Explorer les documents (127 total)

GENES-Marguerite-CP_A-cadun-sa-part.jpg
Margareta Genès, Mestresso en Gai-Sabé
Cette carte postale fait partie de la collection "A cadun sa part" destinée à promouvoir les écrivains d'expression occitane de l'entre-deux-guerres. Les portraits stylisés des personnalités de la renaissance occitane sont accompagnés de courts textes.

Marguerite Genès, actrice importante du développement du mouvement félibréen en Limousin dès la fin du XIXe siècle, était par ailleurs professeur de français. Elle choisit naturellement de consacrer le texte de sa carte à la question du double héritage linguistique et de l'enseignement de l'occitan à l'école. 
groupe de musique de rue du COMDT (la boha aujourd\'hui) (1).JPG
Groupe de musique de rue du COMDT
Centre Occitan des Musiques et Danses Traditionnelles (COMDT)
Photographie couleur du groupe de musique de rue du COMDT.
01-comtesse-de-Die_72dpi.jpg
[Retraches de trobadors de Vivarés, de Gavaudan e de Dalfinat]

Ces 16 vignettes gravées proviennent du livre : Histoire des troubadours du Vivarais, du Gévaudan et du Dauphiné / par Henry Vaschalde ; Paris : Maisonneuve et Ch. Leclerc, 1889 (XII ; 214 p.) - consultable en ligne sur Occitanica


Il s'agit de reproductions en fac-simile de gravures réalisées à la fin du XVIIIe siècle selon l'Introduction d'Henry Vaschalde. Il indique en effet qu'elles proviennent d'un recueil "devenu excessivement rare, presque introuvable." Une partie seulement des gravures du recueil semblent avoir été reproduites dans l'ouvrage de Vaschalde, comme le prouve d'ailleurs la numérotation parfois discontinue des vignettes. Le recueil de gravures auquel Henry Vaschalde fait référence n'a pas pu être identifié à ce jour.


Ces gravures sont des copies modernes des très célèbres lettrines historiées, très nombreuses dans trois chansonniers occitans (siglés I, K et A), copiés en Italie du nord à la fin du XIIIe siècle : deux sont aujourd'hui conservés à la Bibliothèque nationale de France (ms fr 854 et ms fr 12473) et le troisième à la Biblioteca apostolica Vaticana (Vat. Lat. 5232). 


Cet exceptionnel corpus de "portraits" de troubadours a fait l'objet d'un inventaire et d'une édition complète en 2006 et 2009 par le Centre Trobar d'Ussel et la BnF : 


- Portraits de troubadours : initiales des chansonniers provençaux I & K (Paris, BnF, ms. Fr. 854 et 12473) / publiées par Jean-Loup Lemaître & Françoise Vielliard Ussel : Musée du Pays d'Ussel : Centre Trobar ; Paris : diffusion de Boccard, 2006.

- Portraits de troubadours : initiales du chansonnier provençal A (Biblioteca apostolica vaticana, Vat. Lat. 5232) / publiées par Jean-Loup Lemaître et Françoise Vielliard Città del Vaticano : Biblioteca apostolica vaticana, 2008.  

cocmdt_la_boha-5.jpg
Mabru, Lothaire
carnav-22.jpg
Corso ou cavalcade du Carnaval de Béziers (vers 1900)
Cette série de 21 photographies de la cavalcade ou « corso » carnavalesque à Béziers provient d’une collection privée acquise par le CIRDOC en 2011. On ne connaît pas la date exacte, ni le contexte, ni l’auteur de ce reportage photographique, que l’on peut dater de la toute fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Il est cependant probable qu’il s’agisse du grand « corso » organisé par le Comité des fêtes de Béziers « sous le patronage des autorités civiles et militaires » en février 1900 tel qu’on le trouve décrit dans la presse régionale de l’époque.

Du carnaval fête populaire au carnaval-spectacle officiel : transformations de la fête biterroise dans les années 1880-1900

Ce reportage photographique constitue un document sur la transformation des pratiques festives carnavalesques dans les villes occitanes au cours du dernier tiers du XIXe siècle, Béziers adoptant, comme Montpellier, Aix-en-Provence, Marseille, et de nombreuses autres villes dans la période, le modèle du carnaval-spectacle, fruit d’une organisation et d’un encadrement officiels, tel qu’il se constitue à Nice à partir de 1873 et qui reste le modèle du genre.

Béziers avait ses rituels carnavalesques plus ou moins immémoriaux qui reprenaient, dans un cycle calendaire autour du Mardi gras et du mercredi des Cendres, tous les grands canons des carnavals populaires languedociens : spontanéité et dimension polémique de la fête organisée autour de rituels, travestissements et masques, inversion des sexes, des rôles, des pouvoirs, non-séparation des participants entre spectateurs et acteurs, usage de la langue populaire, etc.
La presse locale fait état du déclin des pratiques de carnaval, fête populaire de rue, dans la société biterroise comme dans les autres villes de la région au cours du derniers tiers du XIXe siècle. Le 22 février 1887, le Messager du Midi rend compte ainsi du carnaval à Béziers : « Cette année, le carnaval est à Béziers moins brillant que jamais. Peu d’animation sur nos promenades et dans nos rues, c’est à peine si on voit ça et là quelques petites masques. En revanche, il y a eu dans notre ville de brillantes soirées particulières, et une grande animation dans les bals masqués » et, plus loin, en parlant du dimanche gras, autrefois jour-fort du carnaval biterrois : « Sur les allées Paul-Riquet, vers huit heures, profitant d’une soirée clémente, quelques masques ont essayé de rallumer la gaieté biterroise ; mais l’allumette n’a pas pris. Le carnaval est mort. On a bien d’autres soucis en tête. »
Le même chroniqueur fait état par ailleurs de mesures de police prises dans la région contre les traditions de « jets de haricots, d’oranges ou autres projectiles », notamment le mercredi des Cendres où il condamne un « usage que nous ne qualifions pas, qui consiste à jeter sur les passants des matières plus ou moins propres. »
Cette chronique résume à sa façon les deux forces qui conduisent les pratiques festives carnavalesques au déclin dans ce dernier tiers du XIXe siècle : une évolution vers une société de loisirs bourgeois (seuls les grands bals privés et publics subsistent comme marqueur de la fête et attirent la faveur de la presse locale) et une prise en main du temps et des pratiques carnavalesques par les autorités publiques (ici par des mesures de police mais également par le contrôle de l’organisation même des festivités via les comités des fêtes).

Le reportage du carnaval de Béziers vers 1900 tel qu’on peut l’appréhender sur ces photos tranche ainsi radicalement avec les pratiques carnavalesques comme fête populaire ritualisée et polémique. On aperçoit sur les photos la nette séparation entre un public devenu spectateur passif d’un spectacle ordonné célébrant désormais le progrès technique, industriel et commercial (chars de la bicyclette, du progrès agricole, de l’épicerie, de l’éolienne), l’armée (cinq chars ou groupes militaires dans le corso). Même la musique est désormais organisée autour des sociétés de musique qui défilent avec leur bannière.
C'est dans les zones rurales que les pratiques carnavalesques populaires vont se maintenir et se réactualiser à partir des années 1970, retrouvant leur force créative et leur sens politique par le développement de mouvements contestataires retrouvant tout l’intérêt d’un temps de liberté, d’inversion des rôles et des pouvoirs, souvent indissociable d’une volonté de redignification de la langue et des pratiques culturelles populaires.
À Béziers, un siècle après la mort du carnaval populaire, c’est autour du mouvement occitan et des écoles associatives Calandretas que renaît au tout début des années 1980 un carnaval désormais dit « occitan » qui cherche à réactualiser les rôles et fonctions du carnaval originel, dont le temps-fort est le jugement - en occitan et par la jeunesse - du roi Carnaval, conçu comme une mise en procès de l’histoire et de l’actualité pour solliciter un avenir meilleur.

Détail des photographies :

Sur les 21 photographies de la série (selon la numérotation, il semblerait qu’un cliché ait disparu), 20 sont prises depuis l’étage d’un immeuble de l’actuel boulevard Frédéric-Mistral. Une seule photographie, non numérotée, est prise depuis un autre emplacement, au bas de la « Passejada », c’est-à-dire les allées Paul-Riquet.

Identifiant des documents originaux : CIRDOC - Iconotèca : IC-PA/2-1.34_Bez

Liste des photographies :
1 - char de la bicyclette
2 - « char de l’épicerie »
3 - charrette fleurie
4 - Sa Majesté Carnaval
5 - char fleuri
6 - manquante
7 - scène militaire
8 - cavalcade militaire
9 - “char de l’industrie agricole”
10 - “char des mirlitons”
11 - société musicale
12 - société musicale : la Chorale biterroise
13 - scène militaire
14 - char fleuri
15 - société musicale : fanfare et « le poulpe de Boujan »
16 - scène militaire
17 - éolienne « Charité »
18 - char
19 - société musicale
20 - scène militaire « Honneur et Patrie »
21 - Bacchus
sans numéro - société musicale
74017311-Photo-Camel-Par-Is.jpg
Photographie du Camel de Béziers à Paris
Photographie du Camel de Béziers, place de la République à Paris à l'occasion de la fête des provinces de 1955.
oc_extrait.jpg
Mort et résurrection d'Occitania / Teatre de la Carrièra
Teatre de la Carrièra
ICP-B-1R.jpg
Carte postale ancienne représentant l'âne de Gignac.
[ca 1920], date approximative
Mistral_Béziers_1902.jpg
[Photographie de la quatrième visite de Frédéric Mistral à Béziers lors des fêtes de la Santo Estello - 25 mai 1902]

Frédéric Mistral (premier plan à droite), en compagnie de Pierre Devoluy (second plan à droite), capoulié du Félibrige, et de Marius Jouveau (au centre, de profil) devant la porte des Arènes de Béziers, au milieu de la foule lors des fêtes de la Santo Estello de Béziers le 25 mai 1902.
Ils sont accompagnés par Fernand Pigot, Marc Varenne et Émile Barthe.

vignette_170.jpg
Ouvière, G. (photogr.)

C'est le 17 mai 1903 que Frédéric Mistral institue la première "Festo Vierginenco" à Arles. Il s'agit d'un rassemblement annuel où les jeunes filles d'Arles d'environ 15 ans et leur costume sont mis à l'honneur.

Le costume provençal est à l'époque en voie de disparition, la mode parisienne a pris le dessus et est alors synonyme d'élégance. Pour inciter les provençales à se distinguer, à réveiller leur « âme provençale », Mistral a l'idée de créer une grande fête populaire où le costume traditionnel serait montré triomphant, acclamé par la foule.

La première cérémonie décore 28 jeunes filles devant Mistral, le prince Roland Bonaparte et sa fille. (Le costume en Provence / J. Charles-Roux, 1909)

En 1904, elles viennent plus nombreuses des alentours d'Arles. Au théâtre antique, elles sont 370 à prendre le costume et à promettre de ne plus le laisser. Jules Charles-Roux parle d'une grande affluence du public venant de toute la Provence pour les acclamer.

Elles défilent en cortège (à cheval pour les Camarguaises), accompagnées de la cantate de Frédéric Mistral créée pour l'occasion. Chaque jeune fille reçoit alors des mains de Frédéric Mistral une broche en argent ornée d'un buste d'Arlésienne et un diplôme dessiné par Léo Lelée. La dernière « Fèsto Vierginenco » présidée par Mistral se déroule le 15 juin 1913. Depuis, cette fête existe toujours mais se déroule aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le dernier dimanche de juillet.


Pour en savoir plus : 

- "Fêtes Vierginencos" de 1904 dans lFigaro du 2 avril 1904 

- J. Charles-Roux, Le costume en Provence avec un sonnet de Frédéric Mistral (Paris, 1909).

- Gérard Baudin, Frédéric Mistral : illustre et méconnu, (Paris, 2010).

- René Jouveau, Histoire du Félibrige. 2, 1876-1914, (Aix-en-Provence, 1970).

- Claude Karkel, Sur les pas de Frédéric Mistral : escapades provençales, (2009).

- Gérard Baudin, Moussu Frederi, ou Clichés d'un poète, (Marseille, 1987).

sur 13