C’est Pierre-Louis Berthaud qui découvre en 1938 ce texte par sa seconde édition (Lesparre : Barbouteau, 1851 ; tout aussi rare que l’édition originale). L’édition originale restant introuvable, Lou Mayrau Medouquin fut même parfois considéré comme une supercherie littéraire du XIXe siècle. Il faut attendre les années 1980 pour que François Pic localise enfin l’édition originale du texte dans les collections de la Bibliothèque de Nantes. Si François Pic confirme les conclusions de Pierre-Louis Berthaud sur l'authenticité du texte - et non une fabrication du XIXe siècle - l’étude de l’édition originale, en particulier ses caractères matériels et iconographiques, semble orienter vers une impression bordelaise de la seconde moitié du XVIIIe siècle. François Pic a identifié les motifs utilisés par l’imprimeur ainsi que la gravure placée en frontispice. Ses recherches ont démontré qu’il s’agissait de motifs en usage chez de nombreux imprimeurs de Bordeaux et de Toulouse au XVIIIe siècle. Alain Viaut, spécialiste de l’occitan gascon, a publié une édition critique du texte en 1990 dans la revue Garona. Selon lui, les marqueurs chronologiques nombreux et précis qui émaillent le texte semblent indiquer qu’il s’agit bien d’un texte composé et diffusé au moment de la guerre de Hollande, même s’il ne fut imprimé que bien plus tard.
Le caractère exceptionnel de ce texte vient également de sa provenance. La région bordelaise n’a pas connu l’abondance de production imprimée occitane que connaissent d’autres foyers, de la Renaissance à la Révolution. Pour le Médoc, il s’agit du seul texte littéraire occitan connu pour la période.
Lou Mayrau medouquin a tout l’air d’un texte de propagande pour l’enrôlement des paysans médocains dans l’armée de Louis XIV, alors en guerre contre une bonne partie de l’Europe. Le texte fait en effet de nombreuses références directes à la guerre de Hollande qui, de 1672 à 1678, opposa le royaume de France et son allié anglais à l’Espagne, au Saint-Empire romain germanique et aux Provinces-Unies (actuels Pays-Bas).
Baudoin parle d’aller à la guerre contre l’Amperure d’Allemagne (l’empereur d’Allemagne), lou Flamand (le Flamand), qui a mis sourdats en campagne (des soldats en campagne) pour tourna (faire revenir) dans Mestriq (Maastricht) le prince d’Orange. Une fois dans la place, ledit prince d’Orange se verra encauga (emprisonner) dans la ville. Toutes ces indications pourraient faire référence à un épisode précis de la guerre de Hollande : le siège de Maastricht par les armées du prince d’Orange et des Pays-Bas espagnols pour reprendre la cité aux Français en 1676. L’action se passerait donc en 1676, et non en 1672 comme l'indique une mention sur la page de titre .
Guerre coûteuse, la guerre de Hollande fit l’objet d’une intense propagande hostile au royaume de France à travers l’Europe. En outre, des tentatives de séditions contre Louis XIV, encouragées par les Habsbourg dans le royaume de France, se firent jour, particulièrement en Normandie et dans les provinces méridionales (Guyenne, Languedoc, Provence, Dauphiné). Dans ce contexte politique et militaire compliqué pour le roi de France, la création et la diffusion de textes de propagande en langue du peuple comme Lou Mayrau medouquin semble tout à fait plausible même si le plus grand mystère demeure sur l’auteur et ses motivations réelles. Il est à signaler qu’en 1672, la seigneurie de Lesparre appartenait à la grande famille gasconne de Gramont dont un membre, Antoine IV (1641-1720), s’est illustré justement comme général pendant la guerre de Hollande. En d’autres termes, il n’est pas impossible que le texte émane directement de l’entourage de cette puissante famille gasconne, une des plus puissantes du royaume et d’Europe. Le Mayrau medouquin vu sous cet angle, peut faire penser à une levée d’ost seigneurial (le droit du seigneur de lever des troupes) de la maison Gramont sur ses terres médoquines. Mais rien ne permet toutefois d’étayer cette hypothèse.
Document accessible sur le site de la Bibliothèque municipale de Nantes
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Émission du 6 février 2019
Chaque année, Tè Vé Òc a pris l'habitude de vous proposer un reportage tourné aux Trad'Hivernales, une institution culturelle qui anime Sommières tous les mois de janvier, et avec laquelle nous sommes partenaires. Pas d'exception, cette année nous avons à nouveau couvert le festival, qui a fêté sa vingtième édition ! Une rencontre anniversaire qui a rassemblé de nombreux artistes et autant d'animations. Dans notre émission, vous verrez les temps forts des Trad'Hivernales, avec entre autres Claude Marti, le plateau radio, les concerts nomades avec Laurent Cavalié, et surtout la soirée anniversaire, "Le Bal des 20 ans". Avec une myriade de musiciens invités sur scène aux côtés de Coriandre et Garric.
Un reportage de Michel Gravier.
[résumé de Tè Vé Òc
Émission du 17 janvier 2018
Nous vous emmenons dans le Vaucluse, à la rencontre de Jean-Loup Guigue. Homme de la terre qui tient son domaine viticole à Violès, face aux Dentelles de Montmirail, il a aussi une passion pour le conte. Voilà quelques années qu'il a intégré l'équipe du Théâtre Rural d'Animation Culturelle (TRAC), pour travailler ses créations. C'est dans la vigne, pendant qu'il effectue les actions les plus répétitives, qu'il imagine ses histoires. Il les compose dans sa tête mais ne les écrit pas. Ses contes sont emprunts de la culture de la vigne, avec des inspirations traditionnelles qui se changent en créations originales qu'il présente à l'équipe du TRAC, puis au public. Jean-Loup Guigue nous raconte ainsi ses histoires à l'occasion d'une soirée littéraire à la librairie Elan Sud, puis son métier de vigneron, chez lui.
Un portrait d'Amy Cros.
[résumé de Tè Vé Òc]
Émission du 9 janvier 2019
Ancien médecin-chercheur, Paul Martin est rentré au pays avec la volonté de créer sa propre maison d'édition. Il a commencé l'aventure en publiant des ouvrages déjà connus, et a publié son premier texte inédit en 2009. Ses collections contiennent beaucoup d'écrits en langue d'oc, accompagnés de leur traduction. Avec sa femme Marie-Hélène, ils font vivre à deux une véritable entreprise. À l'occasion de la Journée du livre à Laudun-L'Ardoise en automne 2018, nous avons rencontré Paul Martin et deux auteures éditées chez Aucèu Libre, Danièla Julien et Estèle Ceccarini. Plongez dans le monde de l'édition et ses enjeux à travers cette maison spécialisée dans les écrits d'ici (qu'ils soient en occitan ou en français), et qui vient de fêter ses 15 ans d'existence en 2018.
Un reportage d'Amy Cros.
[résumé de Tè Vé Òc]
Émission du 2 janvier 2019
Bien que 2018 soit passé, nous vous proposons un retour à l'été passé, pour mieux nous réchauffer en cette période hivernale. À Rodez a eu lieu la 24ème édition de l'Estivada, une manifestation bien connue comme festival interrégional des cultures occitanes. Concerts, théâtre, poésie, conférences-lectures, apéritifs littéraires, cinéma et balètis ont rythmé l'Estivada qui s'est déroulée sur trois jours. Dans cette émission, vous verrez des extraits du festival, entre autres avec Francis Cabrel qui s'est essayé à l'occitan à l'occasion d'un concert. C'est Jean Bonnefon qui a traduit les textes de Francis Cabrel en occitan, pour une soirée où participaient aussi des écoliers de Calandreta, de classes bilingues et du Conservatoire.
Un reportage de Michel Gravier.
[résumé : Tè Vé Òc]
Émission du 27 décembre 2018
À Aniane, à une trentaine de kilomètres de Montpellier, les Fééries de Noël d'Aniane proposent six semaines de manifestations magiques, comme la crèche grandeur nature la plus importante de France, le marché, des spectacles divers, et surtout de quoi rêver en famille avec des temps forts. Les Fééries sont le résultat d'une oeuvre collaborative pour redynamiser ce village et en faire une place forte des événements de Noël. Notre reporter Marc est allé filmer la préparation du festival, avec l'installation de la crèche géante. De quoi voir toute l'importance de l'organisation d'un tel programme. Les Fééries en sont déjà à leur neuvième édition et le nombre de visiteurs qui viennent chaque année montre à quel point elles ont relevé le défi. Avec pour devise la magie, dans une invitation à l'imaginaire.
Un reportage de Marc Carteyrade.