Félibre toulousain, Marius Bacquié-Fonade (1854-1910) est principalement connu pour avoir créé l'association des Toulousains de Toulouse et avoir posé les bases du Musée du Vieux Toulouse. Il est également membre-fondateur de l'Escolo Moundino et rédacteur en chef de la revue La Terro d'Oc (1894-1933). Il devient majoral du Félibrige en 1905.
Il rentre d'abord en contact avec Joseph Roumanille qui lui conseille de constituer une bibliothèque sur son fonds régional. C'est dans le cadre de ces travaux que Bacquié-Fonade s'intéresse à l'œuvre d'Auguste Fourès, décédé quelques temps plus tôt, et dont il juge les écrits remarquables. C'est ainsi qu'en 1895, Bacquié-Fonade écrit pour la première fois à Frédéric Mistral à propos de la mise en place d'un monument dédié à la mémoire d'Auguste Fourès. La correspondance sera dans un premiers temps assez tendue entre les deux hommes, aux tempéraments et aux inspirations distinctes, mais peu à peu une véritable complicité, puis une sincère amitié apparait au sein de leurs échanges.
L’initiative de la création du Collège d’Occitanie revient à un groupe de félibres du Lauragais de l’Escòla Occitana regroupés au sein du Grilhs del Lauragués. À partir de 1924, ils décident, comme l'indique Louis Mavit dans Un cinquantenaire (1927-1977) Le Collège d’Occitanie, de « réveiller l’âme occitane dans leur terroir, en organisant des fêtes et des manifestations » en l’honneur du troubadour Arnaut Vidal en 1925 et du poète chaurien Auguste Fourès en 1927. Conscient de la limite de leur action, ils décidèrent de créer une association pour l’enseignement de l’occitan, sa grammaire, son orthographe, son vocabulaire et sa littérature. Le Collège d'Occitanie (Collègi d'Occitània en occitan) est créé en 1927 par le chanoine Joseph Salvat (1889-1972) et le poète Prosper Estieu (1860-1939).
Pendant plus de quarante ans, Prosper Estieu et Joseph Salvat donnent des leçons hebdomadaires de langue et de civilisation occitanes. À la mort de l’abbé Salvat en 1972, son action est prolongée par Ernest Nègre (spécialiste de la toponymie) jusqu'en 1989, puis par Georges Passerat et à partir de 2010 par Philippe Carbonne.
Le Collège d’Occitanie est le premier organisme militant qui dispensera des cours de langue et de culture occitanes, sur place et par correspondance à plusieurs milliers d'escolans. Il publie, à partir de 1929, un bulletin destiné aux écoliers extérieurs intitulé La Rampelada del Colètge d’Occitania contenant les cours de grammaire de l’abbé Salvat et le matériel pédagogique. Son extension ne cessera de croître pour passer de 15 élèves en 1927 à 430 en 1941.
Reconnue d'utilité publique en 1969, l’association a pour activité principale l’enseignement de l’occitan par correspondance comprenant trois sections languedociennes et une section catalane. Elle constituera une bibliothèque de travail qui peu à peu va s’enrichir des donations de ses fondateurs et animateurs successifs jusqu’en janvier 2013, date à laquelle la bibliothèque du Collège d'Occitanie est déposée au CIRDÒC.
Fonds déposé en 2013
Fonds clos
Le fonds du Collège d’Occitanie comprend la bibliothèque et les archives produites par l’activité de l’association et de ses animateurs.
La bibliothèque a été constituée par les donations effectuées par Prosper Estieu, Joseph Salvat et Ernest Nègre, il comprend :
- un fonds de livres de plus de 20 000 volumes, consacré à la littérature occitane et son histoire, la linguistique et l’histoire régionale du XIXe au XXe siècle. Il contient également quelques éditions toulousaines anciennes.
- un fonds de périodiques contenant de nombreuses publications de la renaissance occitane du dernier tiers du XIXe siècle et du XXe siècle (journaux, revues et almanachs : L’Aïoli, Lé Gril, Mont-Ségur, l’Armana prouvencau…) et de nombreuses revues linguistiques sur les autres langues romanes.
- un fonds de dossiers documentaires constitués par l’abbé Salvat autour de thèmes sur l’occitan (Histoire des provinces, jeux floraux, mouvement félibréen, folklore…) et réunissant divers types de supports.
- un fonds de manuscrits contenant les correspondances de la plupart des auteurs occitans de la première moitié du XXe siècle : Antonin Perbosc, Joseph Salvat, Auguste Fourès, Joseph Anglade, Philadelphe de Gerde, Louisa Paulin, Achille Mir, Ismaël Girard, Ernest Vieu, Armand Praviel, Valère Bernard…
1638-2013
Occitan (tous dialecte)
Français
Catalan
Frioulan
Basque
Corse
45 mètres linéaires (Archives)
20 000 volumes (Bibliothèque)
Manuscrits/Tapuscrits
Monographies Imprimées
Périodiques (presse et revues)
COC (archives), CO (imprimés), DCO (dossiers documentaires)
Bibliothèque :
Catalogue des collections imprimées du CIRDÒC
Archives et manuscrits :
Inventaire (en cours) des archives du Collège d'Occitanie sur Calames
Consultation sur place, en salle de recherche
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De son nom vertadièr Claude Réquier nascuda Duclos, originària de Gerda pròche de Banhèras de Bigòrra. Poetessa e felibressa occitana, amiga de Mistral, coronada a l’Acadèmia dels Jòcs Floraus e als Grands Jòcs Floraus del Felibritge. A la debuta de las annadas 1910, se sarra del partit politic Action Française de Charles Maurras. Catolica e regionalista, es fòrça activa dins la defensa e la valorizacion de las tradicions localas.
Le Paris Match n. 431, du 13 juillet 1957 indique que le chien du cirque Buffalo Bill, confondit un jour son maître et Mistral qui lui ressemblait. Le poète l’adopta, le baptisa Pan perdu et fit sculpter sa tête sur sa tombe. Mistral voyait en Pan perdu la réincarnation d’un ancien troubadour. Cette présentation remonte sans doute à la légende construite par Folco de Baroncelli autour du passage de Buffalo Bill et du Wilde West Show en Provence en octobre 1905 (Rémi Venture), comme le confirme la présence de Pan perdu aux cotés de Mistral en 1900.
Le poète de Maillane croyait au surnaturel « comme tous les poètes » disait-il, et il mettait au compte de Sainte Estelle, patronne du félibrige, ce qui lui arrivait d’heureux ou d’imprévu. Il ne manquait pas de citer quelques faits à l’appui de cette croyance.
Ainsi, on lui apporta une fois un fragment de meule romaine qu’il plaça sur la terrasse de sa maison. Peu de temps après, un chien le suivit dans sa promenade, l’adopta, en quelque sorte, pour maître, ne voulut plus s’éloigner de lui, s’installa devant sa porte, si bien que Mistral le recueillit.
Mais dès que le chien aperçut le morceau de la meule, il la prit entre ses pattes et se mit à la faire tourner sur le sol...
- C’est sans doute un esclave employé à tourner la meule qui s’est réincarné dans ce chien, me dit Mistral, enchanté d’avoir trouvé une explication. (J. Robillot, Mercure de France 1, X, 1930).
Pan perdu aura un fils Pan panet aussi présent sur la tombe du poète. Ce dernier aura comme descendant Jean Toutouro aussi adopté par le poète.
Folco de Baroncelli, Car mon cœur est rouge : des indiens en Camargue ; présenté par Rémi Venture ; avant-propos de Frédéric-Jacques Temple. Marseille : Les éditions Gaussen, 2010. (CIRDOC CAC 9152)
Lo destinatari d’aquesta letra, datada del 6 d’abril de 1887, es pas nommat. Mistral l’apela pas que “mon cher maestro”. Lo felicita per la capitada encontrada per sa composicion musicala sus la “Raço Latino” (que lo tèxt es de Mistral) pendent la Santa-Estèla a Canas, los 27 e 28 de mars de 1887. Se tròba qu’un article de l’Armana Prouvençau de 1888 nos apren qu’es Mager que metèt aqueste tèxt en musica. Es la rason per laquala se pòt atribuïr la letra a Charles-Amédée Mager.
Mistral parla de “20 000 auditeurs de tous les pays d’Europe”, çò que representa en efièch un public considerable, aquí perqué vòl tornar far l’experiéncia a l’escasença d’un autre eveniment, l’inauguracion del monument a Amédée Pichot a Arles. Mistral es un grand amator de cansons, el-meteis canta, e escriu un fum de tèxtes destinats a èsser meses en musica sus d’aires qu’existisson ja o per de compositors. Se pòt citar per exemple la famosa "Coupo Santo". D’un cèrt biais, se sarra atal de la tradicion dels trobadors e de lor poesia lirica.
Lo destinatari d’aquesta letra, datada del 6 d’abril de 1887, es pas nommat. Mistral l’apela pas que “mon cher maestro”. Lo felicita per la capitada encontrada per sa composicion musicala sus la “Raço Latino” (que lo tèxt es de Mistral) pendent la Santa-Estèla a Canas, los 27 e 28 de mars de 1887. Se tròba qu’un article de l’Armana Prouvençau de 1888 nos apren qu’es Mager que metèt aqueste tèxt en musica. Es la rason per laquala se pòt atribuïr la letra a Charles-Amédée Mager. Mistral parla de “20 000 auditeurs de tous les pays d’Europe”, çò que representa en efièch un public considerable, aquí perqué vòl tornar far l’experiéncia a l’escasença d’un autre eveniment, l’inauguracion del monument a Amédée Pichot a Arles. Mistral es un grand amator de cansons, el-meteis canta, e escriu un fum de tèxtes destinats a èsser meses en musica sus d’aires qu’existisson ja o per de compositors. Se pòt citar per exemple la famosa "Coupo Santo". D’un cèrt biais, se sarra atal de la tradicion dels trobadors e de lor poesia lirica.
De son nom vertadièr Claude Réquier nascuda Duclos, originària de Gerda pròche de Banhèras de Bigòrra. Poetessa e felibressa occitana, amiga de Mistral, coronada a l’Acadèmia dels Jòcs Floraus e als Grands Jòcs Floraus del Felibritge. A la debuta de las annadas 1910, se sarra del partit politic Action Française de Charles Maurras. Catolica e regionalista, es fòrça activa dins la defensa e la valorizacion de las tradicions localas.
Aquela letra, datada del 8 de novembre de 1894, es dactilografiada, s’agís probablament d’una còpia. Es la responsa a una demanda de Filadelfa de Gerda : comprenèm qu’esperava de Mistral una presentacion de las Corts d’Amor. El refusa e explica que las recèrcas serián tròp laboriosas per que prenga lo temps de s’i consacrar, e remanda Filadelfa a las òbras de Marieton sul subjècte d’una part e de Joan de Nòstradama, Les Vies des plus Célèbres et Anciens Poètes Provençaux d’autra part.
Mistral evòca sovent las Corts d’Amor dins sas òbras : podèm supausar que son per el un espaci simbolic de l’edat d’aur provençala idealizada. S’es efectivament fòrça inspirat de Nòstradama, mas la presenta letra nos entresenha sus lo crèdit qu’acòrda a la valor istorica de son obratge. Los tèrmes e expressions qu’emplega daissan pas cap de dobte : lo raconte es fòrça ninòi (“très naïf”), l’autor es suspècte (“suspect”) mas nuança sas criticas : “il dit des choses si poétiques qu’elles sont dignes d’être crues par ceux qui vivent d’illusion”. La nocion d’ilusion es indissociabla del percors de Mistral : se remarca particularament dins son procediment creatiu e romanesc, que partís de mites e legendas per metre en scèna un passat gloriós e idealizat. Las Corts d’Amor interèssan Mistral mas sul plan poetic mai qu’istoric.
Per anar mai luènh :
LAFONT, Robert, Mistral et le mythe des cours d'amour, in Moyen Âge et littérature comparée : actes du septième congrès national, Poitiers 27-29 mai 1965, p. 185-196 (Còta CIRDOC : LAF 080). Veire la notícia SUDOC