La Maison du Lézard, référence au cadran solaire placé par Frédéric Mistral sur sa façade et qu'orne le reptile, accueillit le poète et sa mère au lendemain de la mort de François Mistral. De 1855 à 1876, Frédéric Mistral résida 11 avenue Lamartine, au coeur de Maillane. Il acheva en ces murs Mirèio, et y réalisa Calendau.
Maison du Lézard
11, avenue Lamartine 13910 Maillane
Demeure de Frédéric Mistral après 1855, la maison fut cédée par la suite à Jeanne de Flandreysy. Cette dernière en fit la donation le 18 juillet 1957 à la commune de Maillane. L'acte de cession de la Maison du Lézard est aujoud'hui conservé dans les archives du Palais du Roure, en Avignon.
La maison du Lézard abrite désormais l'Office du Tourisme de la ville, la bibliothèque municipale ainsi que le centre de recherches mistraliennes.
XVIIe siècle.
Cette belle demeure de maître du XVIIe siècle, figure depuis 1930 au classement des Monuments historiques. Pan du patrimoine bâti de la commune de Maillane, cette maison est également étroitement liée à l'histoire personnelle du poète occitan Frédéric Mistral, ayant résidé en ces murs entre 1855, aux lendemains de la mort de son père, et jusqu'à son mariage en 1876.François Mistral décède en septembre 1855, débute alors le partage des biens de la famille. Frédéric, dernier des enfants, né des secondes noces du patriarche, est contraint de quitter le Mas du Juge aux côtés de sa mère. Ils rejoignent tous deux la demeure échue au benjamin, en plein cœur de Maillane, une maison de village sans jardin ni terrain.
Cette maison de village, demeure de maître datant du XVIIe siècle, présente sur l'une de ses façades, un cadran solaire, orné du lézard qui donna à la bâtisse son nom actuel. Symbole du temps qui passe et de la vogue de la gnomonique dans la Provence du XIXe siècle, l'Empèri dau Solelh des Félibres, le cadran apposé par Mistral en 1903, interpelle le passant de ces quelques mots en occitan : "Gai lesert béu toun soulèu, l'ouro passo que trop lèu e deman ploura belèu." "Gai lézard bois ton soleil, l'heure ne passe que trop vite et demain il pleuvra peut-être". Reconvertie depuis en Office du tourisme, la maison conserve trace de sa période mistralienne par la plaque commémorative apposée sur la façade "A la mémori unenco de Frederi Mistral e de sa maire tant amado Adelaido en remembranço dis an benesi ounte lou poueto coumplique Mirèio, oubrajè Calendau lis isclo d'or e lou tresor dou Felibrige. Festejant d'ilustris ami e plourant Lamartine après soun paire aquesto lauso aven dreissa, contro l'oustau que lis acaté touti dous de 1855 à 1876." Foundacioun Flandreysy-Espérandieu. 1957. À la mémoire unique de Frédéric Mistral et de sa mère tant aimée Adélaïde en mémoire des années bénies durant lesquelles le poète acheva Mirèio, rédigea Calendau, Lis Isclo d'Or et Lou Tresor dòu Felibrige. Fêtant d'illustres amis et pleurant Lamartine après son père, cette plaque avont érigée, contre la demeure qui les accueilli tous les deux de 1855 à 1876." Fondation Flandreysy-Espérandieu. 1957.
Classement au titre des Monuments historiques par l'arrêté du 31 juillet 1930. Identifiant : (PA00081317 – Monuments historiques )
Le Mas du Juge, demeure familiale de la famille Mistral sur la route de Maillane à Saint-Rémy-de-Provence, vit naître et grandir tant Frédéric Mistral, le 8 septembre 1830, que son œuvre majeure, Mirèio.
Source: http://gallica.bnf.fr/
Le Mas du Juge. Egalement connu sous les noms de Mas de Clément et Mas-Crema (de cremat : brûlé en occitan, un incendie ayant potentiellement ravagé le bâtiment, ou du fait de sa proximité avec le Clos-Cremat, comme indiqué dans les Mémoires et récits de Mistral). L'étymologie de cette appellation pourrait être à rechercher dans les anciens propriétaires du bâtiment, dont les avis divergent toutefois selon les sources. Ancienne viguerie du Procureur de Monaco (cf. Site internet des actuels propriétaires), cette demeure dâtée du XVIIIe siècle, est également attribuée à la dame Perriat, fille d'un juge de Saint-Rémy, achat lui-même réalisé auprès d'une "dame Baltrat épouse Tourel". (cf. Mistral ou l'empire du soleil, p.39).
Sur la route entre Maillane et Saint-Rémy-de-Provence.
Demeure de notables au XVIIIe siècle, elle devient ensuite le cœur d'une propriété agricole pour les "ménadiers" de la famille Mistral à compter du rachat de l'ensemble par Antoine Mistral en 1803, et jusqu'à la vente de celle-ci par Frédéric Mistral Neveu.
Propriété de particuliers depuis, la bâtisse accueille toutefois le public lors de visites commentées autour de la vie et de l'œuvre de Frédéric Mistral (découverte des lieux et documents à l'appui) ainsi que de nombreux événements culturels (concerts, spectacles, conférences). Découvrir le détail des propositions.
XVIIIe siècle
Le Mas du Juge est historiquement lié à la figure de Frédéric Mistral,poète provençal, fondateur du Félibrige et du Museon Arlaten, prix Nobel de littérature en 1904. Entrée dans sa famille en 1803 lors de l'achat de cette bastide provençale par Antoine Mistral, elle fut par la suite léguée aux aînés de la famille et revint à ce titre en 1827 à François Mistral, père du poète occitan. Le mas du Juge accueille la naissance (1830) et les jeunes années de Frédéric Mistral. Sa licence de droit obtenue à Aix-en-Provence en 1851, le futur auteur des Isclo d'Or s'installe sur les terres familiales d'où il entame son entreprise de rénovation de la langue et de la culture occitanes : "Et là même, - à cette heure, j'avais mes vingt et un ans, - le pied sur le seuil du Mas paternel, les yeux vers les Alpilles, en moi et de moi-même, je pris la résolution : premièrement, de relever, de raviver en Provence le sentiment de race que je voyais s'annihiler sous l'éducation fausse et antinaturelle de toutes les écoles; secondement, de provoquer cette résurrection par la restauration de la langue naturelle et historique du pays, à laquelle les écoles font toutes une guerre à mort : troisièmement, de rendre la vogue au provençal par l'influx et la flamme de la divine poésie." (Memoires et récits, édition de 2008, Arles, Actes Sud, p.159). C'est entre ses murs qu'il entreprend d'ailleurs de rédiger la première de ses oeuvres majeures, Mirièio. Le 4 septembre 1855, le décès de François Mistral, et les litiges relatifs à la succession, conduisent Frédéric et sa mère, Délaïde, seconde épouse du patriarche, à quitter la propriété définitivement. L'épisode, douloureux pour le poète, est relaté dans ses Memòri e racontes : "une semaine après, au retour du service, le partage se fit.[...] Et au Mas paternel, qui n'était pas dans mon lot, il fallut dire adieu". (Ibid, p.247). Celle-ci revient alors, selon la tradition provençale, au fils aîné Louis Mistral, et après lui à son fils Théophile Mistral. A la mort de celui-ci, Frédéric Mistral, petit-neveu de l'illustre aïeul hérite du Mas du Juge, la vendant plus tard hors du cercle familial.
La propriété se composait du temps des Mistral d'un ensemble de 25 ha de terrain, ainsi que d'un corps de ferme. "La bastidasso ount nasguère, en fàci dis Aupiho, toucant lou Claus-Créma, se ié disié lou Mas dóu Juge : un tenemen de quatre couble, emé soun pastre, sa servènto [...]" / "La vieille bastide où je naquis, en face des Alpilles, touchant le Clos-Créma, avait nom le Mas du Juge, un tènement de quatre paires de bêtes de labour, avec son premier charretier, ses valets de charrue, son pâtre, sa servante [...]". (cf. Sur les pas de Frédéric Mistral p.11) De forme longitudinale, la demeure est entourée d'un vaste jardin. Prélude à l'arrivée au mas, une allée de platanes, et sur le côté du chemin, un muret aujourd'hui gravé d'un portrait de Frédéric Mistral. Sur l'un des murs latéraux du mas, figure également une plaque portant l'inscription suivante "Dins aqueste Mas dou Juge Frederi Mistral es nascu lou 8 de setèmbre 1830 i'a viscu sa bello jouinesso. Escri si proumièris obro e pièi "Mirèio" lou quittant, en setèmbre 1855, qu'après la mort de soun segne paire Francés Mistral, de qu'au a escri : "C'est lui qui m'a rendu poète". Lauso aubourado lou 18 de mai 1959, jour de la Santo-Estello à Maiano. Pèr li siven de soun rèire-nebout e fihou, prouprietàri dou mas Mireien." Dans ce Mas du Juge, Frédéric Mistral est né le 8 septembre 1830 et y a vécu sa belle jeunesse. Il y écrivit sa première oeuvre et puis "Mirèio", ne le quittant, en septembre 1855, qu'après la mort de son père François Mistral, du quel il a écrit : "C'est lui qui m'a rendu poète". Pierre érigée le 18 mars 1959, jour de la Saint-Estelle à Maillane, par son grand-neveu et fils, propriétaire du mas Mireien."
La maison elle-même n'a pas fait l'objet d'une procédure d'inscription ou de classement aux Monuments historiques. Le Jardin du mas toutefois, a fait l'objet d'une campagne d'inventaire en 1994.
Demeure du couple Mistral de 1876, date de leur mariage, à 1943, année de décès de Mme Mistral, elle est devenue propriété de la commune, selon les voeux du poète exprimés en son testament de 1907, et abrite aujourd'hui le Musée Frédéric-Mistral.
Maison de Maillane
Musée Frédéric-Mistral.
11, avenue Lamartine 13910 Maillane
Il s'agit de la demeure familiale construite par Frédéric Mistral au cours du second XIXe siècle. La maison du 11 avenue Lamartine hébergea Frédéric Mistral et sa jeune épouse, Marie Louise Aimée Rivière, aux lendemains de leurs noces en 1876. Le poète y résida jusqu'à son décès en 1914. Elle fut occupée par sa veuve jusqu'à sa disparition le 6 février 1943.
Cette demeure bourgeoise héberge aujourd'hui un musée dédié à l'œuvre et à la vie de Frédéric Mistral, le Musée Frédéric-Mistral. La maison du poète, tout comme son mobilier et sa bibliothèque, sont devenus propriété de la commune de Maillane par légation testamentaire de Frédéric Mistral du 7 septembre 1907, au lendemain de la mort de sa veuve.
XIXe siècle
Installée au cœur de Maillane, cette demeure fait face à la Maison du Lézard dans laquelle l'auteur occitan résida aux côtés de sa mère de 1855 à 1876. Frédéric Mistral fit construire en ce second XIXe siècle une demeure nouvelle de style bourgeois, agrémentée d'un jardin. Elle accueillit Mistral et son épouse et c'est en ces murs que fut composé le second pan de l'œuvre de l'auteur. C'est également au 11 avenue Lamartine qu'une grande part des proches et des invités du couple Mistral furent reçus. Parmi les plus connus figura le président de la République française, Raymond Poincaré.
Sur près de 1000m2 de terrain, cette demeure de deux étages, se situe au sud du village, au 11 avenue Lamartine et fait face à la Maison du Lézard. Une statue du sculpeur Achard, inaugurée en 1929, trône dans le jardin. Au-dessus de la porte d'entrée placée de la façade nord (la maison compte deux entrées), est sculpté un buste de Mireille. Sur les clés des baies vitrées latérales, est gravée l'Etoile à sept branches félibréenne. La porte d'entrée de la façade sud présente deux ensembles de monogrammes, E et C pour Estérelle et Calendal, et V et M, en l'honneur des héros de Mirèio, Vincent et Mireille. Par ailleurs, le linteau comporte une composition allégorique ainsi que la devise du poète : "Lou soulèu me fai canta"/ Le soleil me fait chanter". Sont également représentés le pistolet de Calendal, l'Etoile des Baux, le trident des gardians, l'ancre marine. Les baies latérales, présentent pour deux d'entre elles, les têtes sculptées de Mireille et d'Esterelle. Une construction menée par l'entrepreneur Joseph Gros, d'après les plans de l'architecte F.Monnier (cf. Ch.Galtier, Le Musée Frédéric-Mistral).
Classement de la maison, du jardin des dépendances par l'arrêté du 10 novembre 1930. Classement des objes mobiliers par l'arrêté du 10 février 1931.
Local del Comitat de defensa viticòla d'Argelièrs.
Allée Marcelin-Albert / Avenue des 87,
11020 Argeliers,
Languedoc-Roussillon,
France.
Ostal del coble Albert a partir de 1873, l'edifici aculhiguèt tanben lo cafè dels esposes. Egalament proprietari de parcèlas viticòlas, investit dins la defensa d'aquel sector alara en crisi, Marcelin Albert aculhís dins son comèrci tre 1903, d'acamps nombroses de viticultors. Lo 11 de març de 1907, es aital a las pòrtas de l'establiment, sus la passejada del vilatge d'Argelièrs, que s'amassan las 87 personalitats que respondon a la crida de Marcelin Albert per anar a Narbona a pè, per veire la comission d'enquèsta parlementària dedicada a la question viticòla. Aquela percor lo país al rescontre de los proprietaris viticòlas en responsa a un malcontentament creissent d'aquel sector.
Al lendeman d'aquel eveniment clau de la Revòlta dels vinhairons de 1907, los participants installan dins la dependéncia del cafè de Marcelin Albert, lo Comitat de Defensa viticòla, organ que lor permetrà de perseguir l'accion començada amb la jornada del 11 de març. « Es en çò meu, dins una sala del planpè, modèstament moblada de qualquas cadièras, d'una granda taula, d'un bufet pels archius, que foguèt installat lo burèu de defensa viticòla. Es la breçòla ont es nascut lo remirable movement d'opinion que coneissèm » (Memòrias de Marcelin Albert, edicion de 1911.P.14)). Lo luòc recampa los actors del movement. Atanben, de cartas postalas e fotografias nombrosas de l'epòca presentan Marcelin Albert davant son cafè, e mai sul fòragèt d'aqueste, arengant la fola. Es aquí tanben, que los numèros del Tocsin, lor bulletin setmanièr, foguèron redigits del 21 d'abril al 15 de setembre de 1907
Uèi barrat, lo site es ponctualament dobèrt per l'associacion Café Marcelin Albert que, dempuèi lo 16 de julh de 2014, propausa conferéncias e eveniments a l'entorn de l'istòria de son illustre proprietari e de la cultura lengadociana.
Albert, Marcelin (1851-1921)
1907 (Revòlta dels vinhairons)
Endeutat per la crisi del filloxèra, camparòl microscopic qu'ataca las socas de vinha, e sos efèctes (surproduccion e vins traficats), lo sector viticòla en França es en grava dificultat a la debuta del sègle XX. Aquela situacion concerna sustot lo Miègjorn, ont près de 50% de las tèrras agricòlas son consagradas a la vinha, e dont la produccion es principalament dedicada a de vins de consomacion correnta, sector particularament tocat per la malavenda. Lo malcontentament es creissent demest los vinhairons del Lengadòc e del Rosselhon, e son acme es atencha pendent l'annada de 1907. Un movement de revòlta comença alara, que va trobar dins lo Comitat de defensa viticòla d'Argelièrs, e en Marcelin Albert, de pòrtavotz a lors revendicacions.
Nascut lo 19 de març de 1851 dins lo vièlh Argelièrs, Marcelin Albert, cafetista e proprietari de vinhas, se destinguís tre lo 11 de març de 1907 per sos talents d'orator e son carisma, afaçonats per una instruccion de qualitat per l'epòca, seis meses passats al Conservatòri de Paris, e un engatjament politic local precòç. Lèu, ven la figura emblematica del movement. Es elegit president del Comitat al lendeman de la marcha del 11 de març en direccion de Narbona. Çaquelà, tres meses solament après son eleccion, son imatge sofrís d'un discredit prigond. Marcelin Albert escapa al movement d'arrestacion que toca sos condisciples del Comitat d'Argelièrs lo 19 de junh, e se rend alara a Paris, per encontrar Clémenceau. L'òme espera aital, donar un buf novèl e una responsa al malcontentament viticòla. L'entrevista es una desrota per l'apòstol que ne sortís desconsiderat. Incarcerat a Montpelhièr, es relargat tre lo 4 d'agost, mas ocuparà pas mai la plaça centrala qu'èra la sieuna dins lo movement. Repren alara son activitat en Argelièrs. I morís lo 12 de decembre de 1921.
Una placa commemorativa, plaçada sus la paret de la bastissa, que rampèla lo caractèr istoric del luòc « Aquí en 1907, lo Comitat de Defensa Viticòla d'Argelièrs foguèt constituit, que Marcelin Albert foguèt lo promotor ». Plaçada sus la passejada d'Argelièrs, s'agís d'una abitacion amb un estatge e una dependéncia. L'endrech es presentat per Augustin Castéran, en prefaci de las « Memòrias de Marcelin Albert » (Éditions Christian Salès, 2011) : « Atenhèm los primièrs ostals del vilatge. - Vesètz, aicí al cap de la « Passejada », es ma demòra, nos ditz Marcelin. […]. Las doas grandas salas del planpè, son encombradas d'afichas, de brocaduras, de numèros del Tocsin, la Gazeta oficiala del comitat d'initiaciativa que lo sèti es atenent a l'immòble.
Sus la façada exteriora se destaca encara aquesta inscripcion : « Defensa viticòla. Comitat d'Initiativa. Burèu. » (op.cit.p.VIII). A l'epòca, aquela mencion era pintada sus la paret del planpè, coma las fotografias e las cartas postalas ne testimònian. Dempuèi esfaçada, es rampèlada per una placa installada sus aquela meteissa paret.
Una darrièra placa, sus la façada del cafè aqueste còp, foguèt apausada en 2007, a l'escasença de las commemoracions del centenari de la revòlta dels vinhairons del Miègjorn. Lo cafè de Marcelin Albert, demòra en efèit un luòc de memòria per la comuna. Es dempuèi sa terrassa, qu'a l'entorn del 15 d'agost de cada annada, s'organiza l'Enquant des Vins de Marcelin, eveniment promocional dels vins de la region, plaçat jos la proteccion del menaire de 1907.
Le plafond est entièrement peint : les poutres portent un décor floral qui rythme l'espace, les consoles sont décorées d'élégants enroulements végétaux, mais le plus spectaculaire ce sont les décors des closoirs (planchettes positionnées entre 2 poutres) : les animaux y sont nombreux, en particulier les oiseaux . Ils cohabitent avec quelques scènes guerrières. Il est plausible que le commanditaire du plafond avait encore présents à l'esprit les terribles combats qui opposèrent les fidèles du Pape et du Roi de France à de nombreux Occitans au cours des guerres dites, aujourd'hui, « cathares » .
Restauré dans les années 1940, c’est vraisemblablement l’un des plus anciens plafonds peints de la région. Cette charpente, qui , au sein du palais archiépiscopal, ornait une vaste salle dont on ne connaît pas la fonction, exprime la puissance des archevêques de Narbonne . L’issue de la croisade contre les Albigeois au cours de laquelle, en 1212, le légat pontifical Arnaud Amalric devient archevêque de Narbonne, accroît leur fortune et leur pouvoir sur les seigneuries concurrentes, de même que leur engagement dans la Reconquista. Ils furent par la suite proches des rois de France et au XIVe siècle, des papes d’Avignon.
Narbonne, Hôtel de Ville
Lieu de résidence et d’administration des archevêques de Narbonne.
Musée d’archéologie, locaux de l’Hôtel de Ville.
XIIIe siècle
La salle elle-même (14 m de long, 6 m de large, 6 m de haut) est d’une architecture remarquable : le mur oriental notamment, très mince (environ 30 cm) malgré sa hauteur, fait en petit appareil antique remployé, et renforcé par de grands arcs formerets.
La salle touchait au Sud à la chapelle de la Madeleine, avec laquelle elle ne communiquait pas : à l’époque la circulation se faisait à l’extérieur, par une galerie disparue.
La charpente de cette pièce, montée sur 33 poutres, est exceptionnelle. Elle a quelques ressemblances avec la Loggia de la reine au Palais des Rois de Majorque à Perpignan, (fin du XIIIe siècle). Mais ici, les poutres ont été datées par dendrochronologie (étude des cernes de croissance des arbres) du premier quart du XIIIe siècle : donc en pleine croisade des Albigeois.
Les 33 poutres reposent sur des corbeaux, eux-mêmes posés sur une poutre sablière. Pas d’assemblage en bois, mais de longs clous traversants fixent la poutre aux corbeaux; poutre et corbeaux ont été assemblés au sol et hissés ensemble. Deux rangées de planchettes, glissées dans des fentes ménagées dans les poutres et les corbeaux, cachent les « trous noirs » entre les poutres. Les planches constituant le plafond (et, en même temps, le plancher de l'étage supérieur) viennent sur les poutres : des couvre-joints cachent les jointures entre les closoirs et entre les planches.
Tout l’ensemble est peint, en partie au sol, avant d’être mis en place. Les analyses physico-chimiques ont montré un curieux mélange d’emploi de pigments peu coûteux, grossièrement broyés et d’un rouge précieux, venu d’Asie, le lac-laque, pour la couche supérieure du fond, aux effets de brillance.
On y voit des dessins géométriques, des arbres, des animaux bondissant, des oiseaux dans un style d’influence espagnole. Les scènes de guerre sont nombreuses, mais les combats entre fantassins sont un thème rare à l’époque de la chevalerie triomphante.
Un éléphant et une machine de guerre occupent la tranche des corbeaux dans l’angle nord-est. La machine détruit les murs d’une ville d’où tombe un combattant noir (c’est-à-dire, à l’époque, mauvais).
L’absence de représentations héraldiques, très fréquentes sur les plafonds peints médiévaux, s’explique peut-être par l’ancienneté du décor de cette salle.
Classement au titre de Monuments historiques par liste 1840 et 8/07/1937.