Journal mensuel, publié à Avignon (empremarié di fraire Seguin), l'Aiòli défend la cause méridionale et le fédéralisme mais il se veut apolitique, provençal et non félibréen.
Frédéric Mistral en confie la rédaction à Folco de Baroncelli. Sa principale ligne éditoriale est la défense de la langue, de nombreux félibres écrivent dans l'Aiòli et l'illustration du bandeau est d'Eugène Burnand, illustrateur de Mirèio (éd. 1859).
L'Aiòli veut protéger l'identité culturelle du Midi face aux « franchimand » :
« L'aiòli dins soun essènci, councèntro la calour, la forço, l'alegrio dou soulèu de Prouvenço. Mai a tambèn uno vertu : es de coucha li mousco. Aquèli que l'amoun pas, aquèli que noste òli ié fai veni la cremesoun, d'aquéu biais, vendran pas nous tartifleja à l'entour. Restaren en famiho. »
Après la mort de Mistral et après une interruption de 30 ans (entre 1899 et 1929) une nouvelle série du journal voit le jour en septembre 1930 mais s'arrête en 1932.
L'Armanac de la Lauseta, publié entre 1877 et 1879, se veut fédéraliste et pan-latin. Cet almanach républicain à tendance de gauche se positionne en alternative à la pensée du mouvement félibréen provençal.
La Lauseta est un almanach né sous l'impulsion de Louis-Xavier de Ricard, de sa femme Lydie Wilson de Ricard et d'Auguste Fourès. Ce dernier y a apporté de nombreuses contributions sous forme de poèmes, de contes et de chroniques notamment. Les textes de Lydie Wilson de Ricard y sont signés du pseudonyme Dulciorella ou Lidia Colonia.
Le premier numéro de La Lauseta a été publié en 1877, le second en 1878 et le troisième et dernier en 1879. La publication a pris fin rapidement suite à la mort en 1880 de Lydie Wilson de Ricard et à un voyage en Amérique Latine de Louis-Xavier de Ricard.
Un ultime numéro est sorti en 1885 sous la direction d'Auguste Fourès uniquement.
Journal créé au cours de la Première guerre mondiale, publié à Aix par Marcel Provence (1892-1951) entre juin 1915 et mai 1916 (parution de 4 numéros), Lo Delubre : Santo Ventùri doit son titre à un monument emblématique de l’histoire de la Provence. Lou Delubre est en effet un monument dressé par le général Marius (157-86 av. J.C.) au pied de la Montagne Sainte-Victoire à la mémoire des soldats romains ayant vaincus les barbares germains.
Le bulletin se veut un lien entre les félibres du front et ceux restés à l’arrière. Chaque numéro débute par la liste des félibres “morts pour la patrie”, suivie d’une lettre du capoulié (ou d’un membre important du félibrige) en soutien à la cause félibréenne sur le front. Il est complété par les actualités liées au félibrige, et parfois par des discutions et débats autour de celui-ci.
Le journal bien que relatant principalement l'événementiel n’en demeure pas moins patriotique et n’oublie jamais de saluer et soutenir la “Grande Patrie”.
L’école félibréenne L'Escolo dóu Boumbardamen est née le 28 janvier 1915 dans une tranchée de Lorraine, à Remières. Fondée par Albert Boudon-Lashermes (1882-1967), elle comprend en grande majorité des félibres issus du Velay. Ses statuts précisent que "pour devenir félibre de l'Escolo il faut être soldat dans une unité combattante, être sur le front ou avoir été évacué comme blessé ou malade." Sa devise est "lou canoun me fai canta", variante humoristique de la devise mistralienne "lou soulèu me fai canta". Cette devise se trouve gravée sur plusieurs cagnas [abris] de première ligne. Les statuts de cette Escolo n’avaient qu’un article: “Li mèmbre de l’Escolo s’acampon quand podon e coume podon, pèr faire un boun repachoun e pèr felibreja”.
Dès 1915, l'Escolo dóu Boumbardamen édite sur le front trois numéros d'un journal intitulé L'Echo des cagnas de Remières qui cèdera vite la place à L'Echo du Boqueteau (45 numéros édités en 1915). Jusqu'en mars 1916, la revue est bilingue (français/occitan) tout en gardant son nom français.
C'est le 16 avril 1916 qu'est créée l'édition provençale intitulée L'Ecò dóu bousquetoun distincte de l'édition française qui continue tout de même à publier quelques textes en occitan. En 1917, Boudon-Lashermes lance une troisième édition parallèle de ce journal sous la forme d'une édition vellave (du Velay) intitulée L'Ecò dei Bousquetoun. Ces trois versions paraissent jusqu'en janvier 1919.
Né, comme tous les journaux du front, de l’ennui et du désoeuvrement de la vie de tranchée, L'Eco était imprimé avec un procédé de type "polycopie", moins coûteux et plus simple à mettre en place qu'une impression professionnelle en temps de guerre.Boudon-Lasherme, Albert. Un journal de tranchée : l’Echo du boqueteau. Le Puy : Impr. des Félibres, 1919. [CIRDÒC : JOU C 308]
L'Écho des Gourbis, « journal antipériodique des tranchées et boyaux », comme le dit son sous-titre, est “l'organe des troglodytes du front”. Rédigé par des membres de régiments du Quercy et de Gascogne, il publie d'amusants échos, des anecdotes plus ou moins authentiques, des articles, le tout sur un ton généralement humoristique. Le journal publie parfois des chants occitan, chaque numéro est agrémenté d’un livre d'or rempli par ses rédacteurs.
Journal de guerre réalisé par Léon Teissier (1883-1981), manuscrit et ronéotypé (sauf le n. 22, 1922 qui est imprimé) , Lou Boulet Rouge compte une vingtaine de numéros imprimés entre 1917 et 1922. Son titre fait référence aux vers de Frédéric Mistral dans Calendau : “Lengo d’amour, (…) T’apararen à boulet rouge / Car es tu la patrio e tu la liberta !” “Langue d’amour (...) Nous te défendrons à boulets rouges / car c’est toi la patrie et toi la liberté !”(Le vers complet est reproduit en épigraphe du n°3, 1917).
Note de contenu
Ce journal publie principalement des lettres et donne des nouvelles des soldats félibres. Il contient également quelques compte-rendus de publications félibréennes. Léon Teissier, disciple de Pierre Dévoluy, fait partie des félibres qui souhaitent réformer l’organisation du félibrige. Il exprime librement ses opinions dans le journal.
Exemplaires conservés :
CIRDÒC (Béziers), fonds Jouveau [JOU 19-6] : n.3, 1917-n.19, 1919 (lac. n.9, n.11, n.14) ; fonds du Collège d'Occitanie [CO-P 11] : n.22, 192
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