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CREDD-rocaires_animals-totemics-2p.pdf
Centre de ressources d’éducation au développement durable (CREDD)
Guillon, Adèle
couverture du hors-sérieLe Centre de ressources d'éducation au développement durable de Vailhan (CREDD) propose dans cette publication une découverte illustrée des "animaux totémiques", manifestations du patrimoine culturel immatériel occitan, et des légendes qui les mettent en scène.

Retrouvez dans la Maleta d'Occitanica l'intégralité de ce hors-série trilingue (français, occitan, anglais) du bulletin de liaison du CREDD, réalisé en partenariat avec le CIRDOC, et un accès par fiche à chacun des animaux.

Responsable de la publication : Guilhem Beugnon. Illustrations : Jane Appleton.
Présentation : Claude Alranq
Textes des légendes : Adèle Guillon.
Traduction anglaise : Adèle Guillon et Jane Appleton.
Traduction occitane : Lo CIRDÒC

Fruit d’un partenariat entre la DSDEN de l’Hérault et la communauté de communes des Avant-Monts, le CREDD a pour mission d’accompagner les classes de primaire et secondaire du département de l’Hérault dans la mise en œuvre de projets pédagogiques liés au patrimoine, à l’environnement et au développement durable. Il assure par ailleurs, trois fois par an, la publication d’un bulletin de liaison numérique et développe des outils didactiques mis à disposition gratuite des classes.

Pour écouter les textes des légendes lus en occitan :

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Carnavàs !, le documentaire sonore de Péroline Barbet
Barbet, Péroline
Péroline BARBET est réalisatrice sonore mais aussi chercheuse et mène des collectes de la parole. Elle mêle aux enregistrements et à ses réalisations des données issues de ses recherches proposant ainsi des documentaires sonores et des productions entre ethnologie et création.

Extrait de la présentation de Carnavàs ! sur le site internet de la réalisatrice, Péroline BARBET :

« De février à mars 2017, j'ai enregistré les carnavals de Pézenas (Hérault), Marseille (Bouches-du-Rhône) et Murs (Vaucluse). Chaque carnaval est singulier, la fête s’imprègne des lieux, elle en offre une représentation. Mais si la fête met en scène et parle de la localité, elle incarne aussi une humanité plus large. C’est de ces différences et de ces permanences dont il est question dans ce documentaire. »

Avec les témoignages de :

  • Claude Alranq, Sylvie Cavalié-Alranq et Marie Gaspa à Pézenas (musique du carnaval : Les Amis du Poulain)

  • Brigitte Briot, Jean-François Perrimond, Hélène Attya-Amar, Jean-Marc Lamour et Alessi Dell’Umbria à Marseille (musique du carnaval : Gamelan Bintang Tiga (Marseille), La grouvandole, Henri Maquet/ Delta sonic)

  • Fabienne et Pascal Bigot à Murs (musique du carnaval : Saboï)

Présentation des carnavals enregistrés :

Pézenas (Hérault)
Le carnaval de Pézenas, avec ses animaux totémiques saisit toute la ville pendant plusieurs jours et suit un déroulement rituel très orchestré. Aujourd’hui, la ville entière vibre au rythme du carnaval, si bien que tous les magasins de la ville ferment plusieurs jours à cette occasion. Le lundi gras, les Fadas sortent un animal imaginaire, le Tamarou. Mardi gras, c’est l’acmé de la fête, avec la sortie du Poulain, l’animal emblématique de la ville. Il est porté par une dizaine d’hommes regroupés dans l’association « Les amis du Poulain » et est accompagné de sa bande de musiciens (fifres et tambours). Le Poulain rejoint ensuite son local.

Marseille (Bouches-du-Rhône)
Le carnaval de la Plaine est un carnaval urbain, indépendant, autogéré, né il y a une quinzaine d’années à l’initiative d’une poignée de militants culturels et du réseau d’habitants du quartier de la Plaine à Marseille. Il prend possession de la ville en plein après-midi, le dimanche et sinue, sans demande d’autorisation préfectorale, dans les dédales des quartiers de Noailles et de la Plaine. Le carmantran (Carnaval), généralement lié à l’actualité politique de la ville, est brûlé à la nuit tombée sur la place de la Plaine.

Murs (Vaucluse)
Dans le petit village de Murs, le Carnaval a lieu fin mars. Il est organisé par le Foyer Rural, avec l’aide de tous les gens du village. Il est accompagné depuis des années par la troupe Saboï, qui anime la fête avec ses fifres, tambours et trompes. Ce carnaval fait revenir des personnages rituels comme les mariés, le diable, ou encore la bande des Bouffets. Bonhomme carnaval est jugé sur la place de l’église. Le procès est dit en occitan et en français. Il est ensuite brûlé la nuit, sur la place de l’église, après un bon repas pris ensemble, et une retraite au flambeau. »

Photo : Erik Delamotte
Résidence à l’Atelier-Studio d’Euphonia, dans le cadre des Prix Phonurgia Nova 2016

En savoir + sur l'auteur et sur le documentaire
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Lenga d'òc/Lengo d'o : La Ronda Europenca dei Gigants e Totems / Tè Vé Òc
Tè Vé Òc. Producteur
Émission du 20 juillet 2017

Le premier dimanche de juillet a eu lieu une nouvelle manifestation qui a vocation à se pérenniser. Il s'agit d'un regroupement des emblèmes des communes concernées par la culture totémique. Des représentations qui reflètent l'identité d'une ville, d'un village. L'enjeu de cette partie du patrimoine culturel immatériel sera au coeur de la manifestation. S'y est également déroulé la création officielle de la fédération "Totemic", qui permet à ses membres d'avoir une tribune et une communauté.

Un reportage d'Amy Cros.

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Le "Camèl" de Béziers raconté par Serge Boyer / CIRDÒC
Centre inter-régional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)
Boyer, Serge
Pourquoi le Chameau tient-il une place de premier plan dans le patrimoine culturel immatériel de Béziers (34) ?

Dans cet entretien filmé en 2012 au CIRDÒC, Serge Boyer, médiateur du patrimoine au Musée du Biterrois, revient sur la légende et l'histoire de l'animal totémique, et la place dans la vie de la cité de ce "Camèl" qui arbore la devise "Sèm fòrça", "Nous faisons nombre".
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Le Poulain de Pézenas - Fête du retour / Hélène Morsly, réalisatrice
Morsly, Hélène. Metteur en scène ou réalisateur.
Filmé ici par Hélène Morsly en 2014, le Poulain, animal totémique de Pézenas (34), vient accueillir chaque année le 2 août les enfants du pays exilés qui n'ont pas pu célébrer carnaval avec lui.
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La Mort du Bœuf de Mèze / Hélène Morsly, réalisatrice
Morsly, Hélène. Metteur en scène ou réalisateur.
La réalisatrice Hélène Morsly a filmé ici la mort rituelle du Bœuf de Mèze (34), animal très populaire du bestiaire languedocien.
Le Bœuf de Mèze est bien connu des habitants de l'Hérault : s'il fait souvent partie des événements locaux et qu'il se montre à diverses occasions comme les tournois de joutes, à l'occasion d'une élection ou d'un enterrement, c'est surtout lors du Corso fleuri des 1er et8 mai et pendant la fête de Mèze que l'on peut l’apercevoir. La mise à mort du Bœuf a lieu quant à elle le lundi aux alentours du 19 août pour la St-Hilaire. Ce jour là, la population locale mais aussi les touristes sont nombreux pour assister à l'événement. Le Bœuf est un des animaux les plus impressionnants du bestiaire languedocien. Puissant et imprévisible, il surprend et poursuit tous ceux qui se mettent sur son chemin. C'est toujours sur l'esplanade du village que l'on peut voir la mise à mort du Bœuf. La foule y est immense pour assister à la mort symbolique de l'animal totémique, qui renaîtra de ses cendres lors du Corso de Mèze au mois de mai suivant.
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Le Bœuf de Mèze et les Jouteurs / Hélène Morsly, réalisatrice
Morsly, Hélène. Metteur en scène ou réalisateur.
Ces images d'Hélène Morsly suivent les déambulations du Bœuf, animal totémique de Mèze (34), et des jouteurs dans les rues à l'occasion de la fête de Mèze, les 16 et 17 août 2014.

La fête de Mèze a lieu chaque année lors de la St Hilaire, le week-end le plus proche du 19 août. Les festivités débutent dès le samedi pour durer jusqu'au mardi suivant.  Le Bœuf de Mèze, accompagné du Chivalet, sera de sortie les samedi et dimanche à 9h dans les rues de la ville. Cependant, la course du Bœuf est imprévisible.
Le samedi a lieu le grand tournoi régional des joutes languedociennes. Le Bœuf est d'ailleurs régulièrement associé aux tournois de joutes : il n'est pas rare qu'il soit de sortie pour célébrer un des vainqueurs.
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Le Poulain de Montblanc
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Le Carnaval de Montblanc et son animal-totem « Le Poulain » nommé parfois et depuis peu de temps « Lo Testut » (prononcé Lou Tèstut).
Le Carnaval de Montblanc est un rendez-vous que les Montblanais ne veulent pas rater. Leur Poulain y amène sa folie au milieu des « enfarinades » et des chants.

Le Carnaval de Montblanc, se déroule sur deux jours entre la fin du mois de Mars et le début du mois d’avril.
Le Poulain danse au Carnaval en fonction des générations qui le font vivre, des périodes de l'histoire. Il est amené à vivre et disparaître régulièrement : des années où le Carnaval se déroulait sans lui et des années sans Carnaval non plus. Mais le Carnaval ressurgit toujours et viens chasser l’hiver des Montblanais avec en tête des « carnavaliers » : le Poulain. Bête sauvage à dompter, qui n’en fait qu’à se tête ce qui lui a donné le sobriquet de « Testut ». Il est parfois accompagné d'une réplique miniature : Le poulain des enfants.
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L'Âne de Bessan
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Dans le village de Bessan se déroule, depuis fort longtemps, un rituel curieux autour de l’Âne.
A l’approche de la Saint Laurent (10 août), la population, venue nombreuse, est au rendez-vous pour quelques jours de fête. L’Ase, l’animal emblématique de la ville, dansera de longues heures. De l’église à la rue, de placettes en maison de retraite, des élus de la ville à la communauté, l’âne parade en faisant raisonner les cœurs de ceux qui le font vivre.

La fête de la Saint Laurent est la fête locale de Bessan. Chaque année, elle se déroule sur cinq jours, week-end inclus. Les sorties de l’Âne constituent les moments forts, d’où le deuxième nom donné à la fête: « La fête de l’âne ». L’animal est au centre des festivités et ce n'est d’ailleurs qu’à l’occasion de la Saint Laurent que la population peut profiter de sa présence. Outres quelques évolutions, le public assiste a un programme qui a un cadre identique selon le jour.
Ainsi les Bessanais et les touristes voient la première danse de l’âne à 17h précise, le samedi proche du jour de la Saint Laurent. La journée de dimanche est bien remplie mais les moments phares sont ceux : de la bénédiction et de la messe en présence de l’âne et bien évidemment la remise des bouquets où la jeunesse met à l’honneur la municipalité. Le lundi et mardi, les journées un peu moins protocolaires, réuniront la population autours de l’âne à travers de différentes animations. Le dernier jour de la fête l’animal aura le droit de se reposer mais c’est alors le petit âne qui sera de la partie pour finaliser l’événement.
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Le Bœuf de Mèze
CIRDÒC-Mediatèca occitana
LO BUòU
« Moi, je suis l’un des animaux totémiques les plus impressionnants : loin du Coucaïrous débonnaire, des Poulains joueurs ou du Chameau placide, je fais presque peur avec mon énorme tête surmontée d’une immense paire de cornes, ma gueule qui s’ouvre largement, et mes puissantes mâchoires qui reprennent le rythme du tambour en claquant bruyamment : clac / clac / clac-clac-clac (1, 2, 1-2-3). Mon origine serait liée au culte de Mithra (Orient ancien), qui avait dompté et sacrifié un taureau, du sang duquel étaient nées toutes les créatures vivantes. Je symbolise donc aussi la renaissance après la mort. »
LEGENDE
En 59 de notre ère, une famille pauvre venue des environs de Béziers vint s’installer sur les bords de l’Etang de Thau. Elle se mit à défricher la plaine, à l’endroit appelé « Los Murgos », vivant là de son travail et de la pêche, très abondante à cette époque. Une solide paire de boeufs l’aidait dans sa tâche.
Grâce à un travail acharné, la famille connut bientôt l’aisance, puis la richesse... Lorsque les deux boeufs furent morts, on conserva la peau du plus beau, qui fut étalée sur un support en bois, en souvenir de cette bête courageuse. Et cette dépouille fut promenée chaque année pour les grandes occasions... Lorsque la peau primitive fut usée, on construisit un mannequin colossal, bien plus grand qu’un vrai boeuf, recouvert d’une toile brune. On lui tailla une tête de bois avec des cornes. Ce boeuf est, depuis, de toutes les fêtes et de toutes les manifestations...
Dans l’animal totem, 8 à 10 hommes peuvent se loger pour le mouvoir. L’un d’eux est chargé uniquement d’actionner la tête et les mâchoires de la bête au moyen d’une gaule.
À l’extérieur, le meneur (ou cornac), armé d’un long aiguillon, commande l’animal et décide des figures à exécuter. Le Boeuf parade uniquement dans la ville pour les deux corsos fleuris et pour la fête votive, qui a lieu le 19 août, et où il est toujours en tête du cortège. Il ouvre officiellement cette fête qui va durer trois jours, durant lesquels il anime par sa présence toutes les animations et défilés à travers la ville.
La course du Boeuf dans les rues de Mèze est imprévisible : à tout moment, il peut courir et même foncer sur ceux qui se mettent en travers de son passage ! Avec ses larges cornes, il éloigne les plus hardis qui veulent s’opposer à lui. Il est aussi capable de ruades, de trémoussements, de pas de danse, scandés par la musique qui l’accompagne...
Cet animal fort apprécié de la population rend aussi visite aux balcons des maisons, où lui sont jetées des pièces de monnaie qu’il récupère dans sa gueule ouverte...
Le dernier soir de la fête a lieu « la mort du Boeuf », qui doit mourir pour mieux renaître... Le sacrifice a lieu sur l’Esplanade. L’animal effectue d’abord sa course au milieu des badauds, monte dans le kiosque pour danser, s’amuse à faire éclater dans sa gueule des ballons gonflés...
Puis le meneur exécute quelques passes de corrida à l’aide d’une muleta fictive, et soudain, il transperce la tête du Boeuf avec une épée postiche... le Boeuf tremble, vacille, d’un côté, de l’autre... et tombe raide mort, dans une marre de sang répandu pour l’occasion, sous les « bravos » de la foule...
Avant sa mise à mort, le Boeuf initie les enfants à la « mort symbolique » : il les avale par sa gueule béante, et les fait passer dans son ventre... d’où ils ressortiront quelques instants plus tard, pour renaître plus forts et plus sains...
Cet héritage de l’initiation au culte de Mithra (où le sang du boeuf répandu sur l’initié le faisait naître une seconde fois) n’est plus qu’un jeu : il faut voir les enfants se bousculer pour être les premiers avalés ! Ils plongent tête la première dans la gueule du Boeuf et sont récupérés à l’intérieur de la structure par les porteurs...
sur 6