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GARAE - Ethnopôle
Synopsis :
Nous sommes dans un petit village des Corbières. Un vieil homme, le conteur assis sur le pas de sa porte, puis accompagné d'un jeune enfant avec qui il dialogue, nous livre cinq contes de son répertoire. Il y met à la fois toute sa malice, son savoir, sa sagesse et cette part d'auto-dérision sans laquelle l'esprit paysan ne serait pas ce qu'il est. L'ensemble des contes est bien entendu relié par les propos sagaces du conteur, mais plus encore par l'étrange et envoutant pouvoir de la pleine lune sous laquelle ils se placent tous. "Il faut s'en méfier, vous savez, de la lune, dit le conteur, surtout lorsqu'elle est toute entière ! Tout se passe pendant la pleine lune, vous ne le savez pas ça ! Faites-y attention, vous le remarquerez". La teinte générale, malgré la chute tragique, est à l'humour, voire au comique.
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GARAE - Ethnopôle
Colloque International les 12 et 13 Septembre 2017, à l'Hôtel de la Cité et à l'Hôtel le Donjon au cœur de la Cité de Carcassonne organisé par le GARAE - Ethnopôle autour de 3 ateliers :

Atelier Langues

Introduction – modération : Yann Lespoux, maître de conférence Université Montpellier Paul Valéry, membre de l’équipe LLACS

- Ethnographie et lexicographie occitane au XVIIIe siècle David Fabié, chercheur associé, Laboratoire Patrimoine Littérature, Histoire (EA 4601) - Université de Toulouse Jean Jaurès

- L’Atlas linguistique de la France : dans les pas d’Edmont Guylaine Brun-Trigaud, ingénieur d’études CNRS, UMR Bases, Corpus, Langage - Université Nice Sophie Antipolis

- Les dialectes et le phonographe : les Archives de la Parole de Ferdinand Brunot Pascal Cordereix, conservateur des bibliothèques, responsable du service des documents sonores au Département de l’Audiovisuel, Bibliothèque nationale de France

- Associer le son aux transcriptions : l’exemple de l’Atlas linguistique du ladin des Dolomites et des dialectes limitrophes Hans Goebl, professeur, Universität Salzburg

- Oralité et savoir linguistique entre 1900 et aujourd’hui : le système d’information SYMILA (Syntactic Microvariation in the Romance Languages of France) Patrick Sauzet, professeur, Université Toulouse Jean Jaurès-CLLE ERSS (UMR 5263 CNRS-UT2J)

- Projet européen de recueil et de valorisation des PCI : re-Tramontana Fabrice Bernissan, Nosauts de Bigòrra (Hautes-Pyrénées)

Atelier Littérature Orale

Atelier à la mémoire de Marie-Louise Ténèze (1922-2016)

Introduction – modération : Josiane Bru, ingénieur d’études EHESS, UMR LISST, Université Toulouse Jean Jaurès

- Les collectes de contes populaires des XIXe et XXe siècles, sources du Catalogue du conte populaire français Bénédicte Bonnemason, ingénieur d’études EHESS, LISST - Centre d’anthropologie sociale– Université Toulouse Jean Jaurès

- La chanson francophone de tradition orale et ses collectes Marlène Belly, maître de conférences, Université de Poitiers

- L’oralité répertoriée Carme Oriol, catedràtica de filologia catalana, Universitat Rovira i Virgili, Tarragona
- L’édition des contes : faire lire pour donner à entendre Fabienne Raphoz, directrice de la collection Merveilleux, éditions José Corti

- Le spectacle de la parole contée Patricia Heiniger-Casteret, maître de conférences, Université de Pau et des Pays de l’Adour

- De la sauvegarde au PCI Charles Quimbert, directeur de Bretagne Culture Diversité

Atelier Mémoires

Introduction – modération : Sylvie Caucanas, conservateur général du patrimoine, directrice des Archives départementales de l’Aude

- Les récits de croyances et leurs (im)possibles restitutions Pierre Laurence, chef du service patrimoine, Conseil départemental de l’Hérault

- Récits de résistance : paroles, désœuvrement politique et acte ethnographique face au récit dominant Caroline Darroux, coordinatrice de la mission scientifique de la Maison du patrimoine oral de Bourgogne, chercheure associée au Centre Georges Chevrier, Dijon

- Mémoires orales et projet de territoire : l’exemple des enquêtes menées autour de l’AOC Roquefort Katia Fersing, ethnologue, chargée de mission patrimoine et culture pour l’Office de Tourisme du Pays de Roquefort et du Saint-Affricain

- De l’enregistrement à la diffusion : questions juridiques et éthique de l’archive orale. Retour d’expérience d’une phonothèque de recherche Claire Grégoire-Saint-Pierre, assistante à la phonothèque de la MMSH, Aix-en-Provence

- La parole des témoins au musée Virginie Soulier, maître de conférences en muséologie, communication culturelle et artistique, Université Perpignan Via Domitia

- Théâtres de rue et témoignages oraux : de l’enquête à la restitution artistique des enregistrements ? Richard Lauraire, ethnologue, Atelier de Rencontres et de Recherches comparatives en Ethnologie ARCE - Montpellier

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Entrée libre
Inscription obligatoire par email : colloqueoralitesgarae@orange.fr
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Lo viatge de Joana - Saison 2 / Épisode 5
Clément, Anne. Auteur, interprète
Benichou, Julien. Compositeur
Vidal, Alain. Interprète
Huang, Edda. Interprète
Benichou, Daphné. Interprète
Zinner, Lucas. Interprète
François, Isabelle. Interprète
Alranq, Perrine. Interprète
Capron, Michel. Interprète
Duplan, Josette. Interprète
Texte de l'épisode : 

Quelqu’un tape à la porte en criant :

- Jeanne, Jeanne !

Sur l’escalier de l’entrée de la maison maigre, vieille et toute en pleurs la voisine de René, l’Angèle :

- Jeanne au secours ! René s’est pendu dans son garage et si je viens te voir c’est qu’il a laissé une lettre.

- Et alors ? C’est terrible mais je n’y peux rien, il est venu hier et je l’ai fichu à la porte. Je ne voulais plus entendre les histoires sur notre jeunesse qui m’ont fait tant mal.

- Lis cette lettre !

- Si tu veux mais maintenant c’est un peu tard pour faire quelque chose.

À mon village tant aimé,

Toute ma vie depuis l’école primaire j’ai été amoureux de Jeanne. Sûr que je l’ai abandonnée pour la Rosetta à 20 ans. Mais aujourd’hui la Rosetta est partie et je pensais que le rêve pouvait devenir réalité... Je viens d’apprendre qu’elle est amoureuse et qu’elle va se marier avec un américain. Donc je ne veux plus continuer à vivre. Quand les rêves sont morts il n’y a plus de raison de vivre.


Adieu à vous tous votre ami René le malheureux.

- Encore une fois je ne peux rien faire, ce n’est pas de ma faute. Il est venu me voir hier et il était furieux.

- Tout le monde va dire que c’est de ta faute !

Et l’Angèle furieuse s’en va. Huit heures du soir. Temps de téléphoner à Rémy.

- Allo ! Rémy !

- Comment vas-tu amour de ma vie ?

- Je n’ai pas trop le temps de parler. Mathilde m’a appelée. Mathilde est enceinte et veut venir faire son petit chez moi. Le problème c’est qu’elle n’a pas un sou pour payer le billet d’avion. Est-ce que tu peux lui envoyer l’argent ou mieux prendre le billet et le lui envoyer à Philadelphie ou par internet ? L’adresse : Mathilde Delbas chez Fred Tiafran 23 45 Hillwiew Avenue Philadelphia. Et le téléphone: 410 587 90 87.

- Je vais le faire. Ne te fais pas de souci. Mais est-ce que tu es sûre de ce que tu fais ? Tu n’as jamais eu d’enfant et tout d’un coup tu vas te retrouver mère et grand-mère, ce n’est pas simple.

- Mais tu seras avec moi et je ne serais plus seule. Tu m’aideras. Et en plus le père du petit est noir, chanteur ou musicien, je n’ai pas compris. Je t’appelle bientôt. Et d’un autre côté il y a des problèmes au village. Je te raconterai tout ça la prochaine fois. Adieu et bises mon Rémy !

- Adieu ma belle !

Tout va bien. C’est bon de ne plus être toute seule. Et encore le téléphone. Qui peut appeler maintenant ?

- Mademoiselle Belcaire ?

- Oui c’est elle ! Que voulez-vous ?

- Ici la gendarmerie du village. Je sais qu’il est tard mais nous voudrions vous voir. Monsieur René Delrieu s’est pendu et a laissé une lettre qui parle de vous. Et en plus une voisine Madame Soulages a entendu une dispute entre vous, hier à deux heures.

- Et que puis-je faire ? Ce n’est pas moi qui l’ai pendu !

- Madame, si vous voulez nous pouvons venir vous voir chez vous.

- Demain matin ?

- Non maintenant. Avant de donner le permis d’inhumer il serait bon de parler avec la dernière personne qui l’a vu.

- Eh bien je vous attends !

Mais avant il me faut manger un petit bout et surtout boire un petit coup de vin. Un peu de jambon, de fromage avec une tranche de pain et une pomme reinette du Vigan. Ils sont déjà là avec la voiture de police.
Je commence à me demander si j’ai bien fait de revenir au village. Evidemment la mort de René n’est pas un plaisir pour moi. J’ouvre la porte. Une femme et un homme entrent. La femme je l’ai déjà vue : Madame Blanquet. L’autre, l’homme je ne l’ai jamais vu.

- Est-ce que nous pouvons nous asseoir ?

- Je vous en prie. Venez par ici sur la terrasse.

Ils se mettent chacun dans un fauteuil de jardin. Je vais chercher de l’eau et des verres à la cuisine.

- Vous avez une jolie maison Mademoiselle Belcaire ! Ne vous faîtes pas de souci nous aurons vite fait. Ce n’est que de la routine.

Je leur raconte notre histoire avec René depuis le début jusqu’à notre dispute d’hier sur le devant de la maison. Ils écrivent tout ce que je dis et s'en vont.
Je suis allée me coucher et j’ai dormi toute la nuit sans me réveiller. Aujourd’hui est un autre jour. Hier c’est le passé.

Bonjour tout le monde, adieu les souvenirs. Ma vie commence maintenant ! Le soleil brille sur mon toit tout neuf !

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Une grande famille féodale dans le Languedoc du XIIe siècle, les Guilhem de Montpellier / Alexandre Vergos
Vergos, Alexandre
L’importante famille féodale des Guilhem, seigneurs de Montpellier, est un cas particulier sous bien des égards dans le Languedoc du XIIe siècle. Apparaissant pour la première fois dans les sources à la fin du Xe siècle, les Guilhem de Montpellier n'étaient alors qu'une famille seigneuriale relativement modeste du comté de Melgueil. Ils opérèrent une rapide ascension au cours du XIe siècle, de pair avec le développement exponentiel de leur ville de Montpellier, et s'imposèrent au XIIe siècle comme une des familles seigneuriales les plus puissantes du Languedoc. Comme la quasi-totalité des seigneurs languedociens, ils furent à leur tour entraînés dans le conflit entre les comtes de Toulouse et de Barcelone qui secoua la région durant tout le XIIe siècle : la grande guerre méridionale. Contrairement à d’autres acteurs de cette guerre qui alternèrent leur fidélité d’un camp à l’autre au cours du siècle, comme la famille Trencavel, les Guilhem de Montpellier restèrent des soutiens inébranlables des comtes de Barcelone jusqu’à la fin du conflit. Au-delà de leur importance régionale, les Guilhem sont un cas intéressant de part les stratégies originales qu’ils mirent en œuvre pour renforcer leur pouvoir et assurer la pérennité de leur seigneurie. Appuyés sur une ville marchande florissante qu’ils s’employèrent à développer, ils formèrent dans la deuxième moitié du XIIe siècle une alliance forte avec la haute bourgeoisie, qui posait tant de problèmes aux Raimondins et aux Trencavel.
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Gardy, Philippe
Robert Lafont (1923-2009), linguiste, historien, historien de la littérature, géographe, et serviteur inlassable de la cause occitane, est connu pour ses activités multiples d’écrivain (en occitan). Une écriture polymorphe, d’un homme engagé sur tous les fronts de l’occitanisme, souvent considérée comme l’expression d’une dispersion, d’une course effrénée après le temps et les urgences.
Philippe Gardy propose ici une image un peu différente de Robert Lafont, celle d’un esprit  qui s’est efforcé de décrire et d’articuler, sous plusieurs angles, et à travers le filtre de la langue occitane, outil majeur jamais laissé de côté, les diverses facettes de l’activité humaine.
De ce vertige, rend compte en particulier l’attention portée par Robert Lafont à la notion de « baroque occitan », dont il fut le principal inventeur. Destinée à donner sens et forme à tout un pan de l’écriture littéraire d’oc, entre XVIe et XVIIe siècles, cette notion a fini par devenir chez lui une construction quasi anthropologique, susceptible de rendre compte, au-delà du champ de la littérature et des arts, de l’inquiétude humaine face au devenir des sociétés. Elle nous laisse ainsi entrevoir, en filigrane, un portrait à la fois dissimulé et pourtant bien présent de Lafont lui-même, dans sa diversité et son unité.
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Thomas, Jean
Jules Ronjat (1864-1925), un savant et un linguiste, certainement un des plus grands romanistes du début du XXe siècle. Au parcours étonnant. Né à Vienne (Isère), en dehors des limites linguistiques de l’Occitanie, c’est par admiration pour Mistral qu’il apprend l’occitan provençal et se dévoue totalement à sa « Cause ». Élu majoral du Félibrige, il en deviendra même baile (administrateur).
Entretenant une correspondance suivie, non seulement avec le « Maître » de Maillane, mais aussi avec les plus grands linguistes de son temps, il est surtout l’auteur d’une importante Grammaire istorique des Parlers provençaux modernesen quatre volumes, demeurée sans équivalent.
À travers sa vie, son œuvre et son engagement, nous découvrons l’histoire interne du mouvement félibréen et du mouvement renaissantiste occitan de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, à la marge d’un monde beaucoup plus vaste, celui de la linguistique.
Préconisant une historiographie de la linguistique, prenant en compte agendas, témoignages, carnets de routes ou de voyages, Jean Thomas, étudie sa vie et son œuvre à travers des sources inédites, notamment sa correspondance dont il établit une édition critique.
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Lo viatge de Joana - Saison 2 / Épisode 4
Clément, Anne. Auteur, interprète
Benichou, Julien. Compositeur
Vidal, Alain. Interprète
Huang, Edda. Interprète
Benichou, Daphné. Interprète
Zinner, Lucas. Interprète
François, Isabelle. Interprète
Alranq, Perrine. Interprète
Texte de l'épisode : 

Donc il me faut appeler Mathilde. Je dois attendre six heures. Midi de l’autre côté. Peut-être que le matin elle a besoin de dormir un peu si elle est enceinte. Je ne veux pas décider avant ce que je vais faire avec elle.
De toute façon j’ai du travail dans la maison : il faut vider les valises. Surtout téléphoner au notaire pour savoir ce qui s’est passé avec le toit.

- Maître Bardot ?

- Bonjour. Madame?

- Jeanne Belcaire. Vous ne me reconnaissez pas? Quand même je ne pense pas que j’ai pris l’accent américain!

- Excusez-moi ! Sûr que je savais que vous étiez revenue : tout le village le sait : « l’américaine est revenue sans sa filleule! »

- Merci pour tout votre travail : le toit, les papiers, les impôts. Je voudrais savoir ce qui s’est passé avec le toit.

- Il y a eu un gros orage et le dessus du toit de votre maison s’est retrouvé dans le jardin. Mon maçon a bien travaillé. Il a changé les tuiles et tout réparé. Il a nettoyé votre jardin et j’ai tout payé.

- Donc je vous dois de l’argent. Quand vous voulez je peux venir au bureau.

- Il y a aussi d’autres choses dont nous devons discuter ensemble : qu’allez-vous faire de la maison de votre oncle et de ses vignes ? 20 hectares c’est beaucoup de terres dans un pays de bon vin ! Le Sud de France est de plus en plus connu. Peut-être que j’ai trouvé quelque chose qui serait bien pour vous et le village. Nous en parlerons tous les deux. Quand pourriez-vous venir ?

- Je voudrais attendre un peu. Il y a tant de choses à venir dans les jours qui arrivent ! Je vous appellerai en fin de semaine.

- N’attendez pas trop : on ne sait jamais… A bientôt Jeanne !

- Au revoir Maître Bardot !

Et maintenant un petit thé à l’orange, celui qu’aime mon homme américain si lointain ! Quel plaisir d’être sur la terrasse sur une chaise de jardin en toile rouge sous le soleil pas encore trop chaud ! Avec un petit brin de vent qui court dans les arbres du jardin : le chêne toujours vert été comme hiver et le pin aussi.
Ce n’est pas l’heure d’appeler Rémy qui doit toujours être à l’université. Tout d’un coup je me réveille : le « jet lag », le décalage horaire ! J’ai dormi deux heures !
Je vais chercher le téléphone, le numéro, j’ai peur. Il faut que je sache que maintenant ma vie est avec Rémy. De toutes façons il faut choisir : Mathilde ne sera jamais ma fille mais demain Rémy sera mon mari !

- Allo ! Mathilde ?

- Jeanne ! Quelle merveille d’entendre ta voix ! Comment vas-tu ? Ça fait longtemps que tu es retournée au village ?

- Et toi Mathilde, qu’est-ce que tu fais? Tu dois tout me dire car je me fais du souci. Qu’as-tu fait pendant tout ce temps ?

- Si tu veux tout savoir : je suis heureuse mais toujours perdue. Encore une fois je ne sais plus où j’en suis.

- Mais qui est le père de ce petit que tu attends ? 

- C’est compliqué. Peut-être que c’est mieux d’attendre de se voir pour te raconter l’histoire. Est-ce que je peux venir chez toi ?

- Qui est le père de l’enfant ?  

- Un musicien.

- De musique classique ?

- Non : de jazz africain si tu veux tout savoir ! Noir ! Fred Tiafran.

- Et tu veux venir avec lui au village ? Je ne sais pas si tu le sais mais au village pour les dernières élections la droite/droite et la gauche étaient à 49/51% !

- Et alors ?

- Je pense que ce serait mieux que tu viennes toute seule.

- Ça tombe bien : il a du travail et ne peut pas venir. Mais moi je veux venir.

- Et quand l’enfant arrivera sûr qu’il ne sera pas blanc !

- Jeanne, tu me déçois. Je te croyais plus ouverte au monde moderne ! Tu le sais bien que la terre est de plus en plus petite.

- Moi je le sais mais dans le village ils ne le savent pas encore. Donc si tu venais seule tout serait bien. Quand est-ce que tu arrives ?

- Il y a un problème : je n’ai pas un sou pour acheter le billet d’avion.

- Et ton homme il n’a pas d’argent pour toi, la mère de son enfant ?

- Un jour peut-être quand il sera connu comme musicien. Mais on n’y est pas encore. Dans ce pays les artistes n’ont pas d’aide pour vivre. Pas « d’intermittent du spectacle » !

- Donc où est-ce que je dois envoyer l’argent pour le billet ?

- Sur la banque de Fred, un virement.

- Je pense que le mieux est de demander à Rémy qu’il prenne ton billet pour te l’envoyer. Donne-moi ton adresse. Je viendrai te chercher à Montpellier.

- Alors : Mathilde Delbas chez Fred Tiafran 23 45 Hillview Avenue. Philadelphia US.

- Trop compliqué ! Je demanderai à Rémy de t’appeler demain matin. A bientôt.

- Bises !

- Dis-moi c’est un garçon ou une fille ?

- Je n’ai pas voulu savoir : on découvrira ensemble ! Ciao !

Peut-être que je suis trop vieille mais je n’ai pas pu dire non ! Temps d’appeler Rémy….

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Casanova, Jean-Yves
Ces quatre nouvelles de Jean-Yves Casanova nous conduisent d'Irlande à la Corse en passant par Londres et la Haute-Provence. Le ton de l'ensemble est donné par L'éternité égarée, ton proche des Dubliners de Joyce, même si le texte se préoccupe de toute autre chose. Ces quatre textes sont préoccupés par l'attente, le devenir des gens, de leurs personnalités, de leurs pensées, des corps comme des âmes, devenir qu'accompagne la fuite du temps...
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Les principautés dans le Midi de la France au XIIe siècle : comtes de Toulouse, vicomtes Trencavel et autres seigneurs / Hélène Débax
Débax, Hélène
La région située entre la Garonne et le Rhône, au sud du massif central, appartient pleinement au royaume de France mais, depuis le milieu du Xe siècle jusqu’au milieu du XIIe siècle, c’est une région sans roi. À partir de 944, le roi ne s’occupe plus de ce Midi et les princes méridionaux l’ignorent. La réorganisation du pouvoir à l’époque féodale s’effectue donc sans le roi. Ce dernier ne revient dans le jeu qu’à partir du milieu du XIIe siècle, à un moment où les pouvoirs supérieurs tentent de reprendre la main sur les seigneurs féodaux. Il va s’agir ici de dresser un tableau du jeu des différents pouvoirs en l’absence de roi, et de suivre le développement et l’évolution des grandes aires de domination jusqu’au XIIe siècle. Qui détient donc le pouvoir ? Comment s’exerce-t-il ? Sur quels territoires ? Et, in fine, comment peut-on expliquer l’engrenage qui mène à la croisade ?
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Noels nouveaux, où l'on voit les principaux points de l'Histoire de ce qui a précédé, accompagné et suivi la Naissance de Jesus-Christ. En François et en Auvergnat
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