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Bardou, Franc
Entre Calanques marseillaises et profondes vallées du Cabardès, Franc Bardou a recueilli ces poèmes d'avril et d'exil, tissés de ce sentiment de ne plus pouvoir s'orienter dans un monde qui parait chaque jour plus étrange et vidé de tout sens,  « car nous ne sommes pas du monde et le monde n'est pas de nous... », comme le disait déjà la prière cathare cachée dans les registres d'inquisition de Jacques Fournier au XIVe siècle.
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Bardòu, Franc
Prenez garde : vous tenez dans vos mains un fagot de vers en feu.
Franc Bardou y a livré son désespoir, sa rage et son dégoût d'un monde qu'il voit péricliter dans un cynisme abject, égocentrique et vain, conduisant chacun à l'horreur du refus de l'Autre, au désamour global et à la solitude.
Forgé, durant cinq ans, au foyer des souffrances et de révolutions qui ne savent plus naître, dans une langue qui ne sait toujours pas mourir, parce qu'une langue en flamme, qu'il jette, pentecôte profane, à la face de cette société qui ne sait plus se vivre, le poète égaré égraine ses nuits sans sommeil, un chapelet de braises, veillant sans trop y croire, aux bûchers de grands soirs où toute vanité partirait vent de cendres, dans les flammes d'amours retrouvés, d'amours que nul ne sait plus vivre.
Les mots sont ici les pavés d'une langue en révolte contre une inanité qui ne peut que la perdre. Car nulle révolte, désormais, ne saurait la sauver. Mais en son cœur brûlant, cette langue, elle, sait, en se consumant d'amour depuis son origine, comment sauver toute juste révolte. Allons aux barricades, pour une poétique de l'insurrection !
sus 2