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Air du Guet - L' Antoni / Teatre de la Carrièra
Teatre de la Carrièra

Premier extrait musical de la pièce, L'Air du Guet fait partie de la tradition carnavalesque d'Aix-en-Provence.

L'Antoni, est, elle, une chanson présente en Languedoc et Provence.

 


Paroles de l'Antoni : (transcription fidèle du texte de la pochette ; peut contenir des erreurs)


Ma filha te vòls maridar

Ma fille, tu veux te marier
Avem ges d'argent per te donar Nous n'avons pas d'argent à te donner
Qu'es aquò d'argent ? Qu'est-ce que c'est l'argent ?
Qu'apelatz d'argent ? Qu'appelez-vous l'argent ?
Empruntaren nòstres parents Nous emprunterons à nos parents
   
REPIC REFRAIN
L'Antoni, lo vòli L'Antoine je le veux
Maridatz-me per aquest'an Mariez-moi cette année
Ièu podi plus esperar tan ! Je ne peux attendre plus !
   
   
Ma filha te vòls maridar Ma fille tu veux te marier
Avem ges de pan per te donar Nous n'avons pas de pain à te donner
Qu'es aquò de pan ? Qu'est-ce que le pain ?
Qu'apelatz de pan ? Qu'appelez-vous du pain ?
Los bolangièrs coion tot l'an Les boulangers cuisent toute l'année
   
   
Ma filha te vòls maridar Ma fille tu veux te marier
Avem ges d'abit per te donar Nous n'avons pas d'habits à te donner
Qu'es aquò d'abit ? Qu'est-ce que c'est des habits ?
Qu'apelatz d'abit ? Qu'appelez-vous des habits ?
Empruntarem nòstres amics Nous en emprunterons à nos amis
   
   
Ma filha te vòls maridar Ma fille tu veux te marier
Avem ges de crotz per te donar Nous n'avons pas de croix à te donner
Qu'es aquò de crotz ? Qu'est ce que c'est une croix ?
Qu'apelatz de crotz ? Qu'appelez-vous une croix ?
S'embrassarem ben totes dos On s'embrassera bien tous les deux
   
   
Ma filha te vòls maridar Ma fille tu veux te marier
Avem ges de lièch per te donar Nous n'avons pas de lit à te donner
Qu'es aquò de lièch? Qu'est ce qu'un lit ?
Qu'apelatz de lièch ? Qu'appelez-vous un lit ?
Cocharem long dels escaliers Nous coucherons le long des escaliers
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Bogre de Carnaval, una pèça del Teatre de la Carrièra

Créée et interprétée par le Teatre de la Carrièra, la pièce Bogre de Carnaval raconte une histoire de vie et de mort, une histoire de la vie quotidienne, celle d'Antoni Testanboi et de Marion, l'histoire de leurs amours, de leur mariage, la naissance et l'éducation de leur enfant, leur mal-mariage, la maladie de l'Antoni et la mort finale de leur couple...

Pour réaliser cette pièce, les membres du Teatre de la Carrièra se sont interrogés sur la tradition carnavalesque comme contribution à la lutte menée par le mouvement occitan dans les années 1970 pour monter un spectacle s'inspirant des forces libératrices et subversives qui traversent Carnaval.


Pour cela, des enquêtes ont été réalisées en Languedoc et en Provence ont permis de recueillir les chants présentés lors du spectacle. Ces chants ont été réinterprétés afin de restituer avec les moyens d'un spectacle l'esprit carnavalesque et de le livrer au spectateur avec toute sa saveur, ses potentialités de contestation et de liberté. Un disque vinyle, édité par le label Ventadorn, est sorti en 1978 : les titres qui y figurent sont reportés ci-dessous, en bas de page. [imatge id=174]

Les membres du Teatre de la Carrièra :
Alranq, Claude 
Clément, Anne
Coulomb, Christian
Pelletier, Manuel
Roquefeuil, Jean-Louis
Tuech, Maurice
Verdié, Patrick
Bonafé, Marie-Hélène


À propos de la création de la pièce :
 
« Dans le début des années 70, j'avais découvert Les travaux et les jours de Dario Fo et c'était une révélation d'entendre ces chants populaires chantés par des grandes chanteuses comme Giovana Marini (avec qui nous avons travaillé plus tard sur Yerma) et Catarina Bueno. Puis quand je suis  venue jouer au Teatre de la Carrièra, mon premier rôle  était celui d'un homme, le Cinglou le nervi du patron des mines dans Tabò. Et après cette expérience j'ai joué beaucoup de rôles d'hommes avec beaucoup de plaisir : c'était déjà le carnaval. Avec Marie Hélène Bonafé nous avions  réalisé toutes les deux une soirée « d'animation » cévenole avec La disputa au liech de Jean Castanha où je jouais le vieux mari et des chants. Cette soirée autour des chansons a créé une envie d'aller plus loin dans cette voie.
Par ailleurs nous découvrions les carnavals : Limoux, Pézenas surtout et cette cérémonie inconnue pour moi protestante des Cévennes. Avec Claude nous avons fait des stages de formation sur le jeu carnavalesque, nous avons aussi suivi un stage « commedia dell'arte » avec Jacques Lecoq à Paris.
Toute ces découvertes nous ont donné envie de faire un spectacle sur le carnaval. Dans mon enfance à Saint Hippolyte on chantait et jouait la chanson La noce à Aimée, nous sommes donc partis d'une noce avec improvisations, le monde à l'envers hommes en femmes, femmes en hommes. Pour le travail    du chant Catarina Bueno est venue nous aider et Claude Alranq  soutenait le travail. Mais c'était avant tout une création collective : 4 comédiens et 3 musiciens.
Le travail sur les personnages carnavalesques qu'ils soient comédiens ou musiciens était très riche : tout en étant comiques ils devaient aussi par moment inspirer la pitié – le pauvre cocu par exemple. La participation avec le public   était très importante : au milieu du spectacle nous allions inviter les gens à danser dans la salle. Le spectacle s'est beaucoup joué dans des salles communales.
La mise en scène était très simple comme dans le théâtre de tréteaux, l'acteur était le roi mais sans jamais prendre le devant de la scène: c'était une équipe énergique et qui allait de l'avant. Toute cette énergie c'était tout le travail théâtral que fait l'équipe du Teatre de la Carrièra depuis des années et les pistes de jeu proposé par Claude Alranq avec le corps et la voix habités par les personnages populaires de l'Occitanie.
Un des plus grands souvenirs est la tournée en Bretagne, jouer dehors en plein hiver...En 2001 j'ai fait une tournée de contes en Bretagne et il y avait des anciens de 1978 qui m'ont dit : pour nous Bogre de Carnaval a été très important: après on a commencé à ajouter des couplets à nos chansons, une chanson c'est une histoire. J'ai pensé aux cantastorie italiens. »

Anne Clément



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Carnaval, Cérémonies et chants de l'enfance / Jacques Bouët
Bouët, Jacques

Enregistrement traité dans le cadre du programme Patrimoine Oral du Massif Central.
Entretien avec plusieurs chanteuses qui récitent ou chantent tour à tour plusieurs chansons de leur enfance, aussi bien en occitan qu'en français.

 

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Jujamen dau caramentran Gargantuas Iè au Clapas / Estièine Delmas
Delmas, Etienne (1870-1910)
Jutjament de M. Carnaval a Montpelhièr en 1897, comprenent en darrièra pagina la cançon Adiu paure Carnaval.
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Proucès de Dona Gargamella / pèr Estièine Delmas
Delmas, Etienne (1870-1910)
Gros, Charles (1841-1911)
En 1897, Montpelhièr cremava Gargantua Ièr a l'escasença de las festivitats de Carnaval. L'annada seguenta, lo carnaval de la capitala erauresa metiá a l'onor son esposa, Dona Gargamella, que son procès veniá conclure la fèsta.
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Jutjomen de Capcarrat / Louis Vestrepain
Vestrepain, Louis (1809-1865)
Louis Vestrepain (1809-1865), sabatièr e poèta-obrièr tolosenc, dona aquí un jutjament de carnaval, jos lo nom de Jutjoment de Capcarrat. Aquela fèsta, sas manifestacions e rituals èran l'una de las sorsas màgers d'inspiracion de sos escriches. Lo jutjament es seguit de la cançon La Coucudo et Capcarrat.
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Fouet de carnabal attribué à Louis Vestrepain
Vestrepain, Louis (1809-1865)

Le fouet de carnabal es una succession de satiras, que se trufa segon l'esperit de carnaval, d'un cèrt nombre de compòrtaments condemnats per son autor, Louis Vestrepain, que pasmens a pas apausat son nom sus aquel recuèlh..

Louis Vestrepain (1809-1865), sabatièr, fa partida de la generacion dicha dels « poètas-obrièrs » occitans. Participa amb Lucien Mengaud (1805-1877), musician, pintre, joielièr puèi secretari de comuna, al renovèl de la cultura occitana tolosana, sa vila natala.. 

Sos primièrs escriches pareisson tre 1836, e rencontran subte un cèrt succès. En 1860, recampa dins un meteis recuèlh, Las espigas de la lenga mondina, una seleccion de sas precedentas publicacions. Lo succès rencontrat, permetrà a aquela òbra de conéisser de frequentas reedicions..

Dins la dralha dels autors màgers de son temps, coma Jasmin que sembla èsser son modèl principal, Louis Vestrepain s'ensaja tant a la poesia lirica, qu'al genre folcloric. Sovent satirics, sos poèmas mesclan occitan e francés, e son autant de retraches en rima de la vida quotidiana de Tolose al sègle XIX, que desvelan las mors e costumas de son temps.

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Marguerite Priolo (1890-1955)
Lo CIRDÒC-Mediatèca occitana

Margarita PRIOLÒ-GALHÒT / Marguerite PRIOLO-GAILLOT (1890-1955)

Marguerite Priolo (épouse Gaillot) devient Reine du Félibrige en 1913, après avoir été reine du Félibrige Limousin (1909-1912). Auteur de deux ouvrages de contes traditionnels (Legendas Lemouzinas, 1915 et Countes del Meirilher, 1916), elle fut l'une des disciples de Joseph Roux et l'élève d'une autre reine du Félibrige, la marseillaise Marguerite Genès (1868-1955), professeur de français à Brive, personnalité importante des débuts du félibrige en Limousin.

 

Reine du Félibrige

Native de Brive, c'est dans sa région natale que son nom apparaît pour la première fois dans les journaux de l'époque. Elle devient en 1909, à dix-neuf ans, reine du Félibrige limousin et le restera jusqu'en 1913. Elle est par ses parents, étroitement liée dès son enfance au mouvement, son père, le docteur Priolo étant un important mécène des auteurs d'oc. Sa mère, fut par ailleurs elle aussi reine du félibrige limousin durant une quinzaine d'années.

C'est à l'occasion de la Sainte-Estelle de 1913 à Aix-en-Provence qu'elle est désignée reine du Félibrige par Bruno Durand, lauréat des Jeux Floraux. René Jouveau rapporte cependant dans son Histoire du Félibrige (Nîmes, Bene, 1971, p.448), que le choix final revint à Mistral, au détriment de Mlle Magali Joannon, soeur de Marcel Provence, ayant eu les préférences de Bruno Durand.

Marguerite Priolo devient à cette date et pour sept années, le visage du Félibrige, et reçoit pour insigne un rameau d'olivier en argent. Elle participe à ce titre aux divers fêtes et commémorations du mouvement, fréquemment aux côtés du capoulié, et préside également la cour d'amour "spectacle hérité des troubadours, où se mêlent danses, chants et poésies." (cf.site internet du Félibrige).


Ces événements sont abondamment relayés dans la presse régionale et occitane de l'époque. La jeune reine y figure fréquemment coiffée du barbichet, coiffe traditionnelle limousine, qu'elle quitte toutefois durant le conflit armé de 14-18, pour une tenue d'infirmière, lorsqu'elle s'engage aux côtés de la Croix Rouge de Brive.

 

Conteuse limousine

Parmi les différentes commémorations auxquelles la reine du Félibrige est alors conviée, notons sa présente à Avignon, à l'occasion de la Sainte-Estelle de 1914. Elle dévoile alors ses qualités d'oratrice lors d'un échange avec le maire de la ville, M. Valayer, qui fut relaté dans la presse de l'époque (cf. La Farandole du 3 juin 1914, n°85 p.1-5).

Qualité qui lui valurent d'ailleurs d'être enregistrée dès 1913 au cours d'une collecte menée par le linguiste Ferdinand Brunot (1860-1938) de l'Université de la Sorbonne. Deux enregistrements de cette période sont actuellement en ligne sur Gallica. (premier enregistrement, cliquer ICI second enregistrement, cliquer ICI).

Ses ouvrages de contes, rédigés dans la langue du bas-Limousin et s'inpirant du patrimoine oral de sa région, Legendas Lemonzinas, sorti en 1915, et Countes del Meirilher (1916) lui vaudront les critiques positives de l'Almanach occitan de 1927 "deux volumes de prose, brillant résultat d'un fécond labeur intellectuel, comme parfait miroir d'un rare tempérament féminin" [...] dont les trop rares écrits continuent à souhait les pures traditions romanes" et sera salué en 1965 par le journal le Lemozi à l'occasion d'un article sur Marguerite Genès, dont elle fut l'élève "En effet dès sa parution, le livre Legendas Lemouzinas fut une révélation et opéra presque une révolution. Un style alerte, dru, flexible, épousant toutes les nuances de la pensée ou de la fantaisie venait de naître."(Lemouzi, numéro 15, 1965, p.281-282, Robert Joudoux).

En dépit de leur qualité reconnue, ces deux ouvrages ne furent pas par la suite ré-édité, mais leur auteur, décédée le 13 mars 1955 à Manzac-sur-Vern en Dordogne, membre du Félibrige limousin, participa localement à la diffusion et à la création en langue d'oc.

 

En savoir plus:

Ouvrages de Marguerite Priolo:

PRIOLO, Marguerite, Legendas Lemouzinas/ Légendes limousines, Brive, Impr. Roche, 1915.

PRIOLO, Marguerite, Countes del Meirilher/ Contes du Marguillier, Brive, Impr. Bessot et Guionie, 1916.

 

Quelques articles parus sur Marguerite Priolo

"La Santo Estello. Arrivée de la reine en Avignon." La Farandole, 3 juin 1914, n°85, p. 1-5. (COTE CIRDOC: M6).

"Echos: Countes del Meirilher." Le Mémorial d'Aix, 20 août 1916, n° 78.

"Marguerite Priolo-Gaillot (1890-1955)." Lemouzi, numéro 15, 1965, p281-282, Robert Joudoux. (COTE CIRDOC: AC-3-5)

"Marguerite Priolo-Gaillot, limousine". Almanach occitan de 1927.

 

Archives sonores disponibles sur Gallica.

Archives sonores, 26 août 1913, collecteur Ferdinand Brunot pour l'Université de la Sorbonne, informatrice, Marguerite Priolo. Lieu: Brive.

Premier enregistrement: cliquer ICI.

Second enregistrement: cliquer ICI.

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Coutumes et chansons du Carnaval en Béarn / J.-B.Laborde
Laborde, Jean-Baptiste (1878-1963)

Recampats en 1914 en un sol obratge paregut jos lo títol de Carnaval en Bérn : coutumes et chansons (Pau, E.Marrimpouey), aqueles tèxtes foguèron presentats pel primièr còp dins la revista Reclams de Biarn e Gascougne (n°2-4, février-avril 1914).

L'autor, Jean-Baptiste Laborde (1878-1963), prèire e istorian bearnés, i fai estat de las costumas e cançons relevadas en Béarn per las commemoracions de carnaval passadas e de son temps.

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Lo viatge de Joana - Sason 1 / Episòdi 10
Clément, Anne. Auteur, interprète
Benichou, Julien. Compositeur
Benichou, Daphné. Interprète
Alranq, Perrine. Interprète
Vidal, Alain. Interprète
Zinner, Lucas. Interprète
Huang, Edda. Interprète

Tèxte de l'episòdi 10 : 

La nèit foguèt corteta e lo revelh amb lo desfasament orari mai que dificil. La paura Joana beguèt son tè sens saupre ont’èra : urosament vegèt de l’autre costat de la carrièra, dins lo jardin ont se passejavan los esquiròls, un drapèl plantat qu’èra pas un drapèl frances ni mai un drapèl occitan mas lo del país mai grand del mond occidental, the United States of America.

- "Bondieu aquò’s estranh, es qu’aicí plantan los drapèls dins los jardins perque fan de frucha ?"

- "Non, es un biais de dire de quin costat òm es : los republicans amb lo drapèl US an una pancarta ont se pòt legir « Support our troups» e, se gaitas dins l’autre jardin, avisas que son de democratas per de que an una pancarta ont es escrich : « War is not an answer », « Obama president ».

- "Com’aquò cadun sap çò que vòta son vesin ! Es mai simple, pas d’embolh !"

- "Joana, aurem lo temps de parlar dins la veitura, vai t’en te vestir. Despacha-te. Comenci a 11 oras : es una leiçon sus la trobairitz La comtessa de Dia."

Èra encara la calor de l’estiu, aviái mes una rauba jauna e roja. Partiguèrem e me virèri : Matilda aviá mes sa cara a la fenèstra, mas pensi pas que me vegèt.

Semblava d’èstre endacòm mai. Èra lo primièr còp que la daissava per una jornada. Li aviái daissat 100 dolars, se se voliá crompar quicòm, òm sap jamai !

Romieg èra urós; siblava lo « Se canta ».

- "Madama es vestida coma un drapèl occitan, per un cors de lenga romana es una bona idèia : fa folcloric. N’i a qu’an lo drapèl dins lo jardin e d’autres que se'n vestisson !"

- "Tu sès vestit coma un professor : a cadun son mestièr."

Romieg me prenguèt la man :

- "Me fa plaser d’èstre ambe tu !"

- "Ieu tanben mas soi inquieta d’aver laissada Matilda soleta !"

- "Matilda es majora, pòt viure sens una maire a son costat."

Èrem sus una autostrada, puèi virèrem vers UMBC es a dire : University of Maryland Baltimore County. Una universitat publica.

 

Ieu qu’aviái passat tota ma vida dins la pòsta de mon vilatge me sentissiái coma un enfant a costat d’aqueles buildings grandaràs amb d’estudiants que corrissián de pertot, de totas las colors e subretot que parlavan pas que l’anglés. Pas totes : ausiguèri parlar espanhòl tanben. Cada còp que Romieg rescontrèt quauqu’un que conneissiá me presentèt :  « Joana Belcaire, una amiga d’enfança, venguda del miègjorn de França e que parla la lenga occitana qu’ensenhi dins mos corses. » 

Compreniái pas tot mas ensajavi de faire aquela que… en fasent fòrça sorires e Hello !

Benlèu que dins gaire de temps gausariái dire : how are you ?

Èrem enfin arribats dins la classa ont los estudiants de Romieg nos esperavan.

- "Today we will leave la Contessa de Dia and speak occitan. Joana does not understand a word of English. She came especialy from her country to meet you and as you are all very polite you must talk with her."

Tot lo mond comencèt de rire. Èra trop difficil per eles de mestrejar la lenga occitana. Donc Romieg faguèt las reviradas de l’anglés en occitan e de l’occitan en anglés. Mas n’i aviá qu’ensajavan de me comprene e disián qu’èra mai simple que lo francés per de que èra pròche de l’espanhòl.

Las questions viravan a l’entorn de la lenga, del vin, dels buòus :

- "Do people still speak occitan in the sreet?"

- "Do you drink wine every day ?"

- "Do you like to see bullfights ?"

Puèi Romieg me demandèt de cantar una cançon : Causiguèri la canson de Clara d’Anduza « en greu esmai ». Benlèu qu’una canson de « Mossu T e lei Jovents » coma « Lo gabian » seriá estada mai bèla per aqueles joves, mas coneissiái pas las paraulas.

L’aprèp dinnar i aguèt encara un cors.

Me regalèri : Matilda èra luènh.

Èri tant urosa d’èstre ambe tot aqueles joves e Romieg semblava de se regalar tanben.

Tornant a l’ostal me diguèt :

- "Es lo primièr còp que fau aquò e es un plaser. Domatge que la retirada siá tan pròcha… auriam poscut faire tantas de causas ensems."

- "Quand t’arrestaràs ?"

- "L’an que ven, e sabi pas çò que vau faire…Anam al subremercat a costat de l’ostal : Giant."

- "Ieu vòli de peis, d’ensalada verda, de rocafòrt, e de glacet. Es ieu que regali uèi !"

- "Ma Dòna es coma volètz !"

Quand paguèri ambe la carta Visa la caissièra me demandèt :

- "Cash ?"

- "De que vòl dire ?"

- "Lo supermercat es com’una banca. Se vòs aquela Dòna te pòt donar d’argent."

- "No, thank you !"

- "Òsca ! Començas de parlar !"

Arribèrem a l’ostal, èra lo ser mas l’ostal èra completament escur, pas un lum.

- "De qué se passa, Matilda es pas dintrada ?"

- "Te fagues pas de marrit sang : es anada se passejar, s’aviá passat quicòm auriá sonat mon telefonet !"

Romieg dubriguèt la pòrta d’intrada, portèrem las crompas dins la cosina. Sus la taula i aviá una letra.

Comencèri de tremolar : la tèsta de Matilda a la fenèstra aqueste matin tant luèncha !

M’assetèri, ara èra temps de legir :

« Joana

Sabi que ploraràs aqueste ser, mas seràs pas soleta : Romieg serà a costat de tu. Mercé per tot. T’o ai pas volgut dire mas aviái rescontrat un amorós per l’internet, e m'es venguda quèrre de Filadelfia. Se tot se passa plan amb el te tornarai sonar e quand vendrem en França serà a ton ostal. Vòli èstre liura de causir ma vida e èstre independenta. I aviá tròp d’amor entre nos : tot l’amor qu’as pas agut dins ta vida sens marit e sens enfant, tot l’amor qu’ai pas jamai agut ambe ma familha. Me fasiá paur.

Adieu e benlèu a un jorn, sabi pas quora.

Ta filha que t’aima Matilda

PS : Mercé a Romieg per son espitalitat. »

Foguèt la fin d’un pantais. Tot virèt a l’entorn de ieu.

Plorèri e parlèrem tota la nèit ambe Romieg : quand òm es vièlh i a un avenidor possible ? quand òm es jove òm pòt èstre urós tot sol ?

E ara de que faire : demorar, tornar a l’ostal…o cambiar completament de vida ?

FIN

sus 1495