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Daniel Fabre, anthropologue et historien du Languedoc
Daniel Fabre (1947-2016) est un anthropologue né à Narbonne dans une famille occitanophone et catalanophone. Maître de conférences à l’université de Toulouse, il fonde en 1978 avec l’archéologue Jean Guilaine, le Centre d’Anthropologie des Sociétés Rurales devenu ensuite le Centre d’Anthropologie de Toulouse. Il collabore avec de nombreuses revues scientifiques.
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Lo Consistòri del Gai Saber e los Jòcs florals
Assié, Benjamin

Les Jeux floraux sont un concours de poésie en langue occitane instauré en 1324 par le Consistòri del Gai Saber, qu’on peut sans doute considérer comme la plus ancienne académie littéraire au monde. La création d’un concours poétique en langue occitane au début du XIVe siècle est une tentative de restauration de la langue occitane comme grande langue de création poétique après la fin de l’âge d’or des troubadours occitans (XIIe et XIIIe siècle).
Le Consistoire et ses Jeux floraux ont évolué au fil des siècles, jusqu’à abandonner l’usage de la langue occitane au XVIIe siècle lorsque Louis XIV transforme le Consistoire en Académie. En 1895, dans le contexte du mouvement de renaissance d’oc qui s’intensifie dans le dernier quart du XIXe siècle auréolé de la popularité de Frédéric Mistral et du développement  du Félibrige, l’occitan est rétabli dans les concours au côté du français. Des Jeux floraux avaient été restaurés quelques années avant à Barcelone et Valence. 

La fondation du Consistoire et les jeux floraux de Toulouse

[imatge id=21651]Aux XIIe et XIIIe siècles, les troubadours occitans sont à l’origine d’une révolution esthétique, linguistique et idéologique qui va marquer pour longtemps la culture européenne. La renommée et la puissance de leur poésie chantée en langue « vulgaire », dépasse les frontières de l’Occitanie médiévale. Alors que l’art du trobar décline dans le courant du XIIIe siècle sous les coups de la Croisade contre les albigeois qui voit s'effondrer le monde seigneurial et se mettre en place un nouvel ordre moral, c’est à l’étranger, particulièrement en Italie et en Catalogne, que l’on compose les outils de la sauvegarde de l’art poétique troubadouresque : grammaires de la langue occitane associées à des traités d’art poétique et compilation de la poésie des troubadours dans des recueils manuscrits, les cançonièrs (chansonniers).

Ce mouvement de sauvegarde et volonté de restauration de l’art poétique troubadouresque, qui associe conception poétique, morale (l’amour) et usage de la langue occitane comme langue de la poésie et du fin’amor, a également lieu dans l’espace occitan au tout début du XIVe siècle.

Conscients de l’éclat de l’héritage littéraire et linguistique des troubadours - les derniers troubadours sont morts à la fin du XIIIe siècle - les élites toulousaines de la génération suivante lancent un mouvement de renaissance de la poésie et de la langue occitanes à travers une institution, peut-être la plus ancienne société littéraire au monde, la « sobregaya Companhia dels VII trobadors de Tolosa », « Compagnie du gai savoir » ou « Consistoire de la Gaie-Science ». Pour ce faire il rédigent une « loi » poétique, les Leis d’amor (lois d’amour), qui, à l’image de ce qui a été fait en Catalogne ou en Italie (« Razos » et autres « Doctrinas » du trobar occitan), associent norme de la langue et norme de l’art poétique. Enfin, sur la base du Consistoire et de sa loi, un concours de poésie est organisé dans l’ambition de (re)faire de Toulouse une capitale de l’art poétique.

Le concours littéraire, les Jeux floraux de Toulouse, distinguent les lauréats en les faisant « troubadours », même si leur style et la qualité de leurs productions demeurent au final assez éloignés de ceux de leurs prestigieux prédécesseurs. Surveillés par l’Inquisition, les poètes d’expression occitane du XIVe siècle privilégient notamment les odes à la Vierge Marie aux poèmes d’amour.

En 1393 Barcelone instaure également ses Jeux Floraux.

Las Leis d’amor

Les Leis d’amor, sont rédigées bien après la constitution de la Compagnie. Face au déclin des compétences poétiques d’expression occitane, les « mainteneurs » ont dû juger bon de doter la Compagnie et son concours poétique d’un outil leur permettant de juger au mieux de la qualité des pièces qui leurs sont proposées. Ils commandent à l’avocat toulousain Guilhem Molinier un traité de grammaire et de rhétorique occitanes. Il leur est livré en 1356 et s’intitule les Leis d’amor. Il constitue un témoignage précieux de l’état de la langue occitane au XIVe siècle et son intérêt est tout autant littéraire que linguistique. En effet, il y est autant question de l’état de la langue tant au niveau dialectal que grammatical, mais aussi de la bonne manière de rédiger des compositions littéraires. Ce traité est aussi un livre-monument pour la cité toulousaine, offrant à sa langue un statut symbolique si ce n’est officiel et assoit la position de Toulouse comme capitale de l’expression en langue d’oc au moment où la couronne de France vient d’annexer l’ancien comté et voit en la cité la ville-capitale de sa nouvelle province « de Languedoc ».[imatge id=21652]

Propriété de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse, toujours en activité sept siècles après sa fondation, le manuscrit des Leis d’amor est conservé à la Bibliothèque d’étude et du patrimoine de la Ville de Toulouse qui l’a numérisé et mis en ligne sur sa bibliothèque numérique Rosalis.

Consulter le manuscrit des Leis d’amor : https://occitanica.eu/items/show/10655

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Gérald Thomas
Gérald Thomas est un chercheur québécois qui a travaillé sur le patrimoine oral des « franco-canadiens » québécois et acadiens, et en particulier les traditions occitanes qui sont encore véhiculées par ces communautés.
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La Chanson occitane/Valérie Mazerolle
Édité en 2009 par les Presses universitaires de Bordeaux, La Chanson occitane est un ouvrage de Valérie Mazerolle, docteur en histoire contemporaine, qui prend appui sur sa thèse, Les Voix de l'espace occitan. Les chansons occitanes : identité et représentation (1965-1997), soutenue en 2005 à l'université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand sous la direction de Catherine Bertho-Lavenir, professeur à l'université Paris III - Sorbonne Nouvelle.
Au fil de recherches documentaires, d’interviews et d’analyses, l’ouvrage démarre son récit dans le renouveau militant des années 1960 pour s’achever vers la fin des années 1990, en découpant ce cheminement en plusieurs grandes périodes.
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Bruno Cécillon
Caucat, Domenge

Bruno Cecillon es un comedian, membre fondator de La Rampa, companhiá de teatre, que co-fondèt en 1974 cotria Joan Loís Blenet a Montpelhièr. La Rampa, d’en primièr d’expression francesa, s’engatja dins lo movement del teatre regional (Action Jeune Théâtre Languedoc-Provence) e ven tre los ans 1980 una companhiá importanta pel desvolopament del teatre en occitan e ven La Rampe - TIO (Teatre interregional occitan).
Bruno Cecillon es tanben lo director de Ràdio Lengadòc Montpelhièr.

Nascut fa 68 ans al Brasil e vengut a Montpelhièr a l’atge de 7 ans i va seguir tota son escolaritat esperlongada per d’estudis de medecina. A l’atge de 30 ans descobrís l’occitan, mercé lo teatre, e passa de tèxtes diches de còr sus l’empont a l’apréner a de bon per anar un pauc mai a l’encontre del public. Es dins una enfantesa passada entre doas lengas, francés e portugués que Bruno Cécillon enrasiga son afeccion per l’occitan de las sonoritats latinas tan parièiras, es aquela lenga que decidís puèi de passar a son filh coma lenga pairala « aquela que dona d’agachar la vida d’un autre biais, amb saique un pauc mai de relèu » [Entrevista Bruno Cécillon per Passadoc]

Bruno Cécillon es tot primièr una votz, la votz d’Occitània dins sos recampaments bèlses mas tanben a travèrs las ondas de ràdio Lengadòc, un mèdia que n’es un dels fondators e qu’afecciona tot particularament. Li devèm milliassadas de reportatges o d’entrevistas e l’òme a lo gaubi per se faire desvelar los mai paucparlas de sos convidats. Fondator e cepon del teatre de la Rampa, actor de la preséncia scenica fòra nòrma, dins quin registre que siá, es a el que sovent son fisats los ròtles mai trucalunas e extravagants.

Cal apondre a aqueste retrach un comedian manifacièr amb de collaboracions regularas dins de realizacions de Michel Gayraud, de segonds ròtles dins de filmes o telefilmes, e mai recentament de doblatges en occitan.

D’unas de sas participacions

Teatre :

Vida vidanta, escritura J.C. Forêt, La Rampa TIO, 2016.
Molière d’Òc, escritura M. Esquieu e mesa en scèna J.L. Roqueplan, La Rampa TIO, 2013.
Espanhòl d’aquí, escritura e mesa en scèna M. Cordes, La Rampa TIO, 2006 e 2015.
Sèm fòrça, escritura e mesa en scèna C. Alranq, La Rampa TIO, 2012.
Catharsis sound maquina, Mesa en scèna C. Alranq, La Rampa TIO, 2009.
Folies vigneronnes, escritura e coordinacion B. Cécillon, La Rampa TIO, 2007.
Aristofanada, las femnas au poder, tèxt M. Esquieu, mesa en scèna C. Alranq, La Rampa TIO, 2008.

Teatre pels enfants :

Pichon nanet, Quesaquò e Mascomprés (2005), Mèfi al Belut.

Filmes :

Le Hussard sur le toit, J.P. Rappeneau, 2016.
L’Orsalhèr, J. Fléchet, 1984.
Poesia, M. Gayraud, 2004.
Protestantes, M. Gayraud, 2000.
Cathares, M. Gatraud, 1999.
Crosada, M. Gayraud, 1997.
Flamenca, M. Gayraud, 1994.
Le pays de Tejedor, M. Gayraud, 1990.

Doblatges :

Heidi, Alain Gasponer, 2017.
Padmington, Paul King Paul, 2016.
Lo Hussard sus lo teit, J.P. Rappeneau, 2016. (doblatge d’el meteis)

   

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Action Jeune Théâtre (A.J.T.)

L’Action Jeune Théâtre (AJT) Languedoc-Provence est une association créée en 1977 comme un collectif des jeunes compagnies qui ont émergé dans le sillon de mai 1968, particulièrement en zone occitane autour du Teatre de la Carrièra et de Claude Alranq, de la Nouvelle Compagnie d’Avignon-Théâtre des Carmes et d’André Benedetto, du Centre Dramatique Occitan de Toulon et d’André Neyton. La section  régionale « Languedoc-Roussillon-Provence-Alpes » de l’AJT constitua en réalité la part active et la plus marquante du mouvement. [imatge id=169]

1969-1970 : Le Teatre de la Carrièra crée un théâtre populaire, social et occitan

Par « jeune théâtre », il faut entendre le théâtre indépendant qui se développe dans le sillage de Mai 68, en rupture avec le théâtre académique soutenu par les institutions, ouvert sur de nouvelles formes, notamment par l’intervention dans l’espace public, et prenant pour sujet les réalités sociales, économiques et culturelles des populations auxquelles il souhaite s’adresser. 
Ce mouvement connaît une dynamique particulière dans l’espace occitan où convergent deux mouvements, celui d’une évolution théâtrale générale vers un théâtre populaire et social, explorant des formes loin du théâtre conventionnel (rue, cirque, danse, musique, etc.) et celui d’un mouvement de revendication sociale, politique et culturelle autour du mouvement « Volèm viure al país », à son apogée au milieu des années 1970 en Occitanie.

Le théâtre populaire, social et occitan naît avec le Teatre de la Carrièra autour du metteur en scène et acteur Claude Alranq dès 1969-1970 et une pièce « fondatrice » pour la rencontre entre le mouvement du jeune théâtre régional, le mouvement occitan et les mouvements sociaux languedociens, Mort et Résurrection de M. Occitania. Cette pièce, farce tragique jouée sur les places des villages languedociens devant des milliers de spectateurs, fait le procès du « mal méridional » en pleine crise de la viticulture. Elle est emblématique d’une prise de conscience et d’une revendication massive contre le « colonialisme intérieur » et pour le droit à « vivre et travailler au pays » pour reprendre deux mots d’ordre qui dominent l’Occitanie des années 1970. [imatge id=111]

Les origines d’un collectif pour le théâtre populaire occitan : les Rescontres occitans d’Avignon (1973)

À Avignon, André Benedetto et la Nouvelle Compagnie d’Avignon (Théâtre des Carmes) entament une réflexion sur les conditions d’un théâtre populaire qui doit être un théâtre « enraciné » dans son territoire, son environnement social et culturel. En Provence, André Neyton avait entamé dès 1966 une collaboration avec Robert Lafont pour créer un théâtre bilingue militant qui s’adresse au public provençal, entreprise qui le conduit à fonder dès 1970 une compagnie, le Centre Dramatique Occitan, à Toulon.
En 1973, lors du Festival d’Avignon, une première convergence des acteurs culturels occitans a lieu avec les « Rescontres Occitans » initiés par André Benedetto qui met à disposition son théâtre des Carmes : écrivains, éditeurs, artistes, compagnies de théâtre, intellectuels et militants mettent le Festival d’Avignon à l’heure d’une Occitanie culturelle engagée dans un combat de « libération ». [imatge id=166][imatge id=167]

1977 - Création de l’Action Jeune Théâtre (AJT) et de l’Accion culturala occitana (ACO)

En 1977, la convergence des acteurs culturels s’organise autour de l'ACO (Accion culturala occitana) d’un côté, regroupant chanteurs, musiciens, plasticiens, poètes, cinéastes et acteurs, et de l’AJT (section Languedoc-Provence) pour les revendications spécifiques des compagnies de théâtre en français et en occitan qui ne se reconnaissaient pas entièrement dans le syndicalisme artistique national trop tourné sur les problématiques du théâtre institutionnel.

L’AJT Languedoc-Roussillon-Provence-Alpes regroupe 37 compagnies et organise le 17 novembre 1977 une « Grande marche du Théâtre Régional » à Montpellier autour des deux mots d’ordre, l’un social - « Vivre et travailler au pays » - et l’autre théâtral - « Les théâtres en Occitanie vivront ».
En 1978, l’AJT produit un rapport de réflexion Pour que se développe le théâtre en Languedoc-Roussillon-provence : la régionalisation culturelle et interpelle le Ministre de la Culture sur la situation des théâtres indépendants en région en demandant une réforme des moyens alloués au théâtre en France. En juillet 1978 lors du festival d’Avignon, l’AJT organise une journée d’action pour le jeune théâtre.

Le début des années 1980 voit le déclin et la disparition de l’AJT, confrontée à la crise générale du mouvement « Volèm viure al país » et à l’évolution de la politique culturelle nationale désormais davantage favorable aux formes théâtrales populaires et en région.
Pour le théâtre occitan, les compagnies continuent leur production, qui tend à évoluer dans ses formes scéniques, ses thèmes, et la place de la langue. Les années 1980 voient une forme de sécurisation des compagnies autour de structures ou de projets désormais subventionnés. C’est le cas du Centre Dramatique Occitan de Toulon d’André Neyton et de la Carriera qui se rapproche d’une jeune compagnie montpelliéraine, le théâtre de la Rampe. La Carriera et la Rampe vont proposer plusieurs projets structurants pour le développement du théâtre occitan (projet de Centre de création et d’expansion du théâtre occitan dès 1981, Estudios d’actors occitan en 1982, etc.) et qui aboutissent notamment à la création du La Rampe-TIO (Teatre interregional occitan) à Montpellier.

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Institut d'Estudis Occitans


Fondé en 1945 par des résistants occitanistes, l’IEO est une association visant à promouvoir la culture occitane à travers différents secteurs, de la musique à l’édition en passant par les arts plastiques ou la linguistique. L’association centrale est elle-même divisée en plusieurs sections régionales et départementales.
L’IEO jouera notamment un rôle décisif dans la normalisation de la langue, et la diffusion de nombreuses oeuvres littéraires.
Au début des années 1980, l’IEO connaît une importante crise interne, qui voit s’opposer deux conceptions du fait occitaniste, divisé entre actions culturelles et propositions politiques.

Ecouter la conférence de Yan Lespoux sur l'histoire de l'IEO, de sa naissance jusque dans les années 1980.
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La Fin'amor ou le concept d'amour chez les troubadours

La Fin’Amor ou Amour courtois est une conception de l’amour qui est développé au Moyen- Âge dans la littérature d’Oc par les troubadours. Il s’agit pour l’aimant de vouer à sa dame un amour inconditionnel, courtois, respectueux et soumis à ses désirs, afin d’obtenir peut-être en échange ses faveurs, qui permettent d’atteindre Jòi, la plénitude du contentement.

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Canso, ou la chanson des troubadours
La canso n’est pas seulement un terme générique pour désigner une chanson : c’est un genre poétique à part entière, quoiqu’assez libre et pouvant prendre des formes différentes. Généralement composée de cinq à six strophes (coblas), souvent de vers octosyllabes, la canso a  généralement pour thème la fin’amor, l’amour courtois du poète pour sa dame.
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Lo Leberaubre
Lo Leberaubre est une revue littéraire fondée par trois écrivains limousins Jan dau Melhau, Marcelle Delpastre et Micheu Chapduelh, éditée à Agonac  de  1975 à 2010 par l'association Cultura e literature populara lemosinas.
Le titre est une contraction de leberon (loup-garou) et aubre (arbre) et se donne pour mission « de balhar de las raiç au leberon e far corre l’aubre la nuech », c’est-à-dire de donner des racines au loup-garou et de faire courir l'arbre la nuit.
Le premier numéro débute par un texte intitulé Manifeste d'a Roier qui définit la ligne éditoriale de la publication : littérature populaire limousine, paganisme, animisme et fantastique.


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