Émission du 21 mars 2019
Le manuscrit inédit de Léon Cordes, auteur occitan décédé en 1987, fut mis en lumière par sa fille Magali, au moment où l'artiste Christian Salès voulait éditer un ouvrage sur 1907. Nous avons profité d'une conférence-projection par Magali Jarque-Cordes à la Maison de la Garrigue à Marguerittes, pour une interview approfondie. Cette rencontre a permis de présenter l'historique de la crise des viticulteurs qui vit le jour à quelques kilmètres de là où naquit Léon Cordes. La rencontre fut aussi une opportunité pour parler du livre 1907, la route des gueux, un roman écrit en français, pour lequel était initialement prévu un film.
Un reportage d'Amy Cros.
Émission du 14 mars 2019
Direction Saint-Jean-de-Fos, un village de l'Hérault proche de Saint-Guilhem-le-Désert. Saviez-vous que cet endroit a redonné vie récemment à une tradition potière ancestrale ? Notre équipe est allée à la rencontre de Claude Destand. C'est lui qui a participé, entre autres, à la revalorisation du travail de l'argile, et a contribué à la création du musée Argileum. Celui-ci présente la magnifique collection municipale de poteries, ainsi que l'histoire, l'exploitation, la fabrication et la cuisson de la terre dans ce qui fut un atelier de potiers. Découvrez aussi l'oeuvre d'Isabelle Duisit. Un grand marché des potiers se déroule chaque année dans le village au mois d'août.
Un reportage de Marc Carteyrade.
Émission du 7 mars 2019
Le poète et artiste pluri-disciplinaire Rodin Kaufmann a réalisé l'installation « Claus sens clau », commanditée par le CIRDÒC. Le lycée de l'Arc à Orange a bénéficié d'un projet pédagogique fondé sur cette installation. Nous vous proposons une interview de l'artiste, centrée surtout sur cette expérience avec les lycéens. Des élèves de la classe de provençal de Mathieu Poitavin ont participé au projet, et l'installation a été officiellement présentée au public le 1er février dernier. Chacun a pu découvrir un travail artistique aussi bien sonore que visuel, dans un lieu qui rassemblait à la fois une exposition et une projection vidéo dans une malle.
Un reportage d'Amy Cros.
En 1984, le poète et penseur occitan Félix Castan publie à Montauban, aux éditions Cocagne dont il est le fondateur, son Manifeste multiculturel (et anti-régionaliste).
Fondements du castanisme
Ce texte posera les principes d'un nouveau courant de pensée à la fois politique et culturel, le castanisme, qui tente de reconsidérer le concept d’Occitanie en lui confrontant celui de décentralisation culturelle.
Selon cet instituteur de village devenu professeur de collège, l’occitanisme tel qu’il s’est construit depuis l’époque de Mistral fait fausse route. Au fédéralisme, à l’ethnisme de François Fontan, fondateur du PNO, au régionalisme (tels que les pensent les groupes félibréens de l’Entre-deux-Guerres ainsi qu’une partie de l’occitanisme moderne dont Robert Lafont), Castan oppose une Occitanie comme culture dans une France plurielle.
Selon lui, l’urgence est de rémédier au fait que, hors de Paris, il se trouve des terres coupées de la culture, de l’art et du débat qui s’y rattache.
De l'anticentralisme en France
L’anticentralisme est différent de la décentralisation économique ou politique, ainsi que du régionalisme : il s’agit de lutter contre une névrose inscrite en chaque citoyen français, d’accepter le diktat culturel du centre, sans penser qu’il existe des territoires, des langues, des espaces créatifs réduits au silence. La défense non pas de la langue ou du peuple occitan, mais de l’écriture en occitan et, plus largement, de l’art pensé comme partant d’Occitanie et non pas de Paris ou de ses satellites est au cœur du projet castanien.
Cela implique de substituer à l’occitanisme politique une décentralisation culturelle. Félix Castan s’est trouvé en marge du mouvement occitaniste de par cette prise de position qui rejetait des façons de voir les choses fermement ancrées dans l’occitanisme. Exclu de l’Institut d’Études Occitanes, opposé frontalement aux options politiques occitanistes dominantes (ethnisme, fédéralisme, régionalisme), il tente alors de créer sa propre dynamique, à Montauban et à Toulouse, proposant un regard posé sur le monde depuis l’Occitanie rurale : Mòstra del Larzac, Centre International de Synthèse du Baroque de Montauban qui publie la Revue baroque en sont de parfaits exemples.
Castan considère que l’Occitanie est une composante de la nation française, mais entend repenser entièrement cette nation dans la pluralité.