Émission du 2 juin 2021
Manifestation pour les langues régionales
Le 29 mai 2021, les occitanistes se sont rassemblés un peu partout en Occitanie. Dans les autres régions aussi les défenseurs de toutes les langues régionales sont venus exprimer leur colère après la saisine du Conseil Constitutionnel qui porte un grand préjudice à la Loi Molac votée auparavant. L’enseignement immersif est menacé tant dans l’enseignement public qu’en Calandreta. Notre équipe s’est déplacée à Nîmes, Carcassonne, Sommières pour témoigner de la volonté du peuple d’Òc de ne pas se laisser voler sa langue et sa culture. Les interviews laissent bien voir la détermination des occitans de ne pas se laisser faire et d’autres actions seront prévues pour cela. TèVéÒc, directement concernée suivra de près la situation.
Une réalisation de Lise Gros.
[résumé : Tè Vé Òc]
Une enquête a été réalisée par le Laboratoire DIPRALANG – EA 739 de l’Université Paul-Valéry Montpellier en 2017-2020, dans le cadre du projet de recherche ECO OC, l'occitan face au marché dans la région Occitanie : il s'agissait de rendre compte de la présence de la langue et de la culture occitanes dans le monde du commerce d'aujourd'hui.
Deux secteurs ont été identifiés pour mener les enquêtes et entretiens : le nom des entreprises et la dénomination des produits du terroir.
Voici la synthèse de cette étude.
Chronique radiophonique sur les grandes valeurs et principes caractérisant la société occitane médiévale. Animé par Miquèla Stenta et enregistré par Ràdio Lenga d'Òc (Montpellier).
La Bête en Gévaudan est une pièce de théâtre en français et en occitan, écrite et mise en scène par Claude Alranq, jouée par le Théâtre de la Rampe à partir de 1981 et mise en musique par Los de Sauveterre.
Le texte de la pièce est paru la même année aux éditions Regas del Causse :
«Tout le monde la connaît, personne ne l'a vie : La Bête. Tout le l'a vue, personne ne la connaît : la Bête en Gévaudan.
La Lozère au XVIIIe siècle. L'ordre contre le peuple ; le peuple bâtisseur de légendes, magicien de la terre. La Bête en face, debout, couchée, dehors, dedans, sens dessus dessous. La Bête, ce lieu où le sens se perd.
La Bête, ce drame !
Ce drame que Claude Alranq nous livre comme la victine à ses bourreaux. Que le Théâtre de la Rampe et « Los de Sauveterre » nous jettent au corps comme la pierre à l'oiseau qu'elle vise.
La Bête en Gévaudan, un choc. Un immense espoir qui reflète et qui, brisé, tranche. On a mal et on en jouit.
« Que la Bête revienne »
« Sans ma Bête, qui suis-je ? »
(4ème de couverture)
Patric La Vau, né en 1958 en Gironde, est un défenseur de la langue occitane. Chercheur, collecteur, auteur, traducteur, Patric La Vau est aussi réalisateur de films documentaires en occitan, depuis 2005.
Son site internet que nous vous présentons ici est entièrement consacré à son activité de réalisateur.
Le site de Patric La Vau est à découvrir ici : www.lavaupatric.com
Ce texte de Philippe Martel est issu de la conférence prononcée à Aix en Provence le 16 Mai 2019 lors de la Convention du Forum d’Oc de Provence-Alpes-Côte d’Azur, organisée en partenariat avec le Cercle Català de Marsella.
Les années 1970 sont marquées par la contestation sociale et économique d’un certain modèle de l’état. De 1968 et la contestation de la France gaulliste aux chocs pétroliers et ses conséquences économiques et sociales, la période est un foisonnement de mouvements contestataires, alternatifs, à travers toute l’Europe, parfois favorables à l’usage de la violence.
Dans les pays d’Oc, cette période correspond au fameux borbolh créatif et idéologique qui voit la naissance de la Nouvelle chanson occitane, mais aussi la théorisation de certains concepts comme le Colonialisme intérieur, un des thèmes développés par Robert Lafont et largement repris par de nombreux théoriciens de la pensée occitane.
L’idée que dans le contexte étatique français, les pays d’Oc soient traités comme des pays colonisés - en plus de ce que l’on peut considérer comme une colonisation culturelle - sur le plan du développement économique, se répand. La stratégie économique des pays du Midi serait limitée à en faire des nids à touristes, envahis par l’industrie hôtelière et les promoteurs immobiliers, servant de jardin à Paris et sa banlieue. Des pays sans économie propre - détruite par les politiques agricoles françaises - tout juste bons à être placés sous tutelle.
Cette idée, associée à un contexte d’intense militantisme occitan, donne naissance à des comités d’action, des groupes de petite taille décidés à passer à la vitesse supérieure dans leur quête de reconnaissance de l’identité occitane, quitte à envisager l’action directe et le recours à la force.
Deux régions sont particulièrement touchées par ce phénomène. Le Languedoc, en proie à la crise viticole et possédant une tradition « rouge » de contestation sociale et le Périgord, pays hautement touristique. Tous deux se sentent dépossédés de leur patrimoine. Dans une moindre mesure Bordeaux, base arrière des groupes occitanistes, recrute beaucoup dans les milieux associatifs occitans et universitaires. Le Périgord notamment fait partie des régions occitanes où la langue et la culture sont demeurées vivantes, avec un Félibrige actif sans être politisé et une vie musicale et poétique occitane intense.
C’est dans ce contexte qu’apparaît le Comité d’Action Sarladais (CAS), autour de slogans comme « Le capital croque le Périgord » ou « Lo Perigòrd es pas a vendre » (le Périgord n’est pas à vendre). Ce dernier fait référence au rachat de fermes abandonnées et de terres par de riches « colons » empêchant l’installation de jeunes agriculteurs. On recense aussi l’utilisation plus marginale du slogan « Lo vent a bufat, l’Estat a pas paiat » (le vent a soufflé, l’État n’a pas payé) qui fait référence à une tempête ayant saccagé des noyers et aux promesses d’indemnisations des agriculteurs non tenues. De petits groupuscules fleurissent : outre le CAS apparaît également le « Front de Liberacion de la Val de Dròpt », tous deux tentés par l’action directe et les opérations coup de poing. Au sein de ces groupes, chaque membre ne connaît qu’une partie des autres membres, la clandestinité est de règle. Ils seront bientôt réunis dans la mouvance de « Volèm Viure Al País », qui prône alors l’action directe et une certaine forme de violence, en particulier dans le Sarladais et du côté de Sainte-Foy-la-Grande, avec des ramifications à Bordeaux, en Lot-et-Garonne et en Sud-Gironde. Il existe aussi un « Moviment Anarquista Occitan » (mouvement anarchiste occitan) en particulier en Périgord. Quelques petits journaux satiriques occitans sont également imprimés, comme Lo Pelharòt à Bergerac.
Comme les paysages, les langues sont stratifiées et nous donnent à lire leur histoire dans leurs oeuvres. Ce portail de l'université Montpellier 3 et de l'UOH (Université Ouverte des Humanités) propose une vue en coupe de mille ans d'écriture occitane : une géologie de notre mémoire, et un panorama du présent.
Pour consulter le portail 1000 de littérature d'Oc :
La FELCO-CREO est un regroupement d’associations régionales d’enseignants d’occitan de l’Éducation nationale. Fondée en 1987, la FELCO (Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc) œuvre à l’amélioration des conditions d’enseignement, tant pour les élèves que pour les enseignants, et développer cet enseignement à tous les niveaux.