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Enregistrement de Georges Gleyes
La Granja. Collecteur
Georges Gleyes, décédé le 23 juin 2020 à l’âge de 82 ans, était natif de Latronquière où il a vécu la majeure partie de sa vie.

Georges Gleyes était un passionné de musiques populaires. Il avait une conscience assez vive de la richesse et de l’intérêt de ces musiques dans son environnement proche. Nous l’avions rencontré en tant que collectionneur d’accordéons. Il était collectionneur en général puisqu’il avait développé une activité complémentaire de son métier d’entrepreneur du bâtiment, celle de brocanteur. Il avait créé une brocante avec sa compagne propriétaire du magasin universel à Latronquière.  Contrairement à beaucoup de ces homologues collectionneurs, qui valorisent des collections en nombre important d’instruments, Georges Gleyes préférait présenter aux passionnés une petite collection d’accordéons spécifiques par leur rareté ou leur histoire locale. Par exemple, il possédait, dans son arrière boutique, quelques accordéons de la marque Calmel (dont il n'existe que de rares exemplaires puisque ce fabriquant originaire de Betaille dans le Lot, avait construit de magnifiques accordéons sur une période courte, de 1932 à 1939).

Georges Gleyes aimait particulièrement les danses locales jouées à l’accordéon. Nous avions passé de beaux après-midi avec lui chez Gilbert Garrigoux. Il admirait particulièrement celui-ci dans le jeu des bourrées. En fin connaisseur, avec sa discrétion habituelle, il accompagnait Gilbert, tout en restant en retrait, afin de ne pas empiéter sur le jeu de son compagnon.

En plus de l’accordéon, comme beaucoup de musiciens de sa génération Georges Gleyes pratiquait l’harmonica (avec le jeu caractéristique du coup de langue qui produit un jeu d’accompagnement de basses superposé à la mélodie). L’harmonica fit partie des bagages de beaucoup d’appelés durant la guerre d’Algérie. En règle générale Georges Gleyes ne dénigrait pas les « petits » instruments. Nous avions collecté avec lui des instruments de fabrication éphémère comme le « rana », crécelle de la semaine sainte fabriquée par l’un de ses beaux-frères.

Georges Gleyes a été un véritable informateur pour nos enquêtes. Il nous avait présenté des personnes utiles pour la compréhension des traditions musicales du Ségala lotois, tels la famille Laborie (famille du violoneux Julien Laborie dit lo molinièr, né en 1912) ou la chanteuse Jeanne Tiersou (originaire de Gorses et épouse de musicien).
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Enregistrement de Gilbert Garrigoux et Georges Gleyes
La Granja. Collecteur
Gilbert Garrigoux est né en 1926 à Saint Cirgues où il a toujours vécu. Il exerçait l’activité d’entrepreneur en travaux agricoles. Il était apprécié dans le travail de l’extraction du bois et particulièrement dans les travers difficilement accessibles du Ségala. Son courage au travail était remarquable.

Comme dans les périodes anciennes où l’animation de la danse se faisait au violon ou à la clarinette, les accordéonistes appartenaient souvent à des lignées de musiciens. C’est le cas de la famille Garrigoux : le père et l’oncle de Gilbert animaient les veillées du voisinage à l’accordéon diatonique. Gilbert débuta avec cet instrument, un accordéon de la marque Dedenis de Brive. Grâce aux conseils d’un camarade, il s’initiera par la suite, dans sa jeunesse, à l’accordéon chromatique. Pendant l’Occupation, Gilbert Garrigoux fut souvent demandé pour l’animation de bals clandestins. C’est lors de ces occasions qu’il affine son jeu et développe son répertoire.

Après une vie professionnelle très remplie, Gilbert Garrigoux reprendra la pratique de l’accordéon. Avec son complice Marcel Lavergne (accordéoniste de Sousceyrac né en 1911) il participe au groupe folklorique la Bourrée de Latronquière, dirigé par monsieur Lafarguette. Avec Marcel Lavergne, Gilbert Garrigoux poursuivit son activité de musicien de bal. Son groupe est spécialisé dans le répertoire traditionnel (bourrées, polkas, mazurkas, scottishs, valses) et le répertoire musette ou « typique » (tangos, chachas, rumbas, sambas, paso-doble). Le jeu de Gilbert Garrigoux était particulièrement adapté aux répertoires traditionnels des danses comme les bourrées, valses, scottiches ou mazurkas. Gilbert Garrigoux maîtrisait un style très vif, cadencé et très rythmique, conditionné par le doigté très ornementé et le mouvement approprié du soufflet. Il avait développé un jeu très riche de la mélodie à la main droite, laissant à son compagnon Marcel Lavergne le rôle d’accompagnement des basses et accords de la main gauche.

Georges Gleyes, décédé le 23 juin 2020 à l’âge de 82 ans, était natif de Latronquière où il a vécu la majeure partie de sa vie.

Georges Gleyes était un passionné de musiques populaires. Il avait une conscience assez vive de la richesse et de l’intérêt de ces musiques dans son environnement proche. Nous l’avions rencontré en tant que collectionneur d’accordéons. Il était collectionneur en général puisqu’il avait développé une activité complémentaire de son métier d’entrepreneur du bâtiment, celle de brocanteur. Il avait créé une brocante avec sa compagne propriétaire du magasin universel à Latronquière.  Contrairement à beaucoup de ces homologues collectionneurs, qui valorisent des collections en nombre important d’instruments, Georges Gleyes préférait présenter aux passionnés une petite collection d’accordéons spécifiques par leur rareté ou leur histoire locale. Par exemple, il possédait, dans son arrière boutique, quelques accordéons de la marque Calmel (dont il n'existe que de rares exemplaires puisque ce fabriquant originaire de Betaille dans le Lot, avait construit de magnifiques accordéons sur une période courte, de 1932 à 1939).

Georges Gleyes aimait particulièrement les danses locales jouées à l’accordéon. Nous avions passé de beaux après-midi avec lui chez Gilbert Garrigoux. Il admirait particulièrement celui-ci dans le jeu des bourrées. En fin connaisseur, avec sa discrétion habituelle, il accompagnait Gilbert, tout en restant en retrait, afin de ne pas empiéter sur le jeu de son compagnon.

En plus de l’accordéon, comme beaucoup de musiciens de sa génération Georges Gleyes pratiquait l’harmonica (avec le jeu caractéristique du coup de langue qui produit un jeu d’accompagnement de basses superposé à la mélodie). L’harmonica fit partie des bagages de beaucoup d’appelés durant la guerre d’Algérie. En règle générale Georges Gleyes ne dénigrait pas les « petits » instruments. Nous avions collecté avec lui des instruments de fabrication éphémère comme le « rana », crécelle de la semaine sainte fabriquée par l’un de ses beaux-frères.

Georges Gleyes a été un véritable informateur pour nos enquêtes. Il nous avait présenté des personnes utiles pour la compréhension des traditions musicales du Ségala lotois, tels la famille Laborie (famille du violoneux Julien Laborie dit lo molinièr, né en 1912) ou la chanteuse Jeanne Tiersou (originaire de Gorses et épouse de musicien).
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Entretien avec Alberte Forestier
La Granja. Collecteur
Alberte Forestier, née Labrunhie, à Metge (petit hameau de la commune de Figeac surplombant le domaine du Surgié) où elle a toujours vécu, est décédée le 23 janvier 2015.

Elle conservait depuis l’enfance un sentiment de différence. Déjà à l’époque où elle fréquentait l’école primaire, les filles qui venaient, comme elle, d’un milieu paysan n’avaient pas le même statut que celles qui étaient issues d’un milieu ouvrier ou commerçant qui se considéraient comme « de la ville ». La pratique quotidienne de la langue d’Oc accentuait cette différence avec les filles qui utilisaient exclusivement le français.

« Je suis d'un pays où l'on parlait couramment occitan, en famille, avec les voisins, sur les foires, dans les petits magasins… ».

Baignée dans la culture occitane, elle se souvenait avec délectation des contes, des légendes populaires et des chants traditionnels qui avaient rythmés son enfance. Toujours prête à raconter les vicissitudes de son Quercy natal, elle aimait faire partager son univers quotidien au plus grand nombre.  Dans sa ferme de Metge, elle avait organisé à plusieurs reprises des repas « à l’ancienne » qu’elle préparait elle même, des veillées, des feux de la Saint Jean etc. Lors de ces occasions, le conte, le récit et la musique prenaient toujours une place importante. Alberte Forestier avait intégré, en tant que présentatrice, conteuse et chanteuse, le groupe folklorique cardaillacois L’Auglaneto. Sur les ondes de Radio Présence, qu'elle avait rejoint en 2002, elle animait une émission hebdomadaire « Occitania ». Son authenticité et sa présence vocale faisait d'elle une des figures de proue de la programmation de cette radio locale. Elle maniait à merveille la truculence, l'autodérision et un certain sens de l'absurde. Elle essayait d’être éclectique en mêlant des lectures d’auteurs, tels Jean Boudou ou Frédéric Mistral, avec des contes et récits locaux. Véritable puits de science, les médias s'entichaient de cette personnalité cultivée et attachante.

Amoureuse de la chanson, Alberte ne cessait de transmettre sa passion pour sa langue singulière. Avec sa posture vocale particulière, elle cultivait un registre chanté assez grave, proche de la voix parlée. Son timbre de voix était de suite repérable. Avec ce particularisme vocal elle n’avait pas pu pleinement intégrer une chorale académique et avait préféré l’esthétique et le répertoire du groupe de chants traditionnels de l’école de musique de Figeac. Elle s'adonnait au chant dans divers festivals où elle se produisait. Avec ses deux fidèles acolytes, Xavier Vidal, qui l'accompagnait au violon ou à l'accordéon, et Jean-François Prigent à la guitare électronisée, elle assurait le show. Lors de ces évènements, elle avait rencontré des « pointures musicales ». Parmi eux, André Minvielle, Lionel Suarez ou encore Bernard Lubat.

Pour ce qui est du répertoire des contes, le chanteur limousin Jan de Melhau avait réalisé un film dans lequel une large place avait été donnée à Alberte Forestier.
L’association La Granja avait également consacré à Alberte Forestier un recueil accompagné d’un cd de chants et contes.

Bien qu’issue d’une pratique traditionnelle du quotidien et du familial, Alberte Forestier baignait aussi dans un milieu occitaniste et dans le milieu de la scène et du spectacle. Bien que reconnue sur le plan artistique, elle conservait une certaine modestie en se référant toujours à son fort ancrage dans son milieu paysan d’origine.
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Entretien avec Marguerite Cazagou
La Granja. Collecteur
Ce fut le père Georges Delbos, auteur d’une large étude ethnographique sur son village de Faycelles qui nous fit connaître Marguerite Cazagou (née en 1915) chanteuse et agricultrice à Lagraville.

Lors de nos enquêtes Georges Delbos regrettait que nous n’ayons pas connu d’autres chanteurs de la génération précédente qui auraient pu nous transmettre un répertoire plus important. Toutefois Marguerite et lui-même s’efforçaient de rechercher ces chants anciens. Dans son village natal Marguerite Cazagou a connu dans son enfance plusieurs chanteurs (tel André Simon).

C’est en gardant les brebis que les jeunes bergers s’échangeaient des jeux et des chansons. Ainsi Marguerite Cazagou a pu se constituer un large répertoire. Elle cultivait également le répertoire d’une partie de sa famille originaire de l’Aveyron voisin. Elle avait une conscience aiguë du fait qu’il nous fallait préserver ce répertoire de chants.

Pour cette recherche, si notre « porte d’entrée » fut le répertoire des Noëls et des chants de moissons, par la suite, Marguerite Cazagou nous fit découvrir l’étendue de son répertoire avec des chants identitaires ou des chansons de danse ou des berceuses ou rondes enfantines.

Marguerite Cazagou se caractérisait par sa discrétion quand nous l’invitions à des réunions publiques ou à des repas. Mais c’était au moment où elle se levait pour chanter avec assurance que l’auditoire la découvrait avec étonnement. Tous ceux qui l’ont entendue lors de ces situations, ont été surpris et émus.
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Entretien avec Jeanne Olivier nº3
La Granja. Collecteur
Jeanne Olivier, née en 1904 à Cahors, avait l’habitude de se conformer à tout genre de situations. Il y avait longtemps qu’elle avait mis sa vergonha de côté et si ses amis lui demandaient d’animer un repas du troisième âge, elle se prêtait facilement au jeu.

La « Jeanne » (Brassens aurait pu lui dédier sa chanson) portait la gaieté, la malice et entretenait l’amitié. Les apparences ou les étiquettes étaient le dernier de ses soucis. Sa porte était toujours ouverte à ceux qui l’abordaient, à ceux qui pouvaient lui consacrer un peu de leur temps. Ce n’est pas son parcours de vie qui l’avait aidée à se forger ce caractère si chaleureux et ouvert.

Dès sa naissance, en 1904, elle fut abandonnée et recueillie par sa mère adoptive, une veuve, née en 1854, vivant à Cras (près de Cahors). Dans son enfance, la vie de Jeanne fut conditionnée par la pauvreté et l’exclusion. Ce ne fut qu’à 5 ans qu’elle parvint à marcher. Elle perdit sa mère à l’age de dix huit ans et, en tant que mineure de l’assistance publique, fut placée dans des familles de Fons. Sa jeunesse fut celle d’une servante et ouvrière agricole.

De son enfance elle retiendra les chansons de sa mère adoptive comme la chanson de moisson Jana d’Aimé. Jeanne se félicitait toujours d’avoir retenu ce chant long aux 23 couplets. Héritière de répertoires appris dans son enfance à Cras et également dans sa jeunesse à Fons, Jeanne aimait comparer les deux terroirs et nos rencontres étaient de véritables cours d’occitan avec les différences de prononciation et de vocabulaires entre les parlers cadurciens et figeacois.

Aux côtés des chansons festives de carnaval ou de chansons historiques de la guerre de 1870, le répertoire était complété par des chants de l’enfance (berceuses ou rondes). Son univers familier de la ferme à l’ancienne, elle le connaissait parfaitement. Elle savait imiter les animaux de la basse cour appartenant à son quotidien. Lors des enquêtes sur les imitateurs d’oiseaux, que nous avions menées avec Daniel Loddo de l’association tarnaise La Talvera dans les années 90, elle s’était révélée comme une excellente imitatrice des poules des oies ou des canards et nous avions enregistré différents appels aux bêtes.

Jeanne Olivier aimait particulièrement donner un côté convivial et humoristique lors de ces rencontres.
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Entretien avec Jeanne Olivier nº2
La Granja. Collecteur
Jeanne Olivier, née en 1904 à Cahors, avait l’habitude de se conformer à tout genre de situations. Il y avait longtemps qu’elle avait mis sa vergonha de côté et si ses amis lui demandaient d’animer un repas du troisième âge, elle se prêtait facilement au jeu.

La « Jeanne » (Brassens aurait pu lui dédier sa chanson) portait la gaieté, la malice et entretenait l’amitié. Les apparences ou les étiquettes étaient le dernier de ses soucis. Sa porte était toujours ouverte à ceux qui l’abordaient, à ceux qui pouvaient lui consacrer un peu de leur temps. Ce n’est pas son parcours de vie qui l’avait aidée à se forger ce caractère si chaleureux et ouvert.

Dès sa naissance, en 1904, elle fut abandonnée et recueillie par sa mère adoptive, une veuve, née en 1854, vivant à Cras (près de Cahors). Dans son enfance, la vie de Jeanne fut conditionnée par la pauvreté et l’exclusion. Ce ne fut qu’à 5 ans qu’elle parvint à marcher. Elle perdit sa mère à l’age de dix huit ans et, en tant que mineure de l’assistance publique, fut placée dans des familles de Fons. Sa jeunesse fut celle d’une servante et ouvrière agricole.

De son enfance elle retiendra les chansons de sa mère adoptive comme la chanson de moisson Jana d’Aimé. Jeanne se félicitait toujours d’avoir retenu ce chant long aux 23 couplets. Héritière de répertoires appris dans son enfance à Cras et également dans sa jeunesse à Fons, Jeanne aimait comparer les deux terroirs et nos rencontres étaient de véritables cours d’occitan avec les différences de prononciation et de vocabulaires entre les parlers cadurciens et figeacois.

Aux côtés des chansons festives de carnaval ou de chansons historiques de la guerre de 1870, le répertoire était complété par des chants de l’enfance (berceuses ou rondes). Son univers familier de la ferme à l’ancienne, elle le connaissait parfaitement. Elle savait imiter les animaux de la basse cour appartenant à son quotidien. Lors des enquêtes sur les imitateurs d’oiseaux, que nous avions menées avec Daniel Loddo de l’association tarnaise La Talvera dans les années 90, elle s’était révélée comme une excellente imitatrice des poules des oies ou des canards et nous avions enregistré différents appels aux bêtes.

Jeanne Olivier aimait particulièrement donner un côté convivial et humoristique lors de ces rencontres.
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Entretien avec Jeanne Olivier nº1
La Granja. Collecteur
Jeanne Olivier, née en 1904 à Cahors, avait l’habitude de se conformer à tout genre de situations. Il y avait longtemps qu’elle avait mis sa vergonha de côté et si ses amis lui demandaient d’animer un repas du troisième âge, elle se prêtait facilement au jeu.

La « Jeanne » (Brassens aurait pu lui dédier sa chanson) portait la gaieté, la malice et entretenait l’amitié. Les apparences ou les étiquettes étaient le dernier de ses soucis. Sa porte était toujours ouverte à ceux qui l’abordaient, à ceux qui pouvaient lui consacrer un peu de leur temps. Ce n’est pas son parcours de vie qui l’avait aidée à se forger ce caractère si chaleureux et ouvert.

Dès sa naissance, en 1904, elle fut abandonnée et recueillie par sa mère adoptive, une veuve, née en 1854, vivant à Cras (près de Cahors). Dans son enfance, la vie de Jeanne fut conditionnée par la pauvreté et l’exclusion. Ce ne fut qu’à 5 ans qu’elle parvint à marcher. Elle perdit sa mère à l’age de dix huit ans et, en tant que mineure de l’assistance publique, fut placée dans des familles de Fons. Sa jeunesse fut celle d’une servante et ouvrière agricole.

De son enfance elle retiendra les chansons de sa mère adoptive comme la chanson de moisson Jana d’Aimé. Jeanne se félicitait toujours d’avoir retenu ce chant long aux 23 couplets. Héritière de répertoires appris dans son enfance à Cras et également dans sa jeunesse à Fons, Jeanne aimait comparer les deux terroirs et nos rencontres étaient de véritables cours d’occitan avec les différences de prononciation et de vocabulaires entre les parlers cadurciens et figeacois.

Aux côtés des chansons festives de carnaval ou de chansons historiques de la guerre de 1870, le répertoire était complété par des chants de l’enfance (berceuses ou rondes). Son univers familier de la ferme à l’ancienne, elle le connaissait parfaitement. Elle savait imiter les animaux de la basse cour appartenant à son quotidien. Lors des enquêtes sur les imitateurs d’oiseaux, que nous avions menées avec Daniel Loddo de l’association tarnaise La Talvera dans les années 90, elle s’était révélée comme une excellente imitatrice des poules des oies ou des canards et nous avions enregistré différents appels aux bêtes.

Jeanne Olivier aimait particulièrement donner un côté convivial et humoristique lors de ces rencontres.
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Entretien avec Ernest Capsal
La Granja. Collecteur
Ernest Capsal, né le 12 juillet 1905 et décédé le 23 septembre 2000, était un chanteur du Ségala lotois, de la même région qu’Armand Quercy. Son village, Sainte Colombe, il ne l’a pratiquement pas quitté.

Pourtant le chant est toujours venu vers lui. Sa « formation » musicale s’est faite autour de l’église. Il connaissait l’art campanaire de son village, mais plus encore, il avait hérité du savoir des chantres ruraux. Bien que ne possédant que quelques rudiments du latin, il connaissait parfaitement la messe des morts. Cette activité musicale religieuse a influencé sa posture de chanteur profane. Son timbre de voix clair, son aisance dans les registres aigus, montrent une pratique chantée régulière et importante.

En dehors de sa participation au groupe vocal de l’église, Ernest Capsal était régulièrement invité pour l’animation de noces. Dans sa jeunesse il fut invité à une quarantaine de mariages. Le chanteur invité ne payait pas son repas et devait se tenir à disposition pour chanter en choisissant bien un répertoire adapté au thème du mariage ou à celui de la table, parfois dans un registre humoristique ou joyeux. Le chant identitaire était également approprié à ce contexte. Le type pastourelle avec le Monsieur chantant en français et la bergère, représentant le « petit pays » de proximité, répondant en patois, en fait partie.

Les textes des répertoires appris sur les foires, pendant le service militaire, étaient quelquefois notés sur un cahier manuscrit de chansons. Ernest Capsal possédait son cahier qui lui servait d’aide mémoire pour le large répertoire qu’il pratiquait.
C’est avec son ami Albert Cazard, un de ses voisins accordéoniste que nous l’avions rencontré régulièrement dans des occasions de joyeux rassemblements de voisinage.
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Entretien avec Armand Quercy nº2
La Granja. Collecteur
Armand Quercy vivait à Rudelle où il était installé comme agriculteur. Il était reconnu comme un chanteur public de tradition, tant son répertoire était large et adapté à chaque situation. Il avait été invité, en tant que chanteur, à de nombreuses noces ou à de nombreux banquets. Dans sa jeunesse, les jours de foire de Lacapelle Marival, il se joignait à ses frères, tous bons danseurs. Pour un instant, ils étaient considérés comme les rois de la fête, dans les auberges où ils se présentaient. Leurs statures physiques et leur entrain d’animateurs resta longtemps dans les mémoires.

Armand Quercy étai né le 24 juillet 1905 à Labathude. Déjà son père était un chansonnier réputé. Les nouveautés de la vie quotidienne étaient pour lui un prétexte pour composer quelques paroles sur des mélodies de danses ou des chansons de la guerre de 1870. La démolition d’une ancienne église et la construction d’une nouvelle dans un autre lieu de la commune, lui donna l’occasion de composer les paroles de la complainte de l’église de Labathude :
« Judas et tes amis et vilains êtres humains,
Tu gaspilles nos temples, vendu notre terrain,
Oh ! C’est abominable. Pour toi plus de pardon,
D’avoir gâché les dons du grand Napoléon »

Ainsi, c’est dans un bain chansonnier qu’Armand Quercy entreprit de constituer un large répertoire chanté. Sa belle mère, originaire de Lauresses, lui fit connaître un répertoire aurillacois, telle la chanson Lo long de la Jordana, chanson écrite par le félibre d’Aurillac, Pierre Géraud.

Plus que son répertoire, Armand Quercy nous avait toujours surpris par la perception qu’il avait de sa technique vocale. Pour lui le chant était proche du parlé et surtout de la voix qui appelle. Il lui arrivait de faire précéder un chant par un appel, le même qui sert pour faire venir les brebis. De par la conscience qu’il avait d’être le détenteur d’un patrimoine vocal original, de par l’esprit de convivialité et de partage qui transparaissait dans son chant, Armand Quercy représentait pour nous la figure du chanteur de tradition populaire.
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Entretien avec Armand Quercy nº1
La Granja. Collecteur
Armand Quercy vivait à Rudelle où il était installé comme agriculteur. Il était reconnu comme un chanteur public de tradition, tant son répertoire était large et adapté à chaque situation. Il avait été invité, en tant que chanteur, à de nombreuses noces ou à de nombreux banquets. Dans sa jeunesse, les jours de foire de Lacapelle Marival, il se joignait à ses frères, tous bons danseurs. Pour un instant, ils étaient considérés comme les rois de la fête, dans les auberges où ils se présentaient. Leurs statures physiques et leur entrain d’animateurs resta longtemps dans les mémoires.

Armand Quercy étai né le 24 juillet 1905 à Labathude. Déjà son père était un chansonnier réputé. Les nouveautés de la vie quotidienne étaient pour lui un prétexte pour composer quelques paroles sur des mélodies de danses ou des chansons de la guerre de 1870. La démolition d’une ancienne église et la construction d’une nouvelle dans un autre lieu de la commune, lui donna l’occasion de composer les paroles de la complainte de l’église de Labathude :
« Judas et tes amis et vilains êtres humains,
Tu gaspilles nos temples, vendu notre terrain,
Oh ! C’est abominable. Pour toi plus de pardon,
D’avoir gâché les dons du grand Napoléon »

Ainsi, c’est dans un bain chansonnier qu’Armand Quercy entreprit de constituer un large répertoire chanté. Sa belle mère, originaire de Lauresses, lui fit connaître un répertoire aurillacois, telle la chanson Lo long de la Jordana, chanson écrite par le félibre d’Aurillac, Pierre Géraud.

Plus que son répertoire, Armand Quercy nous avait toujours surpris par la perception qu’il avait de sa technique vocale. Pour lui le chant était proche du parlé et surtout de la voix qui appelle. Il lui arrivait de faire précéder un chant par un appel, le même qui sert pour faire venir les brebis. De par la conscience qu’il avait d’être le détenteur d’un patrimoine vocal original, de par l’esprit de convivialité et de partage qui transparaissait dans son chant, Armand Quercy représentait pour nous la figure du chanteur de tradition populaire.
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