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Lo temps s'es perdut / Aurélie Lassaque
Lassaque, Aurélie (1983-....)

Lecture par Aurélie Lassaque d'un poème extrait du recueil L'auba dels lops, publié dans l'ouvrage Solstice and other poems (F. Boutle, 2012). Ce poème a également été publié, en occitan et dans sa traduction anglaise dans le supplément culturel du journal anglais The Guardian (édition du 11/02/2013).


Extrait issu de l'enregistrement réalisé par Radio Lengadòc lors de la conférence de l'auteur le 7 avril 2011 au CIRDÒC.


 

Traduction du poème :

Le temps s'est perdu

Dans les chemins de l'air

Où, oiseau sans corps,

Un visage de jeune fille

Prend son envol.

Une perle noire dans ses yeux

S'échappe vers le ciel d'Icare

Elle est fille du néant

Qui lui laissa en héritage

Un bout de nuit sans lune

Sur les lèvres.

Jamais elle ne touchera terre,

Jamais elle ne tutoiera la pierre,

Ni les arbres

Et l'eau qui les affole.

Elle a épousé une chimère

Qui s'est perdue dans le vent.

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« T'ai amada » lu par Serge Bec
Bec, Serge (1933-....)

Lecture par Serge Bec d'un extrait du poème tiré du recueil La nuèch fendasclada (La nuit pourfendue) (éd. À chemise ouverte, 1994).

Extrait sonore publié dans le disque de la collection Trésors d'Occitanie consacré à Serge Bec (en savoir plus), produit par  Aura - Occitània Productions.


 

Traduction du texte :

Je t'ai aimée dans l'achèvement des sens

quand la lune s'ébroue dans tes yeux

avec son regard de Joconde gloutonne

et excite le ciel qui s'en mêle

et détruit insidieusement ton sommeil

où je me réfugie depuis la naissance

du monde comme dans le néant de l'amour (fin de l'extrait sonore)

 

Je t'ai aimée par-delà les saisons

en suivant le cortège des enterrements

où l'on parle patois avec les vieux

du pays qui ont le sourire en coin

tandis que l'on regarde sa propre mort

dans le fond des yeux et que l'on ne sait plus

si l'amour a jamais existé

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« Lo sol poder es que de dire » : Robert Lafont dit le poème « La lenga d'òc »
Lafont, Robert (1923-2009)
Robert Lafont (1923-2009) est incontestablement, par son œuvre et son action, un acteur majeur de la modernité occitane. Il l'est comme chercheur et comme enseignant, comme homme d'action et comme chef de file de mouvements, comme intellectuel autant que comme écrivain.   
Sur le plan littéraire, son œuvre en prose et son théâtre ont représenté des étapes de reconquêtes d'espaces littéraires et de capacités linguistiques structurantes pour la langue occitane contemporaine. Pourtant Robert Lafont fut d'abord un poète et c'est par la poésie qu'il entre en écriture. L’ampleur et la richesse de son œuvre poétique, plusieurs fois mise en musique des années 1960 aux années 2000, a été récemment mise en lumière par l’édition complète de son œuvre poétique  : Robert LAFONT, Poèmas 1943-1984, Montpeyroux, Jorn, 2011. 
Grâce à la collection de CD « Trésors d’Occitanie » (Aura - Occitània produccions), il nous est offert de pouvoir entendre un choix de poèmes dit par le poète lui-même.
L’extrait ci-dessous est la première partie du poème « Lenga d’òc », aussi intitulé dans certains recueils « A meis amics occitanistas » et qui s’ouvre par un vers devenu manifeste pour toute une génération : « Lo sol poder es que de dire » (le seul pouvoir celui de dire).

Dire, lo sol poder es que de dire  

Le recueil Dire (Toulouse et Rodez, Institut d'Estudis Occitans et Subervie, 1957) est le second recueil poétique de Robert Lafont. Il rassemble des poèmes écrits entre 1945 et 1953 et se divise en trois moments  : « Dire l’amor lei causas », « Flaüta sorna enamorada » et « Dire l’òme lo segle ». Ce recueil apparaît comme un manifeste poétique pour le présent et le futur : « Dire » c’est pour Robert Lafont s’approprier ce monde neuf qui s’ouvre, frotter sa langue « nue comme une fille » dit-il dans le poème aux aventures esthétiques et historiques de son temps. 
Le vers qui ouvre le poème : « lo sol poder es que de dire » (le seul pouvoir celui de dire) est devenu célèbre tant il fait figure a posteriori de programme pour une œuvre indissociable d’une pensée, d’une action, de toute une vie, dans lequel la génération occitaniste d’Après-guerre se retrouvera. 
« La lenga d’òc » dit par Robert Lafont dans cet extrait sonore, paraît sous ce titre dans le recueil Dire (1957). Il est repris dans Aire liure (P.J. Oswald, 1974), florilège de textes poétiques de l’auteur, sous le titre « A meis amics occitanistas ».
Le poème a été mis en musique par Jan-Mari Carlotti dans l’album Dire Robert Lafont (Arles, Mont-Jòia, 2005). 

L’enregistrement ci-dessous est un extrait du poème dit par Robert Lafont lui-même dans la collection CD « Trésors d’Occitanie » (Vendargues, Aura - Occitània produccions, 2000). 


Texte de l'extrait

Lo sol poder es que de dire.
Dire doç : una aranha
penchena lo soleu
sus lo pònt de l'aubeta.
Dire fèr : la montanha 
es una frucha amara
qu'enteriga lei sòrgas.
Dire larg : la marina
a pausat si doas mans
sus l'esquinau dau mond.
Dire amic : l'amarina.
(fin de l'extrait sonore)

Ma lenga es davant ieu
nusa coma una dròlla.
(fin de la première partie du poème)

Traduction française de l'extrait 

Le seul pouvoir celui de dire.
Dire doux : l'araignée
peigne le soleil
sur le pont de l'aurore.
Dire dur : la montagne
est comme un fruit amer
qui agace les sources.
Dire vaste : la mer
a posé ses deux mains
sur l'échine du monde.
Dire ami : l'amarine. 
(fin de l'extrait sonore)

La langue est devant moi
aussi nue qu'une fille.
(fin de la première partie du poème)

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L'apocalipsi de las serps / Serge Pey
Pey, Serge

Lecture par Serge Pey de L'apocalipsi de las serps, extrait de son  oeuvre L'évangile du serpent. 

Extrait publié dans le disque éponyme édité par les éditions TRIBU en 1995.

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Sonets : IV-3 / Bernard Manciet
Manciet, Bernard

Lecture par Bernard Manciet d'un extrait de ses Sonets, en occitan.

Extrait sonore publié dans le disque de la collection Trésors d'Occitanie consacré à Bernard Manciet (en savoir plus), produit par Aura - Occitània Productions.



Traduction du texte : 

 

Lorsque le soleil fait monter les larmes

de la mer à Cordouan

aiguisé vert tournante serpe

toi tu es le navire bien chargé

 

sur l'estuaire il pleut du froment et un tourbillon

de poivre sur nos récoltes de claquements

les voiles l'une et l'autre abrègent les vagues

notre soleil appareillé

 

batteuse de soleils du soir ou d'embrayages

ardents nous allons et tanguons et boitons

haut avec les îles et les lacs soudains (fin de l'extrait sonore)

 

tu fais se lever -beau Cédov- nos nuits de gloire

tu élèves la marée montante

tu portes la mer

 
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Max Rouquette
[imatge id=22179]Max Rouquette (1908-2005) est un écrivain languedocien issu de l’arrière-pays de Montpellier. Il y fut médecin un temps, avant d’exercer en ville pour la Sécurité Sociale. Il choisit comme langue d’écriture la langue occitane de son enfance, nous laissant ainsi une oeuvre magnifique, aujourd’hui reconnue internationalement, avec des recueils de poèmes (Los sòmis dau matin, 1937 ; Sòmis de la nuòch en 1942…), des oeuvres en prose (la série des Verd Paradís), des romans (La cèrca de Pendariès ; Tota la sabla de la mar de la mar ; …), des pièces de théâtre (Lo Metge de Cucunhan, 1942 ou Medelha, 1989), des essais, des traductions de Dante ou encore de Federico Garcia Lorca, des articles et des contributions de toutes sortes.

Animateur de l’occitanisme depuis sa période estudiantine, membre du Nouveau Languedoc (1928), membre de la Société d'Études Occitanes (SEO), rédacteur en chef de la revue Occitania (1936), il est aussi en 1945 l’un des fondateurs de l’Institut d’Études Occitanes (IEO). En 1962, avec Jean Camp et Jòrgi Reboul il fonde le Pen Club de langue d’oc.

Joueur passionné de balle au tambourin, il participe à sa renaissance par la création d’une fédération en 1939, et la refonte de ses règles en 1954, à partir de celles du tamburello italien.

Biographie détaillée :

Max Rouquette naît le 8 décembre 1908 d’Adèle Altairac et de Constantin Rouquette, vignerons à Argeliers dans l’Hérault. La famille de son père vient de La Couvertoirade, sur le Larzac, « la terre abandonnée » qui le fascinera toute sa vie. Son enfance est immergée dans la langue occitane, et marquée charnellement par le contact avec une nature sauvage qui deviendra le théâtre « mi-garrigue, mi-serrane » de son oeuvre d’écrivain. Celle-ci sera aussi marquée par la disparition de sa mère, enlevée par l’épidémie de grippe espagnole en 1917. À dix ans, Max Rouquette quitte l’école du village pour continuer ses études secondaires au petit puis au grand Lycée de Montpellier. Pensionnaire, il y découvre avec enthousiasme la culture classique et le monde de l’écriture avant, diplôme de baccalauréat en poche, d’étudier la médecine dans la pluriséculaire faculté de la ville.

C’est à cette période, tournant le dos à un Félibrige jugé trop passéiste, qu’il rejoint Le Nouveau Languedoc, association estudiantine occitane jumelée avec les Catalans et fondée par Jean Lesaffre. Il en fera un outil ambitieux de diffusion et de valorisation de la culture d’Òc, ce qui contribuera à poser les fondements de l’occitanisme moderne.

Il envoie à François Dezeuze son premier texte en 1927, sous l’impulsion de Max Cantagrilh : Lo paure òme e la crotz, publié dans Campana de Magalouna, journal « clapassier » d’expression occitane. La jeune garde estudiantine se liera ainsi avec les « Dissabtièrs », membres de la société créée en 1925 autour de François Dezeuze et de René Tulet, qui se retrouvent une fois par semaine - le samedi - pour deviser et échanger. C’est là que Max Rouquette côtoie et rencontre nombre de personnalités, dont le poète catalan Josèp Sebastià Pons qui aura sur lui et son style d’écriture une influence décisive.

Il publie dans la revue Òc de la Société d’Études Occitanes des poèmes remarquables - et remarqués, et passe, en 1931, le concours de l’internat de médecine à Toulon. Il y rencontre sa future épouse, Leona, aux origines corses. Il fait son service militaire dans la Marine, anime avec Charles Camproux un journal militant, Occitania, qui prolonge l’action du Nouveau Languedoc en élargissant son propos à l’ensemble des pays d’Oc. C’est le moment où il commence à écrire des oeuvres en prose d’un genre nouveau, faisant du monde des garrigues cachées une métaphore cosmique de l’âme humaine chassée du jardin d’Eden, et reléguée dans le néant de l’existence du XXe siècle.

Max Rouquette soutient sa thèse et s’installe comme médecin de campagne à Aniane en 1936, dans le contexte du Front Populaire pour lequel il a de la sympathie. Il en profite pour renforcer sa connaissance de la langue d’oc, Dins la boca dau pòble d’Òc, et prend le temps d’écrire l’une de ses plus belles pages. Mobilisé en 1939 en Tunisie, il revient vite au pays pour reprendre ses activités de médecin dans les difficiles conditions du temps.

Il écrit, à partir d’un conte de Joseph Roumanille, sa première pièce de théâtre en 1942, Lo Metge de Cucunhan, tout en s’investissant dans le fonctionnement de la future Société d’Études Occitanes. Ce travail mènera à sa fondation officielle en 1945, aux côtés d’Ismaël Girard et de René Nelli. Max en sera un temps le secrétaire puis le président. La Sécurité Sociale étant sur le point d’être créée, il en obtient le concours et déménage à Montpellier pour devenir médecin-conseil.

Max Rouquette disait que dans ses rêves heureux il rêvait de balle au tambourin. C’est à cette période qu’il s’investit dans la renaissance de ce jeu qui l’ancre un peu plus encore dans l’arc méditerranéen. Il contribue en 1939 à le doter d’une nouvelle fédération. Il sort un premier livre en 1948 (il y en aura deux autres plus tard), Le jeu de balle au tambourin, doté d’un lexique occitan, la langue d’origine du tambourin. Max Rouquette pensait que l’avenir de l’occitan et celui du jeu de paume languedocien ne pouvaient être dissociés. Il fera ensuite évoluer ce sport en 1954, en empruntant plusieurs règles aux Italiens pour rendre le jeu plus vif, tout en équipant le batteur languedocien d’un long manche de micocoulier.

Il dirige de 1954 à 1958 Vida Nòva, une revue occitano-catalane qui permet aux écrivains catalans espagnols de s’exprimer dans leur langue, alors prohibée. En 1962, avec Jean Camp et Jòrgi Reboul, il forme le Pen-Club du Languedoc, dont il sera le président.

À partir de 1974, c’est la retraite : l’urgence d’écrire le rattrape encore, notamment pour terminer les sept tomes de Verd Paradís. De 1978 à 1983 il dirige la revue Òc, une revue novatrice à la pointe de la création en occitan et en catalan. Dans ses pages, sa plume vive et aiguisée et ses qualités de polémiste font merveille au service de la langue d’oc, de la littérature et de la culture. Il revient à la poésie avec D’aicí mil ans de lutz en 1995, et se consacre ensuite à une écriture qui se diversifie avec des romans, du théâtre, des bestiaires ou encore des collaborations avec des photographes.

Traduite en français et dans de nombreuses langues, son oeuvre sort de la confidentialité du petit cercle des occitanistes pour atteindre la notoriété internationale à partir des années 1980. Sa pièce de théâtre Lo Glossari / Le Glossaire entre en 1998 au répertoire de la Comédie Française et sa tragédie Medelha / Médée, considérée comme un chef-d’oeuvre, est montée en français en 2003 et reprise en 2008.

Max Rouquette décède à Montpellier le 24 juin 2005, lors de la Saint-Jean d’été qui lui était si chère, à l’âge de 96 ans. La publication d’inédits et le rayonnement de l’oeuvre de Max Rouquette se poursuit aujourd’hui à travers une association, Amistats Max Rouquette, grâce au travail, entre autres, de Jean-Guilhem Rouquette - l’enfant de Max, de Jean-Frédéric Brun et de Jean-Claude Forêt. Depuis 2007 ils éditent chaque année une très belle revue, les Cahiers Max Rouquette, qui aborde successivement tous les aspects du grand oeuvre de l’enfant d’Argeliers.
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Chansons en français et en occitan

Ce manuscrit est composé de 71 feuilles de papier pliées en deux pour former un épais cahier, cousu dans une couverture de récupération en basane noire.


Le volume s’ouvre par un “Recueil d’Enigmes”, soit 12 énigmes en français, avec la solution inscrite sans doute d’une autre main (pages 1 à 9). Il contient ensuite des chansons en français, numérotées de 1 à 120 (pages 13 à 162) puis 7 chansons mêlant parfois l’occitan au français (pages 163 à 177).


A l’envers du volume (à partir de la vue 179 du document numérisé), sont notées une trentaine de chansons, dont trois en occitan (page 1, page 24 et page 39), et quelques une mêlant l’occitan au français.

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Yves Rouquette dit « L'Escrivèire public »
Rouquette, Yves

Lecture par Yves Rouquette d'un extrait de son poème L'écrivain Public, en occitan. Extrait sonore publié dans le disque de la collection Trésors d'Occitanie consacré à Yves Rouquette (en savoir plus), produit par Aura - Occitània Productions.


Traduction du texte : 

Quand j'aurai tout perdu

mes souvenirs ma langue et le goût de la lutte

J'irai à nouveau vers vous tous

hommes miens

charretiers journaliers bergers valets de ferme

visages oubliés éperdus reniés

dans un temps qui ne veut

ni ne peut éclore

et je trouverai dans vos yeux

dans vos mains que je presserai

dans vos cris jetés sans fin

d'un bout à l'autre de la terre

et que rien ne peut faire cesser

une raison de croire encore


Je serai à nouveau pour vous

habitants lourds et maladroits

d'un pays à la voix d'enfance et de terre

le petit enfant que je n'ai jamais cessé d'être

un enfant de la ville en quête de l'amour

du peuplier flexible comme une chanson de laboureur

hantant les hauts-plateaux de votre mémoire

d'hommes qui savent tout sans avoir rien lu d'autre

que le livre du temps qu'il fait (fin de l'extrait sonore)


Je dresserai ma table

contre la ruée des collines

et je me ferai pour vous

écrivain public

 

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Lou Gal. - Annada 02, n°19 (2 d'abril 1916)
Causse, Pierre (1883-1951)
Bardin, Jean (1893-1966)
Soutien des soldats du sud de la France, Lou Gal est l'un des seuls journaux en occitan qui parut régulièrement pendant la Première Guerre mondiale.


S'y mêlaient contes, chroniques, tableaux de guerre, poèmes et chansons, etc.


Lou Gal - N°19 du 2 Avril 1916 (2ème année)
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Lou Gal. - Annada 02, n°18 (19 de març 1916)
Causse, Pierre (1883-1951)
Bardin, Jean (1893-1966)

Soutien des soldats du sud de la France, Lou Gal est l'un des seuls journaux en occitan qui parut régulièrement pendant la Première Guerre mondiale.


S'y mêlaient contes, chroniques, tableaux de guerre, poèmes et chansons, etc.


Lou Gal - N°18 du 19 Mars 1916 (2ème année)

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