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Les frères Espinasse soufflent dans tout ce qui bouge ! Les deux gaillards se sont spécialisés dans les cornemuses, toutes les cornemuses, qu’elles se disent boha en Gascogne, bodega ou craba dans la Montagne Noire, musette dans le Centre. Et ils en ont développé, en plus, sans doute, de poumons de compétition, une manière de sonner reconnaissable, aux accents exotiques. Michel « Coco » le Meur souligne cette différence dans l’interprétation du répertoire traditionnel avec des percussions hybrides, qu’il fabrique lui-même : tambour à peau pour le rythme, steel drums pour l’écho mélodique… Dans un bal qui tient du concert, rondeaux, scottish, polkas, mazurkas, donnent envie d’être écoutées ou de danser. Mais pourquoi choisir ?
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« A cadun son fais, cadun selon son biais, a cadun lo temps qu’es lo sieu, lo temps que fau, lo temps que basta… » Il les fallait, sans doute, ces 10 ans d’absence, une pause dans la carrière d’un groupe devenu phare car fuyant la simplicité et l’ordinaire. Le temps qu’il fallait, celui qui suffisait à trouver un nouveau territoire à explorer, après la chanson ouvrière contemporaine, les insoumis des maquis citadins et le travail qui aliène, au centre des oeuvres précédentes. Sam Karpienia a toutefois gardé de la « fabrique » Dupain, sa coopérative, une force poétique inégalée, le goût de la résistance et de la contestation. Sòrga surgit, fruit du hasard ou d’un inéluctable destin, d’une librairie du Quartier Latin. Recueil d’après-guerre, traduction Henri Espieux et œuvre d’un quasi-inconnu, Maxence, qui y consigne ses peurs, ses traumatismes d’enfance, ses angoisses d’homme, dans une poésie qui échappe à la raison pour mieux confronter ses démons. Un couloir à éclairer, un boyau où s’engouffrer, à la manière d’un spéléologue, la possibilité d’un voyage intérieur, au cœur de l’être, du néant et de l’imaginaire, où tout n’est pas beau mais où tout est si léger. Autour de ce delirium poétique, Dupain façonne une musique qui jaillit par à-coups progressifs, par boucles résurgentes, entre mélodies éthérées et lourds battements de transe. La langue affûtée comme un instrument de plus, la voix du chanteur rejoint les mots du shaman, en quête de la beauté de nos mondes intérieurs.
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Projecte Mut ont en réalité beaucoup de choses à dire ! Leur petit coin de Méditerranée, leur île à eux, Eivissa comme ils la nomment, fut longtemps une laissée pour compte… Comment, vous ne connaissez pas Eivissa ? Et pourtant si : de ce côté-là des Pyrénées, on l’appelle…Ibiza ! La plus grande des îles Pityuses, elles-mêmes part de l’archipel des Baléares, entièrement de langue catalane ! Autrefois isolée, refuge de pêcheurs et de paysans, Eivissa a subi un essor explosif en quelques années, devenant le repère des promoteurs et des résidents secondaires, ce paradis artificiel d’une nuit tout aussi artificielle que l’on connaît… C’est cela que chantent David Serra et Joan Barbé, cantautors de longue date et fondateurs d’un Projecte pas si Mut : la prospection pétrolifère, la conservation de la faune et de la flore maritime, le monde de la nuit, mais aussi l’amour, la culture populaire, avec une touche festive et une d’humour, sur leurs textes propres ou ceux des poètes de toute la Catalogne. Représentants actuels d’une culture insulaire de langue catalane, ouverte sur le monde, les deux rockers méditerranéens incorporent à leur folk aux accents pop des mélodies et des instruments traditionnels pitiüssos, une musique qui leur vaut le rôle d’ambassadeurs culturels de leur terre dans le reste de la Catalogne, en Europe, jusqu’aux Etats-Unis…et à l’Estivada !
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De la Familha Artús, ils ont gardé le seul prénom, celui d’un personnage mythique du légendaire gascon, tour à tour roi, héros ou simple témoin du déchaînement des forces naturelles. Un tournant radical, pour un groupe dont l’univers et la musique le sont tout autant. Et comme ils aiment remonter à la source des choses, du « radical » ils prennent le sens premier : enracinés. Enracinés si loin dans les profondeurs, negats dans les abysses à tel point que sortir au jour ne peut se faire qu’avec force violence et le concours des éléments : fracas du tonnerre, souffles lancinants et pluies de cordes, Artús invoque un panthéon païen qui était là avant toute chose et dont le pouvoir dépasse l’entendement des hommes. Massif et progressif, ce folk-rock élémentaire sans concession aucune échappe aux dogmes de la tradition, en en morcelant des fragments pour laisser le champ libre à l’imagination. Les mots qu’ils crient à travers l’orage sont ceux de l’immense poète Bernard Manciet, d’une matière extraite des contes et légendes de la Grande Lande confiée aux bons soins d’Hubert Cahuzac, avec pour mission d’en créer une musique. C’est le Cantaplora, la clepsydre, un récipient où chaque goutte de l’eau qui s’écoule tombe lourde de sens. Chaque éclat de texte résonne d’une vibration immobile, comme une formule, de ces cantiques païens égrenés pour se protéger de la Mort et de ses avatars. La présence d’un Drac aussi noir que la langue, aussi noir que la lande, flotte sur l’évocation d’une culture gasconne reversée au bassin de l’Humanité entière…
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Lo famós Papet es Bernard Cauhapé, touche-à-tout inventif et gouailleur, avec des approches de l’art faussement naïves. L’essence du jazz en quelque sorte, cette musique accessible et néanmoins exigeante, sautillante, populaire, travaillée jusque dans ses parts d’improvisation. Autant de choses que l’éternel Papet apprécie, d’autant plus s’il est entouré d’un trio jazz et jeune bien plus classique dans sa formation (guitares-contrebasse) que dans son approche d’un répertoire manouche où se côtoient les icônes, Django en tête.
Le Trio Savignoni touche au manouche et lo Papet passe glissando du conte à Paolo, dont il a, il est vrai, certains atours, qui attendaient simplement d’être révélés.
Ça croone crânement, ça groove grave, ça swingue suavement, ça pinga-panga du tango-tango sans en faire trop, alors que le Just a Gigolo livre son numéro sur des textes revisités par l’écrivain Robert Marti.
La tonique de l’òc et celle du jazz de concert dans un concert complice et enthousiasmant !
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A 22 ans, Alidé l’aranaise écrit, compose et interprète son propre répertoire. Découverte dans un clip contre la violence faite aux femmes, elle y montrait déjà une étendue vocale tout à fait impressionnante, une force soul à faire se dresser les cheveux et une manière d’occuper l’espace naturelle et spontanée.

Trois ans plus tard, la voilà qui sort son premier album, dont le titre lui sonna toujours comme une évidence : « Eth Paradís ei en tu ». Ses thèmes : les dérives de la société, la quête de mondes intérieurs, mais aussi et surtout les problèmes de son âge et de sa génération, les interrogations existentielles sur l’amour et la séparation. Des sentiments exacerbés, des sensibilités devenues textes et émotions, toujours servies par une voix et un caractère uniques. Uniques aussi son occitan, son répertoire et ses influences.

Du Val d’Aran, on a un pied en Occitanie, l’autre en Catalogne, et de la hauteur pour voir loin : rumba, reggae, soul, chansons traditionnelles, engagées ou poétiques, des accents de Selah Sue aux mots de Bob Marley…

En 2018, elle publie son deuxième LP Henerècla, entre rythmes métissés et musiques du monde, chanté en occitan aranais. Et en 2024 son troisième LP, Arraïtz, avec l'accompagnement d'Iago Pico (qu'il a produit est derniers albums de Tanxugueiras), comme une fête à travers le temps et l'espace en forme de recueil de chansons de tradition orale occitanes mêlées à des productions contemporaines.

Habituée de la scène occitane et catalane, Alidé a joué à travers le monde, en France, en Belgique, en Allemagne, au Luxembourg, en Italie ou aux États-Unis.
 
Une voix et une personnalité libres, comme l'air frais qui descend de la montagne.

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Ceux-ci, ils cherchèrent et se cherchèrent, longtemps, finirent par se trouver et se retrouver autour d’un idéal commun un peu fou : parvenir à faire danser uniquement à la seule force de leur voix. Pas d’instruments de luthier, pas de percussions, pas de fioritures…et pas besoin ! La voix, seule, riche et nue, redevenue le plus précis des instruments, mélodique, harmonique, rythmique. Trois voix se complétant et s’entremêlant, portées par des arrangements novateurs, finement brodés sur le matériau traditionnel du Massif Central. Et un outil pour lier le tout : la langue. Les langues même, l’occitan, redoutable pour sa tonique dansante, et la bourrée, avec un vocabulaire propre, une syntaxe, une fonction sociale et une culture remises au goût du jour, partagées de bon cœur avec le public. Celui-là ne sera d’ailleurs pas le seul à s’animer : sur la scène le trio dansa al dintre, il lie les gestes à la parole, joue des cris, des silences et des rythmes. L’essence d’un groove, la création d’un jazz vocal… Quaus de Lanla occupe l’espace par le son et nous invite tous à le faire par le mouvement, la danse, nous insufflant la libre énergie de ceux qui, avec peu, donneront tout.
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Le monde de Guillaume Lopez est imaginaire, sans frontière, entremêlé d’Espagne, de Catalogne, d’Occitanie, d’Andalousie, de Maghreb… Il y évolue entre musiques traditionnelles, musiques improvisées et chanson, trois genres dans lesquels il excelle et se plaît. D’un chemin jalonné de rencontres, il extrait aujourd’hui une nouvelle création, un autre voyage, initiatique, en terres méditerranéennes : « Medin’Aqui ». Chaque musicien de ce spectacle est un compositeur-interprète de haut vol, aussi funambule que Guillaume, ses flûtes et sa voix virevoltantes, et tous dialoguent dans leurs langages musicaux propres, leurs styles et leurs répertoires, navigant à vue entre le savant et le populaire, entre la fête et l’émotion, le chant et la musique, la danse et le groove. Les horizons d’habituels compagnons de route de Guillaume Lopez (Thierry Roques, Pascal Celma, Cyril Amourette, Simon Portefaix), rejoignent ceux de Sam Burguière, multi-instrumentiste des Ogres de Barback, et d’Amine Tilioua, spécialiste de la Sana’a, le violon arabo-andalou, pour une rencontre d’esthétismes et de cultures. Départ les ici, en route vers l’ailleurs, et de nombreuses haltes, guidées, au programme !
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Quelque part entre deux mondes, ou au bord de l’un d’eux, au bord du champ que l’on ne laboure pas et où s’entrecroisent les herbes nées folles et celles qui échappèrent à la culture, la voilà la « talvèra ». E es aquí que se tròba, coma cadun sap, la libertat. La liberté de faire, celle d’être aussi, sans contraintes et sans domination d’aucune sorte, en allant où l’on veut et avec qui on le souhaite. Une passerelle pour tous les possibles… La Talvera, le groupe, est un des plus prolifiques de la création d’expression occitane. Sans doute car il s’agit là de plus qu’un simple groupe de musique : né de la recherche ethnomusicologique dans les années 80, il a continué en parallèle à explorer un répertoire traditionnel de collectage et à créer une œuvre poétique dense et riche, ancrée dans le présent, tout en tissant méticuleusement des liens entre ces deux activités, ainsi qu’en y intégrant le fruit de ses échanges réguliers avec tous les pays du « Sud », ceux qui partagent avec l’Occitanie le « solelh solelhaire », cet astre qui réchauffe et nous fait fièrement lever les yeux (et les verres!) au ciel. La musique de la Talvera es coma aquò : chaleureuse, bigarrée, multicolore, à tel point qu’elle en est inclassable. Occitane, tout simplement ?
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Boisson Divine ne pouvait qu’être le fruit d’un pays de vigne et pourtant non : il est le fruit de plusieurs ! D’un coin de Gers entre Madiran, Côtes de Gascogne et, bien sûr, Armagnac. Ils en ont d’ailleurs conservé le côté « nhac » ! Baptiste et Adrien ont commencé à jouer ensemble à 14 ans, et ils ont à peine aujourd’hui dépassé la vingtaine. Ces deux cadets de Gascogne devaient l’être également au rugby, leur sport national à eux, qui leur conféra vigueur et force brute tout en leur apprenant dans le même temps l’humilité, l’esprit d’équipe, la camaraderie et la solidarité. Pour être si souvent tombés à terre ils ont fini par en savoir l’odeur et le goût, ils ont fini par écouter sa musique, qui devint leur musique, faisant d’eux des enradigats de cœur et d’esprit. Bercés de folk-metal européen (Finntroll, Eluveitie, Korpiklaani…) et secoués par le légendaire pyrénéen et la culture gasconne (Nadau, Los Pagalhós…), à moins que ce ne soit l’inverse, ils ont tout naturellement associé les deux. Ce jeune groupe qui, à seulement deux membres proposait déjà un son fort et ample s’agrandit pour la scène et un second album en préparation. Une relève qui s’assure et qui assure !
sus 449