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L'Aiòli
Baroncelli, Folco de (1869-1943). Directeur de la publication

Journal mensuel, publié à Avignon (empremarié di fraire Seguin), l'Aiòli défend la cause méridionale et le fédéralisme mais il se veut apolitique, provençal et non félibréen.

Frédéric Mistral en confie la rédaction à Folco de Baroncelli. Sa principale ligne éditoriale est la défense de la langue, de nombreux félibres écrivent dans l'Aiòli et l'illustration du bandeau est d'Eugène Burnand, illustrateur de Mirèio (éd. 1859).

L'Aiòli veut protéger l'identité culturelle du Midi face aux « franchimand » :

« L'aiòli dins soun essènci, councèntro la calour, la forço, l'alegrio dou soulèu de Prouvenço. Mai a tambèn uno vertu : es de coucha li mousco. Aquèli que l'amoun pas, aquèli que noste òli ié fai veni la cremesoun, d'aquéu biais, vendran pas nous tartifleja à l'entour. Restaren en famiho. »

Après la mort de Mistral et après une interruption de 30 ans (entre 1899 et 1929) une nouvelle série du journal voit le jour en septembre 1930 mais s'arrête en 1932.

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Li Margarideto : poésies provençales / par J. Roumanille
Roumanille, Joseph (1818-1891)
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Lettre de Léon Alègre à Frédéric Mistral : 1867
Alègre, Léon (1813-1884)
Lettre de Léon Alègre adressée à Frédéric Mistral le 2 janvier 1867.

Léon Alègre y loue la qualité du dernier livre de Frédéric Mistral, Calendau qui paraît un mois après la rédaction de cette lettre. Poème épique, Calendau ne connaît pas à Paris le succès de Mirèio et vaut à Mistral des attaques contre ses idées "séparatistes" qui transparaîssent dans son oeuvre.

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Lou loù qu'a vira sa pos : fablo / J. Boillat
Boillat, Justin (1854-1914)
Fable en langue occitane
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Dançarèla : bourrées 2 temps et 3 temps
Turlan, Henri. Présentateur
Cécillon, Bruno. Réalisateur
Emission radiophonique consacrée aux bourrées à 2 temps et 3 temps présentes en France.

Pour des questions de droits, les extraits musicaux diffusés dans cette émission ne peuvent être mis en ligne, ils ont donc été coupés de l'enregistrement.

Extraits musicaux diffusés dans l'émission :
- Perlinpin Fòlc, Bourrée 3 temps (00:06:41 à 00:08:26).
- Rambalh, Bourrée 2 temps du Berry (00:10:10 à 00:12:14).
- Rambalh, Bourrée des dindes (00:14:35 à 00:16:04).
- Per plan la dançar (00:24:13 à 00:27:16).
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La chanson du latin de Frédéric Mistral
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Poème manuscrit de Frédéric Mistral écrit à l'occasion du concours de la Société pour l'étude des langues romanes du 23 au 29 mai 1878 à Montpellier.

En Provence, l'année 1878 est marquée par de nombreuses célébrations destinées à populariser la pensée félibréenne et la communion latine. A Montpellier la Société pour l'étude des langues romanes organise pour l'occasion les jeux floraux du Félibrige dotés de nombreux prix. Une coupe d'argent est offerte par le félibre catalan Albert de Quintana au meilleur poème sur le thème de la Chanson du latin, dont le but est de consacrer la fraternité des peuples de langue romane par un hymne commun. La date limite de remise des manuscrits est fixée au 1er mars 1877, toutes les langues romanes sont admises à concourir.
Le jury est entre autres composé de Quintana et Mistral. Parmi les 52 poèmes reçus, le poème primé est celui de l'auteur roumain Vasile Alecsandri (Cânticul gintei latine), dont Mistral publia la traduction en occitan dans L'Armana Prouvençau de 1884, sous le nom de : La Cansoun dou latin.

La cérémonie de remise des prix se termine par la lecture d'une composition de Frédéric Mistral, hors concours, également intitulée La Cansoun dou latin
Ce poème, qui est ici reproduit, a fait l'objet d'une publication dans le tome 13 de l'année 1878 de La revue des langues romanes, p. 266. Le manuscrit fait désormais partie du fonds des manuscrits de la Société des langues romanes conservé par la Bibliothèque universitaire de Lettres et Sciences humaines de l'université Paul-Valéry de Montpellier.

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Les Rencontres internationales du patrimoine historique de l'association Histoire et cultures en Languedoc

Depuis 2008, l’Association Histoire et cultures en Languedoc organise les Rencontres internationales du patrimoine historique, colloque  annuel ouvert au grand public comme aux historiens, universitaires et professionnels du patrimoine. Ces Rencontres offrent la possibilité aux participants de présenter leurs travaux les plus récents, de débattre et d’échanger lors de discussions constructives avec la communauté scientifique.
Le Languedoc et les cultures méditerranéennes sont ainsi mis à l'honneur.

Découvrir l'association Histoire et cultures en Languedoc.


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La fourtuno e la santa : poésio / J. Boillat
Boillat, Justin (1854-1914)
Recueil de poésie occitane
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Dous ancién camarado / J. Boillat
Boillat, Justin (1854-1914)
Nouvelle en Langue d'Oc
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Fondation du Félibrige
CIRDÒC - Mediatèca occitana
Le groupe de "Primadié" en 1854 à Font-Ségugne. De gauche à droite : au premier rang, Frédéric Mistral, Joseph Roumanille, Jules Giéra ; au second plan, Théodore Aubanel, Paul Giéra, Alphonse Tavan et celui que Roumanille qualifiera dans sa correspondance de "troubadour inconnu".  (Source iconographique : Achille REY, Frédéric Mistral : Poète républicain, Cavaillon : Imprimerie Mistral, 1929, p.31. Original conservé au Palais du Roure, Avignon) 

Le 21 mai 1854, au Château de Font-Ségugne à Châteauneuf-de-Gadagne (Vaucluse), un groupe de sept jeunes poètes, rassemblés à l'occasion d'un banquet, se réunissent autour d'un projet de restauration de la littérature provençale. Selon la version relatée par Frédéric Mistral (1830-1914), aussi connue sous le nom de "légende dorée", le groupe serait constitué, outre celui-ci, de Joseph Roumanille (1818-1891), Paul Giéra (1816-1861), Théodore Aubanel (1829-1886), Alphonse Tavan (1833-1905), Jean Brunet (1822-1894) et Anselme Mathieu (1833-1895). Une incertitude subsiste quant à la présence de ces deux derniers.

Les poètes réunis autour de cette cause s’organisent peu à peu sous l’impulsion de Frédéric Mistral et de Joseph Roumanille son aîné. Mistral devient rapidement la figure de proue et l’animateur du mouvement, jusqu’à ses derniers jours. Le Félibrige se dote d’une organisation structurée et hiérarchisée, dédiée à la défense et illustrant la langue d’oc. Son objectif principal est de rendre à la langue occitane sa dignité littéraire et de mettre en valeur la richesse de la culture d'oc. Cette orientation est largement suivie et relayée dans les régions méridionales par l’organisation d’événements et de commémorations et la publication d’ouvrages et de revues.

Son action politique et linguistique vise à promouvoir l’usage de la langue d'oc "dis Aup i Pirinèu". Pour cela, les félibres disposent d’un outil : Lou Tresor dóu Felibrige, ou Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d'oc moderne, publié par Frédéric Mistral en 1886. L’ouvrage, fruit de trente années de travaux et de collecte linguistique, est encore aujourd'hui un instrument scientifique de référence.
 

1-Origine

La première rencontre des félibres, le jour de la Sainte-Estelle, reste le symbole de l'association et ce jour marque depuis le rendez-vous annuel des félibres, sous le nom de fête de la Santo Estello ou "félibrée". En 1855, moins d'un an après leur première rencontre, paraît le premier volume de l'Armana prouvençau adouba e publica de la man di felibre, almanach qui porte encore de nos jours la parole des poètes de langue d'oc. 


Le mot félibre est rapidement vulgarisé par les œuvres de ceux qui revendiquent leur appartenance au félibrige. L'origine de ce mot est cependant soumise à controverse. Il aurait été adopté par Mistral, soit sur la base d'un mot issu du bas-latin signifiant "nourrisson", soit sur celle d'une confusion: la transformation de "Sépher, libre de la Lei" (entendu dans l'Oraison de Saint Anselme) en "Set felibres de la Lei", qui se prononce de la même façon. Il donne de nombreux dérivés : félibrige, félibrejado, félibrejar1.

2-Organisation

En vertu de ses statuts officiels de 1876, le félibrige est dirigé par un Capoulié (de cap, tête ou chef), assisté d'un chancelier et d'un Consistoire de félibres Majoraux (assemblée) dont le nombre est fixé à cinquante. Les félibres Majoraux se distinguent par la Cigalo (cigale d'or) qu'ils arborent à la boutonnière. Celle-ci, qui a valeur de titre et d’appellation, se rattache le plus souvent à un qualificatif régional ou symbolique et se transmet à leur mort à la suite d'élections2

Le premier des Capoulié, Frédéric Mistral, sera élu en 1876. C'est le Capoulié qui porte à la boutonnière l'étoile à sept branches3 ainsi que la Coupo4 et qui préside le Consistoire5. Tous les sept ans, les félibres se donnent une reine qui est choisie par le poète lauréat des Jeux Floraux du félibrige6.

La cellule de base de l'organisation félibréenne est l'Escolo (École), dirigée par un Capiscol. Les Escolo sont regroupées au sein de Maintenances, sortes de divisions administratives qui correspondent aux grandes composantes dialectales de la langue d’oc (Prouvènço et Coumtat, Dóufinat, Lengadò, Roussihoun, Guiano, Gascougno, Limousin e Auvergno, Bearn e Fouis)7.

3-Historique

L’association qui voit le jour dans la seconde moitié du XIXe siècle réunit peu à peu un grand nombre de personnalités du Midi et de sympathisants animés par l’idée de refaire de la langue d’oc la grande langue de création littéraire qu’elle avait été au temps des troubadours. Le succès rencontré par le poème Mirèio, de Frédéric Mistral, en 1859, et le prix Nobel de littérature qui lui est attribué en 1904, ainsi que l’impact de l’ensemble de son œuvre permettent au félibrige d’accéder à une notoriété nationale et internationale. Peu à peu, le projet félibréen dépasse l’aventure littéraire pour investir le champ politique et historique.  

Le félibrige de 1854 (date de sa création) pose les bases d’une institution originale qui évolue autour du personnage de Mistral et de son œuvre. Mistral, à la fois instigateur et modèle du mouvement en tant que penseur et écrivain, en est également le théoricien par son œuvre de lexicographe. Par la publication en 1876 du dictionnaire Lou Tresor dóu Felibrige, fruit du collectage et de la compilation des parlers des pays de langue d’oc, il propose un outil pour l’usage de la langue (graphie dite "mistralienne" ou "félibréenne"). Frédéric Mistral et ses amis posent le problème de la reconnaissance d’une diversité linguistique et au-delà de la décentralisation et du fédéralisme.

L'institution regroupe des hommes d'opinions différentes aussi bien du point de vue politique (de l'extrême-droite à l'extrême-gauche) ou religieux qu'en ce qui concerne ce que doit être le but de l'action félibréenne (purement culturel, ou déjà politique, autour de la revendication fédéraliste), d'où des débats parfois vifs au cours de son histoire Les questions de choix linguistique, de pédagogie, d’enseignement, de politique sont au cœur des débats. Volontairement détaché des questions politiques, Mistral maintient avec difficulté cette position de neutralité face à l’ampleur du mouvement confronté au centralisme français et aux tentations de revendications fédéralistes ou nationalistes.

Le félibrige réuni quelques centaines d'adhérents, puis quelques milliers pendant l'entre-deux-guerres, majoritairement issus des classes moyennes. Il est à l’origine d’une importante production littéraire qui marque un déclin à partir de 1914, année de la disparition de Mistral et début de la première guerre mondiale, facteur d'érosion des forces vives de la nation. Son influence diminue au lendemain de la seconde guerre mondiale avec l’apparition officielle de l’Institut d’Estudis Occitans (IEO), né à la libération (1945) qui se détache du modèle et des personnalités du félibrige pour proposer un nouveau mode d’action et d’écriture (graphie normalisée dite alibertine du nom du linguiste Louis Alibert).


Notes

1 René Jouveau, Histoire du félibrige. 1854-1876, Aix en Provence, 1984, p. 76.

2
Comme les fauteuils pour les Académiciens de l’Académie française.

3 Étoile à sept branches symbole du félibrige en mémoire des sept félibres fondateurs. Cartabèu de de Santo Estello, 1877, p. 11.

4 Coupo félibrenco, coupe d’argent donnée par les Catalans aux poètes provençaux qui en offrent une semblable aux poètes catalans en 1878 et qui a inspiré la chanson de la Coupo Santo (Trésor p. 637).

5 Assemblée des félibres Majoraux.

6 Les concours littéraires organisés par le félibrige ont pris le nom de Grand Jo Flourau dóu Felibrige et Jo Flourau de Mantenènço.

7 Cartabèu de santo estello recuei dis ate ouficuiau dóu felibrige pèr la pountannado de 1877-1882, p. 7, 104.

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