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Bufa lo Cerç e raja l'Òrb = Souffle le Cers et coule l'Orb / Hélène Morsly
Morsly, Hélène. Metteur en scène ou réalisateur
Maremar. Producteur
Beauron, Guillaume. Compositeur
Realizat en 2015 dins l'encastre del programa d'educacion artistica e culturala Los Passejaires de Pesenàs, aquel filme introspectiu d'Hélène Morsly liura una soscadissa poetica sus l'apartenénça culturala e l'obertura sus lo monde. Los poèmas de Joan Bodon, interpretats pels estudiants del licèu Jean-Moulin de Pesenàs, e los filmes del fons Michel Cans (colleccions CIRDÒC) venon illustrar aquel « road-movie » bilingue occitan-francés.

Un filme realizat dins l'encastre d'una residéncia al licèu Jean-Moulin de Pesenàs, mesa en plaça per Languedoc-Roussillon Cinéma e lo CIRDÒC-Mediatèca occitana, finançada per la DRAC LR, produsit per l'associacion Maremar.
Un suplement foguèt estat realizat parallèlament a l'entorn d'aqueles archius, que recampa d'entretens amb Michel Cans, Benjamin Assié, director del CIRDÒC, de testimònis de personas filmadas dins las annadas 1960 o d'abitants dels vilatges filmats.

Visionar lo suplement ...E filma Miquèl Cans...

Lo mot de la realizatritz


« Travaillant sur les questions de cultures et d’appartenances populaires, la marge est étroite et le risque de se retrouver enfermée aux côtés de défenseurs d’une identité excluante est toujours présent. Mais « c’est sur la lisière qu’est la liberté », dit le poète Joan Bodon. Jean-Luc Godard le dit autrement et pareillement : « ce sont les marges qui tiennent le cahier ». Alors restons sur ces marges en répétant sans cesse que la question des racines est multiple, que les appartenances dans une vie sont nombreuses, que le multiple ne s’oppose pas à l’un mais l’enrichit. C’est quelquefois lassant mais c’est la seule voie possible, la répétition.

La chance pour ce projet autour d’archives filmées, pour l’extraire de ce risque de passéisme, c’était de se mettre à l’ouvrage avec des lycéens. À Pézenas en l’occurrence, que Michel Cans a filmé par trois fois.

L’écueil pour ce projet, c’était de le travailler en occitan. De coller de l’occitan à des images en noir et blanc. Il fallait donc éviter dès le départ ces deux chausse-trappe : le rapport au passé et à une langue que d'aucuns croient morte.

Il a fallu mettre de la vie là-dedans, de la vie d’aujourd’hui, de la musique et du désir. Et oui, en occitan, en affirmant cette langue joyeusement et collectivement.

J’ai donc proposé aux lycéens de seconde en option occitan de travailler à partir de poèmes de Joan Bodon qui disent ce monde de l’après-guerre, ces fêtes et ces auberges. Poète majeur, comme Rouquette, dont malheureusement il faut souligner, parce qu’il écrit en occitan, qu’il est universel et important. Les voix des lycéennes et lycéens soutiennent toute la bande son du film,

Et il a fallu que je m’y mette... car je ne parle pas l’occitan. C’est un regret et un appauvrissement. L’appauvrissement de ma génération intermédiaire entre ce monde ancien et cette fausse modernité. Mais je le comprends un peu et j’en garde l’accent. Et je le défends, évidemment, farouchement puisque c’est l’accent de ma mère et de ce monde dont je viens. J’ai donc pris la parole dans ce film, en français ET en oc, en profitant de ce « retour » à l’école avec une enseignante d’occitan très motivée qui m’a aidée en cela, Marie Coulange.

Prendre la parole pour dire ce à quoi je tiens, ce territoire et ce lien. Passage entre les images d’hier et celles d’aujourd’hui, comme un poème filmé, sonore, musical dans lequel s’entrecroisent, se mêlent des paroles diverses, des bouts de poèmes de Bodon lus par les lycéens, des phrases issues des projections des films.

Cette mise en forme sonore a été subtilement effectuée par un musicien, Guillaume Beauron, originaire du Bassin de Thau, installé désormais en Irlande et sensible, comme moi, à ces questions de territoires et d’identités. »