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Chanson officielle du Carnaval de Nice 1911 / Menica Rondelli ; H. Tarelli
Rondelly, Menica (1854-1935)

Tous les ans, pour l'organisation du carnaval de Nice, un grand concours était lancé pour la création d'une chanson appelée à devenir la chanson officielle du carnaval et chantée tout au long du défilé. Les partitions et les chansons sélectionnées étaient ainsi éditées puis vendues les semaines précédant et suivant le carnaval.
De toutes les propositions ce fut celle présentée ici, en dialecte Nissard, qui remporta le concours en 1911.

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Air du Guet - L' Antoni / Teatre de la Carrièra
Teatre de la Carrièra

Premier extrait musical de la pièce, L'Air du Guet fait partie de la tradition carnavalesque d'Aix-en-Provence.

L'Antoni, est, elle, une chanson présente en Languedoc et Provence.

 


Paroles de l'Antoni : (transcription fidèle du texte de la pochette ; peut contenir des erreurs)


Ma filha te vòls maridar

Ma fille, tu veux te marier
Avem ges d'argent per te donar Nous n'avons pas d'argent à te donner
Qu'es aquò d'argent ? Qu'est-ce que c'est l'argent ?
Qu'apelatz d'argent ? Qu'appelez-vous l'argent ?
Empruntaren nòstres parents Nous emprunterons à nos parents
   
REPIC REFRAIN
L'Antoni, lo vòli L'Antoine je le veux
Maridatz-me per aquest'an Mariez-moi cette année
Ièu podi plus esperar tan ! Je ne peux attendre plus !
   
   
Ma filha te vòls maridar Ma fille tu veux te marier
Avem ges de pan per te donar Nous n'avons pas de pain à te donner
Qu'es aquò de pan ? Qu'est-ce que le pain ?
Qu'apelatz de pan ? Qu'appelez-vous du pain ?
Los bolangièrs coion tot l'an Les boulangers cuisent toute l'année
   
   
Ma filha te vòls maridar Ma fille tu veux te marier
Avem ges d'abit per te donar Nous n'avons pas d'habits à te donner
Qu'es aquò d'abit ? Qu'est-ce que c'est des habits ?
Qu'apelatz d'abit ? Qu'appelez-vous des habits ?
Empruntarem nòstres amics Nous en emprunterons à nos amis
   
   
Ma filha te vòls maridar Ma fille tu veux te marier
Avem ges de crotz per te donar Nous n'avons pas de croix à te donner
Qu'es aquò de crotz ? Qu'est ce que c'est une croix ?
Qu'apelatz de crotz ? Qu'appelez-vous une croix ?
S'embrassarem ben totes dos On s'embrassera bien tous les deux
   
   
Ma filha te vòls maridar Ma fille tu veux te marier
Avem ges de lièch per te donar Nous n'avons pas de lit à te donner
Qu'es aquò de lièch? Qu'est ce qu'un lit ?
Qu'apelatz de lièch ? Qu'appelez-vous un lit ?
Cocharem long dels escaliers Nous coucherons le long des escaliers
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Bogre de Carnaval, une pièce du Teatre de la Carrièra

Créée et interprétée par le Teatre de la Carrièra, la pièce Bogre de Carnaval raconte une histoire de vie et de mort, une histoire de la vie quotidienne, celle d'Antoni Testanboi et de Marion, l'histoire de leurs amours, de leur mariage, la naissance et l'éducation de leur enfant, leur mal-mariage, la maladie de l'Antoni et la mort finale de leur couple...

Pour réaliser cette pièce, les membres du Teatre de la Carrièra se sont interrogés sur la tradition carnavalesque comme contribution à la lutte menée par le mouvement occitan dans les années 1970 pour monter un spectacle s'inspirant des forces libératrices et subversives qui traversent Carnaval.


Pour cela, des enquêtes ont été réalisées en Languedoc et en Provence ont permis de recueillir les chants présentés lors du spectacle. Ces chants ont été réinterprétés afin de restituer avec les moyens d'un spectacle l'esprit carnavalesque et de le livrer au spectateur avec toute sa saveur, ses potentialités de contestation et de liberté. Un disque vinyle, édité par le label Ventadorn, est sorti en 1978 : les titres qui y figurent sont reportés ci-dessous, en bas de page. [imatge id=174]

Les membres du Teatre de la Carrièra :
Alranq, Claude 
Clément, Anne
Coulomb, Christian
Pelletier, Manuel
Roquefeuil, Jean-Louis
Tuech, Maurice
Verdié, Patrick
Bonafé, Marie-Hélène


À propos de la création de la pièce :
 
« Dans le début des années 70, j'avais découvert Les travaux et les jours de Dario Fo et c'était une révélation d'entendre ces chants populaires chantés par des grandes chanteuses comme Giovana Marini (avec qui nous avons travaillé plus tard sur Yerma) et Catarina Bueno. Puis quand je suis  venue jouer au Teatre de la Carrièra, mon premier rôle  était celui d'un homme, le Cinglou le nervi du patron des mines dans Tabò. Et après cette expérience j'ai joué beaucoup de rôles d'hommes avec beaucoup de plaisir : c'était déjà le carnaval. Avec Marie Hélène Bonafé nous avions  réalisé toutes les deux une soirée « d'animation » cévenole avec La disputa au liech de Jean Castanha où je jouais le vieux mari et des chants. Cette soirée autour des chansons a créé une envie d'aller plus loin dans cette voie.
Par ailleurs nous découvrions les carnavals : Limoux, Pézenas surtout et cette cérémonie inconnue pour moi protestante des Cévennes. Avec Claude nous avons fait des stages de formation sur le jeu carnavalesque, nous avons aussi suivi un stage « commedia dell'arte » avec Jacques Lecoq à Paris.
Toute ces découvertes nous ont donné envie de faire un spectacle sur le carnaval. Dans mon enfance à Saint Hippolyte on chantait et jouait la chanson La noce à Aimée, nous sommes donc partis d'une noce avec improvisations, le monde à l'envers hommes en femmes, femmes en hommes. Pour le travail    du chant Catarina Bueno est venue nous aider et Claude Alranq  soutenait le travail. Mais c'était avant tout une création collective : 4 comédiens et 3 musiciens.
Le travail sur les personnages carnavalesques qu'ils soient comédiens ou musiciens était très riche : tout en étant comiques ils devaient aussi par moment inspirer la pitié – le pauvre cocu par exemple. La participation avec le public   était très importante : au milieu du spectacle nous allions inviter les gens à danser dans la salle. Le spectacle s'est beaucoup joué dans des salles communales.
La mise en scène était très simple comme dans le théâtre de tréteaux, l'acteur était le roi mais sans jamais prendre le devant de la scène: c'était une équipe énergique et qui allait de l'avant. Toute cette énergie c'était tout le travail théâtral que fait l'équipe du Teatre de la Carrièra depuis des années et les pistes de jeu proposé par Claude Alranq avec le corps et la voix habités par les personnages populaires de l'Occitanie.
Un des plus grands souvenirs est la tournée en Bretagne, jouer dehors en plein hiver...En 2001 j'ai fait une tournée de contes en Bretagne et il y avait des anciens de 1978 qui m'ont dit : pour nous Bogre de Carnaval a été très important: après on a commencé à ajouter des couplets à nos chansons, une chanson c'est une histoire. J'ai pensé aux cantastorie italiens. »

Anne Clément



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Carnaval, Cérémonies et chants de l'enfance / Jacques Bouët
Bouët, Jacques

Enregistrement traité dans le cadre du programme Patrimoine Oral du Massif Central.
Entretien avec plusieurs chanteuses qui récitent ou chantent tour à tour plusieurs chansons de leur enfance, aussi bien en occitan qu'en français.

 

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Jujamen dau caramentran Gargantuas Iè au Clapas / Estièine Delmas
Delmas, Etienne (1870-1910)
Jugement de M. Carnaval à Montpellier en 1897, comprenant en dernière page, la chanson Adiu paure Carnaval.
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Proucès de Dona Gargamella / pèr Estièine Delmas
Delmas, Etienne (1870-1910)
Gros, Charles (1841-1911)
En 1897, Montpellier brûlait Gargantua Ier à l'occasion des festivités de Carnaval. L'année suivante, le carnaval de la capitale héraultaise mettait à l'honneur son épouse, Dona Gargamella, dont le procès, venait conclure la fête.
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Jutjomen de Capcarrat / Louis Vestrepain
Vestrepain, Louis (1809-1865)

Louis Vestrepain (1809-1865), cordonnier et poète-ouvrier toulousain, donne ici un jugement de carnaval, sous le nom de Jutjoment de Capcarrat. Cette fête, ses manifestations et rituels étaient l'une des principales sources d'inspiration de ses écrits. Le jugement est suivi de la chanson La Coucudo et Capcarrat.

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Fouet de carnabal attribué à Louis Vestrepain
Vestrepain, Louis (1809-1865)

Le fouet de carnabal est une succession de satires, moquant selon l'esprit de carnaval, un certain nombre de comportements condamnés par son auteur, Louis Vestrepain, qui n'a toutefois pas aposé son nom sur ce recueil.

Louis Vestrepain (1809-1865), cordonnier, fait partie de la génération dite des « poètes-ouvriers » occitans. Il participe aux côtés de Lucien Mengaud (1805-1877), musicien, peintre, bijoutier puis secrétaire de mairie, au renouveau de la culture occitane toulousaine, sa ville natale. 

Ses premiers écrits paraissent dès 1836, et rencontrent immédiatement un certain succès. En 1860, il réunit dans un même recueil, Las espigas de la lenga mondina, une sélection de ses précédentes publications. Le succès rencontré, conduira par la suite à de fréquentes ré-éditions de cette œuvre.

S'inspirant des auteurs phares de son époque, dont Jasmin qui semble son modèle principal, Louis Vestrepain s'essaye tant à la poésie lyrique, qu'au genre folklorique. Souvent satiriques, ses poèmes mêlent occitan et français, et sont autant de portraits en rime de la vie quotidienne de Toulouse au XIXe siècle, dévoilant les mœurs et coutumes de son époque.

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Coutumes et chansons du Carnaval en Béarn / J.-B.Laborde
Laborde, Jean-Baptiste (1878-1963)

Réunis en 1914 en un seul ouvrage paru sous le titre de Carnaval en Béarn : coutumes et chansons (Pau, E.Marrimpouey), ces textes furent présentés une première fois dans la revue Reclams de Biarn e Gascougne (n°2-4, février-avril 1914).

L'auteur, Jean-Baptiste Laborde (1878-1963), prêtre et historien béarnais, y fait état des coutumes et chansons relevées en Béarn lors des commémorations de carnaval passées et de son temps. 

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Buffatièira, la danse des soufflets
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)

Le carnaval constituait autrefois un événement très populaire, notamment dans les villages de l'Hérault. Les divertissement organisés lors de ces réjouissances étaient variés, proposant défilés de chars, fanfares, concours et diverses danses.

Parmi celles-ci, figure le branle des Soufflets (Bofets de la plaine de l'Hérault), parfois aussi connu sous le nom de buffatière (Montagne Noire), ou Bufali (Carcassès). Elle est le plus souvent dansée le Mercredi des Cendres, jour de la dissolution des corps selon l'Evangile, ce qui explique la présence de farine, cendres, ou confettis dans de nombreuses interprétations de la Danse des soufflets. (cf. La fête en Languedoc de Daniel Fabre et Charles Camberoque. Privat, 1977).

Les danseurs, vêtus de chemises et de bonnets de nuit féminins, sont armés de soufflets de cuisine, tandis qu'en tête de cortège, le meneur de la danse, parfois juché sur un âne, porte la plupart du temps un soufflet de forgeron, plus imposant.

Débutant par des farandoles le long des rues, le branle des Soufflets se pratique généralement sur une place, au son du tambourin et du hautbois. Le corps plié en deux, les participants soufflent de leur instrument le bas du dos de leur prédécesseur. Ils se redressent alors et placent leur soufflet de leur main droite, à hauteur de visage, avant se placer l'un à la suite de l'autre de façon à former un rang. Ils entament alors la chanson des soufflets. (cf. Les danses Populaires, les Farandoles, les Rondes, les Jeux Chorégraphiques et les Ballets du Languedoc Méditerranéen de Jean Baumel. Toulouse, 1958).

Nous vous proposons ici les paroles et les pas rapportées par Jean BAUMEL dans son ouvrage (op.cit. P.98-106.) D'une région à l'autre et selon les versions, ce modèle est susceptible d'évoluer. Nous reproduisons ici le texte tel qu'il a été proposé par l'auteur ainsi que sa traduction en français. Vous trouverez également ci-après en gras, une version proposant une orthographe corrigée du texte original.

« E, Jan dansaba san culota/ E, Janetoun san coutilloun »

« Et Jean dansait sans culotte/ et Jeannette sans cotillon (jupon) ».

E Joan dançava sens culòta/ E Joaneton sens cotilhon.

 

Se penchant alternativement de droite à gauche, et de gauche à droite, ils interprètent alors le refrain :

«  E bufa ie au cuou/ Que n'a bien besoun »

«  Et soufflez-lui au derrière/ Il en a bien besoin ».

E bufa li al cuol/ Que n'a ben de besonh.

 

La danse est ensuite complétée par des pas français en avant et en arrière ou des pas de polka selon les versions, sur le refrain suivant :

« Jamaï, gagnan bimboya/ Tant que faren autan./A toutas aquellas fillas/ Ie cau un galan/ Lou pe, lou pe, lou pe. (bis)

« Jamais, ils ne feront fortune/ S'ils continuent à agir ainsi./ A toutes ces filles/ Il leur faut un galant/ Le pied, le pied, le pied. »(les danseurs tapent du pied).

Jamai ganhan « bimboya »/ Tant que faràn aital/ A totas aquelas filhas/ Los cal un galant/ lo pè, lo pè, lo pè. (bis).

« La man, la man, la man ».

« La main, la main, la main ».

La man, la man, la man.

 

Les danseurs élèvent le soufflet de bas en haut :

« A toutas aquellas fillas/ Ie cau un galan ».

«  A toutes ces filles/ Il leur faut un galant. »

A totas aquelas filhas/ Los cal un galant.

 

Les participants font ensuite une ronde avant de se remettre en ligne :

« Toujours me parloun de mas caousses/ Jamaï me las petassoun ».

« Toujours ils me parlent de mes chausses/ Mais jamais, ils ne me les réparent. »

Totjorn me parlan de mas cauças/ Jamai me las pedaçan.

 

Les jeunes hommes terminent leur danse face à face, le corps penché :

«  E bufa ie au cuou/ Que n'a bien besoun »

«  Et soufflez-lui au derrière/ Il en a bien besoin ».

E bufa li al cuol/ Que n'a ben de besonh.

 

Avant de quitter la place, le dos penché, remuant les genoux de l'intérieur vers l'extérieur, en jouant du soufflet.

 

François Dezeuze, dans son ouvrage Saveurs et Gaïtés du Terroir Montpelliérain (Montpellier, 1935, p235.) précise que la danse reprenait parfois après le repas, faisant intervenir pour moitié des porteurs de bougies allumées, pour l'autre des danseurs munis de soufflets, cherchant durant le branle à éteindre ces flammes.

Notons qu'il existe en fait de nombreuses variantes de cette danse, n'ayant le plus souvent en commun que le seul costume (blanc) et l'intérêt pour le séant des partenaires. Ainsi à Portiragnes, les soufflets étaient préalablement remplis de farine, tandis qu'à Bessan, la danse était réalisée par des enfants. (Baumel, op.cit.). Toutes visent également à purifier les des corps avant l'entrée dans la période du Carême.  

sur 6