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Auteur : Festival Trad'Azun
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Tipe : Collòqui / Data : 2018-01-27
La collection poétique « Messatges » vit le jour en février 1942, avec la publication d’une anthologie, bilingue, de Poesies catalanes de l’écrivain roussillonnais Joseph Sébastien (Josep Sebastià) Pons, auquel la revue OC, la même année, consacrait un numéro d’hommage.

Un gros quart de siècle plus tard, en 1960, 28 recueils (n° 28, Robert Allan, Li cants de la tibla) avaient été publiés sous cette enseigne, auxquels il convient d’ajouter les 5, plus volumineux, de la série « Òbras » de la même collection (œuvres de Pons, Nelli, Saurat, Lafont).
« Messatges » ne constituait pas, au XXe siècle, la première tentative en ce sens. D’autres avaient vu le jour auparavant, dans le cadre, par exemple, des éditions Occitania, dirigées entre Toulouse et Paris par Eugène-Humbert Guitard (textes de Perbosc, Grenier…). La revue Marsyas, créée par Sully-André Peyre en 1921, avait également, sous son nom, entrepris de promouvoir des poètes prometteurs, au premier rang desquels figurait le Provençal Jòrgi Reboul. Cependant, « Messatges », publiée par la revue OC, d’abord sous les auspices de la Societat d’Estudis Occitans, puis de l’Institut d’Estudis Occitans, a profondément marqué dans la durée le devenir de la poésie d’oc. Outre les recueils, la lecture des revues qui en ont rendu compte, comme celle des correspondances aujourd’hui accessibles ou encore à repérer, permettent de jeter un regard renouvelé sur une marqueterie poétique d’une réelle richesse.

P. Gardy

Mise en ligne : 15/02/2018
Tipe : Collòqui / Data : 2017-05-05
 Los ensenhaires-cercaires del departament d'occitan de l'Universitat Paul-Valéry (Montpelhièr) e del laboratòri «Recherche en domaine occitan» (RedOC-LLACS) an consacrat dempuèi d'annadas de collòquis o de jornadas d'estudis a un fum d'autors màgers de la renaissença d'òc dempuèi lo sègle XIX, que s'agisca de Frederic Mistral, Max Roqueta, Leon Còrdas, Loisa Paulin, Sergí Bec, d'autres encara, en particulièr dins lo quadre d'un projècte de cèrca sus la poesia d'òc de 1930 a 1960.

En parallèla, an iniciat lo projècte «Vidas - Per un diccionari biografic de la renaissença d'òc dels sègles XIX-XXI» en partenariat amb lo CIRDOC (http://vidas.occitanica.eu).

Es dins lo drech fial d'aqueles projèctes, al caireforc de l'istòria dels moviments socials e culturals, de l'istòria de las idèas e dels estudis literaris qu'es organizada aquela jornada d'estudi a l'entorn de l'òbra de Felix Castan, poèta, teorician, militant, actor de la valorizacion del teatre e de l'art occitan, que  foguèt un dels pilars de l'Institut d'estudis occitans (IEO). Lo ròtle de Castan dins la vida culturala occitana, lo debat d'idèas, la pensada occitana sus mai de mièg-sègle foguèt considerable e contunha de viure dins sas influéncias nombrosas sus la pensada, l'accion e la creacion occitana d'uèi. 
Mise en ligne : 14/02/2018
Tipe : Collòqui

Les 8èmes rencontres internationales du Patrimoine Historique ont été organisées du 16 au 18 octobre 2015 à Nébian. Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique, avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon, du CIRDÒC-Mediatèca occitana, de la Société Archéologique et du Musée Languedocien de Montpellier, et du Pays Cœur d'Hérault.

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La Guerre de Cent Ans en pays de langue d'oc (XIVe au XVe siècle)

« Partes occitaniae lingua »

Au XIV ° siècle, le royaume de France peut ressembler à une étrange mosaïque de pays aux statuts variés que la guerre de cent ans ne fera qu’accentuer soit par la carence du pouvoir central, soit par l’éloignement. Ces deux raisons renforceront un sentiment d’originalité culturelle et linguistique. L’évêque de Montauban, de la cour d’Armagnac, ne déclarait-t-il pas en 1442 « je ne sais pas bien parler le français et encore moins l’écrire ».

La tenue des Etats Généraux par le roi ne fait que montrer les tendances contradictoires de la France du Midi et de la France du Nord. Les représentants refusent de siéger ensemble, aussi Charles VII va les convoquer séparément. Il créera donc les Etats de langue d’Oil et les Etats de langue d’Oc.

La guerre de Cent Ans fut aussi une guerre des langues entre le français et l’anglais. A la cour d’Angleterre on assiste vers 1440 à un décrochage du Français au profit de l’Anglais, alors qu’en France c’est le dialecte de l’Ile de France qui domine et on ne connait que le latin comme rival.

Si les comtés du sud sont imperméables à l’essor politique de la langue d’oil, Gaston Fébus, prince de Béarn et comte de Foix , conscient de l’identité culturelle que représente la langue d’oc et pour toucher un plus grand public, n’hésite pas à écrire en Français son « Traité sur la Chasse », dans un souci médiatique et politique. Il met ainsi en évidence, qu’un prince occitan ignore les clivages de la langue. Cependant, en la cour d’Orthez ou de Foix, l’occitan était parlé, chanté et écrit en des fêtes grandioses. Là, encore, la langue fut le véhicule de la mise en lumière du prince. Auteur de sa propre légende, Gaston Fébus ne sera-t-il pas réinventé au XIX° siècle pour devenir, au XX° siècle, un mythe de l’identité occitane.

«  La guerre de cent ans a-t-elle existé ? »

Question que pose Georges Minois dans son ouvrage. S’agissait-il d’un conflit entre les royaumes de France et d’Angleterre issu d’un problème de succession ? On ne peut le nier. Cependant, les royaumes n’étaient pas définis par un territoire. Ils étaient érigés en duchés, comtés, évêchés…structurés par un système féodal d’allégeance au roi dont les seigneurs assuraient la défense.

Cette guerre ne fut pas continue. Les parties belligérantes devaient reconstituer leurs effectifs mais aussi leurs finances. La rançon exercée sur les captifs « de marque » y contribuait. On pourrait parler d’une véritable économie de la rançon.

Il est difficile de cerner les ressorts de cette guerre car elle fut protéiforme et, à la fois, spécifique à chaque région. Le Nord de la France a essuyé bien des combats où les zones d’affrontements furent catastrophiques pour les français (l’Ecluse, Crécy, Azincourt), et, plus au Sud, Poitiers. Ces défaites militaires vont saper l’édifice de la chevalerie et, avec elle, la structure féodale qui sous-tendait la société. On va, paradoxalement, assister à l’effet compensatoire : la démesure ! Démesure dans les fêtes, dans l’attrait pour le luxe ostentatoire de la noblesse. La démesure devient aussi fantasmagorique dans les croyances et les superstitions.

Qu’en est-il dans les pays de la langue d’Oc ? De l’Aquitaine/Guyenne au Languedoc en passant par les comtés pyrénéens, cette guerre fut aussi protéiforme. Ne s’agit-il pas de « guerres de cent ans au pluriel »  parties d’un différend féodal, ou, plus précisément, familial? Les Aquitains vont afficher un profil ethno-politique tout au long d’un conflit, initié bien avant 1337 et ce, dès la succession d’Aliénor. Leur cri de guerre n’était-il pas «  Guyenne et Saint Georges » écrira Guilhem Pépin.

Pour le Languedoc, l’adhésion à la couronne de France est récente, 1271, rappelons-le et le comté de Toulouse avait à sa tête le frère du roi. Montpellier appartient à la couronne d’Aragon jusqu’en 1349. Ainsi, les Etats de Languedoc furent une création monarchique plutôt artificielle, dira Vincent Challet, mais ces Etats ne faillirent point à la fidélité à la couronne.

Qu’en est-il des comtés pyrénéens ? Les citer sous un même vocable est risqué car on pourrait, pour ces territoires, parler de guerres contagieuses dont le conflit national est ourdi par des querelles intestines entre Navarre, Foix-Béarn, Armagnac, Comminges jusqu’à porter le conflit en Castille avec le soutien de certains à Henri Trastamare.

A la question initialement posée sur la Guerre de Cent Ans a-t-elle existé on répondra oui car l’Anglais fut bouté hors de France ! C’est bien cela qui fait l’unité de cette guerre, mais plus que cela. Elle fut un facteur de mutations politiques, militaires, économiques, sociales, religieuses et culturelles. A l’insu de ses protagonistes, la Guerre de Cent Ans a tissé un fil rouge qui débouchera sur ce qu’on appelle  la Renaissance, sans savoir très bien où s’arrêtait le Moyen Age.

Maguy Chapot-Blanquet


Mise en ligne : 19/08/2016
Tipe : Collòqui / Data : 2015

Affiche de la 2ème Journée Occitanica

Presentacion de la jornada :

Dempuèi la fin dels ans 1990, la numerizacion del patrimòni documentari a representat un objectiu estrategic de las politicas publicas als nivèls nacional e europèu.
Après dos decennis de numerizacion e de difusion dels documents al dintre de las bibliotècas numericas e portals culturals territorials o tematic ara es pausada la question de l’espleitacion d’aqueles jaces de ressorsas e de donadas immenses per tal de respondre a las practicas culturalas, educativas, informacionalas novèlas dels publics, e mai d’inscriure la numerizacion del patrimòni dins d’estrategias globalas de creis economic (innovacion tecnologica, torisme, marketing, mèdias, etc.)
L’enjòc de l’espleitacion de las donadas documentàrias e patrimonialas produsidas pels programas de numerizacion es d’autant mai important pels actors engatjats dins de politicas de promocion e de transmission de las lengas de França. Se son uèi oficialament reconegudas coma una de las riquesas del patrimòni nacional e europèu, constituïsson tanben un patrimòni linguistic viu particularament fragil, confrontat a d’imperatius de salvagarda d’urgència, classificadas que son per nombre d’entre elas coma lengas en dangièr per l’UNÈSCO.




La jornada « Numerizar, transmetre : la numerizacion del patrimòni per la transmission de las lengas de França » foguèt organizada amb lo sosten del Ministèri de la Cultura e de la Comunicacion - « Apèl a projèctes nacional patrimòni escrich », de la Region Lengadòc e Rosselhon, de Lengadòc e Rosselhon Libre e Lectura e de l’ensemble dels partenaris del portal interregional www.occitanica.eu.

Appel à Projet Patrimoine Écrit (Ministère de la Culture et de la Communication)

 

 

 

Mise en ligne : 01/09/2015
Tipe : Collòqui / Data : 2018
Captacion del collòqui A las sorgas del catarisme realizada per Jacob Redman e producha pel CIRDOC - Institut occitan de cultura, que se debana al Castèl de Carcassona e mai al Palais dels Congrèsses de Mazamet los 25, 26 e 27 octobre de 2018. Aquestas jornadas d'estudis son organizadas pel Collectiu Internacional de Recèrca sul Catarisme e las Dissidéncias (CIRCAED), lo Centre dels Monuments Nacionals e lo Musèu del Catarisme de Mazamet.
Mise en ligne : 22/12/2020
Tipe : Collòqui / Data : 2014
Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique, avec le soutien de la Région Languedoc-Roussillon, du CIRDÒC-Mediatèca occitana, de la Société Archéologique et du Musée Languedocien de Montpellier,  et du Pays Cœur d' Hérault.

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Les Royaumes Barbares : de Rome à Tolède (Ve-VIIe siècle), Lodève, 12 octobre 2013

Du Ve au VIIe siècle, l'Europe est traversée de flux nouveaux de populations. Originaires des bords de la Baltique, ces peuplades dites "barbares" (de barbarus : l'étranger pour les Romains), envahissent progressivement l'Empire romain d'Occident, mettant à mal les institutions séculaires et l'ordonnancement administratif mais aussi culturel d'une civilisation déjà vacillante.

Les textes romains, décrivant la terreur des populations face à cet étranger, toujours inquiétant, contribuèrent à créer dans l'inconscient collectif, l'ethnotype et le mythe du "barbare". Celui-ci fut repris et sublimé par les commentateurs  des époques suivantes, qui l'ont souvent construit en négatif d'une civilisation romaine perçue dans toute sa splendeur.

Les trois journées de ce colloque, bénéficiant des contributions d'historiens et chercheurs français et internationaux, furent l'occasion de revenir sur l'imagerie du barbare et les réalités historiques d'une période où échanges et apports nouveaux se placent autant dans la continuité que dans la rupture avec l'ordre ancien.

L'occasion de démêler le vrai du faux et de découvrir les apports des modèles culturels de ces peuplades dites "barbares", qui contribuèrent au façonnement des civilisations euro-méditerranéennes médiévales.

 

Mise en ligne : 07/03/2014
Tipe : Collòqui / Data : 2014-10-23
Introduccion a la jornada d'estudis Les manuscrits du Poème (1930-1960), organizada pel RedOc lo 23 d'octòbre de 2014.
Mise en ligne : 01/12/2017
Tipe : Collòqui / Data : 2021

Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique.

Avec le soutien de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, du CIRDOC - Institut occitan de cultura, de la Société Archéologique de Montpellier, de l'Office de Tourisme de l'Albret, de la ville de Nérac, du département du Gers et de l'Abbaye de Flaran (Centre patrimonial départemental), classé au titre des Monuments historiques.

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Escapade au pays du Vert galant : XVIe siècle

Ce pays est un ensemble de petites vallées qui composent la « Basse Navarre » et le territoire souverain du Béarn. Ce « confetti » indépendant entre la France et l’Espagne n’eut de cesse de revendiquer sa réunification avec la « Haute Navarre », celle de Pampelune. Ce désir fut aussi vif de part et d’autre des Pyrénées. Depuis Louis le Débonnaire, auquel on impute la césure du territoire navarrais, Trastamare, Grailly et d’Albret furent en conflit avec leurs homologues espagnols. Pourquoi ? La raison est simple : le Béarn tient les ports des Pyrénées entre la France et l’Espagne.
Au cours des guerres que se livrèrent François Ier et Charles Quint, Henri II de Navarre est du côté français. Mais, après la défaite de Pavie, en 1525, François est fait prisonnier et le sort de la Navarre sera réglé à la « Paix des Dames » en 1529 : la Haute Navarre restera espagnole.
En 1527, Henri épouse la soeur du roi, Marguerite d’Angoulême. Voici donc la Navarre dotée d’une reine de haute lignée, ajoutons à cela qu’elle est belle, diplomate, femme de lettres. Diplomate, elle fut envoyée à Madrid par sa mère, Louise de Savoie, pour négocier la libération de son frère auprès de Charles Quint. Femme de lettres, elle fut admirée de tous. Parmi ses nombreux écrits, on retiendra l’Heptaméron, reconnue comme une oeuvre majeure du XVIe siècle. Humaniste, elle s’inscrit dans le courant réformiste comme l’atteste son recueil « Le miroir de l’âme ». Elle est la protectrice du cercle de Meaux opposé aux théologiens de la Sorbonne. Après l’affaire des Placards, elle part pour Nérac et accueille à sa cour ses amis en disgrâce, Rabelais et Marot, entre autres.
Sur le plan politique et religieux, la Navarre aura un rôle de premier plan dans les évènements qui, en ce XVIe siècle, précipitera le pays dans les guerres de religion : sa fille , Jeanne, fera entrer la Navarre dans le camp armé des réformés, dont elle prendra la tête.

Qui est Jeanne d’Albret ?
Elle nait en 1528 à St Germain en Laye, fille unique de Marguerite et du roi de Navarre, Henri d’Albret. Elle est donc appelée à régner. Elle s’y emploiera avec détermination et foi.
Le caractère trempé de Jeanne se manifeste dès l’âge de 12 ans. Elle s’oppose à son oncle, François Ier, qui veut la marier au duc de Clèves. A 14 ans, son mariage forcé fait grand bruit. Elle refuse d’aller à l’autel. On l’y conduit de force. Elle obtiendra la nullité de son mariage et se remariera avec l’homme qu’elle a choisi, le bel Antoine de Bourbon. De ce mariage heureux naitra le futur Henri IV, lequel aura les qualités politiques de sa mère, la valeur des armes et la galanterie de son père.
Femme de foi, érudite et lettrée, Jeanne ira plus loin dans les préceptes évangélistes de sa mère. Elle abjure la religion catholique et se convertit au protestantisme.
La guerre est là. Antoine passe dans le camp des catholiques, c’est la rupture avec Jeanne. La terrible défaite de Jarnac va clore pour un temps la guerre par le traité de St Germain le 8 août 1570.
Les discussions sont âpres avec Catherine de Médicis qui finit par consentir à donner sa fille, Marguerite de Valois à Henri III de Navarre sous réserve que la princesse reste catholique. Le mariage est célébré le 18 aout 1572, Jeanne était morte d’épuisement en juin, loin de son fils. La paix sera de courte durée car, quelques jours plus tard, aura lieu le massacre de la Saint Barthélémy. 

Par cet exposé se détachent les portraits de deux reines, deux femmes qui ont mis par leur talent, leur caractère, la Navarre au premier plan dans  l’échiquier politique, et ont donné leur lustre aux cours de Pau et de Nérac. La troisième reine de Navarre, dont on parlera plus particulièrement, aura de sa tante la beauté, l’intelligence, un sens politique certes, mais se trompera souvent de camp, ses choix diplomatiques étant plus sentimentaux.

« La Marguerite des Marguerites » dira Ronsard pour la tante, « La perle des Valois » pour Margot. Pourquoi ce nom ? Ronsard écrivant un amusement théâtral pour les enfants de Catherine de Médicis, donna ce nom à la petite Marguerite, la plus jeune de la fratrie. Ce nom lui restera, avec affection pour ses frères mais sans aménité dans sa légende noire.
Cette légende à titre posthume est popularisée par Dumas et Michelet et, plus près de nous par le film de Patrice Chéreau, « La Reine Margot » qui donne un éclairage sulfureux du personnage. Mais cette légende est aussi née du temps de Marguerite de Valois. Son plus farouche détracteur fut Agrippa d’Aubigné à qui on attribue « le divorce satirique ou les amours de la reine Marguerite » écrit en 1607. Ne fait-on pas dire à Charles IX vouloir donner « Sa Margot, non seulement pour femme au roi de Navarre, mais à tous les hérétiques de son royaume ».

Mais qui de Marguerite de Valois à la reine Margot est la vraie Marguerite ? Jean Castarède, dans son ouvrage La triple vie de la reine Margot la définit ainsi : amoureuse, complotiste, écrivaine.
Amoureuse, elle le fut pour chacun de ses amants. Elle s’affiche comme une femme libre, hors de son temps. Elle instaure, à Nérac, une véritable cour d’amour, pas très troubadouresque.
Complotiste, ses choix politiques sont guidés par ses sentiments, qui la conduiront à participer avec son frère préféré François d’Alençon à la conjuration des « Malcontents » en 1574. Ce qui lui vaudra la réclusion au Louvre.
Libérée, elle se lance dans une mission « secrète » au Pays Bas toujours pour son frère François. Puis de Pau à Nérac, de château en château, ses choix politiques la conduiront à Usson ou son frère Henri III l’assigne à résidence pendant 19 ans. Elle se consacre alors à l’écriture. Ecrivaine, elle laisse un ouvrage remarquable, « Les mémoires de Marguerite de Valois », sorte de bestseller de la Renaissance que l’on redécouvre depuis peu. Cette correspondance nous révèle l’intime de Marguerite : « une enfant mal aimée dans une armure de reine » dira Isabelle Adjani qui l’incarna à l’écran.

Maguy Chapot-Blanquet, Docteur en sciences humaines

Mise en ligne : 01/06/2021
Tipe : Collòqui / Data : 2022

Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique.

Avec le soutien de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, du CIRDOC - Institut occitan de cultura, de la Société Archéologique de Montpellier, du Centre des monuments nationaux, de la ville de Clermont l'Hérault, de la ville de Figeac et de la ville de Prudhomat.

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Les seigneurs languedociens en Quercy

Des châteaux et des hommes

Du Bas-Languedoc au Quercy, deux châteaux, celui de Clermont-Lodève et celui de Castelnau-Bretenoux, se dressent sur leur promontoire au carrefour des voies de communication. Pour Clermont, c’est le passage obligé des axes séculaires nord/sud et est/ouest.
Pour Castelnau-Bretenoux, sis sur un piton abrupt, c’est une « marche » entre le comté de Toulouse et le duché d’Aquitaine. Ces deux forteresses sont les témoins de pierre qui nous livrent la saga de leurs seigneurs qui, du XII° siècle au XVII° y ont inscrit leur propre histoire et en même temps celle du royaume. Au Moyen-Age, on les retrouve, peu ou prou, dans la croisade contre les Albigeois et la guerre de Cent ans. A la Renaissance, les guerres de Religion ne les épargnent pas, notamment pour Castelnau- Bretenoux.

Le château de Clermont-Lodève, endormi dans ses ruines, serait illisible en dépit des études antérieures d’historiens locaux tels Gaston Combarnous et, plus récemment, Philippe Huppé. En 2009, des fouilles archéologiques sont diligentées par la commune. Mais il faudra attendre 2019 pour qu’un récit tripartite archéologue, architecte et archiviste (cf. Patrimoine Sud 10/2019) nous livre son histoire. Un premier écueil : comment le dater, les pierres sont muettes. Il faudra avoir recours aux écrits. La ville de Clermont est mentionnée dans le cartulaire de Gellone en 1140 et, un peu plus tard, le terme de castrum. Le château sera mentionné en 1160-1161 dans une série de chartes figurant dans le cartulaire des Guilhem de Montpellier. En fait, cette mention signifie une tentative de main mise sur une cité jugée concurrente, qui échouera. Mais voilà, en 1182, Marie Navarre, soeur de Guilhem VIII et fille de Guilhem VII, épouse Aymeric II de Clermont. Cette alliance assure à Clermont l’indépendance du côté Montpelliérain.

Outre les liens de fratrie, Marie Navarre est la tante de Marie de Montpellier, héritière de la seigneurie et épouse de Pierre II, roi d’Aragon. Leur fils sera Jacques I° le Conquérant qui naitra à Montpellier. On assiste alors à une montée en puissance de Clermont. Cependant, de 1209 à 1229, la croisade contre les Albigeois décime le Languedoc. De cette guerre, les Clermont sortent affaiblis, comme d’autres. Le contexte est incertain. Bérenger IV accède au pouvoir en 1249 et, contrairement à son grand-père Aymeric II, il s’accommode autant que faire se peut de l’administration royale. Bérenger Guilhem IV est bâtisseur : il reconfigure totalement le château, entreprend un vaste chantier de fortifications urbaines. Tout cela coûte cher, les créanciers se pressent aux portes du château mais peu importe, la reconfiguration castrale est lancée. Tour à tour, le château de Clermont présente une architecture militaire datable de la seconde moitié du XIII° siècle. Notons que le château tourne le dos à la ville dans sa partie ostentatoire et mieux défendue, orienté vers le nord, là où se trouve la garnison royale en retrait de la vallée de l’Hérault. D’étape en étape, les transformations marquent une identité aristocratique par son ancrage dans le château ancestral. A l’apogée du XIIIe siècle va succéder une période de repli et c’est avec Tristan (1423-1441) que le château retrouvera son lustre.

Qui est Tristan ? Du nom de Barthélémy Guilhem est un cadet. En tant que tel, chevaleresque et intrépide, il s’attache à la personne de Jacques de Bourbon qu’il accompagne en Italie à la conquête du royaume de Naples. En remerciements de ses exploits, il reçoit la main de Catherine des Ursins des Baux et deviendra par son mariage seigneur de Copertino. Il reviendra à Clermont pour succéder à son frère défunt. Gloire et faste marqueront le château. Le lignage des Guilhem de Clermont s’éteint-il avec le flamboyant Tristan ? Pas sûr… et pour le savoir, il faudrait écouter la tour Tristan ou la tour Bourguine ...

Le château de Castelnau Bretenoux dans le Lot est une des forteresses médiévales les plus majestueuses de France. Ses barons étaient parmi les plus puissants du midi de la France. Ils se targuaient du titre de « seconds barons chrétiens du royaume ». Mais qui sait que son histoire est intimement liée à celle de Clermont l’Hérault ?

Sur les traces… des seigneurs languedociens en Quercy

Le territoire du Quercy fut au coeur des affrontements de la Guerre de Cent ans, occupé par les armées anglaises et pillé par les compagnies. C’est dans ce contexte troublé des XIVe-XVe siècles que plusieurs grandes familles nobles languedociennes se sont alliées à l’aristocratie locale fidèle au roi de France, y ont fait souche et y ont écrit un nouveau chapitre de leur histoire. Parmi elles, les Caylus, seigneurs d’Olargues, héritent en 1395 de la baronnie de Castelnau et prennent possession de l’invincible forteresse. Alliés par trois fois à des filles des Guilhem de Clermont-Lodève, les Caylus se fondent successivement dans les Castelnau et les Clermont pour ne former plus qu’un seul lignage. A partir de 1530, une même bannière flotte sur les châteaux de Clermont-Lodève et de Castelnau-Bretenoux. C’est ainsi que les Guilhem de Castelnau-Clermont devinrent une des familles les plus puissantes du royaume. Pour preuve, en 1541, le mariage princier de Gui de Castelnau-Clermont avec Louise de Bretagne-Avaugour, descendante des rois de France, cousine de la reine Anne de Bretagne et de la reine de Navarre Jeanne d’Albret. Louise de Bretagne est une figure les plus marquantes de l’histoire de Castelnau. Appelée Mme de Clermont, elle fut l’agent de Catherine de Médicis à la cour de Philippe II d’Espagne entre 1559 et 1561, et châtelaine de Castelnau jusqu’à sa mort vers 1608, elle fut la gardienne de ce bastion catholique durant les guerres de Religion. La lignée s’éteint en 1715, et marque l’abandon du château de Castelnau.

Sur les traces… des marchands cahorsins en Languedoc

Plus au sud, la cité de Figeac possède elle-aussi un patrimoine médiéval exceptionnel. Bâtie autour d’une ancienne abbaye bénédictine, elle abrite une riche architecture civile des XIIe-XIVe siècles, protégée aujourd’hui par un secteur sauvegardé. Elle témoigne de la prospérité des villes commerçantes du Quercy au Moyen-Age. Comment imaginer que cette belle endormie était une des places les plus actives du Royaume et que les marchands de Figeac avaient pignon sur rue à Montpellier ?

Entre le milieu du XIIe siècle et le milieu du XIVe siècle, les marchands cahorsins ont joué un rôle économique et financier majeur dans toute l’Europe, équivalent aux commerçants italiens, au point que Cahorsin était à l’époque synonyme d’usurier. Leur fortune s’illustre dans l’accession à la papauté de Jacques Duèze en 1316, le pape d’Avignon Jean XXII. Ce nom ne désigne pas seulement les marchands de Cahors, mais tout un groupe de banquiers et négociants originaires des villes du Quercy, et en premier lieu de Figeac. Ils s’établissent à Paris, en Flandres, en Angleterre, et tout particulièrement en Languedoc à Montpellier. Pensons au célèbre Raimond de Cahors, consul de Montpellier et banquier de Simon de Montfort durant la Croisade contre les Albigeois. Parmi les familles originaires de Figeac, les Conques de Montpellier sont les plus fameux. Arrivés à Montpellier à la fin du XIIe siècle, ils investissent dans le commerce maritime international, la frappe de monnaie et la colonisation de l’île de Majorque. Les panneaux en bois peints provenant de l’ancien hôtel de Conques sont visibles au Musée Languedocien et comptent parmi les plus belles pièces de la Société Archéologique de Montpellier.

Maguy Chapot-Blanquet, Docteur en sciences humaines

Pierre-Joan Bernard, Resp. Bibliothèque et publications, Archives Municipales de Montpellier

Mise en ligne : 19/07/2022
Tipe : Collòqui / Data : 2023

Depuis 2008, l'association "Histoire et cultures en Languedoc" organise chaque année les Rencontres Internationales du Patrimoine Historique.

Avec le soutien de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, du CIRDOC - Institut occitan de cultura, de la ville de Leucate, de la Société Archéologique de Montpellier et de la Confrérie des Consuls de la Seigneurie de LEUCATE.

Découvrir l'association Histoire et cultures en Languedoc.

Une frontière sous surveillance : 1258-1659

La frontière, une cicatrice de l'histoire (R. Lafont) : 1258-1659

La frontière définie au Traité de Corbeil (1258) entre Louis IX, roi de France et Jacques 1er, roi d’Aragon n’est pas un linéaire continu, mais un no man’s land aux marges contestées. On peut dire que la limite entre les deux royaumes reste floue et peu lisible, conséquence de nombreux conflits. Saint Louis organisera sa frontière en forteresses de dissuasion autour de Carcassonne, ce seront : Aguilar, Peyrepertuse, Puylaurens, Quéribus, Termes. La géographie tourmentée des Corbières appuie leur rôle dissuasif. Ces forteresses du vertige, selon Michel Roquebert sont pour la plupart d’anciens châteaux refuges des cathares tombés lors de la croisade contre les Albigeois. Au traité de Corbeil, le Roussillon et la Cerdagne sont laissés à l’Aragon ; il faudra donc établir une forteresse pour protéger l’ouverture sur la Méditerranée, ce sera Leucate face à Salses l’aragonaise.

Leucate connaît un épisode majeur lors des guerres de religion dans le Languedoc. L’Édit de Nemours marque la cassure du Languedoc entre deux fractions irréductibles. L’une, fidèle à la Ligue, implantée dans la partie Ouest, ayant à sa tête le maréchal de Joyeuse, alliés aux Espagnols, qui rejette l’idée de reconnaître Henri de Navarre comme successeur d’Henri III. L’autre, à l’Est, sous le gouvernement du Duc de Montmorency, partisans du roi de Navarre. La limite des territoires est établie entre Béziers et Narbonne, mais dans les faits il n’en est rien. L’espace frontalier entre Narbonne et l’Espagne est trop stratégique. Montmorency ne va pas l’abandonner à la Ligue et Joyeuse a besoin des liaisons sûres avec le roi d’Espagne qui fournit troupes et subsides. La guerre permanente dans cet espace nous conduit aux deux sièges de Leucate.

En 1589, les Espagnols, alliés de la Ligue viennent assiéger Leucate. Il s’en suit l’exécution du gouverneur de la place, Jean du Barry. Françoise de Cezelli, son épouse prend la tête des défenseurs et résiste aux Espagnols. Reconnaissant son exploit, Henri IV la chargera de gouverner la place jusqu’à la majorité de son fils Hercule. En 1637, les Espagnols échouent pour la seconde fois à prendre Leucate. L'histoire est cruelle pour la brave citadelle.

Le traité des Pyrénées est signé le 7 novembre 1659 et met fin à la guerre de trente ans par le mariage de Louis XIV avec l’infante d’Espagne, Marie-Thérèse. En 1664, sur ordre du roi, le château est détruit, son inutilité décrété. De son histoire, que reste-t-il ? Quelques vestiges, témoins de son importance et de la présence de l’héroïne du lieu. Alors, qui est Françoise de Cezelli, passée sous silence par de nombreux historiens ?

Elle naît à Montpellier en 1558 et y meurt le 16 octobre 1615. Son père, Jean de Cezelli, comte de Mauguio et président de la chambre des comptes de Montpellier appartient à la lignée des marchands ayant fait fortune. Précisons que Montpellier est une cité en mouvement, où le moteur est la réussite dans les affaires. Rien de surprenant à ce que Jean de Cezelli marie sa fille Françoise, en seconde noce à Jean Antoine de Boursier, seigneur de Barri. Ainsi commença l’histoire de la « Dame de Leucate ».

Pour conclure, revenons au titre de l’exposé : En quoi « la frontière est une cicatrice de l’histoire » ? Depuis les limes romaines ou les marches franques, la frontière est un marqueur spatial d’une différence sémantique et d’une forme de construction territoriale. Cette démarcation a évolué. Au Moyen Âge, la territorialité est marquée par les lieux stratégiques de pouvoir, tels des noyaux polynucléaires, pour exemples : les forteresses de Saint-Louis. Au XVIIe siècle, Richelieu, puis Mazarin envisagent des frontières naturelles pour la France (Pyrénées, Rhin…) Le traité des Pyrénées légitime cette revendication : « Remettre la France où était la Gaule ». Le mythe est repris par la monarchie, par la Révolution et par la République. On parle d’Hexagone, figure géométrique par excellence pour traduire stabilité, perfection, harmonie. La création de l’Union européenne marque la suppression des frontières, c’est une nouvelle cicatrice. Nous ne pensons plus en terme de structure mais de flux.

Maguy Chapot-Blanquet
Docteur en Sciences Humaines

Mise en ligne : 29/11/2023
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