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« L'énigme de l'Aube de Fleury est-elle déchiffrée ? ». Revue de linguistique romane
Hilty, Gerold (1927-....)
Dans cet article consacré à la question de la langue et de la signification de l’Alba bilingue de Fleury, chant liturgique du Xe siècle en latin avec refrain en roman, Gerold Hilty fait un compte-rendu critique des hypothèses nouvelles avancées dans un débat philologique complexe et très ancien.

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L'Aube bilingue de Fleury
Prise de vue de l'<i>Aube bilingue de Fleury</i>, Biblioteca apostolica Vaticana, Reg. lat. 1462

L'Alba bilingue provenant de l’abbaye de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire) est un court poème religieux destiné au chant liturgique, composé dans la seconde moitié du Xe siècle, formé de trois strophes en latin et un refrain en langue romane dont la nature exacte est toujours discutée.
Il s'agit d'un chant liturgique, une « chanson d'aube » allégorique à signification religieuse qui décrit le phénomène astrologique du lever du jour et l'appel d'un « Éveilleur » aux paresseux ( « pigri » ), imprudents ( « incauti » ) et engourdis ( « torpentes » ). Le refrain roman de cette Alba consitue la réponse des « endormis » à cet appel.

La métaphore de l'aube pourrait renvoyer au thème eschatologique de la venue du Christ annonçant la fin des temps ou de la résurrection. L’identification de la langue du refrain - souvent considérée comme de l’ancien occitan dans une forme archaïque ou corrompue - fait l’objet d’importants débats de spécialistes depuis sa découverte en 1881 par le philologue allemand Johannes Schmidt (1843-1901). Si la langue et la signification du refrain continuent de faire débat, l’Alba de Fleury n’en constitue pas moins un rare témoignage du processus à l’œuvre dans l’Europe romane au tournant de l’An Mil et qui conduisit à l’émergence d’une littérature en langue vernaculaire, mouvement dans lequel l’occitan occupe une place particulière. En témoignent ses deux poésies religieuses de la première moitié du XIe siècle (le Boeci et la Canso de sancta Fides de Agen) et surtout, moins d’un siècle plus tard, les premières manifestations de la lyrique des troubadours, promise à un foisonnement créatif sans égal.

L’Alba bilingue est connue d’après une copie unique, notée sur le coin supérieur d’un feuillet au sein d’un recueil de poèmes de Fulgence et d’écrits juridique (IXe-Xe siècle). Chaque ligne de texte est pourvue d’une notation musicale en neumes placée au-dessus.

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Consulter le feuillet 50v. du codex Reg. lat. 1462 de la Biblioteca apostolica vaticana sur http://digi.vatlib.it/view/MSS_Reg.lat.1462/0104