La sortie du Poulain est toujours à Pézenas un événement éminemment culturel. Si les sources iconographiques à son propos sont rares, la documentation moderne est d’une grande richesse.
Collection Tribulations d'un bestaire magique
Étrange coutume que celle qui consiste à construire des carcasses, au départ en bois, recouvertes de toile, pour créer des animaux. Il faut bien avouer que seules les têtes rappellent des animaux réels. Notre région ne saurait se passer de la présence de ces bêtes dans chacune de nos fêtes. Elles sont un moyen devenu indispensable pour les animer, et un jouet pour adulte désireux d’affirmer l’identité de leurs communes. Voici un inventaire quasi complet de ces animaux en y comprenant les créations les plus récentes.
Collection Tribulations d'un bestaire magique
À côté des joutes maritimes, de la bouvine camarguaise, du jeu de tambourin, la tradition languedocienne déploie des animaux-fétiches que certains nomment processionnels ou totémiques. D'origines et de conceptions variées, ils incarnent une cité ou un terroir et déambulent avec danses et musiques à l'occasion de fêtes profanes ou sacrées.
L'ouvrage dresse l'inventaire de ces totems, de leurs légendes, de leur technologie, de leurs raisons officielles ou secrètes d'exister.
À vous qui ne voyez sa majesté carnaval que comme un aimable roi du divertissement d'un jour - un certain mardi gras - au mieux, en une vision sociologique singulièrement réductrice et finalement rassurante, comme maître du grand défouloir et de l'inversion aidant à la digestion de toutes les couleuvres avalées au long de l'an, ce livre n'a pas fini d'ouvrir de grandes et belles perspectives, tant il envahit le calendrier, débordant bien même des jours sombres et froids.
Et si l'auteur parle de religion carnavalesque, ce n'est pas par pure provocation, c'est à bon droit, ces pratiques pagano-chamaniques se passassent-elles de livre sacré, de dogme, de clergé institué en Église... et d'Inquisition, n'en ayant pas moins une parole, plus ancienne que l'écriture, une vision du monde voire de l'autre monde, une spiritualité, une symbolique, des rituels, de curieux prêtres à l'autorité éphémère, des dieux fussent-ils oubliés.
Si la Saint Jean se fête le 24 juin, ses rituels sont liés à la période du solstice d’été (21-22 juin) qui représente dans l’hémisphère nord la nuit la plus courte et le jour le plus long de l’année marquant le début de l’été.
« Les deux Saint-Jean partagent l'an, un jour bien court, l'autre bien long. »
La Saint Jean est aujourd’hui fêtée dans de nombreuses régions en France et à l’étranger. On trouve ainsi des célébrations de cette fête dans le Poitou, le long de la Loire, dans l’Oise, la Bresse, la Creuse ou encore en Bretagne, à Metz, en Gironde et en Charentes mais aussi en Catalogne et en Occitanie.
Les types de croyances et de pratiques liées à cette fête varient en fonction du lieu mais la période, le feu et l’eau restent des éléments de base communs à tous. Dans certains endroits la coutume était de chanter autour du feu (Bretagne), de balancer son enfant au-dessus du feu pour lui assurer une croissance rapide (Charentes), de tourner autour du feu pour s’éviter les maux de reins (Bresse) ou trouver mari ou femme (Creuse), etc.
En Catalogne et aux Îles Baléares il est de tradition que les enfants préparent le feu de la Saint Jean pendant un mois avant la date en amassant des objets en bois et les entassant sur la place du village ou en les disséminant dans différents endroits pour ne pas que les agents de police ou les pompiers les leurs enlèvent et empêchent le feu d’être allumé pour des raisons de sécurité. Il faut donc braver l’interdit avec la complicité des adultes pour pouvoir allumer ce feu. À certains endroits ce sont les jeunes filles qui sont chargées d’allumer le feu. Ensuite la fête peut commencer avec chants, danses, coca et cava. Il est aussi de tradition de faire péter des pétards à cette occasion.
La flamme du Canigou est une autre des traditions de la Saint Jean en Catalogne créée en 1955 par Francesc Pujades. Elle se perpétue encore aujourd’hui et est devenue une expression du sentiment populaire.
En Occitanie, il existe aussi une tradition de la Saint Jean qui peut s’appeler Sant Jan, Sant Joan, Fèstas Janencas, joanencas… Les caractéristiques de ces fêtes sont l’eau, la cueillette d’herbes aux vertus prétendument magiques à cette date (l’achillée millefeuille, l’armoise, la joubarbe, le lierre terrestre, la marguerite sauvage, le millepertuis et la sauge) et enfin le feu et le bûcher qui peut prendre différentes formes architecturales. C’est autour de ce bûcher que se déroule la fête (chants, danses, sauts au-dessus du feu etc.).
Organisés dans l’objectif de transmettre les gestes et les traditions liés aux feux de la Saint-Jean, certains événements ont depuis peu été intégrés dans le programme Total Festum, permettant de leur apporter plus de visibilité. C’est notamment le cas d’un événement organisé à Villefranche-de-Conflent où les enfants et les adhérents des associations locales sont pleinement invités à participer aux festivités avec des activités adaptées à chacun des publics.
Les associations prennent en charge l’organisation de la descente de la flamme, proposant ainsi un événement intergénérationnel permettant à chacun de prendre part à la fête et d’intégrer et transmettre ces rituels.
La Saint Jean d’été est une tradition ancestrale célébrée par de nombreuses civilisations qui trouve son origine dans la pratique du culte au soleil.
Elle pourrait venir de cultes celtes et germaniques mais on trouve des traces de ces célébrations dans d’autres régions du monde comme la Syrie, la Phénicie ou encore la Russie.
L’église catholique a ensuite christianisé ces fêtes païennes en remplaçant les anciens dieux païens par des saints et en interdisant certains rituels comme les baignades nocturnes et les pratiques magiques.
Les fêtes de la Saint Jean ont connu de nombreuses apparitions et disparitions mais depuis 2006 l’appel à projets Total Festum lancé par le Conseil Régional Languedoc-Roussillon et aujourd’hui poursuivi par la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée a créé les conditions pour une forte redynamisation des rituels liés au solstice d’été.
D’un autre côté, ont été inscrites en 2015 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO les fêtes du feu du solstice d'été dans les Pyrénées (France, Andorre, Espagne).
Ces fêtes bénéficient ainsi de mesures de sauvegarde fortes, et d’un contexte politique et social encourageant leur résurgence.
À l’heure actuelle le Théâtre des Origines, compagnie créée en 2004, a mis sur pied un projet intitulé “Temporadas” au sein duquel sont restaurés les rituels festifs saisonniers comme la Saint Jean.
Ces spectacles itinérants permettent aux partenaires locaux et au publics de se réapproprier les codes liés à cette tradition et de donner ou redonner du sens à ces célébrations.
D’autre part, le comité international Flamme du Canigou oeuvre pour la transmission et la valorisation de la tradition du feu de la Saint Jean en Catalogne et au-delà.