Les Statuts de Forcalquier, est l'un des tous premiers livres de l'imprimerie aixoise. Cet ouvrage est le troisième connu à être imprimé en provençal : en effet, les statuts de la commune sont rédigés en langue « vulgaire » et les commentaires, destinés à un public de juriste, eux, sont en latin.
Les Statuts de Forcalquier sont une source importante pour la connaissance de la vie quotidienne et matérielle dans une ville de Haute-Provence. On y trouve des descriptions de moulins à farine ou à olives, des jeux, du charivari, de la pelote, de la tenue des livres de raison, etc. Une seconde partie, contient la généalogie des Comtes de Provence.
La Provence est annexée au domaine royal depuis 1487 seulement. Mis à part les zones échappant à l’autorité royale française (Béarn-Navarre, pays niçois, etc.), la Provence est sans doute le « pays » qui résiste le mieux au cours du XVIe siècle à la francisation de l’écrit administratif.
CIRDOC-Mediatèca occitana, CR-A 4007
C’est en 1565 que Pey de Garros publie à toulouse chez Jacques Colomès sa première oeuvre gasconne les Psaumes de David viratz en rhythme gascon que l’on peut considérer comme la première oeuvre du gascon moderne.
Réseau des médiathèques de l'agglomération Pau-Pyrénées, Usine des Tramways, Fonds ancien, F 333 R
Reliure XVIe siècle, vélin blanc, milieu et filets dorés sur les plats, tranches dorées. Parchemin XVIe siècle.
La marque de titre est celle de Jean Moulnier (ou Molinier ou Mounier), libraire-éditeur toulousain de 1551 à 1565 pour le compte duquel furent imprimés les Psaumes de Garros.
Les imprimeurs Jacques I Colomiès (de 1526 à 1568) et Guyon Boudeville (de 1541 à 1561) imprimèrent pour le compte de Jean Moulnier et utilisèrent sa marque, tantôt telle qu’elle apparaît sur les Psaumes de Garros, tantôt avec la devise “AV VERTY GVIDE / HONNEVR SVIT”
Le présent exemplaire, conservé à la Bibliothèque de Pau (Réseau des Médiathèques de Pau-Pyrénées, fonds ancien), a été donné par l’abbé Aloys de Laforcade en 1998. Il s’agit vraisemblablement de l’exemplaire non localisé mentionné dans la Bibliographie de François Pic, dont on avait perdu la trace depuis 1891 lorsqu’il avait été acheté par un certain M. Lacourt, antiquaire à Bordeaux, lors de la vente de la Bibliothèque de Jean Bazillac, ancien banquier à Mirande, dans le Ge
Auteur majeur de la période « baroque »1, Louis Bellaud a marqué l’univers des Lettres d’Oc à la fin du XVIe siècle. Il représente, pour la Provence d’alors (mais ensuite, aussi, à travers les époques), un véritable renouveau et ouvre un espace de création poétique, abreuvé aux sources antiques, nourri de pétrarquisme, influencé par la Pléiade française tout en demeurant profondément original.
L’expérience carcérale, comme nombre de poètes du XVIème siècle tels que Villon ou Marot, est une thématique récurrente de l’oeuvre de Bellaud de la Bellaudière. Le poète, emprisonné 19 mois dans une tour de Moulins, puis ensuite, à deux reprises dans les geôles aixoises, n’a cessé de dire, d’écrire et de fuir l’enfermement. Son écriture est tout autant un témoignage, une traversée des enfers, une satire de la justice corrompue, qu’un chant des plaisirs de vivre incarné par la musique d’une langue.
Bellaud fut un poète reconnu, en provençal. Il côtoya François de Malherbe et Louis Galaup de Chasteuil, entre autres, à la cour du gouverneur de Provence. Il sut accéder de son vivant (fait rare pour les auteurs en occitan de ce temps) à une première impression2, avec son DON-DON Infernal constitué de 91 stances3 composés de sizains en décasyllabes, décrivant les tourments d’un prisonnier.
Une première impression, aujourd’hui perdue, est attestée en 1584 (ou début de l’an 1585). Cet ouvrage fut réédité à plusieurs reprises, notamment en 1588 (l’année de sa mort), en 15954 (au sein de l’édition posthume qui compile également deux recueils de sonnets) et plus tard, en 1602.
Le Musée-Bibliothèque Paul Arbaud d’Aix-en-Provence possède l’unique exemplaire de l’édition de 1588 (Aix, Michel Goyzot) ainsi qu’un exemplaire de celle de 1602 (Aix, Jean Tholosan). Un autre exemplaire de 1602 est conservé à la bibliothèque royale des Pays-Bas à La Haye.
Grâce au partenariat engagé entre le CIRDOC - Institut occitan de cultura et le Musée-Bibliothèque Paul Arbaud, la numérisation de ces livres rares a pu être menée à bien.
Nous vous présentons ci-dessous la numérisation de l’exemplaire de 1602 imprimé à Aix par Jean Tholosan.
Vous trouverez en cliquant ici celle imprimée en 1588.
Pour en savoir + : voir l'exposition sur Louis Bellaud
Notes de bas de page :
Auteur majeur de la période « baroque »1, Louis Bellaud a marqué l’univers des Lettres d’Oc à la fin du XVIe siècle. Il représente, pour la Provence d’alors (mais ensuite, aussi, à travers les époques), un véritable renouveau et ouvre un espace de création poétique, abreuvé aux sources antiques, nourri de pétrarquisme, influencé par la Pléiade française tout en demeurant profondément original.
L’expérience carcérale, comme nombre de poètes du XVIème siècle tels que Villon ou Marot, est une thématique récurrente de l’oeuvre de Bellaud de la Bellaudière. Le poète, emprisonné 19 mois dans une tour de Moulins, puis ensuite, à deux reprises dans les geôles aixoises, n’a cessé de dire, d’écrire et de fuir l’enfermement. Son écriture est tout autant un témoignage, une traversée des enfers, une satire de la justice corrompue, qu’un chant des plaisirs de vivre incarné par la musique d’une langue.
Bellaud fut un poète reconnu, en provençal. Il côtoya François de Malherbe et Louis Galaup de Chasteuil, entre autres, à la cour du gouverneur de Provence. Il sut accéder de son vivant (fait rare pour les auteurs en occitan de ce temps) à une première impression2, avec son DON-DON Infernal constitué de 91 stances3 composés de sizains en décasyllabes, décrivant les tourments d’un prisonnier.
Une première impression, aujourd’hui perdue, est attestée en 1584 (ou début de l’an 1585). Cet ouvrage fut réédité à plusieurs reprises, notamment en 1588 (l’année de sa mort), en 15954 (au sein de l’édition posthume qui compile également deux recueils de sonnets) et plus tard, en 1602.
Le Musée-Bibliothèque Paul Arbaud d’Aix-en-Provence possède l’unique exemplaire de l’édition de 1588 (Aix, Michel Goyzot) ainsi qu’un exemplaire de celle de 1602 (Aix, Jean Tholosan). Un autre exemplaire de 1602 est conservé à la bibliothèque royale des Pays-Bas à La Haye.
Grâce au partenariat engagé entre le CIRDOC - Institut occitan de cultura et le Musée-Bibliothèque Paul Arbaud, la numérisation de ces livres rares a pu être menée à bien.
Nous vous présentons ci-dessous la numérisation de l’exemplaire de 1588 imprimé à Aix et vendu par le marchand-libraire Michel Goyzot.
Vous trouverez en cliquant ici celle imprimée en 1602 par Jean Tholosan.
Pour en savoir + : voir l'exposition sur Louis Bellaud
Notes de bas de page :
Originaire de Lectoure, en Armagnac, Pey de Garros commence sa carrière d’écrivain à Toulouse, où il poursuit des études de droit : il y fréquente les poètes et mainteneurs du Collège de rhétorique (il devient Académie des jeux floraux dans les dernières années du XVIIe siècle), qui lui décernent, en 1557, la Violette pour un Chant royal de la Trinité en français, recopié dans le Registre rouge, avec un Sonnet de Dame Isaure.
Notable de sa ville natale, il est lieutenant principal au sénéchal d’Armagnac à Lectoure. Puis il s’installe à Pau après la Saint-Barthélemy : il exerce alors les fonctions d’avocat général à la Cour souveraine de Béarn entre 1572 et 1576.
En 1561, Pey de Garros est appelé “lieutenant particulier” de la reine de Navarre Jeanne d’Albret et en 1565, dans le privilège accordé pour l’impression des Psaumes, il est qualifié de “conseiller de la reine de Navarre”.
Il est possible que Pey de Garros fut déjà militant protestant à Toulouse vers 1548. A cette époque, en effet, la majorité des étudiants de Toulouse étaient acquis à la Réforme.
Pendant les années 1561 à 1565 Lectoure fut troublé plusieurs fois par les querelles religieuses. Il est alors plusieurs fois délégué des protestants de Lectoure auprès de Jeanne d’Albret.
Pey de Garros fut à la fois un paisible magistrat vivant à une époque troublée et un poète provincial sans grande gloire, mais non tout à fait ignoré, puisqu’il connut les honneurs académiques et la faveur d’une reine.
Pey de Garros a composé quatre ouvrages :
- D’une part, deux pièces dédicatoires en latin imprimées séparément dans deux ouvrages de droit publiés à Toulouse en 1554 et 1555
- D’autre part, deux volumes intégralement écrits en occitan (sauf les adresses “au Lecteur” rédigées en français), et imprimés à Toulouse en 1565 et 1567.
En 1565 il publie à Toulouse chez Jacques Colomès les Psaumes de David viratz en rhythme gascon et deux ans plus tard toujours chez le même éditeur les Poésies gasconnes dédiées à Henri de Navarre.
La Renaissance, cette période de l'entre-deux, Moyen-Âge et Temps Modernes, peut prendre pour repère la chute de l'Empire Byzantin (1453) ou la découverte de l'Amérique (1496) et le règne des Valois et la fin des guerres de Religion avec la promulgation de l'Édit de Nantes (1589) par Henri IV. Il ne s'agit pas là de borner la Renaissance comme on borne une route mais d'en saisir le socle.
Dans ce déroulé historiographique nombreux furent les conflits, les guerres mais aussi les avancées notables en science, astronomie avec Copernic puis Galilée, astrologie avec Nostradamus, en arts avec Leonard de Vinci par exemple, et les Belles Lettres avec, en France, le mouvement de la Pléiade. Mais nous retiendrons ici l'essor du courant hurnaniste.
Ce courant est lié à deux facteurs, intellectuel et technique, amenés notamment par le XVe siècle. Georges Bischoff l'appellera « le siècle de Gutenberg ». Grâce à l'imprimerie, le livre sort des sphères du pouvoir (État, Église). Ce mouvement n'émane pas que de la capitale : en région on imprime et on diffuse. Le marché du livre est florissant à Toulouse, en Languedoc, et l'Occitanie tout entière connaîtra aussi sa Renaissance littéraire. Le livre opère comme un média. Cette révolution est comparable à celle d'internet de nos jours.
Le livre est le diffuseur d'une nouvelle philosophie qui place l'humain et les valeurs humaines au centre de la pensée. Mais quel fut le creuset de ce que l'on appellera plus tard « l'humanisme » ?
Après la chute de Constantinople, de nombreux hommes de lettres et de science byzantins se réfugient en occident, notamment en Italie. Les lettrés et artistes italiens tirèrent profit du savoir accumulé en Orient. L'hégémonie territoriale et politique du Saint Empire, avec Charles Quint facilite de facto les échanges des Flandres à l'Italie. Ce moment de l'histoire accélère la Renaissance culturelle de l'Occident et prépare l'explosion de la civilisation européenne du XVIe siècle.
Parmi les humanistes célèbres, on peut citer Érasme de Rotterdam, l'italien Pic de la Mirandole, l'anglais Thomas More. En France, Michel de Montaigne affirme dans les « Essais », parus à Bordeaux en 1580, les droits à la conscience individuelle et formule les principes humanistes : justice, liberté, respect de l'homme, droit au bonheur.
La pensée de Montaigne est à mettre en relation, entre autre, avec la révolution copernicienne (1540) qui place le soleil au centre de l'univers et non plus la Terre. Cette vérité scientifique emmène à penser autrement le rapport entre Dieu et l'homme. Ce rapport n'est plus vertical, l'homme est spatialisé dans un environnement. C'est ce que traduira la peinture de la Renaissance avec l'étude de la perspective.
Cette rupture profonde avec le Moyen Âge, le pape Eugène IV l'aurait anticipé quand il convoque à Bâle, le 23 juillet 1431, un concile sans précédent qui durera 17 ans. Ce concile se veut un Grenelle de l'Église, dirions-nous aujourd'hui. On sait qu'il compte 3500 intervenants et regroupe les têtes pensantes d'alors. Ce concile sera l'incubateur des réformes à venir aussi bien dans l'Église que dans la société.
Mais la machine se grippe, le pape est déposé en 1439 lors d'une session que préside Louis Aleman, archevêque d'Arles. On nomme un antipape, Felix IV, qui n'est autre qu'Amédée de Savoie. Très vite Rome reprend la main et Louis Aleman avec ses 70 chevaliers repartira vers son château de l'Empéri à Salon-de-Provence. Les idées développées à Bâle ont acquis une force inédite et forment un corpus synthétiseur amplifié et diffusé par le livre.
L'échec du concile de Bâle conduira aux « Protesta » prêchées par Luther en l'église de Spier le 19 avril 1529 et aux guerres de Religion en France et en Europe où les royaumes connaîtront une grande turbulence.
Le courant humaniste de la Renaissance deviendra l'humanisme au siècle des Lumières et sera une philosophie politique annonciatrice de la Révolution de 1789.
Mais alors, qu'en est-il aux XXe et XXIe siècles ?
Comme les paysages, les langues sont stratifiées et nous donnent à lire leur histoire dans leurs oeuvres. Ce portail de l'université Montpellier 3 et de l'UOH (Université Ouverte des Humanités) propose une vue en coupe de mille ans d'écriture occitane : une géologie de notre mémoire, et un panorama du présent.
Pour consulter le portail 1000 de littérature d'Oc :
C’est le sixième livre d’Auger Gaillard.
Ce livre est surtout un recueil de requêtes adressées à Catherine de Navarre.
Ernest Nègre suppose qu’il a été imprimé à Pau où Gaillard était censé se trouver à cette époque, mais rien ne permet d’étayer cette hypothèse.
Le document est disponible sur Gallica, Bibliothèque numérique de la BnF
Las Obros est le premier recueil imprimé des poésies du poète et chansonnier Auger Gaillard (vers 1530-1595), de Rabastens (Albigeois).
Le recueil a été imprimé en 1579 à Bordeaux, chez Jacques Olivier, et dédié à François de Caumont, baron de Monbeton, seigneur et capitaine protestant. La mention latine « Ne extra hanc bibliothecam efferatur » sur la page de titre (« ne pas diffuser en-dehors de cette bibliothèque ») pourrait indiquer qu'il s'agit d'une impression clandestine, sans privilège royal, ce qui justifie également la dédicace à une figure du parti protestant.
Auger Gaillard, huguenot lui-même, a été soldat pendant les guerres de Religion et a combattu en Quercy dans les armées protestantes.
Cet imprimé bordelais est la première édition connue des poèmes d'Auger Gaillard. Certains auteurs mentionnent une édition montalbanaise postérieure, mais aucun exemplaire n'a jamais été mis à jour, ce que confirme l'Histoire de l'imprimerie et de la librairie à Montauban d'Émerand Forestié (Montauban : Forestié, 1898). Le recueil se compose de 49 poésies, dont 40 en occitan et 9 en français. Auger Gaillard y développe un style tranché par rapport à la poésie française du XVIe siècle, utilisant un langage direct et populaire sur des thématiques triviales.
Consulter le document sur Gallica, Bibliothèque numérique de la BnF