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Les halhars dans les Pyrénées occitanes
CIRDOC - Institut occitan de cultura
Dans les Pyrénées centrales (versants français, espagnol et andorran), les feux de la Saint-Jean s'allument tous les ans, traditionnellement durant la nuit du 23 au 24 juin. A la tombée de la nuit, les habitants de Catalogne, d’Aragon et d'Andorre descendent avec des torches allumées depuis les sommets des montagnes vers leurs villages, mettant le feu à tout un cortège de feux de joie préparés de façon traditionnelle. Tandis que dans le secteur occitan des Pyrénées, un arbre (généralement un sapin ou un hêtre) est abattu, fendu avec des coins puis mis à sécher jusqu’à l’embrasement lors de la Saint-Jean. Cet arbre travaillé et parfois couronné d’un bouquet de fleurs porte le nom de “brandon” (francisme) ou “eth har/halhar” (dans sa variante gasconne).
Haro de Les (Val d'Aran) - © Mathilde LamotheHaro de Les (Val d'Aran) - © Mathilde Lamothe

En Comminges et Barousse, un recensement actualisé et précis des communes françaises réalisant le brandon/halhar est en cours : il a permis d’identifier au moins 87 villages qui réalisent encore ce type de feu de la Saint-Jean dans deux départements (Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne). Cet état des lieux permet d’identifier le dynamisme de la pratique, en soulignant des modèles d’organisation récurrents (la commune prend souvent en charge l’achat et le travail de l’arbre, tandis qu’une association s’occupe de la partie animation de la fête) et des innovations comme des systèmes de « feux tournants » qui alternent entre plusieurs communes.

© Matèu Bares© Matèu Bares© Matèu Bares

Les fêtes liées aux feux de la Saint-Jean sont considérées comme une opportunité de régénérer les liens sociaux et de renforcer les sentiments d’appartenance, d’identité et de continuité des communautés, d’où leur célébration accompagnée de repas de groupe et de chants et danses traditionnels. Parfois, des fonctions spécifiques sont attribuées à certaines personnes : dans certaines communes, c’est le maire qui a la charge d’allumer le halhar/brandon de la Saint-Jean, ailleurs, c’est un prêtre qui l’allume ou le bénit. Autrefois, dans certains villages, le dernier couple nouvellement marié devait allumer le feu ou sauter par-dessus les flammes.

Juzet-de-Luchon (Haute-Garonne) - © Patricia Heiniger-CasteretLuchon - © Patricia Heiniger-CasteretCierp-Gaud (Haute-Garonne) - © Patricia Heiniger-CasteretSarp (Hautes-Pyrénées) - © Patricia Heiniger-Casteret

Prometheus : Le projet des fêtes du feu

Le 1er décembre 2015, l’UNESCO a inscrit les “Fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées” sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Suite à cette reconnaissance, le projet PROMETHEUS vise à valoriser le patrimoine commun d’Andorre, d’Espagne et de France, les trois pays concernés par cette inscription.

Le projet a pour objectif de transférer à la société les connaissances générées par le processus de recherche universitaire autour des “Fêtes du feu du solstice d’été dans les Pyrénées” à travers des actions de formation et de sensibilisation (malette pédagogique, musée virtuel, signalétique territoriale, etc.), à destination des institutions publiques, des associations et des entreprises du secteur culturel du territoire transfrontalier.

L’Ethnopôle CIRDOC-Institut occitan de cultura est impliqué dans PROMETHEUS tant dans la coordination d’acteurs du versant occitan des Pyrénées, la mobilisation de ressources documentaires que dans leur valorisation numérique.

Le portail du projet

© CC Neste-Barousse
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Fêtes de Laruns
Etnopòle occitan (CIRDOC-Billère)

Capitale du Haut-Ossau, Laruns est célèbre depuis l'apparition du tourisme thermal au XIXe s. et la venue de nombreux artistes et écrivains. Sa fête patronale Noste Dama (Nôtre-Dame) le 15 août est particulièrement remarquable.

Les Aubades

Tôt le matin, les musiciens vêtus de leur camisole (blouse) noire et les balladins revêtus de leur veste rouge parcourent les rues de la bourgade jouant des chansons en passe-rue. Ils s'arrêtent sous les fenêtres des personnes qu'ils souhaitent honorer pour leur faire une aubade musicale de leurs flûtes à trois trous/tambourin à cordes, accordéon et violon.

La Messe

La grand'messe de l'Assomption met à l'honneur les personnes portant le costume traditionnel qui se placent dans le chœur : les hommes avec les pantalons, chausses et la courte veste écarlate, les femmes recouvertes du capulet (long capuchon) de soie rouge. Cantiques traditionnels ou récents sont ici généralement chantés spontanément en polyphonie.

Le Bal

Dès la fin de la cérémonie religieuse, s’organise sur le parvis de l’église un cortège ouvert par les musiciens jouant des airs de passe-rues. Ce cortège traverse la place en direction du taulèr (litt. étal, le podium autrefois dressé sur des barriques sur lequel s’installent les musiciens et autour duquel se positionnent les danseurs). Le bal démarre alors selon un ordre bien établi ouvert par le très solennel branlo baish (branle bas) dansé une seule fois. Suivent un saut  dansé par les jeunes hommes, autrefois les conscrits, puis un branlo airejant. La suite du bal fait ensuite alterner série de branles et sauts.

Apéritifs et repas

Le bal se poursuit par un long apéritif. La municipalité offre dans un premier temps un vin d'honneur sous la halle. Il s'agit là de la première étape d'une longue journée placée sous le signe de la polyphonie. Par petits groupes d'amis ou bien tous ensemble, chacun exprime le bonheur des retrouvailles et l'identité valléenne par de très nombreuses chansons de table. Les chanteurs du village et ceux venus de toute la vallée s'acheminent ensuite vers les cafés de la place puis, tard dans l'après-midi, à l'appel répété des cuisinières, vers le repas de fête où la polyphonie ne s'estompe pas, Laruns devenant ce jour-là la capitale du País de las cantas (le Pays des chants)

Passacarrèra

L’après déjeuner est marqué par un passacarrèra (passe-rue) qui remplace la procession vespérale de la Vierge abandonnée dans les années 60 après le Concile Vatican II, procession dont l’origine remontait aux processions votives ordonnées par Louis XIII.
Le passe-rue voit chaque quartier converger en chanson vers la place centrale. La déambulation s’accomplit le temps de l’interprétation par des musiciens d’une strophe de chanson. Les chanteurs s’arrêtent alors formant un cercle barrant la rue chantant une strophe puis ils reprennent leur déambulation en musique.

Bals en soirée

A l’arrivée sur la place un deuxième bal se tient enchaînant branles et sauts. Un dernier bal a lieu plus tard, vers minuit alors que les chants qui fusent toujours des cafés ne s’arrêteront que tard dans la nuit. Chacun des bals se clôt par le branle.

La Baio de Sampeyre : carnaval dans les vallées occitanes d'Italie
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)

Cette fête a lieu tous les cinq ans à Sampeyre au cœur des Vallées occitanes d'Italie. Le nom de « Baio » viendrait du mot occitan « abadiá » et renverrait aux « abbés de jeunesse », jeunes gens qui avaient pour fonction d'organiser les fêtes de la communauté.

 

 

1/ La pratique aujourd’hui

Cette fête carnavalesque a lieu tous les cinq ans dans la Val Varaita, dans la province de Cuneo, au cœur des Valadas occitanas d'Italie. La plus célèbre est celle de Sampeyre. Le nom de la fête de la Baio viendrait du mot occitan « abadiá » et renverrait aux traditions des « abbés de jeunesse », ces jeunes gens qui avaient traditionnellement pour fonction d'organiser les fêtes de la communauté.

Un ensemble de rites se déroule sur trois jours au mois de février : les deux dimanches avant le carnaval et le Jeudi gras.

Photogr. : Bernard Delort

La Baio est un grand cortège d'hommes costumés, certains en « Maures », d'autres travestis en femmes, d'autres coiffés de mitres spectaculaires.

Les personnages historiques composant le cortège sont les suivants : l'Abà, il Tesoriere, le Cavalìe (cavalieri), le Tambourn majour, l'Arlequin, les Sarazine, la Segnourine (signorine), le Tambourin (tamburini), le Sapeur, le Grec (greci), l'Escarlinìe, l'Espous (sposi), les Segnouri (signori), le Sounadour (suonatori), le Uzuart, le Granatìe, le Morou (i neri) et le Turc, le Viéi et la Viéio (il vecchio e la vecchia), et le Cantinìe (cantiniere).

Les « Sonadors » sont l'élément central de la fête, faisant danser toute la journée et toute la nuit après que des sapeurs ont brisé à la hache une barrière de bois symbolique.

Photogr. : Bernard Delort

Les journées commencent à l'appel des « Tambourins » et continuent avec des défilés dans les différents cantons. La Baio est particulièrement spectaculaire par la qualité et la diversité des costumes, qui sont hérités de différentes époques de l'histoire de la vallée. On reconnaît en particulier la garde armée sous les traits des « Ussari », en costume de hussards de l'époque napoléonienne. Comme tout carnaval en Occitanie, le procès représente le point d'orgue du Jeudi gras.

Ici, le coup de théâtre des fêtes de la Baio est immuablement la fuite du trésorier avec la caisse remplie d'argent. Le public assiste à sa capture, son procès, sa condamnation à mort et enfin sa grâce.

Photogr. : Bernard Delort

2/ Apprentissage et transmission

Ce carnaval permet à tous les habitants de la vallée d'être des acteurs de la fête. En effet, bien que le cortège soit réservé aux hommes qui sont les seuls à pouvoir se déguiser sous les traits des personnages liés à la tradition historique locale, la population entière participe à l'organisation et à la préparation notamment des costumes.

3/ Historique

Ce carnaval commémore la victoire des habitants des vallées contre les invasions sarrasines en Provence et dans les Alpes à la fin du Xe siècle, aux alentours de 975-980. Cette hypothèse est néanmoins remise en question. Des éléments des différentes époques marquantes de l'histoire de la vallée ont été incorporés comme par exemple les hussards de l'époque napoléonienne.

Photogr. : Bernard Delort

4/ Sauvegarde

Cette pratique qui ne se renouvelle qu'une fois tous les cinq ans ne fait pas l'objet d'une protection particulière d'un point de vue patrimonial. Ses rituels sont très codifiés et très peu de place est laissée à l'improvisation autant d'un point de vue des costumes que des rôles des personnages ou du déroulement de la fête. Ce carnaval est toutefois mis en valeur par la région du Piémont.

5/ Acteurs de la pratique

Tous les habitants de cette vallée son acteurs de la Baio de Sampeyre.

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Le chant polyphonique des Pyrénées : la Cantèra

La pratique chantée dans le Sud Gascogne est particulièrement originale en France comme en Europe. Très peu connu du grand public, ce chant de la convivialité, « chant d’auberges », engageant « hautes et basses » a un nom savant : polyphonie ; c’est-à-dire une pratique vocale à plusieurs voix distinctes produites dans cette région en dehors de tout apprentissage musical savant. Ce savoir-faire de tradition orale est général dans les Pyrénées et le piémont basque et gascon (Béarn et Bas-Adour) ne franchissant pas, au nord, l'Adour.
Si le chant en solo existe, la polyphonie le recouvre dès lors que les chanteurs sont au moins deux. Très populaire, son existence se perd dans les brumes de la mémoire collective, les témoignages écrits les plus anciens signalant déjà son existence à la fin du XVIIIe s.

[imatge id=21610]La polyphonie est en effet une pratique éminemment sociale. Produite au sein de la communauté, en famille, entre amis ou connaissances ; au cours de fêtes, de repas, au café ou encore à l’église.

Le chant est l’affaire de tous : hommes comme femmes. Si la polyphonie était pratiquée au café dont les hommes représentaient autrefois la population quasi exclusive, les femmes se faisaient entendre à l'église ou dans le cercle familial, divisions sexuées qui se sont aujourd’hui estompées.

Actuellement, le réflexe polyphonique est toujours bien ancré. Il est la représentation musicale des valeurs de la société pyrénéenne traditionnelle, il y a peu encore essentiellement tournée vers l'élevage et donc la gestion de terrains communaux privilégiant les comportements collectifs aux comportements individuels.

La Sauze - Montredon
Le chanteur La Sauze chante les événements de Montredon (Aude)
La Sauze

Les tensions entre viticulteurs du Languedoc et pouvoir central ne cessent de s’endurcir tout au long de la décennie 1970 et aboutissent au drame humain de Montredon-des-Corbières (Aude). Une action qui tourne mal, un mort dans chaque camp, un vigneron des Corbières, un CRS breton.
Lui-même fils de viticulteur, La Sauze est un des chanteurs de cette « Nouvelle chanson » à texte occitane. Il signe, avec Montredon, enregistré quelques mois après les événements, un tract sonore d’une humanité bouleversante. De quoi en faire une chanson-monument pour des générations de Languedociens.


Version connue
La Sauze - Montredon (33 tours La Sauze 2, Ventadorn, 1979)
Auteur : Marcel Sauzel, auteur, compositeur, chanteur, musicien

Paroles
Dos òmes son tombats sul sòl de Montredond.
Emili èra occitan, Joël èra breton.
Son mòrts e cresi pas qu’aquò plan importèssa
Qu’un siá viticultor e l’autre C.R.S. :
A Brèst o a Quimpèr se se torna passar,
Emili serà flic e Joël païsan.

Èra un quatre de març, veniá roge lo cèl.
Sus la plana fumava encara l’escaucèl,
Quand la mòrt uniguèt dos fraires de misèria,
Dos innocents pastats dins la mèma matèria
Que, sens saber perqué, gendarme e vinhairon,
Son tombats coma un sol al mièg d’un carrairon.

Un es mòrt per sa tèrra e l’autre per pas res.
Sauprem pas jamai lo pus de plànher quan es.
Vos demandi tanben, e mai se vos arraca,
De los plegar ensem dins la meteissa saca
E de pas pus cercar a tot pèrdre, cossí
De l’un ne faire un sant, de l’autre un assassin.

Bretanha e Lengadòc, cadun perdèt un filh,
Mas los murtrièrs son pas los qu’avián un fusilh.
Èran dins de burèus, tirats a quatre espillas,
Rosetas al revèrs, consciéncias tranquillas.
Los copables per los trapar valddriá melhor
Gaitar cap a París, l’Elisèu, Matinhon.

Jutjaretz benlèu qu’es tardièra ma cançon,
Qu’es passada de mòda e pas pus de sason.
Vos vesi romegar e me faire la tronha :
"Desenterrar los mòrts, s’es pas una vergonha !"
Podètz totjorn bramar, mas per ieu es segur
Que Montredond es mai vivent que Montsegur.

Dins vint ans i aurà pus degun a Montredond.
Pus degun, e de vin aurà rajat jol pont.
Mas del quatre de març, aurem grand gaug encara,
Per ne nos remebrar, del cant d’una guitarra,
E per tornar trapar, foguèssa roge o blanc,
Al vin setanta sièis, un rèire-gost de sang.

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Soufflaculs de Nontron
Institut occitan (Pyrénées-Atlantiques)

La mascarade des Soufflaculs de Nontron, qui a généralement lieu en avril, combine divers éléments carnavalesques : des facéties et un repas carnavalesque suivi d’un bal le samedi, puis, le dimanche après-midi un défilé suivi du jugement et de la crémation de Carnaval. La déambulation est toutefois dominée par le rituel des « Soufflaculs ».

1/ La pratique aujourd’hui

Les soufflaculs

Cette forme carnavalesque s’inscrit dans un rituel de circulation des souffles pour faire venir le printemps. Les Soufflaculs sont habillés et maquillés en blanc : bonnet blanc, chemise et caleçons, le visage blanchi par de la farine. De cent à trois cent selon les années, disposés sur deux files, ils portent chacun un soufflet. Depuis le début du XXème siècle, un personnage en frac noir et chapeau haut de forme guide le rituel et le devance avec un sifflet. L’évolution des Soufflaculs s’exécute en huit mouvements : s’accroupir, souffler au postérieur de celui qui précède, se relever, se retourner en faisant tourner le soufflet au niveau du visage ; s’accroupir, souffler au postérieur de celui qui suit ; se relever et, enfin, reprendre la marche. Dès qu’ils le peuvent, les Soufflaculs s’échappent du cortège et vont souffler sous les jupes des femmes.

Le défilé

Divers personnages récurrents participent aussi au défilé : faux curé, faux mariés, des vieilles dont la « Vieille Barreta » qui est une « vieille bouchée » qu’évoque la Chanson des Soufflaculs ; des travestis, des fous, le roi fainéant sur son char appelé Dagobert 1er, de faux pompiers, un soufflet–char qui souffle des confettis, des bébés et des moines. Le défilé se fait au son des bandas et fanfares.
Deux gendarmes, un avocat et un procureur encadrent Bufador le guidant jusqu’au lieu de son jugement. Ce « souffleur » qui passe son temps à s’échapper des mains des gendarmes pour embrasser toutes les femmes, personnifie ici Carnaval. Il s’est substitué depuis les années 1990 à « Petaçon » figure connue dans tout le Périgord.
Sur la place de la mairie, les Soufflaculs s’installent sur les marches où a lieu l’intronisation des élus comme membres de la Confrérie de la Sardine Valeureuse (des sardines séchées et puantes suspendues sur un cercle décoré).

Les Fous

Le samedi en fin de journée, les Fous, apparus dans les années 2000, avec des masques rouges à grand nez pointu, vêtus de blanc comme les Soufflaculs, une religieuse et des moines, se promènent dans la ville et commettent des farces : ils s’introduisent chez les habitants et se font servir à boire. Ils tiennent une grande échelle qu’ils utilisent pour monter aux fenêtres et utilisent un système de montée et de descente du vin avec une perche.

2/ Apprentissage et transmission

L'apprentissage et la transmission de ce carnaval se fait par immersion et répétition. En effet, les plus jeunes apprennent sur le tas par imitation du rituel et par initiation des plus anciens, parfois par apprentissage dans les familles.

3/ Historique

La forme des Soufflaculs, déjà attestée en 1850 à Nontron, est également présente à Saint-Claude dans le Jura, et sous forme résiduelle dans une trentaine de villages de l’Hérault.
Déjà connue au Moyen-Âge, elle appartient à un vaste ensemble de pratiques répandues jusqu’en 1945 dans seize départements du sud de la France, particulièrement en Languedoc et en Provence.
Le carnaval, tombé en désuétude à Nontron dans les années 1950, a été réactivé en 1979 mettant l’accent sur les Soufflaculs qui, au début du siècle, n’étaient qu’un élément parmi d’autres du carnaval et ne sortaient que le dernier jour, le Mercredi des Cendres.

4/ Sauvegarde

Ce carnaval bénéficie d'actions de valorisation : publicité sur le plan cantonal et départemental, voyages des Soufflaculs dans d’autres villes pour représenter Nontron ou participer à d’autres carnavals etc.
Il est aussi mis en valeur touristiquement par l'inscription des Soufflaculs dans le patrimoine culturel de Nontron, l'invitation de groupes (musiciens, chanteurs) et d’étrangers au carnaval de Nontron et par la production de films touristiques et ethnographiques ainsi que de nombreux reportages de télévision ou de presse écrite.

5/ Acteurs de la pratique

Au moment de la rédaction de la fiche d'inventaire du PCI en 2008-2010 les acteurs de la pratique ayant témoigné étaient des membres et des anciens de la compagnie des soufflets de Nontron : un refondateur des Soufflaculs de Nontron et ancien président de l'association, le trésorier de l’association « la compagnie nontronaise des soufflets », l'ancien animateur du carnaval, le président de l'époque de l’association, un des co-fondateurs des Soufflaculs de 1979, un Soufflacul et un membre de la confrérie des fous des Soufflaculs.
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Carnaval Biarnés
Institut occitan (Pyrénées-Atlantiques)

Ce grand carnaval urbain ouvre un vaste espace aux différentes expressions culturelles carnavalesques, bien entendu, mais aussi musicales béarnaises et plus largement gasconnes.

1/ La pratique aujourd’hui

Dans ce grand carnaval urbain les déambulations sont rythmées par les bandas, les ensembles de bohas, de flûtes tambourins et accordéons ou les ripataulèras invitées. Carnaval fait aussi la part belle au chant polyphonique qui résonne dans le défilé de mardi gras et plus largement dans les bars de la ville investis par les carnavaliers ou dans les buvettes sous chapiteau.
La pantalonada a de la même façon remis à l’honneur les quadrilles béarnais, chacun des bals faisant aussi régulièrement intervenir sauts, branles et plus largement l’ensemble des danses de Gascogne.
Les festivités des derniers jours de Carnaval abolissent pour quelques heures l’ordre établi. À Pau, à l’occasion du Carnaval Biarnés, Sent-Pançard – géant pansu et bouc émissaire des maux de l’année écoulée – figure centrale de la tradition carnavalesque béarnaise, rentre triomphalement dans la ville royale après avoir traversé différentes cités historiques du Béarn. Les édiles municipaux lui remettent les clés de la ville mais, aux abords du Tribunal, il se voit bientôt interpellé et jugé puis brûlé le jour de mardi gras.
La plus importante des journées consiste, le samedi, en une grande cavalcade : har corrèr Carnaval, qui attire aujourd’hui plus de 20.000 personnes. 

2/ Apprentissage et transmission

L'apprentissage et la transmission de cette tradition carnavalesque se fait par immersion.

3/ Historique

Le Carnaval Biarnés a été créé à Pau en 1985 autour des traditions carnavalesques pyrénéennes, succédant à un carnaval organisé autour d’un défilé de chars éteint dans les années 1950. Il a depuis souhaité s’inscrire dans les dates traditionnelles, la crémation de Sent Pançard intervenant à Pau le soir de mardi gras.

4/ Sauvegarde

Il ne fait l'objet ni ne nécessite aucune mesure de sauvegarde particulière.

5/ Acteurs de la pratique

Le carnaval Biarnés est organisé par l’association Carnaval Pantalonada.
Il est soutenu par les institutions locales (Pau Béarn Pyrénées, le Département des Pyrénées-Atlantiques, la région Nouvelle-Aquitaine), des partenaires culturels et commerçants de l'agglomération de Pau (le réseau des Calandretas, le Cap'Òc, le Bel Ordinaire, l'Institut Occitan Aquitaine, les Menestrèrs gascons, l'Ostau Bearnés, l'Université de Pau et des Pays de l'Adour... ).
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Fiche d'inventaire de l’Âne de Bessan
Wasniowska, Anna
Fiche d'inventaire réalisée dans le cadre de l'inventaire des géants, animaux fantastiques et dragons processionnels de France, coordonné par le Centre français du patrimoine culturel immatériel - Maison des Cultures du Monde autour de la fête de la Saint-Laurent et l'animal totémique : l’Âne de Bessan.
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Fiche d'inventaire de l'Âne de Gignac
Vaillant, Anaïs
Fiche d'inventaire réalisée dans le cadre de l'inventaire des géants, animaux fantastiques et dragons processionnels de France, coordonné par le Centre français du patrimoine culturel immatériel - Maison des Cultures du Monde autour du Senibelet et de l'animal totémique : l'Âne de Gignac.
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Fiche d'inventaire du Boeuf de Mèze
Alranq, Perrine
Fiche d'inventaire réalisée dans le cadre de l'inventaire des géants, animaux fantastiques et dragons processionnels de France, coordonné par le Centre français du patrimoine culturel immatériel - Maison des Cultures du Monde autour de la mise à mort de l'animal totémique : le Boeuf de Mèze.
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