Comme beaucoup d'intellectuels européens, Frédéric Mistral est imprégné de la culture hellénique classique. La relation que Mistral entretient avec la Grèce est aussi marquée par la situation difficile de ce pays récemment libéré de l’empire Ottoman.

 En 1867, au moment de la grande insurrection des Crétois contre l’empire Ottoman, est organisée à Marseille, ville de fondation grecque, une série d’événements de soutien. Mistral compose pour l’occasion Lis Enfant d'Ourfiéu  “Les enfants d’Orphée” qui rappelle les liens qui unissent la Grèce antique et la Provence :

 "Sian li felen de la Grèço inmourtalo"  "Nous sommes les descendants de la Grèce immortelle."

                                                                      

Trente ans plus tard, une attaque ottomane menée en janvier 1897 remet la Crète à feu et à sang. La « Grèce libre », née en 1830, lui vient alors en aide, entraînant une crise internationale. Mistral déplore alors l'abandon de ce peuple par l'Europe chrétienne. C'est dans ce contexte qu’il compose son Inne Gregau, “Hymne pour la Grèce”, qu'il publie dans l'Aiòli du 27 février 1897.

 Le texte, traduit par le poète grec Kostís Palamás, paraît à la une du journal athénien Hestia quelques jours plus tard. Le poète grec compte alors Mistral parmi les géants du siècle, au même titre que Victor Hugo, Lamartine ou Byron.

Pour la nouvelle génération d’auteurs grecs, Mistral incarne le génie littéraire qui puise aux sources de la langue et des cultures du peuple.

Ci-dessus : Un article sur Frédéric Mistral dans un journal grec à l’occasion du Centenaire de Mirèio en 1959.

 

  A la mort de Mistral en 1914, le Président de la Chambre hellénique des députés envoie un message d'hommage au poète provençal à la Chambre des    députés française.

 Kostís Palamás, avec qui Mistral entretenait une correspondance, s’emploie après la mort du grand poète provençal à faire connaître son œuvre aux Grecs. C'est également le cas de l’écrivain Sotíris Skípis qui partage sa vie entre la Grèce et la Provence, traducteur de l’œuvre de Mistral. Afin de célébrer le 60e anniversaire de l’Inne Gregau, un buste de Frédéric Mistral est dressé à Callithéa, dans l'Attique, le 1er décembre 1957.

 A gauche : Inauguration du monument à Frédéric Mistral à Callithéa