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Marguerite Priolo (1890-1955)
Lo CIRDÒC-Mediatèca occitana

Margarita PRIOLÒ-GALHÒT / Marguerite PRIOLO-GAILLOT (1890-1955)

Marguerite Priolo (épouse Gaillot) devient Reine du Félibrige en 1913, après avoir été reine du Félibrige Limousin (1909-1912). Auteur de deux ouvrages de contes traditionnels (Legendas Lemouzinas, 1915 et Countes del Meirilher, 1916), elle fut l'une des disciples de Joseph Roux et l'élève d'une autre reine du Félibrige, la marseillaise Marguerite Genès (1868-1955), professeur de français à Brive, personnalité importante des débuts du félibrige en Limousin.

 

Reine du Félibrige

Native de Brive, c'est dans sa région natale que son nom apparaît pour la première fois dans les journaux de l'époque. Elle devient en 1909, à dix-neuf ans, reine du Félibrige limousin et le restera jusqu'en 1913. Elle est par ses parents, étroitement liée dès son enfance au mouvement, son père, le docteur Priolo étant un important mécène des auteurs d'oc. Sa mère, fut par ailleurs elle aussi reine du félibrige limousin durant une quinzaine d'années.

C'est à l'occasion de la Sainte-Estelle de 1913 à Aix-en-Provence qu'elle est désignée reine du Félibrige par Bruno Durand, lauréat des Jeux Floraux. René Jouveau rapporte cependant dans son Histoire du Félibrige (Nîmes, Bene, 1971, p.448), que le choix final revint à Mistral, au détriment de Mlle Magali Joannon, soeur de Marcel Provence, ayant eu les préférences de Bruno Durand.

Marguerite Priolo devient à cette date et pour sept années, le visage du Félibrige, et reçoit pour insigne un rameau d'olivier en argent. Elle participe à ce titre aux divers fêtes et commémorations du mouvement, fréquemment aux côtés du capoulié, et préside également la cour d'amour "spectacle hérité des troubadours, où se mêlent danses, chants et poésies." (cf.site internet du Félibrige).


Ces événements sont abondamment relayés dans la presse régionale et occitane de l'époque. La jeune reine y figure fréquemment coiffée du barbichet, coiffe traditionnelle limousine, qu'elle quitte toutefois durant le conflit armé de 14-18, pour une tenue d'infirmière, lorsqu'elle s'engage aux côtés de la Croix Rouge de Brive.

 

Conteuse limousine

Parmi les différentes commémorations auxquelles la reine du Félibrige est alors conviée, notons sa présente à Avignon, à l'occasion de la Sainte-Estelle de 1914. Elle dévoile alors ses qualités d'oratrice lors d'un échange avec le maire de la ville, M. Valayer, qui fut relaté dans la presse de l'époque (cf. La Farandole du 3 juin 1914, n°85 p.1-5).

Qualité qui lui valurent d'ailleurs d'être enregistrée dès 1913 au cours d'une collecte menée par le linguiste Ferdinand Brunot (1860-1938) de l'Université de la Sorbonne. Deux enregistrements de cette période sont actuellement en ligne sur Gallica. (premier enregistrement, cliquer ICI second enregistrement, cliquer ICI).

Ses ouvrages de contes, rédigés dans la langue du bas-Limousin et s'inpirant du patrimoine oral de sa région, Legendas Lemonzinas, sorti en 1915, et Countes del Meirilher (1916) lui vaudront les critiques positives de l'Almanach occitan de 1927 "deux volumes de prose, brillant résultat d'un fécond labeur intellectuel, comme parfait miroir d'un rare tempérament féminin" [...] dont les trop rares écrits continuent à souhait les pures traditions romanes" et sera salué en 1965 par le journal le Lemozi à l'occasion d'un article sur Marguerite Genès, dont elle fut l'élève "En effet dès sa parution, le livre Legendas Lemouzinas fut une révélation et opéra presque une révolution. Un style alerte, dru, flexible, épousant toutes les nuances de la pensée ou de la fantaisie venait de naître."(Lemouzi, numéro 15, 1965, p.281-282, Robert Joudoux).

En dépit de leur qualité reconnue, ces deux ouvrages ne furent pas par la suite ré-édité, mais leur auteur, décédée le 13 mars 1955 à Manzac-sur-Vern en Dordogne, membre du Félibrige limousin, participa localement à la diffusion et à la création en langue d'oc.

 

En savoir plus:

Ouvrages de Marguerite Priolo:

PRIOLO, Marguerite, Legendas Lemouzinas/ Légendes limousines, Brive, Impr. Roche, 1915.

PRIOLO, Marguerite, Countes del Meirilher/ Contes du Marguillier, Brive, Impr. Bessot et Guionie, 1916.

 

Quelques articles parus sur Marguerite Priolo

"La Santo Estello. Arrivée de la reine en Avignon." La Farandole, 3 juin 1914, n°85, p. 1-5. (COTE CIRDOC: M6).

"Echos: Countes del Meirilher." Le Mémorial d'Aix, 20 août 1916, n° 78.

"Marguerite Priolo-Gaillot (1890-1955)." Lemouzi, numéro 15, 1965, p281-282, Robert Joudoux. (COTE CIRDOC: AC-3-5)

"Marguerite Priolo-Gaillot, limousine". Almanach occitan de 1927.

 

Archives sonores disponibles sur Gallica.

Archives sonores, 26 août 1913, collecteur Ferdinand Brunot pour l'Université de la Sorbonne, informatrice, Marguerite Priolo. Lieu: Brive.

Premier enregistrement: cliquer ICI.

Second enregistrement: cliquer ICI.

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Coutumes et chansons du Carnaval en Béarn / J.-B.Laborde
Laborde, Jean-Baptiste (1878-1963)

Recampats en 1914 en un sol obratge paregut jos lo títol de Carnaval en Bérn : coutumes et chansons (Pau, E.Marrimpouey), aqueles tèxtes foguèron presentats pel primièr còp dins la revista Reclams de Biarn e Gascougne (n°2-4, février-avril 1914).

L'autor, Jean-Baptiste Laborde (1878-1963), prèire e istorian bearnés, i fai estat de las costumas e cançons relevadas en Béarn per las commemoracions de carnaval passadas e de son temps.

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École du tambourin suivie des airs populaires de la Provence par Mèste Sicard
Sicard, Marius. Auteur
Méthode de Galoubet-Tambourin avec une série d'exercices pratiques
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Lo Lòto : recuèlh de mots e expressions per animar un lòto en occitan
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)
Lo pichon recuèlh de mots e expressions çai jonch se pretend pas exaustiu. Es la resultanta de trabalhs de collectatge entrepreses per diferents enquestaires de las annadas 1940 a uèi, aquí sintetisats per lo CIRDÒC. Podètz contribuir en daissant un messatge de comentari çai jos

L'ensemble dels mots e expressions occitans dels lòtos constituís un repertòri en perpetuala creacion, a variacion geografica e istorica. La crida dels numèros es sovent acompanhada d'epitèts en occitan qu'animan las fasas de jòc. La significacion d'aquelas expressions es ligada a la simbolica del numèro, a la sonoritat de son enonciat, o a son grafisme.
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Pastorale de l'Œuvre de la rue Puget
Frère Achille
Bellour, F.

Pastorale provençale rédigée en 1893 par des membres des Œuvres de Saint-Joseph, rue Puget à Marseille.

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Fêtes de Noël en Provence
Kersaint-Gilly, M.-J.
Ouvrage de M.-J.de Kersaint-Gilly présentant les différents temps des festivités de Noël. Cacha-fuòc, santon, gros souper, treize desserts provençaux... font ainsi l'objet d'une explication. L'ouvrage datant de 1901, est préfacé par Frédéric Mistral.
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Nicolas Saboly (1614-1675) et ses noëls
Centre interrégional de développement de l'occitan (Béziers, Hérault)

Nicolas Saboly est sans conteste le rédacteur de noëls - cantiques en langue vulgaire célébrant la Nativité - le plus connu aujourd'hui. Réputé au XVIIe siècle pour la saveur de ses textes, il apparaît aujourd'hui comme le principal acteur de la tradition provençale autour de Noël. 

La tradition des chants de noël 

Le genre des noëls, apparu au XIe siècle, rencontra à l'époque un grand succès. Les noëls étaient alors les seuls chants en langue vulgaire autorisés dans les églises, compréhensibles par le plus grand nombre. Pouvant s'inspirer de sujets d'actualité ou des coutumes locales, ils sortent du champ liturgique pour s'imposer en tant que véritables airs populaires. 

Chaque grande ville, chaque région avait dans le courant du XVe et du XVIe siècle son noëlliste attitré qui, chaque année, aux alentours du 25 décembre, publiait ses cantiques. Parmi ces noëllistes, figuraient des membres du corps ecclésiatistique, des organistes mais aussi quelques clercs, souvent compositeurs d'airs populaires. 

Nicolas Saboly, sa vie 

Nicolas Saboly, est pour sa part un noëlliste provençal. Il naît dans le Comtat Venaissin, à Monteux, le 30 janvier 1614 dans une famille de consuls. 

Issu d'une famille d'éleveurs, il grandit au milieu des bergers et des troupeaux de moutons. 

Destiné à l'état ecclésiastique, il entre très tôt au collège de Carpentras chez les jésuites avant d'être nommé à 19 ans recteur de la chapellenie de Sainte-Marie Madeleine, fondée au maître-autel de la cathédrale Saint-Siffrein à Carpentras. 

En 1635 il est appelé au sous-diaconat, diaconat et prêtrise avant d'être nommé maître de chapelle et organiste de la cathédrale Saint-Siffrein de Carpentras. 

La publication des noëls 

C'est à cette date que Nicolas Saboly semble avoir commencé à composer ses noëls, dans un premier temps pour ses intimes, puis publiés plus tardivement.  

Il ne nous reste aujourd'hui aucune trace des manuscrits de Nicolas Saboly mais on sait que ses noëls ont été publiés de son vivant entre 1669 et 1674, chaque année sous la forme de petits fascicules. En tout, un peu plus d'une cinquantaine de noëls lui sont attribués, tous écrits en langue occitane. 

Nicolas Saboly aurait composé très peu de musiques pour accompagner ses noëls. Il était alors de tradition d'écrire les paroles des chants sur des airs populaires empruntés à d'autres compositeurs ou à des airs d'église. Nicolas Saboly a souvent repris des airs à la mode pour accompagner ses compositions. En témoigne son cantique « La Bona Novela » dont la trame musicale s'appuie sur une gavotte de Praetorius devenue ensuite l'air d'une bourrée à deux temps en Berry : « En passant la rivière ». 

Ainsi, seules une dizaine de mélodies auraient été composées par l'auteur pour accompagner ses chants. 

Le contenu des noëls 

Par le biais de ses noëls, Nicolas Saboly déplace la scène de la Nativité en Provence, en lui confiant tous les attributs de la coutume comtadine. 

La plupart de ses cantiques font apparaître des bergers, venant des coteaux du Comtat Venaissin. Ce sont ses propres contemporains qu'il met ainsi en scène reprenant dans ses noëls leur parler, leurs moeurs, leurs habitudes mais aussi leurs légendes et des aspects de leur religion populaire. 

Dans ses poésies d'inspiration populaire, apparaissent régulièrement des éléments d'actualité. Ses sentiments politiques ont même pu apparaître dans certains noëls, notamment son attachement aux "Pévoulins", gens du petit peuple meneurs d'une révolte en Avignon en 1653 contre les "Pessugaux", soutiens de l'administration pontificale. Un des premiers noëls qui lui est attribué, « Nouvé de l'an 1660 après le mariage de Louis XIV », outre son titre, évoque également dans son contenu le mariage du roi et la conclusion du traité des Pyrénées, marquant la fin de la guerre de Trente Ans. Dans l' «Estrange Deluge » publié en 1674, il fait allusion à la terrible inondation d'Avignon survenue la même année. Enfin, dans « La miejo nue sounavo » publiée en 1672, il fait référence à la Guerre de Hollande commencée la même année. 

Enfin, on ne peut pas ignorer l'aspect éminement satirique des textes de Nicolas Saboly, ce dernier dotant souvent ses écrits de traits moqueurs et critiques contres les prêtres, les gens du monde, les nobles et magistrats, les riches et les pauvres. Ainsi un de ses noëls les plus célèbres, « I a proun de gens » (connu aussi sous le titre « La cambo ma fa mal ») aurait été rédigé pour se moquer d'un curé boiteux dans l'entourage proche de l'organiste de Carpentras. 

Le dernier recueil de noëls de Nicolas Saboly sera publié en 1674 mais tous ses cantiques se sont largement répandus dans la culture populaire avant d'être transmis jusqu'à nous aux côtés des noëls de Natalis Cordat (1610-1663) ou encore ceux de N.D. Des Doms.

Pour aller plus loin...

Voir les partitions des noëls de Saboly sur Occitanica.

Voir sur Lo Trobador, toutes les éditions des noëls de Saboly.

Voir sur Lo Trobador tous les ouvrages sur la vie et l'œuvre de Saboly.

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Recueil de Noëls provençaux de Nicolas Saboly
Saboly, Nicolas (1614-1675)
Soullier, Charles
Recueil de douze chants de Noël écrits par Nicolas Saboly. Partitions pour choeur à 3 voix arrangée par Charles Soullier.
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Nadal Toulousan
Silvestre, Armand (1837-1901), auteur
Moulinier, A., compositeur
Cazelles, Danton (1867-1961). Traducteur
Partition pour choeur à 4 voix sur une musique d'A. Moulinier et des paroles d'Armand Sylvestre. La traduction languedocienne des paroles a été réalisée par D. Cazelles.
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Lou raubo-galino : Noël provençal
Roumanille, Joseph (1818-1891)
Dau, A.
Partition pour voix et piano sur un texte de Joseph Roumanille, musique de A. Dau
sus 700