Partition pour voix de l'opéra Mireille en 3 actes.
Cet opéra est directement inspiré du poème épique Mirèio publié en 1859 par Frédéric Mistral.
Séduit par cette oeuvre, Charles Gounod décida de créer un opéra autour de l'histoire d'amour impossible entre Mireille et Vincent. Il confie alors la rédaction du livret à Michel Carré et, en 1863, part s'installer quelques semaines en Provence, pour composer son opéra auprès du "climat provençal" qui imprègne toute l'oeuvre de Mistral.
En 1864, Mireille est créé au Théâtre Lyrique à Paris. Dès sa création, il n'obtient qu'un succès très mitigé, notamment à cause de sa fin jugée trop dramatique.
Face à la réaction du public, Gounod - qui souhaitait rester fidèle à l'oeuvre de Mistral - se voit obligé de remanier son opéra. Il le réduit alors à 4 actes et y ajoute des dialogues parlés. Marie-Caroline Miolan Carvalho, créatrice du rôle de Mireille a également des exigences de virtuosité, peu compatibles avec le propos austère de l'oeuvre. De nombreuses autres modifications seront alors apportées à l'opéra au fil des représentations, souvent sans le consentement de leurs auteurs.
Ce n'est qu'en 1939 que Mireille fit son retour sur scène sous sa forme originelle grâce au travail de recherche du compositeur Reynaldo Hahn.
La version proposée ici est la version de création, présentée le 19 mars 1864 sur la scène du Théâtre Lyrique.
Il est question de La Cansoun dis Àvi dans une lettre de Pierre Devoluy adressée à Frédéric Mistral datant du 29 mars 1906. L'expéditeur y fait part de ses impressions enthousiastes sur la chanson que Mistral vient de lui envoyer. Devoluy demande à Mistral s'il possède un air pour la chanter et pour qu'il la publie dès le prochain numéro du journal Prouvènço ! (Cf. Correspondance Frédéric Mistral - Pierre Devoluy : 1895-1913 / publ. et annotée par Charles Rostaing, 1984, p.687-688).
Pierre Devoluy est à l'époque rédacteur en chef du mensuel Prouvènço ! Auriflour de la causo felibrenco. La Cansoun dis Àvi sera effectivement publiée dans le n°16 du 7 avril 1906, signée par Frédéric Mistral, à Maillane le 27 mars 1906. La chanson y est précédée d'une petite introduction indiquant : « Èr : mescladis de E ièu quand la veirai
Ié dirai...
e de Eisabèu
Ti boutèu
Soun plen de sarriho... »
Ce numéro de Prouvènço ! est conservé à la médiathèque du CIRDÒC (cote magasin AF).