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Les rames traditionnelles
CIRDÒC - Mediatèca occitana

Sommaire

Les rames traditionnelles désignent une course de vitesse en barque dans laquelle deux équipes s’affrontent en deux manches sur une distance de 300 mètres. Le jeu est pratiqué dans les départements des Bouches-du-Rhône (13), Hérault (34), Pyrénées-Orientales (66), Alpes-Maritimes (06), Var (83), Rhône (69), Haut-Rhin (68), Bas-Rhin (67), Haute-Savoie (74), Nord de Loire (42), Aisne (02), Somme (80), Oise (60).

1/ La pratique des rames traditionnelles aujourd'hui

Règles du jeu

Les équipes se composent chacune de six rameurs et d’un barreur. Dans le cas d’équipages mixtes, ils se composent de trois rameuses et trois rameurs, plus un barreur ou une barreuse. Les équipages se distinguent cependant en fonction de l’âge des membres : les équipages dits séniors composés de six rameurs et d’un barreur ou d’une barreuse, et des équipages constitués de personnes de plus de 50 ans dits Tamalou.

Les épreuves se déroulent en deux manches, sous forme de duels, sur un parcours de 300 mètres.

L'aire de pratique

La rame traditionnelle se pratique quasiment dans toute la France, sur toute étendue d’eau.

Le matériel

La barque est une embarcation longue de 7,20 à 7,30 mètres pour 2,20 mètres de large. Originellement appelée “yole de ness“, c’est une barque exclusivement en bois très lourde. Elle comporte trois bancs fixes, une barre fixe et six rames en bois. Le bateau est également équipé d’une rame de rechange.

Il existe encore un fabricant de barques de rames traditionnelles à Sète, Mr Venturi, un ébéniste menuisier. A Sète toujours, existe également un fabricant de coques.

2/ Apprentissage et transmission

Les compétitions de rames traditionnelles ont été créées afin de revitaliser les traditions de la pêche traditionnelle. Ce sport serait en effet issu d’habitudes de pêcheurs qui, à la fin de leur journée de travail, rentraient au port en faisant la course pour être les premiers à vendre leur poisson. Il s’agissait à l’époque d’embarcations à rames, d’où la pratique sportive actuelle.

Il existe une école de rame à Cros de Cagnes, dans les Alpes Maritimes, dans laquelle les inscriptions se font à partir de 10 ans. A Sète, une autre école de rame travaille beaucoup avec les écoles, également avec des enfants âgés minimum de 10 ans. Hormis ces deux groupes, aucun autre club n’accueille les enfants.

3/ Historique

La pratique de la rame est ancienne et connue de tous les peuples proches de l’eau. L'origine de la Rame traditionnelle remonte à l'époque où les pêcheurs, une fois le travail accompli, organisaient des courses pour rentrer au port afin d'y vendre le fruit de leur pêche.

4/ Sauvegarde

La rame traditionnelle fait partie de la Fédération française de Joutes et de Sauvetage Nautique (FFJSN) depuis environ 15 ans. C’est un sport de compétition mais qui se pratique aussi en tant que loisir sportif, alors accessible dès l’âge de 10 ans.

Les courses de rame traditionnelle sont parfois associées aux fêtes locales. Elles permettent ainsi de relier avec l’histoire de la cité, son patrimoine gastronomique ou littéraire et de promouvoir des activités pédagogiques ou présentation médiatiques qui en assurent une meilleure connaissance.

Tambornet : jeu de balle au tambourin
Karine Michel (anthropologue).

Cette fiche a été réalisée à partir du carnet hypothèses Restituer l'inventaire du PCI. Usages, contextes et enjeux dans le domaine de la fête et du jeu créé et développé par l'Idemec (Institut d'ethnologie méditerranéenne européenne et comparative) en partenariat avec la phonothèque de la MMSH. L'inventaire du patrimoine culturel immatériel (PCI) est conduit en France sous l'égide du Ministère de la Culture.

Sommaire

Le jeu de balle au Tambourin ou Tambornet en occitan est un sport de balle collectif pratiqué traditionnellement dans le Languedoc et à 95 % dans le département de l'Hérault. Son récent développement et son institutionnalisation ont largement élargi son périmètre de géographique. Le Tambornet est aujourd'hui joué dans l'Aude (11), l'Hérault (34), le Nord (59), l'Oise (60), la Haute-Savoie (74), les Bouches-du Rhône (13), le Gard (30) et la Corrèze (19). Aujourd’hui le jeu en salle remporte le plus de succès à l’étranger, il serait pratiqué en Allemagne, Angletterre, Autriche, Brésil, Cuba, Espagne, Ecosse, Irlande, Italie, Japon, Hongrie, Norvège et Pays-Bas. La première coupe du monde en extérieur a été organisée à Gignac (34) en 2012 et a vu les équipes françaises l’emporter sur les italiens.

1/ La pratique du Jeu de Balle au Tambourin aujourd'hui

Partie de Balle au Tambourin : engagement. © Célia Delanoy
Partie de Balle au Tambourin : engagement. © Célia Delanoy

Règles du jeu

En 2014, le jeu de Balle au Tambourin consiste toujours en l'affrontement de deux équipes sur un terrain. Chaque équipe est composée de cinq joueurs sur le terrain ayant chacun une zone à défendre et deux remplaçants. Deux de ces joueurs, appelés des fonds, se positionnent au fond du terrain et ont pour tâche l'engagement de la balle et son renvoi le plus loin possible dans la partie du terrain adverse. Ils construisent l'échange grâce à des balles hautes dites balles en cloche. Un autre joueur appelé batteur met la balle en jeu à l'aide du tambourin ou du battoir. L'usage des deux instruments est aujourd'hui autorisé mais une tendance à revenir au battoir obligatoire semble aujourd'hui se dégager.

Le joueur situé au centre de la partie du terrain dédiée à son équipe se nomme le tiers. Attaquant, il a un rôle de défense en renvoyant les balles trop courtes pour les fonds. Il est donc très mobile et polyvalent et doit faire preuve de stratégie et de capacité d'analyse du jeu.

Les deux derniers joueurs, les cordeurs ou finisseurs évoluent au plus près de la corde, la ligne médiane séparant le terrain, dite ligne basse. Très mobiles et rapides, leur rôle est de terminer le point dès qu'ils ont la balle ; ils doivent essentiellement contrer les adversaires et intercepter la balle.

Originellement pratiqué uniquement en extérieur ce sport est depuis 1978 également pratiqué en intérieur. L'équipe est alors réduite à trois joueurs et deux remplaçants. Le terrain étant plus petit, les deux fonds disparaissent et l'engagement se fait uniquement au tambourin.

La partie de Tambornet se fait en 13 jeux gagnants, chacun constitué de quatre points : 15, 30, 45 et jeu. A 45/45 il y a un point intermédiaire dit avantage pour gagner le jeu. Le retour à l'égalité n'est possible qu'une seconde fois ; la troisième donne lieu à une balle décisive. Tous les trois jeux, les équipes changent de côté de terrain. Chaque équipe engage la balle à tour de rôle un jeu durant.

Les balles peuvent être lancées à la volée ou avec un rebond. Le point est gagné lorsque l'équipe adverse ne peut attraper une balle tombée dans les limites du terrain. Cependant, certaines fautes font perdre le point à une équipe : lorsque deux joueurs d'une équipe touchent la même balle, lorsque la balle sort du terrain, lorsque la balle rebondit deux fois et lorsqu'un joueur pénètre dans le camp adverse.

L'aire de pratique

A l’origine, le jeu se déroulait essentiellement sur les places publiques, en aire urbaine la plupart du temps. Dans les années 1970-1980, de nombreuses places de villes et de villages ont été transformées en parkings (comme par exemple la place des Arceaux de Montpellier) entraînant ainsi la création de véritables terrains spécifiques à la pratique de ce sport.

Depuis 1990 c’est la pratique en salle qui gagne du terrain. Le terrain extérieur est un rectangle de terre battue, de bitume ou de revêtement synthétique mesurant 80 mètres de long et 18 à 20 mètres de large pour les hommes, 70 mètres de long et 18 à 20 mètres de large pour les femmes et des tailles réduites pour les plus jeunes. Une ligne médiane au centre du terrain délimite les aires de jeu de chaque équipe. Le terrain en salle mesure, lui, 34 mètres de long sur 16 mètres de large, une zone neutre de 2 mètres de part et d’autre de la ligne médiane a été instituée, uniquement lors de la mise en jeu.

Le matériel

Le matériel a lui aussi évolué dans le temps, les premiers tambourins en arceaux de bois et peau de porc puis de chèvre remplacés par de la peau de mulet après 1954 sont aujourd’hui constitués d’un cercle de plastique de 28 cm de diamètre (26 cm pour les enfants) sur lequel ets tendue une toile synthétique. La balle de jeu est elle aujourd’hui toujours en caoutchouc (65 mm de diamètre pour 59 grammes) mais a récemment été remplacée par des balles de tennis dépressurisées pour la pratique en salle.

Le battoir, tambourin avec un manche flexible n’est utilisé qu’en plein air pour les balles d’engagement. En, Italie, le battoir est parfois remplacé par la mandoline de forme ovoïdale. Jusqu’en 1955 le matériel devait être acheté en Italie mais en 1983 des bénévoles français décident de créér la fabrique associative LOUJOC à Balaruc-les-Bains (34). En 2005, elle est absorbée par la Fédération Française de Balle au Tambourin.Rebaptisée France Tambourin elle déménage en 2007 à Gignac (34).

2/ Apprentissage et transmission

La Fédération Française de jeu de balle au Tambourin mène de nombreuses actions pour assurer la transmission de ce sport et développer sa pratique, notamment en organisant des séances d’initiation auprès des scolaires mais aussi avec la constitution d’une exposition autour des objets et des pratiques liées au Tambornet et à son histoire, au siège de la fédération, à Gignac (34).

La Fédération a également mis en place le prêt gratuit de matériel pour toutes les personnes souhaitant promouvoir la pratique de ce sport. Chaque année, un stage de perfectionnement est également organisé en direction des jeunes joueurs (Benjamins et Minimes) durant les vacances de Pâques. Des intervenants agréés par la Fédération mettent également en place des actions scolaires pour faire découvrir ce jeu.

3/ Historique

Né au XIXème siècle dans le département de l'Hérault, le jeu de balle au Tambourin est le descendant des jeux de longue paume antiques. Son ancêtre le plus récent serait le jeu de ballon joué avec un cylindre en bois, le brassard, utilisé pour se protéger la main.

C'est en 1861 que les premiers tambourins furent fabriqués par les tonneliers de Mèze (34) avec un cercle en bois sur lequel était tendue une peau de chèvre parcheminée. Plus légers, plus maniables et efficaces que les brassards, ils furent essayés puis adoptés par les pratiquants du jeu de Ballon. Ces tambourins avaient tendance à se détendre par temps humide ; des feux furent donc allumés au bord des terrains pour chauffer et retendre les peaux.

C'est aussi à ce moment que se développe la fabrication des battoirs, cercles plus petits fixés sur un manche flexible de micocoulier d'environ 1 mètre qui augmentent la puissance de tir des balles d'engagement. A l'époque, l'engagement avec le battoir devient obligatoire. En parallèle, les balles en caoutchouc viennent remplacer les balles en vessie gonflée d'air.

Hormis ces nouveaux équipements, le jeu de balle au tambourin reste similaire au jeu de Ballon avec brassard. Le jeu de balle au tambourin est pratiqué en plein air, sur les places de village qui sont les seuls endroits de l'aire urbaine à offrir un espace suffisant pour la pratique du jeu. Jusqu'en 1900 ce jeu voit principalement les équipes s'affronter lors des fêtes de village.

Il faut attendre 1909 pour que les premiers concours officiels soient organisés à Pézenas et Bessan. Le concours de Montpellier est créé en 1921. Ces concours rassemblent les équipes constituées dans le département de l'Hérault. En l'absence de règles précises établies, les modalités du jeu sont négociées, les règles utilisées par la ville organisatrice du concours étant généralement adoptée.

Les premiers clubs sont officiellement déclarés après la Première Guerre Mondiale et la première fédération du Jeu de Balle au Tambourin est créée en 1923 par des personnalités de la bourgeoisie montpelliéraine, proches du félibrige. En sont d'ailleurs membres dès sa création les félibres André Pagès, Hyppolite Arnaud et Adrien Fédières. [Ils ont d'ailleurs rédigé des chants et poèmes consacrés à ce sport ==> vérifier dans les collections et mettre en ligne]

Dès 1922 le journal L'Eclair fonde premier championnat de Tambornet du Languedoc qui oppose les gagnants des concours de Pézenas et de Montpellier. La même année, un concours est organisé à Marseille devant le siège du journal. La fédération du Jeu de Balle au Tambourin organise également un championnat de France qui affronte 143 équipes issues d'une zone allant de Narbonne à Marseille. Mais cette première fédération et les championnats ne résistent pas à la crise et à la désaffection qui secoue la pratique du Tambornet dans les années 1930 dûe principalement à l'absence d'un règlement unique et le manque d'une fédération solide pouvant réglementer sa pratique et assurer sa diffusion. Dès 1931 les championnats de France et du Languedoc disparaissent, seul le concours de Pézenas perdurera jusqu'en 1937.

C'est Max Rouquette, écrivain occitan et membre fondateur de l'Institut d'Etudes Occitanes qui sera l'artisan du renouveau du Tambornet. Pratiquant ce sport depuis son plus jeune âge et contrarié de voir d'autres sports gagner du terrain en territoire occitan au détriment des sports traditionnels – avec au premier plan le Tambornet – il décida de tout mettre en oeuvre pour assurer la renaissance et la popularisation du Jeu de Tambourin. Ce dernier crée en 1938 la Fédération Française du Jeu de Tambourin qui se chargera de mener une véritable propagande pour valoriser la pratique de ce sport. Ces actions de valorisation passent par la publication d'articles dans la presse locale, l'organisation de grands concours, l'établissement de règlements, le rapprochement avec les ligues de Tamburello italiennes et enfin, la reconnaissance du tambornet comme sport par les autorités centrales françaises.

Dès 1949, la fédération créée la Coupe du Languedoc qui deviendra Coupe de France, officialisée en Championnat de France en 1952. Il faudra attendre 1954 pour que les règles officielles soient élaborées. Cette année-là Max Rouquette découvre la pratique en Italie du Tamburello, jeu très similaire dans sa pratique au Tambornet. Les fédérations des deux pays entrent alors en contact et décident d'unifier et de codifier les règles du jeu ; la France adopte alors les règles et instruments italiens : tambourins en peau de mulet avec poignées en cuir, jeu « ouvert » dans lequel les règles des chasses et de la close propres au jeu de Ballon - et encore pratiquées dans les différentes versions locales du jeu - n'existent plus. En 1955 est organisée la première rencontre France-Italie qui devient alors annuelle. En 1988 la Fédération Internationale de Balle au tambourin est créée, avec son siège en Italie. Elle organise depuis 1990 des compétitions à l’échelle européenne.

4/ Sauvegarde

Aujourd’hui la sauvegarde de ce jeu traditionnel semble assuré par la seule action des fédérations et ligues officielles mais est aussi de ce fait complètement dépendante de leur survie et de leur existence.

Afin d’assurer la reconnaissance officielle de ce sport et une meilleure connaissance auprès du public La Ligue de Tambourin Languedoc-Roussillon a établi un annuaire des clubs de la région, a établi un partenariat avec les Calandretas (écoles associatives bilingues franco-occitanes) pour diffuser la pratique de ce sport auprès des plus jeunes. La Ligue de Balle Tambourin participe activement à l’actualité sportive de la Région en étant présente sur les salons et diverses manifestations : Salon et assises du sport, Festival des Sports Traditionnels organisé par le Comité Régional Olympique et Sportif, Salon Sport et Santé, Foire de Promaude Total Festum.

Plus récemment, les institutions liées à la pratique du jeu de balle au tambourin ont établi un partenariat avec le Comité Régional Handisport et la Ligue de Sport adapté pour que le tambourin puisse être joué par le plus grand nombre.

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Lou Tresor dóu Felibrige : lo diccionari de referéncia de la creacion literària occitana
CIRDOC - Institut occitan de cultura

Resumit

Lou Tresor dóu Felibrige es un diccionari provençal-francés, del caractèr gaireben enciclopedic. Frederic Mistral (1830-1914) consacrèt un trentenat d’ans per amassar tota la matèria d’aqueste diccionari dels gròsses, recampada alprèp d’escrivans e de locutors de totes dialèctes occitans o posada dirèctament dins las sorsas escrichas. L’obratge s’es impausat coma referéncia tre sa sortida e fins ara.
Frederic Mistral es un dels fondators del Felibrige, associacion envestida dins la defensa de la lenga occitana. Sa tòca es d’encoratjar la creacion poetica per donar de vam a la renaissença d’òc (es l’autor de Mirèio, òbra famosa pareguda en 1859, e laureat del Prèmi Nobel de literatura en 1904), es per aquò que son diccionari es destinat primièr als felibres (membres del Felibrige), çò qu’explica lo títol de l’obratge. Totun, totes los que s’interessan a la lenga e a la cultura occitana, felibres o pas, reconéisson tre sa sortida la qualitat e l’utilitat del Tresor.


Altras versions del títol :

Le trésor du félibrige (traduccion francesa del títol)

Presentacion del contengut

Frederic Mistral redigís en seguida de son títol una tièra dels ponches precises que constituïsson lo contengut de son obratge. Lo legeire es aital avisat de çò que trobarà long de sas recèrcas :
« 1° Totes los mots usitats dins lo Miègjorn de França, amb lor significacion francesa, las acceptacions al pròpri e al figurat, los aumentatius e diminutius, e un grand nombre d’exemples e de citacions d’autors ;
2° Las varietats dialectalas e arcaïcas a costat de cada mot, amb los equivalents de las diferentas lengas romanas ;
3° Los radicals, las formas bas-latinas e las etimologias ;
4° La sinonimia de totes los mots dins lors diferents sens ;
5° Lo tablèu comparatiu dels vèrbs auxiliares dins los dialèctes principals ;
6° Los paradigmas de fòrça vèrbs regulars, la conjugason dels vèrbs irregulars e los emplecs gramaticals de cada vocable ;
7° Las expressions tecnicas de l’agricultura, de la marina e de las arts e dels mestièrs ;
8° Los termes populars de l’istòria naturala, amb lor traduccion scientifica ;
9° La nomenclatura geografica de las vilas, dels vilatges, barris, rius e de las montanhas del Miègjorn, amb las diferentas formas ancianas e modèrnas ;
10° Las denominacions e escais particulars als estatjants de cada localitat ;
11° Los noms pròpris istorics e los noms de familha miègjornals ;
12° La colleccion completa dels provèrbis, dictons, enigmas, idiotismes, locucions e formulas popularas ;
13° D’explicacions sus las costumas, los usatges, las mors, las institucions, las tradicions e las cresenças de las províncias miègjornalas ;
14° De nocions biograficas, bibliograficas e istoricas sus la màger part de las celebritats, dels libres o dels faches apartenent al Miègjorn. »1

Nòta d’estudi

Aqueste obratge s’inscriu perfièchament dins lo projècte vast de la renaissença linguistica occitana entrepresa al sègle XIX, mai que mai per Frederic Mistral.


Aqueste desvolopa d’ora un sentiment d’estacament a la lenga e a la cultura d’òc, que ven rapidament passion e lo mena al cap del movement de renaissença occitana. Mistral auriá agut primièr l’intencion de fargar un suplement al diccionari d’Honnorat2 per son usatge pròpri sus un quasèrn qu’aviá fach apondre sus son exemplari aquesit en 1853. Lo projècte auriá son origina en 1848 o gaire mai tard, e la resulta es fin finala estada una mena d’esbòs del Tresor dóu Felibrige. Mas es la creacion del Felibrige en 1854 que balha tot son sens a aquela entrepresa, menada amb una determinacion imbrandabla. Essent que lo Felibrige es una associacion de poètas occitans que la tòca es de tornar son prestigi a la lenga occitana, conven de porgir als felibres un esplech per apuejar una creacion literària rica e de qualitat, capabla de motivar e de perennizar l’emplec de la lenga. Es per aquò que Mistral se lança dins un trabalh dels ambicioses d’inventari dels termes occitans, accompanhats plan sovent de citacions d’autors occitans de totes dialèctes dempuèi los trobadors en passant pels poètas barròcs e fins als poètas contemporanèus. La volontat de Mistral es de metre en relèu a l’encòp l’unitat de la lenga e sa granda diversitat mas tanben de far de son Tresor lo testimòni e lo revelador de sa vitalitat a travèrs las edats.

Per noirir son diccionari, Mistral s’apuèja a l’encòp sus de testimoniatges de personas e sus de documents escriches. S’adreça d’una part a sos correspondents nombroses, per la màger part escrivans, editors, linguistas romanistas, mas tanben mai simplament a d’amics, de coneissenças o de mond rescontrat a l’escasença, e qu’avián gaireben totes un usatge de la lenga natural e de cada jorn. D’autra part, aviá a sa disposicion una infinitat d’òbras literàrias e de diccionaris, lexics, glossaris ont a largament posat. Tanplan, lo trentenat d’ans passat entre l’aparicion dels felibres e la parucion dels dos tòmes del Tresor a fach d’aqueles poètas a l’encòp la sorsa e la finalitat de l’obratge. Demest los obratges de lexicologia emplegats per Mistral, lo diccionari d’Honnorat pòt èsser considerat coma la sorsa màger, tractada pasmens amb libertat per Mistral : se constatan d’unas variacions entre los dos, de diferéncias de citacions, de variacions de sens, d’unas omissions o enriquesiments. Pel demai, a pas esitat a esplechar fòrça autres trabalhs lexicografics, ancians o contemporanèus, publicats o manuscrits, de còps en cors d’elaboracion, afin d’assegurar la fisabilitat de son inventari, mai que mai pels parlars qu’èran pas lo sieu. A l’article « diciounari », se trapa un trentenat de títols que Mistral a probablament consultats, mas d’autras sorsas nos son encara benlèu desconegudas.

L’estudi dels manuscrits de trabalh de Mistral seriá pro interessant per comprener sa progression fins a la forma definitiva del diccionari. Existisson tres manuscrits, que pòdon èsser vists coma tres etapas dins l’elaboracion del diccionari : lo primièr es pro somari, presenta pas que los termes e lor revirada, puèi s’enriquesís pauc a cha pauc ; lo segond conten tota la matèria del Tresor mas en l’estat de borrolhon, amb d’annotacions marginalas ; lo tresen es una version al pròpre del segond, benlèu destinat a l’estampaire, amb de novèlas annotacions. Mas aquestes tres manuscrits son ja de compilacions de nòtas probablament esparpalhadas sus de fulhets que n’avèm pas mai de traça.3


La primièra edicion del diccionari pareis a cò de Remondet-Aubin, a Ais de Provença, en mai d’un còp e fòrça temps après la debuta del projècte d’elaboracion. Lo primièr dels 60 fascicles es publicat en 1879 e lo darrièr en 1886. Mentretant, lo primièr tòm (A-F) pareis en 1882 e lo segond en 1886. Mistral a seguit de prèp totas las etapas de la fabricacion (mesa en pagina, estampatge) puèi la difusion (prospèctus de presentacion, recepcion de las soscripcions e mandadís dels fascicles, acòrdi amb los libraris-difusors).4 Conten un sonnet de Mistral en manièra de prefaci : « Au Miejour », un suplement e d’unes apondons.
Sembla que lo quite Mistral aja envisatjada una reedicion de son obratge, pasmens cap se faguèt pas de son vivent. La primièra reedicion es l’edicion del centenari de la naissença de Mistral, pareguda a cò de Delagrave en 1932 a París. La reïmpression de l’obratge es accompanhada d’una documentacion iconografica e d’un prefaci de Dòna Maria Frederic Mistral. Se trapa a la seguida dels apondons de Mistral una estròfa de F. Vidal, « Sus lo Tresor dóu Felibrige », datat de 1886 e mai un extrach del discors del President de la Republica R. Poincaré, que diguèt quora venguèt lo 14 d’octòbre 1913 saludar Mistral a Malhana.
Una reïmpression del diccionari pareis en Alemanha, a cò de Biblio-Verlag, a Osnabrück en 1966.
En 1968, una tresena edicion pareis a cò de Ramoun Berenguié a Ais de Provença. Pierre Rollet i fa figurar un portisson e dos articles situats a la fin del segond volum, lo primièr sul Tresor dóu Felibrige e l’autre sul mot « Oucitan ». Apond tanben de nòtas manuscritas de Mistral recampadas sus son exemplari del Tresor conservat al Museon, e mai un suplement establit a partir de las nòtas de Juli Ronjat.
A l’escasença del centenari de la publicacion del Tresor, una exposicion es presentada, seguida d’una novèla edicion pareguda a cò d’Edisud a Ais de Provença en 1979, amb un prefaci de Jean-Claude Bouvier (linguista). Aquel prefaci, o introduccion, conten mai d’un capítol plan documentat sus l’elaboracion del Tresor dóu Felibrige, e mai una bibliografia e de fotografias e reproduccions.
La meteissa annada, una reïmpression de l’edicion de 1968 pareis a cò de C.P.M. Marcel Petit a Rafèla d’Arle.
Enfin, Prince Negue (Pau) propausa en 2003 una reïmpression en 4 tòmes, sus la quala figura pas la tièra dels elements contenguts dins lo diccionari, inserida per Mistral a la seguida de son títol.


Posteritat de l'òbra

Lo Tresor dóu Felibrige es estat fòrça plan aculhit a sa sortida, e sa renommada d’alara s’es perlongada fins a l’ora d’ara, qu’es encara un obratge de referéncia dins lo mitan occitan. Aquò empacha pas d’unes repròchis : en bona plaça lo privilègi que Mistral sembla d’acordar a son pròpri parlar, lo provençal rodanenc (probablament per de rasons mai que mai practicas d’accès a la lenga mas tanben afectivas) en mai de la causida de la grafia felibrenca qu’èra pas unanimament acceptada, emai dins lo Felibrige, per de rasons d’adaptacion als autres dialèctes. D’un punt de vista lexicografic, se lo rescontre (e l’amistat) amb lo chartista Paul Meyer es sens dobte per quicòm dins lo melhorament de son projècte a comptar de las annadas 60 e se l’engenh de Mistral coma linguista èran ja pro reconegudas, pasmens es pas un especialista : la mira de Mistral es puslèu literària que francament scientifica e aquò se sentís. Lo merit de Mistral per lo trabalh complit es pas remés en causa mas sa rigor es pasmens criticada : las formas mas fisablas que propausa serián las que concernisson la lenga rodanenca, e los autres dialèctes serián benlèu tròp manipulats o mal interpretats. Totas las formas lexicalas propausadas serián pas absoludament autenticas. Autrament dich lo Tresor deuriá benlèu pas èsser emplegat coma referéncia unica pels linguistas : Mistral es estat d’unes còps sospechat de se daissar anar a una forma de normalizacion e d’estetizacion de la lenga per son emplec poetic. Enfin la matèria etnografica consequenta contenguda dins lo Tresor es pas exaustiva ni mai especializada mas aquò es pas vist coma una dèca : es una vision globala de la cultura occitana car « l’estudi d’una lenga pòt pas èsser desseparada del contèxt cultural dins lo qual s’inscriu »5.

Ressorsas bibliograficas

Edicions :

Remondet-Aubin, Ais de Provença ; Roumanille, Avinhon ; Champion, Paris : 1878-1886.

Delagrave, París : 1932, jos la direccion de Victor Tuby.

Biblio-Verlag, Osnabrück : 1966.

Ramoun Berenguié, Ais de Provença : 1968. Prefaci de Pierre Rollet

Edisud, Ais de Provença : 1979. Prefaci de Jean-Claude Bouvier.

C.P.M. Marcel Petit, Rafèla d'Arle : 1979

Prince Negue, Pau : 2003, 4 tòmes.

Estudis :

Jean Boutière. “De la genèse du Trésor de F. Mistral” in Actes et Mémoires du 1er Congrès International de Langue et Littérature du Midi de la France, 1957, p. 319

Jean-Claude Bouvier, Suzanne Estève e Jean-Maurice Rouquette. Mistral et la langue d’oc. Centenaire du Tresor dóu Felibrige, catalòg de l’exposicion organizada en 1979 per la Bibliotèca de Méjanes, l’Universitat de Provença e lo Museon Arlaten

Marcelle d’Herde-Heiliger. Frédéric Mistral et les écrivains occitans dans le Tresor dóu Felibrige. S.F.A.I.E.O., Pau, 1998. Prefaci de G. Kremnitz

Hans-Erich Keller. “La valeur du Tresor dóu Felibrige pour les études lexicologiques occitanes” in Revue de linguistique romane, Nos 89-90, 1959, pp. 131-143

Charles Rostaing. “Le dictionnaire d’Honnorat source du Tresor dóu Felibrige” in Revue de Linguistique Romane, 1974, 38, p. 459

Ressorsas numericas

Lo Tresor dóu Felibrige numerizat sul sit de Lo congrès : http://tdf.locongres.org/

Lo Tresor dóu Felibrige numerizat per la Bnf : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74854

Lo Tresor dóu Felibrige numerizat per archive.org : https://archive.org/details/loutrsordufelibr01mist


1. La revirada es nòstra, lo tèxt original es en francés.

2. S.-J. Honnorat. Dictionnaire provençal-français : ou dictionnaire de la langue d’oc ancienne et moderne. Suivi d’un Vocabulaire français-provençal (...). Repos, Dinha, 1846-48>

3. Jean Boutière. “De la genèse du Trésor de F. Mistral” in Actes et Mémoires du 1er Congrès International de Langue et Littérature du Midi de la France, 1957, p. 319>

4. Per aquelas precisions, véser Jean-Claude Bouvier, Suzanne Estève e Jean-Maurice Rouquette. Mistral et la langue d’oc. Centenaire du Tresor dóu Felibrige, catalòg de l’exposicion organizada en 1979 per la Bibliotèca de Méjanes, l’Universitat de Provença e lo Museon Arlaten

5. Citacion de Jean-Claude Bouvier, tracha de Mistral et la langue d’oc. Centenaire du Tresor dóu Felibrige. Reviram nosautres dempuèi lo francés.

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Dançarèla : a la descobèrta de las danças tradicionalas e mai que mai de la borrèia

Série d'émissions radiophoniques produites par l'association Son e Resson occitan (association dont dépend Ràdio Lenga d'òc) et diffusée sur Ràdio Clapas en 1991. Henri Turlan et Bruno Cécillon, les présentateurs, retracent l'histoire des danses traditionnelles occitanes en s'attachant tout particulièrement à la bourrée et ses pratiques d'hier et d'aujourd'hui.

A l'origine entrecoupées d'extraits musicaux, les émissions ont dû être retouchées pour leur publication sur Occitanica et ne sont pas présentées sous leur forme originelle.

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Société Archéologique, Scientifique et Littéraire de Béziers
CIRDÒC-Mediatèca occitana
Comme nombre de sociétés savantes, la Société Archéologique de Béziers fut créée après 1830 sous l'égide du ministre Guizot, A. Thierry, et A. de Caumont, par le bâtonnier Jacques Azaïs et le bibliothécaire Boudard en 1834. Elle prolongea ainsi l'œuvre de l'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres fondée en 1723, par le mathématicien Jean-Jacques Dortous de Mairan.

En 1859, elle élargit son champ d'intérêt en devenant aussi scientifique et littéraire, allongeant ainsi sa dénomination. Ses travaux de plus en plus affinés, en son bulletin annuel, lui valurent d'être très remarquée et d'obtenir la protection de quelques membres distingués, tels les académiciens Viennet et Flourens. Dès 1874, elle fut Reconnue d'Utilité Publique, soit 10 ans avant l'Académie de Montpellier et 14 ans avant sa Société Archéologique.

Elle est aujourd'hui la société la plus anciennement honorée du département, et compte quelque 400 membres grâce à l'impulsion que lui a donnée à partir de 1990 le président Jen-Denis Bergasse.

Les fonds occitans de la Société Archéologique de Béziers

- Concours de langues romanes
La correspondance entre Frédéric Mistral et Charles-Amédée Mager
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Lo destinatari d’aquesta letra, datada del 6 d’abril de 1887, es pas nommat. Mistral l’apela pas que “mon cher maestro”. Lo felicita per la capitada encontrada per sa composicion musicala sus la “Raço Latino” (que lo tèxt es de Mistral) pendent la Santa-Estèla a Canas, los 27 e 28 de mars de 1887. Se tròba qu’un article de l’Armana Prouvençau de 1888 nos apren qu’es Mager que metèt aqueste tèxt en musica. Es la rason per laquala se pòt atribuïr la letra a Charles-Amédée Mager. Mistral parla de “20 000 auditeurs de tous les pays d’Europe”, çò que representa en efièch un public considerable, aquí perqué vòl tornar far l’experiéncia a l’escasença d’un autre eveniment, l’inauguracion del monument a Amédée Pichot a Arles. Mistral es un grand amator de cansons, el-meteis canta, e escriu un fum de tèxtes destinats a èsser meses en musica sus d’aires qu’existisson ja o per de compositors. Se pòt citar per exemple la famosa "Coupo Santo". D’un cèrt biais, se sarra atal de la tradicion dels trobadors e de lor poesia lirica.

La correspondance entre Frédéric Mistral et Philadelphe de Gerde
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qual es Filadelfa de Gerda ?

De son nom vertadièr Claude Réquier nascuda Duclos, originària de Gerda pròche de Banhèras de Bigòrra. Poetessa e felibressa occitana, amiga de Mistral, coronada a l’Acadèmia dels Jòcs Floraus e als Grands Jòcs Floraus del Felibritge. A la debuta de las annadas 1910, se sarra del partit politic Action Française de Charles Maurras. Catolica e regionalista, es fòrça activa dins la defensa e la valorizacion de las tradicions localas.

Descripcion de la correspondéncia

Aquela letra, datada del 8 de novembre de 1894, es dactilografiada, s’agís probablament d’una còpia. Es la responsa a una demanda de Filadelfa de Gerda : comprenèm qu’esperava de Mistral una presentacion de las Corts d’Amor. El refusa e explica que las recèrcas serián tròp laboriosas per que prenga lo temps de s’i consacrar, e remanda Filadelfa a las òbras de Marieton sul subjècte d’una part e de Joan de Nòstradama, Les Vies des plus Célèbres et Anciens Poètes Provençaux d’autra part. Mistral evòca sovent las Corts d’Amor dins sas òbras : podèm supausar que son per el un espaci simbolic de l’edat d’aur provençala idealizada. S’es efectivament fòrça inspirat de Nòstradama, mas la presenta letra nos entresenha sus lo crèdit qu’acòrda a la valor istorica de son obratge. Los tèrmes e expressions qu’emplega daissan pas cap de dobte : lo raconte es fòrça ninòi (“très naïf”), l’autor es suspècte (“suspect”) mas nuança sas criticas : “il dit des choses si poétiques qu’elles sont dignes d’être crues par ceux qui vivent d’illusion”. La nocion d’ilusion es indissociabla del percors de Mistral : se remarca particularament dins son procediment creatiu e romanesc, que partís de mites e legendas per metre en scèna un passat gloriós e idealizat. Las Corts d’Amor interèssan Mistral mas sul plan poetic mai qu’istoric.

La correspondance entre Frédéric Mistral et Charles Guérin
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qual es Charles Guérin ?


Poèta francés estacat a sas originas lorencas. Inspirat del simbolisme, encoratjat per Mallarmé, s’inscriu dins la generacion dels poètas malenconics de son temps. Après 1895, collabòra a la revista Mercure de France e dintra a La Revue des Deux Mondes.

Descripcion de la correspondéncia

Aquelas doas cartas testimònian de l’interés vertadièr que Mistral pòrta a la literatura francesa de sos contemporanèus : acusa recepcion de dos obratges de Guérin, Le Cœur solitaire en 1904 e Le Semeur de cendres en 1905. Mistral entreten un malhum fòrça important de contactes : vòl integrar lo Felibritge e la creacion occitana al paisatge cultural de son temps, e per aquò dèu entretenir de ligams amb los actors de la societat modèrna francesa e, tant que possible, internacionala.

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Dossier documentaire autour de l'opéra Mireille

Le 19 mai 1864 est créé sur la scène du Théâtre Lyrique à Paris l'opéra Mireille de Charles Gounod. Quelques mois après sa grande création lyrique Faust, le compositeur voit dès la sortie du poème épique Mirèio de Frédéric Mistral une nouvelle occasion de s'éloigner des conventions de l'opéra-comique alors en vogue pour proposer une véritable œuvre lyrique, portant une réelle dimension poétique.

Contexte de production de l'oeuvre

Charles Gounod contacte alors Frédéric Mistral qui l'invite à venir passer quelques temps chez lui, en Provence afin de pouvoir s'imprégner du climat de Mirèio et comprendre pleinement sa dimension tragique en lien avec les paysages et traditions provençales. Le compositeur écrira son opéra en quelques semaines, en contact direct avec les lieux, la culture et l'atmosphère qui imprègnent l'ouvrage de Frédéric Mistral. Son œuvre porte ainsi des personnages et paysages simples et modestes en apparence, loin de la féerie qui imprègne les opéras de l'époque, mais portant en eux des sentiments intenses et une forte dimension tragique. Le compositeur cherche à restituer dans sa partition toute l'émotion que lui avait suscité la lecture de l'ouvrage original.

Ce voyage de Gounod en Provence représente un tournant dans l'histoire lyrique française car c'est peut-être la première fois qu'un compositeur lyrique part travailler sur les lieux mêmes où évolueront les personnages de son œuvre.

 

Michel Carré à qui était confié la rédaction du livret élabore également Mireille en contact permanent avec Frédéric Mistral. Il obtient de ce dernier l'autorisation de revenir sur la chronologie de l'intrigue et souhaite amener quelques petits changements au dénouement de l'histoire. L'auteur reste inflexible sur ce point et lors de sa création, l'opéra Mireille sera composé de cinq tableaux avec un dénouement calqué sur celui du poème épique.

Pourtant, dès les premières répétitions des changements doivent être apportés à la partition. Mme Carvalho, l'interprète du rôle-titre demande de nombreux aménagements et même l'insertion d'une valse-ariette, morceau plus léger, dénotant quelque peu avec la dimension tragique de Gounod avait voulu donner à l'ensemble de son œuvre. Dès la première représentation, face à la critique et réactions du public qui ne comprennent pas la mort de Mireille et le dénouement funeste, Charles Gounod et Michel Carré décident de modifier en profondeur l'opéra. Après des aménagements incessants, ce dernier est réduit à trois actes et se termine sur une fin heureuse, il sera joué dans l'état, vidant toute l'intrigue de sa puissance et dimension poétique. Il faudra attendre 1901 pour que Mireille soit joué dans sa forme première, et 1939 pour que Henri Busser rédige la partition critique de Mireille, qui fait encore référence aujourd'hui et est considérée comme seule conforme aux volontés originelles de Charles Gounod. C'est cette version qui avait notamment été utilisée lors de l'entrée de l'opéra au répertoire de l'Opéra de Paris en 2009.

La correspondance entre Frédéric Mistral et Raoul Lafagette
Mistral, Frédéric (1830-1914)

Qual es Raoul Lafagette ?


Originari d’Arièja, Raoul Lafagette es un òme de letras fòrça estacat a sas rasigas, n’atèsta sa bibliografia : Chants d’un montagnard (1869), Pics et vallées (1885), Symphonies pyrénéennes (1897). S’interèssa donc tot naturalament a la question regionalista e per consequent al Felibritge : La Renaissance romane (1890), Les visées du Félibrige (1896), et La Grande Lorraine (1908), pèça de teatre istorica. Es l’amic d’un grand nombre de personatges importants de l’epòca : Victor Hugo, Leconte de l'Isle, Émile Pouvillon, Alphonse Daudet, Frederic Mistral, Augusta Forès e Prosper Estieu. Aquelas amistats nombrosas son de còps abordadas dins sa correspondéncia amb Frederic Mistral.

Descripcion de la correspondéncia

La letra del 11 de junh de 1886 met en abans mai d’un aspècte interessant de la vision de la poesia de Mistral mas es egalament fòrça representativa de la mena de rapòrt qu’entretendràn Frederic Mistral e Raol Lafageta. Aquí, Mistral comença per felicitar Lafageta per son Pics et vallées : “vos vers nerveux et colorés ne sauraient être mieux frappés, ni plus sonores”, mas lèu lors diferéncias d’opinions politicas e poeticas subrevenon : “la politique n’a rien à voir avec la poésie”. En efièch, aquelas divergéncias d’opinions sus l’apòrt del politic dins lo poetic tòrnan sovent al dintre de lor correspondéncia. Remarcam tanben dins aquesta letra l’opinion sus la lenga que cal emplegar en poesia per Mistral : “or la nature du midi ne chantera jamais, libre et naïve, que dans la langue qu’elle s’est faite. Une poésie arabe, une poésie indienne, m’en dira toujours plus sur l’Inde ou l’Arabie que les plus purs chefs-d’œuvres de Hugo ou de Leconte de l’Isle”. Mistral se vòl en permanéncia centrat a l’entorn d’ambicions simplas e refuta encara un còp tota pretencion politica que li poiriá èsser acordada : “Que vient-on nous parler révolution, évolution, et avatar etc! Est-ce que ça nous regarde, nous paysans et pâtres”. Enfin, aquesta letra conten tanben una evocacion interessanta d’Émile Zola : “mais Zola, le grand apôtre du réalisme, pousse inconsciemment la roue du Félibrige : car faire parler son monde comme dans la vie réelle, c’est la visée du naturalisme, et le Félibrige ne fait pas autre chose.” Cal pas oblidar que Mistral es estat retengut coma un autor aparentat al romantisme, es donc interessant de veire que mancava pas de se raprochar d’un autor naturalista.

La letra del 28 d’octòbre de 1902, nos permet d’observar una part dels rapòrts entre Frederic Mistral e lo mitan del teatre. Aquí, Lafageta assaja de faire jogar sa recenta pèça La Grande Lorraine, al teatre d’Aurenja e demanda a Mistral son pairinatge. Aquel refusa, qu’es “absolument étranger à la direction et à l’organisation du théâtre d’Orange”, puèi que reven a Paul Marieton. De mai, Mistral a pas cap d’influéncia sus sas causidas de programacion : “trois ou quatre dramaturges m’attribuant une influence particulière, m’ont déjà prié de les présenter à Mariéton et ma présentation n’a pas réussi du tout.” Parlan tanben de faire jogar La Rèino Jano a Aurenja, idèa que Mistral sosten pas : “je n’y tiens pas du tout, il faudrait, pour avoir chance de réussite, des conditions de décor et d’acteurs fort difficiles à rencontrer”. Es egalament interessant de relevar que, dins una letra a Prosper Estieu del 12 de genièr de 1903, Mistral ditz qu’a “pas la pretencioun d’èstre critico teatrau”.

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