Voici la chronique d’un ras-le-bol «raz de marée» en plein coeur du Midi qui fit trembler la IIIème République.
La voix conteuse rapporte la révolte viticole des années 1900 dans le Midi, principalement à travers le prisme de son leader - Marcelin Albert - en y imbriquant anecdotes, contes et chants propres à ces temps.
Création oratoire :
Après une intense plongée dans divers documents historiques, «grande» Histoire, contes et histoires populaires ont pu s’entremêler sans perdre le fil.
Le spectacle c’est donc : La remembrance multi-tonale de Marcelin.
Une marche de la mémoire en fin d’année 1907 alors que la révolte est déjà passée : Marcelin qui a mu les foules marche seul dans Argeliers. Après avoir salué au lavoir la dernière conteuse du village, il continue son parcours pour nous embarquer au gré de ses pas dans ses souvenirs, parties prenantes de l’Histoire méridionale.
« Le souvenir est un poète, n’en faites pas un historien » dit-on, et la chance ici c’est que Marcelin Albert a plusieurs casquettes, dont celle du poète. On côtoie ainsi les états d’âme du « rédempteur de la viticulture » - mais aussi des recettes insolites, des chants, des discours d’époque – et évidemment des contes qui s’immiscent dans la trame, offrant (j’espère) un subtil recul analogique sur le déroulement de cette révolte.
La conteuse n’est pas historienne, elle garde l’équilibre entre les faits réel et les contes, compagnons de route chéris et choisis sans hasard.
La conteuse n’est pas non plus musicienne, mais «musicale.»
Deux mbiras, un saxo-flûte et un accordéon accompagnent le dit. Ce récit est conté en six parties – comme autant de couleurs pour aborder la vie de la vigne, la paupérisation du peuple, ses revendications, la montée en force de l’épopée des «gueux» , son étonnant dénouement et l’épilogue au lavoir du village.