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La Nòbla leiçon
Morland, Samuel (1625-1695)

Dans l’ouvrage  intitulé : The History of the Evangelical churches of the valleys of Piemont, Samuel Morland publie, pour la première fois en 1655, le texte de La Nòbla leiçon (pages 99 à 120 [177-197]). Ce rare recueil d’écrits occitans de l’Église vaudoise témoigne de l’immigration vaudoise, dans les Vallées occitanes d’Italie, pour fuir la persécution.

Ce texte, rédigé par plusieurs auteurs, véritable monument de l'antique Église vaudoise, illustre l’esprit vaudois. À la fois traîté polémique et dogmatique, il marque l’action de l’Église vaudoise pour défendre sa cause. Plus qu’à sa valeur poétique, La Nòbla leiçon doit sa renommée au ton général de l’ouvrage qui s’affirme vaudois, avec l’exposition des préceptes évangéliques et l'énoncé des doctrines de l’église vaudoise.

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La Navarre et les troubadours occitans : histoire d'une rencontre frustrée / María Elena Roig Torres
Roig Torres, María Elena. Conférencier
Conférence de María Elena Roig Torres enregistrée le 11/07/2006 à l'occasion de la 30e Université Occitane d'Été au Centre Universitaire Vauban de Nîmes dont le thème était : Occitanie, terre d'accueil et de partance.

La chercheuse de l'université de Barcelone, après avoir rappelé l’influence de la lyrique des troubadours en Europe au Moyen-âge, réalise un exposé sur les limites de son étendue sur la région Navarre, pourtant voisine.
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L'art de trobar / Antoni Rossell
Rossell, Antoni
Cet article d'Antoni Rossell (Arxiu occità, Universitat Autònoma de Barcelona) est une présentation générale en catalan de l'art du trobar et de la lyrique médiévale occitane dans une perspective occitano-catalane.
Il a été publié en 2003 dans Catars i Càtars i trobadors : Occitània i Catalunya, renaixença i futur / [coordinació Marina Miquel]. Barcelona : Generalitat de Catalunya, Departament de cultura, 2003.
Version occitane dans : Catars e trobadors : Occitània e Catalonha : renaissença e futur / [coordinació Marina Miquel]. Béziers : Centre interregional de desvolopament de l'occitan, 2003.

Consulter l'article en ligne :

Article en ligne sur le site Pàgines de l'Universitat autònoma de Barcelona : consulter l'article.

Vignette d'illustration : Scène de cour, XIIIe siècle (détail). Cantigas de Santa Maria, coll. Biblioteca d'El Escorial.
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Le Dels Auzels cassadors de Daude de Pradas : un traité de fauconnerie en occitan du XIIIe siècle
CIRDÒC-Mediatèca occitana

Le Dels Auzels cassadors du troubadour rouergat Daude de Pradas est une œuvre unique dans le corpus de l’écrit occitan du Moyen Âge. Ce traité de fauconnerie en occitan de 3792 vers octosyllabes, composé avant 1248 reprend plusieurs traités de fauconnerie bien connus. Son caractère unique au sein du corpus occitan - seul traité de ce genre qui nous soit parvenu - en fait un document particulièrement intéressant pour l’histoire des mœurs aristocratiques, mais surtout pour le vocabulaire de la fauconnerie grâce aux descriptions très détaillées des oiseaux qu’il contient. [imatge id=20322]

Autres versions du titre

< Roman(s) dels Auzels Cassadors
< Aisso es lo romans dels auzells de Daude de Pradas

Exemplaires conservés

On connaît cinq copies manuscrites du Dels Auzels cassadors, dont une copie moderne :

  • Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana. Barberini latini 4087.
    Chansonnier b de la tradition (copie moderne du chansonnier de Miquel de la Tor) : Italie, copie de textes lyriques faites entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Le Dels Auzels cassadors commence au f. 30. C'est le manuscrit de référence pour l’édition de Alexander Herman Schutz (1945).
    Accéder au manuscrit numérisé (BAV, Barb.lat. 4087, f. 30).
  • Paris, Bibliothèque nationale de France. Ms. nouvelles acquisitions françaises, 4506.
    Provence, XIIIe siècle. Le traité Dels Auzels cassadors occupe la première partie du recueil (f. 1r-71v), il est suivi de Recettes vétérinaires du XVe siècle (à partir du f. 72r).
  • Sutri, Collegio dei notai (Archivio notarile). D5 n° 8.
    Fin XVe siècle, contient le texte incomplet du traité Dels Auzels cassadors (v. 2751-2957).
  • Vich, Museu episcopal, 200. Catalogne, XIVe siècle.
  • Paris, Bibliothèque nationale de France, Arsenal, 3098 Copie de chansonniers faite au XVIIIe siècle pour Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye. Le traité Dels Auzels cassadors occupe les f. 266-314. Ce serait une copie du BAV, Barb.lat. 4087.

L'œuvre 

Les différentes versions de la vida de Daude de Pradas (présentes dans les chansonniers A, B, I et K) nous disent qu’il est originaire du Rouergue, d’un bourg nommé Pradas, près de Rodez - sans doute l'actuel Prades-Salars. Si aucune source historique ne confirme son titre de chanoine de Maguelonne, l’auteur de sa vida note que Daude « savait beaucoup de la nature des oiseaux de chasse ». De ce troubadour qui vécut au cours des trois premiers tiers du XIIIe siècle il est à noter qu’aux côtés des poésies lyriques qui nous sont parvenues, il se distingue par la composition de deux textes didactiques, le Dels Auzels cassadors ainsi qu’un poème sur les Quatre vertus cardinales dédié à Étienne de Chalençon, évêque du Puy de 1220 à 1231.

Les traités de fauconnerie en langues romanes 

C’est vers le XIIe siècle qu’apparaissent les premiers véritables traités de fauconnerie, dont la pratique constitue un élément central de la culture aristocratique médiévale. Ces traités, alors encore en latin, enseignent les moyens de dresser les faucons, et surtout les remèdes pour soigner les maladies diverses auxquelles le rapace est sujet. C'est au cours du XIIIe siècle que ces traités passent dans le domaine des langues vernaculaires. Pour le domaine occitan, le Dels Auzels cassadors de Daude de Pradas est le seul témoin que l’on connaisse. Il faut attendre le XVe siècle pour trouver deux nouvelles séries de recettes vétérinaires pour soigner les faucons, dont l’une est copiée à la suite du traité de Daude (BnF, ms. NAF 4506)1. Le traité de Daude de Pradas demeure remarquable pour ses descriptions minutieuses des oiseaux.

Contenu du Dels Auzels cassadors 

Première page du <i>Dels Auzels cassadors </i> issu du feuillet 30r. du manuscrit Barb.lat.4087 conservé par la Biblioteca Apostolica Vaticana

En un peu plus de 400 vers, Daude de Pradas se consacre d'abord à la description des oiseaux de proie employés à la chasse. Au chapitre XIV, il déclare qu’il y aurait sept « linhatges » de faucons, qu’il décrit dans les sept chapitres suivants, du « plus vilain » au « meilleur de tous » : le « lanier », le « pelegri », le « montari », le « gruër ho gentil », le « guirfals », le « surpunic » et le « britan ». Dans une seconde partie (v. 547-1961), Daude de Pradas traite de l’entretien et du dressage des oiseaux de chasse, et termine son traité par la classique partie vétérinaire, à savoir les remèdes contre les maladies des oiseaux ( v. 1968-3734).

Les sources du Dels Auzels cassadors 

Le traité de Daude de Pradas n’est pas une œuvre originale mais une compilation de plusieurs traités antérieurs en latin, « traduits et réordonnés en une suite thématiquement bien agencée »2 même si les sources ne sont pas explicitement mentionnées par l’auteur. Les spécialistes ont identifié quatre sources différentes au Dels Auzels cassadors : l’Alexander medicus, le Grisofus medicus, le Gerardus falconarius et le De cura accipitrum d’Adelard de Bath.
Dafydd Evans a signalé qu’un manuscrit du Clare College (Cambridge n° 15) contient ces quatre sources : « il me semble indiscutable que Daude a connu un manuscrit ayant de fortes ressemblances avec le manuscrit de Clare College, qui est le seul à contenir toutes les sources du traité provençal. »3

Éditions et traductions

Éditions

- Les auzels cassadors, poème provençal de Daude de Pradas ; publié avec une introduction par Dr. Sachs, Ire partie, dans Brandeburg, Wiesike'sche Buchdruckerei, 1865, 32 p.
Consulter sur Occitanica : http://www.occitanica.eu/omeka/items/show/12727

- The romance of Daude de Pradas called Dels Auzels Cassadors : edited with introduction, summary, notes and glossary by Alexander Herman Schutz. Columbus, The Ohio State university press, 1945 (contributions in Languages and Literature, n° 11, Romance Language Series)
Nouvelle édition, faite à partir du ms. BAV Barb.lat. 4087. C'est l'édition qui fait encore référence. 


Notes 

1. On trouve une série de recettes vétérinaires en occitan dans un manuscrit picard de la fin du XIVe siècle (BnF, ms. NAF 18800) qui contient la plus ancienne traduction française du De falconibus d’Albert le Grand (f. 1–46). Ce traité contient une traduction occitane des noms de maladie (f. 26-44v) et des recettes vétérinaires en occitan d’une écriture du XVe siècle (f. 46v-48).

2. SMETS, An et VAN DEN ABEELE, Baudouin « Manuscrits et traités de chasse français du Moyen âge. Recensement et perspectives de recherche », Romania, 1998, 116, 3-4.

3. EVANS, Dafydd « Le traité de fauconnerie en vers provençaux : Dels auzels cassadors, son intérêt culturel », dans La chasse au moyen âge : actes du colloque de Nice, 22-24 juin 1979 / [organisé par le] Centre d'études médiévales de Nice. Paris : Les Belles lettres, 1980, p. 9-17.
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Dels Auzels cassadors / Daude de Pradas ; Karl Sachs ed.
Daude de Pradas
Sachs, Karl (1829-1909)
Première édition du traité de fauconnerie du troubadour rouergat Daude de Pradas. Le Dels Auzels cassadors est la seule œuvre cynégétique médiévale en occitan qui nous soit parvenue. Daude de Pradas y compile et réordonne plusieurs grands traités de fauconnerie antérieurs.
Alexander Herman Schutz en a fait une nouvelle édition en 1945 à partir du manuscrit Barberini lat. 4087 (Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana) que Schutz n'avait pu consulter : The romance of Daude de Pradas called Dels Auzels Cassadors : edited with introduction, summary, notes and glossary by Alexander Herman Schutz. Columbus, The Ohio State university press, 1945 (contributions in Languages and Literature, n° 11, Romance Language Series).
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Les fragments de manuscrits « e » et « i » du Breviari d'amor (Romania, t. LVI, 1930) / Clovis Brunel
Brunel, Clovis (1884-1971)
Dans cet article paru en 1930 dans la revue Romania, Clovis Brunel présente et édite le texte de deux nouveaux fragments du Breviari d'amor, les fragments désormais siglés e (Archives départementales du Gard, liasse 1 F 83) et i (anc. Béziers, Bib. Soc. Archéol.).

Lire l'article :

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Matfre Ermengaud de Béziers, troubadour / par Paul Meyer
Meyer, Paul (1840-1917)
Ce chapitre de l'Histoire littéraire de la France (tome 32, p. 16-56) que Paul Meyer consacre à Matfre Ermengaud, auteur du Breviari d'amor, est une des études les plus complètes sur ce vaste poème encyclopédique en occitan de la fin du XIIIe siècle. 
Si de nombreuses recherches, essentiellement à partir des années 1970 et les travaux de Peter Ricketts sur le Breviari d'amor, ont actualisé et corrigé certaines analyses de Paul Meyer, le texte du grand philologue français de la fin du XIXe siècle, demeure une source importante pour la connaissance de cette œuvre à de nombreux points de vue singulière, à la fois au sein du corpus de l'écrit occitan du Moyen Âge, et dans celui des summae ou encyclopédies médiévales. 

L'article contient une reproduction du dessin de l'Arbre d'amor provenant du manuscrit « Harléien 4940 » (le ms. K : Londres : British Library, Harley 4940).

Lire l'article :

Lire l'article de Paul Meyer sur Matfre Ermengaud et le Breviari d'amor sur gallica.bnf.fr
P-Ricketts-couv_edition-Breviari-d-amor.jpg
L'origine d'une publication contemporaine : Le Breviari d'amor : un texte et une passion / Pr. Peter T. Ricketts
Ricketts, Peter Thomas (1933-2013)
Dans cet article paru dans le Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers (9e série, vol. V, 2000-2001), Peter Ricketts relate sa découverte du Breviari d'amor et les étapes du projet d'édition critique de cette monumentale encyclopédie occitane de la fin du XIIIe siècle.

Lire l'article :

Consulter l'article sur gallica.bnf.fr. 
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CIRDÒC-Mediatèca occitana
La duchesse Aliénor d’Aquitaine (vers 1124 -1204) est passée dans la légende pour son destin hors du commun, devenant successivement reine de France et reine d’Angleterre. Elle a été l’objet privilégié des poètes et écrivains de son temps, tantôt partisans, tantôt hostiles, qui nous transmettent deux portraits très différents de la grande dame du XIIe siècle : une « légende noire », celle d’une femme légère et avide de pouvoir, et une « légende dorée », celle d’une princesse brillante, incarnation de la Dame idéalisée des troubadours.

À l’âge de 14 ans, Aliénor hérite d'un des plus importants domaines de l’Europe occidentale, qui s’étend des Pyrénées jusqu’à la Loire. Elle épouse en 1137 l’héritier du royaume de France, le futur Louis VII, et devient reine à ses côtés. Leur mariage est annulé par l'Église quinze ans plus tard, en 1152. Elle épouse alors Henri Plantagenêt, puissant seigneur de la Normandie et de l’Anjou, qui devient roi d’Angleterre deux ans plus tard. Le couple Plantagenêt règne ainsi sur tout l’Ouest du royaume de France et sur le royaume d’Angleterre. Le règne d’Henri Plantagenêt et d’Aliénor va connaître un véritable âge d’or culturel marqué notamment par l’apogée de l’art des troubadours.

Aliénor et les troubadours : mythe ou réalité ?


Aliénor est l’héritière d’une des cours les plus novatrices sur le plan artistique. Son grand-père, Guilhem IX, est le premier troubadour connu et considéré comme le principal inventeur de cet art nouveau qu’est le trobar. Son père Guilhem X est un grand mécène et reçoit de nombreux troubadours comme Cercamon ou le jeune Marcabru.
Devenue reine de France, certains récits dépeignent Aliénor comme une souveraine qui détonne par ses goûts et ses protections artistiques au sein d’une cour moins libérale dans sa conception du désir et de l’amour. Le troubadour Marcabru aurait par exemple été banni de la cour par le roi qui n’aurait toléré le chant d’amour dont la reine était naturellement l’objet privilégié.

S’il est difficile de démêler la vérité historique de la légende, il est certain que Bernat de Ventadorn, qui la nomme explicitement dans une de ses chansons, a été un des grands protégés des cours d’Aquitaine et d’Angleterre. Il est également révélateur que l’âge d’or du trobar occitan se situe au moment du règne d’Aliénor et d’Henri Plantagenêt.

Le couple Plantagenêt et les arts


Quelle que soit la réalité du rôle d’Aliénor dans l’apogée de l’art occitan du chant d’amour dans la seconde moitié du XIIe siècle, le règne du couple Plantagenêt représenta indéniablement un âge d’or culturel. Leurs domaines, au croisement des civilisations d’oc, d’oïl et bretonne, vit éclore et se développer toutes les innovations majeures de la littérature occidentale du XIIe siècle, le roman arturien, la lyrique occitane ou encore l’épopée.

Aliénor d'Aquitaine s'éteint à près de 80 ans à Poitiers en 1204. Sa sépulture à l’abbaye de Fontevraud est surmontée d’un gisant la représentant un livre à la main, dernière innovation que l’on doit à un personnage digne de sa légende.
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Nouveau Testament et Rituel cathare en occitan

Vous trouverez la numérisation de l'exemplaire de la Bibliothèque municpale de Lyon Ms P.A. 36 sur Numelyo 

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