Jules Mathieu est un chansonnier originaire de Gagnières (Gard). Célèbre localement, il est devenu un personnage emblématique, dont les chansons et histoires se sont racontées et transmises dans les familles. Il était encore présent il y a quelques années dans la mémoire des habitants de la région, comme en témoignent certains enregistrements des Enquêtes en Pays de Cèze réalisées en 1995 et 1997 par Valérie Pasturel.
Né le 10 mars 1863 à Gagnières, Jules Mathieu écrit de sa plume : « Je suis né dans une modeste maison de campagne qui sert d'abri et de refuge, depuis son origine, aux voyageurs pauvres. Je suis le huitième enfant d'une famille nombreuse, simple et sans éclat, où je fus élevé chrétiennement. » Après avoir peu fréquenté les bancs de l'école, Jules Mathieu devient berger puis agriculteur. En 1897, il décide de se lancer dans le négoce des vins et ouvre un commerce de gros qu'il nomme... « Le Gros ».
Pendant ces années, il prend des cours de musique et fréquente assidûment la Philarmonique de Gagnières où il joue de l'alto. Depuis son enfance, il aime rédiger de courts textes ou chansons. La politique, les événements marquants de l'année, les fêtes des villages, de la région mais aussi les aléas du quotidien sont pour lui une source d'inspiration inépuisable.
Afin de s'assurer une source de revenus complémentaires, Jules Mathieu finit par publier ses chansons - rédigées aussi bien en occitan qu'en français - et par les vendre. Il parcourt ainsi les fêtes et foires des Cévennes, seul ou accompagné d'un musicien, afin d'entonner ses airs et d'en vendre des feuillets. On sait également qu’il commercialisait sa production dans toutes les Cévennes et même au-delà grâce à des chanteurs ambulants.
Passionné par l'actualité et la marche des événements, aussi bien localement que dans le monde, notre chansonnier se lance dans la politique. Il se présente en tout à 37 élections, locales, sénatoriales et même présidentielles. Il sera élu à plusieurs reprises au conseil municipal de son village d'origine, Gagnières.
« Je me suis occupé sérieusement de la Politique. J'ai affronté trente-sept fois, officiellement, la lutte des élections, depuis les élections locales jusqu'à l'Élection Présidentielle avec Poincaré, Deschanel, Millerand, Doumergue, Doumer et Lebrun. Malgré mes bons programmes moraux, libéraux, économiques, toutes mes réunions publiques et contradictoires (je me suis toujours défendu seul, sans l'appui de personne), j'ai subi trente-trois échecs. Aussi, je crois détenir le record des Vestes Électorales du monde entier. »
Pour autant, loin de considérer la politique comme un simple loisir, il prend son engagement au sérieux. Il organisera ou participera à de nombreuses réunion politiques à chacune de ses candidatures et n'hésitera pas se déplacer dans toute la France pour faire campagne, toujours accompagné de ses feuillets de chansons d'actualités, vendues à l'unité. Cet engagement sera une de ses plus grandes sources d'inspiration et l'occasion pour lui de publier de nombreuses chansons, aussi bien sur des sujets politiques qu'à propos de ses adversaires ou des résultats aux élections.
Jules Mathieu obtient une voix aux élections sénatoriales du 7 janvier 1912 auxquelles, député suppléant, il n’était pas lui-même appelé à voter. Il fait aussitôt imprimer des Remerciements au vaillant Électeur qui a bien voulu m'honorer de sa confiance au scrutin de ballottage, chanson immédiatement vendue sur la place publique et comprenant ces vers : « Le geste est beau et vous fait grand honneur... Il en faudrait beaucoup des électeurs comme vous... »
Durant plusieurs années, Jules Mathieu conciliera ses activités politiques, de négoce et de chansonnier sans en privilégier aucune, s'inspirant de chacune de ses expériences pour alimenter les autres.
1923 sera l'année de sa « Grande Plaisanterie », au cours de laquelle il réussit à se faire rendre les honneurs réservés aux chefs d'État. Il réussit en effet à se faire passer pour le président Millerand lors d'une cérémonie officielle à Gagnières. Profitant du retard du convoi présidentiel, notre chansonnier entre dans la ville avec son costume des grandes occasions dans un modèle de voiture semblable à celui utilisé par le président Millerand, décoré pour faire bonne mesure de drapeaux tricolores. La voiture et Jules Mathieu arrivent à Gagnières avant le convoi présidentiel et reçoivent les honneurs de la foule amassée pour acclamer l'arrivée du président Millerand. Découvrant rapidement la supercherie, les forces de l'ordre arrêtent Jules Mathieu qui, furieux d'avoir manqué une bonne occasion de vendre ses chansons, sera relâché le soir même après le départ du véritable président.
Jusqu'à sa mort, le 14 novembre 1937, Jules Mathieu rédigera une pléthore de chants, dont certains sont encore connus et chantés dans la région.
Ecouter des extraits des enquêtes en Pays de Cèze évoquant Jules Mathieu :
Quelques chansons de Jules Mathieu :
A propos de sa candidature aux élections législatives d'avril 1928 :
« Un jour que la méro Lagasso
Venié de faire soun mercat,
Troublé al mitan de la plaço
Un pichot paquet bien plegat.
Ero uno poulido vesto.
Boudiou, diables de quaou sara ?
En la veguent lo bel Ernesto
Se mes de suito a cridar :
Es la vesto, es la vesto
Daou cansounié renouma.
Es la vesto, es la vesto
Bien propo por la carga.
Es pas coumo la d'Ernesto
Touto pleno de caca.
Lou Jaousetou tout bas murmuro :
Aquelo vesto, on sap pas
Pourriè ben estre a la mesuro
Daou Tourrès, daou Fernand Vallat.
Ginesto dis ; es la daou Julo,
Siei be sur de pas me troumpar,
Dimenche aou souèr veirés su gulo
Quand couneitra lou resultat ! »
A propos de sa défaite aux élections législatives de 1914 :
« Valetto al parlament – Vivo la Soucialo !
Mé...lou Mathiou lou guetto.
As pas rien dit, mestre Valetto
Despiéi qu'as passat députat
Auriès-ti la lengo mudetto
A la tribuno as pas mountat
Vitamen mes-ti a l'oubratge
Contento un paou tous electurs
Travaillo e fagues pas tapatge
Condus-te en vrai amatur.
Defen la classo oubrieiro
Toutis lous electurs
Couriès pas per carrieiro
Penso as travaillurs
Agis ou fais ta mallo
Faudriè pas nous rasar
D'Alès a Peiramalo
Pourriès pas pus passar. »
En 1914, à propos de l'« impôt sur les célibataires » :
« Paourés celibataris
De que vous an fach
Nostre parlamentaris.
Se soun ben rebiffa,
Vous an vota uno taxo
Qu'es pas de vostre goust.
Fagués pas la grimasso,
>Aro, marida-vous.
Sur l'ai dès tra la la la
Vous faou vitamen Marida,
Dévénés vité amouroux,
Marida vous.
A propos des « Décrets-lois » de 1935 :
« Laval l'Aouvergnassou
M'envoia una centura,
N'ai fach una chancon
Vai pas à ma mésuro.
Es à cran, ia dès traou
Mé sarro trop, ou senté,
Mé geino, me fait maou,
Mé coustipo moun ven... trè.
Ceint... tu... ro,
Ceint... tu... ro !!!
La centura a Décrets
Me vait pas e m'ennuia
Sens estré trop discret
Grujo moun porto-fuilha
Ia talament dé traou
La sarré, aco mé piquo,
Mêmo m'i rèn malaou
Mé donno la couli...quo.
(au refrain)
La Dernière chanson rédigée en 1933 (qui ne fut pas la dernière) :
« Je suis vieux je prends ma retraite,
J'ai besoin de me reposer. Je ne fais plus de chansonnettes,
Je ne veux plus en composer.
J'en ai créé des multitudes
Sur des airs de toutes façons, Fatigué, j'en perds l'habitude,
Et j'ai bien payé ma rançon.»
«Le chansonnier Jules Mathieu à Paris, distribuant ses oeuvres sous son grand parapluie, rédigée à l'occasion de sa visite à l'Exposition internationale des Arts et Techniques de 1937 :
« Me voici à la capitale,
Dans l'enclos de l'Exposition,
Très belle, internationale.
J'y distribue mes chansons.
Sous mon pa pa pa
Sous mon pa pa ra
Sous mon pa pa ra
Mon parapluie
Sous mon pa pa pa
Sous mon pa pa ra
Sous mon pa pa ra
Sous mon parapluie. »
Deuxième volume des Flouretos de Mountagno de Melchior Barthès.
- Pour lire le tome 1, médaille d'argent aux jeux floraux de Montpellier en 1878, cliquez ici
- Glossaire botanique languedocien, français, latin de l'arrondissement de Saint-Pons de Melchior Barthès
En 1873 Melchior Barthès, étudiant en botanique, puis pharmacien, publia le glossaire botanique Languedocien, français, latin de l'arrondissement de Saint-Pons. Passionné par la botanique et la poésie, il publie en 1878 et 1885, Flouretos de Mountagno avec une devise : « la poésie aime les fleurs ».
Le premier volet de ces deux livres a obtenu aux jeux floraux de Montpellier du 23 mai 1878 une médaille d'argent.
Les fleurettes de Montagne peuvent être considérées comme « une mise en scène et le complément » du glossaire botanique de Melchior Barthès selon Charles Cavallier. Les fleurettes étant pour lui « le glossaire complet de l'idiome languedocien parlé dans l'arrondissement de Saint-Pons. »
Ressources complémentaires :
- Tome 2 des Flouretos de Mountagno de Melchior Barthès
- Glossaire botanique languedocien, français, latin de l'arrondissement de Saint-Pons de Melchior Barthès
Lenga d'Òc/Lengo d'Ò es una magazina d'actualitat en lenga occitana. Presentada sus Télémiroir, cadena locala de la region nimesenca, per Lisa Gròs e Claudina Paul de 2007 a 2010, l'emission contunh sus TVSud dempuèi la fusion de Télémiroir e de 7L TV, cadena monpelierenca.
Vengudas jónhert las colleccions del CIRDÒC-Mediatèca occitana en 2012, los archius de difusions de Télémiroir seràn progressivament botats en linha sus Occitanica.
Emission enregistrada lo 17 d'abril en Sant Laurenç d'Aigosa, pendent las journadas organisadas per l'IEO per los enfants qu'estudian l'occitan a l'escòla. La companhia Gargamela i jòga L’Estrange Estrangièr.
Presentacion : Lisa Gròs
Intervenents : Anne Clément, Viviane Allocco
Lenga d'Òc/Lengo d'Ò est un magazine d'actualité en langue occitane. Présentée sur TéléMiroir, chaîne locale de la région nîmoise, par Lise Gros et Claudine Paul de 2007 à 2010, l'émission continue sur TVSud depuis la fusion de TéléMiroir et de 7L TV, chaîne montpellierraine.
Venues rejoindre les collections du CIRDOC-Mediatèca occitana en 2012, les archives des diffusions sur TéléMiroir seront progressivement mises en ligne sur Occitanica.
Émission enregistrée le 25/11/2009 lors de la représentation de la pièce Catharsis Sound Maquina par la compagnie La Rampe TIO dans le cadre de l'université de la MARPOC à Générac (Gard). On y découvre, outre des interviews, de larges extraits de la pièce.
Présentation : Claudine Paul
Intervenants : Estelle Mazodier (MARPOC), Frédéric Touzellier (Maire de Générac) Yves Durand (comédien), Véronique Valéry (comédienne)
Catharsis Sound Maquina, une pièce de Claude Alranq avec Yves Durand, Sergio Perera, Laure Poudevigne et Véronique Valéry