Frédéric Mistral (premier plan à droite), en compagnie de Pierre Devoluy (second plan à droite), capoulié du Félibrige, et de Marius Jouveau (au centre, de profil) devant la porte des Arènes de Béziers, au milieu de la foule lors des fêtes de la Santo Estello de Béziers le 25 mai 1902.
Ils sont accompagnés par Fernand Pigot, Marc Varenne et Émile Barthe.
C'est le 17 mai 1903 que Frédéric Mistral institue la première "Festo Vierginenco" à Arles. Il s'agit d'un rassemblement annuel où les jeunes filles d'Arles d'environ 15 ans et leur costume sont mis à l'honneur.
Le costume provençal est à l'époque en voie de disparition, la mode parisienne a pris le dessus et est alors synonyme d'élégance. Pour inciter les provençales à se distinguer, à réveiller leur « âme provençale », Mistral a l'idée de créer une grande fête populaire où le costume traditionnel serait montré triomphant, acclamé par la foule.
La première cérémonie décore 28 jeunes filles devant Mistral, le prince Roland Bonaparte et sa fille. (Le costume en Provence / J. Charles-Roux, 1909)
En 1904, elles viennent plus nombreuses des alentours d'Arles. Au théâtre antique, elles sont 370 à prendre le costume et à promettre de ne plus le laisser. Jules Charles-Roux parle d'une grande affluence du public venant de toute la Provence pour les acclamer.
Elles défilent en cortège (à cheval pour les Camarguaises), accompagnées de la cantate de Frédéric Mistral créée pour l'occasion. Chaque jeune fille reçoit alors des mains de Frédéric Mistral une broche en argent ornée d'un buste d'Arlésienne et un diplôme dessiné par Léo Lelée. La dernière « Fèsto Vierginenco » présidée par Mistral se déroule le 15 juin 1913. Depuis, cette fête existe toujours mais se déroule aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le dernier dimanche de juillet.
Pour en savoir plus :
- "Fêtes Vierginencos" de 1904 dans le Figaro du 2 avril 1904
- J. Charles-Roux, Le costume en Provence avec un sonnet de Frédéric Mistral (Paris, 1909).
- Gérard Baudin, Frédéric Mistral : illustre et méconnu, (Paris, 2010).
- René Jouveau, Histoire du Félibrige. 2, 1876-1914, (Aix-en-Provence, 1970).
- Claude Karkel, Sur les pas de Frédéric Mistral : escapades provençales, (2009).
- Gérard Baudin, Moussu Frederi, ou Clichés d'un poète, (Marseille, 1987).
En juillet 1978, l’Action Jeune Théâtre (AJT) profite du Festival d’Avignon pour proposer une journée d’action en faveur du « jeune théâtre », c’est-à-dire le théâtre indépendant et populaire qui s’est développé, singulièrement dans l’espace occitan, dans le sillage de mai 1968.
L’AJT avait été créée un an plus tôt mais trouve son origine dans la convergence des réflexions, revendications et créations de plusieurs compagnies du Languedoc et de la Provence (Teatre de la Carrièra, Nouvelle Compagnie d’Avignon - Théâtre des Carmes, Centre Dramatique Occitan de Toulon, Théâtre de La Rampe de Montpellier, etc.)
En juillet 1973, André Benedetto et le Théâtre des Carmes avaient créé les conditions de cette convergence avec les Rescontres occitans organisés en plein Festival d’Avignon.
Dès sa création en 1977, L’AJT Languedoc-Roussillon-Provence-Alpes regroupe 37 compagnies et organise le 17 novembre 1977 une « Grande marche du Théâtre Régional » à Montpellier autour des deux mots d’ordre, l’un social - « Vivre et travailler au pays » - et l’autre théâtral - « Les théâtres en Occitanie vivront ».