La statue antique encore visible aujourd’hui à l’entrée de la rue française, sur la place éponyme, est dans la tradition biterroise, celle du héros de la cité, un certain Pépézuc. Exhumée des vestiges antiques de la ville, elle donne corps au personnage de Pépézuc qui prend sa véritable place dans l’espace public au début du XVIIe siècle lorsque associé à la légende de la ville, il entre dans la littérature en incarnant le personnage central du Théâtre de Béziers. La statue devient alors lieu de vénération et de folklore.
Pépézuc, personnage tutélaire de la ville de Béziers, est représenté par une statue de marbre de l’époque romaine placée au départ de la rue française. Certains érudits ont cru y découvrir la représentation de l’empereur Auguste1;ou la statue d’Hercule2, tandis que d’autres y voient celle de l'empereur romain Tetricus fils (fin du IIIe siècle), chargé de la réparation de la voie Domitienne.
Mentionnée à cet emplacement et sous ce nom en 1348, par le Libre de Memorias de Jacme Mascaro3, la statue fait l’objet de vénération de la part des biterrois. Elle ne se manifeste réellement dans sa fonction symbolique qu’au début du XVIIe siècle, lors des fêtes annuelles des Caritats ("charités", en occitan, il s'agit des fêtes de l'Ascension). Le 16 mai 1616, jour de la fête de l’Ascension est représentée pour la première fois la pièce intitulée L’Histoire de Pépézuc. Cette pièce de théâtre, en occitan, allégorie relative aux troubles qui eurent lieu en France dans les premières années du XVIIe siècle, fait intervenir le personnage de Pépézuc. Pour expliquer ce nom, une référence au capitaine Pierre Pépésuc (ou Pépézuc) qui, « lors de la prise de Béziers par les Anglais, les empêcha seul d’entrer dans la rue principale, qui reçut pour cela le nom de rue française » a été évoquée4. Mais il paraît plus plausible d'y voir simplement une allusion à l'expression occitane pè pesuc (pied lourd ou pesant) qui désigne localement un boîteux. Il n'est pas exclu que l'usage de cette expression comme chafre soit à l'origine de l'appellation de Pépézuc pour certains personnages.
Le personnage prend alors toute sa dimension théâtrale en servant d’ornement aux fêtes des Caritats. Participant aux réjouissances publiques, il est « badigeonné d’un lait de chaux » et « descendant de son piédestal il apparaît sur le théâtre populaire pour exprimer en vers languedociens son opinion sur les évènements du jour5. Pourvue de ses attributs guerriers et virils, garant de la virilité des hommes et de la fécondité des femmes, mise en scène par le carnaval et auprès de laquelle passaient tous les défilés, la statue de Pépézuc était saluée par les autorités, les drapeaux et la musique6.
Le Théâtre de Béziers désigne l’ensemble des pièces jouées à Béziers lors des fêtes des Caritats au début du XVIIe siècle. Il nous est connu par l’œuvre de l’imprimeur Martel qui édite l’ensemble de ces pièces à l’époque même où elles sont jouées. De 1628 à 1657, il publie les textes de 24 comédies, pastorales, monologues ou farces7 dont les auteurs ne sont pas tous connus, excepté un certain Michaille et l’avocat Bonnet auteur de poèmes primés aux Jeux Floraux de Toulouse8. Martel9 fait preuve de militantisme dans la présentation de l’ouvrage. Il embrasse la cause de Pépézuc, le gardien et le conservateur des anciennes traditions et coutumes de Béziers qu’il entend par sa publication remettre à l’honneur. Aussi, l’imprimeur utilise comme marque de fabrique la représentation de Pépézuc.
La gravure sur bois de la page de titre du Triomphe de Beziers au jour de l'Ascension10 publiée en 164411, est la première représentation du « vaillant Pépézuc ». Pour marquer cette double dimension à la fois sacrée et burlesque, voire païenne, du personnage de Pépézuc, l’image s’accompagne d’une légende le qualifiant :
Nevout de Mars, fil de Latonne
Neveu de Mars , fils de Latonne…
Mange murailles, brise picques
Mange murailles, brise piques
Seco Tonnels, vuide Barriques,
Sèche tonneaux, vide barriques…
Grand empregniyare de Chambrieyres
Grand fécondeur de servantes.
Porte drapeau de la littérature et de l’esprit occitans, la représentation de Pépézuc, sera utilisée par les fondateurs du CIDO qui le prennent pour emblème dans leurs premières publications lorsqu’il annoncent la création de la toute nouvelle bibliothèque occitane 12:
« En 1975, un groupe de bibliographes, de savants et d’écrivains associèrent leurs efforts à la ville de Béziers pour créer un Centre International de documentation occitane, public, ce qui était audacieux pour l’époque ».
En plaçant leurs pas dans ceux de Jean Martel13, les fondateurs du CIDO utilisent une image symbole, marque de l’imprimeur biterrois Martel à qui l’on doit la découverte, la sauvegarde du Théâtre de Béziers, théâtre occitan qui aurait inspiré plusieurs pièces de Molière14. Ils reprennent ainsi ses ambitions et fixent leur vocation : sauvegarder et faire connaître le patrimoine de la langue occitane15. Pour cela, ils constituent, à Béziers, une collection publique de référence, unique en son genre, conçue spécialement pour le livre occitan (documentation occitane). Elle portera le nom de Centre International de Documentation Occitane - Bibliothèque d’Occitania, utilisé dès 1978, avant de devenir en 1999 le CIRDÒC Mediatéca occitana qui poursuit aujourd’hui ses objectifs.
77 rue Magenta
69100 VILLEURBANNE
Tél : 04 78 70 81 75
fax : 04 78 70 81 85
www.cmtra.org
En vous baladant dans les rues d’Aigues-Mortes, vous passerez peut-être rue Nicolas Lasserre. Qui était donc "Mestre Nicoulau" ? Découvrez-le, et avec lui l’histoire de sa cité. En déambulant près des remparts, vous pourrez, durant la foire d’Aigues-Mortes, assister à l’abrivada... Qu’es aquò ? Pour être incollable sur la bouvine, suivez donc un guide de choix : le marquis Folco de Baroncelli lui-même !
Ces vidéoguides d'animation ont été réalisés en 2014 dans le cadre du projet e-Anem, financé par le FEDER en Languedoc-Roussillon.
Les collections de la Bibliothèque de Médecine de Montpellier conservent un précieux et mystérieux manuscrit médiéval occitan, la Cirurgia, qui n'a pas encore livré tous ses secrets. Doit-on cette traduction occitane du chirugien d'Al-Andalus Albucasis au comte Gaston Febus, Gaston III de Foix-Béarn ?
Il est un autre domaine qui demeura longtemps sinon une science, du moins un réel savoir-faire, c'est celui de la bugada, la lessive. Les demoiselles de Grabels, commune au nord de Montpellier, en firent leur spécialité.
Ces vidéoguides d'animation ont été réalisés en 2014 dans le cadre du projet e-Anem, financé par le FEDER en Languedoc-Roussillon.
Per dètz setmanas, Fecas e Godilhs prenon possession de Limós. Mai de dos meses de fèsta per carnaval mai long del monde, arrosat a l’ocasion de sa darrièra serada, la Nuèit de la Blanqueta, pel tuc del meteis nom, lo mitic vin blanc petonejaire de Limós.
Aquestas videoguidas d'animacion foguèron realizadas en 2014 dins l'encastre del projècte e-Anem, finançat pel FEDER en Lengadòc-Rosselhon.
Durant des siècles, l’élevage du ver à soie et la transformation de son cocon en un précieux textile sont demeurés un secret oriental jalousement gardé. À la Renaissance toutefois, celui-ci est largement éventé et l’on entreprend en France de produire de façon intensive ce produit de luxe.
Coup d’œil sur la sériciculture cévenole, et coup de projecteur sur l'enfant du pays Anne Clément, une femme de théâtre dont les créations contemporaines ont joué un rôle clef dans la renaissance du théâtre occitan.
Ces vidéoguides d'animation ont été réalisés en 2014 dans le cadre du projet e-Anem, financé par le FEDER en Languedoc-Roussillon.
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Tous deux évoluèrent du côté d'Alès. C'est en effet au mas Soubeyran, aujourd'hui Musée du Désert, à Mialet, qu'est né en 1680 Pierre Laporte dit Rolland. Quelques années plus tard, en 1710 naît Pierre-Augustin Boissier de Sauvages : si Laporte lutta pour la liberté de culte, c'est en faveur de la langue occitane que Boissier de Sauvages, membre d'une grande famille alésienne, orienta son action.
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Dès le Moyen Âge, Lodève s'affirme comme un centre textile majeur. La région, idéalement placée au c?ur des carrefours d'échanges de matières premières lainières, accueille au fil des siècles pas moins de deux manufactures royales. Villeneuvette, en occitan "La Fatura", constitue un rare exemple de manufacture en milieu rural.
Aventurons-nous ensuite à quelques kilomètres de là sur le plateau du Larzac. Ici le calme et la nature ont repris leurs droits, pourtant le site accueillit au cours des années 1970 l’un des grands mouvements sociaux du XXe siècle. Gardarem lo Larzac !
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Au cours du XXe siècle, sa pratique connaît un essoufflement avant que l'action de différents passionnés, dont l'auteur occitan d'Argelliers, Max Rouquette, ne concoure à un renouveau et à une restructuration de ce sport.
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