Captation vidéo de la conférence donnée le 12 juin 2011 au CIRDOC-Mediatèca occitane (Béziers) par Peter T. Ricketts.
Elle se propose d'examiner le Breviari d'amor "à travers la tradition encyclopédique et la place qu'il occupe dans cette tradition, en réunissant dans un seul texte la théologie à côté d'un traité courtois."
Matfre Ermengaud, poète biterrois, commence en 1288 la composition du Breviari d'amor, un long poème en occitan de 35 000 vers qui se veut la somme des connaissances de son temps. 12 manuscrits intégraux, richement enluminés, et autant de fragments en sont parvenus jusqu'à nous. Le manuscrit le plus complet est conservé au musée de l'Ermitage impérial, à Saint-Petersbourg. Le CIRDOC en possède un fac-simile.
Une première édition du Breviari d'amor a vu le jour en 1862 sous l'égide de Gabriel Azaïs et de la Société archéologique de Béziers.
Peter Ricketts est l'auteur d'une nouvelle édition et d'une traduction française du Breviari d'amor. Il est professeur de français et de philologie romane à l'université de Birmingham.
TOAD est la rencontre de trois musiciens. L'envie commune d'explorer les collectages des monts d'Auvergne et du Limousin et les particularités sonores de ces musiques est leur préoccupation première.
Ils questionnent la standardisation des modes musicaux actuels en exploitant pleinement la richesse des timbres de leurs instruments.
L'électrification est l'amplification de ces musiques restent pour ces musiciens des enjeux qui nécessitent un véritable travail de sonorisation. Très attaché à la danse, TOAD mène un bal sauvage loin d'un son aseptisé.
Plus de renseignements sur le groupe : http://www.cheztoad.fr/ et http://www.la-novia.fr/toad.html
Frédéric Durand fils publia en 1839 La Muse Clermontaise, un recueil de poésies consacré à sa ville natale de Clermont l'Hérault.
La même année fut créée une société regroupant les artisans passionnés de poésies : "les artisans du Grenier Poétique" de Clermont l'Hérault, dont le président J. Deidier écrivait en occitan. Ceux-ci envoyèrent quelques poésies au journal Le Courrier du Midi mais le rédacteur en chef refusa de les publier, qualifiant même leurs auteurs d'être trop téméraires.
En 1841, Frédéric Durand revint avec un nouveau recueil de poésies dans le but de "venger" ses confrères Clermontais. Ce document fut publié et remporta un vif succès critique.
Ce trio né du projet du label Standard-In-Fi d'éditer un vinyl, rassemble Jacques Puech à la cabrette, Yann Gourdon à la vielle à roue et Basile Brémaud au violon. Ces trois musiciens connaissent très bien le répertoire des montagnes d'Auvergne et le pratiquent régulièrement en bal. Cette proposition les a entraîné à travailler à partir de la contrainte du support, soit deux Bourrées de vingt minutes. Attachés à la cadence propre aux musiques à danser, ils ont travaillé sur la variation du thème mélodique.
Les musiciens déploient ici un motif de bourrée servant l'aspect hypnotique et modal de ce répertoire. proche, par instant, des minimalistes américains, on perçoit bien leurs différentes influences, allant d'Antonin Chabrier à Tony Conrad.
En savoir plus sur le groupe : http://www.la-novia.fr/puech_gourdon_bremaud.html
Ce manuscrit contenant les œuvres de Suzon de Terson rassemblées par ordre chronologique d’écriture date de la fin du XVIIe siècle. Il est composé de cahiers de papier de 26x18cm. Il est l’œuvre d’un certain Pons, qui le signe à la fin du texte p. 115, ainsi que p. 47. Il s’agit probablement de Louis Pons, greffier, qui est consul de Puylaurens en 1682, et est alors récemment converti au catholicisme. La reliure est récente (v. 1945).
L’histoire récente du manuscrit présente des liens intéressants avec l’écriture de l’histoire littéraire occitane au XXe siècle. Le manuscrit est d’abord acheté au libraire Masson de Montauban par Antonin Perbosc en 1920. Perbosc en commence l’étude, mais ne la poursuit pas, et transmet le manuscrit à René Nelli à une date indéterminée, mais avant sa mort. C’est Nelli qui le fait relier vers 1945. Nelli en entreprend lui aussi l’étude, fait à propos de Suzon de Terson une conférence, mais ne publie rien. Il transmet ensuite le manuscrit à Pierre-Louis Berthaud, qui publie quelques articles à son propos et en envisage l’édition. À sa mort, le manuscrit passe à Christian Anatole, qui l’édite en 1968. Le manuscrit est entré dans les collections du CIDO en 1979 dans le fonds Anatole, qui fait maintenant partie des fonds du CIRDOC.
Suzanne de Terson est née en 1657 à Puylaurens (Tarn) dans une famille de marchands aisés qui se sont hissés au rang de la petite noblesse, première des 9 enfants d’Antoine de Terson et de Marie Delcruzel. Sa famille est protestante (nombre d’entre eux émigreront à Amsterdam en 1685, d’autres sont encore persécutés au XVIIIe siècle), et elle épouse en 1677 le pasteur Élie Rivals, dont elle aura un enfant qui mourra en bas âge. Elle meurt à 28 ans en 1684 ou 1685. Son père et son oncle sont en correspondance avec l’Académie de Castres, elle-même en lien avec les milieux littéraires précieux de Paris. De sa vie, on ne sait rien que la date de son mariage avec le nouveau pasteur de Puylaurens, qui avait soutenu sa thèse de théologie à l’Académie protestante de Puylaurens.
Le manuscrit est intéressant à plus d’un chef. Il s’agit d’un exemple d’écriture provinciale liée aux modes littéraires parisiennes, mais aussi un rare témoignage d’une écriture féminine en occitan au XVIIe siècle (un autre exemple étant un petit poème d’Antoinette Salvan de Saliès, d’Albi). Le manuscrit contient 81 pièces de vers, dont 14 en occitan, présentées par ordre chronologique, écrites entre 1671 et 1684. La plupart sont placés dans un monde de bergers arcadiens, pleins de Tityre, de Tircis et de Daphnis.
Christian Anatole rapproche ses pièces en occitan du folklore populaire et de la chanson. Ils sont d’ailleurs titrés contes ou chansons. Ils sont pour lui moins marqués par la littérature parisienne que ses textes en français, notamment par l’usage de vers de sept syllabes, fréquents dans les textes traditionnels :
XLV CHANSON
Tu non n’aimas gaire,
Tant de mal me’n sap.
Cap que tu non me pòt plaire,
E tu m’aimas mens que cap.
No’n trobaràs gaire
De còr coma l’meu.
Benlèu coma es tròp amaire,
Aquo fa vergonha al teu.
Le texte occitan écrit par des femmes est, jusque récemment, une exception. Trobairitz ou précieuses sont rares, et le plus souvent confinées au domaine du manuscrit. En soit preuve leur absence totale dans une anthologie aussi réputée que celle de Nelli. Les femmes, quoi qu’on en dise, sont dans cette littérature bien plus souvent un horizon absent qu’une présence active.
En savoir plus sur le manuscrit :
Anatole, Christian (1968). Poësies diversses de Demoizelle Suzon de Terson 1657-1685. Nimes : Lo Libre Occitan, collection Fabri de Peiresc 1.
Berthaud, Pierre-Louis (1954a). Suzon de Terson. Le Cadet de Gascogne.
Berthaud, Pierre-Louis (1954b). Suzon de Terson. "Bulletin de la Société d’Histoire du Protestantisme Français". Septembre 1954, p. 120-125.
Berthaud, Pierre-Louis (1956). Suzon de Terson. "Revue du Tarn". p. 113-138.
Ce manuscrit sans date est un recueil de poésies écrit par "Bidal, le Musicien d'Issél".
D'après le Diccionari de la literatura occitana Audenca, ce pseudonyme correspond à Joan-Pau Vidal, poète potier né en 1807 à Puginier (Aude).
Daniel Loddo et son équipe de Cordae/La Talvera sont partis sur les traces du Butavant, forme de bourrée propre au Languedoc, notamment dansée dans certains villages de la plaine de l’Hérault et dans une partie du Haut-Languedoc (Monts de Lacaune, Somail, Espinouse...)
S’appuyant sur des témoignages oraux et des documents d’archives, il tente de suivre la trace de cette bourrée et de retrouver ceux qui la pratiquent encore ou l’ont vue dansée dans leur jeunesse.
Film produit par l'ADDA-Scènes Croisées (Lozère) dans le cadre du programme Patrimoine Oral du Massif Central
D'autres courts documentaires sur la pratique de la bourrée hier et aujourd'hui sont consultables en suivant ce lien : http://www.patrimoine-oral-massif-central.fr/spip.php?rubrique12