Jean Lesaffre (Bayonne, 1907, Paris, 1975), ingénieur en chef au service du personnel de la SNCF, est l’un des cofondateurs de l’association étudiante occitane le Nouveau Languedoc, à Montpellier en 1928. Félibre et occitaniste, il participe activement à la fin des années 1930 à la vie de l’école félibréenne parisienne Les Amis de la Langue d’Oc dont il deviendra le vice-président. Il est l’auteur ou le coauteur de nombreux articles, conférences et bibliographies.
Né à Bayonne d’un père basque ingénieur dans les chemins de fer et d’une mère languedocienne, Jean Lesaffre est élevé dans la foi catholique et suit des études secondaires au collège privé de la Trinité, à Béziers avant de rejoindre l’université de Montpellier dont il sort licencié en mathématiques et docteur en droit après avoir soutenu en 1934 sa thèse Le problème national de la Catalogne et sa solution par la statut de 1932.
Son parcours professionnel le mène à Paris. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940 et envoyé dans la région de Brême à l’Oflag XB dont il est rapatrié en 1942 pour raison de santé. Catholique pratiquant, très pieux, Lesaffre aurait par ailleurs, dans les années 1930, été proche de l’’Action Française si l’on en croit l’article de XXX fondé sur les papiers en possession de Marcel Decremps.
Très impliqué après guerre dans Les Amis de la Langue d’Oc, dans l’occitanisme et rédacteur régulier pour la revue La France Latine, il meurt à Paris en 1975.
S’intéressant à la langue d’oc dès ses études secondaires, Jean Lesaffre s’engage dans la renaissance d’oc lorsqu’il rejoint l’université de Montpellier. C’est là qu’il fonde en 1928, sur le modèle des corporations étudiantes, le Nouveau Languedoc où il est bientôt rejoint par Max Rouquette et Roger Barthe. L’association, très active, recrute rapidement plusieurs dizaines de membres et s’oriente sur la voie de la revendication fédéraliste et la renaissance culturelle sur le modèle catalan.
Par ailleurs, Jean Lesaffre devient à cette époque (de 1930-1932) président de l’association générale des étudiants de Montpellier et bénéficie de 1929 à 1932 d’une rubrique dans Le Petit Méridional, marquant l’influence du Nouveau Languedoc à Montpellier.
L’association a tôt fait de faire des émules, comme les Estudiants Ramondencs de Toulouse et de former avec ces derniers et avec les jeunes marseillais de l’Araire (Jòrgi Reboul, Charles Camproux, Paul Ricard) la Ligue Frédéric Mistral qui donne elle-même naissance en 1934 à Occitania, organe mensuel de la jeunesse fédéraliste occitane et à l’association des Amis d’Occitania qui entend mettre en place un véritable programme fédéraliste auquel participe très activement Jean Lesaffre chargé de la commission administrative.
Dans ces années 1930, Jean Lesaffre se rapproche par ailleurs de l’Escòla Occitana de Toulouse et de son principal animateur, l’abbé Joseph Salvat avec lequel il partage une certaine communauté de conscience (outre son statut d’ecclésiastique, Salvat est proche de l’Action Française) et une même vision de la langue d’oc mêlant félibréisme, occitanisme et catalanisme, avant de rejoindre en 1937 les Amis de la Langue d’Oc Paris avec lesquels il va notamment participer en 1939 à l’accueil des intellectuels catalans réfugiés en France.
Prisonnier en Allemagne, il n’en continue pas moins, entre 1940 et 1942 à promouvoir la langue d’oc à travers des conférences données à ses compagnons de captivités.
Il rejoint après-guerre l’Institut d’Études Occitanes naissant avec son ami Pierre-Louis Berthaud, rencontré du temps des Amis d’Occitania. Berthaud qui, félibre lui aussi et membre actif des Amis de la Langue d’Oc, devient majoral du Félibrige en 1947 et tente en 1952, après la mort du majoral et président des Amis de la Langue d’Oc Joseph Loubet, de soutenir la candidature au majoralat de Jean Lesaffre. Mais les sympathies occitanistes de Lesaffre lui coûtent son élection à un moment où les relations entre occitanisme et Félibrige sont particulièrement tendues ; événement qui occasionera une grande déception aussi bien à Berthaud qu’à Lesaffre, blessé de se voir rejeté par une association dans laquelle il a beaucoup œuvré et continue à œuvrer jusqu’à sa mort.
Par ailleurs, Jean Lesaffre participe très activement entre 1949 et 1951, aux côtés de Pierre-Louis Berthaud, à l’action en faveur de la loi Deixonne sur l’enseignement des langues et dialectes locaux, et c’est encore avec Berthaud qu’il publie des bibliographies de référence (La langue d’Oc dans nos écoles, 1953, puis la Bibliographie occitane dont il publie le volume 1943-1956 avec Berthaud, initiateur et principal auteur, avant de s’associer avec Irénée-Marcel Cluzel puis Jean-Marie Petit pour les volumes suivants).
Très actif jusqu’à sa mort, il continue, outre sa participation à la vie des associations, à donner des conférences et à écrire des articles, essentiellement pour Lo Gai Saber, revue de l’Escòla Occitana de Toulouse, et La France Latine.
Antoine de Bastard est né à Pau le 26 août 1911. Il fait des études de Lettres et Droit à l’université de Toulouse où il rejoint l’association de jeunesse occitane des Estudiants Ramondencs.
Fonctionnaire au Centre National du Commerce Extérieur en poste à Paris il y dirige la section parisienne de l’Escole Gastou Febus, école félibréenne béarnaise. Maître d’œuvre du Félibrige, il est aussi un membre actif des Amis de la Langue d’Oc, l’école félibréenne de Paris, dont il devient vice-président.
Comme beaucoup de militants de sa génération ayant œuvré au sein des Estudiants Ramondencs, du Nouveau Languedoc (association d’étudiants montpelliérains) et d’Occitania, organe de la jeunesse fédéraliste occitane, il est aussi occitaniste et membre de l’Institut d’Études Occitanes jusqu’à sa mort dans un accident de voiture en 1975.
Hippolyte-Antoine (dit Antoine) Bigot naît à Nîmes le 27 février 1825 au 18 de la rue de Générac au sein d'une famille de paysans. Sa vie durant, son oeuvre va se nourrir de la culture, de la langue, et des moeurs de ses contemporains.
Ce vidéoguide d'animation a été réalisé en 2014 dans le cadre du projet e-Anem, financé par le FEDER en Languedoc-Roussillon.
Version occitane sous-titrée en français
Aux lendemains de cet événement clé de la Révolte des vignerons de 1907, les participants installent dans la dépendance du café de Marcelin Albert, le Comité de défense viticole, organe qui leur permettra de poursuivre l'action entamée au cours de la journée du 11 mars. « C'est chez moi, dans une salle du rez-de-chaussée modestement meublée de quelques chaises, d'une grande table, d'un buffet pour les archives, que fut installé le bureau de défense viticole. C'est le berceau où naquit le formidable mouvement d'opinion que l'on sait » (Mémoires de Marcelin Albert, édition de 1911. P.14). Le lieu devient un point de ralliement pour les acteurs du mouvement. De nombreuses cartes postales et photographies de l'époque présentent d'ailleurs Marcelin Albert devant son café, voire sur l'avant-toit de celui-ci, haranguant la foule. C'est là également, que furent rédigés du 21 avril au 15 septembre 1907, les numéros de leur bulletin hebdomadaire, Le Tocsin.
Aujourd'hui fermé, le site est ponctuellement rouvert par l'association Café Marcelin Albert, qui depuis le 16 juillet 2014, propose conférences et événements autour de l'histoire de son illustre propriétaire et de la culture languedocienne.
Inconnue
Albert, Marcelin (1851-1921)
1907 (Révolte des vignerons)
Né le 19 mars 1851 dans le vieil Argeliers, Marcelin Albert cafetier de son état mais également propriétaire de vignes, se distingue dès le 11 mars 1907 par ses talents d'orateur et son charisme, façonnés par une instruction de qualité pour son époque, six mois passés au Conservatoire de Paris, et un engagement politique local précoce. Il devient rapidement la figure emblématique du mouvement, étant d'ailleurs le principal artisan de sa propre légende. Il est élu président du Comité de défense viticole au lendemain de la marche du 11 mars vers Narbonne. Toutefois, trois mois seulement après son élection, son image souffre d'un profond discrédit. Échappant au mouvement d'arrestation de ses condisciples du Comité d'Argeliers du 19 juin, Marcelin Albert se rend à Paris à la rencontre de Clémenceau, espérant par cette action, donner un élan nouveau et une réponse à la grogne viticole. L'entrevue est un échec pour l'apôtre des Gueux qui en sort déconsidéré. Incarcéré à Montpellier, il est relâché dès le 4 août, mais n'occupera plus désormais la place centrale qui était la sienne dans le mouvement. Il reprend alors son activité à Argeliers. Il décède dans son village natal le 12 décembre 1921.
Une plaque commémorative, placée sur le mur de la bâtisse, rappelle le caractère historique du lieux "Ici en 1907 fut constitué le Comité de Défense Viticole d'Argeliers dont Marcelin Albert fut le promoteur". Placée sur la promenade d'Argeliers, il s'agit d'une demeure d'un étage et qui présente une dépendance. L'endroit est présenté par Augustin Castéran, en préface des « Mémoires de Marcelin Albert » (Éditions Christian Salès, 2011) : « Nous atteignons les premières maisons du village. -Voyez, là au bout de la « Promenade », c'est ma demeure, nous dit Marcelin. [...] Les deux grandes salles du rez-de-chaussée sont encombrées d'affiches, de brochures, de numéros du Tocsin, la Gazette officielle du comité d'initiative dont le siège est attenant à l'immeuble.
Sur la façade extérieure se détache encore cette inscription : « Défense viticole. Comité d'Initiative. Bureau » ».(op.cit.p.VIII). À l'époque, cette mention était peinte sur le mur du rez-de-chaussé, comme en témoignent les photos et cartes postales de l'époque. Depuis effacée, elle est rappelée aujourd'hui par une plaque commémorative placée sur ce même mur.
Une dernière plaque, sur la façade du café lui-même cette fois, fut apposée en 2007, à l'occasion des commémorations du centenaire de la révolte des vignerons du Midi. Le café de Marcelin Albert, demeure en effet un lieu de mémoire pour la commune. C'est depuis sa terrasse qu'aux alentours du 15 août chaque année, s'organise l'Enquant des Vins de Marcelin, événement promotionnel des vins de la région placé sous la protection du meneur de 1907.
Cans, Michel, “Les villages de l'Hérault dans les années 1950" / Michel Cans, réalisateur
"Réouverture de la coopérative L'Oulibo à BIZE" in JT Montpellier, ORTFMO 1970, collections INA RBF06075373
"Huilerie de Bize-Minervois" in JT Montpellier, ORTFMO 1973, collections INA RBF06075309
"Le nadalet, une vieille coutume" in Échos et reflets, ORTFTL, 1969, collections INA RBC9604022762
"La véritable histoire de la Tarasque" [images animées] / Marchand, Lionel, réal. Cinéfacto (Gard) 2011.
Fonds Mazard, archives familiales conservées au CIRDÒC-Mediatèca occitana
Bonnis, Pierre, "Ma bigno" / Pierre Bonnis, (1873-1933)