Recueil de prières manuscrit à l'usage de la communauté des Grands Augustins de Brignoles de la main du frère Augustinus Perrone (signé f. 83). Il contient un calendrier et des prières en latin, en occitan provençal, en italien ainsi qu'un court texte – sans doute postérieur – en français. La dédicace en provençal au roi de France et aux citoyens de la ville de Brignoles (f. 25v) pourrait être un élément de datation (postérieur à 1480, mort du dernier comte de Provence).
Reliure moderne, pleine basane, dos à trois nerfs fermeture à lacets, triple filets et petits fers à froid sur les plats, imitation des reliures estampées du XVe siècle.. 86 feuillets reliés. 150 x 205 mm.
Vignette ex-libris (fin du XIXe siècle) : « Maison curiale de Brignoles ».
Collection de Charles Perrat (1899-1976), archiviste paléographe, membre de l’École française de Rome, professeur à l’École des chartes (chaire de paléographie). Il a été archiviste aux Archives nationales, secrétaire de l’École des chartes, chargé de cours à la faculté des Lettres de Paris, professeur à l’École des chartes (chaire d'histoire des institutions politiques, administratives et judiciaires de la France), secrétaire de rédaction de la Revue historique de droit français et étranger.
Modalités d'entrée dans la collection : Achat, Galerie les Enluminures, décembre 2011
- Brunel, C. Bibliographie des manuscrits littéraires en ancien provençal, Geneva [Slatkine reprints], 1973, n° 250 : “Livre d'oraisons en latin, provençal, italien et français” (Brunel, 1973, p. 72)
- Davies, Peter V. Glanures occitanes recueillies dans trois livres d’heures (fin XIVe s.-XVe s.), Glasgow, University of Glasgow French and German Publications, 1993
- Audisio, G. “Deux réseaux, quatre circuits. Le livre religieux en Provence au XVIe siècle,” dans Le livre religieux et ses pratiques : études sur l'histoire du livre religieux en Allemagne et en France à l'époque moderne, Göttingen, 1991, pp. 95-109
- Reboul Gabriel, Essai historique sur la ville de Brignoles : d'après les notes de M. Émilien Lebrun, Marseille, Impr. Marseillaise, 1897
- Archives départementales du Var, inventaire dactylographié, sous-série 5H : Clergé avant 1789, « Augustins de Brignoles ».
La poésie de Pey de Garros, est une poésie bucolique écrite dans une langue populaire riche, vigoureuse et naturelle. C’est une des premières œuvres occitanes du XVIe siècle qui revendique sa filiation avec les écrits des troubadours et « tente de poser l’existence d’une langue et d’une nation gasconne ».
Poesias gasconas de Pey de Garros Laytorès dedicadas a magniphic e poderos princep le Princep de Navarra son seño
Albi BM - Rochegude 2436
Paris BnF - 16- YE- 1797
Paris BnF - RES- YE- 863
Paris B Mazarine - 4° 10917 O [Res]
Toulouse BU Arsenal - Resp 35293
Versailles BM - Goujet 23 4°
Londres BL - 241.l.14
La poésie de revendication s’affiche aux premières pages de l’ouvrage dans l’avis au lecteur où l’auteur expose sa défense de la langue gasconne, seul passage en français de l’ouvrage.
Pey de Garros, publie les Poesias gasconas en 1567, après ses Psaumes de David viratz en rhythme gascon publiés à Toulouse deux ans plus tôt. Bien que peu lue, l’œuvre de Garros renouvela profondément la littérature d'Oc au XVIe siècle. Garros est le premier auteur qui, de façon totalement novatrice, assume dans l'expression littéraire les particularités dialectales du gascon dans l'ensemble occitan. Il marque - comme le relève Robert Lafont - dans le devenir occitan, la naissance du gascon écrit. Utilisant dans son œuvre une graphie personnelle qui se situe en rupture avec les anciennes traditions d'écriture des archives, il veut ainsi faire entrer sa langue dans la modernité à l'instar des autres langues européennes. Le but de Garros est de rendre sa dignité à la langue gasconne, lien d'une nation encore à naître.
Non seulement il refuse d'écrire en français, « lengatge hardat » (langage fardé) pour adopter « la lenga de la noiritut » (langue de la nourrice), opposant ainsi le naturel à l'artifice, mais, par son choix des genres poétiques, il se distingue volontairement de la Pléiade française.
Les églogues de Pey de Garros ; suivies du Chant nuptial : texte de 1567 avec une traduction, des notes et un glossaire par André Berry,.... Toulouse : É. Privat, 1953. (CAC 801)
Eglògas : poësias gasconas / Pey de Garros Éd. bilingue établie par Jean Penent. - [Toulouse] : Letras d'òc, 2012, Texte original accompagné d'une adaptation en orthographe moderne (gascon), d'une adaptation en occitan languedocien et d'une traduction française. - Bibliogr. p. 269-275 (CAC 9421)
L’œuvre de Pey de Garros occupe une place éminente et fait de lui un des promoteurs de la renaissance provençale. Il est un des premiers promoteurs de la tradition d’écriture occitane qui s’inspire du modèle antique de Virgile et de sujets bucoliques. Après lui cette voie sera suivie par Larade et Goudelin au XVIIe siècle, l’abbé Favre et Claude Peyrot au XVIIIe siècle et se prolongera jusqu’aux Chansons pastorales de Despourin au XIXe siècle.
Colloque sur Pey de Garros et la situation culturelle de l'Aquitaine méridionale au XVIème siècle : Auch Lectoure, 15, 16, 17 avril 1965 Institut d'Etudes Occitanes. [Toulouse] : Institut d'Etudes Occitanes, 1968
Pey de Garros : ca 1525-1583 : actes du Colloque de Lectoure, 28, 29 et 30 mai 1981 réunis par Jean Penent ; Centre d'étude de la littérature occitane. - Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1988.
François Pic, « Bibliographie de l’oeuvre imprimée de Pey de Garros » dans : Pey de Garros : ca 1525-1583, Béziers : Centre International de Documentation Occitane, 1988, p. 71-88.
Jean-Yves Casanova, « Entre Gascogne et France : l'idéologie de Pey de Garros dans les Poesias Gasconas de 1567 et l'ethnotypisme linguistique du Faeneste », Albineana, Cahiers d'Aubigné, 1995, 6, p. 289-306.
L'œuvre de Pey de Garros : poète gascon du XVIe siècle André Berry ; éd. établie par Philippe Gardy et Guy Latry. Talence : Presses universitaires de Bordeaux, 1998.
Avec cette nouvelle édition critique Jean-Yves Casanova a voulu rendre hommage à Robert Ruffi, homme de lettres marseillais de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle, dont les importants travaux historiques, presque ignorés, et les écrits poétiques n’ont pas reçu la reconnaissance qu’ils méritent. Ses œuvres littéraires ne firent pas l’objet d’une publication spécifique de son vivant, mais deux de ses sonnets apparaissent toutefois dans les pièces liminaires de l’édition des Obros e Rimos de Bellaud de la Bellaudière en 1595. Robert Ruffi ayant laissé deux manuscrits inédits, l’un poétique, l’autre historique1, Jean-Yves Casanova a choisi d’éditer ici les œuvres poétiques. Celles-ci avaient déjà fait l’objet d’une édition en 1894, mais qui n’était que partielle et appelait donc un travail d'édition critique.
Une version abrégée de cette édition est parue sous le titre Contradiccions d’Amor en 2000 aux éditions Atlantica à Biarritz.
Jean-Yves Casanova est Professeur à l’Université de Pau et des pays de l’Adour depuis 1996 et spécialiste de la poésie baroque occitane. Il est l’auteur d’études de référence sur des auteurs comme Jean de Nostredame (1507?-1577), Bellaud de la Bellaudière (1533?-1588) ou encore Robert Ruffi (1542-1634).
Il est également l’un des plus grands spécialistes contemporains de l’œuvre d’auteurs comme Victor Gélu et Frédéric Mistral2.
Jean-Yves Casanova a également été président du Pen-Club de Langue d’Oc.
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1. Conservés au Musée Paul Arbaud, les deux manuscrits sont respectivement côtés MQ111 et MQ112. ↑
2. Voir son ouvrage L’Enfant, la mort et les rêves. Trabucaire, Perpignan, 2004, 418 pp ↑
Claude Odde de Triors n’est pas toulousain mais originaire du Dauphiné, ce qui explique sans doute sa curiosité « joyeuse » et presque anthropologique avant la lettre pour le parler des Toulousaines et des Toulousains auquel il est immanquablement confronté comme étudiant dans la capitale du Languedoc.
Le petit ouvrage que publie Odde de Triors est un livre intéressant à plus d’un titre. Sur le plan linguistique, il fournit une compilation de mots et expressions, de scènes de vie qui nous laisse entrevoir la vie populaire toulousaine au XVIe siècle. Il offre également un inventaire très complet de la production littéraire toulousaine de son époque.
Les Joyeuses recherches de la langue toulousaine apparaît comme un projet encyclopédique sur la langue populaire, emporté dans un style joyeux qui révèle un lecteur attentif de Rabelais. Odde de Triors recueille des mots, des dictons, des sobriquets dans le parler vivant du peuple, il les définit et les commente, en les surchargeant des gloses fantaisistes à la manière d’un traité faussement docte. Il mêle l’occitan, le français et le latin pour provoquer un jeu de registres destiné à faire rire.
On ne trouve ni nom d’auteur ni d’imprimeur sur ce recueil qui ressemble à une édition clandestine. C’est la longue Epître liminaire placée en tête du livret qui nous donne la date de publication. Le nom de l’auteur nous est révélé par ses amis qui lui adressent des vers à la louange de son œuvre. Le fleuron de la page de titre permet d’attribuer l’impression à l’imprimeur toulousain Jacques Colomiez. Les relieurs Chambolle-Duru de la 2e moitié du XIXe siècle reprennent ce fleuron sur la reliure de cet exemplaire issu des collections du CIRDOC-Mediatèca occitana (CR-A-8137).
La Requeste faicte et baillée par les dames de Toulouse est une des œuvres les plus curieuses de l’imprimé occitan du XVIe siècle, connue par un seul exemplaire conservé. L’ouvrage contient vingt-et-une courtes pièces poétiques en occitan et en français, qui s’inscrivent dans la longue « querelle des femmes » qui anima la première moitié du XVIe siècle en France
La Requeste faicte & baillée par les Dames de la Ville de Tolose. Aux messieurs maistres & mainteneurs de la gaye scie[n]ce de Rhethorique, au moys de May,...
La Requeste faicte et baillée par les Dames de la Ville de Tolose. Aux messieurs maistres et mainteneurs de la gaye science de Rhethorique, au moys de May, Auquel moys par lesdits seigneurs se adjugent les Fleurs D’or et d’Argent, aux mieux disans, tendent affin qu’elles feussent receues a gaigner ledit Pris. Avec plusieurs sortes de Rithmes en divers lengaiges et sur divers propos, par lesdites Dames de Tolose composées. Ensemble une Epistre en Rithme aussi par icelles faicte et envoyée aux Dames de Paris. Le premier jour de May.
Ressource numérique
http://numerique.bibliotheque.toulouse.fr/ark:/74899/B315556101_RD16_001205_003