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L'Elucidari, l'occitan littéraire et scientifique un siècle après la Croisade contre les Albigeois
Bertrand, Aurélien

Résumé

L’Elucidari o Elucidari de las proprietatz de totas res naturals  est un manuscrit occitan anonyme du XIVe siècle. Il est l’un des rares témoignages de la vie culturelle et scientifique occitane près d’un siècle après la fin de la Croisade contre les Albigeois qui avait définitivement mis fin à la lyrique des troubadours.
  Fébus et un écuyer (en bas à droite) portent devant le trône de Dieu le haume au cimier du comte de Foix, Extrait du ms. 1029 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris, feuillet 1

Autres versions du titre :

< Elucidari do las proprietatz do totas res naturals

< De proprietatibus rerum (version latine originale)

Exemplaires conservés

1 exemplaire connu :

- Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 1029 : lien de la notice d’inventaire en ligne

Description physique : Parchemin. 9-CCXCV feuillets. Nombreuses et remarquables peintures, dont quelques-unes ont été rognées par un relieur. 387 × 205 mm.

Marques d'appartenances : 
- Aux ff. 8 et I, armoiries écartelées des comtes de Foix et de Béarn (écartelé, aux 1 et 4 d'or aux 4 pals de gueules (Foix), aux 2 et 4 d'or à deux vaches de gueules (Béarn)
- dans l'enluminure du f. I, l'écuyer soutient le heaume de Gaston Phébus, comte dès 1343

- au folio 294v on remarque la mention :

« Ce livre est a celuy qui sanz blasme
En son droyt mot porte : J'ay belle dame. »

il s'agit de la devise de Jean III de Grailly devenu en 1412 Jean Ier de Foix, neveu et héritier du successeur de Gaston Fébus, Mathieu de Foix-Castelbon (1374-1388), elle paraît se rapporter à Jeanne d'Albret, seconde femme de Jean de Grailly (1422). Le manuscrit, qui semble avoir été l'exemplaire familial transmis d'héritier en héritier de Fébus, figure dans l'inventaire daté de 1533 de la bibliothèque d'Henri II d'Albret, roi de Navarre de 1503 à 1555.

- L'« Ex libris S. Genovefae Paris., 1753 » signifie qu'il est entré dans les collections génovéfaines entre 1687 et 1719.

Origine et Possesseurs

Le manuscrit a appartenu à plusieurs descendants ou membres de la famille des Comtes de Foix puis de la famille d’Albret. On peut par exemple citer grâce aux diverses mentions d’appartenance présentes sur le manuscrit :


1/ Jean Ier, comte de Foix (1384-1436) neveu et succésseur de Gaston III de Béarn, dit Fébus
2/ Henri II, roi de Navarre, (1503-1555), héritier plus lointain de Gaston Fébus
3/ Jeanne d'Albret (1528-1572), successeur de Henri II
4/ La présence de l’« Ex libris S. Genovefae Paris., 1753 » permet d’identifier l’entrée du manuscrit dans les collections de la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris entre 1687 et 1719.


Note d’étude

L’Elucidari, ou Elucidari de las proprietatz de totas res naturals, est la traduction occitane du De proprietatibus rerum de Barthélémy l'Anglais, franciscain natif d’Angleterre ayant étudié la théologie à Paris avant de partir pour l’Allemagne.

La copie occitane de ce manuscrit rédigé à l’origine en latin est commandée par la cour de Béarn alors que son jeune comte, futur Gaston Fébus, n’est âgé que d’une dizaine d’années. C’est sans doute la mère de ce dernier, Aliénor de Comminges, alors chargée d’assurer une quasi régence depuis la mort de Gaston II en 1343, qui semble être la commanditaire probable de cette traduction. De plus, la présence en tête du manuscrit d’un poème dédié au jeune prince, évidement absent de la version latine, et le mettant en scène à la rencontre de l'allégorie de la Sagesse laisse penser que ce texte devait participer à l’éducation du jeune comte et le préparer l’exercice du pouvoir.

À l'exception du poème qui le précède, la traduction occitane de l’Elucidari est une compilation à caractère encyclopédique de l’ensemble des connaissances jugées essentielles au XIVe siècle. En 295 feuillets, l’Elucidari propose une hiérarchisation des choses (comprendre par là « éléments de la Création ») depuis Dieu et les anges jusqu’aux animaux et aux couleurs en passant par les êtres humains. Chaque entrée propose la dénomination des choses ainsi que leur étymologie (souvent approximative, voire incorrecte), puis indique les éléments qui les composent. À visée didactique, l’Elucidari est précédé d’une table reprenant les premiers mots de chaque définition classés alphabétiquement et renvoyant à la page correspondante ; il se conclut également par un index reprenant ce système mais faisant référence aux noms désignant les choses matérielles. Ce système ne reprend cependant pas la totalité des définitions abordées par le traité.
Une liste de préparations médicales soignant les maux courants de la vie quotidienne est également présente à la fin du manuscrit.

Au delà de son aspect strictement documentaire, l’Elucidari est un témoignage précieux de la diffusion du savoir par la langue vernaculaire au XIVe siècle. Contrairement à l’autre grand manuscrit commandé par la cour des comtes de Foix, la Chirurgie d’Albucasis, le De proprietatibus rerum dont est issu l’Elucidari connaît un nombre important de traductions manuscrites dans diverses langues d’Europe comme le français, l’anglais, le néerlandais ou l’italien, témoignant de l’intérêt important que revêt le savoir dans les cours européennes du XIVe siècle. C’est d’ailleurs bien souvent du latin qu’est traduite la plupart des textes qui tentent de rassembler le savoir de toutes les origines. À cette époque la prédominance du latin est due à l’importance modérée des langues vernaculaires en dehors de leurs zones d’emploi originelles mais aussi à l’instruction donnée principalement dans des universités théologiques où la langue de l’enseignement demeure le latin. Ce n’est qu’à partir des XVe et XVIe siècles que les langues vernaculaires, fortes de la puissance et de l’importance politique croissante de plusieurs nations européennes, commencent à remplacer le latin, trouvant également dans l’imprimerie naissante un vecteur de diffusion bien moins onéreux que les copies manuscrites.

Bibliographie

Éditions :

- Guinn Scinicariello, Sharon. A Critical Edition of Books I-VII of the "Elucidari de las proprietatz de totas res naturals", Ph. D. dissertation, University of North Carolina, Chapel Hill, 1982, 509 p

Études :

- Appel, C. « Der provenzalische Lucidarius ». Zeitschrift für romanische Philologie, 13, 1889, p. 225-252

- Evans, Dafydd. « La langue de l'Albucasis et de l'Elucidari ». Actes du Congrès international de langue et littérature d'oc et d'études francoprovençales (Montpellier, septembre 1970). Montpellier, Centre d'études occitanes, 1971, t. 9, p. 329-336

- Evans, Dafydd. « L'emploi de la rime dans l'Elucidari ». Cultura neolatina, 38, 1978, p. 87-93

- Evans, Dafydd. « Occurrences of rhyme in medieval prose ». French Studies Bulletin, 10, 1984, p. 9-10

- Latini, Brunetto. Li livres dou tresor  : publié pour la première fois d'après les manuscrits de la Bibliothèque impériale, de la Bibliothèque de l'Arsenal et plusieurs manuscrits des départements et de l'étranger par P. Chabaille. Paris, Imprimerie impériale (Collection des documents inédits sur l'histoire de France. Première série: Histoire littéraire), 1863, xxxvi + 736 p. (ici p. xii) [Voir l'étude sur Gallica]

- Meyer, Heinz. Die Enzyklopädie des Bartholomäus Anglicus : Untersuchungen zur Überlieferungs- und Rezeptionsgeschichte von "De proprietatibus rerum". München, Fink (Münstersche Mittelalter-Schriften, 77), 2000, 523 p

- Meyer, Paul. « Inventaire des livres de Henri II roi de Navarre ». Romania, 14, 1885, p. 222-230 [Voir l'étude sur Gallica]

- Raynaud de Lage, Guy. « Le Livre de chasse et l'Elucidari ». Annales du Midi, 1952, p. 349-357.

- Ricketts, Peter Thomas. « Le livre XVII du De proprietatibus de Barthélemy l'Anglais et l'Elucidari », L'occitan, une langue du travail et de la vie quotidienne du XIIe au XXIe siècle. Actes du colloque, 23 et 24 mai 2008, éd. Jean-Loup Lemaître et Françoise Vielliard, Paris, De Boccard; Ussel, Musée du Pays d'Ussel – Centre Trobar, 2009, p. 239-245.

- Ricketts, Peter Thomas. « La traduction du De Proprietatibus rerum de Bartolomé l'Anglais en occitan ». Froissart à la cour de Béarn: l'écrivain, les arts et le pouvoir, éd. Valérie Fasseur, Brepols, Turnhout, 2009, p. 215-221

- Ricketts, Peter Thomas. « L'ouïe et la surdité dans l'Elucidari de Barthélémy l'Anglais ». La voix occitane. Actes du VIIIe Congrès de l'Association internationale d'études occitanes (Bordeaux, 12-17 septembre 2005), éd. Guy Latry, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2009, t. 1, p. 451-456

- Ricketts, Peter Thomas. « Le De proprietatibus et l'Elucidari occitan : le cas du livre XVII ». Encyclopédie médiévale et langues européennes. Réception et diffusion du "De proprietatibus rerum" de Barthélémy l'Anglais dans les langues vernaculaires, éd. Joëlle Ducos, Paris, Champion (Colloques, congrès et conférences. Sciences du langage, histoire de la langue et des dictionnaires, 12), 2014, p. 223-233

- Ventura, Simone. Autour de la version occitane du De proprietatibus rerum de Barthélémy l'Anglais. éd. Pierre Nobel, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté (Littéraire), 2004, p. 47-62.

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Gaston Fébus, prince occitan / Claudine Pailhès
Pailhès, Claudine (1952-....)
Gaston III comte de Foix et Vicomte de Béarn est entré dans la légende sous le nom et la graphie occitane de Febus. 

Dans le contexte tumultueux de la Guerre de Cent Ans (1337-1453) qui oppose royaumes de France et d'Angleterre, il marque son temps par son sens aigu de la politique et son amour des arts et des lettres. Si l'on retient surtout les faits d'armes de ce stratège militaire, le faste de sa cour et les débordements de son caractère, Fébus eut également un rôle prépondérant sur le développement de la langue et de la culture occitanes au XIVe siècle.

Fin connaisseur de l'occitan dans sa variante béarnaise comme de l'occitan littéraire forgé par les troubadours, il fait de sa langue maternelle un outil politique lui permettant d'asseoir son pouvoir sur l'ensemble de la population de ses domaines. La langue occitane est également pour lui un agent de développement culturel, notamment dans le domaine scientifique.

Ce sont tous ces aspects du personnage de Gaston Fébus qu'a présenté Claudine Pailhès, conservatrice générale du Patrimoine, directrice des Archives départementales de l'Ariège et spécialiste de Gaston Fébus, dans sa conférence donnée au CIRDÒC le 16/10/2015 à l'occasion du colloque "La Guerre de Cent ans, en pays de langue d'oc (XIVe-XVe siècles)" organisé par l'association Histoires et Cultures en Languedoc.

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Eyraud, Noémie
Gaston III (1331-1391) comte de Foix et vicomte de Béarn accède au pouvoir en 1343 à la mort de son père, Gaston II. Il est encore trop jeune pour gouverner, sa mère Aliénor de Comminges occupe donc la fonction de régente. Ses terres s’étendent autour de Foix pour le comté et de Tarbes, Pau et Mont-de-Marsan pour la vicomté. Elles côtoient celles du roi de France Philippe VI de Valois, du roi d’Angleterre Edouard III et de la couronne d’Aragon, dans le contexte de la Guerre de Cent ans (1337-1453). L’habileté stratégique et politique de Gaston épargne à son peuple les massacres de la guerre.

Le comte veut conserver la souveraineté sur son territoire. Il justifie son autorité et son autonomie d’abord en se déclarant seul souverain de Foix et de Béarn mais aussi en affirmant les spécificités locales, maintenant ainsi à distance l’organisation politique, administrative, sociale et linguistique du royaume de France.

Deux des principes fondamentaux de son administration sont donc d’une part la conservation des traditions juridiques déjà en place mais aussi l’usage de la langue occitane dans l’exercice de son pouvoir. La vie sociale du Béarn dépend depuis des siècles des Fors de Béarn, textes de droits et privilèges reconnus à la population, rédigés en occitan et qui avaient une véritable valeur législative.

En ce qui concerne la langue, on parle majoritairement gascon sur l’ensemble du domaine mais aussi languedocien sur une partie du comté de Foix. Pour se faire comprendre dans tout le domaine, Gaston Fébus dont la langue maternelle est le béarnais, s’exprime en occitan, qui est donc la langue parlée au quotidien et à la cour, langue de l’administration et du pouvoir. Une documentation officielle conséquente rédigée en occitan est parvenue jusqu’à notre époque. Cependant, Gaston est un aristocrate lettré et cultivé : il maîtrise tout aussi bien le français et le latin.

Les arts à la cour

Le faste de sa cour est à la hauteur de sa noblesse : les arts y ont une place d’honneur.

Les musiciens et jongleurs qui circulent en Europe viennent à la cour de Gaston, faisant de celle-ci un centre de diffusion des nouveaux courants polyphoniques : l’Ars Nova et l’Ars Subtilior. Les derniers troubadours y sont volontiers accueillis : Gaston apprécie beaucoup leur lyrique et il est possible qu’il se soit lui-même essayé à la composition. On lui attribue deux chansons, bien que la paternité ne soit pas attestée. La première est une canso : « Canso de mossen Gasto comte de Foix per la qual gazaynet la joya a tholoza ». La seconde attribution qu’on lui prête, populaire et un peu hasardeuse, est le Se canta (aussi connu sous le nom d’Aquelas Montanhas). Les lettres et les sciences trouvent leur place dans la bibliothèque de Gaston Fébus, qui contient notamment une traduction de la Chirurgie d’Abulcasis, oeuvre fondamentale de médecine d’origine arabe, et une traduction en occitan du De proprietatibus rerum (l’Elucidari en occitan) de Barthélémy l’Anglais, ouvrage encyclopédique sur les choses (éléments de la Création). On y trouve aussi les deux livres que l’on doit à Gaston lui-même, qu’il n’a pas écrits en occitan mais en français. Le Livre des Oraisons est un livre de prières très personnel, et le Livre de chasse, oeuvre remarquable et remarquée, est restée une référence en matière de vènerie.

Le mythe Gaston Fébus

On lui doit en partie le mythe forgé autour de son propre personnage. Gaston Fébus avait le don de mettre en valeur sa personnalité, mais d’autres après lui ont entretenu ce mythe. Sa postérité a été aidée par les Chroniques de France, d’Angleterre et des pays voisins de Jean Froissart. Le nom de Gaston Fébus est resté associé à la noblesse savante, grâce notamment à son Livre de Chasse qui était encore une référence dans la discipline des siècles après son écriture.
Au XIXe siècle, après l’avènement d’un intérêt croissant pour le Moyen Âge et les troubadours, la volonté d’ancrer la renaissance occitane dans une perspective historique prestigieuse amena des félibres béarnais à se réapproprier la figure mythique de Gaston Fébus.


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La Chirurgie d'Albucasis : traduite en dialecte toulousain (bas pays de Foix) du XIVe siècle / Charles de Tourtoulon
Tourtoulon, Charles de (1836-1913)

Cet article paru en deux livraisons dans la Revue des langues romanes (série 1, tome 1, 1870), Charles de Tourtoulon, membre de « l'École romaniste » de Montpellier - la Société pour l'étude des langues romanes née un an plus tôt - est la première étude et édition partielle du texte connu comme la version occitane de la Chirurgie d'Albucasis.

La Chirurgie d’Albucasis est une traduction en langue occitane du XIVe siècle d'un traité de chirurgie extrait de l'encyclopédie médicale Al-Tasrif du grand médecin cordouan Abu Al-Qasim (v. 940-v. 1013), dit « Albucasis » en Occident.

En comparant le manuscrit unique de la Chirurgie (auj. conservé à Montpellier, Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine, H95) avec une version latine contemporaine (Montpellier, BIU, H89 ter), Charles de Tourtoulon évacue d’emblée l’hypothèse d’un passage direct de l’arabe à l’occitan et établit que la traduction occitane a été faite à partir d'une version en latin.

Le manuscrit n'est toutefois pas d’origine montpelliéraine, malgré l'importance des études médicales dans l'histoire de la ville. Il a été réalisé au XIVe siècle pour un grand prince pyrénéen, le comte Gaston III de Foix, le fameux « Gaston Fébus », comme en témoigne de nombreux marqueurs linguistiques pyrénéens dans la langue utilisée par le traducteur et les armes et devise de la maison de Foix-Béarn inscrites au premier feuillet du manuscrit.

L'article commence par une introduction historique et linguistique et se termine par l'édition des premiers feuillets du manuscrit de l'Albucasis occitan. Deux éditions complètes du texte de la Chirurgie furent depuis publiées, en 1985 (La Chirurgie d'Albucasis : ou Albucasim : texte occitan du XIVe siècle : Jean Grimaud et Robert Lafont dir., Montpellier : Centre d'études occitanes) et en 1992 (La Chirurgia : versione occitanica della prima metà del Trecento : Mahmoud Salem Elsheikh ed. scientifique, Firenze : Ed. Zeta) 

Lire l'article :

- 1re partie, RLR, S1-T1, 1870, p. 3-17 (lire l'article en ligne sur Gallica). 
- 2e partie, RLR, S1-T1, 1870, p. 301-307 (lire l'article en ligne sur Gallica).

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Le registre « Potentia » des états de Provence, témoignage de près de trois siècles d'emploi administratif de l'occitan
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Résumé

Le Livre des états de Provence, surnommé Potentia en raison de la potence qui orne sa reliure depuis le XVIe siècle, est un registre d’une cinquantaine de pièces des XIVe, XVe et XVIe siècles reliées à l’activité des états généraux de Provence, forme ancienne des parlements modernes et constituées par les provençaux eux-mêmes, figurant une sorte d’autoadministration de la Provence dans sa langue vulgaire et donc en occitan. Durant cette période, la Provence n’appartient pas encore directement au royaume de France, ce ne sera le cas qu’à partir de 1481, et c’est cette spécificité qui constitue l’un des intérêts principaux du recueil. Il s’agit également de l’une des sources les plus importantes d’autogestion locale pour l’époque et ce pour l’ensemble du territoire national. L'abondance de documentation y est telle que son étude relève à la fois de l’histoire politique, militaire, économique, fiscale, du droit et des institutions.
Le recueil est également un témoignage précieux du type d’utilisation dont l’occitan pouvait être l’objet chez les scribes et les juristes lettrés de cette période.

Autres version du titre :

< livre « Potentia » des États de Provence

Exemplaire conservé

1 exemplaire manuscrit connu :

- Archives départementales des Bouches-du-Rhône (Marseille), cote B 49

Note d’étude

Le registre Potentia est une ressource privilégiée de l’utilisation de l’occitan au sein des catégories sociales lettrées provençales des XIV, XV et XVIe siècles. Durant cette période le français n’y est ni la langue de communication courante, ni la langue administrative, ne commençant à s’imposer que vers la fin du XVe siècle en partie suite au rattachement direct de la Provence au territoire français en 1481. C’est ainsi le témoignage de presque trois siècles d’utilisation administrative de l’occitan qui est inscrit dans ce recueil. Ce témoignage est laissé par les états, non pas généraux ou provinciaux (puisque le territoire n’appartient alors pas pleinement à la France mais à des princes français : les rois de Naples, issus de la « seconde maison d’Anjou » ), mais de Provence.

Ce recueil renseigne ainsi sur l’histoire politique et militaire de la Provence à partir de 1390 et ce jusqu’en 1435 environ, date à laquelle la levée et l’organisation des troupes échappent en grande partie au contrôle des états, témoignant d’une diminution de l’influence de l'institution au profit du souverain.

L’histoire fiscale et administrative du territoire peut également être étudiée au travers de ce recueil, il est évidemment question de l’impôt et de la manière dont celui-ci est prélevé entre 1394 et 1523. Cependant, si ce sont bien les états qui consentent à l’impôt c’est le souverain qui exerce en pratique cette fonction. Il n’est donc pas rare de constater des décalages entre les sommes et tributs théoriquement levés et les sommes et tributs levés en pratique. Ces décalages peuvent d’autant plus se faire ressentir que la question de l’équité et de l’égalité devant l’impôt est souvent le sujet des discussions au sein des états. Cependant, si ces thématiques ne sont pas propres aux états de Provence, leur récurrence signifie très probablement l’insistance et les difficultés des gens du pays à faire respecter leurs ordonnances. Ces difficultés ont également joué de manière certaine un rôle important dans le processus de genèse de l’État moderne qui s’imposera peu de temps après l’abandon des états.

De plus, bien que l'administration du territoire soit ici exercée par des gens « du cru » on ne retrouve pas de manière exacte au sein du registre un occitan tel qu’il pouvait être parlé à l’époque. Ceci s’explique par le fait que le recueil est avant tout rédigé par des scribes ou des notaires lettrés ayant reçu une formation latine. Ainsi, si le recueil témoigne de l’usage de l’occitan administratif de l’époque un certain nombre de formes orales est parfois ignoré (comme cela était souvent le cas dans le langage employé pour les juristes) et la langue écrite s’apparente parfois plus à du latin qu’à de l’occitan : des mots comme redoubtables ou debte sont présents au sein du recueil et notent des lettres pourtant amuïes dans la prononciation et toujours utilisées en latin, témoignant de la notation d’un lexique sous l’influence du latin.

Le registre témoigne donc de l’histoire de la Provence pendant près de trois siècles, d’une époque où un parlement local s’exprimant en langue vulgaire participait à l’administration du territoire et qui verra son influence diminuer petit à petit au profit du souverain et cheminant avec logique vers une protestation en sus de l’ordonnance de Villers-Cotterêts (ou édit de Villers-Cotterêts) en 1539 qui imposera l’usage exclusif du français dans l’administration et la justice.

Editions et traductions

Éditions :

- Gouiran, Gérard. Hébert Michel. Le livre Potentia des états de Provence (1391-1523). Paris : Comité des travaux historiques et scientifiques, 1997, XCII-535 p. [Cote CIRDÒC CAC 6855] [Accessible sur Gallica]

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Les chansonniers occitans, aux sources de la lyrique occitane
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Définition

On désigne par le terme de « chansonnier » (cançonièr en occitan) des recueils manuscrits de « chansons », poésies des troubadours d’expression occitane, compilés et rédigés entre le milieu du XIIIe et le milieu du XIVe siècle.
Les chansonniers occitans - parfois appelés « chansonniers provençaux » selon la tradition philologique du XIXe siècle - forment des recueils de la lyrique occitane des XIIe et XIIIe siècles, ordonnés par un créateur, qui est parfois un troubadour, mais dans la très grande majorité des cas un « collectionneur » ou « compilateur » selon un projet anthologique : le plus souvent par genre (cansos, sirventes, tensos et partimens, etc.) et, à l’intérieur de chaque genre, par troubadour ainsi élevés au rang d’ « auteur », que le compilateur peut présenter par une biographie (vida) et une explication de son poème (razo).
Un chansonnier n’est pas à proprement parler un recueil fidèle de l’art des troubadours mais « constitue une délimitation, voire une organisation particulière du corpus de la poésie lyrique des troubadours, pourvue d’un sens historique et culturel même par rapport à l’ensemble de la tradition1».

Pour autant, les 40 chansonniers occitans conservés, auxquels il faut ajouter les copies et les citations de troubadours dans d’autres œuvres (manuscrits dits « de la tradition indirecte »), constituent le conservatoire de la lyrique occitane des XIIe et XIIIe siècle, ayant transmis 2542 poèmes attribués à 460 troubadours connus auxquels il convient d’ajouter les œuvres anonymes. Le nombre de ces dernières n’est à ce jour pas déterminé, les sources variant d’environ 250 à quelques dizaines.

Autres appellations

< chansonniers provençaux
< chansonniers limousins

La tradition philologique du XIXe siècle fit de « provençal » l’adjectif désignant le domaine de l’ancien occitan dans son ensemble, reprenant l’appellation italienne qui, dès le Moyen Âge la désignait par proensal (provenzale), en référence à la provincia romana (Gaule meridionale). Les termes de « provençal » et « ancien provençal » sont aujourd’hui abandonnés au profit de « occitan » afin de ne pas créer d’ambiguïté avec la région de la Provence historique ou actuelle et avec le dialecte occitan provençal.
Une appellation plus ancienne et moins répandue qualifie également ces chansonniers de « limousins » principalement à cause du nombre important de troubadours issus de cette région. Elle fut néanmoins assez rapidement délaissée.

Caractéristiques matérielles des chansonniers

Les chansonniers occitans forment le plus important corpus littéraire médiéval du domaine occitan avec 40 manuscrits (chansonniers originaux complets ou fragmentaires, et copies de chansonniers perdus), et plus d’une centaine si l’on compte les copies de chansonniers.[imatge id=21645]

Ce corpus présente des documents très divers, souvent sur parchemin (34 sur 40), de formats et de contenus très différents, allant du chansonnier précieux, de grand format, très soigné et miniaturé, contenant un grand nombre de poésies présentées selon une organisation rigoureuse, à des chansonniers de formats plus petits, moins précieux et moins volumineux.

Les chansonniers les plus soignés peuvent contenir des miniatures, souvent des initiales historiées (représentations d’un personnage dans les initiales les plus importantes du texte) contenant le portrait stéréotypé de chaque troubadour représenté d’après sa vida. Ils sont pour la plupart parés d’attributs qui les situent socialement : en arme ou à cheval, en costume noble, clérical ou populaire. On remarque une majorité de troubadours nobles (chansonniers A, I, H et K).

Le chansonnier R suggère une image plus facétieuse de la poésie des troubadours avec ses initiales qui se terminent en tête grotesques de jongleur, d’oiseaux et de chimères.

Les chansonniers musicaux

[imatge id=21646] Quelques chansonniers contiennent également des notations mélodiques. Ces chansons ont pour principal sujet l’amour, exprimé avec magnificence dans le genre de la canso. Cette louange poétique de la femme aimée est magnifiée par le troubadour par sa capacité à « trouver » une ingénieuse combinaison entre mots et musique. De cette poésie chantée, seuls 4 chansonniers ont conservé une notation musicale de la mélodie (1/10e seulement des textes de troubadours comportent une mélodie) : R, BnF fr. 22543 ; G, Milan, Bibl. Ambr., R 71 sup. ; W, BnF fr. 844 ; X, BnF fr. 20050. Dans les chansonniers musicaux, seule la mélodie de la première strophe est notée.

L’ensemble des mélodies des chansonniers a fait l’objet de deux grandes éditions scientifiques. D’abord par Ismael Fernández de la Cuesta et Robert Lafont dans Las cançons dels trobadors édité par l’Institut d’Estudis Occitans en 1979 puis par Hendrik Van der Werf dans The Extant Troubadour Melodies édité par Rochester en 1984.
L’ensemble du corpus des chansons avec notation mélodique a fait l’objet d’un travail de recherche, d’interprétation et d’enregistrement par le Troubadour Art Ensemble dirigé par Gérard Zuchetto. Ce travail, La Tròba, a été publié entre 2006 à 2011.

Datation et provenance

Si les chansonniers occitans ont permis de conserver et transmettre la poésie lyrique des XIIe et XIIIe siècles, influençant la poésie lyrique européenne dans son ensemble et devenant à partir du XVIe siècle (Jean de Nostredame) et surtout du XIXe siècle (Rochegude, Raynouard, Bartsch, Meyer, Jeanroy, etc.) un objet d’étude international, les chansonniers ne reflètent en réalité la lyrique occitane des troubadours qu’avec un certain décalage. [imatge id=11274]

D’abord parce que l’entreprise de compilation a fixé par écrit une poésie qui était chantée et vivante. Elle est le fait d’un compilateur collectionneur de chansons de troubadours, et non des troubadours eux-mêmes à quelques exceptions près. Laura Kendrick a par exemple noté que les poésies du premier des troubadours Guilhem IX duc d’Aquitaine, sans doute jugées trop grivoises, ne sont jamais placées en tête voire ne figurent pas du tout dans les plus anciens chansonniers : « Le rôle des compilateurs des XIIIe et XIVe siècles a été de recadrer d’une manière plus valorisante les images que les troubadours des premières générations ont données d’eux-mêmes et de leur art ». Ainsi, comme le note Jean-Baptiste Camps « chaque chansonnier se veut une redéfinition, voire une recréation, du corpus de la littérature occitane, et porte en lui des traces assez fortes d’un projet. »

Ensuite les chansonniers sont produits avec un décalage chronologique, dans une période comprise entre 1250 et 1350 tandis que les troubadours sont actifs des années 1200 aux années 1300 environ. La lyrique des troubadours est ainsi compilée et mise à l’écrit dans un contexte de déclin, puis de disparition, les chansonniers devenant des livres-conservatoires comme le note Jean-Baptiste Camps : « Pour la plupart rédigés aux dernières heures de gloire de la lyrique occitane, ils fixent et donnent une forme achevée, une interprétation, à ce qui était une tradition vivante, chamarrée, et souvent bien peu sage. Ils en font un objet de connaissance, tandis que cette lyrique devient peu à peu une littérature pour spécialistes, pour érudits. »
Le dernier décalage est lui géographique. En effet, une grande partie des chansonniers conservés est le fruit de la migration des troubadours à la recherche d’un nouveau patronage : Marcabru partira pour la cour de Barcelone, Peire Vidal en Espagne, d’autre en France du Nord. C’est ensuite l’Italie qui au cours du XIIIe siècle recueillera de nombreux troubadours. Raimbaut de Vaqueyras est ainsi le premier à franchir les Alpes, aux alentours de 1191, et à se fixer auprès de Boniface de Montferrat. Nombre l’imiteront, probablement en grande partie en raison de la croisade contre les Albigeois. Parmi les chansonniers modernes plus de la moitié sont ainsi produits en Italie du Nord. François Zufferey a pu noter que ces décalages brouillent considérablement notre perception de la lyrique des troubadours, comme par exemple la koinè, unité linguistique des textes occitans médiévaux quelle que soit l’origine de leur auteur. Celle-ci pourrait ainsi être davantage issue du fait du compilateur.
Selon Laura Kendrick cette théorie pourrait d’ailleurs être prolongée. Pour elle, ces quelques exemples suggèrent que les compilateurs de la poésie des troubadours ont pu prendre modèle sur certaines compilations de textes bibliques classiques pour leur mise en page ainsi que leur appareil visuel.

Classement et sigles

La bibliographie contemporaine des chansonniers occitans médiévaux est établie à partir de deux types de sources. D’une part les manuscrits témoins, qui ne contiennent que les textes lyriques des troubadours, et d’autre part les manuscrits qui citent ces textes comme celui du Breviari d’amour par exemple.
Aussi il fut nécessaire depuis les débuts de l’étude de ce corpus de classer ces manuscrits anciens afin de constituer des ensembles les plus cohérents possible. La première personne a effectuer un travail de ce type est le romaniste Paul Meyer dans Les derniers troubadours de Provence publié en 1871, il y propose un système de classement basé sur le lieu de dépôt des chansonniers mais ce système ne sera pas suivi par ses confrères. C’est en fait l’allemand Karl Bartsch dans son Grundriss zur Geschichte der provenzalischen Literatur publié en 1872 qui pose les jalons de classement contemporain des chansonniers provençaux. Ce premier travail sera plusieurs fois amélioré en suite des progrès de la recherche sur la matière médiévale occitane. D’abord par Alfred Jeanroy dans sa Bibliographie sommaire des chansonniers provençaux parue en 1916, puis par Alfred Pillet et Heny Carstens dans Bibliographie der troubadours en 1933, peu après par Clovis Brunel dans sa Bibliographie des manuscrits littéraires en ancien provençal parue en 1935 et enfin par François Zufferey dans sa Bibliographie des poètes provençaux des XIVe et XVe siècles paru en 1981.

Le corpus défini, l’emploi de sigles a été adopté afin de définir chaque manuscrit spécifiquement. Ceci afin de pallier à l’absence d'appellation sur chaque manuscrit. Nombre d’entre eux ne possédant pas de titre ou n’étant que fragmentaire. Ainsi Karl Bartsch distingue d’abord les manuscrits en fonction de la nature de leur matériau de fabrication, appliquant des appellations par lettre latine majuscule (exemple : manuscrit A) se réfèrent aux manuscrits en parchemin tandis que les appellations par lettre latine minuscule (exemple : manuscrit a) se réfèrent aux manuscrits en papier. Cette proposition de dénomination sera par la suite étoffée par chaque bibliographe et aujourd’hui encore les modifications basées sur ce système sont possible. Néanmoins, il convient de distinguer :
- ces appellations, propres aux romanistes, pouvant parfois être reprises par les établissements de conservation (exemple le chansonnier K de la BNF)
- les appellations employées par les établissements de conservation et qui reprennent parfois les lettres de l’alphabet.

En 1935, Clovis Brunel répertorie par une étude minutieuse 376 manuscrits dans sa Bibliographie des manuscrits littéraires en ancien provençal distinguant ainsi 95 chansonniers, aujourd’hui le classement de François Zufferey recense 40 chansonniers occitans, ceci par la mise à l’écart des copies multiples de certaines pièces, des chansonniers français et catalans et par une définition plus stricte du chansonnier comme émanation de la lyrique des troubadours.

Liste des chansonniers occitans

Cette liste a été établie par François Zufferey dans ses Recherches linguistiques sur les chansonniers provençaux.

Chansonniers en parchemin
:

A = Fin du XIIIe siècle, Vénétie (copistes probablement auvergnats)
Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana, vat. lat. 5232 -> Voir le manuscrit en ligne
B = Fin du XIIIe siècle, Haute-Auvergne
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 1592 -> Voir le manuscrit en ligne
C = XIVe siècle, région de Narbonne
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 856 -> Voir le manuscrit en ligne
D = 1254, Vénétie
Modène, Biblioteca Estense, α . R. 4. 4 -> Télécharger le .pdf du manuscrit
E = XIVe siècle, région comprise entre Béziers et Montpellier
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 1749 -> Voir le manuscrit en ligne
F = Vénétie
Rome, Biblioteca Chigiana, Chigi L. IV. 106
G = Origine possible : Lombardie
Milan, Biblioteca Ambrosiana, R 71 sup. -> Voir le manuscrit en ligne (accès payant, 5€ pour 24 heures d’accès)
H = Vénétie
Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana, vat.lat. 3207
I = Début du XIVe siècle, Vénétie
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 854 -> Voir le manuscrit en ligne
J = Réalisé à la fin du XIIIe siècle ou au XIVe siècle, probablement à Nimes
Florence, Biblioteca Nazionale Centrale, Conv. Sopp. F. IV. 776
K = Début du XIVe siècle, Vénétie
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 12473 -> Voir le manuscrit en ligne
L = origine possible : Lombardie
Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana, vat. lat. 3206
M = origine possible : Lombardie
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 12474 -> Voir le manuscrit en ligne
N = Origine possible : Mantoue
New York, Pierpont Morgan Library, 819 -> Voir le manuscrit en ligne
O = Vénétie (copistes italiens et Jacques Teissier, de Tarascon)
Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana, vat. lat. 3208
P = 1310, Vénétie ou Toscane
Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana, XLI. 42
Q = Lombardie, peut-être Pavie ou Crémone
Florence, Biblioteca Riccardiana, 2909
R = Début du XIVe siècle, origine possible : Toulouse
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 22543 -> Voir le manuscrit en ligne
S = Origines possibles : Vénétie ou Toscane
Oxford, Bodleian Library , Douce 269
T = XVe siècle, Vénétie
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 15211 -> Voir le manuscrit en ligne
U = Origines possibles : Vénétie ou Toscane
Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana, XLI. 43
V = 1268, réalisé en Catalogne ou par des copistes catalans
Venise, Biblioteca Nazionale Marciana, fr. App. cod. XI
Y = XIVe siècle, réalisé par un copiste italien dans le Nord de la France
Copenhague, Bibliothèque Royale, Thott 1087
Z = XIVe siècle, réalisé en Catalogne ou par des copistes catalans, sur un modèle italien
Barcelone, Biblioteca de Catalunya, 146 -> Voir le manuscrit en ligne

Fragments :

A’ = Fin du XIIIe siècle, Vénétie (copistes probablement auvergnats)
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 12474 (fol. 269) [= fol. 71] -> Voir le feuillet en ligne
Ravenne, Biblioteca Classensa, 165 [= fol. 88]
K’ = Début du XIVe, Vénétie
Udine, Biblioteca Arcivescovile, Cod. frag. I, 265
K’’ = Début du XIVe, Vénétie
Paris, Bibliothèque Nationale de France, naf. 23789 -> Voir le manuscrit en ligne
m = Vénétie
La Haye, Bibliothèque Royale, 135 F 28 [= cah. III]
Milan, Biblioteca della Facoltà di Giurisprudenza [= cah. VI]
p = XIIIe ou XIVe siècle, Languedoc oriental ou Provence
Perpignan, Bibliothèque Municipale, 128 -> Voir le manuscrit en ligne
r = Lombardie
Florence, Biblioteca Riccardiana, 294
s = Lombardie
Sienne, Archivio di Stato, C 60 (int. 4)
x = Vénétie
Rome, Biblioteca Nazionale Centrale, Vitt. Em. 1119
y = Vénétie
Sondrio, Archivio di Stato, Romegialli [me, Coll. Paolo Gaffuri]
z = Vénétie
Bologne, Archivio di Stato  

Chansonniers en papier :

c = XVe siècle, origines possibles : Vénétie ou Toscane
Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana, XC inf. 26
f = Début du XIVe siècle, Provence, probablement Arles
Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 12472 -> Voir le manuscrit en ligne

Copies (en papier) de chansonniers perdus :

a = Manuscrit du XIVe siècle perdu, copie du début du XVIe siècle, faite à Florence par Jacques Teissier, de Tarascon
“chansonnier de Bernart Amoros” reconstitué à l’aide des sources suivantes :
Florence, Biblioteca Riccardiana, 2814 (fol. 1-132)
Modène, Biblioteca Estense, γ. N. 8. 4. 11, 12, 13 -> Télécharger le .pdf du manuscrit
Florence, Biblioteca Nazionale Centrale, Pal. 1198
b = Manuscrit du XIIIe siècle perdu, copie du XVIe siècle, faite par le copiste Barbieri
chansonnier de Miquel de la Tor reconstitué à l’aide des sources suivantes :
Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana, Barb. lat. 4087 (fol. 9-53)
Barbieri, Giovanni Maria. Dell'Origine della poesia rimata opera di Giammaria Barbieri... Pubblicata ora per la prima volta e con annotazioni illustrata dal cav. ab. Girolamo Tiraboschi. Modène : Presso la Societa tipografica, 1790
Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana, Barb. lat. 3965
d = XVIe siècle, origine possible : Vénétie
Berlin, Staatsbibliothek, Phillipps 1910
e = XVIe siècle, origine possible : Lombardie, sur un modèle languedocien occidental
Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana, Vat. lat. 7182

1. Stefano Asperti, « Répertoires et attributions : une réflexion sur le système de classification des textes dans le domaine de la poésie des troubadours », dans Contacts de langues, de civilisation et intertextualité. IIIe Congrès international de l’association d’études occitanes, t. II, Montpellier, 1992, p. 592

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De l'amor pantaiat a l'amor sacralizat : la creacion del mite « Jaufré Rudèl » / Gilda Caiti-Russo
Caiti-Russo, Gilda.
Cette communication a été donnée le 29 janvier 2015 à l'Université Paul Valéry dans le cadre des Jornadas d'estudis CAPES.
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La Creacion del mite « Jaufré Rudèl » / Gilda Russo
Caiti-Russo, Gilda. Conférencier
Cette communication a été donnée le 29 janvier 2015 à l'Université Paul Valéry dans le cadre des Jornadas d'estudis CAPES.
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Vidéoguides de Gignac et Saint-Guilhem-le-Désert
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault). Auteur
Kaleo design. Metteur en scène ou réalisateur

Les abords de Gignac dans l’Hérault accueillent la Tambourithèque, musée du jeu de balle au tambourin. Ce sport traditionnel du Languedoc, appartenant à la famille des jeux de paume, se pratique aujourd’hui encore grâce à l’instrument qui lui donna son nom : le tambourin.
Au cours du XXe siècle, sa pratique connaît un essoufflement avant que l'action de différents passionnés, dont l'auteur occitan d'Argelliers, Max Rouquette, ne concoure à un renouveau et à une restructuration de ce sport.

Après la santé du corps, le salut de l’esprit en prenant la route de l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert. Fondée au Moyen Âge, l’abbaye devient très vite un site incontournable de la Via Tolosana, l’une des quatre grandes voies du pèlerinage menant à Compostelle. Sa légende dorée et celle de son fondateur se transmettent encore sur les routes menant au tombeau du saint. Il faut pour cela emprunter l’intrigant Pont du Diable...

Ces vidéoguides d'animation ont été réalisés en 2014 dans le cadre du projet e-Anem, financé par le FEDER en Languedoc-Roussillon.

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Vidéoguide : Fenouillèdes : de Corbeil aux Pyrénées (en langue occitane sous-titrée français)

L'histoire du Fenouillèdes est intrinsèquement liée à celle des Corbières, massif qui l'englobe et qui fut, dès l'Antiquité, source d'intérêt politique et stratégique. Massif ancien, moins élevé que les Pyrénées, les Corbières n'en demeurent pas moins une zone de traversée difficile, constituant de fait un espace d'importance dans toute stratégie de défense. Terre des Corbières et du Languedoc, le Fenouillèdes n'en regarde pas moins du côté de la plaine du Roussillon.

Ce vidéoguide d'animation a été réalisé en 2014 dans le cadre du projet e-Anem, financé par le FEDER en Languedoc-Roussillon.

Version occitane sous-titrée en français.

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