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Type de Document : Monument
Portail : Enciclopèdia
Tipe : Monument / Data : 2014-03-18
 

Nom usuel de l'œuvre :

Statue de Frédéric Mistral

Autres appellations :

Localisation :

Provence-Alpes-Côte d'Azur
Bouches-du-Rhône
Arles (13200)
Place du Forum

Historique du monument :

La statue fut inaugurée le 30 mai 1909, place du Forum, à l'occasion des commémorations du cinquantenaire de Mirèio en Arles et en présence de Frédéric Mistral. La veille était inauguré le Museon Arlaten, musée ethnographique dont le projet fut porté par le félibre de Maillane. La réalisation de cette statue fit l'objet d'une souscription nationale et internationale, à laquelle participèrent les plus hautes personnalités intellectuelles, culturelles et politiques de l'époque, ainsi que, et à sa demande, les amis du poète. 

Mistral semble en effet avoir éprouvé vis-à-vis de cette attention de son vivant, une certaine gêne dont il s'ouvrit dans sa correspondance à J.Chevalier : "D'autro part, em tant de gènt, e de brávi gènt, que vendran à-n-Arles, pèr me touca la man, sènte que lou fais vai m'aclapa e mandariéu tout au diable, se m'èro permès... (Letttre du 13/04/1909), mentionnée dans l'ouvrage BOSQUI, Mireille, Mistral, Palais du Roure (Avignon); Equinoxe, 1994. P.93).
Durant trois jours en ce mois de mai 1909, Arles fête Mistral et son oeuvre. Le 30 mai au matin, en présence de nombreux officiels, Jules Charles-Roux président du Comité de patronage, le prince Cantacuzène de Roumanie ou le Consul de Suède à Marseille, Mistral découvre la statue qui lui est dédiée, dont l'attitude fera dire à l'auteur "Manco la valiso !" / "Il manque la valise", comparant la pose à celle d'un voyageur en attente. Le même jour, il reçoit des mains de M.Dujardin-Beaumetz, représentant le gouvernement en place, le ruban de Commandeur de la Légion d'Honneur.
Cette statue, en bronze, manqua être fondue sous l'occupation allemande en 1943. Les versions divergent concernant les événements qui conduisirent à la préservation de la statue, due pour certains à l'intervention d'un ferrailleur local, pour d'autres, à l'intervention de trois félibres menés par Paul Ricard. L'industriel, occitaniste, accompagné de Georges Reboul et Raymond Latil aurait alors procédé au démontèlement de la statue, qui fut ensuite stockée et cachée jusqu'à la fin de la guerre. Elle fut finalement réinstallée sur son socle le 3 juillet 1948, en présence de la reine d'Arles, Maryse d'Orgeas. Une dernière version enfin, indique que, manquante, la tête fut recrée à partir du modèle de plâtre laissé par Théodore Rivière. La figure du co-fondateur du Félibrige, acteur de la sauvegarde et de la renaissance de la langue et des traditions, notamment provençales, est d'ailleurs aujourd'hui encore associée à la Fête annuelle des gardians, au début du mois de mai. Un bouquet de salardelle est alors déposé aux pieds de la statue.

Datation du monument :

Début XXe siècle

Inauguration le 30 mai 1909

Personnes et organisations associés à l'histoire du monument :

Théodore Rivière (1857-1912) – sculpteur, auteur de la statue

Claude-André Férigoule (1863-1946) – sculpteur, auteur du socle

 

Le monument est le fait de deux artistes, Théodore Rivière, auteur de la statue, et Charles Férigoule, à qui nous devons le socle, et plus particulièrement le médaillon de plâtre à l'effigie de Mireille, personnage emblèmatique de l'ouvrage éponyme de Frédéric Mistral.

 

Une première version en plâtre date de 1902, semble avoir été à l'origine créée par Théodore Rivière en vue d'orner une cheminée.

Un bronze du même sculpteur, Théodore Rivière, peut-être modèle de la statue d'Arles, se trouve actuellement dans les collections du Palais du Roure (Avignon). 

Caractéristiques et matériaux de construction :

Sculpture 

Bronze – statue
Plâtre – médaillon

Statue : 2,5m de haut environ.

Statue : 2,5m de haut environ. Socle : 2m environ de haut.

La statue se présente de pied. Le poète de Maillane porte sur son chef un chapeau et sur le bras gauche son manteau. La main droite est appuyée sur la canne de l'auteur.

Le socle s'articule face par face, en divers enseignements concernant l'oeuvre et la vie de l'auteur commémoré. La face principale porte les mots "Canto uno chato de Prouvènço" / "Je chante une jeune fille de Provence". Le côté droit donne lieu à la liste des personnalités présentes lors de l'inauguration du 30 mai 1909, ainsi que les noms des membres du Comité de patronage ayant porté la démarche de souscription. Au côté gauche, figure une liste des titres des principales œuvres de Frédéric Mistral. La dernière face présente pour sa part le médaillon de la main de Férigoule représentant Mireille.

Notons enfin la grille de fer forgé qui encadre la statue, dont le motif reprend celui des tridents des gardians.

Statut de protection :

Inscription à l'Inventaire des Monuments historiques depuis le 23/07/2009.

Mise en ligne : 18/03/2014
Tipe : Monument
Inauguré en 1922, le monument aux morts de Clairac fait partie des monuments comportant une inscription en occitan. Ce choix, original dans la statuaire publique en France, se retrouve dans de nombreux monuments aux morts de l’espace occitan, en Aquitaine, en Languedoc ou encore en Provence.
 
Sculpté par Eugène Delpech, un artiste originaire du village, le groupe placé au centre du monument représente un sujet classique des monuments commémoratifs de la Première guerre mondiale, celui de la mère veuve et l’enfant. La mère tient un livre à la main qui porte l’inscription « Livre d’or de la Grande Guerre » et invite son enfant au devoir de mémoire patriotique. Beaucoup plus originale est l’inscription du socle, en occitan et non en français, et qui renvoie à la tenue « traditionnelle » paysanne des deux personnages sculptés : « N’oublides pas, Pichiou, lous qué soun mors per la Patriou ! » : en graphie classique : Doblides pas, pichon, los que son mòrts per la Patria ! ; traduction française : N’oublie pas, petit, ceux qui sont morts pour la Patrie !)
La graphie peu maîtrisé et très phonétisante de l’inscription occitane prouve que le choix de l’occitan n’est pas lié aux mouvements de renaissance occitane mais participe plutôt d’une volonté d’ancrage très local du discours porté par le monument.
 
Eugène Delpech propose ici, pour honorer la mémoire des 103 Clairacais morts entre 1914 et 1918, un monument d’inspiration très patriotique. Il fait cependant le choix plus original et sans doute plus émouvant pour les observateurs des années 1920, d’identifier le monument à la communauté locale plutôt que nationale, par ses vêtements, et surtout par sa langue.
 

Nom de l'édifice :

Monument aux morts de Clairac

Autres appellations :

Localisation :

Clairac, Jardin public

Fonction d'origine de l'édifice :

Monument aux morts de la guerre de 1914-1918

Fonction actuelle de l'édifice :

Monument aux morts 

Datation :

1921-1922
Mise en ligne : 30/07/2015
Tipe : Monument

La statue antique encore visible aujourd’hui à l’entrée de la rue française, sur la place éponyme, est dans la tradition biterroise, celle du héros de la cité, un certain Pépézuc. Exhumée des vestiges antiques de la ville, elle donne corps au personnage de Pépézuc qui prend sa véritable place dans l’espace public au début du XVIIe siècle lorsque associé à la légende de la ville, il entre dans la littérature en incarnant le personnage central du Théâtre de Béziers. La statue devient alors lieu de vénération et de folklore.

Localisation :

Place Pépézuc, Béziers (Hérault)

Datation de l’édifice :

IIIe siècle

Importance pour la culture occitane


L’histoire de la statue : Pépézuc et son symbole


Pépézuc, personnage tutélaire de la ville de Béziers, est représenté par une statue de marbre de l’époque romaine placée au départ de la rue française. Certains érudits ont cru y découvrir la représentation de l’empereur Auguste1;ou la statue d’Hercule2, tandis que d’autres y voient celle de l'empereur romain Tetricus fils (fin du IIIe siècle), chargé de la réparation de la voie Domitienne.Statue romaine identifiée comme celle de l'empereur Tetricus fils (fin du IIIe siècle), Place Pépézuc à Béziers © CIRDÒC

Mentionnée à cet emplacement et sous ce nom en 1348, par le Libre de Memorias de Jacme Mascaro3, la statue fait l’objet de vénération de la part des biterrois. Elle ne prend réellement sa fonction symbolique qu’au début du XVIIe siècle, lors des fêtes annuelles des Caritats (« Charités », en occitan, fêtes de l'Ascension) par la création du personnage de Pépézuc. Le 16 mai 1616, jour de la fête de l’Ascension est représentée pour la première fois la pièce intitulée L’Histoire de Pépézuc. Cette pièce de théâtre, en occitan, allégorie relative aux troubles qui eurent lieu en France dans les premières années du XVIIe siècle, fait intervenir le personnage de Pépézuc qui emprunte son nom au capitaine Pierre Pépésuc (ou Pépézuc) qui, « lors de la prise de Béziers par les Anglais, les empêcha seul d’entrer dans la rue principale, qui reçut pour cela le nom de rue française ».4

Le personnage prend alors toute sa dimension théâtrale en servant d’ornement aux fêtes de Caritats. Participant aux réjouissances publiques, il est « badigeonné d’un lait de chaux » et « descendant de son piédestal il apparaît sur le théâtre populaire pour exprimer en vers languedociens son opinion sur les évènements du jour5. Pourvue de ses attributs guerriers et virils, garant de la virilité des hommes et de la fécondité des femmes, mise en scène par le carnaval et auprès de laquelle passaient tous les défilés, la statue de Pépézuc était saluée par les autorités, les drapeaux et la musique6.


Pépézuc, marque de l'imprimeur du Théâtre de Béziers


Le Théâtre de Béziers désigne l’ensemble des pièces jouées à Béziers lors des fêtes des Caritats au début du XVIIe siècle. Il nous est connu par l’œuvre de l’imprimeur Martel qui édite l’ensemble de ces pièces à l’époque même où elles sont jouées. De 1628 à 1657, il publie les textes de 24 comédies, pastorales, monologues ou farces7 dont les auteurs ne sont pas tous connus, excepté un certain Michaille et l’avocat Bonnet auteur de poèmes primés aux Jeux Floraux de Toulouse8. Martel9 fait preuve de militantisme dans la présentation de l’ouvrage. Il embrasse la cause de Pépézuc, le gardien et le conservateur des anciennes traditions et coutumes de Béziers qu’il entend par sa publication remettre à l’honneur. Aussi, l’imprimeur utilise comme marque de fabrique la représentation de Pépézuc. 
Page de titre du Triomphe de Béziers publié par Jean Martel de Béziers en 1644
La gravure sur bois de la page de titre du Triomphe de Beziers au jour de l'Ascension10 publiée en 164411, est la première représentation du « vaillant Pépézuc ». Pour marquer cette double dimension à la fois sacrée et burlesque, voire païenne, du personnage de Pépézuc, l’image s’accompagne d’une légende le qualifiant :

    Nevout de Mars, fil de Latonne 
      Neveu de Mars , fils de Latonne…
    Mange murailles, brise picques
      Mange murailles, brise piques
    Seco Tonnels, vuide Barriques, 
      Sèche tonneaux, vide barriques…
    Grand empregniyare de Chambrieyres
      Grand fécondeur de servantes.


Pépézuc, emblème du CIDO


Porte drapeau de la littérature et de l’esprit occitan, la représentation de Pépézuc, sera utilisée par les fondateurs du CIDO qui le prennent pour emblème dans leurs premières publications lorsqu’il annoncent la création de la première bibliothèque occitane 12:
« En 1975, un groupe de bibliographes, de savants et d’écrivains associèrent leurs efforts à la ville de Béziers pour créer un Centre International de documentation occitane, public, ce qui était audacieux pour l’époque ».

Bulletin del Centre Internacional de Documentacion Occitana publié de 1976 à 1979.

En plaçant leurs pas dans ceux de Jean Martel13, les fondateurs du CIDO utilisent une image symbole, marque de l’imprimeur biterrois Martel à qui l’on doit la découverte, la sauvegarde du Théâtre de Béziersthéâtre occitan qui aurait inspiré plusieurs pièces de Molière14. Ils reprennent ainsi ses ambitions et fixent leur vocation : sauvegarder et faire connaître le patrimoine de la langue occitane15. Pour cela, ils constituent, à Béziers, une collection publique de référence, unique en son genre, conçue spécialement pour le livre occitan (documentation occitane). Elle portera le nom de Centre International de Documentation Occitane - Bibliothèque d’Occitania, utilisé dès 1978, avant de devenir en 1999 le CIRDÒC Mediatéca occitana qui poursuit aujourd’hui ses objectifs.


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  • 1.  Émile Bonnet, La statue de Pépézuc : solution d'une énigme archéologique, Montpellier : Impr. E. Montane, 1929.
  • 2.  Anne Rulman (1582-1632), « Récit des anciens monuments qui paroissent encore dans les departemens de la premiere et seconde Narbonnoise et la representation des plans et perspectives des edifices publics sacrés et prophanes, ensemble des palais, statues, figures et trophées, triomphes, thermes, bains, sacrifices, sepultures, medailles, graveures, epitaphes, inscriptions et autres pièces de marque, que les Romains y ont laissées, pour la perpétuité de leur memoire, et notamment dans Nismes, où, de mesme qu'ailleurs, l'injure du tems et la negligence des hommes les avoit ensevelies, avec le narré des estranges révolutions du Languedoc, depuis les Volces, les Romains, les Vendales, les Visigoths, les Sarrasins... et nos rois, qui ont réuni cette belle province à leur domaine. 1er septembre 1626 ». BM Nîmes (B301896101_MS0180_1).
  • 3.  Lo Libre de memorias de Jacme Mascaro (XIVe siècle) publié d'après le manuscrit de Béziers, avec un avant-propos, une notice sur la langue de Mascaro, des notes, un lexique des mots et des formes qui ne se trouvent pas dans le "Lexique roman" de Raynouard, et une table alphabétique des noms propres par Charles Barbier,.... Montpellier : C. Coulet, 1895. Relevé dans : Émile Bonnet, La statue de Pépézuc, op. cit.
  • 4.  Voyage dans les départemens du midi de la France par Aubin Louis Millin ... Tome premier [-Tome IV], A Paris : de l'imprimerie impériale, 1807-1811, IV-I, p. 366, relevé par Philippe Gardy, Le "Théâtre de Béziers" : Béziers au XVIIe siècle , op. cit. p. 9.
  • 5.  Émile Bonnet, La statue de Pépézuc, op. cit. p. 2.
  • 6.  Yves Rouquette, Béziers, les rues racontent, Montpellier : Les Presses du Languedoc, 1999, p. 112.
  • 7.  François Pic, « Bibliographie du théâtre de Béziers », Cahiers de littérature du XVIIe siècle, n°5 , 1983, p. 129-145.
  • 8.  Pouesios diversos del sieur Bounet de Beziers : ambe le remerciomen a messieurs les jutges & mainteneurs des Jocs Fleuraux a Toulouso per la flou del soucy que l'y fourec dounado en l'an 1628 / publ. avec notice biogr. et notes par M. Frédéric Donnadieu. Béziers : J. Sapte, 1898. Philippe Gardy, Le "Théâtre de Béziers" : Béziers au XVIIe siècle : catalogue de l'exposition : Musée des Beaux-Arts de Béziers, 25 avril-17 mai 1983. Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1983. Jean-François Courouau, « Choix et non-choix linguistiques dans l'Histoire de Pepesuc et dans l'œuvre de François Bonnet », publié dans : Français et langues de France dans le théâtre du XVIIe siècle, sous la direction de Bénédicte Louvat-Molozay, Paris : Presses universitaires du Midi, 2015, p. 245-257.
  • 9.  Jean Martel né à Béziers en 1589, deviendra imprimeur officiel de la ville et des évêques de Béziers.
  • 10. Seconde partie du Triomphe de Beziers au jour de l'Ascension contenant la Colere ou Furieuse indignation de Pepesuc & le Discours funebre de son ambassadeur, sur la Discontinuation des anciennes coustumes. Ou sont adjoutées les plus rares pièces qui ont esté representées au susdit jour jusques à present.
  • 11.  Charles Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, Paris, 1860-1865, III, 1477. La production de l’imprimeur Martel est connue par les seules pièces consacrées au Théâtre de Béziers dont seule l’impression de 1644 laisse apparaître cette marque de fabrique. L’impression des premières pièces en 1628 reprend sur la page de titre un fleuron qui ne présente pas les caractéristiques d’une marque d’imprimeur.
  • 12.  Bulletin del Centre international de documentacion occitanan° 4, 1978, p. 1
  • 13.  C’est le CIDO qui à la suite de la Société archéologique en 1859, publiera en 1981, les pièces du théâtre de Béziers (voir bibliographie).
  • 14.  Hypothèse soulevée par Jacqueline Marty, « Quelques emprunts de Molière au Théâtre de Béziers », Revue des Langues Romanes, LXXXI, 1975, I, p. 43-66; battue en brèche par . Philippe Gardy et Jean-François Courouau, « Molière et le « Théâtre de Béziers » : état de la question » publié dans : Français et langues de France dans le théâtre du XVIIe siècle, sous la direction de Bénédicte Louvat-Molozay ; Paris : Presses universitaires du Midi, 2015, p. 175-189.
  • 15.  Donnant ainsi une réalité à un vieux rêve occitaniste, cf. Max Rouquette, « Pour une bibliothèque nationale occitane », Bulletin de la Société des bibliophiles occitans, 1945, (1), p. 41-44.
Mise en ligne : 13/01/2016
Tipe : Monument / Data : 2015-10-20
A.D. Òlt-e-Garona - Fons Labouche, 26 Fi 47 14

Localisacion :

Plaça Jasmin, Agen (47000)

Istòric del monument :

La Vila d’Agen, que, al lendeman de la mòrt de Jasmin, aviá pres en carga sas funeralhas, rend omenatge un còp de mai al poèta per l’ereccion d’una estatua a sa glòria plaça Saint-Antoine. Fa per l’escasença apèl al sosten dels admirators del poèta pel biais d’una soscripcion.

Realizada per l’escultor Vital-Dubray, es desvelada lo 12 de mai de 1870. Instalada sus son sòcle tre lo 22 d’abril, demòra dissimulada jos un long vel escur qu’escond sos traits en atenta de l’inauguracion oficiala (cf. CRDP de Bordeaux. C6076, « La statue de Jasmin ». C. Rapin).

L’inauguracion se debana qualques jorns aprèp, en preséncia dels pròches de Jasmin (sa veusa, Magnonet e son filh, Edouard), dels membres del Conselh municipal e jos la presidéncia del deputat-cònsol Henri Noubel. L’edil aviá qualques meses abans, portat son sosten a l’entrepresa en lo nom del movement de defensa e de reconeissença de la lenga d’òc per son ofèrta de 50 francs a la soscripcion. Al son de las fanfaras e dels discors, la jornada es dedicada a la memòria de Jasmin. Frederic Mistral, vengut per l’ocasion de Provença, representa lo Felibritge. Los dos òmes se son pasmens jamai rescontrats. En efièch, Jasmin autodidacte independent, fondèt pas jamai d’escòla a l’entorn de son accion literària o linguistica, e respondèt per la negativa a la demanda del Felibritge de jónher lo movement. Çaquelà, en aquel 12 de mai 1870, Frederic Mistral adreiça un omenatge vibrant, en reconeissença del ròtle jogat per son predecessor en favor de la lenga occitana.

Datacion del monument :

A la debuta del sègle XIX.

Personas e organizacions associadas a l’istòria del monument :

Vital-Dubray (1857-1912) – escultor, autor de l’estatua

Jacques Jasmin (1798- 1864) – subjècte de l’estatua

Jacques Boé, ditz Jasmin, poèta gascon

Jacques Jasmin, poèta agenés, figura als costats del Provençal Frederic Mistral, laureat del prèmi Nobel de literatura en 1904, demest los autors occitans màgers del sègle XIX. Amb eles, la literatura occitana fa son entrada dins los salons parisencs e ganha una novèla reconeissença. Jasmin, precursor dels felibres, aqueles poètas amassats a l’entorn de Mistral, Roumanille o Brunel, per la salvagarda de la lenga d’òc, apertenguèt pas jamai a un movement e se refusèt, en despièch de son succès, de formar escòla a l’entorn de son òbra, e daissèt a sa mòrt, una produccion importanta e dempuèi, totjorn legida e reeditada.

Nascut lo 6 de març 1798, dins una familha modèsta de l’Agenés, Jacques Jasmin, de son nom vertadièr, Jacques Boé, s’installa a son compte coma perruquièr dins lo barri del Gravier en Agen a solament 18 ans. Parallèlament a son comèrci, lo jove se liura a son passion per l’escritura, e publica tre 1822 sa primièra òbra dins lo Jornal d’Òlt-e-Garona : Fidelitat ageneso. La parucion dètz ans aprèp de sas Papillotos e son rescontre amb Charles Nodier, lo carisme que ne fa pròva e son talent d’orator, permeton a Jasmin de ganhar al fial de las annadas, sas letras de noblesa dins lo domeni de la literatura, el que fa figura d’excepcion per sa proposicion d’una òbra en lenga d’òc. Laureat de recompensas nombrosas dins sa vila coma al nivèl nacional - es onorat del prèmi Monthyon de l’Acadèmia françesa, e lo jove felibritge li decernís lo prèmi de « Mèstre-ès-jocs » - Jasmin demòra ça que la per l’escena literària parisenca aquel poèta-perruquièr, segun los mots de Balzac ; poèta « patés » victima de prejutjats qu’endecan sa complèta reconeissença. Jasmin morís en 1864, lo 4 d’octòbre, en plena glòria. Sas funeralhas atiran la fola coma l’inauguracion oficiala de l’estatua que li es dedicada 6 ans aprèp.

Caraceristicas e materials de construccion :

Bronze - estatua

Plastre - medalhon

L’esculptura dreçada sus la plaça Saint-Antoine (tornar baptejada plaça Jasmin lo 9 de mai de 1883), pròche de l’ancian salon de cofadura de Jasmin es una realizacion de l’escultor Gabriel Vital-Dubray (1813-1892). Facha de bronze, manquèt d’èsser fonduda pendent l’ocupacion alemanda per tal que siá recuperat son preciós metal.

Jasmin es representat apiejat a una colona, contra la quala es pausada una lira, rapèl de sa fibra poetica. L’autor es atanben immortalizat dins una postura oratòria - retròbam aquela pausa identica, braç drech levat, man esquèrra sul còr dins una litografia de Bretrand et Oudin - vestit d’una redingòta, son còl enclaus d’una gansa parpalhon, mòstra de pochon aparenta.
Lo sòcle, colona quadrangulara, pòrta divèrsas informacions. Sus la faça principala, plaçats jos la mencion “À Jasmin”, se tròba una placa que figura dos àngels, una lira e l’inscripcion : “Immortalitat”.

Una autra placa, plaçada a l’opausat de la precedenta, es un rapèl als generoses donators a l’origina de l’errecion de l’estatua en mai 1870.

En fin, una darrièra, plaçada al costat dreit del monument, es una citacion de Jasmin : « O ma lengo, tout me zou dit, Plantarey uno estelo a toun froun encrumit » / « Ô ma lenga tot m'o ditz, Plantarai una estela a ton front encrumit.». Aquelas rimas son extrachas de l'espitòla a Charles Nodier « Des crantos de Paris ». 

Mise en ligne : 20/10/2015