot blu,
A l'ale toute daurade;
E que sèi ibe mainade
Mè broie que l'ausèt blu,
Que sèi un bèrmi de lots
Qui lusis à l'escurade ;
Coum Tous ouelhs de le mainade
Lou bc',rmi ne hèi pas lots.
Que sèi un chas de diamants,
Lusente e broie peirade ;
Coum les dents de le mainade
Ni a ni pèires ni diamants.
Blanco, lusènto, embaumado.
Mai beloio que la flour.
- Iéu siéu un auceloun blu
Qu'a l'alo touto daurado.
- E iéu siéu uno meinado
Mai beloio qu'aucèu blu.
- Iéu siéu un verme de lus
Que lusis à l'escurado.
- Coume fine de la meinado
Lou verme noun fai pas lus.
- Iéu siéu un rèst de diamant,
Lusènto e bello peirado.
- Coume li dènt de meinado
Noun i'a pèiro ni diamant.
Que sèi un raioun d6u cèu,
Relusente sourelhade ;
- Iéu siéu un raioun dôu cèu,
Coum Tous péus de le meinade
N'i a nat raioun d6u cèu.
- Coume li péu de meinado
l'a ges de raioun dôu cèu.
Que sèi ibe noueit d'estiéu
- Iéu siéu uno niue d'estiéu
Qui s'en arrit estelade;
Coum l'arridente meinade
N'i a nat raioun d6u cèu.
Qu'elo ris touto estelado.
Que sèi un liri tout blanc
A la raubote aryentade;
Coum lou cot de la mainade
N'i a nat liri tout blanc.
- Iéu siéu un ile tout blanc
Que sèi un isart lauyè
- léu siéu un isart léugié
Qui sus Tous pics hèi gambade;
Que sus li piue fai cambado.
- Coume lôugiero meinado
Noun i'a ges d'isart lôugié.
Coum le lauyère mainade
N'i a nat isart lauyè.
Relusènto souleiado.
- Coume risènto meinado
Noun i'a ges de niue d'estiéu.
Qu'a la raubeto argentado.
-- Coume lou cèu de meinado
Noun i'a ges d'île tout blanc.
t
Ni ausèts, ni flous, ni sourèlhs,
Ni diamants ni noueit estelade,
.Ne soun ta bèts coum le meinade
Mè bère que flous e sourèlhs 1
Justin Larrebat.
Aucèu, flour, nimai soulèu,
N i diamant ni niue 'stelado
Soun bèu courre la meinado
Mai bello que lou soulèu
F. M.
i1
A
IT11ST
D
PAU AR N0
(Jo Flourau de Scèus.)
La fèsto, qu'en juliet tènon à Scèus li Cigalié uni i Felibre de Paris, es estado aquest an touto counsacrado au
bon Pau Areno, que fuguè mai que res un di cepoun e
di tenènt dôu Felibrige de Paris e de sa sorre la Cigalo.
A Scèus s'es dounc auboura 'n buste ou gènt autour de
Jean des Figues, toco à toco em' aquéli de Florian e
d'Aubanèu. S'es lausa e canta lou grand Sisterounen
dins li dos lengo ounte èro mèstre : en francés, M. Rouion, direitour di BèusArt, lou senatour Deluns-Montaud,
lou pintre Benjamin-Constant, li pouèto Armand Silvestre
e Roux-Servine ; en lengo prouvençalo lou majourau
Bonnet (Batiste) e lou felibre Clouvis Hugues.
Vès-eici quàuqui tros dôu discours dôu presidènt, qu'èro
Benjamin-Constant :
Les félibres et les cigaliers m'ont voulu, cette année,comme
porte-parole,aux fêtes de Sceaux ; je ne devais que leur obéir;
mais, c'est un grand honneur dont je sens tout le poids, sur-
tout après des prédécesseurs tels que Renan, Jules Simon,
Zola, Jules Claretie, Henry Fouquier... J'en passe, quand
même, et des meilleurs ; et, pour cela, ne pouvant m'autori.
ser que de ma présidence toute modeste de la «Cigale» et du
devoir pieux, et de plein air, que je viens rendre aujourd'hui
à la mémoire de Paul Arène.
L'an dernier, il était là, parmi nous, dans ce verdoyant
pays, se promenant à travers la foule, heureux de vivre encore
une bonne journée,d'écouter les poètes de la « Cour d'Amour»
ou de chanter la « Coupe sainte » de Mistral, de noctambufer après, le plus tard possible,allant d'une table à une autre,
en dépensant, une dernière fois, sa verve de conteur et son
âme d'artiste 1 Et c'était, en effet, la dernière fête de Sceaux
qui s'achevait pour lui!... Et l'hiver devait bientôt l'obliger
de reprendre le chemin du pays des cigales pour y mourir au
soleil !...
Comme homme, Paul Arène était de ceux qui ne courent
pas après la fortune et qui ne l'attendent ni couchés, ni levés. Très jaloux de son indépendance, insouciant de tout
le reste, les honneurs officiels ne l'excitaient guère. Il n'eut
jamais la fièvre rouge ni la fièvre verte. Et la Légion d'honneur
lui vint toute seule, et l'Académie aurait pu lui venir aussi,car
il était de ceux qui écrivaient ! Mais, depuis longtemps,il avait,
par droit de culture grecque, ses entrées sous les portiques et
les ombrages d'Académus, et, par droit de culture latine,
son droit de séjour dans les jardins de Tibur. Et nous aimions
à l'entendre philosopher et a le suivre, analysant, avec une
grande vivacité d'esprit, toutes les poussées d'opinions saines
ou maladives. Il voyait les choses de haut ; il savait les mettre
au point, en évitant de tomber dans la myopie analyste. Il ne
croyait pas, non plus, qu'il fallût ne reconnaître le génie que
chez les fous ; mais, qu'un chef-d'oeuvre était l'équilibre de
deux forces : le savoir et le tempérament. Les agitations littéraires de son temps ne le laissaient pas indifférent, loin de
là ; mais il en critiquait, chez certains, les préoccupations de
facture, la langue tourmentée, la recherche à outrance du
mot riche avant la pensée qui le porte. Tout en reconnaissant les chefs-d'oeuvres des littératures étrangères, il ajoutait
que l'admiration exagérée qu'on leur donnait, chez nous, à
tout propos, était, bien souvent, une des formes de l'envie... la
trop iréquente application du proverbe: «Nul n'est prophète
dans son pays ! » Car il aimait la France et la croyait toujours
la première dans les lettres et les arts...
Paul Arène aimait à vivre dehors, à la manière antique,
toujours dans la foule, ne pouvant se résigner à rentrer chez
lui, même pour dormir, même pour écrire ! Et ses amis devaient le suivre. Sans cela, comme un enfant gâté, il se fàchait. Aussi, se chargeait-il, pour nous tenir éveillés, de nous
dire des anecdotes exquises. Ah 1 Paul Arène ! conteur adorable et conteur de plein air, et bien méridional par ce côté=
là! Les troubadours du roi René, au bas des tribunes où siégeaient les reines de la « Cour d'Amour» contaient, en plein
air, les hauts faits d'armes des chevaliers
amoureux
; dans les
BMVR
- Alcazar
reflets roses du soir, sur le seuil des salles pleines d'ombre de
- Marseille
�L'AIÔLI
2
l'Alhambra, le poète arabe contait, en plein air, les exploits
de Tarik, le premier conquérant de l'Espagne ; et, plus près
de nous, plus près de notre coeur, et dans le plein air provençal, Mistral nous a conté Mireille et Paul Arène nous a
conté Jean des Figues et la Chèvre d'or.
Aussi, pour honorer comme elle doit l'être la mémoire de
notre grand ami, de cet Athénien de Provence, de ce Parisien
du Midi... dans ce paysage à la Watteau, plein de concerts
champêtres, (le dîners sur l'herbe et de promenades sous les
bois, ô vous, les jeunes 1 qui venez de prendre sur vos plaisirs, si vite passés, le temps d'écouter ce dernier hommage,
pressez-vous de « florianiser», aimez-vous et soyez joyeux I
E veici Il quatrin Houri d'Armand Silvestre, que soun
esta di pèr Silvain, de la Coumèdi Franceso :
Cher absent qui reviens, à nos regards surpris,
Sous l'ombrage oie tu fis, pour un peuple d'artistes,
Un coin de ta Provence aux portes de Paris,
Toi qui, partant, laissas nos coeurs pour longtemps tristes,
Et qui, pour adoucir le regret fraternel,
Beau lys latin qui pousse au tronc gaulois du frêne,
Près du doux Florian et du grand Aubanel,
Nous souris à ton tour, doux et cher Paul Arène
Au pied de cet autel où la main d'un ami
Pour l'immortalité sut fixer ton image,
O Poète, trop tôt dans la tombe endormi,
Des fervents du soleil nous t'apportons l'hommage.
Toi qui du ciel natal promenais la clarté
Aux plis capricieux de ton calme génie
Et gardais, à ton front épris de la Beauté,
Comme un parfum lointain des roses d'Ionie ;
Toi qui marchais vêtu de ton rêve vermeil,
Dans l'ombre ou nous passons lumineux solitaire,
Et, dans tes chants légers tout pétris de soleil,
A tous ses exilés rendais la douce terre
Où, sur la rire bleue, aux lèvres des bergers,
Soupire la rumeur des flûtes inégales,
Et des oliviers gris jusqu'aux verts orangers
Court le bruissement rythmique des cigales.
Hôte du paysage oit ton espr it courait
D'Avignon aux cent tours au port bleu des Mai ligues,
De la ruelle obscure on Domnine pleurait
Au jardin paternel oit rêvait Jean des Figues;
Dont la Muse idyllique égala la chanson
Des antiques pasteurs guidant aux monts leurs chàvres,
- Hélas! la froide Mort, de ses derniers frissons,
A clos la fleur sonore ouverte sur tes lèvres ;
Mais, - sonore toujours dans l'air silencieux,
Ton âme en s'envolant au souffle qui l'entraîne,
Comme une abeille d'or en monta vers les cieux
Et chante encor pour nous, doux et cher Paul Arène!
Li vers de Roux-Servine «Au nom des filles du Midi»
soun esta declama pèr Na Lea Maujan.
I Jo Flourau qu'à la seguido se soun donna coume d'usage, veici Ion noua d'aquéli qu'an avera Il joio :
SOUNET SUS LA POUMO-D'AMOUR: 1l pres, Auzias Jou-
veau ; 2d pres ex-mquo, Pau Bourgue, A. Autheman ;
3n pres, Louis Noël.
ODO A PAU ARENO : 1é pres, P. Cheilan ; 2d pres exmquo, A. Berthier, Louis Roux.
Dialogue enproso sus l'Oli e lou Burre : 1" pres, Charle
Martin ; 2d pres, Mllo Margarido Sol.
Lou buste de Pau Areno, qu'es força ressemblant, es
l'obro dôu toulounen Hercule.
M. G.
La VÈU DE CATALUNYA dôu 17 de juliet espandis soun
numerb is ôumage divers que se soun, de pertout, rendu
à la membri de l'eminènt lenguisto maiourquin Aguilô,
sbci dôu Felibrige, qu'es mort à Barcilouno aquest mes
passa. Counvida de manda quàuqui mot d'adessias au
patriarcho venera di patrioto de Maiorco, de Barcilouno
e de Valènço, En Frederi Mistral l'a fa teni aquésti ligno
15
FUIETOUN DE L'AIÔLI
PÈR EN MARIAN AGUILO'
Se fai un devé la Prouvènço de saluda dins la mort,
dins la glbri peréu, la venerablo membri d'En Marian
Aguilô, aquel egrègi Maiourquin que counsacrè touto sa
vido au culte patriau de noste Verbe d'O.
An, tôuti Il béni famiho, à soun coumençamen, quauque grand acampaire qu'a founda la fourtuno emai l'aveni de l'oustau. An, Il cousmougounio, tôuti uno legèndo
d'oumenas valerous qu'an establi Il foundamento di
ciéuta e di raço marcanto dins l'istbri.
Aguilô, pèr soue obro de lenguistico saberudo, pèr
soun travai sènso relàmbi, e pèr soun imbrandablo fe,
es un d'aquéli qu'an lou mai ajuda la Reneissènço Catalano.
E nàutri Prouvençau, que, la man dins la man, avèn
lucha de-longo pèr la Causo identico, pèr la Causo freirouso, sian pèr temouin de longo toco que lou vièi Mèstre en Gai Sabé, dôu gèste e de la voues, mantenguè,
empurè, enaurè sèmpre Catalougno.
7n coublet.
Eabèu, la rousso
De Cadarousso,
De tout segur mancara pas :
Aquelo fiho,
Vènd de couquiho.
E sus la tepo fai trepa. - Refrin.
SEGOUND MASC
Après li danso,
Faren boumbanço
De revessa sus li couquin
E drole e chato,
A la gargato
De Castèu-Nôu b éuren lou vin. - Refrin.
TREFUME cridant encaro plus fort.
Fretas ! fretas, Madamo, fretas toujour, qu'acb me fai de
bèn e que tout-aro siéu gari 1 Ah ! lou bon enguènt! Zôu !
zôu ! fretas toujour ! fretas toujour 1
Sa coublet.
(Li Masc reprenais ton refrin.)
Li capoun-fèr vèngon beca !
Quau vbu se marida, que prengue sa parlera
Qu'emé lou cousinié vague la cousiniero :
Sara toujour segur d'avedre lou repaus.
Car se richo la pren, n'es pas mèstre à l'oustau,
Madamo i porto braio e de-longo coumando.
Vogue leva la voues o vogue rebeca,
Madamo emé dons mot à sa plaço lou manda :
-- « Es à-n-elo qu'hou dèu, s'a taulo a pèr beca ;
Sènso elo en un cantoun crebarié de famino. » E lou paure mesquin s'envai plegant l'esquino.
Se d'uno talo trous a soun fais, lou badau,
Ma fisto, falié pas que visèsse tant aut!
Tant-pis s'a'si despèns n'en fai aro l'esprovo :
Un Gau de ça qu'avance avié fourni la provo.
Un jouine Gau, farot, de sa cresto ourgueious,
Devenguè 'no fes amourous...
Dirés : - Lou bèl afaire ! Es d'uno galineto
Que noste jouine Gau devenguè l'amourous.
-- Nàni, messiés ! Que fuguèsson blanqueto,
0 negro, o rousso, i galineto
Noste galet toujour trouvavo de defaut :
L'uno avié lou péu rouge e l'autro èro grelado ;
L'autro à soun goust sarié belèu estado...
I mancavo uno dènt, voulié ges de brecado
Em' un pau mai d'argènt l'autro i'aurié fa gau.
Noste bourgés, vesès, visavo bèn plus aut
Que la gènt porto-cresto e Il fiho galino.
Pamens cresegués pas qu'à noste Gau, d'asard,
Aurié faugu la fiho de Bezard ! *
Uno Auco, à soun avis, pareissié bèn plus fino
Qu'uno Galino:
Chascun soun goust, e Moussu Paparèu
Amavo à la manja, - me lou siéu leissa dire Em' un cuié d'argènt. Em' aquéu Paparèu
Noste galet, bessai, aarié fa lou parèu.
Es d'efèt que, pèr soun martire,
Noste Gau emé l'Auto, un jour, se maridè.
E nbstis espousa 'lor se poutounejèron,
L'un contra l'autre urous un moumenet visquèron.
Soulamen countènt d'éu, noste galet cantè.
- « Taiso-te ! cridè l'Auto; oh ! n'as-ti pas vergougno
De canta coume acb ?
Regardo bèn, s'en fasènt ma bsougno
Fau tant de brut que tu 'mé ti co co-ri-co !
* Riche moussu de Nimes.
PROUMIi MASC
gn coublet.
l'aura Macàri
L'abouticàri
A la chatouno,
Pèr que caligne emé passioun. - Refrin.
SEGOUND MASC
1On coublet.
E s'Adelino
Fai la malino,
N'i'en baiaren un vèire o clous,
E si brassado
Apassiounado,
Nasiga, te rendran urous !
(Tôuti Il Masc canton en Cor fou refrin.)
LA FADO, emé passioun.
Ara dons malapian... (dons Masc prenon lis ordre de la
Fado) Prenès uno destrau e coupas la gibo.
TREFUME, cridant tant que pôu,
Ah ! que lou freta es uno bravo causo ! Ah 1 que siéu
bèn ! encaro un pau, ?Madamo, encaro un pau 1
iUn Masc em'un cop de destrau coupo la gibo de Trefume.)
TREFUME
Gramaci, gramaci en tôuti, e vivo Il Masc !
(Li Masc se retiron en cantant : Es aniue dins lis ermas, etc.,
e chascun en se retirant toco la man à Trefume.)
SCENO VI
TREFUME, soulet, sènso gibo.
Mai es bèn dôu bon : aquéli bràvi Masc m'an soulaja
de l'agacin qu'aviéu darrié l'esquino, e me sènte tout
»
P. E. Bigot, de Nimes.
u
FABLO
+ oumèdi espetaclouso e legendàri
PROUMIÉ MASC
Dèves pas manja courre iéu ?
Dins un tèms coume sian, ta famiho bournado,
Elo en tout déu nous imita;
Agues vergougno, au-mens, de l'avedre ôublida. »
- « Boudiéu ! diguè lou Gau, dequ'es 'quelo charpado? »
- « Auses-ti, cridè l'Auto, auses-ti rebeca ?
Lèvo-te de davans, pèd-descaus, cassibraio ;
« Vai-t'en, mandrin, vai-t'en, e que dins ta tripaio
LOU GAU E L'AUCO
Que poutinguejo lou bouioun
Que pièi se douno
EN CINQ ATE
Fai courre iéu, rèn mai, e, bouto, t'assegure
Te n'en troubaras bèn. » Noste Gais se teisè. Vrai, que lou trop me cure
S'auriéu pas fa tout diferentamen !
Mai n'ère pas lou Gau ! Noste fléu de galino
Aviso tout-escas uno graneto au sbu :
N'en fasènt soun prouflé, bèn-lèu vous la cousino,
Pièi vai d'un cop de bè vous esclapa 'n cassbu.
- «Escouto, diguè l'Auto, o bèn es de nescige,
Alor n'i'a pèr te plagne, o bèn de testardige :
Siéu pas ta femo davans Diéu ?
0 xalël5lQm
A vido de ma pauro maire, toujour aflamado de travai
e d'amour pèr Ii siéu, pôu èstre acoumparado à-n-uno
journado d'estiéu, pleno de rai e de cansoun, que, vers
lou tantost, s'encrumesis.
Quand fasié la parleto emé Il vesin que l'avion acipado
sus noste lindau, l'escoubo à la man e la cansoun i labro,
s'aquésti la benastrugavon d'èstre tant praticouso : « Que
voulès ! ié disié, ai toujour vison 'mé Il fournigo. » Se
L
l'atroubavon gain : «Es pas naturau?» ié venié, «me
siéu abarido au mas di rcussignbu. » A-n-aquéli que ié
reprouchavon de se douna trop de mau e que falié n'en
prene e n'en leissa dins un meinage, rebecavo : « Dequ'anas dire ? es que nous en dounan jamai proun, quand
sian jouine?»
Un jour que la flatavon sus la frescour de si ganta
Es verai, faguè, me porte coume uno margarido de luserno. »
Coumpreniéu pas alor ço que lna maire voulié dire pèr
aqui, e l'ai coumprés dempièi : la luserno es un pastu.
rau premieren, adonne; Il margarido que lé crèisson demest, buton pu vite, pu poulido e pu fresco que lis autro,
amor que la daio lis espèro de bono.
Ma maire avié doun la pressentido de sa mort? Co
que m2 ion fai encaro mai crèire, es que, cinq o sièis an
davans, e sènso que fuguèsse malaute,i'arribavo de nous
prene dins si bras e de nous dire : « Mi bèu drole ! quand
ié pense! Aurai pas leu bonur de vous vèire tira au sort nimai aquéu de vèire marida vosto sorre ! » Proutestavian,
de fes plouravian, mai, emé de poutoun, nous avié vite
counsoula. Elo memo, d'aqui-aqui, sounjavo plus à-naquéli treboulado de cor que ié passavon dins l'èime en
fusant.
La vido la reprenié que plus forto ; à pion de pitre tra-
vaiavo, cantavo, jougavo mai emé nautre e risié coume
uno benurouso : aurias di que soun amo se trempavo alor
dies Il plus bèïli couleur dôu fiermamen. luei, me demande, coume se poudié faire qu'une tant belle naturo
aguèsse d'aquéli tebrour dins lis idèio. Quand voulian
l'assoula : « Ah! mis enfant, la pensado trahis pas ; l'espe-
rit vèi veni de pu linon que lis lue ; leu qu'au mié de mi
rire e de mi joio me recoumando de vous acoustuma
d'ana soulet dins la vido, n'en saup mai que nautre. »
Uno fes qu'anavian ressoula aperavau dins la piano
« Se travessavian leu grand clans d'esparset qu'es aqui,
nous diguè, gagnarlan dès béni minuto de camin : la
daio l'a passa, faren de mau à res. Zôu, mis enfant, que
desembarrassa. N'ai plus rèn ! Sènte plus rèn ! me tène
dre couine un i. Ah! que Ii Masc soun brave ! Pèr ara,
li chuta dôu vilage, Il mai fière e Ii mai esperlingueto, se
trufaran plus de iéu ; e leu dimenche i proumenada,
quand me veiran passa, poulit garçoun coume siéu e
dre coume un pibo, ah 1 n'en van faire de caprice !... E
dire qu'aquéu bonur m'es un presènt di Masc ! Ah! bèn,
m'alassarai jamai de crida : Vivo Il Masc ! Vivo Il Masc !:..
0 Tbni, Roussignbu, venès lèu !
SCENO VII
TREFUME, TÔNI, ROUSSIGNÔU, meme jo qu'à la sceno III.
Dequ'èi qu'amibe?
TÔNI
ROUSSIGNÔU
As vist Adelino ?
TREFU.IE
Ah 1 pèr iéu siéu countènt !
E dequ'as?
ROUSSIGNÔU
TREFUME
Ah ! vivo Il Maso ! Vivo Il Masc !
ROUSSIGNôU
Mai digo-nous donne dequ'èi que te rènd tant countènt.
TREFUME
Ah 1 vivo Il Masc ! Ah ! pèr aro siéu bèn ! Vivo li Masc !
TéNI, à Roussigndu.
Veses pas que Il Masc l'an ensourcela? Vène, Roussignbu, que sarié dins leu cas de nous donna soun mau.
TREFUME
0 dons grand piafo, dons abesti que sias, vesès dounc
pas que siéu plus gibous? Li Maso m'an gara ma gibo'!
BMVR - Alcazar - Marseille
�L"AIÔLI
{
1"
sian preissa. » Sauterian dins Ion clans e vague de nous
entanclia. Tout-d'uno, ma maire s'arrèsto, trais un crid,
fai lou signe de la trous, pièi nous sono. «Venès vèire,
queto terriblo causo ! » Li daiaire avien sega la têsto
d'uno terrido au pis; e lis aucèu, tôuti nus, se pôutirant
d'en dessouto lou cadabre de sa maire, aloungavon si
couletoun,en badant si bè jaune.
Dempièi dons jour que la terrido èro morto, un mouloun de bestiouleto l'avien agarrido. Fasié mau de vèire
tout aquéu fournigamen d'alo e de piauto, à l'entourd'aquélis afama de vido. - « Pàuri pichot! » faguè ma maire
touto entristesido. Pièi : «Brisquimi, croso un trau dins
la terro e i'acaten la mesquinoto ; sus-tout touqués pas
à Si pichot. Lou paire lis aresco, mai, se
li toucavias,
lis abandounarié. » Regardère ma maire. « Lis aucèu
soun ansin, moun drole. » Co disènt, si grand bèus iue
m'agouloupèron. Auriéu belèu desôublida aquelo istbri
se, pu tard, dins uno situacioun autramen doulourouso,
m'èro pas estado rementado.
A la coumençanço de l'ivèr de 1855-1856, en venènt
de la Reiranglado, carrejant à bout de bras si dos boumbouno de la, de 15 litre caduno, ma maire estènt touto
en susour, fugué souspresso en camin pèr un chavanas
dôu diable.
D'aquelo ouro en foro,
s'anequeliguè. Aurié belèu
faugu qu'uno vesito de mège pèr encranca lou mau terrible que cougavo, mai falié espargna, tout coumta, ié
pas parla de medecin Es qu'èro malauto? Ço qu'esprouvavo èro rèn mai qu'uno marano, un rnarrit cop d'èr,
un raumas que s'enanarié coume èro vengu em' uno
bono susado. Perqué voulé faire veni leu medecin ?
ié donna li quàuqui sbu que nous restavon? N'avian Pèr
tant
perdinche! Se moun paire voulié ié faire garda quàuqui jour l'oustau, resta tranquilo, se donna de siuen...
Es qu'aviéu lou tèms de resta sèns rèn faire ? ié pensavo
plus soun Salumè?... E si pratico? E li pàuri malaut dôu païs, que, vèspre e matin l'esperavon coume
lou bon Diéu ! Acb sarié pas de faire! E l'aguielas
que
deja bramavo dins li chaminèio ? E la nèu que
poudié
toumba d'un jour à l'autre. Eh 1 bèn, sarien poulit si
bèus enfant. De-qu'anavo dire aqui soun once? Anarié
coume de-countùnio à soun travai. Noun, noun, èro
p as malauto pèr s'aplanta à regarda li quatre muraio
de soun oustau.
-- « Vène, Brisquimi,vène, moun drole, me fai un jour,
vole te counta quicon à l'auriho. » Es en courrènt qu'anère vers ma maire. Me boutant si man sus lis espalo
:
« Sabes, deman leissaras aqui ti bôuso. Vendras emé iéu
à la Reiranglado. Prendras ta barioto, e, douçameneto,
nous gandiren au mas. »
Sa voues, esquihant de si labro que frustavon
moun
auriho, mountavo dins ma tèsto en vibre fin ; espetavo,
s'espandissié dins tout moun èstre en ié semenant de
tremoulado tant douço que tout moun pichot cor n'en
s autavo de bonur. Oh ! qu'auriéu vougu que toujour,
toujour me parlèsse 1 senti soun boufe sus mi gauto, entèndre uno de si paraulo, me regaudissié pèr touto urio
journado.
A parti d'alor, tre que moun paire s'èro endraia
:
«Siés preste, moun agnèu, me fasié ma maire, estaco li
boumbouno sus ta barioto, e m'enanarai, encaro iuei, li
bras brandinbrandant.» Estacave li boumbouno. Aviéu
pas fini qu'un poutoun petavo sus mi gauto ; em' acb,
partian, galoi coume d'aucèu. Au brut dis eisino que
dansavon i ressaut de ma barioto, gagnavian ]on camin
d'Arle, li draio di Cabano, la dôu mas di Fango ; viravian
aquelo dis Amourié, e bèu lèu ausissian japa li chin de
la Reiranglado. Lou tèms d'ana dire bon-jour i mèstre,
n'en falié pas mai pèr que Jan, leu burrié, empliguèsse
li boumbouno que ion brave orne plaçavo sougnousamen
dins la paio, de pbu, qu'estènt pleno, s'endourdèsson e
se crebèsson. E nous enrevenian en butant la barioto à
canbstidun poste tour. Ah ! n'en fasian d adquéli pauso ! Avian
rode preferi pèr acb ; e, segoun loti tèms, prenian
lou nostre. Que de fes, asseta tôuti dons sus li bras de
ma barioto, au mitan dôu pàti avèn vist leva ion sonlèu ! Na maire avié toujour
quicon de nouvèu à me dire.
Sabié bèn qu'amave de l'entèndre ; vesié hèn
que la quitave pas dis iue quand parlavo; seritié bèn que,
quand
me prenié dins si bras e que m'amagavo dins sa vièio
manto touto petassado, soun adelimen me fasié pietanço !
E me venié d'uno voues caressarello : « Regardes mi
gauto ? Regardes que tôuti mi bèlli frescour s'esflouron ?
Agues pas de làgui, vai, moun drole, lou printèms fara
lèu soun arribado e alor partiren un pau pulèu
; acamparen de cicourèio, de bourtoulaigo e de greisseto
; n'en
faren de bono ensalado, e me veiras tourna reprene la
santa. Coumprenes, dins la vido avèn toujour un pau
de marridige que nous arrèsto, mai pièi, acb passo
bouto, mourirai pas d'aquelo. »
Mouririé pas d'aquelo! Que de cop me l'a pas di, la
pauro ! Me demandavo souvènt se moun paire m'avié pas
questionna pèr saupre se caminavo bèn, car ion vièi Salumè s'èro bèn avisa que Ion femouras mountavo gaire
e que ma barioto servié pèr autro causo. « Te ié fan pas
dire, me recoumandavo, que vènes emé iéu. Es adeja
bèn proun magagna, moun paure orne.»
Quand sentié veni li toussimen, anavo s'escoundre
voulié pas nous vèire soufri de soun mau.
Ansin, un jour bèn, un jour mau, sa vido s'esbrou.
tavo.
Arriberian à la primavero
Acamperian bèn de bourtoulaigo, de greisseto e de cicourèio ; n'en mangé bèn ; mai, leu mau que la rousigavo
n'en mangé mai qu'elo.
Un matin si cambo flaquejèron e vouguèron plus la
pourta.
«Brisquimi, me diguè, pren toun fraire Glaudoun e
anas toui dons querre ]ou la, car iéu, sabe pas dequ'ai :
pèr la premiero fes de ma vido me sènte Ion besoun de
faire la peresouso Pèr eisèmple, s'acb 's permés !
ai !
d'aquelo Berteto ! van dire li gènt coume s'avesiadis à
rèn faire! »
Oh! lou crudèu sourrire que la doulour me faguè vèire
à-n-aquéu moumen !
Desenant, s'esbaudiguè plus dôu lié
qu'à l'ouro de
nosto arribado, pèr nous acoumpagna encô di pratico e
nous aprene à li bèn servi. « L'on pbu pas saupre,
disié; s'un jour m'atroubave trop fatigado pèr vous nous
segre,
poudrias vàutri meure faire bon tour dôu vilage e acountenfalou mounde.»
Ai ! las! ié fuguerian lèu au jour de si prevesioun. Un
vèspre qu'arribave souto l'envans, au pèd dis escalié de
l'oustau, sounère coume aviéu coustumo de Ion faire.
D'uno voues feblo, ma maire m'apreissavo de mounta.
L'atro ubère couchado. « Ai vougu me leva, mai, bèn
lamen trantaiave, que me siéu recouchado. On ta.
dirié
qu'ai aganta ma signoto. Es-ti bèn poussible ?Oh! de
ma vido, moun drole, sèmblo pas de crèire. Me sariéu
belèu encagnado contro mi favanco de cambo; urousamen, me siéu dicho, bon bon Diéu t'avié prevengudo. »
Pièi en s'esfoursant e dins un tressourrire que ié
rasavo
à peno li labro : «Es éu que me dounè l'idèio de
vous
moustra Ion camin di pratico ; e, siéu seguro qu'emé
moun Glaudoun, anas ana recata lou la coume d'orne.
Parai, Brisquimi ? anen, vai moun drole. E, au-mens,
fai
bèn la mesuro en tôuti. »
Moun Diéu que nous atrouberian Boulet dins li car,
riero, emé Ion fraire C!àudi ! - Es vous nia maire? cridavian, chasco fes que vesian veni uno femo de liuen.
Quand rintrerian, Catarinet boufavo Ion fib Jaquet
bramavo en fasènt barrula li cadiero au sbu ; ; l'oustau
èro clafi de fumado ; e noste paire, Ion front courba, ca-.
TÙNI, d'un èr serions.
Li Masc t'an gara ta gibo !
TREFUME
Ah 1 bado, Coulau ! regardo dounc coume siéu lèst !
TbNi
Mal viro-te, pèr que veguen s'es bèn dôu bon.
TREFUME, moustrant soun esquino.
Eh bèn !... poudès passa la man, se voulès.
ROUSSIGNÔU, après agué passa la man.
Es bèn verai ! Trefume n'a plus de gibo. Mai digo-me
s'as vist Adelino ?
TREFUME
Ah ! segur! bèn segur que n'ai plus de gibo.
ROUSSIGNÔU
0, lou cresèn, mai parlo-nous d'Adelino : te demande
se l'as pas visto ?
TBEFUME
Siegues pas tant pressa ; parlen d'abord que n'ai plus
ges de gibo.
ROUSSIGNÔU
Se sabiés, Trefume, coume me fas rebouli ?
pèci de pichot càrri emé Nasiga.
ROUSSIGNÔU, abasourdi.
Emé Nasiga, ma taro Adelino !
TREFUME
0, mai elo l'a fa cambaleja dôu càrri.
ROUSSIGNOU
E après ?
minant à grand pas dins aquelo estubassado, m'apareissié coume un gigant trevant li nivo.
M'avancère dôu fraire Jaque pèr l'assoula ;mai, aquest,
bramant que de mai en se vesènt prene, lou leissère.
Moun paire avié l'èr de rèn entèndre. Tout enfounsa dins
si pensado, arpentavo la chambro de long en larg ; pèr
passado, sis iue s'aubouravon, tantost sus nàutri, tantost
sus sa Berteto : aurias di qu'à nôsti taio mesuravo l'aussado dôu malur que nous menaçavo. De soun lié ma
maire enleiçounavo ma sorre : « Fai acb coume acb, ma
fiho. »
Catarinet se troumpavo? la reprenié doucetamen : « Escouto, moun enfant, te ié prenes mau. Ve, fai ansin, ansin, d'aquéu biais. » Moun paire èro parti sènso rèn dire.
Ounte èro ana ?
Au bout d'un pau, au moumen que Ion Glàudi e Ion
Jaque se capignavon, la voues de moun paire s'aubourè
:
« Enfant, fasès lume dins lis escalié. »
Èro Moussu Alaric, ion medecin dôu païs, que mountavo. Emé queto gau i'aduguère la poumpo ! Biha dins
sa chafrago negro, emé si bericle sus Ion pas, bon mège
s'aprouchè de ma maire. lé touquè loti pous, la questiounè ; pièi, pausant soun capèu subre uno cadiero,
apielè soun auriho à l'esquino de ma maire e la faguè
toussi.
Soun escoutacioun finido, sis iue cerquèron li de moun
paire : « Quant i'a que vosto femo es malauto ?
- Vaqui sièis mes que rebalejo.
- Avès agu tort de pas veni me cerca pulèu
- Me fanas gari ?
- Lou cèu es grand ! emé soun ajudo e de siuen, l'espère, arribaren belèu à la derraba d'aqui.
Quand nous meteguerian à taulo, la soupo sentié lou
-
fum ; li lentiho èron trop salade ; bon lard èro pas proun
tue ; se mangé mau e se parlé gaire.
Emé si péu empega de susour sus lou front e si maneto mascarado de carboun, Catarinet levavo la taulo,
quand Degout, noste vesin, rintro en badant que Ion
Rose avié creba dôu constat de Bèu-Caire, que tôuti
li
gènt courrissien sus la routa d'Arle pèr lou vèire arriba;
qu'adeja lou Patioun, Ion Countrat, la Mirano e li Palun
nadavon, e que, dins uno ouro, tout lou bèu ribeirés de
Bello-Garde, aquéu de Fourco emé lou de Sant-Gile, four
marien plus qu'un inmènse estang: li blad, lis brdi,
civado, qu'espigavon, li luserno, li esparset, li tréuleli
qu'èron daia, tout acb sarié empourta, gasta, pourri pèr
lis aigo.
(A segui.)
Batisto Bonnet.
FÉLIS LESCURO
Pèço guierdounado pèr 1 Escolo Moundino.
Sabes donne pas, milord, qu'au païs prouvençau
La pdusso que varaio
Dins bon founs d'uno draio,
Es mai noblo souvent que li ro li plus aut?
ANSÈUME MATHIEU.
Quand Diéu, dintre lou cor de l'umble travaiaire
Que, pèr gagna soun pan, fai tout ço que pbu faire,
Boufo soun alen pouderous,
Aquel orne devèn un esperit sublime !
E se largo de fes si sentimen entime,
Dequé i'a de plus melicous?
Èro un flame pouèto, aquéu paure Lescuro,
Un troubaire d'elèi, à l'amo bello e puro,
E pamens, - o sort trufarèu,
Èro qu'un carbounié nascu dins la pauriho
Que devié, bon mesquin, pèr nourri sa famiho,
Tout lou jour se leva la pèu.
-
TREPUME
SCENO VIII
Après lis ai plus vist... bon càrri s'es enana, e pièi, li
Masc m'an gara ma gibo.
TÔNI, LA FADO, LI MASC
ROUSSIGNÔU
(Li Masc àrribon en captant : Es aniue dins lis ermas,
etc.)
E li Masc vendran pas mai ?
TÔNI
Messiés li Masc, vous voudrai segur forço bèn, se vonlès me gara ma gibo, coume venès
de faire à moun ami
Trefume.
TREFUME
Lou save pas.
TÔNI, serions.
Iéu aqueste cop vole resta, pèr que li Masc me garon
la miéuno, de gibo.
ROUSSIGNÔU
Noun, m'an rèn di, se soun enana en cantant.
TÔNI
Chut ! me sèmblo que lis entende que vénon... Anasvous-en tôuti., que iéu vole que me Baron ma gibo.
ROUSSIGNÔU
;
es donne à
TONI
E iéu vole me faire leva ma gibo.
Moun Adelino.
Ma gibo.
Mai...
PROUMIÉ MASC
TÔNI
TREFUME
Mai, Tôni, pènso que vole vèire Adelino
iéu de resta.
TÔUTI LI MASC
Veici mai un roumpe-basse.
Quau es aquéu couibti que vèn nous embestia ?
Li Masc t'an pas di se vendran mai ?
TREFUME
Eh bèn ! o, l'ai visto, toun Adelino; èro dins un es-
e
ROUSSIGNÔU
TÔNI
Siéu Tôni, l'ami de Trefume.
LA FADO, au proumié Masc.
Chin de Cambau ! Dequ'as fa de la gibo de Trefume ?
PROUMIÉ MASC
L'ai dins nia pocho touto caudo.
LA FADO
Sorte-la, e dôu tèms que li malapian
un cou.
blet vo dons, l'empegaras sus ]ou pitre cantaran
d'aquel imbecile.
(Li Masc reprenon : Es aniue dins lis
etc., dbu tèms
que lou proumié Masc emplastro à Tôniermas,
la
SEGOUND MASC
1F1 coublet.
Un imbecile
Crèi qu'es facile
De meure en gàbi l'aucèu blu i
Mai dins lis aire,
L'aucèu roula ire,
ROUSSIGNbu
TÔNI, poussant Roussigndu e Trefume.
Anas-vous-en, que li Masc soun eici.
gibo de Trefume.
6"P "r `t'.'U IO e i
rA
ça ÜO dessas.
BMVR - Alcazar - Marseille
�L'A 1ôLi
4
Mai, coume l'ideau enauravo soun amo,
Sèmpre avié dins lou cor aquelo puro flamo
Que fai li nbbli sentimen.
Lou jour , en travaiant, de-longo pantaiavo.
E, quand, souvènti-fes, lou carbounié cantavo,
Cantavo deliciousamen.
Tambèn, à Carpentras, aguè sa recoumpènso,
Un jour quand, aclama pèr uno foule, inmènso,
Mountè sus l'estrado d'ounour,
Eèu pouèto venènt reçaupre sa courouno,
E que soulennamen ié faguè 'no poutouno
La Rèino de la Court d'Amour !
Nous traguè tout-bèu-just un tant de l'epoupèio
Qu'aro countùnio amount bessai dins l'Ernpirèio.
Mai rèsto coume loir simbèu
D'aquéli qu', en despié dôu sort que li matrasso,
Oublidant li soucit de la pauro vidasso,
S'amourousisson que dôu Bèu.
Coumo es poulido, ma gatouno!
Fai que sauta, courre e juga,
Pùu pas resta sèns boulega,
Es lôu g eireto e g alantouno.
Es poulideto e bèn calino :
Soun pichoun nas es rouginèu ;
A 'n pichoun mourre foulinèu,
Lei pato blanco e mistoulino.
Sa lengueto d'un rose rouge,
Seis uei lusènt coumo d'uiau,
Sei dènt que mouestro quand fai : miau,
Li dounon coumo un èr ferouge.
Quand juego, noun se pbu pas dire
Go que fai, e se la vesias,
La capouno, segur serras
O ubliga de creba de rire.
Quand leu matin pantaie encaro,
Ma gato pèr mi reviha,
V èn plan- planet mi gatiha :
Passo sa pato sus ma taro.
En éu, lou Felibrige avié coumpli sa toco
Qu'es d'enaura leu pople, en fasènt uno epoco
De lus dins tout noste Miejour,
De l'abéura i sourgènt de l'auto pouësio,
La melico de Diéu, la divino ambrousio
Que nous preparo de bèu jour.
Coume tu, bèn souvènt, o moun mèstre, o mou n fraire
A faire quàuqui vers, iéu, paure trenquejaire,
M'amuse pèr noun me langui.
Pantaie, coume tu, bessai, de farfantello...
Que ié fai ?... Bèl ami, me serves de moudèlo:
En tout, iéu te vole segui !
Se tuerto un pau mai, un pau mens,
A quaucarèn que l'esperlongo.
- Que voues?- Mi respouende en miaulant,
E siéu coumo dirias l'aucèu
Qu'ai-las! pbu plus souto lou cèu
Foulastreja, quouro es verdalo
La naturo, bèn qu'engaubia
Coumo fau pèr se douna d'alo,
Car s'atrovo qu'es engabia.
0 ! n'es qu'un castèu en Espagno
Pèr iéu, de treva la campagno,
Meure un dimenche après miejour ;
Dèvi resta 'mé la langbni
Que la grand vilo, cade jour,
Mi pourgira fin-qu'à l'angbni.
Conio Antdni.
Marsiho, 30 de Mai 1897.
E s'avanço calignarello.
NOUVELUN
Cefo. - Jôusè Soulet a destribuï aquesto
E pantàii couelo emai vau,
Ounte pèr l'esperit m'envau,
Iéu tant urous d'ana pèr orto,
Vèire en barrulant de touei las
D'encountrado de touto sorto,
Coumo un Buto-Diéu jars ai las.
Mai sôufri de ma desiranço,
Car noun mi sourris l'esperanço
De l'acountenta soulamen
Uno fes, estènt que de-longo
Mai la vaqui, la jugarello,
Que vèn en fènt soun roumadan.
J. ]Reynaud.
Vaqueiras, mars 1897.
Moun pu bèu castèu en Espagno
d'ana courre pèr campagno,
lei dimenche après miejour,
Pèr fin de fugi la langbni
Que la grand vilo, cade jour,
Mi pourgira fin-qu'à l'angbni.
coumo un refrin de cansoun
Que, de-longo e sènso resoun,
Vous trèvo lei jour de cantagno,
Siéu tant treva d'aquéu desi,
Lei jour de brodo e de castagno,
Que sènti moun cors frenesi.
Ai la carnavello tant pleno
Dei bèu raconte que si gleno
Dintre lei libre, à làrguei man,
Que dei fouéleis escourregudo
Souto lou soulèu vous cremant
L'envejo m'es bèn lèu vengudo.
A Lazarino de Manosco.
douço
pouësio : A ma filha Elisa, pèr leu bèu jour de sa prumièira ccumunioun, 15 pajo in-12 (Mount-Pelié. Empr.
Centralo.)
Zalènço. - Eh ! bèn, acb 's regla. I gràndi fèsto
que s'avançon, la jblio troupo felibrenco d'En Graneto,
aura l'ounour de douna eici uno representacioun à miejo
emé la Coumèdi Franceso. Vaqui, causo inausido e que
s'es jamai visto en-lié, que nbsti bràvi païsan, emé si
gros soulié tacha, se van aboula, bèu Diéu ! 'mé lis artisto fignoula de Paris ; e nbsti dos ùmbli chatouno,
qu'en jougant Lou Nounanto-Nbu, tènon tant bèn soun
role dins soun parla de Chabrihan, se van coudouissa
sus tiatre emé li bèlli coumediano de la proumiero troupo
de Franço emai dôu mounde !
Lou cigalié Gallet a fa 'n avans-prepaus sus noste tiatre dôufilien, que sara di sus sceno. Auren un quatuor
de mèstre viôulounaire pèr manteni e ajuda li cantaire
de la pèço e, ço que pbu se ié coumta, un auditbri que
s'apresto à pica ferme sus li man. Se tout vai coume
l'esperan, eiçb's un bèl eisèmple e un famous vèire-veni
pèr noste tiatre felibren.
l'alrie. - M. Ardouin-Dumazet perseguis la publicacioun de soun replen Voyage en France. Lou voulume
dougen vèn de parèisse : Alpes de Provence et Alpes-Maritimes (libr. Berger-Levrault). A legi li chapitre : Noël
Sauto sus ma plumo e l'aganto
Emé sei dènt pèr s'amusa.
- Laisso-mi, que te vau lausa,
Car es tu que ma muso canto. Vbujuger quand meure, ma gato;
Mi caresso, mi fai rounroun
E pèr mi dire que n'a proun
Sus moun papié pauso sa pato.
Segur se vesias ma gatouno,
Se la vesias sauta, juga,
Car fai que courre e boulega,
Dirias : moun Diéu, qu'es galantouno 1
Boulegadisso Prouvençalo
G. A.
Marsiho.
Dins LA CHRONIQUE DE 13ÉZIERS : Un marchand dejournals
pèr A. Maffre.
- Dins LE COURRIER NATIONAL : Mistral pèr Pompilius.
- Dins LE CONSEILLER DES MÈRES ET DES JEUNES FILLES :
Au royaume de Mistral pèr J. Kerlaz (suite et fin).
- Dins LA PATRIE : hélibres et cigaliers pèr J. Belon.
- Dins PaRIS-JOURNAL : Mistral e lou Pouèmo dôu Rose
pèr L. B.
- Dins LE LAURAGUAIS : A la Jano (Jano d'Arc) pèr A. Arseguet.
- Dins loir CAVEAU STÉPHANOIS : L'itchiéu (l'estiéu) pèr P.
Duplay.
- Dins LE SOLEIL DU MIDI : Boufado d'estiéu pèr L. Fou-
Libera nos, Domine 1
chez Mistral, Le Félibrige et Saint-Remy de Provence, Des
Alpilles en Arles, Les faïerces de Moustiers, etc. Tout acô
Dôu Parlamen li mandatàri
Van passa pèr d'orne galant;
Desmancipon lou femelan,
La Causo èro proun necessàri.
card.
Damo que restavias en plant,
Sarés aro avoucat, noutàli,
Chèfe d'ourquèstro, abouticàri,
Fn tout dounarés loir balans.
Vous vesian courre en biciéucleto :
Jougarésde la clarineto ;
En poulitico, is eleicioun,
Eilamoundaut farés tintèino,
Aurés li braio e, malapèino
Sara sauvado la Nacioun...
TIRA D'UN UIÈI ROUMAN
Au rendès-vous d'amour s'envai leu prince Jaime
Que i'a douna la bello au castèu de San[-Maime,
E ié porge un saboun Mikadè - que soun baime
Tout-d'un-tèms dôu bonur la jito dins l'espaime.
Fabricant: Fèlis EVDOUx. - MARSIxo.
Se vènd dins tôuti li bons oustau.
Lou gerènt: For,eb DE BARONCELLI.
Enri Bouvet.
vist sus plaço e poulidamen counta.
M U)
ViN M
En Avignoun, empremarié FRANGÉS SEGUIN.
DEMANDAS
ri
A,
A LA COCA DÔU PÉROU
CACHJMBAU
La meiouro di bevèndo pèr remounta l'estouma, famous pèr douna
de toun, pèr faire digeri, pèr adouba la voues, superiour en tout au vin
de Quinquina e agradiéu en bouco coume lou vin de Castèu-Nàu.
Pèr béure, o Mariàni,
Toun vin, bon restaura,
Que s'es assaboura
Dins li soulèu estràni,
Se vènd
Mariani.
LA MAI AMOUROUSO DI PIPO
Pèr béure risoulet
Toun vin de capitàni,
Esperaren pas, nàni,
D'avé l'estouma blet.
EN RACINO D i' BRUSC
fr. la boutiho, à Paris, balouard Haussmann, 41, farmacio
S'atrovo en Avignoun,
au Magasin D E S I1 A YES
wam
CASTU-NOUDEPAPO
DRU CASTÈU DE ROCO-FINO
VIN DE
CIAO
Roco-Fino, la pèço de 225 litre enviroun . .
ta.
Grand Roco-Fino,
id.
Castèu de Roco-Fino
la caisso de 25 boutiho.
id,
.
fr.
17
1 ô O fr-
.
S O O fr
s
1 (DO fr-
BMVR - Alcazar - Marseille
�
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Title
A name given to the resource
BM Marseille
Description
An account of the resource
Collections occitanes de la Bibliothèque Municipale de Marseille
Revista
Item type spécifique au CIRDÒC : à privilégier
Variante Idiomatique
Provençal
Région Administrative
Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA)
Aire Culturelle
Provence
Type de périodique
Revistas d'estudis localas = Revues d’études locales
Dublin Core
The Dublin Core metadata element set is common to all Omeka records, including items, files, and collections. For more information see, http://dublincore.org/documents/dces/.
Title
A name given to the resource
L'Aiòli. - Annado 07, n°236 (Juliet 1897)
Alternative Title
An alternative name for the resource. The distinction between titles and alternative titles is application-specific.
L'Aiòli. - Annado 07, n°236 (Juliet 1897)
Subject
The topic of the resource
Littérature occitane -- Périodiques
Provençal (dialecte) -- Périodiques
Littérature provençale -- Périodiques
Description
An account of the resource
Deux-cent-trente-sixième numéro de <em>l'Aiòli.</em>
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Mistral, Frédéric (1830-1914)
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A related resource from which the described resource is derived
Bibliothèque de l'Alcazar, ville de Marseille, MA 8 Magasin des périodiques morts, Fol 13136
Publisher
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[s.n.] (Avignon)
Date
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1897-07-17
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Relation
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Vignette : http://occitanica.org/omeka/files/original/e7ee35fa11b056a485039a6d3fe64fa0.jpg
http://www.sudoc.fr/039062376
Is Part Of
A related resource in which the described resource is physically or logically included.
<a href="http://occitanica.eu/omeka/items/show/3755">Accéder à la fiche corpus de <em>l'Aiòli</em></a>
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
1 vol. (4 p.)
Language
A language of the resource
oci
Type
The nature or genre of the resource
publication en série imprimée
Text
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
FOL13136_1897_236
http://occitanica.eu/omeka/items/show/10804
Temporal Coverage
Temporal characteristics of the resource.
18..
Date Modified
Date on which the resource was changed.
2016-06-17
Contributor
An entity responsible for making contributions to the resource
Baroncelli, Folco de (1869-1943)
Larrebat, Justin (1816-1868)
Bonnet, Batisto (1844-1925)
Conio, Antoine (1878-1947)
Occitanica
Jeu de métadonnées internes a Occitanica
Portail
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Type de Document
Le type dans la typologie Occitanica
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La catégorie dans la typologie Occitanica
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Poesia=Poésie
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