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Tipe : Practica esportiva / Data : 2014

Cette fiche a été réalisée à partir du carnet hypothèses Restituer l'inventaire du PCI. Usages, contextes et enjeux dans le domaine de la fête et du jeu créé et développé par l'Idemec (Institut d'ethnologie méditerranéenne européenne et comparative) en partenariat avec la phonothèque de la MMSH. L'inventaire du patrimoine culturel immatériel (PCI) est conduit en France sous l'égide du Ministère de la Culture.

Sommaire

Le jeu de balle au Tambourin ou Tambornet en occitan est un sport de balle collectif pratiqué traditionnellement dans le Languedoc et à 95 % dans le département de l'Hérault. Son récent développement et son institutionnalisation ont largement élargi son périmètre de géographique. Le Tambornet est aujourd'hui joué dans l'Aude (11), l'Hérault (34), le Nord (59), l'Oise (60), la Haute-Savoie (74), les Bouches-du Rhône (13), le Gard (30) et la Corrèze (19). Aujourd’hui le jeu en salle remporte le plus de succès à l’étranger, il serait pratiqué en Allemagne, Angletterre, Autriche, Brésil, Cuba, Espagne, Ecosse, Irlande, Italie, Japon, Hongrie, Norvège et Pays-Bas. La première coupe du monde en extérieur a été organisée à Gignac (34) en 2012 et a vu les équipes françaises l’emporter sur les italiens.

1/ La pratique du Jeu de Balle au Tambourin aujourd'hui

Partie de Balle au Tambourin : engagement. © Célia Delanoy
Partie de Balle au Tambourin : engagement. © Célia Delanoy

Règles du jeu

En 2014, le jeu de Balle au Tambourin consiste toujours en l'affrontement de deux équipes sur un terrain. Chaque équipe est composée de cinq joueurs sur le terrain ayant chacun une zone à défendre et deux remplaçants. Deux de ces joueurs, appelés des fonds, se positionnent au fond du terrain et ont pour tâche l'engagement de la balle et son renvoi le plus loin possible dans la partie du terrain adverse. Ils construisent l'échange grâce à des balles hautes dites balles en cloche. Un autre joueur appelé batteur met la balle en jeu à l'aide du tambourin ou du battoir. L'usage des deux instruments est aujourd'hui autorisé mais une tendance à revenir au battoir obligatoire semble aujourd'hui se dégager.

Le joueur situé au centre de la partie du terrain dédiée à son équipe se nomme le tiers. Attaquant, il a un rôle de défense en renvoyant les balles trop courtes pour les fonds. Il est donc très mobile et polyvalent et doit faire preuve de stratégie et de capacité d'analyse du jeu.

Les deux derniers joueurs, les cordeurs ou finisseurs évoluent au plus près de la corde, la ligne médiane séparant le terrain, dite ligne basse. Très mobiles et rapides, leur rôle est de terminer le point dès qu'ils ont la balle ; ils doivent essentiellement contrer les adversaires et intercepter la balle.

Originellement pratiqué uniquement en extérieur ce sport est depuis 1978 également pratiqué en intérieur. L'équipe est alors réduite à trois joueurs et deux remplaçants. Le terrain étant plus petit, les deux fonds disparaissent et l'engagement se fait uniquement au tambourin.

La partie de Tambornet se fait en 13 jeux gagnants, chacun constitué de quatre points : 15, 30, 45 et jeu. A 45/45 il y a un point intermédiaire dit avantage pour gagner le jeu. Le retour à l'égalité n'est possible qu'une seconde fois ; la troisième donne lieu à une balle décisive. Tous les trois jeux, les équipes changent de côté de terrain. Chaque équipe engage la balle à tour de rôle un jeu durant.

Les balles peuvent être lancées à la volée ou avec un rebond. Le point est gagné lorsque l'équipe adverse ne peut attraper une balle tombée dans les limites du terrain. Cependant, certaines fautes font perdre le point à une équipe : lorsque deux joueurs d'une équipe touchent la même balle, lorsque la balle sort du terrain, lorsque la balle rebondit deux fois et lorsqu'un joueur pénètre dans le camp adverse.

L'aire de pratique

A l’origine, le jeu se déroulait essentiellement sur les places publiques, en aire urbaine la plupart du temps. Dans les années 1970-1980, de nombreuses places de villes et de villages ont été transformées en parkings (comme par exemple la place des Arceaux de Montpellier) entraînant ainsi la création de véritables terrains spécifiques à la pratique de ce sport.

Depuis 1990 c’est la pratique en salle qui gagne du terrain. Le terrain extérieur est un rectangle de terre battue, de bitume ou de revêtement synthétique mesurant 80 mètres de long et 18 à 20 mètres de large pour les hommes, 70 mètres de long et 18 à 20 mètres de large pour les femmes et des tailles réduites pour les plus jeunes. Une ligne médiane au centre du terrain délimite les aires de jeu de chaque équipe. Le terrain en salle mesure, lui, 34 mètres de long sur 16 mètres de large, une zone neutre de 2 mètres de part et d’autre de la ligne médiane a été instituée, uniquement lors de la mise en jeu.

Le matériel

Le matériel a lui aussi évolué dans le temps, les premiers tambourins en arceaux de bois et peau de porc puis de chèvre remplacés par de la peau de mulet après 1954 sont aujourd’hui constitués d’un cercle de plastique de 28 cm de diamètre (26 cm pour les enfants) sur lequel ets tendue une toile synthétique. La balle de jeu est elle aujourd’hui toujours en caoutchouc (65 mm de diamètre pour 59 grammes) mais a récemment été remplacée par des balles de tennis dépressurisées pour la pratique en salle.

Le battoir, tambourin avec un manche flexible n’est utilisé qu’en plein air pour les balles d’engagement. En, Italie, le battoir est parfois remplacé par la mandoline de forme ovoïdale. Jusqu’en 1955 le matériel devait être acheté en Italie mais en 1983 des bénévoles français décident de créér la fabrique associative LOUJOC à Balaruc-les-Bains (34). En 2005, elle est absorbée par la Fédération Française de Balle au Tambourin.Rebaptisée France Tambourin elle déménage en 2007 à Gignac (34).

2/ Apprentissage et transmission

La Fédération Française de jeu de balle au Tambourin mène de nombreuses actions pour assurer la transmission de ce sport et développer sa pratique, notamment en organisant des séances d’initiation auprès des scolaires mais aussi avec la constitution d’une exposition autour des objets et des pratiques liées au Tambornet et à son histoire, au siège de la fédération, à Gignac (34).

La Fédération a également mis en place le prêt gratuit de matériel pour toutes les personnes souhaitant promouvoir la pratique de ce sport. Chaque année, un stage de perfectionnement est également organisé en direction des jeunes joueurs (Benjamins et Minimes) durant les vacances de Pâques. Des intervenants agréés par la Fédération mettent également en place des actions scolaires pour faire découvrir ce jeu.

3/ Historique

Né au XIXème siècle dans le département de l'Hérault, le jeu de balle au Tambourin est le descendant des jeux de longue paume antiques. Son ancêtre le plus récent serait le jeu de ballon joué avec un cylindre en bois, le brassard, utilisé pour se protéger la main.

C'est en 1861 que les premiers tambourins furent fabriqués par les tonneliers de Mèze (34) avec un cercle en bois sur lequel était tendue une peau de chèvre parcheminée. Plus légers, plus maniables et efficaces que les brassards, ils furent essayés puis adoptés par les pratiquants du jeu de Ballon. Ces tambourins avaient tendance à se détendre par temps humide ; des feux furent donc allumés au bord des terrains pour chauffer et retendre les peaux.

C'est aussi à ce moment que se développe la fabrication des battoirs, cercles plus petits fixés sur un manche flexible de micocoulier d'environ 1 mètre qui augmentent la puissance de tir des balles d'engagement. A l'époque, l'engagement avec le battoir devient obligatoire. En parallèle, les balles en caoutchouc viennent remplacer les balles en vessie gonflée d'air.

Hormis ces nouveaux équipements, le jeu de balle au tambourin reste similaire au jeu de Ballon avec brassard. Le jeu de balle au tambourin est pratiqué en plein air, sur les places de village qui sont les seuls endroits de l'aire urbaine à offrir un espace suffisant pour la pratique du jeu. Jusqu'en 1900 ce jeu voit principalement les équipes s'affronter lors des fêtes de village.

Il faut attendre 1909 pour que les premiers concours officiels soient organisés à Pézenas et Bessan. Le concours de Montpellier est créé en 1921. Ces concours rassemblent les équipes constituées dans le département de l'Hérault. En l'absence de règles précises établies, les modalités du jeu sont négociées, les règles utilisées par la ville organisatrice du concours étant généralement adoptée.

Les premiers clubs sont officiellement déclarés après la Première Guerre Mondiale et la première fédération du Jeu de Balle au Tambourin est créée en 1923 par des personnalités de la bourgeoisie montpelliéraine, proches du félibrige. En sont d'ailleurs membres dès sa création les félibres André Pagès, Hyppolite Arnaud et Adrien Fédières. [Ils ont d'ailleurs rédigé des chants et poèmes consacrés à ce sport ==> vérifier dans les collections et mettre en ligne]

Dès 1922 le journal L'Eclair fonde premier championnat de Tambornet du Languedoc qui oppose les gagnants des concours de Pézenas et de Montpellier. La même année, un concours est organisé à Marseille devant le siège du journal. La fédération du Jeu de Balle au Tambourin organise également un championnat de France qui affronte 143 équipes issues d'une zone allant de Narbonne à Marseille. Mais cette première fédération et les championnats ne résistent pas à la crise et à la désaffection qui secoue la pratique du Tambornet dans les années 1930 dûe principalement à l'absence d'un règlement unique et le manque d'une fédération solide pouvant réglementer sa pratique et assurer sa diffusion. Dès 1931 les championnats de France et du Languedoc disparaissent, seul le concours de Pézenas perdurera jusqu'en 1937.

C'est Max Rouquette, écrivain occitan et membre fondateur de l'Institut d'Etudes Occitanes qui sera l'artisan du renouveau du Tambornet. Pratiquant ce sport depuis son plus jeune âge et contrarié de voir d'autres sports gagner du terrain en territoire occitan au détriment des sports traditionnels – avec au premier plan le Tambornet – il décida de tout mettre en oeuvre pour assurer la renaissance et la popularisation du Jeu de Tambourin. Ce dernier crée en 1938 la Fédération Française du Jeu de Tambourin qui se chargera de mener une véritable propagande pour valoriser la pratique de ce sport. Ces actions de valorisation passent par la publication d'articles dans la presse locale, l'organisation de grands concours, l'établissement de règlements, le rapprochement avec les ligues de Tamburello italiennes et enfin, la reconnaissance du tambornet comme sport par les autorités centrales françaises.

Dès 1949, la fédération créée la Coupe du Languedoc qui deviendra Coupe de France, officialisée en Championnat de France en 1952. Il faudra attendre 1954 pour que les règles officielles soient élaborées. Cette année-là Max Rouquette découvre la pratique en Italie du Tamburello, jeu très similaire dans sa pratique au Tambornet. Les fédérations des deux pays entrent alors en contact et décident d'unifier et de codifier les règles du jeu ; la France adopte alors les règles et instruments italiens : tambourins en peau de mulet avec poignées en cuir, jeu « ouvert » dans lequel les règles des chasses et de la close propres au jeu de Ballon - et encore pratiquées dans les différentes versions locales du jeu - n'existent plus. En 1955 est organisée la première rencontre France-Italie qui devient alors annuelle. En 1988 la Fédération Internationale de Balle au tambourin est créée, avec son siège en Italie. Elle organise depuis 1990 des compétitions à l’échelle européenne.

4/ Sauvegarde

Aujourd’hui la sauvegarde de ce jeu traditionnel semble assuré par la seule action des fédérations et ligues officielles mais est aussi de ce fait complètement dépendante de leur survie et de leur existence.

Afin d’assurer la reconnaissance officielle de ce sport et une meilleure connaissance auprès du public La Ligue de Tambourin Languedoc-Roussillon a établi un annuaire des clubs de la région, a établi un partenariat avec les Calandretas (écoles associatives bilingues franco-occitanes) pour diffuser la pratique de ce sport auprès des plus jeunes. La Ligue de Balle Tambourin participe activement à l’actualité sportive de la Région en étant présente sur les salons et diverses manifestations : Salon et assises du sport, Festival des Sports Traditionnels organisé par le Comité Régional Olympique et Sportif, Salon Sport et Santé, Foire de Promaude Total Festum.

Plus récemment, les institutions liées à la pratique du jeu de balle au tambourin ont établi un partenariat avec le Comité Régional Handisport et la Ligue de Sport adapté pour que le tambourin puisse être joué par le plus grand nombre.

Mise en ligne : 06/05/2014
Tipe : Practica esportiva / Data : 2014-01-07

Sommaire

Les rames traditionnelles désignent une course de vitesse en barque dans laquelle deux équipes s’affrontent en deux manches sur une distance de 300 mètres. Le jeu est pratiqué dans les départements des Bouches-du-Rhône (13), Hérault (34), Pyrénées-Orientales (66), Alpes-Maritimes (06), Var (83), Rhône (69), Haut-Rhin (68), Bas-Rhin (67), Haute-Savoie (74), Nord de Loire (42), Aisne (02), Somme (80), Oise (60).

1/ La pratique des rames traditionnelles aujourd'hui

Règles du jeu

Les équipes se composent chacune de six rameurs et d’un barreur. Dans le cas d’équipages mixtes, ils se composent de trois rameuses et trois rameurs, plus un barreur ou une barreuse. Les équipages se distinguent cependant en fonction de l’âge des membres : les équipages dits séniors composés de six rameurs et d’un barreur ou d’une barreuse, et des équipages constitués de personnes de plus de 50 ans dits Tamalou.

Les épreuves se déroulent en deux manches, sous forme de duels, sur un parcours de 300 mètres.

L'aire de pratique

La rame traditionnelle se pratique quasiment dans toute la France, sur toute étendue d’eau.

Le matériel

La barque est une embarcation longue de 7,20 à 7,30 mètres pour 2,20 mètres de large. Originellement appelée “yole de ness“, c’est une barque exclusivement en bois très lourde. Elle comporte trois bancs fixes, une barre fixe et six rames en bois. Le bateau est également équipé d’une rame de rechange.

Il existe encore un fabricant de barques de rames traditionnelles à Sète, Mr Venturi, un ébéniste menuisier. A Sète toujours, existe également un fabricant de coques.

2/ Apprentissage et transmission

Les compétitions de rames traditionnelles ont été créées afin de revitaliser les traditions de la pêche traditionnelle. Ce sport serait en effet issu d’habitudes de pêcheurs qui, à la fin de leur journée de travail, rentraient au port en faisant la course pour être les premiers à vendre leur poisson. Il s’agissait à l’époque d’embarcations à rames, d’où la pratique sportive actuelle.

Il existe une école de rame à Cros de Cagnes, dans les Alpes Maritimes, dans laquelle les inscriptions se font à partir de 10 ans. A Sète, une autre école de rame travaille beaucoup avec les écoles, également avec des enfants âgés minimum de 10 ans. Hormis ces deux groupes, aucun autre club n’accueille les enfants.

3/ Historique

La pratique de la rame est ancienne et connue de tous les peuples proches de l’eau. L'origine de la Rame traditionnelle remonte à l'époque où les pêcheurs, une fois le travail accompli, organisaient des courses pour rentrer au port afin d'y vendre le fruit de leur pêche.

4/ Sauvegarde

La rame traditionnelle fait partie de la Fédération française de Joutes et de Sauvetage Nautique (FFJSN) depuis environ 15 ans. C’est un sport de compétition mais qui se pratique aussi en tant que loisir sportif, alors accessible dès l’âge de 10 ans.

Les courses de rame traditionnelle sont parfois associées aux fêtes locales. Elles permettent ainsi de relier avec l’histoire de la cité, son patrimoine gastronomique ou littéraire et de promouvoir des activités pédagogiques ou présentation médiatiques qui en assurent une meilleure connaissance.

Mise en ligne : 12/05/2014
Appartient à :
Inventaire des sports et jeux traditionnels en Languedoc-Roussillon
Tipe : Practica esportiva / Data : 2012-09-12

Sommaire

Le jeu de quilles de 8 est un sport traditionnel surtout pratiqué en Aveyron (12), cette discipline étant aujourd’hui la troisième discipline sportive dans ce département après le football et la pétanque. Il s’agit d’un jeu de quilles où il faut faire tomber 8 quilles en utilisant une des 9 quilles du jeu (dites quilles « debout ») pour la frapper avec une boule. Il se pratique à Paris (75), Hérault (34) et Lozère (48), Aveyron (12), Haute-Garonne (31), Lot (46), Tarn (81), Tarn et Garonne (82).

1/ La pratique du jeu de quilles de huit aujourd'hui

      Règles du jeu

Le jeu consiste à faire tomber les 8 quilles « debout » positionnées sur le terrain de jeu, à l’aide d’une neuvième quille, le « quillou » frappée par une boule. Une partie se joue en 9 coups, à des distances de lancer différentes, de 1 à 20 mètres (1, 5, 10, 15 et 20 mètres). A chaque coup, sauf celui à 1 mètre, le joueur a droit à deux lancers : un premier avec le « quillou », un second avec la boule.

A chaque distance, des règles précises sont appliquées. 

  • À 1 mètre, seule la boule en bois est lancée pour faire tomber les 8 quilles du jeu.
  • À 5 mètres se jouent deux coups, et donc 4 lancers. A chaque coup, un des deux lancers, « quillou » ou boule, doit faire tomber la « bonne », c’est-à-dire la première quille de la rangée du milieu. Ceci est indispensable pour comptabiliser le nombre de quilles tombées. Le « quillou » peut également compter, pouvant mener le total du coup à 9 points.
  •  À 10 mètres se jouent trois coups, et donc 6 lancers. Les deux premiers coups sont des lancers du « quillou » avec la boule, le dernier un lancer de la boule. A cette distance, la « bonne » doit également être abattue, ou alors 2 quilles avec le « quillou ». En cas de réussite, le « quillou » est comptabilisé ; en cas d’échec, la « bonne » doit tomber avec le « quillou » pour comptabiliser les points. Là aussi, chaque coup peut ainsi totaliser 9 points au maximum.
  •  À 15 mètres se jouent deux coups. Comme à 5 mètres, un coup comprend un premier lancer du « quillou », un deuxième de la boule. Les règles de comptage sont identiques que précédemment.
  •  À 20 mètres se joue un seul coup, aux mêmes conditions que pour les coups à 15 mètres.

Au niveau des points, chaque quille tombée vaut un point, en fonction des conditions citées dans les lignes précédentes. Le score maximal au cours d’une partie est donc de 80 points.
Le record actuel s’élève à 68 points, mais la moyenne pour un bon joueur est estimée à 45 points par partie.

      L'aire de pratique

Le jeu de quilles à 8 se pratique sur de la terre battue. Le terrain est d’une longueur de 30 mètres pour une largeur de 6 mètres. Auparavant, il se pratiquait sur les places de village. La place qu’il nécessite demande aujourd’hui d’autres terrains de jeux, à l’extérieur des villages.

      Le matériel

Il y a neuf quilles. Huit sont disposées sur le terrain de jeu, elles sont dites « debout » ; une est conservée par le joueur, c’est la « quille joueuse », le « quillou ». Elle est utilisée pour faire tomber les 8 autres quilles.

Les quilles sont généralement faites en bois de hêtre. Toutes mesurent 60 centimètres de hauteur pour un diamètre de 7 centimètres et pèsent entre 1 et 2kg. Les quilles joueuses sont fabriquées en hêtre ou en charme, toutes les autres sont en hêtre uniquement.

Les boules sont faites en bois dur, généralement de la racine de noyer. Elles ne doivent pas excéder 28 centimètres de diamètre. Leur poids varie de 3 à 7 kg. Elles sont plutôt chères, une boule adulte en bois de noyer massif coûte environ 350 €. Elles sont fabriquées en des tailles et poids différents, pour s’adapter à la demande des femmes et enfants. Il existe deux types de boules, les traditionnelles en bois plein, et des modèles allégés, emplis de mousse.

Le gabarit est l’espace qui délimite l’emplacement du joueur au lancer. Il mesure 3 mètres de long pour un mètre de large, et est généralement en fer. Les taquets sont les supports pour les 8 quilles « debout ». Ils sont positionnés à un mètre l’un de l’autre.

Il existe une boutique spécialisée dans la fabrication des boules du jeu de quilles de 8. Il s’agit d’une petite entreprise de menuiserie charpenterie, qui a décidé en 2006 de se diversifier en se lançant dans la  fabrication de boules de jeu. La boutique a ouvert ses portes en 2008 et se trouve à Bozouls, dans l’Aveyron (12).

2/ Apprentissage et transmission

A l’origine, ce jeu est exclusivement masculin ; il conjugue force et adresse.

Depuis 1980, les filles font partie intégrante des joueurs de quilles de 8, et ont elles aussi leur championnat.

La France compte aujourd’hui environ 4500 licenciés. Les quilles de 8 demeurent une pratique amateur, qui réunit plusieurs générations de joueurs.

Le calendrier officiel des quilles de 8 compte 4 types de rencontres différentes : les concours amicaux, les championnats départementaux ou locaux, les championnats interdépartementaux et la coupe interrégionale du Midi, et les championnats de France.

Les sports quilles, et notamment les quilles de 8, ont été introduites à l’école dans les années 1970, afin d’assurer leur transmission et leur pérennité. De plus, il existe des écoles de quilles, qui comptabiliseraient aujourd’hui non moins de  400 enfants de mois de 12 ans. Les premières écoles ont été créées en 1986. Aujourd’hui, il en existe plus de 45. Les enfants y sont encadrées par des animateurs diplômés, reconnus par le Ministère de la Jeunesse et des Sports.

3/ Historique

Bien que le terme quille soit d’origine germanique, rien n’atteste à ce jour que ce pays soit le berceau de ses origines. Les plus anciens témoignages évoquent le jeu de quilles en Egypte, à l’instar des jeux de boule. Le jeu semble apparaître en France au XIVe siècle dans l’Oise.

Mais dès 1337 en Angleterre et 1369 en France, les souverains interdisent sa pratique car il détourne, selon eux, les sujets de la pratique des armes. Henri IV et son fils Louis XIII le pratiquèrent pourtant pour ces mêmes raisons : le jeu prépare à la guerre. Au XVIIIe siècle, il était pratiqué par toutes les classes sociales et au cours des siècles depuis, ses amateurs furent nombreux.

En Aveyron (12), la pratique est surtout celle de la quille de 9. Le jeu consistait à abattre 9 quilles disposées en carrés de trois rangées sur trois, à l’aide d’une boule. Le jeu de quilles de 8 proviendrait d’une figure spécifique de ce jeu, surtout pratiquée en Aveyron, qui consistait à « prendre quille », c’est-à-dire utiliser l’une des quilles, en plus de la boule, pour faire tomber les 8 autres. Emigrés à Paris, les Aveyronnais vont prendre mesure de la diversité des jeux de quilles et de la difficulté d’organiser des tournois. En 1911 et 1912, au sein de la « Solidarité Aveyronnaise », un groupement de joueurs aveyronnais, décide de codifier le jeu de quilles à 8 pour faciliter sa pratique. Les règles du Championnat du jeu de quilles de 1912 posaient alors qu’une partie comportait 8 coups et n’allait pas au-delà des 15 mètres, le neuvième coup à 20 mètres fut rajouté par la suite. Une première rencontre sous ces modalités a lieu à Paris le 16 mars 1913. Malgré cette « naissance » des quilles de 8, le jeu sera appelé quilles de 9 aveyronnaises jusqu’à la création de la Fédération des Sports de quille en 1957.

En 1936, la Fédération Aveyronnaise de Quilles voitle jour et créée le premier Championnat de l’Aveyron appelé Fanion. Dix ans plus tard, à Paris, un comité est créé et organise le premier Championnat de France par équipes. Il est suivi en 1951 du premier Championnat de France individuel.

En 1957, les quilles de 8 font partie des 5 disciplines regroupés sous la Fédération Française des Sports de Quilles. Dès lors, le jeu de quilles de 8 va connaître un certain essor à partir des années 1970 notamment avec la féminisation de ce jeu. Plus précisément, les jeunes ont obtenu le droit d’accès et de participation aux jeux de quilles de 8 en 1975 pour les cadets et en 1978 pour les minimes. Les femmes sont entrées en 1978 pour les seniors, en 1989 pour les adolescentes. Les licenciés étaient environ 320 dans les années 1950.

4/ Sauvegarde

Les quilles de 8 ont une forte portée sociale et culturelle dans l’Aveyron (12). Afin de préserver et valoriser ce patrimoine, une « Association Intercommunale pour la promotion sportive et culturelle des quilles de huit » est créée en 1995. Elle rassemble une cinquantaine de membres qui travaillent sur le domaine culturel et sur celui de la transmission aux jeunes générations.

Les quilles de 8 sont une des huit disciplines de la Fédération Française de Bowling et de Sports Quilles (F.F.B.S.Q.). Il existe aujourd’hui prés de 4500 licenciés, dont 500 femmes, pour un âge moyen de 34 ans, répartis essentiellement dans l’Aveyron mais également dans 6 autres départements.

Plusieurs sites internet et journaux locaux (Centre presse et Midi libre) font état de cette pratique.

Mise en ligne : 12/05/2014
Appartient à :
Inventaire des sports et jeux traditionnels en Languedoc-Roussillon
Tipe : Practica esportiva

Sommaire

La pétanque est un jeu de boules traditionnel originaire de Provence et plus particulièrement de la région marseillaise. Popularisé dans le reste de la France, le sport se développe à l'international depuis quelques années, comme à New-York et en Asie du Sud-Est. La pétanque est déclarée « sport de haut niveau » en 2004 par le Ministère de la Jeunesse et des Sports.

1/ La pratique de la pétanque aujourd'hui

Règles du jeu

Généralement, les terrains font au moins 12 mètres de long et quelques mètres de large car les parties se jouent entre 6 et 10 mètres.
Les parties de pétanque opposent deux équipes. Les équipes sont soit d’un seul joueur (3 boules chacun), soit de deux joueurs (en « doublette » avec trois boules chacun), soit de trois joueurs (en « triplette » avec deux boules chacun). La première équipe lance le « but » (une petite boule de buis appelée le « bouchon » (dans la région Marseillaise) ou le « cochonnet »), puis une boule métallique. Un joueur de la seconde équipe lance à son tour sa boule. L’équipe qui a positionné sa boule le plus loin du « bouchon » rejoue jusqu’à prendre le point.
Lorsque la « mène » est terminée, c’est-à-dire lorsque toutes les boules ont été lancées par les deux équipes, l’équipe gagnante repart du « bouchon » en faisant un rond à son emplacement et en lançant le but généralement dans le sens inverse de la première mène (pour rester sur le terrain s’il y en a un), et ainsi de suite jusqu’à ce que 13 points aient été comptabilisés.
Les parties amicales peuvent se poursuivre par une deuxième partie, la « revanche », et souvent par une troisième, la « belle ».

L'aire de pratique

Une partie de pétanque se déroule sur un terrain dur, de préférence de terre battue et légèrement gravillonné. Le terrain ne doit pas être travaillé et être aussi « naturel » que possible, dans l'esprit des places de villages (non pavées), des chemins de terre ou des terrains vagues sur lesquels les joueurs se retrouvaient avant la création récente des boulodromes et qu’ils utilisent encore aujourd’hui lorsqu’il n’y a pas de terrain aménagé.

Le matériel

À la pétanque, les joueurs utilisent des boules en métal dont le diamètre et le poids varient légèrement. Pour être utilisées en compétitions officielles, les boules de pétanque doivent être homologuées par les Fédérations Française et Internationale de Pétanque et de Jeu Provençal (F.F.P.J.P. et F.I.P.J.P.). La marque du fabricant et le label d’homologation sont gravés sur chaque boule ainsi que le numéro de série et le poids. La dureté minimale de l’acier est de 35 HRC (110 Kg/mm2) ; le poids varie entre 650 et 800 grammes ; le diamètre se situe entre 70,5 à 80 mm. Les boules doivent être en acier, creuses, sans corps étranger à l’intérieur (notamment du sable ou du plomb ce qui permet de leur donner un effet considéré comme un avantage et donc comme une « tricherie »).

Parmi le matériel utilisé à la pétanque on peut relever :

  • Le bouchon : dérivé de bocho signifiant en Provençal « petite boule », les joueurs l'appellent aujourd’hui très fréquemment le « cochonnet » (mot emprunté au jeu de la longue lyonnaise dont est dérivée la pétanque). Rappelant la fabrication des boules anciennes, le bouchon (cochonnet) est toujours en bois de buis. Aujourd’hui, les fabricants rivalisent de créativité pour faire des cochonnets personnalisées, gravés du nom du joueur par exemple, peints dans des couleurs fluorescentes pour jouer la nuit ou arborant les couleurs d’un club ou d’une compétition.
  • La sacoche : L’équipement compte une sacoche à boules en cuir ou en synthétique (naguère une mallette en bois).
  • La chiffonnette : la « chiffonnette » permet de nettoyer les boules salies par la terre et de ne pas avoir les mains sales.
  • Le « ramasse-boule » : un aimant monté sur une ficelle permettant de remonter les boules sans se baisser.
  • Le « mesureur de point » : s’appelle souvent « ficelle » ou « mètre » et permet de mesurer avec précision la distance séparant deux boules adverses du cochonnet.
  • Le « compteur de point » pour ne pas perdre le fil du score en cours de partie, il s'agit souvent d'un tableau.
  • Le « rond » : un cercle en plastique permettant de ne pas avoir à tracer au sol à chaque mène le « rond » dont les joueurs de doivent pas sortir lorsqu’ils lancent leurs boules.
Avant la normalisation des boules de pétanque par la Fédération Française, après la seconde guerre mondiale, et surtout avant l’invention de la « boule intégrale » (100% métallique) les joueurs utilisaient des « boules cloutées ». Il s’agissait de boules fabriquées à partir de racines de buis tournées, sur lesquelles des artisans (des femmes généralement) clouaient des « caboches » (des clous) de cuivre, de laiton et d’acier. La  tête des caboches se superposait parfois les unes sur les autres, donnant un effet d’écaille.
Ces boules traditionnelles se retrouvent aujourd’hui dans les brocantes et sur les sites de ventes sur Internet. Elles ont été progressivement abandonnées à partir des années 1930/1940. Les fabricants de boules cloutées étaient nombreux à la fin du XIXe siècle, notamment à Aiguines (83) situé dans le nord du département du Var, mais aussi à Saint Guilhem-le-désert dans l’Hérault (34) et Saint Paul-de-Fenouillet (66) au pied des Pyrénées-Orientales.

Les fabricants de boules modernes sont aujourd’hui peu nombreux, les petites entreprises ayant été progressivement rachetées par la marque OBUT qui propose sur son site, à Saint-Bonnet-le-Château (42), un musée de la boule : « Musée International Pétanque et Boules ».

Il reste en Provence une fabrique ancienne datant de 1904 « La Boule Bleue », fondée par Félix Rofritsch, capitaine au long cours qui refusa de rentrer dans son Alsace natale, aux mains des allemands depuis 1871. Il s’est installé rue des Fabres, dans le centre de Marseille, où il vend des « articles de Paris » et fabrique des boules en bois recouvertes de clous posés un à un. « La boule Bleue » 4ème génération propose aujourd’hui une gamme complète de produits homologués.

Les boules de fabrication étrangère également ont fait leur apparition dans les grandes surfaces dédiées au sport-loisir ce qui montre le développement spectaculaire de la pétanque à travers le monde.

2/ Apprentissage et transmission

 L’apprentissage se fait traditionnellement par immersion au sein du groupe familial ou de la classe d’âge.
Le « jeune » accompagne son père sur les boulodromes et s’entraine avec lui. Il joue avec ses « copains » dans la cour de la maison.

Cela dit, les joueurs de pétanque ont souvent découvert le jeu sur le tard, vers 20/30 ans, voire 50/60 ans, pendant leurs vacances et leurs voyages en voyant des joueurs s’exercer.

La fédération nationale créée en 1945 (FNPJP) voit les clubs se multiplier à travers le monde. En 2008, la Fédération Internationale de Pétanque et de Jeu Provençal (créée en 1958) comptait 81 fédérations nationales rassemblant 566.734 licenciés (la moitié étant français), l’immense majorité jouant à la pétanque (le « jeu provençal » traditionnel étant resté essentiellement pratiqué en Provence).

Actuellement, face à la chute des licenciés qui est due au non renouvellement des licenciés âgés, des initiatives d’apprentissage de la pétanque à l’attention des « jeunes », basées sur le bénévolat, voient le jour.

3/ Historique

Contrairement à l’idée qui est véhiculée, la pétanque est un jeu récent.

Elle commence à être pratiquée dans les années 1900 dans la région marseillaise par des joueurs de « longue » qui décidèrent de rester ped tanco (pieds fixes) afin de pouvoir jouer avec leurs amis moins lestes (vaillants) qu’eux qui ne pouvaient plus s’élancer sur trois pas avant de jeter leurs boules ou se mettre en équilibre sur un pied pour pointer (selon les règles du jeu provençal traditionnel).

Le premier concours de pétanque a été organisé sur le boulodrome des frères Pitiot sur les hauteurs de La Ciotat en 1910. Cette variante correspondait à une attente très forte des joueurs vieillissants ou légèrement handicapés et à ceux qui cherchaient un jeu plus convivial et accessible à tous.
Très rapidement, sous l’impulsion d’Ernest Pitiot, le jeu s’est répandu dans le Midi de la France (notamment à partir de Palavas-les-Flots et de Montpellier dans l'Hérault). 

Depuis les années 1960, la pétanque s’est diffusée dans la France entière. La fédération nationale a été créée en 1945 (FNPJP).

4/ Sauvegarde

De nombreux sites Internet, coordonnées par les fédérations, les comités, les amateurs passionnés ou les commerçants proposant du matériel spécifique, valorisent la pétanque et ont pour objectif d’en diffuser la pratique à travers le monde entier.
Il existe également quelques revues : Pétanque Magazine, Boulisme…

En revanche, il n'existe aucune action de valorisation de la pratique de la patique en terme patrimonial. On peut néanmoins signaler l'implication des municipalités, des Conseils départementaux et régionaux, dans l’entretien des boulodromes et l’organisation des grandes manifestations. Et le travail mis en œuvre par les Fédérations nationales et internationales pour la diffusion de la pratique du sport et l'organisation de grandes manifestations. Ce travail a abouti en 2004 par la reconnaissance par le ministère de la jeunesse et des sports de la pratique de la pétanque comme « sport de haut niveau ».

Si la pétanque se déroule généralement en club (cercles ou associations sportives) sur des terrains spécifiques appelés « boulodromes » aménagés par les municipalités dans les parcs urbains ou sur un coin de la « place » dans les villages, elle se pratique également comme sport-loisir par des millions d’amateurs non licenciées à la plage, à la montagne, lors des pique-niques ou des repas familiaux…
Été comme hiver, de nombreux joueurs de pétanque se rassemblent, notamment en Provence.

Certains concours internationaux patronnés par des quotidiens régionaux (La Marseillaise, Le Midi Libre) et organisés indépendamment de la fédération, sont devenus de véritables évènements populaires entraînant des migrations estivales spectaculaires.

La Marseillaise (créé en 1962) a reçu 13872 participants pour son édition 2011, soit 4333 parties en 5 jours. Le Mondial de Millau (créé en 1982) dans l’Aveyron met en scène des milliers d’équipes (séniors, juniors, féminines) qui s’affrontent jours et nuits au début du mois d’août. Bien que moins fréquenté, Le Riviera Pétanque Show de Nice (06), anciennement nommé Europétanque (créé en 2001), accueille également en juillet un grand nombre de joueurs (2000 joueurs en 2010) sur les sites de la Promenade des Anglais, la place Masséna et le jardin Albert 1er.

En Languedoc-Roussillon, de nombreuses compétitions ont lieu chaque semaine, principalement d'avril à mi-octobre. En juin 2014, la ville de Gruissan dans l'Aude (11) accueillera les championnats de France séniors masculins de tête à tête et ceux de doublettes féminins. En 1997, la ville de Montpellier à accueilli les Championnats du monde de pétanque.

La fédération française organise également de multiples compétitions sportives et des concours sélectifs pour déterminer la composition de l’équipe de France qui représentera le pays lors du « Championnat du monde de pétanque », événement majeur pris en charge par la Fédération Internationale de Pétanque et Jeu Provençal.

Mise en ligne : 22/05/2014
Tipe : Practica festiva / Data : 2011

Lo Camèl, es l'animal totemic de la vila de Besièrs. Desfila per las carrièras de la vila a doas escasenças : per las fèstas de Sant-Afrodisi lo 28 d'abril e per las fèstas de las Caritats que se fan lo jorn de l'Ascension. 

1/ La practica a l'ora d'ara

Per perpetuar lo sovenir del camèl, e los actes de caritat qu'enròdan aquesta legenda, un camèl de fusta foguèt bastit e desfila per las carrièras de Besièrs cada a la meteissa data per las celebracions de la Sant-Afrodisi. Lo camèl, enòrma maquina de fusta bolega gràcias a quatre personas abrigadas dins sos flancs. Es cobèrt de grandas cortinas e de telas pintradas sus las que figuran mantunas inscripcions : « Ex antiquitate renascor » e « Sen Fosso ». La primièra expression en latin significa « respelissi de l'Antiquitat » e fa referéncia al caractèr secular d'aquesta manifestacion. L'inscripcion « Sen Fosso » es, ela, una expression en occitan lengadocian que significa « sèm nombroses, sèm fòrça », integrant una nocion de coesion per la fòrça del nombre. Aquesta maquina a tanben de maissas grandas de fèrre, las « Gnico-Gnaco » que clacan tot de long del passa-carrièra. Lo Camèl es guidat per la vila pel Papari, son gardian, seguit de totas las corporacions de mestièrs de la vila. Una pausa es obligatòria davant l'ostal del potièr, ont una ofrenda, la civada, es remesa al Camèl. La parada fa tanben una pausa davant l'estatua de Pepesuc, un autre personatge legendari de Besièrs, carrièra Francesa. Lo desfilat compausat del camèl menat pel Papari, son gardian, seguits de personas emmascadas de « salvatges » de las tèstas cobèrtas de brancas verdas de sambuc e subremontadas d'un pan. En mai de las diferentas confrariás e corporacions de mestièrs participan tanben al passa carrièra de dançaires que s'arrèstan mantun còps pendent lo desfilat per interpretar de danças tradicionalas. Es de costuma de dançar la dança de las trelhas e la dança dels pastres pendent lo passa carrièra. Lo Camèl de Besièrs es tanben de sortida per las fèstas de las Caritats, lo jorn de l'Ascension, que de pichòts pans, las còcas, èran distribuits per la vila als mai paures. Aquesta fèsta era tanben un moment de jòia que tota la populacion locala desfilava per carrièras en distribuir bonbons e doçors. A l'ora d'ara, un concors ven recompensar l'artesan qu'a fait la melhora còca. A la fin del concors, de parts son distribuidas a la populacion.

2/ Istoric

Originas

La legenda conta que Sant-Afrodisi, primièr avesque de Besièrs seriá arribat d'Egipte amb son camèl per evangelizar la Gaula. Seriá estat condemnat a mòrt pel governador roman en rason de sa tròp granda activitat. Decapitat carrièra Sant Jacme, amassèt sa tèsta e tornèt dins la cauma que i viviá, uèi glèisa Sant Afrodisi. Sus son camin, d'estatjants getèron de cagaròls sus son passatge mas lo sant s'acontentava de los rasejar, sens los escrachar. Se conta tanben que de talhaires de pèiras diguèron de fòl a Afrodisi e foguèron transformats en pèira sulpic. Se podiá veire lors morres petrificats sus la flaçada de l'anciana abadiá del Sant Esperit, carrièra de las Tèstas. Aprèp la mòrt d'Afrodisi, una familha de potièrs de Besièrs reculhiguèt son camèl e li provesiguèt manjar e dormir. Quand Afrodisi foguèt reconegut coma sant, la comuna de Besièrs decidiguèt de prene a sa carga l'entreten del camèl. Un fèu destinat a l'entreten del camèl foguèt creat. A la mòrt del camèl, lo fèu foguèt destinat a la caritat publica e servissiá a finançar la fabricacion de pichòts pans donats als paures aprèp èsser estats benesits per l'avesque de Besièrs.

Istòria e legendas a l'entorn de la practica dins lo temps

Si lo Camèl de Besièrs es plan inscrit dins las costumas localas e sembla aver d'originas ancestralas, foguèt destrusit e enebit mantun còps. L'efigia del camèl foguèt brutlada pendent las guèrras de religion puèi lèu reconstituida. En 1793, amb la Revolucion Francesa, foguèt tanben destrusida en plaça publica amb totes los títols feodals e son fèu foguèt suprimit. En 1848, lo camèl novèlament construit foguèt tornamai demolit e tanlèu reconstituit per la populacion locala, fòrça estacada a son animal totemic. La tèsta del Camèl que desfila a l'ora d'ara per las carrièras de Besièrs sembla datar del sègle XVII e l'estructura de son còs es, ela, fòrça mai recenta mas inspirada de las ancianas representacions de l'efigia del Camèl. Tradicionalament dotat d'una sola bòça, l'armadura del Camèl se'n vegèt apondre una segonda al moment de sa refeccion dins las annadas 1970. Fàcia al malcontentament dels besierencs, la segonda bòça foguèt levada per tal de tornar a l'animal son aparéncia legendària.

Mise en ligne : 15/11/2011
Tipe : Practica festiva

Aquesta fèsta se debana cada cinc ans a Sampeyre al còr de las Valadas occitanas d'Itàlia. Lo nom de « Baio » vendriá de l'occitan « abadiá » e remandariá als « abats de joinesa », joves qu'avián per foncion d'organizar las fèstas de la comunautat.

 

 

1/ La practica a l'ora d'ara

Aquesta fèsta carnavalesca se debana cada cinc ans dins la Val Varaita, dins la província de Cuneo, al còr de la Valadas occitanas d'Itàlia. La mai famosa es la de Sampeyre. Lo nom de la fèsta de la Baio vendriá de l'occitan abadiá e remandariá a las tradicions dels abats de joinesa, joves qu'avián tradicionalament per foncion d'organizar las fèstas de la comunautat.

Un ensemble de rites se debana pendent tres jorns al mes de febrièr : los dos dimenges abans lo carnaval e lo Dijòus gras.

Photogr. : Bernard Delort

La Baio es un grand cortègi d'òmes costumats, d'unes en « Maures », d'autres travestits en femnas, d'autres coifats de mitras espectacularas.

Los personatges istorics que compausan lo cortègi son los seguents : l'Abà, il Tesoriere, lo Cavalìe (cavalieri), lo Tambourn majour, l'Arlequin, los Sarazine, la Segnourine (signorine), lo Tambourin (tamburini), lo Sapeur, lo Grec (greci), l'Escarlinìe, l'Espous (sposi), los Segnouri (signori), lo Sounadour (suonatori), lo Uzuart, lo Granatìe, lo Morou (i neri) e lo Turc, lo Viéi e la Viéio (il vecchio e la vecchia), e lo Cantinìe (cantiniere).

Los « Sonadors » son l'element central de la fèsta, que fan dançar tota la jornada e tota la nuèch aprèp que de « sapeurs » aguèsson copat a la pigassa una barrièra de fusta simbolica.

Photogr. : Bernard Delort

Las jornadas començan a l'apèl dels « Tambourins » e contunhan amb de desfilats dins los diferents cantons. La Baio es particularament espectaculara per la qualitat e la diversitat dels costumes que son eiretats de diferentas epòcas de l'istòria de la valada. Se reconeis en particular la garda armada jols traches dels « Ussari », en costume de ussars de l'epòca napoleoniana. Coma tot carnaval en Occitània, lo procès representa lo punt d'òrgue del Dijòus gras.

Aquí, lo còp de teatre de las fèstas de la Baio es immancablament la fugida del tresaurièr amb la caissa plena d'argent. Lo public assistís a sa captura, son procès, sa condemna a mòrt e enfin sa gràcia.

Photogr. : Bernard Delort

2/ Aprendissatge e transmission

Aqueste carnaval permet a totes los estatjants de la valada d'èsser actors de la fèsta. En efècte, emai lo cortègi siaguèsse reservat als òmes que son los sols a se poder mascar jols traches dels personatges ligats a la tradicion istorica locala, la populacion tota participa a l'organizacion e a la preparacion notadament dels costumes.

3/ Istoric

Aqueste carnaval commemòra la victòria dels estatjants de las valadas contra las invasions sarrasinas en Provença e dins los Alps a la fin del sègle X, mai o mens en 975-980. Aquesta ipotèsi es pasmens remesa en question. D'elements de las diferentas epòcas marcantas de l'istòria de la valada son estadas incorporadas coma per exemple los ussars de l'epòca napoleoniana.

Photogr. : Bernard Delort

4/ Salvagarda

Aquesta practica que se renovèla pas qu'un còp cada cinc ans es pas l'objècte d'una proteccion particulara d'un punt de vista patrimonial. Sos rituals son fòrça codificats e pauc de plaça es daissada a l'improvisacion tant d'un punt de vista dels costumes coma dels ròtles dels personatges o del debanament de la fèsta. Aqueste carnaval es pasmens mes en valor per la region del Piemont.

5/ Actors de la practica

Totes los estatjants d'aquesta valada son actors de la Baio de Sampeyre.

Mise en ligne : 13/02/2014
Tipe : Practica esportiva / Data : 2012

Le jeu de la Balle au Tambourin est un sport de balle collectif, impliquant deux équipes de cinq joueurs.

Ce sport est fondé sur l'échange de balles d'un côté et de l'autre d'un terrain de 80 mètres de longueur sur 20 mètres de largeur, séparé par une ligne médiane tracée au sol, la « Basse ».

Les joueurs sont équipés de tambourins, cercles de bois tendus à l'origine de peau de chèvre, aujourd'hui de tissu synthétique. Le battoir, composé d'un tambourin de plus petit diamètre et d'un manche en bois d'alisier ou de micocoulier, sert lui, à mettre la balle en jeu. Les balles de tambourin sont, elles des balles de caoutchouc d'un diamètre réglementaire de 61 mm.

La balle, « bonne », engagée grâce au battoir, a volé et au premier bond, doit obligatoirement être envoyée dans le camp adverse.

 

Histoire du Jeu de Balle au Tambourin

L’histoire de ce sport est directement liée à celle des Jeux de Paume existant depuis l'Antiquité et plus tardivement, du jeu de longue Paume, en vogue dans le Sud de la France au XVI° siècle.

Un jeu aux règles similaires existe encore actuellement en Italie : le Tamburello.

On trouve des traces d’un jeu de paume aux règles similaires dans la Grèce antique : la phaeninda. Adopté par les Romains, le jeu de paume a ensuite pénétré le territoire gaulois. Il devient très populaire au Moyen-Age, particulièrement chez les élites. En 1245, Pierre de Colimen, archevêque de Rouen, est d'ailleurs obligé d'interdire la pratique du jeu de paume aux prêtres de sa province, qui adoptaient une tenue souvent débraillée sur les terrains de jeu. C'est vers le XV° siècle que le tambourin aurait été introduit comme battoir. Le jeu de paume subsiste dans les villes et villages jusqu'à la Révolution Française où il est petit à petit abandonné par les élites.


Bien que nous ayons vu que le Jeu de Paume, ancêtre direct du Jeu du Tambourin, a des origines et des versions multiples, allant des territoires italiens jusqu'à l'évêché de Rouen, le jeu du Tambourin a indéniablement une origine languedocienne. En effet, pratiqué dans sa forme actuelle depuis les années 1860, le Jeu du Tambornet est l'héritier de racines occitanes, notamment visible par sa terminologie.

C'est en effet, encore aujourd'hui tout un vocabulaire occitan qui est utilisé pour désigner les différentes phases du jeu, instruments et parties de terrain.

Petit lexique du Tambornet

Alandar : faire voler la balle très haut.

Aquet : moitié du terrain qui fait face à la batterie.

Aquetar : reprendre la balle venue du battoir.

Arescle : cercle de lamelles concentriques en bois de mûrier qui constitue l'armature sur laquelle est tendue et clouée la peau parcheminée.

Aterrar : faire courir la balle sur le sol.

Bassa : ligne médiane des cinquante mètres ; se dit aussi d'une balle qui, à la mise en jeu par le batteur ne franchit pas cette ligne.

Bateure : battoir; batteur.

Ceuclar : se dit d'une balle qui dévie dans sa course en décrivant une courbe sur un plan horizontal

Clavels : clous: les clous de fer, fines pointes ; les clous de cuivre à tête large et arrondie servant à fixer les lanières de cuir de couleur.

Clausa : se dit d'une balle qui franchit la ligne de fond adverse; se dit aussi de cette ligne.

Corda : ligne des joueurs d'avant. Ils sont trois.

Cordiers : joueurs d'avant. Celui du milieu porte le nom de tiers.

Crosar : jouer en diagonale.

Dalhar : littéralement « faucher » se dit du joueur qui, par un geste de faucheur, envoie la balle en faute du côté opposé à la main qui joue.

Desclavetat : se dit du tambourin dont la peau cesse d'être tendue par le relâchement des clous ou déchirure des bords de la peau.

Detibat : détendu, se dit d'une peau insuffisamment tendue ou détendue par l'humidité de l'atmosphère

Fanabregon : micocoulier ou alisier sont les arbustes qui fournissent les manches légèrement flexibles des battoirs.

Freta : nom de la muraille qui fermait un des grands côtés du terrain et dont l'action sur les balles était admise à une certaine époque.

Jaça : emplacement marquant l'arrêt d'une balle après son premier bond ; ou son point de sortie du jeu, quand elle ne peut plus être rejouée.

Joc : jeu, nom du terrain; du jeu dans son ensemble. C'est aussi le cri du batteur lorsque, après les balles d'essai auxquelles il a droit, il annonce que la balle qu'il va lancer comptera pour la partie.

Marca : bâton de couleur servant à indiquer l'emplacement d'une jaça.

Marcaire : marqueur, celui qui jalonne les jaçes ou chasses

Pauma : balle

Pelh : désigne ici la peau de chèvre parcheminée

Riban : lanières de cuir rouge, vertes ou bleues servant à cacher les bords de la peau et ornementer le tambourin.

Tambornet : désigne à la fois l'instrument de jeu et le sport qu'il désigne


Max Rouquette, les félibres et le jeu de Tambourin

Max Rouquette, écrivain occitan et membre fondateur de l'Institut d'Etudes Occitanes est l'artisan du renouveau du Jeu du tambourin en Languedoc. Pratiquant ce sport depuis son plus jeune âge et contrarié de voir d'autres sports gagner du terrain en territoire occitan au détriment des sports traditionnels avec en premier plan le tambornet, il décida de tout mettre en oeuvre pour assurer la renaissance et la popularisation du Jeu du Tambourin.

En novembre 1922, une première fédération de jeu de tambourin avait été créée par des personnalités de la bourgeoisie montpelliéraine, proches du félibrige. A sa création, cette fédération comportait d'ailleurs comme membres André Pagès, Hyppolite Arnaud et Adrien Fédières tous trois félibres. Ils ont d'ailleurs rédigé des chants et poèmes consacrés à ce sport. Mais cette première fédération ne résiste pas à la véritable crise et désaffection qui secoue la pratique du Jeu du Tambourin dans les années 1930.

C'est en 1938 qu'à l''initiative de Max Rouquette, la Fédération Française du Jeu de Tambourin naîtra et se chargera de mener une véritable propagande pour valoriser la pratique de ce sport traditionnel occitan. Ces actions de valorisation passeront par la publication d'articles dans la presse locale, l'organisation de grands concours, l'établissement de règlements, le rapprochement avec les ligues de Tamburello italiennes et enfin, la reconnaissance du tambornet comme sport par les autorités centrales françaises.

De nos jours, ce sport se pratique toujours, surtout dans un espace allant de l’Hérault aux Bouches-du-Rhône, il fait d’ailleurs l’objet d’un championnat de France et même d’Europe. La Fédération française de jeu de balle au tambourin est encore active à ce jour (http://www.ffsport-tambourin.fr/index.php). Depuis 1983, le Tambornet est également intégré au Collège National Olympique et Sportif Français.



Pour aller plus loin...

Site de la Fédération Française de Jeu de Balle au Tambourin : http://ffsport-tambourin.fr/

Max Rouquette, Le jeu de la balle au Tambourin, Toulouse : Institut d'études occitanes, Paris : Librairie Maisonneuve, 1948.

Max Rouquette, Le Livre du Tambourin : un grand sport international en plein essor, Montpellier : CRDP, 1986.

Robert Souchon, Max Rouquette et le Tambourin, IN Les Cahiers Max Rouquette, n°2, mai 2008.

Christian Guiraud, Espaces sportifs et usages sociaux : étude comparative de l'implantation du rugby et du jeu de balle au tambourin dans le département de l'Hérault, Paris : Institut National du Sport et de l'Education Physique, 1985.

Charles Camberoque, Le jeu de la Balle au Tambourin, photographies de Ch. Camberoque, préface de Max Rouquette, Gignac : Bibliothèque 42, 1998.

Mise en ligne : 24/10/2012
Tipe : Practica festiva / Data : 2012

En Gascogne comme ailleurs, les fêtes de Noël s'inscrivent dans le cycle régulier des fêtes calendaires, venant rythmer la vie des populations concernées par des rites et coutumes socialisants, marquant le passage d'une saison, d'une année, d'un âge à l'autre.

 

A l'instar des phénomènes de quêtes identifiés pour la période de Pâques ou de Carnaval, les festivités de Noël dans le domaine gascon, étaient le temps du Pique-fou, Pica-hòu, Ahumas, Pros/Prous ou encore Girondéou selon les régions. Ces quêtes menant une partie de la communauté, généralement les plus jeunes, à frapper aux portes des maisons pour demander fruits et friandises, s'inscrivaient alors dans le cadre plus général des rites de passages et de protections relatifs à la période du Nadau.

 

 

 

Quêtes de Noël en Gascogne

 

Des guillounès du Gabardan, au Pros dans la région de Peyrehorade et de Dax, en passant par le Picahòu d'Orthez ou les Ahumas d'Orthez et de Chalosse identifiés par Simin Palay dans son dictionnaire (1); la Gascogne présente une importante variété de formes d'une pratique commune, que sont les quêtes de Noël. Sur une même forme, entraînant les plus jeunes sur les chemins du village pour quémander aux différentes portes friandises et donations diverses, apparaissent des variations portant tant sur le nom même de cette pratique, que sur sa temporalité ou encore les chansons et pratiques même de ce rite.

 

Très peu pratiquée de nos jours - bien que l'on observe du côté d'Orthez une volonté de voir renouvellée cette coutume - la tradition des quêtes de Nadau en Gascogne était autrefois un temps marquant du Cycle des douze jours (période séparant Noël du jour des Rois), attesté dans un grand nombre de régions par les folkloristes et ethnologues des XIXe et XXe siècles : Vastin Lespy, l'abbé Laborde, René Cuzacq, l'abbé Daugé, l'abbé Foix et Simin Palay mais également Arnold van de Gennep, pour ne citer que les plus connus d'entre eux. Proposant chacun un aperçu de cette pratique dans leur région et relevant le caractère évolutif de celle-ci, notamment en terme de temporalité, ces auteurs ne parvinrent cependant pas à s'entendre sur l'origine et la signification des quêtes existant en dehors de toute influence liturgique, ecclésiastique ou administrative : rites de protection, rites de passage, rite d'entrée des nouveaux-nés dans la communauté...

 

 

Pratique et déroulement

 

Les quêtes de Nadau en Gascogne, se distinguent d'autres manifestations du même type observables tant en Occitanie que dans le reste de la France, par l'une des particularités de leur déroulement. Dans son ouvrage, Folklore: croyances et coutumes populaires en France (2)Arnold van Gennep note à ce sujet, que, tout du moins pour le Béarn et la Chalosse, les quêtes de Noël conduisent la jeune génération à frapper aux portes des seules maisons ayant accueilli un nouveau-né depuis le 25 décembre précédent. Se penchant sur cette donnée, van Gennep y voit un lien avec l'entrée dans la communauté du nouveau-né et un redoublement des coutumes populaires du baptême.

On retrouve effectivement dans la majorité des formes de pique-fou rapportées pour la Gascogne, la pratique du cri d'appel, le plus fréquemment une courte chanson dont les paroles varient sur une trame commune d'une région à l'autre, la demande de friandises, et en échange injures ou au contraire, bénédictions pour l'année.

 

 

Cris d'appels et chansons de quêtes

 

Repérées par divers auteurs localement, les variantes de ces chansons de quête firent l'objet de la collecte la plus précise sous l'égide d'Arnold van Gennep, qui en dresse l'inventaire dans son ouvrage Folklore : croyances et coutumes populaires en France (3). Dans leurs dictionnaires respectifs, Vincent Foix (4) et Simin Palay (5), proposèrent également en leur temps, et dans la graphie d'alors, un ensemble de variantes de ces chansons de quête.

 

A l'article Pique-héù du dictionnaire de l'abbé Foix, l'on note notamment, entre autres variantes, les deux suivantes:

  • "Pique hèu, hèu, hèu/ pique saye, saye, saye / Da l'oùmouïne à le canalhe/ Cop de barre à le gran yen." (Dax).

  • "Pique hèu, hèu, hèu/ Pique halh, halhe, halhe / Da l'oùmouïne à le canalhe/ Pique ho, pique hè/ Balhat-m'en à you tabé." (Chalosse)

Mentions auxquels sont ajoutés les éléments suivants en cas de refus : "Pique hort, hort, hort / Lou mèste qu'es un bèt porc. / Pique houye, houye, houye/ le daùne qu'es ù bère trouye./ Pique hèu, hèu, hèu/ pique halhe, halhe, halhe / Dat l'oùmouïne à la canalhe, etc..."

 

Abordant également cette question dans son ouvrage, Arnold van Gennep nous rapporte quant à lui les éléments suivants relevés du côté de Tartas dans les Landes: "Qué sera broy (joli) broy – Coum un agnerot (agnelet)"; dans le cas où les parents se seraient montrés charitables, et : "Qué sera laid, laid – Coum lou carmaillé (crémaillère)", dans le cas contraire (6).

D'une variante à l'autre, les châtiments encourus se faisaient d'ailleurs plus ou moins explicites, plus ou moins douloureux ou scatologiques.

 

La pratique des quêtes de Nadau, impliquant des enfants, mais également, selon les régions, des adolescents selon un système plus ou moins hiérarchisé (c'est le cas des guillounès) à l'instar de ce que l'on peut observer au moment de Carnaval, n'excluait pas certains débordements. Par ailleurs, ces quêtes reposant sur la charité des familles sollicitées - voyant parfois des mendiants accroître les rangs des jeunes quêteurs occasionnels - furent périodiquement interdites, contribuant ainsi à l'amoindrissement de cette pratique.

 

 

 

 

 

Notes:

  1. PALAY, Simin, Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes (Bassin Aquitain), Paris : Centre National de la Recherche Scientifique, édition de 1961. Article Ahumes.

  2. VAN GENNEP, Arnold, Le folklore : croyances et coutumes populaires en France,, Tome I, volume 8. Tournées et chansons de quêtes. Paris, Stock, 1924.

  3. VAN GENNEP, Arnold, ibid. Tournées et chansons de quêtes.

  4. FOIX, Vincent,Dictionnaire gascon-français (Landes), PESSAC, Presses universitaires de Bordeaux, édition de 2003. Article Pique-héù

  5. PALAY, Simin, ibid.

  6. VAN GENNEP, Arnold, ibid. Tournées et chansons de quêtes.

 

 

 



Bibliographie :

 

CUZACQ, René, Noël, Premier de l'An et carnaval au pays landais; Mont-de-Marsan, Jean-Lacoste, [s.d].

DAUGÉ, Césaire, Le mariage et la famille en Gascogne d'après les proverbes et les chansons, Paris : A. Picard ; Bordeaux : Féret et fils ; Duhort-Bachen : C. Daugé, 1916-1930.

FOIX, Vincent, Dictionnaire gascon-français (Landes), PESSAC,Presses universitaires de Bordeaux, édition de 2003.

LESPY, Vastin, Dictionnaire béarnais ancien et moderne, Genève : Slatkine Reprints, 1970.

PALAY, Simin, Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes (Bassin Aquitain), Paris : Centre National de la Recherche Scientifique, édition de 1961.

VAN GENNEP, Arnold, Le folklore : croyances et coutumes populaires en France, Paris, Stock, 1924, Tome I, volume 8.

 

 

 

Mise en ligne : 05/12/2012
Tipe : Practica festiva / Data : 2012

S'inscrivant dans le cycle des festivités hivernales, les halhas et socas de Nadau constituent deux pratiques traditionnelles de feux rituels. Autrefois particulièrement répandues en Gascogne, il en demeure aujourd'hui encore traces et pratiques.

 

Halhas de Nadau

Du latin facula,halha en dialecte gascon, haille en français, est un rituel de protection des récoltes. Bien que la tradition soit moins répandue aujourd'hui, ce rite agraire était autrefois particulièrement respecté, alliant bûchers ou brandons (ensembles de petites branches sèches surmontées d'un bouchon de paille ou d'enveloppes de maïs imbibés de résine), échanges intergénérationnels et chants à vertu incantatoire.

 

Ces feux de Noëls, feux fixes ou feux mobiles, parfois combinaison de ces deux formes selon les régions concernées, sont attestés dans différents espaces d'Aquitaine. Au cours des époques, différents auteurs et chercheurs se sont penchés sur la question des halhas, proposant définitions et témoignages de la pratique.

 

L'abbé Césaire Daugé dans Le mariage et la famille en Gascogne d'après les proverbes et les chansons (trois volumes, 1916-1930), l'ethnologue Arnold van Gennep (Le folklore français. 3, Cycle des douze jours, de Noël aux Rois ), puis René Cuzacq (Noël, Premier de l'An et carnaval au pays landais, Mont-de-Marsan, [s.d] ) entre autres auteurs, apportèrent tour à tour dans leurs ouvrages des clés de compréhension de cette pratique dans l'espace gascon. Ces écrits furent plus récemment complétés par les travaux menés par Patrick Lavaud dans les années 1980 (1), particulièrement sur la pratique des halhas en Bazadais. L'ensemble de ces ouvrages ainsi que les diverses enquêtes ont permis de discerner peu à peu les contours de l'espace concerné par cette pratique et le réseau de signification l'entourant.

 

On distingue généralement deux types de feux de noël en Gascogne, les feux mobiles d'une part, souvent pratique à caractère familial ; les feux fixes d'autre part, regroupant généralement la communauté autour d'un rituel collectif (2). Ce dernier type fut identifié pour la zone de la Chalosse. Nous trouvons trace de ces feux également en Béarn, dans les environs de la ville d'Orthez, ainsi que dans certaines zones du proche Pays Basque. Des halhas sont également attestées dans la Grande Lande, grâce aux témoignages apportés à ce sujet par Félix Arnaudin - malheureusement non édités - tout comme dans le Bordelais, selon les Macariennes de l'Abbé Girardeau (XVIIIe siècle)(3).

 

Allumées lors de la veillée de Noël, à l'occasion de la Saint-Jean d'hiver, les halhas constituent un rituel agraire dont la signification et les origines ont fait l'objet de débats entre ethnologues et chercheurs, soutenant ou rejetant la dimension solsticiale de cette pratique. Traditionnellement faites de ronces et de branchages dans leur version fixe, les halhas s'accompagnent parfois de brandons, qui entrent dans la pratique des feux mobiles. Dans le cas de ces derniers, une personne, le plus souvent le patriarche du foyer, est en charge de la cérémonie. Muni de brandons, celui-ci fait le tour de la propriété, assurant par ce biais sa protection et le succès des récoltes à venir.

 

Rituel agraire, le feu lui-même s'accompagne le plus souvent de chants à vertu incantatoire, entrant dans le processus de protection des récoltes. Sur une base commune, ces chansons présentent des variations d'une région à l'autre.

En voici un exemple recueilli par l'abbé Césaire Daugé (4):

"Halhe Nadau,/ Halha Nadau / Haille de Noël

Lou trip au pau/ Lo trip au pau/ La saucisse sur le pieu

Lou gat ou hum/ Lo gat au hum/ Le chat dans la fumée

Pum !/ Pum !/ Pum !

(version originale et version présentée dans une graphie normalisée, ainsi que traduction française).

 

D'autres versions proposent pour leur part : "La poule au toupin/ Couradje vesin (la poule au pot/ Courage voisin)" ou selon la version elle aussi rapportée par l'abbé Césaire : "Lous escuts a la paret/Bé t'ous couelhe".

 

La première version ici présentée, faisant évocation du chat là où d'autres se concentrent sur la question des champs, fait apparaître un autre pan des rites et des légendes alors en cours en Gascogne. Rite agraire, il est également possible que les feux de Noël aient été considérés comme des sorts visant la protection des foyers et de la communauté contre les sorcières et loups-garous. Ceux-ci étaient en effet réputés particulièrement actifs durant la nuit du 24 au 25 décembre selon les croyances populaires (5). Symboliquement, le chat se rattache à ces croyances et de nombreux textes et récits rapportent, en Gascogne comme ailleurs, des scènes de chats envoyés dans les flammes. Le cri de Pum parfois ahum voire hoü figure d'ailleurs comme un contre-sort, identifié d'ailleurs comme tel par Simin Palay dans son Dictionnaire du Béarnais et du Gascon modernes (6), qui y voit le cheminement du terme hum (fumée en gascon) à hum : courir comme le vent. Un cri, Hum, également poussé du côté du Gave d'oloron pour faire peur et chasser les sorcières, précisément la veille de Noël.

 

Les feux de Noëls, dont la pratique était en recul jusque dans ces dernières années, perdurent malgré tout dans cette région. Certains foyers, comme du côté de Bazas, retrouvant d'ailleurs une nouvelle vigueur suite aux travails menés à la fin du XXe siècle sur ces questions, et se réinventant sans cesse.

 

 

 

La soca de Nadau

 

A la pratique des halhas en extérieur, fait pendant celle de la bûche de Noël, portant en gascon des noms différents : soca,catsau,capdau,lo soc... selon le lieu où cette coutume était pratiquée.

 

Une enquête menée au XIXe siècle par Dieudonné Dergny (7), donne quelques informations sur les zones gasconnes concernées par cette pratique : Pays de Born, Marensin, Chalosse, Bigorre, Astarac, Comminges, Nébouzan et Lomagne, ainsi que quelques localisations dans le Gers et les Hautes-Pyrénées.

 

Les informations fournies sur le sujet par les auteurs et chercheurs successifs, Dieudonné Dergny, l'abbé Laborde en Béarn, le landais René Cuzacq ou l'ethnologue français Arnold van Gennep, témoignent d'une certaine diversité de pratique, tant sur la nature du bois utilisé (chêne, pin, mais également bois d'arbres fruitiers à lente combustion) et la durée de combustion espérée. Celle-ci peut ainsi varier d'une nuit en Béarn selon l'abbé Laborde, à neuf journées consécutives dans les Landes aux dires de René Cuzacq (8). La coutume de la bûche de Noël, mise dans l'âtre la veille de Noël, a cependant partout en commun la volonté d'assurer la protection du foyer, le respect du délai de combustion faisant office de bon augure pour l'année à venir.

 

Cette coutume de la bûche de Noël que l'on retrouve également dans d'autres espaces occitans, ne semble pas s'être accompagnée en Gascogne d'un chant ou d'une incantation particuliers. Ce rite inscrit dans le Cycle des douze jours séparant Noël du jour des Rois, s'entoure toutefois d'un certain nombre de proverbes et supersititions, lié à ses vertus propitiatoires.

 

 

Notes:

  1. Lavaud,Patrick,"La halha de Nadau dans le Bazadais" in Les Cahiers du Bazadais, n° 81, 2ème trimestre 1988, pp. 45-52.

  2. Lavaud,Patrick, "Halhas de Nadau en Vasadés" in Son d'Aquí, site du patrimoine oral et festif en Aquitaine (www.sondaqui.com).

  3. A ce sujet consulter VAN GENNEP, Arnold, Le folklore : croyances et coutumes populaires en France, Paris, Stock, 1924, Tome I, volume 8.

  4. DAUGÉ, Césaire, Le mariage et la famille en Gascogne d'après les proverbes et les chansons, Paris : A. Picard ; Bordeaux : Féret et fils ; Duhort-Bachen : C. Daugé, 1916-1930. p.286.

  5. TRAIMOND, Bernard, Sur des rituels de protection en Gascogne, communication faite dans le cadre du Groupement de Recherches en Ethnologie Landaise (G.R.E.L.), article non publié. Cité dans Halhas de Nadau en Vasadés, Son d'Aquí.

  6. PALAY, Simin, Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes (Bassin Aquitain), Paris : Centre National de la Recherche Scientifique, édition de 1961. Article Ahumes.

  7. DERGNY, Dieudonné, Usages, coutumes et croyances, 2 vol., Abbeville, 1885 et 1888.

  8. CUZACQ, René, Noël, Premier de l'An et carnaval au pays landais; Mont-de-Marsan, Jean-Lacoste, [s.d].

 

 


Bibliographie:

CUZACQ, René, Noël, Premier de l'An et carnaval au pays landais; Mont-de-Marsan, Jean-Lacoste, [s.d].

DAUGÉ, Césaire, Le mariage et la famille en Gascogne d'après les proverbes et les chansons, Paris : A. Picard ; Bordeaux : Féret et fils ; Duhort-Bachen : C. Daugé, 1916-1930.

FOIX, Vincent, Dictionnaire gascon-français (Landes), PESSAC,Presses universitaires de Bordeaux, édition de 2003.

Lavaud,Patrick,"La halha de Nadau dans le Bazadais" in Les Cahiers du Bazadais, n° 81, 2ème trimestre 1988, pp. 45-52 

PALAY, Simin, Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes (Bassin Aquitain), Paris : Centre National de la Recherche Scientifique, édition de 1961.

VAN GENNEP, Arnold, Le folklore : croyances et coutumes populaires en France, Paris, Stock, 1924, Tome I, volume 8.

 

Mise en ligne : 06/12/2012
Tipe : Practica festiva / Data : 2011

Les bêtes fantastiques de toile que l’on promène lors des fêtes locales tiennent une place importante dans le patrimoine de l’Hérault. Le Chameau de Béziers, le Poulain de Pézenas, l’Âne de Gignac, le Bœuf de Mèze… Les chevalets, « chevaux-jupons », sont présents dans le monde entier sous différentes formes. Jadis, ils représentaient les esprits de la nature; aujourd’hui, ils célèbrent des personnages de légendes locales. 

En France, beaucoup de régions possèdent leurs chevalets : le Cheval-Malet dans la Loire, le Cheval-Fol autour de Lyon, le Cheval-Godon à Orléans… Dans le Midi, on trouve les Pendòres d’Aude, le cavalet biarnès, le chivalet d’Erau et les chivaus-frus (fringants) de Provence, pour n’en citer que quelques-uns. 

Dans le pays héraultais, chaque ville et chaque village porte le souvenir de son Chivalet, avec sa musique, sa chorégraphie et ses danseurs. Mais Montpellier a joué un rôle important dans la présentation et la représentation de la danse du Chivalet en raison de sa position de capitale et de la présence de maîtres de danse. Les montpelliérains exécutent cette danse populaire de réjouissance et de fête à toutes occasions. 

Comme c’est souvent le cas pour les légendes, les sources proposent plusieurs versions. Ainsi lorsque la plupart proposent une légende autour de manigances, d’autres affirment au contraire que c’est l’intervention du pape qui a réglé le litige. Voici donc une présentation de l’histoire du Chivalet telle qu’elle est le plus souvent racontée, illustrée par une description de la danse populaire, du costume ainsi que d’une partition. Les titres d’ouvrages proposés en conclusion pourront apporter plus de précisions. 

 

L’histoire d’un mariage arrangé

Le 15 juin 1204, le roi Pierre II d’Aragon épousa Marie de Montpellier, fille de Guilhem VIII, qui avait apporté dans sa corbeille de noces la seigneurie de Montpellier. Cette union, qui était un calcul politique, ne contentait aucun des deux époux. La reine Reine Marie s’étant retirée, mécontente, dans son château de Mirevaux, les montpelliérains s’inquiétaient pour la succession de leur roi. Les consuls mirent en place un stratagème : ils organisèrent une rencontre nocturne entre le roi et une jeune veuve (dame de la reine) qui sans aucun doute lui plaisait beaucoup. La condition était que cela se fit dans l’obscurité totale. Ainsi, en réalité, c’est la reine Marie qui s’y rendit. 

Le lendemain, le roi, fort satisfait de sa nuit, se réconcilia avec la reine qu’il ramena à Montpellier sur son cheval (et non pas en carrosse ; en effet, il possédait un grand élevage de chevaux sur ses terres de Lattes). Ainsi, le 1er février 1208 naquit, au plaisir de tous, Jacme Ier d’Aragon. Pour célébrer cette naissance, les montpelliérains auraient demandé au roi Pierre II de leur céder le cheval avec lequel il avait porté la reine. A la mort de l’animal, ils le remplirent de paille et le firent danser afin de le célébrer et de rendre hommage au service rendu. Puis ils créèrent un petit cheval en carton qu’un homme habillé en « Roy », debout à l’intérieur, faisait danser. 

 

 

 

 

La danse

Elle aurait été créée la première fois par Pipou. Par la suite, elle fut présentée par des danseurs montpelliérains en 1721 à la cour du roi Louis XV. 

Les deux personnages principaux sont l’homme-cheval et le donneur d’avoine. Ce dernier doit éviter les ruades du cheval tout en lui proposant à tout instant son tambourin rempli d’avoine. 

Autour du cheval, quatre personnages dansent : un à l’avant, qui est le donneur d’avoine, un second à droite, chargé du chasse-mouche qui excite l’animal. Le danseur de gauche porte l’étrille et la brosse. Enfin le quatrième, à l’arrière, représente le maréchal ferrant équipé de tenailles et d'un marteau. 

La danse est composée de différentes figures : un « Salut » qui précède la première grande figure, la « Ressa », où les quatre danseurs exécutent des petits pas marchés de côté, à droite, à gauche, puis valsent. 

La figure de « l’Avoine » consiste en ce que trois danseurs font quatre pas de basque en avant puis quatre en arrière. Pendant ce temps le donneur d’avoine présente son tambour au cheval. Les trois danseurs remuent en pas tombés pendant que l’autre caresse le cheval. 

Puis vient la figure des « Quatre points Cardinaux », où les danseurs se couchent sur le sol afin que le cheval leur passe dessus en galopant. Celui qui porte le tambourin dirige l’animal sur un circuit ; pendant ce temps, les autres exécutent le pas de basque. Ensuite, même chose pour la figure du « Grand galop » où le cheval rue et donne des coups de pieds aux danseurs. 

La figure de la « Finale » se termine par une « Pose ». 

Toutes les figures sont introduites par des pas de basque : l'on avance le pied gauche puis l'on croise le pied droit devant le gauche à environ 20 centimètres du sol en faisant un sursaut brusque sur le pied gauche. Ensuite l’on repose son pied droit à terre et l’on fait le même mouvement sur le pied droit. On effectue le tout plusieurs fois. 

Le pas tombé consiste à lever son pied gauche, puis le reposer en levant le droit en arrière que l’on reposera ensuite pendant que le pied gauche va à son tour en arrière, et ainsi de suite. 

 

La musique 

Le groupe folklorique la Garriga Langadouciana a publié leur étude sur la danse du Chevalet, dans laquelle ils expliquent que deux instruments suffisent pour animer cette danse : un hautbois et un tambourin. 

Lorsque les danseurs Montpelliérains se présentèrent à Versailles devant Louis XV en 1721, la musique fut pour cette circonstance « mise en ordre » par Lulli.  

Partition de la danse du Chivalet par C.Z Vernazobres pour orchestre : http://bibliotheque-numerique.occitanica.eu/items/show/352

 

Le costume

Millin, dans son « Voyage dans le Midi de la France » publié en 1811, décrit les danseurs comme portants des culottes de soie rose ou bleue et des bas de soie blanche, les manches de leur chemise sont attachées sur leurs bras avec des rubans ; ils ont une écharpe bleue passée en sautoir, un chapeau chargé de plumes. De Vilback ajoute qu’ils portaient des épaulettes. 

 

En savoir plus 

ACHARD, Claude, La Ballade des Totems dans l’Hérault, Bêtes fantastiques de toile et chivalet dans l'Hérault : plaquette de l'exposition "La Ballade des totems dans l'Hérault", Théâtre de Pézénas, 1981. Consultable et empruntable au CIRDÒC-Mediatèca occitana : 398.17 ACH 

ACHARD, Claude, Chivalets, coll. Tribulations d'un bestiaire magique, [Maraussan] Atelier Tintamarre, 2011. Consultable et empruntable au CIRDÒC-Mediatèca occitana  398.17 ACH

ACHARD, Claude, Poulains et bestiaires magiques, [Maraussan], Atelier Tintamarre, 2011, 398 p. Consultable et empruntable au CIRDÒC-Mediatèca occitana : 398.17 ACH

ALRANQ, Claude, Les Animaux de la fête occitane, les Totems Sud de France. Consultable et empruntable au CIRDÒC-Mediatèca occitana : 398.17 ALR 

La Danse du Chevalet, étude réalisée par La Garriga Langadouciana, Imprimerie Laffitte-Lauriol, Montpellier, 1999. Consultable sur place au CIRDÒC-Mediatèca occitana : CBB 398-3 

BAUMEL, Jean, Les Danses Populaires, les Farandoles, les Rondes, les Jeux Chorégraphiques et les Ballets du Languedoc Méditerranéen, IEO, 1958. Consultable et empruntable au CIRDÒC-Mediatèca occitana : 789.48 BAU 

CAZILHAC, Robèrt, Les Pandores, Tintamarre Edition. Consultable et empruntable au CIRDÒC-Mediatèca occitana : 394.25 CAZ

 

 

Mise en ligne : 06/12/2011
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